Jacques Halbronn Causes du malaise conduisant à la dissolution ou au changement de nom d’une association astrologique
Posté par nofim le 14 janvier 2021
Causes du malaise conduisant à la dissolution ou au changement de nom d’une association astrologique; CIA (1974) et GERASH (1986)
par Jacques Halbronn
Au cours de notre carrière en milieu astrologique, nous acons eu l’occasion d’être mélés de près à des crises graves et notamment en ce qui concerne le Centre International d’Astrologie et le Groupe d’étude et de recherche en astrologie scientifique et humaine. Bien des versions ont pu circuler au sujet de crises déjà anciennes mais qui ont marqué les esprits et laissé des traces. C’est cet épineux dossier que nous aborderons à la lumière de nos observations, de nos implications et de notre documentation. Il est à noter que dans les deux cas, nous avions tour à tour, à 12 ans d’intervalle, été honorés du titre de Vice-Président de ces deux entités et chaque fois de façon assez imprévue sinon imprévisible.. Nous avons, en tout cas, éprouvé un certain sentiment de déjà vu et capté la répétition d’un même scénario. Nous reprenons à nouveaux frais de précédentes études de notre plume recoupant notre sujet
Commençons par l’établissement de certains faits bruts;
Le CIA décide de changer de nom et passe successivement par UFA, SAF et SFA en très peu de temps coome il ressort de l’examen des périodiques Trigone et Astrolabe.qui s’en font l’écho en 1975 76. Notons que les deux premiers noms récupèrent ceux d’associations dont l’existence en 1975 reste assez obscure. l’UFA de Léon Lasson et la SAF du lieutenant colonel Firmin Maillaud
Le GERASH se dissout au profit d’une toute nouvelle association, à peine née, quelques jours plus tôt, le CEDRA fondée par un ancien dirigeant du dit GERASH ayant récemment démissionné, Maurice Charvet
Un tel descriptif n’épuise nullement la question des causes et des effets de ces « malaises » ayant marqué deux importantes structures du milieu astrologique francophone,. Mais on ne saurait ignorer le rôle d’autres structures, comme le Mouvement Astrologique Universitaire puis Unifié de Jacques Halbronn, fondé en 1975 et la récente Fédération de l’Enseignement Astrologique FEA de Denise Daprey, fondé en 1984..
La problématique des retours
On observe que trois retours auront exercé des effets perturbateurs: celui d’André Barbault pour le CIA et ceux de Patrice Louaisel et de Maurice Charvet pour le GERASH peu avant les crises en question, on pourrait parler de « fausses sorties ».
La fausse sortie de Barbault
En 1968, Barbault n’est plus persona grata au CIA en se prétant à l’expérience de la consultation astrologique informatique. Il n’est plus vice président et s’il reste encore deux ans responsable de la revue l’Astrologue, celle(ci se sépare du CIA en sorte que va se créer au sein du CIA une nouvelle revue, plus artisanale, du nom de Trigone. Mais Barbault prépare son retour car il a des amis fidéles dans la place, à commencer par Paul Colombet, le ptésident. En mai 74, Barbault réintégre le Conseil d’Adminiatration du CIA et obtient une nouvelle élection du bureau, ce qui signifie que le bureau élu l’année précédente doit se représenter et ne sera pas nécessairement reconduit. Ce sera notamment le cas de Jacques Halbronn qui ne sera resté qu’un an au dit Bureau. Autrement dit, pour remettre en question l’élection de l’année précédente laquelle entre temps avait connu plusieurs défections, on en était arrivé à renouveler la totalité du bureau et pas seulement les postes vacants. Dans une correspondance avec André Boudineau, Barbault envisage divers scénarios de reprise en main. On est à la veille du Congrès de Paris de septembre et Jacques Halbron qui n’est plus au bureau du CIA en vient à envisager d’organiser à la Salle de la Société Théosophique du Square Rapp le dit Congrès sans passer par le CIA. Il fédére autour de lui le CEFA de Jean-Pierre Nicola et l’ARRC d’Yves Lenoble et le GERASH de Patrice Louiasel, soit, en dehors de Nicola, la jeune garde de l’après guerre, en vue de Journées Insternationales Astrologiques de Paris (JIAP) Au bout du compte le Congrès de Paris sera conjointement organisé par les JIAPS et le CIA pour le compte de l’ISAR américaine de Julienne Sturm. Il est donc faux de dire que ce congrès avait comme seul ancrage français le CIA Ce point est d’ailleurs bien précisé dans le Guide de la Vie Astrologique.. Et d’ailleurs, à l’ouverture du Congrès, Halbronn prend la parole au nom de cette nouvelle structure. Il n’est cependant pas question pour Halbronn de démissionner du CIA. et il reste en place, puisque c’est lui qui publie le compte rendu du Congrès dans le numéro 77 de Trigone, restant par ailleurs responsable de la Bibliothèque. dont parait le catalogue dans le dit numéro post Congrès. Même la création du MAU en juin (cf Le Point du 15. 09 75, « du rififi dans les étoiles », p. 86) ne sonne pas la rupture. Halbronn entre temps est entré au Bureau de l’ISAR où il fait également venir Nicola comme conseiller scientifique.
