Langage et Astrologie
Posté par nofim le 1 juin 2014
Le lien Astrologie -Langage
par Jacques Halbronn
Nous avons déjà exposé la thèse selon laquelle tout langage
serait un savoir déchu qui aurait perdu conscience de lui-
même. Cela vaut pour les langues véhiculaires, pour
l’astrologie et probablement aussi pour la musique. Selon nous
tout langage renverrait à une cyclicité et donc impliquerait
qu’elle disposât d’une structurelle duelle propice à
l’alternance. Cette dualité de la langue est un trait
constant ne serait-ce que le fait que tout expression positive
peut se muer, avec très peu de moyens en négative. (possible,
impossible, je veux, je ne veux pas (j’veux pas). Mais il faut
englober toutes sortes d’antonimes eux-mêmes associés à des
synonymes si bien que l’on en arrive à former deux colonnes
symétriques.
Il y a deux attitudes: soit se féliciter de ce que la langue
ait une telle souplesse, soit de se demander quand il
convient de recourir à la première ou à la seconde colonne.
En musique aussi, il y a l’opposition entre le lent et le rapide,
le mineur et le majeur qui créent des climats psychologiques
bien différents.
Quant à l’astrologie, on ne saurait nier davantage chez elle
un certain manichéisme au niveau du classement des
planétes, des aspects, des maisons autour de ce qui est ou
n’est pas favorable, propice. Mais là encore deux options:
soit l’astrologue traduit, à l’instar du compositeur, une
certaine situation au moyen du langage dont il dispose,
laquelle situation est définie subjectivement ou
consensuellement, soit l’astrologie lui indique quelle est
la partie du langage astrologique qui correspond à un
moment donné.
En fait, selon nous, tous ces langages doivent être sous-tendus
par une théorie cyclique comprise par tous et fort
ergonomique et ils ne sont que des illustrations du climat
astral à un moment donné. Si cette théorie fait défaut,
tous ces langages vont à vau l’eau, partent à la dérive, se
présentent à contre temps. Entendons par là qu’une musique
ne devrait être jouée qu’en temps utile, en conformité avec
l’état de la cyclicité. Sinon elle sera en porte à faux. De même
tout recours aux symboles devrait être conforme à l’état du
ciel. Idem pour les mots que l’on utilise.
Faute de quoi, on bascule dans une pratique magique. Au
lieu de subordonner le langage au cycle, on prétend
soumettre le cycle au langage. La tentation est grande, en
effet, d’inverser les rôles et de placer le verbe au dessus du
cycle, de mettre la charrue devant les boeufs. Or, quand le
verbe l’emporte, c’est l’anarchie, le désordre.Chacun n’en
fait plus qu’à sa tête, à sa guise.
Il y aurait ainsi une conflictualité entre le verbe et la
structure. Notre époque est tributaire de cette révolution,
de cette prise de pouvoir du verbe s’émancipant de la
structure. Opposition entre l’oral et l’écrit, le féminin et
le masculin. L’individuation des langages où chacun se
sert d’un langage selon son bon vouloir, son propre
timing met en échec toute idée d’un temps collectif,
partagé. Chacun veut voir midi à sa porte. C’est ce qu’est
un thème natal, une astrologie faite sur mesure alors que
tout langage est censé, en principe, nous renvoyer à un Surmoi
collectif avec des périodes cycliques qui conviennent à telle
ou telle série de mots, de symboles. Ce que l’on demande
en fait à l’astrologie, c’est de nous dire, nous indiquer
quels sont les mots justes à employer en telle ou telle
circonstance. Une sorte de savoir-vivre. Ceux qui ne
respectent la vraie loi cyclique ne sont que des magiciens
qui ne veulent en faire qu’à leur tête en bafouant la dite loi
pour décider eux-mêmes de l’usage du langage, y compris
celui de la musique. On ne devrait pas jouer telle oeuvre en
décalage, en déphasage, avec le contexte cyclique universel
et non individuel. On ne devrait pas parler un langage
« martien » quand les énergies sont vénusiennes et vice versa.
(cf l’Astrocyclon). C’est dire qu’un langage qui a perdu
la conscience de l’alternance est suspect d’avoir en quelque
sorte perdu son âme, en tout cas sa raison d’être. Il en est
d’ailleurs ainsi dans les célébrations : quand l’événement
est heureux, on ne s’habille pas de la même façon que
lorsqu’il est malheureux. On tient compte des circonstances.
Il y a des mots plus ou moins appropriés. Si ce n’est que
les vrais enjeux se situent à tout autre niveau que nos
bonheurs et malheures personnels, le microcosme n’étant
point censé imposer sa loi au macrocosme.
JHB
01 06 14
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.