qu ‘est ce qu’un astrologue?
Posté par nofim le 15 mai 2014
Recherche et pratique commerciale en Astrologie
par Jacques Halbronn
Cela a probablement été une erreur que de croire que les
reherches historiques, structurelles pouvaient ou devaient
avoir quelque incidence sur la pratique des astrologues. Il y
a là un amalgame qui n’est plus souhaitable ni pour les
chercheurs ni pour les praticiens même si on peut le
regretter, d’un certain point de vue. Mais ne mélangeons pas
tout! Et d’ailleurs qui est « astrologue »?
Nous constatons (cf une de nos dernières causeries sur
You Tube) que la recherche astrologique n’a en effet que
très peu d’incidence sur la pratique astrologique et cela
s’explique assez bien du fait que la consultation
astrologique n’ »en dépend pas vraiment. Une certaine
routine consensuelle semble bel et bien suffire à la tâche le
client ayant surtout besoin de se mettre dans un certain
état de communication avec quelqu’un qu’il imagine
différent de ses autres interlocuteurs. L’astrologue n’est-il
pas supposé être en lien direct avec le « Ciel » à l’instar du
prêtre? Peut être même, davantage, si l’on joue sur le mot
« Ciel » qui est chargé d’un double sens. Ciel divin, ciel
cosmique. On est là dans un processus de croyance, c’est
à dire de confiance. Amen, en hébreu, signifie à la fois je
crois ‘(credo) et je fais confiance’ ( Emouna), j’adhère,
je suis fidéle (nééman). Avoir foi en quelqu’un, c’est
compter sur lui. La qualité intrinséque du savoir
astrologique est de peu d’importance pour le client. Il
adhère surtout à l’idée que l’on recourt aux astres et ne
rentre pas dans le détail de telle ou telle école, de tel ou
tel systéme, dont il ne prend d’ailleurs pas la peine de
s’informer.
contourner mes défenses synergie
biologie et croyance environnement et baume la pub
on s »ouvre ou se ferme penurie
En revanche, en quoi consiste la communauté
astrologique? Il peut s’agir comme le fait la FDAF de
réunir des « professionnels » qui s’efforcent d’améliorer
leur pratique en en maitrisant mieux les enjeux
psychologiques et l’AGAPE (cf notre entretien avec
Sylvie Ollivier) consacre la moitié des cours à la psychologie.
En ce sens, il s’agit d’aligner les praticiens de l’astrologie
sur une certaine déontologie de la profession de coach avec
tout l’apport personnel du praticien. On devrait carrément
parler selon nous de coaching astrologique, comme il
existe toutes sortes de formules comme celle de coaching
intuitif qui englobent souvent ce qui touche à la voyance, au
magnétisme etc.
Depuis un quart de siècle, c’est cet aspect là de la vie
astrologique qui a prédominé en France.(soit depuis 1989-90
avec l’AGAPE et l’ARRC)
Mais avant, il en avait été autrement, durant une quinzaine
d’années (cf les propos de Marielle Garrel sur cette période
sur You Tube) et l’on distinguait clairement entre les
activités de formation, de consultation d’une part et celles
de recherche théorique ou historique de l’autre dans le cadre
de colloques. Le MAU fondé en 1975 avait son école et ses
colloques, ce qui ne se confondait aucunement. Le mélange de
ces deux angles est facheux pour diverses raisons: d’une
part parce que les éléves, les clients n’ont pas à connaitre
des débats de fond sur les bases de l’astrologie er de l’autre
parce que les colloques ne doivent pas devenir des cours
magistraux comme c’est devenu le cas un peu partout.
Il est vrai que si le critère est la quantité de public, il est
probablement plus facile de remplir une salle « payante »
en s’adressant à des demandeurs d’astrologie en plein
transfert – mais dans ce cas le colloque devient une sorte
de lieu d’accueil, de témoignage et de célébrationè qu’en
convoquant des chercheurs en nombre moindre ou en tout
peu disposés à payer quoi que ce soit. On n’attrappe pas
les mouches avec du vinaigre.
Ce sur quoi nous entendons insister est le fait que les
enjeux de la recherche astrologique ne sont pas ceux du
coaching astrologique et que la fonction de l’une doit être
découplée de ce qui importe pour l’autre. On voit bien que
l’image désastreuse de l’astrologie n’empêche pas le public
de vouloir consommer de l’astrologie mais que cela ne
favorise pas en revanche les vocations à se faire
astrologue. On peut aimer les patisseries et ne pas vouloir
devenir patissier ni que ses enfants le deviennent.
LEs chercheurs en astrologie, selon nous, ont de tout
autres enjeux qui sont de « prouver » scientifiquement
qu’il y a quelque forme de corrélation entre les astres et
les hommes, quelle que soit cette forme et sans conditions
préalables alors que les praticiens de l’astrologie attendent
que l’on légitime, que l’on justifie leur pratique spécifique
de l’astrologie, tout autre objectif leur semblant vain.
Chez ces chercheurs, il peut y avoir aussi ceux qui
s’efforcent de reconstituer la genése du savoir
astrologique sans pour autant chercher à le valider en
passant par quelque pratique que ce soit. Ainsi, le
dispositif des domiciles des planétes peut-il faire l’objet
de diverses études qui ont surtout un intérêt historique,
textologique, archéologique. Même les travaux statistiques
n’ont pas forcément un grand intérêt pour les praticiens car
ils n’ont qu’une portée générale. Toute la question est de
savoir si ces chercheurs intéressent d’autres branches de
la connaissance. Si ce n’est pas le cas, la tentation pourrait en
effet exister chez ces chercheurs de coopérer avec les
praticiens. C’est ce qui n’aura pas manqué de se produire en
maintes occasions et nous mêmes avons péché dans ce sens
en essayant de faire le grand écart entre recherche et
consultation. Une approche horizontale est préférable à
une approche verticale: il vaut mieux que les chercheurs
en astrologie communiquent avec des historiens, des
ethnologues, des spécialistes des cycles etc plutôt qu’ils ne
se hasardent à s’intéresser au coaching astrologique censé
se situer en aval.
Mais, en définitive, ces deux populations n’ont pas grand chose
en commun, en dehors d’une certaine référence au ciel qui
est d’ailleurs aussi le propre de la population des astronomes.
Notre avis est que les coachs astrologues n’ont aucunement
besoin des chercheurs en astrologie pour oeuvrer et que le
public qui fantasme sur des professionnels qui ne
ressemblent pas à leur environnement humain habituel, se
crée sa propre foi, en s’imaginant que le recours aux astres
est un gage de différence. Selon nous, le public qui vient
à l’astrologie est dépourvu d »esprit critique, ne sait pas se
protéger et le malheur, c’est qu’il ne sait pas non plus se
défier des astrologues. C’est un public vulnérable, qui
prévoit mal, d »où sa demande d’y voir clair sur lui même, sur
les autres et sur ce qui se « prépare ». Que le fait qu’une personne
se dise astrologue permette à certains de s’ouvrir à autrui, tant
mieux, quand il y a de graves blocages. Mais ce faisant l’on
n’agira que sur les symptômes et dans l’urgence et il est vrai
qu’étudier le comportement de ces praticiens peut faire en
soi l’objet d’une recherche.
JHB
14 05 14
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