La symbolique des marqueurs cycliques
Posté par nofim le 17 juin 2014
L’importance des marqueurs binaires pour les sciences humaines
par Jacques Halbronn
Dans le cadre de notre phénoménologie de la dualité, nous pensons que la pièce maîtresse est constituée par les marqueurs, terme
volontiers utilisé en linguistique pour indiquer le genre ou le nombre. Mais nous entendons élargir sensiblement le champ des
marqueurs, ce terme étant largement utilisé dans le domaine biologique.
Repérer les marqueurs est un enjeu majeur de la recherche historique, et permet de mettre en évidence des corruptions, des
évolutions. On pourrait parler de « marquéme », comme nous avons proposé (Le texte prophétique en Frannce, 1999) des
« chronémes » et des « chorémes » comme marqueurs de temps et d’espace. Mais cet emploi que nous avions proposé était plus
d’ordre conjoncturel que structurel et comportait une dimension empirique propre à la démarche du sujet plus que de l’objet. Il sera
question ici de marqueurs propres à l’objet étudie, voire constitutifs de celui-ci.
Un bon exemple concerne justement des marqueurs cycliques, ceux qui annoncent le commencement ou la fin d’un processus, à
l’instar des feux de signalisation (vert, rouge)., le vert indiquant un départ et le rouge un arrêt. Le marqueur de sens interdit est
fortement marqué par le rouge et l’on s’en sert à présent pour les piétons pour signaler un passage interdit (dans les transports en
commun par exemple).
Nous entendons notamment insister sur le rôle des marqueurs pour indiquer le commencement et la fin des choses, d’un processus.
Nous prendrons le cas de la tradition astrologique et noterons d’emblée que Mars est une planéte rouge (Horus rouge des
Egyptiens) et qu’il est donc censé marquer un arrêt (cf le « feu rouge » dans la signalisation urbaine). Or, lorsque l’on ouvre des traités
d’astrologie (et cela vaut déjà dans la Tétrabible de Ptolémée), on voir que Mars est associé au premier signe du zodiaque, le Bélier, ce
qui est quelque peu paradoxal. A l’opposé, Vénus correspondrait selon nous, de par sa couleur, à un marqueur de début. On sait qu’en
astrologie comme en mythologie, ces deux termes, Mars et V énus, s’opposent. Nous avons ainsi pu montrer que si dans une série
Mars précéde Vénus, cela signifie que l’on est dans le cas d’un « ouroboros », c’est à dire que l’on est passé de la fin d’un cycle au début d’un cycle. Nous avons référé, dans d’autres textes, à la mort de Jésus Christ suivie de sa résurrection
Si le bélier est le premier signe, cela tient à la précession des équinoxes qui aura décalé tout le système du fait de la volonté de la
part de certains astrologues d’en tenir compte/ On a montré que cela avait affecté notamment le dispositif des exaltations.(Soleil
passant du taureau au bélier)
Or, récemment, nous avons montré qu’un phénoméne comparable avait affecté les maisons astrologiques. Pour cela, nous nous sommes
appuyés sur le dispositif dit des « joies » qui attribue aux planétes du septénaire une des 12 maisons. Or, dans ce dispositif, Mars suit
Vénus au lieu de le précéder(en VI et en V). Nous en concluons que l’ordre de numérotation des maisons aura été inversé, ce qui
est d’ailleurs bien connu (cf Dorsan)/ Ce qui vient confirmer notre thèse, c’est qu’il en est de même pour un autre duo, celui de
Jupiter et de Saturne, qui est l’équivalent du couple Vénus-Mars, sur un mode majeur.(planétes plus lentes)/ Là encore, Jupiter
précéde Saturne au lieu de lui faire suite.(cf notre vidéo sur ces points, sur You Tube)
Aini, sur la seule base de l’identification de marqueurs de début et de fin de cycles, nous sommes parvenus à mettre en évidence
des décalages survenus au cours du temps au sein de deux dispositifs majeurs en astrologie (cf Bouché Leclercq, Astrologie
Grecque, 1899) faisant ainsi apparaitre une corruption du texte originel tel que nous pouvons ainsi le restituer à partir de ses déviances
mêmes.
