La question du Mal
Posté par nofim le 8 décembre 2014
Le mal et le changement. Les affres du Pouvoir.
par Jacques Halbronn
Il est beaucoup question de nos jours de « changer » le monde mais n’est-ce pas là s’engager dans la voie du mal? Est ce que la tentation
diabolique n’est pas liée à l’idée de changement, de rupture? Ce qui sous-tend le changement, c’est le pouvoir. Il semble que le pouvoir
soit le levier du changement. Celui qui n’aurait pas de pouvoir serait incapable de changer quoi que ce soit.
Si l’on prend l’exemple de la Shoah, on est- bel et bien face à un délire, à une fièvre de/du changement; Il faudrait que rien ne soit plus comme avant. Mais cette IVG dont on salue actuellement le quarantième anniversaire n’est-elle pas aussi de l’ordre d’un changement passant par une « prise » de pouvoir – si l’on en croit les dires des femmes elles-mêmes.
En tant qu’historien, la corruption des textes génére du changement (cf Eloge de l’erreur. Créativité de l’erreur, Collectif avec Alain Kieser et Anne Rose, Ed Le Lierre et le Coudrier 1990, qui reprend notre mémoire de linguistique : » Linguistique de l’erreur » (1987) et de
l’évolution qui nous éloigne du plan, du projet, de la structure de départ dont d’aucuns nient jusqu’à l’existence. Restituer la genése d’un « savoir », d’une tradition, c’est relever les déviances, les syncrétismes qui ont pu l’impliquer.
On dira aussi que tout ajout qui vient perturber notre autonomie sous couvert de nous compléter, de nous prolonger, pourrait tout à fait, également, s’inscrire dans cette nébuleuse du Mal.
Il y aurait donc, selon nous, on l’aura compris, une Tentation du Mal sous couvert du Progrès et on trouve déjà cette pente avec le Serpent
de la Genése.
A l’encontre du Mal, le Bien n »existerait en fait que pour défaire les oeuvres du Mal, pour nettoyer ce qui a été souillé, perverti par le Mal
au nom de la Nouveauté.
L’historien, à nos yeux, serait un artisan majeur du Bien car il perce à jour les impostures, les faux semblants, les mirages et en ce sens
c’est un trouble fête qui ne confond pas les vessies avec les lanternes. L’historien s’inscrit, on ne le dit pas asssez, dans une éthique dont
il serait le gardien, et le garde-fou. Est ce que les livres d’Histoire ne sont pas détestées par nombre de femmes qui leur reprochent
d »oublier les femmes, de tenir un discours biaisé qui ne veut retenir in fine, au nom de la postérité que le nom de « grands hommes »; Sans
les historiens, le passé serait totalement trafiqué au service de telle ou telle idéologie. L’historien authentique est capable de restaurer un
passé et donc un présent qui auront été falsifiés. il est le dernier rampart contre l’imposture de ceux qui veulent faire table rase du passé au nom d’un dressage, d’un bourrage de crâne, non sans un certain cynisme; L’historien est Saint Georges (ou Saint Michel) terrassant
le dragon du déni ou de l’ubris du changement. Mais cet historien ne doit pas non plus oublier de faire une histoire de la Technique, depuis l’Antiquité, laquelle est forcément aliénante, à commencer par la mise par écrit qui ne peut que nous couper de l’amour de soi -même (Aime ton prochain comme toi-même) au profit d’une dépendance aux objets qui se fabriquent aux dépends de notre
environnement (écologie).
Le Pouvoir, disions-nous, serait, selon d’aucuns le pouvoir de changer -on pense à Macbeth. Les femmes ont cru que le pouvoir
du politique pourrait changer le monde, qu’il suffirait de décréter l’égalité pour qu’il en soit ainsi, en maniant la baguette magique de la Loi, du « Droit » (égalité des droits) et de fait certains hommes politiques auront contribué – ou du moins auront-ils essayé- de mettre des femmes en avant, de Giscard d’Estaing (Veil) à Mitterrand (Cresson) jusqu’à François Hollande et au paritarisme gouvernemental- on n’oubliera pas le poids de l’électorat féminin depuis 1944, cadeau de De Gaulle. Un Alain Juppé en 1995 s’était essayé à l »exercice avec ses
« jupettes » et l’on voudrait maintenant intervenir sur les plus jeunes enfants. Et le pire, c’est que le Mal a une vraie marge de manoeuvre.
Il ne faudrait pas croire en effet que l’on ne peut dévoyer les gens, les pervertir, les dénaturer et ce d’autant mieux que l’on s’y prendra de
bonne heure. Le bien est fragile, il peut aisément s’abimer;
Tuer quelqu’un est chose plus aisée que de savoir comment un être humain est fait. Cela prend très peu de temps. Le Mal n’a pas besoin
de savoir, il se contente de pouvoir et quand nous parlons avec certaines personnes, l’on voit bien qu’elles n’ont que faire de connaitre
le cours des choses. Elles n’ont qu’une idée en tête: le changement à tout prix; Et comme dirait Obama, « yes we can », nous « pouvons ».
On opposera ainsi le savoir et le pouvoir qui n’est jamais qu’un savoir faire.
C’est dire que notre monde actuel est terriblement confronté à la tentation du Pouvoir. La Technologie s’oppose ainsi à la Science
à l’instar de la bombe d’ Hiroshima; La tentation, c’est de faire ce qu’on peut faire. En ce sens, science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
JHB
08 12 14
Bibliographie
Louis Millet Le mystère du mal Ed Sicre 2001
Patrick Vignoles La perversité. Essai et textes sur le mal Ed Hatier 2000
Frederic Laupiès Leçon philosophique sur le mal. PUF 2000
Jérîome Jabotin Hanna Harendt face au probléme du mal . Une lecture de la banalité du mal Ed Le Portique 2011
Antoine de L’Escale Le mystère du mal. Méditation spirituelle Ed Salvator 2000
André Jacob Aliénation et déchéance Post Scriptum à une théorie du mal. Ed. Ellipses 2000
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