L’article « Astrologie » de l’Encyclopaedia Universalis (1995) revisité
Posté par nofim le 29 août 2014
L’article ‘Astrologie » de l’Encyclopaedia Universalis revisité (1995-2014) Reed/ 2004
(Corpus Vol . 3 pp. 279 et seq.)
Par Jacques Halbronn
Il y a 20 ans nous faisions paraitre le nouvel article Astrologie de l’Encyclopaedia Universalis, ce qui renouvelait 20 ans après l’opportunité que nous avion su saisir de faire paraitre Clefs pour l’Astrologie dans la collection « Clefs » des éditions Seghers (1976, rééd .1993). Notre texte remplaçait celui de René Alleau auquel nous devions d’avoir publié chez Retz en 1975 et 1977 deux volumes de sa collection Bibliotheca Hermetica. Notre article paraitra aussi dans la coédition de 2004 avec le Figaro. C’est dire qu’au milieu des années 90, nous occupions une place centrale dans la communication astrologique en direction du public cultivé.
Quel regard portons-nous en 2014 sur ce travail assez ambitieux et qui aborde notamment la question de la genèse et de l’évolution du savoir astrologique ? Soulignons notamment qu’à l’époque, nous n’avions pas encore développé le système que nous exposons aujourd’hui en rapport avec les étoiles fixes (et notamment les « royales ») i, ni n’étions parvenus à nos scénarios sur l’émergence de l’astrologie dans l’histoire de l’Humanité. C’est dire qu’il nous intéresserait d’en donner une nouvelle édition.
Si nous signalions que le 12 s’ originait dans les 12 « mois » soli-lunaires, nous n’avions pas encore compris que l’astrologie avait probablement comme base le 8 avant de passer au 12.
Nous nous arrêterons (p. 288) sur nos propos consacrés au symbolisme zodiacal et aux « maîtrises » (rapports Planètes/signes) car ils ne correspondent plus à notre pensée actuelle. On sait que depuis
la fin des années 60 nous nous sommes passionnées pour un tel dispositif. Dans notre article, nous
notons que les Gémeaux (souvent représenté en tant que couple, cf Christian Fages, Astrologie
er Christianisme.Carnet de voyage au coeur d’une sagesse oubliée, Ed Gwendall, 2011, p. 69) sont un signe vénusien, tout comme le Sagittaire un signe martien, du moins au vu de l’iconographie zodiacale. Il est vrai que l’autre signe associé à Mercure, la Vierge, offre également une dimension féminine. De même, nous notions l’inversion des exaltations des luminaires, le soleil ayant dû initialement correspondre au
Taureau et non au bélier et vice versa pour la Lune. Quant aux attributions des Eléments aux signes, elles ne correspondent guère. Nous avons noté par la suite que Ptolémée dans la Tétrabible n’associe aucunement les 12 signes aux 4 Eléments.
En ce qui concerne le tétramorphe – (Aigle, Taureau, Lion, Homme) que nous avions abordé dans notre article, nous n’avions pas signalé que le Taureau symbolisait l’automne et non le printemps et inversement pour l’Aigle. Selon nous, ce décalage permet de remonter à 12000 ans, soit le temps nécessaire, au niveau de la précession des équinoxes, pour qu’une telle permutation ait pu se produire, soit la moitié d’une « Grande Année ». Si, en effet, les autres signes du zodiaque restent
en phase avec le cycle des saisons, il n’en est pas de même pour les signes « fixes » qui constituent un second Zodiaque, les deux ayant fusionné lorsque l’on voulut passer de 8 à 12 signes. L’Aigle symbolise l’envol de la nature alors que le taureau est voué à la mort (corrida, sacrifice, immolation
Depuis, nous avons élaboré une autre présentation de tels dispositifs sur une base 8 et non plus 12. Il existe 4 couples célestes : Lune-Soleil, Mars-Vénus, Jupiter-Mercure et Saturne associé à un 8° facteur. ce qui correspond en effet à 8 secteurs. Les domiciles sont tous séparés des exaltations de 90° tout comme les équinoxes (exaltations) par rapport aux solstices (domiciles)
En ce qui concerne l’organisation du Zodiaque, nous avons proposé de distinguer trois apports correspondant aux trois « modes » (quadruplicités) : cardinaux, fixes et mutables. Les 4 signes mutables correspondent aux 4 Eléments (poissons et eau, vierge et terre, sagittaire et air (avec sa fléché) et Gémeaux et feu (comme symbolisation du sexe), les 4 signes fixes au « tétramophe » et les 4 signes cardinaux aux axes équinoxiaux et solsticiaux (la balance représente l’équinoxe par son symbolisme et ainsi de suite).
