L’astrologie et la crise des leaders. Autour de 2011
Posté par nofim le 10 février 2015
Le rôle des femmes dans les mouvements sociaux cycliques
par Jacques Halbronn
Les hommes programment ce qui est positif et non ce qui est négatif. Cela obligé le chercheur en astrologie à donner la préference au négatif. En effet, nous pouvons à tout moment construire quelque chose, ce qui va polluer tout travail cyclique. On se marie, on signe des traités même si c’est sans lendemain. Le Droit ne cesse d’édifier ainsi des châteaux
de carte. On voit bien que ce n’est pas dans ce registre qu’il convient de fonder l’astrologie au regard des possibilités poppériennes de réfutabilité et de falsifiablité.
On abordera deux grilles de lecture : une négative, celle du collapse
et l’autre positive celle des manifestations de type printemps arabe.
I La grille de l’implosion du pouvoir
Ne serait-il pas payant de parier sur tout ce qui vient ébranler les constructions humaines car les humains ne programment pas le collapse, l’avortement - ce qui n’est pas la même chose qu’un processus qui parvient à son terme?.
Instinctivement, nous avons assez tôt compris que ce qui était le plus remarquable à observer, c’était le démantélement, le démembrement de ce que les hommes bâtissent. Car si le commencement des choses est imprévisible, en revanche, les moments d’ébranlement le sont et ne se produisent pas à n’importe quel moment. C’est pourquoi les phénoménes d’implosion constituent notre corpus de prédilection. L’échec ne ment pas! Au tournant des années soixante, la fin de l’empire colonial français nous avait
fortement interpellé. Tout d’un coup, de nouvelles capitales allaient figurer dans les atlas. Et dans la mémoire collective, ces moments de dislocation laissent des traces profondes. Que l’on songe à 1989!
Paradoxalement, ces « implosions » ne sauraient correspondre à des conjonctions – comme a pu le croire un André Barbault avec le cycle Saturne-Neptune dont la conjonction était censée, après coup, expliquer le grand collapse du bloc communiste dans l’Est de l’Europe.
On serait plutôt face à un vide, à un manque de signal lequel est la cause même du collapse. Il est vrai que nous avons plus de facilit en général à capter la présence que l’absence et que quand nous voulons expliquer quelque chose, nous sommes tentés de parler de ce qui est visible plutôt que de ce qui ne l’est pas. C’est là un obstacle épistémologique majeur pour l’Astrologie. Pourtant, la notion même d’aspect – et selon nous la conjonction ne saurait être qualifiée d’aspect – ne sert-elle pas à signaler un manque, une distance entre la conjonction et la configuration du moment. L »aspect nous indique une absence et d’ailleurs on ne « voit » pas un aspect dans le ciel alors que les sociétés les plus anciennes contemplaient et attendaient les conjonctions. Mais de nos jours, alors que les astrologues n’observent plus le ciel, une conjonction équivaut à n’importe quel aspect!
Nous dirons donc qu’il importe de distinguer l’exposé du savoir astrologique et les conditions de sa démonstration. Le savoir
astrologique traite en effet de l’ascension des leaders poussés par leurs partisans en vue d’un nouveau consensus – et les femmes jouent un rôle majeur dans cette reconnaissance, dans cette découverte de nouveaux horizons en convergeant vers certains hommes « élus ».
En revanche, en raison du « bruit » causé par les multiples entreprises des uns et des autres – et l’on songe à la « fabrique » des leaders par le suffrage universel laquelle obéit à un calendrier qui n’a strictement rien d’astrologique -encore que certains astrologues ne dédaignent pas d’étudier les « thèmes » des dates ainsi mises en avant faute d’être en mesure d’en proposer de leur propre cru.- seul le collapse est en mesure de « prouver » l’astrologie, pour les raisons que nous avons précisées plus haut.
Or, l’astrologie aujourd’hui est en guerre. Elle doit se faire reconnaitre. Elle ne saurait se comportere comme si de rien n’était et pratiquer la politique de l’autruche en s’enfermant dans un ghetto. Il lui incombe donc en ce début de XXIe siècle d’être une
Cassandre, une prophétesse de malheurs car ce n’est qu’ainsi qu’elle parviendra à se faire respecter. Il nous faut donc annoncer des
catastrophes, c’est à dire l’impensé sinon l’impensable, le point aveugle.