Par ailleurs, l’idée de changer le nom du CIA suit son chemin et d’aucuns se persuadent de la nécessité d’une telle mue symbolique si ce n’est que les propositions se succédent, dans le numéro 8 de Trigone, Colombet annonce que ce sera l’UFA mais au dernier moment, l’AG opte pour la SAF, choix étrange puisque cette structure avait déjà tout un passé (cf notre étude sur la Société Astrologique de France, sur la plateforme SCRIBD. On ne reviendra pas ici sur ce qui aura conduit au sigle final de SFA, Société Française d’Astrologie (cf entre autre versions l’arbre généalogique du milieu astrologique par Yves Lenoble)., Il n’y a donc pas eu dissolution au sens juridique du terme mais le CIA s’est bel et bien « dissous », perdant successivement la revue l’Astrologue, le GERASH de Louaisel et la Bibliothèque Astrologique d’Halbronn sans parler du CEFA de Nicola En fait, lors du Congrès de septembre 74, il y a bien eu scission mais sans renoncer à un certain partenariat. On allait vers un processus fédéral, de facto, le CIA n’étant plus qu’un élément de l’ensemble ce qui correspondait à l’approche d’Halbronn comme cela se vérifiera par la suite…. Des réunions co-organisées par le GERASH, le CEFA et le MAU seront programmées durant l’année 75 mais la dynamique remarquable mais peu prévisible au départ du MAU, plus le rapprochement avec les Cahiers Astrologiques, avec toute une série de Colloques allait conduire celui-ci à affirmer son indépendance et son hégémonie, marginalisant ainsi les autres associations, CIA, GERASH etc sans, ce qui n’empêchait pas les responsables du CIA de venir aux Colloques du MAU comme l’attestent diverses photos avec Gouchon, Colombet alors qu’Henri Fortiin avait carrément rejoint le MAU. Seul André Barbault resterait à l’écart de ce jeu de chaises musicales, d’autant plus que n’ayant pas bien vécu la parution de Clefs pour l’Astrologie, pour des raisons exposées ailleurs et qui conduisirent à ce que se soit Halbronn qui en fut finalement chargé., il en rédigera un compte tendu dans l’Astrologue qui sera jugé diffamatoire en appel . Période difficile voire maudite pour Barbault que celle des années 70, qui verront en outre l’échec de ses prévisions parues dans la Crise Mondiale de 1965 annonçant vainement pour 1971 le rattrapage des USA par l’URSS sur la base de l’opposition Saturne-Neptune (cf le Pronostic Expérimental en Astrologie, Payot 1973)… Barbault se rendait compte qu’avec le jeune Halbronn il avait affaire à forte partie, bien que lui même, à son age avait déjà montré du répondant, dans les années cinquante, devenant même Président d’une Fédération Française d’Astrologie réunissant le CIA, la SAF et le CAF des néromaniens qui se chargera d’organiser le congrès de Strasbourg. En bien des points, des paralélismes existent entre ces deux hommes : de la vice-présidence du CIA à la tenue de sa revue (Astrologie Moderne pour l’un en 1952, Trigone pour l’autre, en 1973 à l’organisation d’un premier congrès sous une tutelle étrangère, respectivement en 1953 et 1974 en passant par la direction d’une collection Zodiacale au Seuil dans les années cinquante pour l’un, chez Solar dans les années quatre vingt.(cf Richard Pellard, « André Barbault, l’astro-symbolisme et le dernier âge d’or de l’astrologie »)
