Les directions en astrologie. Leur vocation première
Posté par nofim le 6 novembre 2014
La vraie raison des directions en astrologie. Nouvelles réflexions sur les résultats « Gauquelin »
par Jacques Halbronn
Il nous est apparu qu’il était absurde de supposer qu’à l’origine, l’on ait pu noter la position des astres à la naissance, si ce n’est par le biais du calcul, point par celui de l’observation. Selon nous, l’observation du ciel ne devait avoir lieu qu’une fois par jour, à la tombée de la nuit.
Cette pratique d’observer le ciel à ce moment là est confirmée notamment au niveau religieux : chez les Juifs, la sortie du Shabbat, à la
nuit tombée, impliquait que l’on ait vu défiler trois étoiles (Tset Hakokhabim)., et il s »agissait très probablement d’étoiles « fixes » et non
de planétes, dans la mesure où il n’y avait que 5 planétes connues (et cela ne pouvait concerner le Soleil, bien évidemment).
A partir d’un cliché du ciel pris une fois par jour, à un moment propice, l’astrologue effectuait certains calculs pour déterminer
le thème natal pour une certaine heure mais cela ne passait plus, on l’a dit, par une quelconque observation du ciel. C’est là qu’intervenait
selon nous la technique des « directions » et autres »progressions » comme d’ailleurs on le faisait autrefois pour les éphémérides calculées pour midi ou pour minuit avant que l’on n’en vienne à l’informatique qui a coupé les astrologues de la conscience du travail de leurs
prédecesseurs.
On faisait donc avancer les astres en conséquence et c’est selon nous l’origine des directions. Il s’agissait donc de déterminer quelle serait la position des astres, tant d’heures après le relevé effectué du ciel, on établissait ainsi une carte du ciel dérivée d’une matrice/
Examinons au prisme de ces réflexions les travaux Gauquelin.
Si l’on peut admettre le procédé signalé plus haut dans le cas de l’astromancie (et la Tétrabible est un traité d’astromancie, comme l’est toute astrologie à caractère généthliaque), on ne saurait procéder de même à l’égard des dits travaux Gauquelin qui se veulent relever
de ce que l’on pourrait appeler une « astrologie naturelle ». Selon ce chercheur (1928-1991), telle planéte se montrerait au moment de la
naissance de telle ou telle catégorie de personnes s’étant illustrées dans tel ou tel domaine socio-professionnel. On ne peut plus ici se
contenter d’une carte du ciel « dérivée » et incluant le ciel dans son ensemble – puisqu’ici on traite d’une certaine planéte signifiante
pour la personne et non d’un « thème » englobant tous les astres positionnées en un instant T.
Il y aurait donc un anachronisme certain à supposer que nos ancétres percevaient les astres en plein jour! Cela ne pouvait se faire
qu’au prix d’un calcul comme nous en sommes convenus plus haut. Et l’on ne saurait attendre d’un organisme vivant de procéder à de telles opérations, qu’il s’agisse de l’enfant ou de sa mère. Un tel raisonnement ne peut venir que de la part d’un astrologue moderne
disposant d’outils appropriés. Mais cela n’est pas recevable au niveau d’une praxis.
C’est d’ailleurs l’occasion pour nous de revenir sur la démarche de Gauquelin et sur la nature de ses résultats. Ainsi, on observe
que dans ses travaux, la Lune remplace Mercure (qui n’est pas retenu) en ce qu’elle est associée par Gauquelin au métier d’écrivain. (cf THE MOON TEMPERAMENT & WRITERS LE TEMPERAMENT LUNE & LES ECRIVAINS. Gauquelin, Michel & Francoise. Laboratoire : 1977.
Pourquoi donc une telle substitution? On ne peut ici que conjecturer. Si l’on admet ici que c’est Gauquelin qui avait préétabli un modéle et non-comme nous l’avions fait
jusqu’à présent- que ce pattern aurait émergé de lui-même au cours de ses travaux – mais Gauquelin n’est pas très explicite sur ce
point (cf notre postface à ses « Personnalités planétaires », Ed Trédaniel 1992)- on dira qu’il avait eu le sentiment que Mercure de par
son extréme proximité d’avec le Soleil ne faisait pas l’affaire. Il l’aura donc remplacé par la Lune qui ne tourne pas autour du dit soleil.
On aura compris que selon notre nouvelle approche, Gauquelin aurait cherché à valider un certain modéle par des sondages
statistiques. Et toute la question est de savoir si de tels résultats sont ou non viables.
Il faut avouer que la mariée est un peu trop belle dans la mesure où comme Gauquelin lui-même le reconnait non sans une certaine
candeur, ses résultats non seulement valideraient une corrélation entre les hommes et les astres mais iraient confirmer la tradition
mythologique, faisant ainsi d’une pierre deux coups.
Rappelons que Gauquelin s’était initié très jeune auxc arcanes de l’Astrologie. Nous pensons qu’on assiste là à des variations autour
de la technique de l’Ascendant. Car grossos modo, l’on pourrait assimiler les résultats Gauquelin à une certaine forme de « signe »
ascendant ( « rising sign »). On a dit à quel point il était improbable qu’une planéte se leva à l’instant de la naissance, en raison de leur
faible nombre en comparaison avec la quantité d’étoiles (fixes). Les astrologuse qui peu à peu vont abandonner les étoiles se
contenteront d’une abstraction, et là encore, on est dans le champ des calculs permettant de déterminer quel « signe » est ascendant
pour quelqu’un de né à telle heure, en tel lieu. Justement les années cinquante quand parait L’Influence des astres (Ed Du Dauphon, 1955)
C’est alors la grande mode de l’Ascendant (cf la série des 12 signes aux Ed. du Seuil englobant une méthode de calcul de l’ascendant)
Donc l’idée de placer telle planéte à l’ascendant d’une naissance- ce qui dépend de l’heure de naissance, dont les actes d’état civil )- confère davantage de concret; de chair que la mention de tel ou tel signe .(selon Gauquelin, cela vaut aussi pour une
position planétaire à Midi) Mais déjà vers 1900, le polytechnicien Paul Choisnard (sous son nom de plume Paul Flambart) s’était
intéressé aux ascendants en signe d’air (gémeaux, balance, verseau) comme plus fréquents chez les « esprits
supérieurs » – les signes d’air étant traditionnellement associés à l’intelligence – et Gauquelin
avait fait la critique de ses travaux.
On aura donc compris que selon nous Gauquelin a pu élaborer une « théorie » qu’il aura voulu valider statistiquement. Le fait de remplacer Mercure par la Lune nous semble une solution de continuité. Que
Gauuqelin ait insisté sur le haut niveau de réussite de ses listes de cas est significatif en ce qu’il rejoint
la démarche de Choisnard selon laquelle l’élite serait un terrain d’études privilégié.
On sait ce qu’il est advenu des directions: d’une technique au fond astronomique on en a fait une technique vouée à la prévision
astrologique. Mais on ne saurait oublier que l’astrologie a toujours été dépendante de l’astronomie et de ses progrés, comme le
montre encore de nos jours le déclassement de la « planète » Pluton. Il semble bien que l’astrologie tende à conserver tout ce qui
émane de l’astronomie, y compris ce qui est obsoléte.
JHB
06 11 14
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