L’astrologia Gallica de Morin de Villefranche
Posté par nofim le 11 septembre 2014
Retour sur l’Astrologie Gallica de Morin de Villefranche
par Jacques Halbronn
Nous avons trouvé à la Bibliothèque de l’Arsenal une notice manuscrite en tête de l’un des
deux exemplaires qui y sont conservés de l’Astrologia Gallica. C’est d’ailleurs, il y a plus de 40 ans dans
cette même bibliothèque que nous avions découvert les Remarques astrologiques du même
Jean-Baptiste Morin (2eédition 1657) qui furent republiées en 1975 dans la collection
Biblotheca Hermetica dirigée par René Alleau, ouvrage qui était resté ignorée de la vague
morinienne qui avait envahi la France depuis trois quarts de siècle (avec notamment
Henri Selva (alias Vlés), Jean Hiéroz (alias Rozières)
et d’autres qui leur emboitèrent le pas).
Cette page manuscrite nous informe notamment de ce que les 14 premiers « livres »
de l’Astrologia Gallica étaient parues avant la mort de l’auteur mais que les 12 autres furent retrouvés « dans ses papiers ».
Nous nous sommes demandé s’il n’y avait pas là en vérité deux volets assez distincts. Et en effet, il nous est apparu assez évident que la partie qui ne paraitra que de façon posthume est
Beaucoup plus marquée par l’astrologie que la partie qui fut probablement imprimée aux dépens de l’auteur, peu après donc la parution des Remarques Astrologiques (1654) dont Morin fut son
Propre éditeur alors que la seconde édition fut réalisée par
Pierre Ménard en 1657, après la mort de l’auteur survenue en 1656.
Il convient de s’arrêter sur le titre complet de l’ouvrage qu’il nous semble insuffisant de réduire
à ses premiers mots. Il importe en effet de compléter au minimum et désormais par un adjectif, qui est « stabilisata », que l’on traduira par « établie » (expression utilisée par Blaise de Pagan à la même époque)plutôt que rétablie.
Astrologia Gallica principiis et rationibus propriis
stabilita » et on proposera le sigle AGS pour désigner cet
ouvrage même si Morin même le désigne simplement dans
les Remarques par « Astrologia Gallica »
Le titre souligne le fait que l’ouvrage ne s’adresse pas aux seuls
Etudiants en Astrologie Judiciaire mais couvre bien d’autres domaines.
Le premier volet – c’est-à-dire celui qui comporte 14 « livres »- ne comporte aucun thème astral- on
disait à l’époque « figure céleste » pour désigner le dispositif des maisons astrologiques (dont traite
Blaise de Pagan).
L’auteur du feuillet biographique note: « Quand il mourut,
il n »avait fait imprimer que les 14 premiers livres. On trouva
les 12 autres dans ses papiers » Cela n’est pas sans nous
faire songer à la parution posthume des Centuries.
Alors que le second est truffé de « thèmes » en carré.
Nous pensons que le premier volet n’aborde qu’accessoirement
le savoir astrologique institué alors
que le second volet débute d’entrée de jeu par l’exposé
de celui-ci à savoir toute la panoplie du « petit astrologue »
Cela n’est probablemet pas le fait du hasard.
Cela dit dans les Remarques
Astrologiques, on trouve plusieurs dizaines de références
explicites et detaillées à l’Astrologia Gallica. Or, si l’on
admet -sur la foi du manuscrit- que les 14 premiers
Livres sont parus avant la mort de Morin, on doit donc
en conclure que lorsque parait en 1657 leur seconde édition,
l »Astrologia Gallica était déjà imprimée pour ce qui est des
premiers volumes, donc sans la partie proprement technique
comportant notamment moult »figures célestes » totalement
absentes du « premier » volet. Mais on sait que dans les
Remarques Astrologiques, les 26 « livres » étaient déjà prêts
puisqu’il y est fait référence abondamment..
Donnons ici les titres des livres du « second « volet qui
tranchent avec les généralités du « premier » – contraste
que l’on retrouvera chez Le Noble 40 ans plus tard, d’une
« apologie » à l’autre :
Pour Morin les Remarques Astrologiques sont bel et bien
le volet français de son oeuvre latine.