La fausse sortie de Charvet
Venons en la crise du GERASH dont une des causes aurait été selon Charvet si l’on en croit ce qu’il écrit dans sa présentation du CEDRA:
« LE GERAS (Groupe d’Etude et de Recherche en Astrologie Scientifique), auquel le H pour Humaine ou Humaniste a été ajouté vers 1982, était constitué de cercles astrologiques locaux : à Paris, Oyonnax (Ain), Grenoble (Isère), Lyon (Rhône), Bourg-en-Bresse (Ain), Saint-Etienne (Loire) puis Strasbourg (Bas-Rhin), Orléans (Loiret). Il s’agissait aussi bien d’enseigner les premiers rudiments de l’astrologie que de mener en groupe diverses recherches. N’ayant pu adapter ses structures à l’accroissement de ses membres, le GERASH connut pas mal de problèmes en 1986, qui aboutirent à sa dissolution volontaire en septembre 1986. Le CEDRA reprit alors le flambeau et continua, sur de nouvelles bases, à développer le goût de la recherche et le sens des échanges entre astrologues de tous horizons et de tous niveaux.
Il y a certes une part de vérité dans le jugement ainsi proposé mais reprenons sérieusement le cours des événements en gardant à l’esprit le cas précédemment étudié du CIA.. Au vrai, entre le changement de nom du CIA et le passage du GERASH au CEDRA, la différence peut semble assez mineure d’autant que l’on retrouve les mêmes personnages après la dévolution des biens du GERASH au CEDRA décidée en septembre 86 comme le rappelle le communiqué sus nommé. Là encore, nous sommes en présence d’une démission, celle de Charvet laissant la place à Patrice Louaisel, le fondateur du GERASH qui faisait son retour en fanfare, mettant Charvet à l’écart. C’est alors que Charvet amorce une politique de sabotage visant à pouvoir déclarer le GERASH ingérable, au bord de l’implosion: il fait élire Halbronn au poste de Vice Président, c’est à dire le responsable d’une association concurrente; le MAU; Halbronn ayant notamment organisé en 1984 un congrès à Lyon, dans le fief de Charvet. .A cette occasion, d’ailleurs, Charvet avait recruté certains intervenants pour animer de nouveaux cercles locaux du GERASH, à commencer par Denis Daprey, sur Orléans, laquelle était sur le point de fonder la Fédération des Enseignants en Astrologie, avec notamment le Congrès de 1985 à Orléans. On voit l’ironie de la situation lorsque Charvet quand il dit que le GERASH n’avait pas su s’adapter à l’accroissement de ses membres, vu qu’il y avait sensiblement contribué.
Sur ces entrefaites, Patrice Louaisel démissionne de son poste de Président et et qui prend sa place sinon le vice président Halbronn lequel parvenait ainsi à présider aux destinées d’une association concurrente depuis plus de dix ans! Louaisel se débarrasse allégrement des biens du GERASH qu’Halbronn vient chercher à Puteaux, conduit par sa mère septuagénaire.Précisons que Halbronn avait joué un rôle auprès de Louaisel aux touts débuts du GERASH en 1974, comme en témoignent les premiers numéros d’Astrolabe et qu’en fait Halbronn avait construit le MAU en faisant appel à des personnes ayant gravité autour de Louaisel, comme Catherine Aubier!
