Les séries astrologiques : planètes, maisons, signes
Posté par nofim le 22 mars 2013
Pour subdiviser un cycle, l’on aura recouru, en astrologie, à divers emprunts à des séries comportant une certaine temporalité. Avec le temps, la conscience de tels emprunts s’est estompé chez les usagers de l’astrologie ainsi souvent que leur cohérence, ce qui va souvent de pair. On a en outre fini par mettre sur le même pied les fondamentaux de l’astrologie avec des subdivisions aléatoires et qui n’avaient qu’une fonction indicative très relative.
Se pose aussi la question des interrelations entre ces diverses séries qui, au fond, disent toutes la même chose comme peut le faire un alphabet ou une série de chiffres ou le cycle des saisons, les âges de la vie voire les 4 Eléments etc. Mais c’est précisément pour cette raison que ces séries sont interchangeables et qu’aucune n’a de valeur matricielle. Toutes ces séries ne visent qu’a marquer une idée de progression, de début et de fin de quelque chose.
Le cas de Saturne est particulièrement édifiant. On sait qu’il correspond à la fin de la vie, à la mort, il est souvent représenté par une faux. Dans la série des planètes, il est donc tout à fait à sa place pour marquer un aboutissement. Les astronomes du XIXe siècle l’ont bien compris qui baptisèrent la planète au-delà de Saturne du nom d’Ouranos/ Uranus, père de Saturne et donc parfaitement désigné pour marquer une nouvelle étape, encore plus éloignée. Malheureusement, quand on découvrit une planète au-delà d’Uranus, on ne fut plus en mesure de remonter plus haut et donc le principe de la série ne fut plus respecté pour les frères de Jupiter, Neptune et Pluton, faussant ainsi la continuité et la cohérence de la série. Il était finalement assez simple de comprendre que les astres se suivaient en adoptant les noms de dieux de plus en plus anciens et de plus en plus murs et endurcis. de Mercure et Vénus à Mars et Jupiter…
Il a souvent été signalé que la maison VIII est la maison de la Mort, ce qui a conduit à penser qu’elle avait pu être la dernière maison dans un système à 8 secteurs (octotopos, cf P.Guinard, sur Teleprovidence). Et là encore de la maison I à la maison VIII, il y a une progression, du début à la fin de la vie. L’addition de 4 maisons a faussé la perception de ce bel agencement tout comme on l’a vu pour les astres au-delà d’Uranus. On pourrait d’ailleurs se demander si l’astrologie ne s’est pas construite sur le 8 plutôt que sur le 7 et si l’on n’a pas, à un certain stade, connu Uranus, planète visible à l’œil nu à la différence de Neptune[1]
En ce qui concerne les signes du Zodiaque, l’on sait que cela correspond à la suite des activités mensuelles qui se succèdent au cours d’une année, à condition de ramener les symboles zodiacaux à l’iconographie correspondante des almanachs, dont une très belle illustration se trouve dans les Très Riches Heures du Duc de Berry.
Quant aux rapports entre ces séries, on connait le dispositif qui relie planètes et signes ainsi que celui qui associe maisons astrologiques et signes. Il y a en effet des passerelles entre ces trois plans puisque, comme on l’a dit, leur message est strictement le même et qu’ils sont, au bout du compte, interchangeables. Il y a cependant certaines corruptions des séries qui perturbent certains rapprochements dans la mesure où chaque série a évolué séparément. Il est clair par exemple que Vénus est à relier au signe des Gémeaux, qui sont eux-mêmes à associer au mois de mai, celui, traditionnellement, des amoureux, les Gémeaux représentant, qu’on le veuille ou non, un couple et constituant une allégorie de. Vénus. Mais, une fois que l’on a peu tout dépoussiéré et que l’on est revenu à l’essence des choses, toutes ces séries se trouvent réduites à l’indication d’une certaine cyclicité, puisque après la fin, tout recommence, comme dans l’ouroboros. Ces séries nous font d’ailleurs penser aux techniques et représentations de l’Art de la Mémoire.
On peut aussi penser que la série des 4 Eléments (Feu, terre, air, eau) est vouée au départ à marquer également une certaine cyclicité alchimique, divisant l’espace en quatre, huit ou douze.
