Cyclicité, esthétique, éthique
Posté par nofim le 3 juin 2014
La cyclicité et la création de signifiants
par Jacques Halbronn
Nous avons développe une linguistique du signifiant. Ce participe présent (ant) est très significatif. Il nous renvoie à l’idée d’une
virtualité, d’un matériau en puissance et qui ne passerait en acte que par le biais du signifié. (Saussure)/ Ce sont là deux temps qu’il
importe de distinuer synchroniquement et diachroniquement, en amon et en aval/ Nos sociétés ont besoin que l’on produise du
signifiant mais elles ne savent plus très bien pourquoi, pour quoi faire. Notre réponse est la suivante: pour donner une coloration à une
période donnée, une tonalité qui vaille à un niveau collectif. Chaque époque doit avoir sa propre musique, sa propre plastique, un style
qui lui soit propre et qui la démarque d’autres époques et vice versa. Mais tout cela doit s’inscrire dans une cyclicité pérenne et ce que
les sociétés ont élaboré dand le passé peut faire sens de nos jours. C’est pourquoi le passé est porteur d’avenir à condition toutefois
qu’il soit rendu à sa pureté structurelle originelle et nous pensons avoir montré ailleurs la voie à suivre pour y parvenir.
La clef des sciences sociales, au sens large, est la binarité et c’est ainsi que l’humanité s’apparente à la machine ou plutôt que la
machine a été créée à l’image de l’Homme au point d’ailleurs que cette image peut aider à restituer le profil de la dite Humanité si
celui-ci s’est corrompu. La création permet de remonter vers le Créateur.
Un vaste chantier s’ouvre devant nous: il faut reconstruire nos divers modes d’expression en les rendant à leur caractère binaire, c’est
à dire cyclique. On peut dire, en attendant, qu’on est dans le grand n’importe quoi et que la plupart des modes d’emploi ont été
perdus, se sont égarés. Bien des savoirs sont instrumentalisés en toute méconnaissance de cause. D’où la nécessité d’une
méthodologie réparatoire.
Le principe de cette méthodologie consiste à faire apparaitre des symétries, des dualités et donc des alternances possibles. Tout comme
dans une cyclicité, on a au minimum deux temps, de même, tout ensemble de signifiants doit pouvoir se diviser en deux volets. qui seront activés à tour de rôle à condition bien entendu que l’on ait pris conscience de leur existence. Or, on est trop souvent dans le déni
de la dualité. Pourtant cette dualité, elle est bien présente : ce n’est pas pour rien qu’il ya des hommes et des femmes; cette division
étant matricielle. La cyclicité nous enseigne qu’il y a un temps pour chaque chose (L’Ecclésiastique) et nous dirons que chaque temps
sous tend une musique, une peinture, un langage qui le déisgnent et d’ailleurs on peut représenter visuellement du son.
La créateur a le devoir certes de propsoer un large claviet de signiifiants mais il accompagnera ce travail d’une théorie cyclique. A l’utilisateur de choisir, de piocher à bon escient. Mais souvent cette opération est laissée au hasard, comme dans le cas des
pratiques divinatoires, des mancies, des mantiques où le mode de tirage est souvent décidé en aveugle (tarots, géomancie)
Il y a un temps pour produire du signifiant et un temps pour sa praxis et il importe d’éviter les dissonnances. Or, il y a disssonnance
quand on refuse la dualité et qu’on lui substitue la mixité, ce qui dispense d’avoir à distinguer. Le doute, étymologiquement,
c’est l’exercice de la dualité.
Autrement dit, tout savoir, tout médium doit être rendu à sa dualité intrinséque alors que le message peut et doit être univoque en
ce qu’il n’emprune au médium que ce dont il aura besoin ici et maintenant.(cf notre vidéo sur You Tube sur esthétique et éthique)/
Si l’on considére par exemple un médium comme la langue française, soit un ensemble de signifiants, à un moment donné, l’on aura
à puiser dans ce réservoir de signifiants uniquement ce qui sera en phase avec ce qui se joue à l’instant. En ce sens, l’improvisation
évite le décalage et le déphasage. Dès que je reprends une expression déjà usitée, je cours le risque de me mettre en porte à faux.
Pour celui qui ignore les lois de la cyclicité, la seule issue est en effet de vivre au présent, dans l’instant. Les astrologues l’ont bien
compris qui, ayant perdu les clefs de la prévision, s’en tiennent au ressenti du moment, faute de mieux. Pour en revenir au français,
nous avons là un bon exemple d’une culture créatrice de signifiants et à laquelle diverses langues sont allées puiser; notamment diverses langues du Nord de l’Europe et du Nord de l’Afrique, à l’opposé, la France se situant à l’intersection de l’ensemble Europe protestante-Afrique arabo-musulmane.
Autrement dit, les signifiants sont un matériau brut que l’on ne peut utiliser sans discernement (sens de la dualité). On trouvera
en français des signifiants qui valent pour chacune des deux phases d’un cycle, lequel nous définissons comme faisant
alterner phases « Vénus » et phases « Mars » (cf nos travaux à ce sujet). Toutes les langues n’ont pas accompli un tel travail avec le même
art. Et c’est cette vertu de la langue française qui explique l’usage intensif que diverses langues ont fait de ses signifiants. On s’intéressera notamment à la façon dont le français pratique la préfixation. Car un préfixe suffit à faire passer un verbe d’un registre
à un autre. On notera en particulier l’usage des préfixes « de » et « re » qui ont des effets inverses (morphosémantique). Dans une musique,
on trouvera également aisément des contrastes au sein de la production d’un compositeur et à un moment donné, on ne devrait
en prendre, en extraire que des « morceaux », des « pièces ».
Mais il nous faut aussi aborder de front la question du genre. Les hommes et les femmes se situent dans une alternative. A un moment
donné, les signifiants féminins sont préférables aux signifiants féminins et vice versa et il serait bon que les sociétés du XXIe siècle en
prennent conscience, asssez vite.
Nous établissons ainsi un lien entre cyclicité, éthique et esthétique. Si par éthique, l’on entend un certain mode de comportement propre à une situation donnée, on ne pourra dissocier ethique de cyclicité. Mais l’interface entre ces deux plans ne serait-il pas
l’esthétique? Nous définirons celle-ci en tant qu’illustration d’un certain climat notamment sur le plan visuel, la musique pouvant se
rendre par des processus visuels (cf notre composition « safari » sur You Tube et sa restitution par des formes en mouvement qui font
d’ailleurs pendant au mouvement nécessaire pour produira la dite musique). Autrement dit, une société doit opter de façon
cyclique pour une certaine esthétique qui compose le cadre de la vie sociale en un temps donné. Pour ce faire, elle doit disposer d’un
stock de signifiants dans lequel elle aura à puiser et que l’on peut désigner globalement sous le nom de culture.
JHB
03. 06. 14
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