Désormais, c’est Halbronn qui réunit, es qualités, le Conseil d’administration, en fait noyauté par des fidèles de Charvet lequel prépare ainsi le vote de dissolution et fonde une nouvelle Association pendant l’Eté 86, le CEDRA, avec son épouse et Charvet qui était parti pense ainsi récupérer les biens du GERASH. . Mais les choses ne se passeront pas si facilement, loin de là et finalement Charvet se retrouvera avec son CEDRA dont il obtiendra les fonds laissé en banque et intouchés par Halbronn, durant sa Présidence. On ne reviendra pas sur le rôle de Louis Saint Martin propulsé par Charvet à l’AG président chargé de la transition.(cf son interview dans Trois Sept Onze). alors même qu’il s’était engage devant le CA à empêcher la dissolution! Halbronn dispose de l’arme fatale des colloques et on ne s’intéresse plus guère à Charvet et à son CEDRA croupion. Le congrès du début 1987 le démontrera à l’envie. Les chiens aboient , la caravane passe. Pour notre part, nous pensons que la meilleure solution eut été de faire affaire non avec le CEDRA de Charvet mais avec la FEA -qu’avait d’ailleurs rejoint Louaisel - de Denise Daprey, responsable par ailleurs du cercle locale du GERASH à Orléans, son amie Aurore de Lauberie étant au CA du GERASH. Certes, Charvet, parviendra du fait de ses compétences informatiques à conférer à son CEDRA une certaine importance logistique, les membres devenant des clients mais il aura en définitive dilapidé les biens du GERASH, l’association à laquelle il avait tant donné et finalement..
Dans les deux cas, nous avons affaire tant avec Barbault qu’avec Charvet à un processus de détestation sinon de délectation morbide conduisant de facto à la mort de l’association qui les aura fortement marqués. et leur démission suivie d’un retour n’augurait finalement rien de bon. Dans un cas comme dans l’autre, ils avaient rencontré Halbronn sur leur route et les choses n’avaient pas vraiment tourné comme ils l’espéraient C’est ainsi qu’en 1989 Charvet intentera une action en justice contre l’usage du nom GERASH qui débouchera sur un jugement confirmant que la revue Astralis n »était pas pour l’heure dévolue au CEDRA, ce qui lui interdisait jusqu’à nouvel ordre, c’est à dire en pratique sur plusieurs années, d’utiliser le nom d’Astralis, jugement que Charvet ne respecta pas, ce qui le mettra en infraction jusqu’au miiieu des années 90/
Si Barbault avait des excuses face au jeune Halbronn dont il ne pouvait prévoir l’envol, Charvet avait pu prendre connaissance du palmarès du Guide de la Vie Astrologique qui pouvait le mettre surs ses gardes. Tous deux bons tacticiens mais médiocres stratèges. Le pot de terre contre le pot de fer. Quelque part, Halbronn avait bougé habilement ses pièces en organisant son congrès en plein centre de Lyon en 1984,, car une telle entreprise visait évidemment à intégrer Lyon dans son réseau et en ce sens Charvet aura pratiqué la politique de la terre brulée.
En fait, ces crises sonnaient le glas du cadre associatif et l’ère du fédéralisme. Toute victoire au sein d’une association nous apparait comme étant ‘ à la Pyrrhus », c’est à dire assez vaine. On passait du de jure au de facto avec un heu d’alliances ponctuelles entre structures. Charvet le reconnaissait dès 1985 quand il faisait le compte rendu du Guide de la Vie Astrologique d’Halbronn dans Astralis. en 1985 et que voulait dire Barbault, dans son compte rendu des Clefs pour l’Astrologie, quand il traitait Halbronn dans la revue L’Astrologue en 1977 de Président « autoproclamé » alors même que l’impact de Halbronn était déjà flagrant. Quand Halbronn rassemblait le gratin du monde astrologique en 2004, est-ce qu’on lui demanda au nom de quelle légitimité, il agissait?
bibliographie Jacques Halbron . 2013
Histoire du Mouvement Astrologique Français. La « dissolution » du GERASH en 1986 et ses séquelles jusqu’en 1996
JHBC
14. 01 21
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