Les aléas de la division en douze
Posté par nofim le 23 juillet 2014
Le caractère artificiel de toute division en douze
par Jacques Halbronn
On peut découper un gâteau en autant de parts que l’on veut
et bien évidemment les parts seront d’autant plus petites
qu’elles seront nombreuses, compte tenu du volume du
gâteau. On peut aussi diviser le temps entre le nombre
de candidats, si le temps est compté.
La plupart des divisions sont arbitraires et un des rares
domaines où celles-ci semblent être prise au sérieux, à la lettre
est l’astrologie et ses dérivés.
Il est admirable que des astrologues puissent croire qu’il y a
douze types de personnnes parce qu’il y a douze signes ou
que la vie comporte douze secteurs parce qu’il y a douze
« maisons » astrologiques. Toute tentative pour montrer qu’une
saison doit impérativement être divisée en trois sombre dans
le ridicule. En fait, tout le monde sait qu’à la base il y a la
Lune qui se joint environ douze fois par an au Soleil. De là
tout le reste découle, y compris les alexandrins et le
dodécaphonisme. (Schoenberg, Mallarmé)
Certes, il est possible de choisir pour chaque saison ou pour
chaque âge de la vie trois exemples comme on pourrait en
trouver deux, quatre ou six. L’ordre dans lequel les dits
exemples sont donnés est évidemment toutalement
arbitraire et réversible! Pour les maisons astrologiques, nul
doute qu’aucun ordre des « domaines » abordés n’est
intangible et il ‘est pathétique de voir des astrologues
se disputer pour savoir si une planéte est dans un signe ou
dans le précédent, dans une maison ou dans la suivante.
Il serait plus sage de se contenter d’une division en 4 voire en
2 de l’espace ou du temps, quitte à énumérer une série
d’activités mais sans les agencer selon quelque ordre rigide.
Est-ce que les gens se cassent la tête pour distinguer entre
eux les mois d’automne ou les mois de printemps? On dit
« c’est l’automne » ou « c’est le printemps. Maintenant, quand
un peintre décide de réaliser un certain nombre de motifs
pour illustrer par exemple une salle comportant un certain
nombre d’ouvertures, il lui faut subdiviser en autant de
parts qu’il sera nécessaire. Cela vaut pour n’importe quel
récit, et notamment dans le domaine de l’art sacré. Le contenant
détermine ici le contenu ou du moins le structure en autant de
divisions qu’il le faudra pour que tout le monde soit servi, ait sa
part, son lot..En ce sens, les nombres sont le plus souvent la
clef de toutes sortes de séries de significateurs et de
signifiacations et imposent leur loi.
Il est difficile de reconstituer le passé, de retrouver la logique
qui a présidé à tel ou tel dispositif (cf Mathématiques
Divinatoires, Ed Trédaniel, 1983) quand ce sont les hommes qui
l’ont élaboré. Il en est autrement dans le domaine des
sciences qui ne sont pas « humaines » car le sujet n’y interfére
pas autant avec l’objet. On ne peut remonter le temps qu’en
faisant l’archéologie des textes (et on inclue les langues sous
ce terme) et c’est important parce que les anciennes
représentations ont déterminé peu ou prou ce que nous
sommes encore à ce jour. Non point les textes bruts qui nous
sont parvenus mais les données que l’on peut en extraire, à
force de recoupements. Mais même ainsi, il importe de s’en
tenir à certains impératifs cognitifs qui font que nos sociétés
ne peuvent fonctionner et se perpétuer que sur des bases
simples. Même si l’on admet que les douze mois constituent
une structure importante – mais moins probablement que
le 4 ou le 8 (rappelons si l’on coupe quoi que ce soit de deux
en deux, on n’arrive jamais à douze, mais l’on passe de 8
à 16)- on sera bien avisé de dire que tous les mois
s’équivalent, comme nous le faisons de nos jours, où l’on ne
distingue pas les mois les uns des autres, sur le plan
juridique. Chez les Juifs, tous les Sabbats s’équivalent.
L’idée de différencier une division de la suivante comme le font
les astrologues avec leurs signes ou leurs maisons (qui
correspondent aux heures de la journée à la bas, ce dont
témoignent encore les cadrans de nos montres, divisés non
pas en 24 mais en 12) ne fait sens que dans la dualité
jour/nuit, Eté/hiver (avec un changement d’heure). Seule,
selon nous, la dualité fait sens au niveau anthropologique.
JHB
23. 07. 14-
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