Epistémologie de la propreté/saleté et du Mal.
Posté par nofim le 27 décembre 2014
Le Mal et le sale. La puanteur de ce qui ne se renouvelle pas.
par Jacques Halbronn
Le Mal c’est ce qui n’a pas été nettoyé en temps utile, qui s’est incrusté sur le signifiant, dans le « vase » et qui perpétue des traces qui vont
affecter la pureté du signifiant et l’empêcher d’être un réceptacle fidéle, le Mal introduit de la mélmoire , de la réminiscences.
Le génie est celui qui a le flair qui lui permet de dénoncer ce qui n’a pas été nettoyé (c’est le « clean » anglo-saxon), c’est ce qui n’a pas
été dévoilé ‘(alethéia). Quand le génie fait défaut au sein d’une société, celle-ci va se rouiller, pourrir, se scléroser, dépérir et l’on a des exemples de ces mondes qui restent bloqués (on pense au monde arabe au delà d’un Moyen Age brillant)
Il est naturel de salir, de souiller mais il y a obligation de nettoyer. Il ne suffit pas de ne pas salir car il faut garder le doute qu’il y a toujours de la saleté qui dure, se perpétue.
Ce qui fait obstacle au progrès, c’est la souillure, la pollution qui nous empêche d’y voir clair,. C’est l’obstacle épistémologique de Bachelard qui est avant tout une question de propreté, donc de propriété.
Tout comme l’on parle de cécité mentale, on peut parler d’une incapacité à « sentir » les choses, à capter tout ce qui persiste et aurait du
être éliminé en temps utile.
Le signifiant est inévitablement souillé par le signifié, tout comme la femme est souillée par sa grossesse qui met fin à sa pureté
(Immaculée Conception) et c’est pourquoi l’accouchement est libérateur, purificateur mais permet ipso facto qu’elle soit à nouveau
souillée par une grossesse à venir. Un vide à remplir. Quand un signifiant n’est pas lavé de ses signifiés successifs, on a le syncrétisme.
Le fait que les signifiés se succédent autour d’un même signifiant reléve de la diachronie, cela exige un flux.
Cette complexité existentielle de la diachronie ne saurait peser sur notre perception de la synchronie, c’est à dire du réseau de
signifiants, lequel implique un modéle simple mais vouée diachroniquement à se complexifier, ce qui menacerait à terme sa
« propriété » s’il n’y avait une vigilance de la vidange.
On traitera probablement de misogyne l’affirmation selon laquelle, les femmes seraient rarement dotées d’un « flair » leur permettant
de détecter la corruption et la sclérose des savoirs, des connaissances. Paradoxalement, la propreté est un terme récurrent dans les
préoccupations féminines : toilette, lessive, vaisselle mais cela concerne les choses et non les savoirs.
Rares sont les gens capables de détecter ce qui « cloche » dans un savoir, ce qui a été rajouté et qui n’a pas été évacué à temps. Le plus souvent ce qui est ajouté est perçu comme un enrichissement alors que cela se fait aux dépends de l’essence des choses, de leur
« propriété ».
Le ravalement nous apparait comme une nécessité tout comme la restauration de ce qui a été abimé quand cela concerne le signifiant, c’est à dire le contenant, le « médium » (par rapport au message). Les hommes sont les gardiens du signifiant et les femmes du
signifié, ce qui signifie que ces dernières sont enclines à vouloir préserver ce qui ne saurait perdurer sans porter atteinte au
signifiant qui constitue le contenant dont la pureté doit être préservée, protégée.
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