Certes, le malheur des uns fait le malheur des autres. On nous objectera que 1960 ou 1989 sont des dates « heureuses » pour les peuples
ainsi « libérés ». Or, il doit être clair que notre point de vue ne saurait être tel : on entendra par collapse l’ébranlement, la chute des
empires et en cela la conjonction est celle qui est censé garantir le processus de rassemblement. En ce sens, la disjonction
qui s’oppose, dans le cycle de 7 ans, à la conjonction, qui correspond à une éclipse du signal « saturnien-stellaire » est le talon d’Achille du système . A l’astrologie d’annoncer ces temps d’implosion. Quand on regarde de près les prévisions de Barbault pour 1989 on ne peut que constater leur flou artistique: il nous parle d’un événements « important », « majeur » « grave » mais c’est très insuffisant car cela aurait pu aussi bien être une avancée du bloc communisye tout autant qu’un recul ou un effondrement. Or, confondre ces deux
éventualités opposées- comme ne faisant qu’une - ne saurait être plus longtemps toléré. Ce qu’on attend actuellement de l’astrologue
c’est qu’il annonce le collapse des structures en place et qu’il en donne une datation aussi précise que possible. En aucune façon, il ne saurait être question de « localiser » astrologiquement – au nom de quelque chorographie associant tel signe ou telle planéte à telle ou telle partie du monde comme a cru pouvoir le faire André Barbault. Certes, il peut sembler, au premier abord, plus « sérieux » de tenter de situer géographiquement un impact cyclique. Mais, c’est là un leurre. On sait très bien que le collapse n’épargne aucun pays et que lorsqu’une région est atteinte, elle ne connaitre pas de nouveau collape de sitôt. A qui le tour? On nous reprochera peut être de jouer sur du velours en laissant ouverte la question du point d’impact. Ce serait oublier que nous nous intéressons aux grands ensembles et que leur nombre est bien plus limité que celui des Etats lesquels sont voués précisément à être intégrés au sein de telle ou telle « Union »
« Communauté ».
Il revient à la géopolitique de se servir de notre outil pour cerner les probabilités concerannt les prochaines victimes de l’impact
disjonctionnel à venir – ce qui se produit en moyenne tous les sept ans- et il s’agit bien de cela: fournir aux sociologues, aux politologues
un outil ergonomique leur permettant de situer le ou les prochains collapses. On aurait pu ainsi annoncer le collapse correspondant au
« printemps arabe » de 2011. Le mot « printemps » peut
évidemment ici préter à confusion comme on l’a souligné plus haut car pour les
empires, ce serait plutôt un hiver et l’on a pu observer d’ailleurs à quel point certains Etats que l’on pouvait croire n’être que d’un seul tenant étaient en réalité de fragiles mosaïques.
II La grille du pouvoir collectif
La grille que nous venons d’exposer nous semble cependant
laisser à désirer. Nous lui préférerons une dialectique
de type Yin Yang, opposant pouvoir d’un seul à pouvoir
collectif. Nous nous appuierons pour ce faire sur
l’ouvrage d’Albert Ogien et Sandra Laugier, Le principe
Démocratie. Enquéte sur les nouvelles formes du politique
Ed de la Découverte, 2014, consacré aux événements de
2011.
Les auteurs y montrent bien, en effet, que certains
mouvements de masse ne sauraient être confondus
avec des processus institutionnels comme les élections
(cf en ce sens notre ouvrage L’astrologie selon Saturne, Ed La
Grande Conjonction 1994 sur la question des mouvements
sociaux)
Citons ce passage assez éclairant du Principe Démocratie?
« Trois années se sont écoulées depuis la vague mondiale
de protestation politique de 2011. Et que constate-t-on?
Les gouvernements légitimes ont partout repris la
main ; les peuples ont été matés ou ont remis la
parole publique à ceux auxquels elle était censée
appartenir; les protestataires ont été rendus à
leurs illusions romantiques » (p. 259)
Or, s’il est possible de manipuler la réalité à une petite
échelle, cela semble bien moins vraisemblable à grande
échelle. C’est pourquoi la consultation astrologique
individuelle ne pourra jamais être prise en considération
pour prouver l’astrologie. De même un événement se
produisant dans un seul pays est moins déterminant
que s’il a lieu dans divers pays et nous avons souligné
plus haut à quel point il était possible de déclencher
en quelque sorte artificiellement
certaines mobilisations notamment du fait d’une élection
fixée pour une certaine date.
Ce qui frappa nos auteurs pour 2011, c’est justement que l’on
assistait là à une « vague » qui allait se propager dans un
grand nombre de pays, de villes, un peu partout dans le
monde.
A nos yeux, ce phénoméne n’aurait rien de nouveau
(comme dirait l’Ecclésiaste) et il ne peut qu’être suivi
d’un processus en sens inverse, au bout de trois ans
environ. L’astrologie n’a pas à se faire prophétique de
temps nouveaux. Plus ça change, plus c’est la même
chose. Il leur manque à l’évidence un support
astrologique pour sous-tendre leur travail.
22. 02. 15
Publié dans ASTROLOGIE, FEMMES, HISTOIRE, POLITIQUE, prophétisme, RELIGION, SOCIETE | Pas de Commentaire »