L’astrologie au service des maisons astrologiques
Posté par nofim le 20 juillet 2014
Radioscopie d’une astrologie centrée sur les maisons astrologiques
par Jacques Halbronn
Nous avons récemment insisté sur la question du mode
d’emploi des dispositifs astrologiques et remis en question
certaines représentations des dits modes d’emploi qui
nous semblent dévoyées.
Nous voudrions montrer que l’importance accordée
au symbolisme zodiacal comme au symbolisme planétaire
est un approche dévoyée de la tradition astrologique
propre au XXe siècle.
De la même façon que les astronomes se servent du référentiel
zodiacal et mythologique sans que cela implique aucunement
une adhésion nominaliste au contenu des termes ainsi
utilisés – un astronome peut situer telle planéte en tel
signe ou en telle constellation sans être astrologue! – de même
le fait que l’astrologie se servent de ces notions ne signifie
pâs pour autant qu’elle ait l’obligation de tirer quelque
signification des intitulés, ce qu’avait bien compris Jean-
Pierre Nicola qui avait banni le symbolisme de son
Astrologie « Moderne » (Conditionaliste)
En fait, seul le dispositif des maisons astrologiques est viable
sur le plan sémantique, les autres dispositifs n’étant que
des modes de connexion servant à relier les maisons entre
elles selon le processus suivant: la maison a une cuspide
dans un signe et ce signe est dominé par une planéte qui
est elle-même dans une certaine maison. Les deux maisons
seront ainsi en interrelation et c’est cela seul qui compte.
S’intéresser, comme le fait un Luc Bigé, au symbolisme de ces
données zodiacalo-mythologiques est le fait d’une
astrologie populaire qui s’est construite parallélement à
l’astrologie « savante » et qui s’en tient aux apparences de ces
noms chatoyants qui ne font réellement sens ni pour les
astrologues ni pour les astronomes. Ne pas confondre
la fin et les moyens: la fin ce sont les maisons et les moyens
ce sont les interfaces. D’ailleurs, la fortune du dispositif
des maisons parle d’elle-même, le dit dispositif ayant été
emprunté tant en géomancie qu’en tarologie, outre le fait
qu’il est formulé dans un langage autremen plus
explicite que les dites symboliques que d’aucuns voudraient
placer au coeur du savoir astrologique. Certes, les
domiciles des planétes et autres exaltations et joies jouent-ils
un rôle majeur au sein d’une telle astrologie mais sur un
plan purement mécanique et structurel sans portée
exégétique.
A titre d »exemple, on renverra à Etteilla en 1785 (pp.
181 et seq cf notre édition reprint
L’astrologie du Livre de Toth, Paris, 1993)
‘De la première maison et de son seigneur , le Bélier étant
dans l’une ou l’autre des douze maisons » et ainsi de suite.
On notera que les astrologues qui se servent de la typologie
des Quatre Eléments ne font pas davantage attention à la
symbolique planétes-signes, se contentant de compter le
nombre de planétes par triplicité et donc se gardant bien
de mettre une telle symbolique en avant. La théorie des
grandes conjonctions ne tient pas compte du « caractère » des
planétes Jupiter et Saturne mais ne s’intéresse qu’à leur
conjonction non pas en signe mais en triplicité. Quant à
André Barbault, son astrologie mondiale ne se référe pas
au symbolisme zodiacal quand il trait du « cycle planétaire »
- cette information ne sert qu’à situer l’astre dans le ciel- et
quant à son indice de concentration planétaire, il se limite
à calculer les écarts entre planétes sans s’intéresser à leurs
caractères respectifs ni aux signes où elles se trouvent. Un des
auteurs qui ont versé dans ce travers symbolique est le
Comte Blaise de Pagan, un contemporain de Morin de
Villefranche.
C’est plutôt une position de ‘back office » qui semble
prévaloir pour signes et planétes. Certes, il peut être
tentant pour un profane en astrologie de s’intéresser aux noms des signes
et des planétes car quelque part,cela lui parle plus que les maisons
qui ne font que porter des numéros et qu’il serait même tenté
de négliger.
