Relecture des statistiques Gauquelin en astrologie
Posté par nofim le 20 février 2015
La dimension nocturne des résultats Gauquelin, soixante
ans après.
par Jacques Halbronn
On observera que la Lune fait partie des 5 astres donnant
des résultats statistiques : Lune, Mars, Vénus, Jupiter
et Saturne.
Il convient d’apprécier à sa juste importance la présence
de la Lune et l’absence du Soleil et de son compagnon le
plus proche Mercure. Cela nous conduit à une approche
nocturne et non diurne, ce qui est logique vu que le jour
les planétes sont peu ou prou invisibles, elles n’émergent
qu’à la tombée du jour, au coucher du soleil.
On observera aussi que la Lune n’est astronomiquement
que le satellite de la Terre ‘et donc ne fait sens que dans
une perspective géocentrique. De notre point de vue, cela
signifie que nous sommes en présence d’une construction
artificielle et non d’une réalité « naturelle ».Il s’agit d’un
bricolage sémiotique, d’un encodage qui reléve de choix arbitraires qui
s’inscrivent selon nous dans une problématique
technologique et non à proprement parler scientifique.
Gauquelin avait d’ailleurs regretté la multiplication des
naissances de jour (cf notre édition de ses Personnalités planétaires,
Ed Trédaniel 1992). Autrement dit, son corpus
fonctionne surtout pour les naissances nocturnes, ce qui
ne saurait nous surprendre outre mesure puisque le ciel
astral ne nous est perceptible que de nuit. On peut
penser que les résultats de Gauquelin seraient plus
concluants si l’on ne considérait que les naissances
de nuit. D’où sa dénonciation des accouchements provoqués de
plus en plus fréquemment, pour le confort des médecins.
La question qui se pose est le mode d’emploi d’un tel
dispositif, sa raison d’être. Pourquoi aura-t-on jugé
bon d’instaurer, d’instituer un tel dispositif connectant
les naissances et certaines configurations astrales (et
certainement pas toutes!)? Précisons que pour nous
il ne s’agit pas là d’un « fait » naturel mais bien d’un fait social
qui reléve en quelque sorte du domaine du Droit, souvent
par le passé, sous-tendu par le religieux. On est dans ce
que l’on peut appeler un processus d’instrumentalisation
et de sélection du matériau cosmique. Il s’agit donc
d’une invention et non d’une découverte même si de nos
jours il s’agit de redécouvrir une invention.Les
inventions du passé sont les découvertes à venir.
Si les travaux de Gauquelin sont valables, cela
signifie que 5 astres auraient été choisis pour jouer un
rôle socioprofessionnel spécifique. Si l’on admet un
système héréditaire de castes, l’on peut concevoir
que l’enfant qui nait est génétiquement déterminé à réagir à la
formation périodique de certains stimuli célestes si l’on fait
naitre l’enfant d’une certaine tribu à tel moment plutôt qu’à tel autre.
Il s’agirait d’un rituel de naissance , ce qui laisserait
entendre que les sociétés anciennes étaient en mesure
de fixer le temps de naissance (cf les travaux de Geoffrey
Dean à cet égard) mais il faut insister sur le fait que cela
fait belle lurette que ce phénoméne reléve de la
subconscience, à la différence de ce qu’il a pu être
initialement.
Rappelons aussi notre étude sur la Tétrabible de
Ptolémée sur ce même site, où nous avons montré
que certains chapitres de cette somme concernaient
des prévisions prénatales et non point comme on le croit
généralement des prévisions post-natales, puisqu’il y
est question de prévoir à quoi le né ressemblera, ce qui
est connu, dès lors que la naissance a eu lieu.
On ne saurait exagérer la dimension nocturne de l’astrologie – on pouvait se servir aussi
de puits (d’où la fable de La Fontaine). Chez les Juifs, la journée débute à la tombée de la
nuit à commencer par le Shabbat qui commence le vendredi soir et c’est alors que l’on peut
déchiffrer le ciel. Etant né autour de midi, on peut se demander si notre ciel est valable.
Gauquelin a montré que la signification traditionnelle des planétes en passant par le prisme
mythologique correspondait assez bien à ses résultats. Cela ne signifie pas cependant que les anciens avaient
décodé les significations propres à chaque planéte mais bien plutôt qu’ils avaient associé chaque planéte à une activité
existante ou si l’on préfére, en termes linguisiques, qu’ils aveint choisi 5 astres pour correspondre à 5 « castes » existantes, en en faisant en quelque sorte des totems. Le choix du nombre d’astres aurait donc finalement été conditionné par la structure sociale et non
point l’inverse.
Les travaux de Gauquelin ne valent, en tout état de cause, que pour le moment de naissance et ne sauraient justifier une quelconque
forme de prévision si ce n’est qu’un enfant lié à telle « caste » devra naitre à un moment crucial du parcours quotidien (circadien) de la planéte de la dite caste. Cela signifierait que subconsciemment, l’enfant se sera branché sur la dite planéte pour déclencher
l’accouchement. Pour effectuer des prévisions, il vaut mieux se servir d’une cyclicité globale et universelle correspondant à des périodicités beaucoup plus lentes et donc ne dépendant pas du jour et de la nuit.
JHB
20 01 15
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