Jacques Halbronn Astrologie: la dialectique Jupiter-Saturne. Liberté versus Fatalité

Posté par nofim le 4 mai 2021

Astrologie : La dialectique Jupiter-Saturne: Liberté versus  Fatalité

par Jacques Halbronn

 

 

Nous avons introduit en Astrologie les notions d’équinoxialité et de solsticialité, comme étant l’axe central

de la problématique prévisionnelle. Cette question éclaire notamment les phénoménes migratoires en ce que tout processus temporel est lié à un processus spatial.

Nous dirons que nous avons en astrologie des temps de fixité et des temps d’errance et que l’un ne va pas sans l’autre, l’errance ne faisant sens que par rapport à la fixité et vice versa.

Le passage de Saturne en phase équinoxiale , en bélier comme en balance, dure 7 ans tout comme son passage en phase solsiciale, en cancer comme en capricorne. En phase équinoxiale, on est en prise avec l’aliénation dans laquelle on tend à se complaire. Par aliénation, nous entendrons ici un besoin d’aller voir ailleurs, de connaître de nouvelles sensations  d’où un certain besoin de dépaysement, littéralement de sortir de son pays, de sa zone de confort.

La conquéte exprime excellemment une double forme d’étrangeté, à la fois pour le conquis que pour l’occupant. Pour le conquis du fait d’une présence étrangère mais aussi pour l’occupant regardé comme un intrus. Ce qui ne laisse de créer un dénominateur commun entre les deux protagonistes. Autrement dit, les deux parties se situent sur la même longueur d’onde et vivent en une certaine complicité objective.

Inversement, lorsque Saturne passera en phase solsticiale, les deux parties auront envie de mettre fin, de part et d’autre, à une telle ex-périence. C’est ce qui s’est passé fin 1988, quand Saturne est passé dans le signe solsticial du Capricorne, 7 ans après son entrée en Balance, signe équinoxial. La dislocation des empires a lieu en phase solsticiale alors que leur formation a lieu en phase équinoxiale, ce qui correspond à un besoin général de changement d’air. Mais on a compris que tout cela n’a qu’un temps et l’on en viendra tôt ou tard à regretter d’avoir abandonné ou refoulé un certain passé. C’est la nostalgie.

Mais que se passe-t-il pour l’émigré  quand Saturne repasse en phase solsticiale ? Il lui esr alors demandé de repartir, de « rentrer » car l’autre partie, celle qui accueille, celle qui occupe entend mettre un terme à cette situation décalée.

Il y a là un cas de figure pathologique, une négation de la réversibilité, de l’aller-retour. Refus de partir, de s’en retourner. Celui qui a été envahi ne veut pas « lâcher » celui qui est venu vers lui, poussé par ce que nous appelons la prévenance, sans qu’on l’en ait prié. La machine cyclique a des ratés, s’enraie.

En fait, c’est la faute à Jupiter qui refuse de suivre le diktat de Saturne. On est là dans une opposition. Mais cela ne se situe pas sur la base d’un aspect entre les deux astres/. Jupiter a sa propre structure cyclique et son rôle est celui d’un empêcheur de tourner en rond. Sinon, ce serait trop simple. Jupiter ne dépend pas du passage sur les axes solsticiaux ou équinoxiaux mais des aspects qu’il forme avec le soleil natal d’une population particulière, celles des « Justes », des Tsasikim. Rappelons l’épisode biblique de la destruction de Sodome (Genése) où il s’agit de déterminer combien il y a de Justes dans Sodome. S’il n’y en a pas assez, Sodome sera condamnée car cela voudra dire qu’elle aura anéanti les Justes qui s’y trouvaient.

Il peut donc arriver que le reflux prévu par le cycle de Saturne rencontre de la résistance. Si quand Saturne est en phase solsticiale, Jupiter aspecte par quadrature le soleil natal d’un leader marquant, la solsticialité sera entravée. Il faudra éliminer un tel personnage,le mettre hors d’état de nuire en le remplaçant par un Jupitérien en phase conjonctionelle puisque la conjonction équivaut pour Jupiter au solstice pour Saturne. En effet, alors que Saturne agit d’en haut à une échelle globale, le jupitérien a lui tout seul peut prendre le contrepied. C’est ce que nous raconte d’ailleurs la mythologie grecque . Kronos (Saturne) s’est engagé à éliminer sa descendance mais son fils Zeus (Jupiter) se rebelle et force Kronos à restituer, à recracher ses frères et sœurs dévorés, comme le rappelle le célébre tableau de Goya. Jupiter c’est le grain de sable qui peut empêcher la mécanique céleste de suivre aveuglément son cours. Et l’on comprend pourquoi il n’y a plus de Justes, de Jupitériens à Sodome. Le phénoméne peut aussi bien s’inverser : alors que Saturne est en phase équinoxiale, tel ou tel Jupitérien aura son soleil natal marqué par la quadrature de Jupiter et refusera de s’entendre avec l’occupant. On aura compris qu’avec Jupiter rien n’est écrit à l’avance puisque tout dépend de la façon dont la Cité gère les jupitériens en son sein. Avec les jupitériens, le joug saturnien peut être atténué dans un sens comme dans l’autre. Jupiter incarne la liberté face à Saturne qui incarne la fatalité, le destin, ce à quoi l’on est destiné.