En linguistique, nous avons déjà montré que certains préfixes jouaient le rôle de marqueur de début et de fin. On pense aux
préfixes « re » et ‘de » (ou dé, dis). Re est à rapprocher de Rétro, en arrière, derrière (rear en anglais). « De » signifie début, départ, donc commencement tandis que « re » signifie aboutissement, retour, révolution (révolu).
Cette notion de début et de fin est cruciale dans le domaine de la création. Il est important de pouvoir déterminer qui a commencé,
initié (stade de la conception) et qui a mené un processus à son terme, donc à sa fin (finalité)/ Confondre les deux types de marqueurs serait pour le moins fâcheux.
Rappelons que pour nous, le commencement passe par la diversité (spermatozoïdes), l’embarras du choix du fait d’un certain
nivellement par le bas. On pense au départ d’une course où la sélection ne s’est pas encore opérée. A contrario, la fin d’une course
verra les écarts se creuser au point qu’il n’en reste plus qu’un, en tête (c’est littéralement le chef, c’est à dire la tête, le capitaine
(caput). Le cycle complet conduit à l’accouchement d’un chef et l’on recommence (Sisyphe) indéfiniment.
Quand un société ne sait plus distinguer les marqueurs de commencement et de fin, il y a de quoi s’inquiéter. Or, même l’astrologie
qui aurait vocation à maitriser les dits marqueurs patine au niveau de son propre savoir dont elle a perdu la maîtrise.
Il est clair que si l’on multiplie le nombre de cycles, comme on tend à le faire abusivement en astrologie, la notion de commencement et
de fin s’en trouve forcément brouillée.
Si l’on se référe à des marqueurs de ce type, on notera l’usage des majuscules pour indiquer un début de phrase et l’usage du « point »
pour signaler la fin d’une phrase/
Mais il existe une problématique inhérente à l’usage même du langage. Existe-t-il un lexique du commencement et un lexique de la
fin, de la conclusion? Selon nous, au départ, la langue est avant tout concerné par un tel principe et peut se limiter à très petit
nombre d’icones, notamment gestuels avant même d’être graphiques. Nous savons d’ailleurs exprimer qu’il faut commencer ou
s’arrêter par des signaux très simples et compris asssez universellement. Autrement dit, les signifiants doivent se répartir en deux
ensemble, marquant respectvement le commencement et la fin des choses. Mais le recours à un marqueur négatif fait l’affaire (phrase
négative, préfixe négatif pour signaler l’arrêt, la fin : on ne joue plus. Par voie de conséquence, la philosophie nous semble devoir également être sujette à cette dualité sémantique. Mais toute la question est de savoir quelle est l’instance qui fixe le temps
du commencement et celui de la fin. Bien des travaux achopent sur ce point. Où est le commencement, où est la fin? Nous dirons que
comme pour la Nouvelle Histoire (Ecole des Annales), l’on pourrait parler d’une Nouvelle Philosophie qui s’appuierait sur une théorie
cyclique valable et validée. En effet, selon nous, l’usage du langage doit obéir à des marqueurs cycliques et réserver un certain
vocabulaire pour telle ou telle phase.
JHB
17. 06 14
Bibliographie
Les marqueurs linguistiques de la présence de l’auteur dir David Banks L’Harmattan 2005
Voix et marqueurs du discours : des connecteurs à l’argument d’autorité » ENS Editons Dit JC. Anscombre, A/. Rodriguez Somolinos, S Gomez_Jordana Ferrary 2012
Les marqueurs discursifs dans les langues romanes, Approches théoriques et méthodologiques. dir M. Drescher, B Frank-Job ed Peter
Lanf 2006
Reidar Veland. LEs marqueurs référentiels celui-ci et celui-là. Ed Droz 1996
Marqueurs discursifs et subjectivité dir . S. Hancil Publ. universités Rouen et Le Havre 2011
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