Réflexions sur l’Astrologie de l’Inde
Posté par nofim le 14 août 2014
L’Astrologie Indienne et les influences réciproques avec l’Occident.
Par Jacques Halbronn
Lors de notre voyage en Inde en 1976, nous avons donné des conférences à Bombay et à Bengalore (avec le Pr BV Raman) sur l’apport de l’astrologie occidentale actuelle à l’Inde (cf Clefs pour l’Astrologie Ed Seghers 1976) et nous y affirmions que la série des « dashas » devait être corrigéede façon à ce que les deux nœuds lunaires aient le même nombre d’années./ Si Kétu en effet avait 7 ans, Rahu en avait 18 ans alors que le nom bre 7 était aussi associé à Mars. Nous proposions donc de donner 18 ans à Mars et 7 ans à Rahu.(cf Jean Dethier L’astrologie de l’Inde. Ed Dangles 1985, p. 285) Si l’on mettait d’un côté les planétes « rapides » Lune, Soleil, Mercure et Vénus on obtenait, une fois le changement effectué 53 soit la même somme que pour Mars-Jupiter et Saturne. Si l’on ajoutait dans les deux cas les 7 ans de chaque nœud lunaire, on obtenait deux fois 60 ans.
L’ordre des planétes est celui-ci en Inde : Ketu, Vénus, Soleil, Lune, Mars, Rahu Jupiter Saturne Mercure, ce qui ne nous semble pas spécialement cohérent On devrait plutôt avoir :
Kétu Mercure-Vénus-Soleil-Lune
Rahu Mars- Jupiter-Saturne
Les deux volets totalisent 60 ans et débutent chacune par un des nœuds/
Cette astrologie indienne a un point de départ problématique (cf notre plateforme pour le Colloque de fin 2014) Dethier (cf op. cit p. 79) nous explique que l’on prend pour « point fixe du ciel une étoile correspondant au début de la constellation du Bélier. » Il semble qu’il s’agisse ici d’Aswini (cf
Tableau de Dethier op. cit p. 200) mais il nous semble que cela devrait plutôt être une étoile de la
constellation du Taureau et notamment une des 4 étoiles fixes royales Aldébaran, bien plus brillante qu’une étoile du Bélier. L’ayanamsa qui estime à 24° environ le décalage entre le signe et la constellation du Bélier ne fait pas sens car nous ne pensons pas que le bélier soit un point de départ valable. On notera que le soleil exalté en bélier le fut très probablement en taureau au départ.
(cf Cyril Fagan Astrological Origins, 1971 Llewellyn
Publications 1973 pp. 95 et seq)
D’ailleurs, si l’on regarde le tableau des « nakshatras », l’on voit qu’Ashwini correspond à Kétu, un des nœuds de la Lune alors que les luminaires sont associés à des étoiles de la constellation du taureau, Krittika et Rohini, cette dernière étoile étant proposée par certains auteurs comme la vraie étoile de référence pour fixer le point gamma. Si l’on rétablit l’ordre comme nous l’avons proposé plus haut, on a Mercure- puis Vénus puis le Soleil puis la Lune , ce qui place la Lune devant le 4 e astérsime Rohini qui est selon nous le point de départ de tout le dispositif zodiacal. (cf Dethiier op. cit p. 199)
Il est possible que l’astrologie indienne ait influencé les astrologues anglais qui attribuèrent des signes aux deux nouvelles planétes, Uranus et Neptune ; le verseau était associé à l’un des nœuds et les poissons à l’autre. On peut donc raisonnablement supposer que l’on ait pu penser que ces nœuds
anticipaient sur la découverte de ces deux transsaturniennes et d’ailleurs leurs domiciles se suivaient et suivaient ceux de saturne. Ainsi Uranus reçut-il en Occident le verseau et Neptune les poissons. La découverte de Pluton devait perturber ce bel agencement mais l’on sait que cette planète n’aurait pas dû être prise en compte. Rahu est puissant dans Kumbha, le verseau (cf. Dethier p. 132) Il est d’ailleurs étonnant que ces deux points qui sont toujours opposés s e retrouvent domiciliés dans des signes qui e suivent. (cf Dethier, op.cit. p. 195) alors que leur exaltations sont bel et bien opposées e(axe taureau-scorpion)
En rentrant d’Inde, nous avions le projet de traduite le Brihat Jataka de Varahamihira en français dans la collection Bibliotheca Hermetica de René Alleau mais la Collection ne se poursuivit pas au-delà des années 70. L’influence grecque est flagrante au niveau de la terminologie astrologique indienne et les (doubles) domiciles sont les mêmes que dans la Tétrabible. Nous avons un faible pour les dashas qui accordent à chacun des 27 astérismes (9×3 (9 avec les nœud)) un certain nombre d’années , sans aucun rapport avec la réalité astronomique à tel point qu’il ne semble s’agir ici que d’une corrélation symbolique tout comme chez Manilius.
JHB
14 08 14
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