C’est dire que toute présentation de l’Astrologie par le biais des
signes (cf les petits livrets zodiacaux au Seuil, chez Solar,
chez Sand-Tchou etc) donnent une image faussée de
l’astrologie. Quant aux significations mythologiques des
planétes (cf la série des congrès organisés par Yves Lenoble
dans les années 90 du siècle dernier), elles sont quelque
part hors sujet. A contrario, le fait que telle planéte serve
pour impulser une cyclicité est un facteur essentielle mais
qui n’a rien à voir avec le nom de la planéte (cf nos travaux
sur le cycle de Saturne). Dans le systéme des maîtrises
(maître de telle maison en telle maison), la seule chose qui
importe est la connexion de maison à maison, un point
c’est tout!
D’où l’importance qu’il y a à instaurer un dispositif des
maisons aussi cohérent que possible tant dans la forme
que sur le fonds. Quel est donc leur mode d’emploi?
Pour notre part, nous y voyons une structure binaire/ yin
yang, Lune-Soleil avec une phase de commencement
correspondant aux premières maisons et une phase
termonale avec les maisons suivantes. On rappellera
que les premières maisons sont sous l’horizon, donc sur
un mode nocturne, ce qui nus conduit à penser que
le cycle commence avec le descendant et non avec
l’ascendant, les maisons devant être numérotées
à partir de l’ascendant en direction du fonds du ciel et donc
la maison VII serait la maison XII, dans un dispositif à
douze maisons mais il y a une logique à s’en tenir à un
dispositif à huit maisons(Maison I Vie, Maison VIII mort)
On peut toujours s’amuser à connecter les huit ou les douze
maisons entre elles, par le jeu des « maîtrises planétaires en
signes » et non par le fait du cycle d’une planéte comme Saturne passant
d’une maison à une autre. C’est la frontière entre astrologie
divinatoire et astrologie « naturelle ».
Mais faut-il rappeler -encore que cela ne présente qu’un
intérêt relatif- que l’on peut se poser des questions sur
la cohérence distributive des planétes entre les signes.
Quel dispositif adopter? Celui des « doubles domiciles »
exposé dans la Tétrabible ou celui des domiciles et des
exaltations qui l’a précédé? Mais ce qui cômpte, finalement,
c’est que l’on puisse constituer un réseau d’interrelations entre
maisons et notamment entre maisons sous l’horizon et sur
l’horizon.
En tout état de cause, l’on pourrait tout à fait remplacer les
noms des signes et des planétes par des formulations
alphanumériques que cela ne changerait strictement
rien au fonctionnement du système.
Que dit la Tétrabible sur les significations des Maisons
alors même qu’on y expose les rapports planétes-signes?
En fait, c’est dans le Centiloque que l’on trouve des
développements sur les maitrises alors que dans la
Tétrabible, l’on se sert non pas des maisons mais
des planétes en tant que « significateurs ». On retrouve
dans la Tétrabible tous les domaines correspondant aux
douze maisons mais la méthode proposée diffère absolument.
Il s’agit là selon nous d’ »une réforme proposée par Ptolémée
ou celui qui aura remanié la Tétrabible et qui s’oppose, comme
l’a noté André Barbault, sans l’exposer comme nous le faisons-
à la méthode des maisons. Mais comme le Centiloque aborde
les maisons (à ne pas confondre avec l’utilisation de ce
terme pour désigner les « domiciles »), on peut penser
que certains développements de la Tétrabible qui ont
servi pour le Centiloque ont été par la suite supprimées et
remplacés par les significateurs planétaires, sans que l’on
prenne la peine de supprimer les développements sur les
rapports planétes signes désormais inutiles. Il est fréquent
en effet, en histoire des textes, qu’un commentaire ou
un résumé (le Centiloque en ce sens fait songer aux
Centuries par son caractère lapidaire par rapport à sa source)
nous renseigne sur le texte d’origine, quand celui-ci ne nous
serait point parvenu intégralement.
JHB
20. 07 14
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