Le destin astrologique des frères Barbault
Posté par nofim le 9 novembre 2013
Les frères Barbault et le CIA ; de 1946 à 1968.
Par Jacques Halbronn
En 1974, nous avons assisté au « retour » d’André Barbault au Conseil d’administration du CIA, année qui est aussi celle de la mort d’Armand Barbault, le CIA étant désormais présidé par un ami d’André, Paul Colombet (collaborateur de l’Astrologue). C’est en 1968 qu’il avait dû abandonner son poste de Vice-Président comme il s’en explique dans les premiers numéros de la revue L’Astrologue, avec des effets assez délétères pour le CIA dont on peut dire qu’il enclenche l’effondrement et le démantèlement. Le CIA va ainsi perdre le contrôle de L’Astrologue dès 1969, paraissant aux Editions Traditionnelles dont Trigone ne sera jamais que le parent pauvre et artisanal..
Mais revenons sur la vingtaine d’années durant laquelle les frères Barbault occupèrent un rôle significatif dans la vie du CIA. On sera peut être surpris de voir le nom d’Armand Barbault associé avec le CIA mais cela tient à une lacune de la documentation car en réalité le seul Barbault dont on parle dans les toutes premières années du CIA ce n’est pas André mais bien Armand Barbault, le premier dans la place. Cette information nous est fournie par la revue Occulta (p. 31) qui devenait l’organe du CIAS et donc nous décrivait son mode de fonctionnement, d’organisation interne. Ainsi André Barbault fut-il précédé par son frère non seulement en ce qui concerne la connaissance de l’astrologie mais également au niveau associatif.
Voici le communiqué :
Pour le développement de l’Astrologie Mondiale
« Le Centre International d’Astrologie Scientifique et de Cosmobiologie commence ses travaux ; divers groupes d’études se sont déjà constitués et en particulier la Section Mondiale.
(…) C’est pourquoi nous avons pris l’initiative d’entreprendre une étude collective d’Astrologie Mondiale appliquée à la Grande Guer qui vient de s’écouler. (..) Cette étude conduite par Armand Barbault (Rumélius) responsable de la section d’Etudes Mondiales du Centre International et bien connu par ses divers travaux astrologiques sera éditée par la suite sous la signature collective des collaborateurs
-Etude de l’influence de l’Universel sur l’Individuel (cycles planétaires, grandes conjonctions, éclipses, ingrés etc.)
-Etude des réactions de l’Individuel sur l’Universel (thème des hommes responsables, chefs etc.)
Synthèse des diverses tendances qui se sont affrontées »
On voit que l’échec de la communauté astrologique à avoir vu venir la Seconde Guerre Mondiale, évenement d’une ampleur évidemment considérable interpelle et inspire les travaux de la « section ».
On sait que la formule « cycle planétaire » est typique de la pensée d’Armand Barbault en astrolgie mondiale, elle signifie la relation entre deux planètes lourdes.
Armand Barbault, en tant qu’éditeur, publie la revue Destins dans laquelle son frère André est notamment l’auteur d’un article :
« 1952 nouvelle crise mondiale ? »
« C’est entre novembre 1952 et juillet 1953 que se reforme une conjonction Saturne-Neptune (…) Certains confrères voient dans ce phénomène une fin de cycle et par conséquent la fin du communisme (on ne sait trop comment).) Il faut surtout envisager la signification d’un début de cycle, d’un renouveau : à chaque conjonction nouvelle, il y a échec ou un bond en avant. Or c’est ici un bond en avant car la conjonction a lieu dans la Balance, signe d’exaltation traditionnelle de Saturne »
Etrange argument que Barbault, par la suite, abandonnera totalement que de distinguer une configuration par le signe où elle se produit et en recourant au dispositif des exaltations pour ce faire ! Il reste que cette ambivalence de la conjonction ne sera jamais complétement résolu, adressé par Barbault, ce qui confère à sa prévison en mondiale une incertitude problématique à commencer par la nature même du changement annoncé pour 1989 qui manque singulièrement de précusion, non quant à la date ni au lieu mais quant à la nature du dit changement.
Si 1968 est la rupture avec le CIA en raison notamment de l’affaire Ordinastral (qui deviendra Astroflash), c’est à la même époque qu’André Barbault s’émancipe de l’influence de son mentor de frère avec la publication en 1967 du live « Les astres et l’histoire » qui se démarque totalement des cycles planétaires enseignés par Armand. L’ouvrage paru précédemment en 1963 ne marque pas encore le hiatus. « 1964 et la crise mondiale de 1965 » (Ed. Albin Michel). Barbault choisit Gouchon contre Rumélius et exhume des textes de Gouchon de la fin des années 40 qui avaient été négligés. Montée en puissance de Gouchon parvenu à la présidence du CIA mais paradoxalement c’est celui-ci qui exigera en 68, donc l’année qui suit la parution de son hommage, la démission de Barbault de sa vice-présidence à propos d’Ordinastral !