Etant donné que la plupart des astrologues sont bien en peine d’expliciter la logique interne de ces séries dont l’articulation est devenue de moins en moins lisible, nous pensons qu’il serait plus sain de les remplacer par d’autres, ce qu’un Jean-Pierre Nicolas s’efforça de faire, ce qui a au moins pour avantage que ceux qui ont suivi son enseignement savent en parler intelligemment. Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? De nos jours, ne suffit-il pas de dire que les choses évoluent sans avoir à se servir de toute une imagerie qui parfois peut se révéler assez lourde ?Est-ce que ce n’est pas ce qui se passe quand un astrologue prend trop à la lettre tel signe zodiacal, telle maison, telle planète, alors qu’il s’agit tout bonnement d’indiquer que l’on est à tel stade, à tel étage. C’est ainsi que les maisons ne sont plus désignées que par un nombre mais dans ce cas pourquoi conserver leurs significations respectives si ce n’est du fait de la tentation de jouer au petit « voyant » ? Contentons nous de parler de la maison VI en la visualisant à un certain stade d’un cycle sans autre forme de procès et ainsi de suite. Rappelons que les planètes, au départ, sont indissociables des signes zodiacaux. Elles ne font que marquer la progression d’un cycle. Il n’est donc nullement nécessaire de calculer leurs positions en recourant à des éphémérides. Ce n’est pas le but. Contentons nous de dire qu’un cycle est à son stade de jeunesse, de maturité, de vieillesse, tout le reste ne fait que polluer le discours astrologique. Est-ce que nous avons besoin, de nos jours, de symboles pour compter les heures de la journée ? Si je dis à quelqu’un « il est six heures du soir », ai-je besoin de lui préciser que c’est comme lorsque nous arrivons à la moitié de la vie ? A-t-on besoin de telles analogies si ce n’est pour parler à des enfants et encore ?
Débarrassons l’astrologie de tous ces oripeaux qui génèrent toutes sortes de digressions dont il vaut mieux se méfier. Cessons aussi d’accorder trop d’importance au passage d’un stade à un autre, de discuter pour savoir si un astre est dans un signe ou dans le suivant. D’ailleurs, le grand problème de l’astrologie, c’est de cloisonner les stades les uns par rapport aux autres, ce qui est singulièrement manquer de fluidité. Cessons de laisser croire que le passage du bélier au taureau produit un contraste alors que ces deux signes se suivent. Les astrologues ont pris un malin plaisir de tout découper, à tout distinguer. Est-ce que dans la vie courante, on affirme que l’on change de monde si l’on passe du mois de février au mois de mars, de quatre heures de l’après midi à cinq heures, de l’Eté à l’Automne, de mercredi à jeudi, du 4 au 5 du mois ? Alors pourquoi le faire en astrologie ? A quoi cela rime-t-il ? Tout est progressif et on ne saurait placer des barrières comme on le fait. Cela tourne à la superstition.
On nous objectera que de la sorte nous vidons l’astrologie de son contenu, de sa substance ? Il est vrai que nous mettons l’Astrologie au régime. Elle a beaucoup de kilos à perdre et elle est bien trop lourde.
Il faudrait prendre modèle peut être sur les aspects lesquels ont montré que l’économie de langage ne nuisait pas à leur efficacité. Dire qu’un aspect est harmonique ou discordant (que nous préférons à dissonant), c’est déjà beaucoup dire. Il y a une réalité duelle qui est incontournable et qui ne doit pas être rendue imperceptible par le luxe des séries de signes, de maisons, de planètes. Il y a le temps du commencement des choses et le temps de la fin des choses et instinctivement, quand nous savons combien de temps dure un cycle, nous pouvons nous organiser en conséquence. Le problème, c’est quand nous ne savons pas quelle est cette durée. Et précisément, on peut se demander de nos jours, si les astrologues, avec toute la complexité qu’ils ont reçue en héritage d’une tradition pléthorique, sont encore capables de dire : vous avez tant de temps pour faire ceci ou cela et donc ne faites pas comme si le temps n’était pas compté. Le drame de l’astrologie actuelle, c’est que par un luxe de détails, elle tente de cacher le fait qu’elle est devenue incapable de fixer le commencent et la fin des choses, ne serait-ce que parce qu’elle a ouvert la boîte à Pandore de l’astronomie au lieu de s’en tenir à un nombre très restreint de données astronomiques de façon à diviser le temps en unités égales. Si chaque cycle peut être diversement découpé, en revanche, la durée d’un cycle, ne saurait varier. Mais ce dont nous avons le plus besoin ce n’est pas de baliser les heures de la journée par les maisons, ni les mois de l’année par le zodiaque ou par les dieux-planètes. Cela nous savons le faire. Ce qui manque à notre civilisation, ce ne sont pas non plus les cycles de plusieurs siècles ou de plusieurs millénaires car cela aussi nous savons faire. Non, ce qui nous manque, c’est la maîtrise des cycles de quelques années, les cycles «moyens » par opposition aux cycles courts et aux cycles longs. C’est notamment tout le problème du cycle de sept ans et de son point de départ –donc d’arrivée. En ce qui concerne son découpage, ne complique pas les choses, il : y a un commencement et une fin, il y a le temps de l’énergie naissante et celui du dépérissement de celle-ci et du temps qui se rétrécit. Deux questions sont prioritaires : 1 comment fixer le début d’un cycle de sept ans en astrologie mondiale et quels sont les enjeux sociaux liés à ce cycle ? Le rôle des aspects, c’est précisément de signaler qu’il y a un temps où tout se tient et un temps où l’unité connait des failles. C’est toute l’Histoire de la Tour de Babel et où il faut trouver des solutions pour attendre jusqu’au prochain cycle.
JHB
02. 12. 12
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.