On conclura en soulignant ce qui manque à notre article au prisme de nos travaux en cours. On n’y voit point l’affirmation de la primauté du cycle de Saturne en tant qu’outil prévisionnel. Nous ne proposons pas encore le découpage du dit cycle au moyen des 4 étoiles fixes royales. L’abandon par l’astrologie contemporaine des étoiles fixes est une des déviances les plus évidentes qui se combine avec l’adoption de nouvelles planètes invisibles.
Si nous soulignons que ce sont plutôt les astrologues qui auraient faussé compagnie à une astronomie moderne en pleine mue, nous n’allons pas jusqu’à dire que les astrologues d’autrefois ne souhaitaient pas nécessairement utiliser toutes les planètes connues des Anciens. Nous ne traitons pas non plus de la division en 8 des signes et des maisons (-compatible avec le Septénaire, à une unité près) et qui ne sera alignée sur le 12 que tardivement. : Ajout des signes fixes, ajout de 4 maisons, et à l’époque actuelle spéculations sur l’existence de 12 astres.
Nous reviendrons enfin sur la question de la perpétuation de notre lien avec les astres. On ne peut échapper à la question d’une certaine forme de transmission subconsciente si l’on admet qu’existe de facto quelque forme de corrélation –aussi limitée soit-elle. Les conditions dans lesquelles l’astrologie est née sont radicalement différentes de celles qui doivent être considérées de nos jours. On est passé du conscient au subconscient, de la démarche collective à un ressenti individuel, d’une dépendance du visuel astronomique à une capacité à capter subconsciemment à la façon d’un scanner- le déplacement des astres dans le ciel. Autrement dit, il nous faut un équipement organique autrement plus sophistiqué pour vivre au rythme de certains signaux cosmiques que ce ne fut le cas voilà des millénaires. Alors que nos ancêtres pouvaient se soustraire au cosmos qu’ils avaient instrumentalisé, celui-ci s’impose à nous, qu’on le veuille ou non. Or, paradoxalement, c’est au moment où l’Humanité se considéré, peu ou prou, comme peu concernée pa r le cosmos, qu’elle se trouve plus que jamais sous sa dépendance. Cela nous fait penser à ce que l’on dit du Diable, à savoir que sa plus belle victoire, c’est que l’on ne croît pas qu’il existe !
L’article est doté d’une iconographie intéressante à commencer (p. 281) par une grande roue comportant trois niveaux : au centre, les 7 planètes, au milieu les 12 signes et à la périphérie les 12
maisons dont les dessins ne sont pas sans évoquer certains arcanes majeurs du Tarot. Ce document
Permettait ainsi de réintégrer dans le corpus astrologique la représentation des maisons qui s’était réduite à douze chiffres. A ce propos, nous noterons que selon nous le dispositif initial était à 8 maisons d’où la maison 8, comme liée à la mort, donc à la fin. Par ailleurs, nous pensons que le début du dispositif devait commencer au descendant et non à l’ascendant vu que l’observation du ciel débute à la tombée du jour. Rappelons que chez les Juifs, la journée commence la veille. Les 4 premières maisons correspondent à la vie familiale et les quatre dernières à la vie publique. Il est clair que l’ordre traditionnel des 12 maisons aura été perturbé. La maladie ne saurait se situer entre les enfants et le mariage, par exemple. On voit mal l par ailleurs a question de l’argent en maison II dans le secteur de l’enfance !
On nous a reproché de fournir dans la bibliographie de l’article de l’Encyclopaedia presque exclusivement nos propres publications. Nous répondrons qu’au travers de nos ouvrages, l’on pouvait accéder à bien d’autres que nous signalions.
JHB
29. 08. 14
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.