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Linguistique et Astrologie. Signifiant et signifié au prisme de la Tradition

Posté par nofim le 20 novembre 2014

Repenser signifiants et signifiés en Astrologie. Par delà la Tradition.

par  Jacques  Halbronn

Si l’on considère l’oeuvre de Jean-Pierre Nicola (né en 1928) et qui constitue

une tentative pour repenser l’astrologie, dans les années soixante du siècle dernier,

force est de constater que l’astrologue niçois a fait l’impasse sur le signifiant pour ne

se consacrer qu’au signifié. Mais pour comprendre notre propos, encore faut-il bien

maitriser les notions de signifiant et de signifié, voire les approfondir. On reprendra

donc toute la question sur de nouvelles bases mais l’astrologie est un excellent point de

départ à ce sujet, comme on va le voir.

Pour l’astrologue moyen,  la question est très vite réglée:  chaque planéte porte un nom

et donc le rapport signifiant/planéte et signifié/nom de la planéte serait résolu dès le

départ. Nicola a pris comme base le systéme solaire comme constitutif des

signifiants de l’Astrologie. En revanche, il n’ a pas accepté les signifiés traditionnels

associés aux dits signifiants. Du moins pas officiellement même si l’on note que

les significations qu’il propose tendent à recouper largement celles dont la Tradition

astronomico-mythologique est porteuse, y compris pour les planétes transsaturniennes.

En tout état de cause, comme on l’a dit, Nicola s’appuie sur le signifiant astronomique

qu’il adopte dans sa totalité, à savoir un systéme solaire à l’exclusion des étoiles fixes

dont il ne souhaite pas entendre parler.

Exposons à présent notre théorie des rapports signifiants/signifié. Nous la situons à 4

niveaux, entre deux infinis.

Un premier infini qui est celui de tous les objets cosmiques et un second infini qui

est celui de toutes les activités humaines. Il est clair que l’on ne saurait oeuvrer sur des

infinis même si à entendre certains astrologues, le cosmos de l’astrologue n’ait pas

de limites, pas plus que ce dont il est censé traiter. Ce qui est tout de même un peu vague.

Mais ce qui nous intéresse, ce sont les étages intermédiaires. D’une part, la nécessité de

sélectionner les signifiants astronomiques utiles pour l’astrologie et de l’autre, l’obligation

de cerner les signifiés, au sein de l’existence humaine, qui relévent de la dite  astrologie.

Cela exige – on s’en serait douté- d’opérer un tri sévère. Nicola a accepté de le faire

pour les signifiés mais guère pour les signifiants, si ce n’est qu’il a exclus de son champ

les étoiles fixes, ce qui pour nous est une erreur cruciale. Il a notamment englobé dans son

RET, la « planéte » Pluton  (astre découvert en 1930) dont le statut « planétaire » a été revu au début du présent

siècle.(vers 2006)

Nicola a donc gardé les 10 « planétes » (luminaires compris), les 12 signes, les 12 maisons et

les aspects et bien entendu le thème natal. Il a conservé les contenants et entrepris

de changer les contenus.  Or, nous pensons qu’il importe de retravailler et la question

des contenants et celle des contenus au regard de l’astrologie. Mais quelle méthodologie

suivre? That is the question!

I le choix des signifiants

on aura compris que pour nous l’astrologie reléve de la technique et non de la Science, tout

en sachant ce que la technique doit à la Science, il va  de soi, de même qu’une

sculpture est peu ou prou tributaire des matériaux dont elle est issue mais sur lesquels

une sélection s’est instaurée. Il convient donc de se mettre dans la peau des

fondateurs de l’astrologie et donc plus du côté de la Loi au sens juridique qu’au sens

proprement scientifique. La loi et la technique sont les deux modes qui permettent

à l’Humanité de s’inscrire dans le monde.

Nous pensons que le choix se porta initialement sur la seule planéte Saturne, en

tant que relais de la Lune, et cela en raison de la coincidence numérique entre le

nombre de jours de la révolution de la Lune et celui des années de celle de Saturne, soit

28 jours/ans.

Le cycle de Saturne (balisé par les 4 étoiles fixes royales, formant grossièrement

un quadrilatère au firmament (cf le Livre d’Ezéchiel) serait donc Le signifiant de

l’astrologie. Toutes les additions qui suivirent reléveraient selon nous d’un malentendu

et constitueraient un obstacle épistémologique.

 

II le choix des signifiés

Mais la détermination du signifiant de l’astrologie ne résolvait pas pour autant

la question du signifié de l’astrologie, celle de son contenant ne nous disait pas quel

était son contenu. Pour les astrologues, tout est réglé par avance: les signifiants sont

les planétes, les 12 « signes » (4 saisons divisées par 3), les 12 maisons, les aspects et

les noms attribués à ces signifiants  seraient tout simplement leurs signifiés respectifs.

CQFD. Il n’y aurait plus qu’à appliquer, qu’à pratiquer. Patrice  Guinard  (auteur d’une

thèse de philosophie en 1993 traitant de l’astrologie semble abonder dans ce sens).

Il est clair, a contrario, que dans le cas où Saturne serait le signifiant central de

l’astrologie, il nous restait à établir son champ de signifiés, ce à quoi nous nous sommes

évertués depuis déjà une bonne quinzaine d’années pour ne pas remonter plus en amont,

notre exploration de l’astrologie ayant commencé en 1967, au moment de la Guerre des

Six Jours et nos premiers pas d’astrologue ayant eu lieu en Galilée pendant l’Eté de la

même année.(près du Mont Tabor) puis à Jérusalem (1968-1969).

Résumons nos conclusions :  on aura compris que notre approche est avant tout

cyclique. Le cycle de Saturne est divisé par sa rencontre successivement avec les 4

étoiles fixes royales (Aldébaran, Régulus, Antarés, Fomalhaut). Le signifiant que nous

retiendrons- en tant qu’historien- est la dialectique de la conjonction et de la

disjonction, de la présence et de l’absence. Mais quel signifié associer à une telle

structure diachronique?

Nous pensons que ce signifié correspond à la « caste » des leaders des divers groupes

humains. La conjonction  donne aux leaders une légitimité  qui tient aux astres alors

que la disjonction confère l’onction d’une légitimité qui émane du peuple. D’où un

processus alternatif sur 7 ans et donc deux temps d’environ 3 ans et demi. On dispose là

d’un outil fort précieux au regard d’une anthropologie du pouvoir et qui serait

inhérent à la « nature » humaine telle qu’elle aurait été programmée il y a des millénaires

bien avant probablement que les hommes aient pris conscience des complexités de

l’astronomie, ce qui nous renvoie finalement à une « Révélation », voire à une

intervention « supérieure » (cf le récit de la Genése), à condition de ne pas  confondre

la Création de l’Univers qui reléve de la Science et l’instauration d’une Loi, qui reléve

à un stade beaucoup plus tardif, d’une sorte de seconde genése consacrée à l’Humanité

et ayant ses propres dieux. Croire en l’astrologie serait admettre cette nouvelle

« génération » de dieux alors que les astronomes n’admettraient que la première

génération, d’où les tensions séculaires entre ces deux « corporations ». Faut-il

rappeler que selon nous, les astres n’agissent sur nous que parce le « programme »

en a décidé ainsi mais les configurations astrales ne sont que des signaux (au sens

pavlovien du terme) qui ne font sens que du fait des signifiés qui leur sont associées. Or

ce n’est pas la Nature qui fixe les signifiés, elle ne fait que fournir la matière première

pour les signifiants qui sont déjà un mode de décantation et de réduction de la « Nature ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB

20 11 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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