L’Astrologie conjonctionnelle sur la gouvernance.
Par Jacques Halbronn
‘Je suis maître de moi comme de l’univers » (Cinna, de Corneille)
La conférence de presse de François Hollande du 16 mai 2013 a comporté l’aveu que l’on ne pouvait pas plaire à tout le monde et que de toute façon la popularité n’était pas ou plus à l’ordre du jour. C’est là une posture de phase 2 au regard de l’Astrologie Conjonctionnelle. En tout état de cause, les temps ne permettent pas d’espérer obtenir un consensus qui est le propre de la phase 1.
Nous avons dit que la conjonction Saturne/étoiles fixes royales donnait de l’énergie et que c’est cette énergie qui permet d’unifier, de dépasser les clivages, les cloisonnements, notamment en développant le sens de l’abstraction, la faculté de généraliser. Il s’agirait donc d’une certaine tonicité cérébrale.
On reconnaitra que lorsque nous sommes fatigués, nous avons plus de mal à converger et à faire converger alors que lorsque nous sommes plus en forme, des connexions nous apparaissent, nous viennent à l’esprit et nous trouvons alors des solutions permettant de concilier, de rendre compatibles des choses qui semblaient radicalement distinctes, n’ayant, nous disait—on, « rien à voir » entre elles.. Cela vaut dans tous les domaines, du politique au scientifique. La phase 1 unifie (coagula, en alchimie) et la phase 2 sépare (solve, en alchimie)
Autrement dit, la réalité des choses est très relative, elle dépend de l’acuité de notre intelligence et celle-ci obéit à un processus cyclique. En phase 2, nous sommes moins aptes à capter l’unité du monde qu’en phase 1 et nous ne trouvons pas de solution alors qu’il y en a qui se présenteront un peu plus tard lors d’une nouvelle conjonction.
Si nous raccordons ces réflexions à celles que nous avons développé ailleurs (sur Face Book groupe « animus/anima »), nous dirons que notre maîtrise interne varie d’une phase à l’autre. Nous parvenons plus ou moins bien à faire le ménage dans notre tête, à juguler nos « envies » et donc à nettoyer les objets que nous percevons, ce qui nous permet de les rapprocher, d’évacuer les différences superficielles, conjoncturelles et superficielles. L’astrologie – la vraie- a probablement quelque chose à voir avec la tonicité de notre cerveau « intérieur », à intensifier les connexions en phase de conjonction et à les réduire en phase de disjonction.
La bonne gouvernance consiste, selon nous, à brasser un très grand nombre de données, d’acteurs, d’objets. C’est le rôle du chef. La tentation de se limiter à ce qui nous attire le plus est un signe de faiblesse, un penchant pour la facilité, quand bien même ce que nous ferions serait astreignant par certains aspects. En ce sens, nous dirons que la phase 1 favorise la pollinisation polygamique et mobilise, motive des leaders alors que la phase 2 conduit à des cloisonnements faute de connexions appropriées et serait plus féminine et féminisante, monogamique
On reconnait une situation de phase 1 au fait que certains acteurs ont, à ce moment-là, le génie, l’inspiration, qui leur permet d’unifier ce qui semblait disparate. On est loin, alors, d’une forme de découragement phase 2 qui fait dominer le principe de plaisir sur le principe de réalité, de devoir. En phase 1, on ne lâche rien. Comme dans l’Evangile, le bon pasteur à l’œil sur toutes ses ouailles, sans exclusive, il accède ainsi à une certaine omniprésence. Rien ne lui échappe. Il est partout.
Il ne faut pas se leurrer : en phase 2, même les esprits les plus lumineux sont en repli, ils buttent sur des obstacles qu’ils eussent franchis en d’autres temps et qu’ils franchiront à nouveau, le cas échéant, dans l’avenir, lors d’une nouvelle phase 1. Mais il est clair que ceux qui ont une grande rigueur, un fort sens du devoir maintiendront le cap même en phase 2, tiendront bon.
Dans une civilisation ayant la conscience astrologique, la phase 2 serait vécue comme une nuit, un sommeil en sachant pertinemment que le jour se lèvera à nouveau, tôt ou tard. Mais cela ne semble pas été le cas encore, de nos jours et la plupart des gens projettent sur l’avenir leur dépression actuelle et croient pouvoir prendre des décisions définitives en disant « plus jamais », ce qui est somme toute une posture assez infantile. En phase 2, les héros sont fatigués, ils ne peuvent plus faire de miracles, se lancer des défis à eux-mêmes, préférant se limiter à ce qui leur est le plus familier. Nous dirons que la phase 1 est celle du dépassement de ses limites et la phase 2 celle du renforcement des clivages par manque d’énergie psychique, ce qui ne permet plus de décoler, de prendre de la hauteur.
Que l’astrologue se garde bien d’abonder dans le sens de l’humeur de son client à coups de planètes. Il risque fort de cristalliser un certain passage à vide en introduisant une temporalité disproportionnée, en ce qu’il ne sait pas mesurer la durée des phases avec son astrologie. En fait, l’astrologue actuel se laisse influencer par son client faute de pouvoir disposer d’un outil fiable. De la sorte, notre astrologue espère limiter les dégâts en se contentant de formaliser le propos du dit client, oubliant que le témoignage de ce dernier n’est pas nécessairement très fiable, en raison même des cycles qu’il traverse. D’où le paradoxe du thème natal qui prétend figer la « psychologie » du client alors que celui-ci « varie », comme la plume au vent, dans ses états d’âme. Cela présente au moins l’avantage pour l’astrologue de pouvoir toujours ramener quelques pépites de vérité, puisque notre vécu est riche de sensations et de sentiments contradictoires.
JHB
17. 05. 13