Les femmes et l’émergence de la radio
Posté par nofim le 6 juillet 2014
Les femmes et le phénoméne de la TSF: l’image occultée
par Jacques Halbronn
La radio (TSF) reste un média important tout comme le
disque (CD) parallélement à la télévision et au DVD. Elle
correspond quelque part à une culture paralléle. Mais on ne
saurait oublier que la radio a précéé la télévision et que le
disque a précédé le cinéma parlant, qui ne se met en place
qu’au début des années Trente du siècle dernier. Mais
le textes sans l’image de celui qui le produit, le véhicule, fait
aussi probléme et cela remonte bien plus en amont, notamment
à l’invention de l’imprimerie (Gutenberg).. La télévision en
direct reste le lieu qui permet la plus grande authenticité et
authentification d’autrui. Comme dirait Lévinas, on voit les
visages et cela nous parle et notamment le regard quand il se
porte vers un texte au lieu de s’adresser directement à nous.
Les média sont un espace qui favorise voire encourage
le jeu de l’imposture.
En général, à la radio, l’on peut se rendre compte, si l’on est
exercé, si quelqu’un lit un texte ou parle « librement » sans
recours à quelque support qui peut laisser penser que ce n’est
vraiment lui qui parle, en dépit des apparences (mot qui
en principe renvoie au visuel)
Nul doute, en tout cas, que la radio occulte les différences entre
les personnes et les nivelle. C’est donc un espace particulièrement
favorable à tout dépassement des distinctions de niveaux,
d’autant que l’absence de visuel nous prive de certaines
informations et données (âge, sexe, race etc) que la voix, quand
elle est seule à s’exprimer, peut travestir.
Cela dit, la lecture à voix haute est un hommage rendu par
l’oral à l’écrit et cela nous interpelle car cela nous conduit
à penser (le présent nous renseignant sur le passé plutôt
que l’inverse) que l’oral dépend de l’écrit, la femme de l’homme,
dont elle serait comme un prolongement si l’on accepte
l’équation écrit: homme et oral femme (caverne sans lumière).
Ce qui nous choque le plus, ici, c’est la tentative de la part
de celui qui lit un texte qu’il est bel et bien en train de le lire. Il
veut faire oublier qu’il le lit en mettant le « ton », en lui
donnant « de la vie ». C’est le paradoxe du comédien (Diderot)
Le texte sous sa forme écrite, quelque part est mort et l’oralité
le ressuscite, le réchauffe (micro-ondes), le texte écrit est
comme un excrément de la pensée et cela vaut aussi pour
une partition « jouée » par un interpréte qui se l’approprie
au point d’en faire oublier le véritable auteur, qui fait écran
avec lui.
Le fait de lire met en évidence une telle dépendance mais
cette information est volontiers supprimée par le
« par coeur ». A l’école, on apprend à lire mais aussi à
réciter (de mémoire) et la récitation fausse encore plus
la perception en faisant disparaitre le support, mis de côté le
temps de la performance.. On a là tout un apprentissage
de l’imposture qui est lié au recul de l’analphabétisme, lequel
aura grandement favorisé la « progression » sociale des
femmes en en faisant des instruments dociles et non plus
des électrons libres. La lecture orale enchaîne les femmes,
les asservit. La question qui se pose à l’anthropologie du
langage est de savcir si la parole orale est née indépendament
de l’écrit ou comme un mode de traduction de l’écrit, de
l’idéogramme, pour un monde de non-voyants.(équivalent auditif au
braille, pour le toucher).
Initialement selon nous, l’écrit ne fait que transcrire des gestes
en les figeant et nous fait passer d’une technologie interne à
une technologie externe faisant appael à du non-humain:
l’argile, le papyrus, le parchemin, ce qui permet de perpétue
le geste. De nos jours, la vidéo a l’avantage de capter le
geste sans que celui-ci puisse être approprié sinon par une
recréation. Mais sans l’appui du support écrit, la plupart
des « interprétes » (lecteurs) seraient réduits au silence. Que
vaut un pianiste sans une partition qu’elle soit visible ou qu’elle
ait été mémorisée quand on sait qu’il serait le plus souvent
incapable de recréer une oeuvre par ses propres moyens
« internes ». Entendons par là non pas la copier mais s’en
inspirer.
On voit que le progrés technique externe favorise
singulièrement les prétentions égalitaires des femmes qui
se réduisent le plus souvent à du copier-coller du travail
masculin (en interne). C’est pourquoi, pour notre part, nous
avons accordé notamment depuis 2008 (avec la création
de notre « station » télévisuelle sur Internet) la priorité à
une parole systématiquement associée à l’image. Or, force
est de constater que le début du XXIe siècle aura été
marqué par un retour en force de l’écrit (SMS, website), qui
reste un aliment privilégié pour es femmes en ce qu’elles
peuvent aisément l’oraliser.(ce qui sera d’ailleurs de plus en
plus vrai pour les machines). La radio occulte le rapport
à l’écrit et l’écrit lui-même fait probléme en ce qu’il se prête
à une « translation » orale -ce passage de l’écrit à l’oral est
d’ailleurs le véritable enjeu, à l’origine, de toute « traduction »,
laquelle n’est pas tant le passage d’une langue dans une autre
que celui d’une société à une autre, quand ces sociétés ont
des modes de fonctionnement différents, ce qui est le cas
-dimorphisme oblige- pour ce qui est des hommes et des
femmes héritiers de processus évolutifs différents.
Il est clair que la radio privilégie outrageusement l’ouie et
donc le féminin en une sorte de bruit incessant alors que
la télévision peut très bien relayer le son par l’image et en cela
elle conviendrait mieux aux hommes. Il faudrait en ce
sens s’interroger sur les générations qui ont grandi avec
la radio et celles qui les ont suivies qui ont grandi avec la télévision.
même si une élite avait accés à la télévision avant les
autres, dès les annes cinquante-soixante ce que l’on peut considérer comme ayant été
un atout et un gage d’inégalité ( Bourdieu)
.
JHB
06 07 14
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