Barbault pense être parvenu au sommet de l’autorité astrologique en élaborant un modèle ergonomique, que chacun peut visualiser, qui parle de lui-même par ses hauts et ses bas et qu’il appelle Loi fondamentale de l’Astrologie Mondiale, c’est le fameux indice de concentration planétaire qui entend jouer le rôle du cycle Jupiter-Saturne si populaire à la Renaissance (les « grandes conjonctions »).
Mais en 1990, André Barbault va revenir vers les cycles planétaires de son frère en se focalisant sur la relation Saturne-Neptune qui vient opportunément rendre compte des événements de 1989. Il est vrai que l’affaire de « l’indice » a pu apparaitre avec le recul comme assez mal préparée notamment en ce que Barbault a pris trop de risques, avait mis la barre trop haute. Mais alors, désormais, il faut dire adieu au cycle unique dont Barbault semblait avoir trouvé la formule magique, mettant fin au traitement laborieux de cet enchevêtrement de cycles qui exige de l’astrologue d’être plus un artiste qu’un scientifique. Finie l’astrologie universelle à l’échelle du monde, on en revient à une astrologie géographiquement et astralement en morceaux sinon en lambeaux car il ne vient pas à l’esprit de Barbault de faire du cycle Saturne-Neptune le cycle dominant. On a résolu le probléme en attribuant à chaque région un cycle différent.
Mais que penser des prévisions de Barbault concernant le desti de l’URSS ? On oublie un peu vite le nombre d’échecs qui ont précédé le « succés » de 1989. En 1962, dans les Cahiers Astrologique un aticle : V ers une nouvelle crise mondiale » avec un paragraphe « URSS, le grand essor ». (pp. 91 et seq) et sur le cycle Saturne-Neptune.
« Tout donne finalement à penser qu’arrivée à l’opposition de 1971-72, l’URSS vivra à la fois un temps de dépassement en ayant « doublé » les USA et un temps de déclin en étant doublée par la Chihne à la tête du mouvement révolutionnaire mondial »
K « restera au pouvoir pendant toute cette période historique (jusqu’en 1966) « . Barbault reprend cette thèse l’année suivante dans son livre « 1964, La crise mondiale de 1965 » où il confirme, le spoutnik lui étant monté à la tête, que l’URSS va dépasser très bientôt les USA. Barbault aura attendu plus de 30 ans pour qu’une prévision des plus vagues quant à son contenu fasse mouche concernant son grand pari soviétique. On a déjà noté ailleurs que Barbault a décidé d’oublier le repli soviétique lors de la crise de Cuba, en 62, il n’en fait jamais mention alors que les historiens considérent que l’on ne fut jamais plus proche d’une guerre entre super-puissances et cela reste vrai jusqu’à nos jours, 1989 n’ayant étrangement pas suscité de conflit majeur. 1989 qui donne le coup de grâce à la puissance soviétique dans le monde, ce que Barbault n’avait aucunement annoncé. Il est vrai que pôur lui la fin ou le rebond, c’est du pareil au même (cf supra)…
La génération de Barbault, née dans les années Vingt) ne peut dépasser le stade d’une astrologie calquée sur le systéme solaire et devant le prendre globalement. On pense notamment à Jean-Pierre Nicola qui attribue laborieusement à chaque planéte une place, une fonction spécifique.(systéme RET).
La situation de l’astrologie mondiale ira en se dégradant sous les yeux d’un André Barbault octogénaire puis nonagénaire avec une pratique qui ne s’intéresse plus guère qu’à l’entrée d’une planéte lourde dans un nouveau signe, pour une période relativement longue pour ce qui est des transsaturniennes et qui ne maitrise plus vraiment les cycles formés par deux planètes, formule si chère à Armand Barbault. On en est revenu à une astrologie d’avant les Barbault avec le rétablissement de la dualité planéte/zodiaque qui est aussi au cœur de l’astrocyclologie.Une vraie binarité structurelle s’impose à la place de la pseudo-binarité barbaultienne qui ne considérait que le rapport entre planétes et avait en quelque sorte exclu le zodiaque de l’astrologie mondiale. Mais force est de constater que la symbolique zodiacale a fait un comeback assez fracassant ainsi que l’astrologie horoscopique en Mondiale. Lutte entre deux astrologies : celle qui voudrait que l’astrologie ne parlât que d’une seule voix –on dit bien l’astrologie et pas seulement les astrologues – et celle qui s’évertue à être aussi riche et diverse que l’apparence des choses. Selon nous, ceux qui se référent le plus à Barbault sont ceux qui sont le plus enclins à trahir sa pensée en ne voulant retenir que ses prédictions personnelles réussies, quel qu’en puisse être le fondement et non le système qu’il aura tenté d’élaborer et de léguer.
Jhb
09 11 13
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