On notera que les deux volumes que nous avons publiés dans le cadre de
la Bibliotheca Hermetica en 1975 et 1977 traitent de la même problématique à
savoir les « fondements » et les « raisons » , termes dont se sert explicitement
Morin de Villefranche dans ses Remarques Astrologiques.
lesquelles se terminent en se référant aux « fondements
et raisons contenues dans l’Astrologia Gallica ».
Signalons que ces Remarques Astrologiques furent attribuées
à Nicolas Bourdin dans certaines biographies en raison de
l’ambiguité du titre.
On rappellera que la date de 1666 n’a eu aucune incidence sur le cours des
parutions astroogiques du moins jusqu »à la fin du siècle. En 1697, Eustache
Le Noble- donc 30 ans après l’édit de Colbert- son Traité de la Science Céleste, qui est
la dernière partie de son Uranie ou Tableau des
Philosophes, parue en 1697. Seul, cependant,
un des libraires de 1694 poursuivra l’entreprise, Jouvenel (Martin, rejoint par Georges).
Cela dit Le Noble, à l’instar d’un Kepler, entend adopter une posture mesurée et qualifie l’astrologie d’ »art
fautif & conjectural (..) fondé sur des convenances tirées
de quelques expériences.
Dans l »exemplaire Arsenal la Préface du vol III est intercalée entre V et VI
« ‘L’applaudissement que ces deux premiers volumes ont eu
me fait espérer que celuy ci sera reçu avec le même agrément
et si l’on doit mesurer le succès d’un livre à la curiosité qu’il inspire, la Philosophie céleste mérite plus que tout autre l’attache des curieux et
tendre un considérable à cette dernière partie »,
Or force est de constater que cet ouvrage de Le Noble fut sans
effet sur un certain déclin de l’astrologie en dépit de son
impact salué par un Pierre Bayle, quelque peu étonné. Morin
quarante ans plus tôt n’était pas parvenu à changer une
tendance défavorable. Il convient de s’interroger quant aux
raisons de tels échecs plutôt que sur les effets d’un mythique
édit que Colbert aurait décrété contre l’astrologie en 1666;
En bref, nous dirons que la réforme astrologique inaugurée
par Kepler au tout début du siècle aura fait long feu. Avec le
recul du temps, on perçoit mieux les carences d’un tel projet de
reconnaissance. Morin n’avait qu’une idée en tête, placer le
thème natal au centre de toute activité astrologique. C’était
à l’évidence imposer un boulet et Outre Manche William Lilly
allait en sens inverse entendant, dans sa Christian Astrology
-à laquelle l’Astrologia Gallica entendait répliquer ( rappelons
que Morin démarra son oeuvre dans les années 1620-1630)-
préconiser une astrologie dégagée du thème natal et empruntant
d’ailleurs-ironie du sort, à l’astrologue protestant Claude
Dariot de Beaune, pas très loin de Villefranche en Beaujolais
(cf notre étude chez Pardés 1990). L’étendue de la culture
de ces deux astrologues qui déborde largement du champ
étroit de l’astrologie ne sauvera pas la mise. Certes, à la lecture
de ces oeuvres monumentales, on pourrait croire que l’astrologie
est partie prenante d’une ensemble bien plus vaste mais ce
n’est là qu’un processus à sens unique comme ces
astrologues qui traitent de médecine dans leurs livres alors
que la réciproque n’est pas vraie. C’est un faux semblant!
Thorndike consacrera à l’AGS un chapitre entier de son History (XVI)
of Magic and experimental Science (vol VII): Morin’s
Astrologia Gallica. « Such is the book of Morin, a curious
collection of old and new, of progressive and backwards
view » (p; 490)
JHB
11 09 14
Paquelier
renfort, donne le droit d’être « coupé »
tour de table : on peut passer. On n’a pas à lever le doigt mais on peut faire un geste pour dire que l’on passe son tour.
trois temps
Première heure
I exposé de la thèse
II questions pour comprendre celle-ci
Deuxiéme heure
III objections à la thèse
IV
Société Générale CERIJ
Le juge appréciera par lui-même
vice de forme ne mentionnant pas
vice technique avec le chéque perdu.
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