Le lien social chez les hommes et les femmes
Posté par nofim le 2 novembre 2014
Le lien social selon les hommes et les femmes. Autour de la
liberté de rompre.
A Saskia Brown
par Jacques Halbronn
On sait que nous menons des recherches visant à différencier
comportements masculins et féminins, domaine qui est
largement resté en friche ce qui fait que ceux qui nient les
différences ont beau jeu puisque les recherches dans ce
domaine sont au point mort.
Le point essentiel est selon nous la dimension sociale de la
femme, le poids de la société sur le comportement féminin, ce qui
conduit à mettre l’accent sur l’extraversion des femmes, lesquelles
sont fortement marquées par le lien social, perçu comme
d’une importance vitale.
Les femmes ont un côté Big Brother.( 1984 de Orwell) Elles sont programmées
pour tout rapporter, elles excellent à faire des rapports sur
leurs activités, leur emploi du temps en y apportant la plus
extréme précision du détail. (On pense au Nouveau Roman
qui aura séduit notamment Marguerite Duras et Nathalie
Sarraute). C ‘est très tôt le cas chez les petites filles qui
racontent ce qu’elles ont fait à leur maman, mais bien plus
tard, cette façon de faire se perpétuera de façon compulsive.
Il faut qu’elles répétent, qu’elles rapportent ( qu’elles caftent
en argot, une cafteuse)/ Tout cela dépense beaucoup de temps
et d’énergie pour elles mais aussi pour leurs victimes passives
auxquelles elles infligent, sans état d’âme, leurs reportages, ce
qui est assimilable à une pollution.
Mais nous voudrions insister ici sur les comportements de
rupture chez les hommes et les femmes. La thèse que nous
présentons ici est la suivante: les femmes ont le plus grand
mal à rompre le lien avec un groupe, une société alors qu’elles
sont capables de rompre avec une personne en particulier, sans trop
avoir à en souffrir. C’est une force et une faiblesse et on ne
saurait avoir le beurre et l’argent du beurre.
Une des questions centrales qui se pose au sujet des femmes
est celle de leurs contre-performances dans le domaine
de la créativité. Les femmes sont toujours à la traine, et
appartiennent à la seconde génération de toute entreprise,
celle non pas du singulier mais du pluriel. Les femmes sont
nombreuses à faire la même chose à partir d’une même source,
c’est ce qui les trahit. La femme n’est importante que si
l’on se situe hors de l’espace-temps, si l’on ne refait pas
la genése d’une idée et si l’on n’examine pas le nombre de
femmes qui suivent le même modéle. Seuls les ignares tombent
dans le panneau!.
Les comportements des « genres » sont radicalement inversés
au prisme du deuil. Les hommes sont bien plus aptes à
rompre avec une société donnée, à se démarquer de l’avis
général. Il en coûte beaucoup aux femmes de s’éloigner de
leur milieu d’origine, ou d’adoption. Elles en seraient
désorientées et en ce sens elles ne sauraient échapper à un
certain conformisme.
A contrario, les hommes sont bien plus vulnérables sur le
plan »sentimental » que sur le plan « social » et en ce sens ils
sont plus « romantiques » en privilégiant le modéle du couple
sur le modéle du groupe.
En situation de devoir choisir entre la rupture du lien
sentimental et celle du lien social, on observe que les femmes
font passer les enjeux sociaux en priorité, ce qui confère à leur
carrière une certaine stabilité. Elles ne se mettent pas en
rupture de ban.
Les hommes se sentent moins pénalisés que les femmes par
la nécessité de ne plus fréquenter certains milieux alors
qu la séparation d’avec une personne donnée est assez
bien vécue notamment si elles en prennent l’initiative. Cela
conduit à en faire des êtres calculateurs et sans scrupules sur
le plan affectif mais qui, en revanche ne font pas trop de
vagues socialement. Inversement, les hommes sont tout
à fait capables de ne plus fréquenter certains milieux, d’en
prendre le contre-pied, ce qui leur confère une certaine
liberté de manoeuvre favorisant l’innovation et l’abandon
de positions révolues mais restant largement partagées.
C’est la sociabilité des femmes qui nuit à leurs performances
créatrices. Elles font preuve de plus de courage dans leurs
relations affectives et on les crédite d’être à l’origine de la
majorité des demandes de divorce.
C’est ainsi que les hommes seraient moins calculateurs et
intéresssés dans leur vie affective et moins enclins à sacrifier
celle-ci parce qu’il leur en coûte plus. En ce sens, les femmes
seraient plus cohérentes dans la conduite de leur vie
privée que les hommes et inversement dans celle de leur
vie socio-professionnelle.
C’est dire que l’argument avancé selon lequel les femmes
seraient bloquées dans le domaine professionnel nous
semble douteux. Ce qui bloque les femmes, c’est précisément
leur incapacité à rompre avec un certain formatage propre
à un certain milieu. Le destin des hommes nous apparait
ainsi comme les immunisant contre les tensions sociales, ce
qui leur donne une certaine liberté d’action. La vulnérabilité
des hommes, leur talon d’Achille, tiendrait à la difficulté
à faire le deuil de leurs liens affectifs. En effet, instinctivement,
les hommes même les plus autonomes savent qu’ils ont
besoin d’un partenaire pour procréer alors que sur les autres plans, ils
développent une forte autonomie de par une certaine
insensibilité à se démarquer de ce qui soude tel ou tel milieu.
L’on conçoit que le chomage soit vécu comme un fléau,
comme une catastrophe, une épée de Damoclés en ce
qu’il ne respecte pas le tissu, le maillage social dans lequel
l’individu se sent en sécurité et cela vaut, selon nous, plus
fortement pour les femmes que pour les hommes. Nous
dirons que le lien affectif chez la femme, pour durer,
devra être renforcé par le lien social -familial, amical, le
réseau professionnel, relationnel, juridique (mariage,
PACS)-car une femme y réfléchira à deux fois avant de renoncer
à la fois à l’un et à l’autre en cas de rupture du fait des
enjeux. Le double lien nous apparait donc comme un garde-fou contre les
tentations de disparaitre de la circulation du jour au
lendemain.
JHB
03 11 14
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