Islam et antijudaïsme chrétien
Posté par nofim le 16 octobre 2014
La judéophobie et l’Islam, au début du XXIe siècle.
La solution méditerranéenne.
par Jacques Halbronn
Au milieu du XIXe siècle, il a été mis en avant le propos des Juifs sur les Chrértiens tels qu’on
pouvait les relever dans la littérature talmudique, ce qui aboutira à la rédaction des Protocoles des Sages
de Sion, au tournant du XXe siècle, en, laisssant entendre que lorsque les Juifs « modernes » se réunissent,ils
« complotent » toujours et encore contre les Chrétiens, dans leurs « assemblées », qu’il s’agisse de celles
des Consistoires institués sous Napoléon que dans les Congrès Juifs qui se tiennent à partir de 1897 sous
l’égide du mouvement sioniste.
On trouve ainsi sur « 1000 citations sur les juifs » sur le site de Radio Islam
un passage comme celui-ci:
« Qui est de Dieu entend la prophétie de Dieu. C’est pourquoi vous (les Juifs) ne l’entendez pas. Vous n’êtes pas de Dieu! » . (Jésus aux juifs, Évangile de Jean) »
On devine aisément ici l’intention qui est d’instrumentaliser certaines paroles de Jésus pour nourrir
un antijudaïsme – qui littéralement ne saurait être un « antisémtisme »- voire un antisionisme. On n’est pas
loin ici de la stratégie de l’anti-talmudisme du milieu du XIXe siècle (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Ed Ramkat 2002). Mais cette fois on fait parler Jésus
à propos des Juifs et non plus les Juifs sur les Chrétiens. Rappelons que par ailleurs, certains
Islamistes ne se privent pas de se servir des dits Protocoles des Sages de Sion
C’est en tout cas une façon de préciser en citant des passages de l’Evangile hostiles aux Juifs
que »ce n’est pas nous qui le disons ». (cf Philippe Simonnot. Enquéte sur l’Antisémitisme, ed Michallon, 2010, pp. 159 et seq). On pourrait même citer des propos des prophétes juifs pas toujours aménes envers les Juifs. En fait on voit bien ici qu’il s’agit de conflits et de dissensions au sein du monde juif.
Il est clair que cette conflictualité se propage en France (cf Victor Malka. Avons-nous assez divagué.. Lettre à mes amis musulmans, Paris, Albin Michel, 2006) et que les Juifs originaires du Maghreb finissent par y
retrouver les mêmes situations face à une présence musulmane forte dans l’hexagone et qui s’exacerbe
chaque fois qu’Israël est en cause. Le communautarisme ici semble impossible à éviter ou à évacuer et elle
est notamment le fait du colonialisme français au Maghreb qui aura « importé » les deux communautés
juive et musulmane en métropole, en une sorte de néocolonialisme du fait même de la décolonisation.
Une telle évolution était tout à fait prévisible. En favorisant l’immigration arabo-musulmane francophone en France, dans le contexte conflictuel propre au Proche Orient ( collusion du Maghreb et du Mashrek,
de l’Ouest et de l’Est du monde arabe, du Maroc à la Syrie), on s’engageait dans une crise à venir qui ne pourrait qu’ébranler à terme la société française et déstabiliser notamment la présence juive en son sein.
On peut aussi penser que la politique israélienne s’est révélée irresponsable en ignorant les effets de
certains agissements sur la condition juive en France, pays particulièrement vulnérable de par ses liens
historiques avec le monde arabe. Mais dans ce cas, l’on peut raisonnablement se demander s’il ne s’agit pas là de la part d’Israël d’une stratégie délibérée visant à encourager l’Alya, la « montée » de la « diaspora »
juive vers Israël.
Nous avons dit dans de précédents textes qu’il nous semblait souhaitable d’intégrer Israél au sein
de l’Union Européenne. Nous avons aussi développé un modéle historique présentant les Juifs comme
une tête de pont européenne en « Asie Mineure », ce qui aura conduit à leur différenciation. Nous avons également souligné le fait que selon l’exogamie, les femmes sont plus faciles à intégrer que les hommes, dans un processus d’immigration. Force est de constater en effet que la communauté arabo-musulmane
a fait preuve d’une résistance certaine au regard de l’intégration et de l’assimilation, ne serait-ce que par
le refus quasi systématique d’adopter des prénoms « locaux » pour leurs enfants et en faisant un enjeu
religieux, ce que les Juifs de France n’ont pas fait, ce qui leur était d’autant plus aisé que l’Europe reste marquée par une civilisation dite judéo-chrétienne. Le seul domaine qui ne fasse pas probléme est
linguistique, c’est celui de la francophonie laquelle constitue un ciment fondamental pour la société
française, la langue apparaissant comme le vecteur par excellence de la laïcité. On notera d’ailleurs que la
plupart des Juifs ignorent l’hébreu parlé à la différence des arabo-musulmans. Le terme de diaspora en ce
sens est anachronique quant aux Juifs, alors qu’il est bien plus patent pour les arabo-musulmans, ce qui
exclut un quelconque parallélisme ou analogisme.
En conclusion, le noeud du probléme se situe doublement au Proche Orient et interpelle l’historien. C’est par la recherche historique que l’on pourra avancer dans la « solution » du probléme judéo-arabe tant en
France qu’en Israel/Palestine.
On en revient à la colonisation européenne de l’Afrique et de l’Asie Mineure et à ses conséquences et
implications qui perdurent non seulement sur des siècles mais probablement sur des millénaires. Nous n’avons pas d’autre choix en Europe et singulièrement en France que d’assumer un tel passé colonial. La
confrontation entre Juifs et Arabes est probablement bien antérieure à l’émergence du « judaïsme » et de l’Islam. On ne peut comprendre le fait juif sans remonter très loin dans le temps de par l’établissement
de ce que nous avons appelé plus haut une « tête de pont ». Les juifs, en dépit de la langue hébraïque, appartienennt assurément au monde européen. On se demandera si la moins mauvaise solution ne serait
pas dans le cadre de l’Union Européenne de faciliter les flux de population au sein d’une Union Européenne
élargie à la Turquie et à Israël voire au Liban avec l’héritage des Croisades en maintenant Jérusalem au
coeur du dispositif. Un tel flux conduirait à faciliter singulièrement la circulation et l’installation des
Israéliens en Europe. On peut en ce sens englober au sein de l’Union Européenne un Etat Palestinien qui
ferait pendant à la présence arabe dans l’Union Européenne. Et pourquoi à terme ne pas englober au sein
de la dite Union Européenne tout le pourtour méditerrannéeen dans son intégralité en favorisant à terme
le retour éventuel des immigrants maghrébins dans leurs .La
Méditteranée est de toute façon vouée à retrouver son unité
géopolitique (Mare Nostrum)
JHB
14 10 14.
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