Les femmes et le déficit d’altérité intérieure (cogito)
Posté par nofim le 2 septembre 2014
La rente des femmes et la question du mérite
Par Jacques Halbronn
Peut-on assimiler les femmes à des « retraitées », à des « rentières » ? Il convient, avant de répondre à une telle question de cerner la psychologie du « pensionné ». Il s’agit de quelqu’un qui perçoit une certaine sommes, sur une base souvent mensuelle, à l’instar d’un salarié mais ce versement n’est pas lié à une activité présente mais disons décalée.
Il y a donc certaines apparences qui rapprochent les personnes retraitées de celles qui gagnent
leur vie, ici et maintenant et en proportion de leur travail, quantitativement et qualitativement.
Elevons le débat : prenons une pianiste qui joue une sonate de Beethoven ou un nocturne de Chopin, peut-on l’assimiler à une retraitée ? Au premier abord, non, puisqu’elle fournit un travail
qui lui apporte des rentrées d’argent, au prorata de son activité. Mais à y bien réfléchir, le doute est permis.
Quand cette pianiste est applaudie, le mérite-t-elle réellement ? That is the question.
On est là dans une certaine ambigüité, dans une zone assez mal définie. Oui et non.
Certes, elle aura travaillé pour arriver à un certain résultat lié à la partition que Beethoven
a laissé de la sonate. Mais la sonate, en tant que tel, lui aura été donnée, délivrée sur un plateau d’argent et tout le travail en amont aura été épargnée à la dite pianiste de notre exemple. On pourrait en dire autant d’un lecteur de CD mais on n’applaudit pas, en général, une machine. Une pianiste, si !
Les femmes vivent dans un monde qui n’a pas été construit par elle et sur les 1000 génies qui ont fait que l’Humanité est ce qu’elle est, le pourcentage de femmes est proche de zéro.
D’ailleurs, cela ne devrait même pas être sujet de débat car les femmes sont viscéralement
respectueuses du statu quo. Seuls des hommes ont pu penser à modifier celui-ci.. Rien n’est plus suspect qu’une discipline (la féminologie) qui peut agir sur son objet. On peut au moyen de quelque
décret balayer la réalité dont témoignent des millénaires. Rien n’est plus facile que le progrès quand cela dépend de la volonté, du bon vouloir d’un seul. Quand tout est truqué. C’est ainsi que l’on nomme la première femme « ¨Premier Ministre » en France par la grâce de François Mitterrand, Edith Cresson. Qu’est-ce que cela prouve surtout quand on sait qu’une moitié de l’électorat est féminin ? On veut ainsi créer des précédents . Là encore, on voit des résultats qui ne sont pas fondés sur un vrai rapport de cause à effet, ce qui nous ramène à notre matrice de la « retraite ». C’est-à-dire qu’il y a bien une chose à observer mais d’où cela vient-il. On a la même problématique
avec le vol. Cela nous renvoie aussi au phénomène du cadeau, de ce qui n’est pas vraiment mérité.
Cadeau empoisonné, qui sait ? De la même façon, les Juifs ont-ils reçu en 1917, avec la Déclaration
Balfour (Foreign Office) la Terre Promise en cadeau. (cf. S. Sand . Comment la Terre d’Israël fut inventé. Paros ; Flammarion, 2012, pp. 155 et seq)
On peut parler de situation d’assistés quand quelqu’un profite des fruits d’un travail
qu’il n’a pas fourni en amont et qu’il n’aurait probablement pas pu obtenir par ses
propres moyens. Comment ceux qui se trouvent dans une telle situation se justifient-ils à savoir quant à leur mode d’appropriation ?
Certes, nous sommes tous redevables, peu ou prou, envers autrui. Nous avons opposé
altérité extérieure et altérité intérieure. La notion d’altérité intérieure nous semble assez
éclairante car elle implique un dialogue, un débat au sein de la personne elle-même tandis
que celle d’altérité extérieure est plus commune puisqu’elle évoque le rapport à autrui, à la
Société. Autrement dit, les femmes ne développeraient pas suffisamment leur
altérité « intérieure » si tant est qu’elles aient conscience d’une telle problématique.
En effet, les créateurs sont avant tout redevables à leur altérité intérieure. Ce qu’ils doivent
à un autrui extérieur reste relativement mineur et souvent purement euristique.
En termes linguistiques nous dirons que l’altérité intérieure permet de produire de
nouveaux signifiants tandis que l’altérité extérieure se limite au niveau des signifiés, à une
médiocre valeur ajoutée à l’instar de celui ou celle qui se contente de « lire » à voix haute
l’œuvre de tel ou tel auteur. Il lui aura suffi que cela passe par sa bouche, par sa voix, pour qu’il se l’approprie sans le moindre état d’âme ou si l’on préfère sa « conscience » s’en contente, s’en satisfait, à bon compte. Autrement dit, c’est lui-même qu’il trompe comme d’autres trompent autrui sur l’origine de ce qui est arrivé en leur possession.
Mais d’où vient cette altérité intérieure ? Il faudrait peut-être plus s’étonner de son maintien que de sa disparition. Ce qui caractériserait l’Humanité tiendrait au fait qu’au moins certains de ses membres continueraient à en bénéficier. On pourrait dire qu’à un certain stade, cette altérité intérieure a pu être la chose du monde la mieux partagée, comme dirait Descartes en 1637.
Le Discours de la méthode s’ouvre sur la fameuse phrase :
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont »
Eh bien, nous proposerons de remplacer bon sens par altérité intérieure et pour nous le « cogito » est une façon de décrire celle-ci.
Nous dirions donc que l’évolution des espèces – et pas seulement de l’Humanité-
est liée à l’activation de la dite altérité intérieure. Mais dans bien des cas il y aura eu désactivation.
On peut d’ailleurs sérieusement se demander si certains ne souhaitent pas que cela se produise aussi pour notre Humanité actuelle tant ils se déclarent satisfaits ce qui a déjà été obtenu. Ils ne comprennent pas que cela corresponde à un besoin vital par-delà toute question d’utilité. Les gens ont cela en eux, cela les travaille tout comme les femmes mettent au monde des enfants sans se demander si cela sert à quelque chose, au vu des excès démographiques, des « bouches à nourrir ».
Ce que nous disons implique la découverte d’une faculté de dualité en nous-mêmes qui peut éventuellement basculer dans la schizophrénie (cf le film de Hitchcock ; « Psychose » avec
Anthony Perkins). Les femmes seraient protégées d’un tel risque et seraient plus enclines à la maladie de la persécution, c’est-à-dire à
envisager l’idée d’un ennemi extérieur et non intérieur.
La femme ne vivra pas la solitude comme l’homme car en fait l’homme, du fait de son altérité intérieure, n’est jamais seul puisqu’il a
en lui-même un alter ego. Paradoxalement, c’est quand l’environnement est trop bruyant autour de lui qu’il est perturbé. (cf Robert Misrahi, La joie d’amour Pour une érotique du bonheur. Ed Autrement 2014 , pp. 116 et seq)
Quand on attend trop des autres, on renonce à attendre
de soi-même.
JHB
18/ 09/ 14
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