Le plaisir réparateur
Posté par nofim le 20 mai 2014
Le Mal et la Réparation
par Jacques Halbronn
Pour prolonger nos travaux autour de la question de la
sensorialité et du Plaisir, nous introduirons l’enjeu de la
réparation. Selon nous, il n’y aurait pas de plaisir
authentique qui ne conduirait point à un effet réparateur.
Un plaisir qui ne répare pas serait factice . Moralement, il
ne faudrait accepter d’accomplir d’action qui ne serait
réparatrice.
La sensation du Mal est donnée par le moyen de nos cinq
sens. Et la réparation vient corriger ce qui est signalé par
l’alerte, l’alarme ainsi donnée. On peut aussi appeler cela
le progrès. Est ce que mon action améliore le monde? Est
ce que je répare ainsi quelque chose, une injustice, un manque,
une panne, une rupture, un « malheur », une dégradation,
une corruption ? Dans la Kabbale, on parle de Tikoun pour
désigner l’acte de réparer. Selon nous, il n’y aurait pas de
plus grand plaisir, de plus grande joie que de réparer une
erreur, une avarie, une incurie dont on aurait pris
conscience du fait d’un sentiment de Mal. Avoir mal est
le commencement de la sagesse.Celui qui ne souffre pas
ne peut s’engager dans une dynamique de réparation.
Le danger est de répondre à un malaise par une diversiion,
par un leurre qui ne résout rien dans le monde mais
atténue notre conscience du Mal, la détourne. On se fait
du Bien sans réparer le Mal. Or, le Bien, ici, n’est pas
le contraire du Mal mais son complice ou plutôt il est mal
de ne pas percevoir le Mal. La conscience du Mal serait
une bonne chose.
Prenons l’exemple d’un concert de musique. Le plaisir
ne saurait se limiter à l’écoute d’oeuvres « plaisantes »
d’auteurs connus. Il doit s’orienter vers la découverte
de compositeurs méconnus, méprisés. Le plaisir devient
alors pleinement réparateur. Cela dit, le plaisir a déjà
quelque légitimité si l’on aide ainsi par sa présence,par
sa participation (y compris pécuniaire) à soutenir une
entreprise, une opération, une misssion. Le plaisir doit
rendre service en palliant un manque, un déséquilibre, une
absence qui nous font mal. Le plaisir doit venir de cette
conscience de la réparation. Celui qui ne répare pas est en
faute.
Mais cela tient à une prise de conscience qui n’est
permise que par notre éveil sensoriel censé capter et
signaler tout ce qui sonne faux. Ceux qui dirigent le
monde devraient être, dans tous les domaines, ceux
qui ont la plus forte conscience du Mal et qui ne se laisssent
pas distraire en chemin par des expédients visant à
détourner, à tromper notre attention, notre vigilance. Tout
va très bien Madame la Marquise:!: Il faut affronter le Mal
et ne pas être dans la diversion, le divertissement.
Nous avons toutefois mis en garde contre des réparations
factices qui se situent en aval, au niveau des symptomes sans
s’attaquer en amont aux causes. Ainsi, l’on ajoutera
quelque ingrédient pour masquer un mauvais goût, une
mauvaise odeur, on occultera une apparence peu
ragoutante, on fera taire des bruits inquiétants. On n » entendra
pas ce qui sonne faux. Il est maintes ruses pour donner le
change, pour désamorcer un systéme d’alarme, pour
tromper, endormir notre vigilance; Nous avons notamment
dénoncé les méfaits de la « cuisine », du maquillage qui sont
certes « réparateurs » mais en surface. Cela dit, dans
certaines circonstances, il faut savoir se contenter de
certains subterfuges, les tolérer, à condition toutefois
d’en contrôler strictement le recours, l’usage comme dans
le cas de certains médicaments, de drogues qui apportent
quelque soulagement, endorment, anesthésient la
douleur. Mais il est clair que nos sens éveillés ne peuvent
que signaler de tels procédés et les dénoncer à toutes fins
utiles. C’est le rôle des vigies, des veilleurs. Ces « solutions »
de dépannage ne sont admissibles qu’en cas d’urgence, de
pénurie grave. Mais que dire quand ces mêmes solutions
apparaissent là où et lorsqu’elles n’ont pas de justification?
Le décalage doit être alors perçu et souligné, condamné.
On doit mettre en garde, sonner l’alarme. Le pire,
évidemment, c’est quand notre faculté de rejet est
bloquée, lorsque le systéme immunitaire est en
dysfonctionnement, ne nous prévient pas à temps, ne
réagit pas efficacement.(SIDA).
On condamne un peu vite la xénophobie, le sexisme, mais
ce faisant ne compromet-on pas la sensation légitime
d’un probléme qui heurte notre vue, notre ouie, voire
notre odorat ou notre goût? C’est le corps social qu
désamorce son équipement immunitaire. Dire que dire
que les hommes et les femmes sont différents, est-ce « mal »?
Faut-il refouler nos réactions sous prétexte que le Droit dit
ceci ou cela? Quand nous absorbons de
mauvais produits, du fait de quelque préparation
culinaire trompeuse, faut il ignorer comment notre
corps réagit in fine? il faut être à l’écoute. Attention à la
formule; circulez, il n’y a rien à voir; RAS.!
JHB
20 05 14
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