 

 

JHB

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jacques halbronn La démarche alchimique de la langue française. Didactuque du FLE

Posté par nofim le 4 mai 2021

La démarche alchimique de la langue française.Didactique du FLE.

par Jacques Halbronn

 

 

La langue française a beaucoup à nous enseigner, et ce bien plus que l’apprentissage d’autres langues, cela tient à ce qu l’on pourrait appeler son alchimie. Il nous aura fallu beaucoup de temps pour en prendre conscience, peut être précisément parce que c’est notre langue maternelle par rapport à laquelle on n’a probablement pas assez de recul, peut être aussi parce que l’on a tendance à croire que toutes les langues se ressemblent fondamentalement.

Pendant longtemps, nous nous sommes polarisés sur des questions d’ordre lexical.(cf nos mémoires de 1981, 1987, 1989 et 1995, à l’Université Lille III et à Paris V René Descartes et enfin à Paris VIII Saint Denis) et notamment sur l’emprunt linguistique, qu’il s’agisse de certaines contaminations grammaticales ou de calques. Il y a peu nous avons mis en ligne une étude de 200 pages environ (sur SCRIBD) sur la dialectique de l’écrit et de l’oral, ce qui est devenu le cœur de nos réflexions actuelles, en travaillant notamment sur la comparaison du fonctionnement des langues..

Certes, les petits Français apprennent-ils ce que c’est qu’une liaison tout comme on leur explique que les consonnes finales d’un mot ne se prononcent pas sous certaines conditions. Mais toutes ces directives restent assez empiriques. Mais le résultat est là : l’étranger se fait comprendre mais , en revanche, a du mal à comprendre le français à l’oral alors que l’écrit, la lecture (on ne parle pas ici de celle qui se pratique « à voix haute » mais simplement le fait de comprendre ce qu’on lit) ne posent guère de probléme particulier..D’une façon générale, il est vrai qu’il est plus facile de s’exprimer dans une langue avec les connaissances acquises et que l’on sait exploiter que de capter tout ce qui se dit et s’écrit dans la dite langue.

A notre connaissance, au regard en tout cas des langues que nous pratiquons dans quatre champs : sémitique, latin, germanique et slave, aucune langue n’accorde autant d’importance aux « liaisons » entre les lettres, tant d’un mot à l’autre qu’entre les lettres d’un même mot. Ces liaisons ne sont pas absolument indispensables mais elles signalent l’étranger par son manque de fluidité, par sa discontinuité et le pénalisent quant à son (in)aptitude à distinguer, à séparer les mots français entre eux, les uns des autres. En ce sens, stricto sensu, il n’est guère aisé de maitriser la langue française, de la parler « couramment » (fluently en anglais), comme un « francophone » averti. Le français serait constitué de phrases enchainées plutôt que de mots bien séparés et c’est pourquoi le français parlé par des étrangers entre eux est plus accessible si ce n’est que cela risque fort de ne plus être fidéle à l’esprit de cette langue. Plus que jamais, il convient ici de distinguer la lettre et l’esprit car la lettre, c’est l’écrit, l’orthographe et l’esprit serait le souffle de l’oralité. Aucune autre langue que nous connaissions ne prend autant de liberté par rapport à l’écrit et c’est bien ce qui déconcerte. C’est comme si un oiseau ne parvenait pas à s’envoler.. En français, il faut impérativement prendre de la distance par rapport à l’écrit. En fait, comme en hébreu, on doit partir de l’oral pour faire parler l’écrit plutôt que l’inverse. D’ailleurs il est rare qu’un francophone parle la même langue quand il s’exprime librement à l’oral et quand il lit un texte, quand bien même ne s’en rendrait-il pas compte. Cela tient au fait qu’il a mal appris à lire et la langue française ainsi anonacée devient quasiment méconnaissable. C’est notamment le cas avec des exercices scolaires comme la dictée et la récitation, qui focalisent sur les syllabes, qui donnent un français « hâché » à telle enseigne que ce type de français « facile » – non pas sur le plan lexical mais sur celui de la phrase- est réservé aux étrangers. En ce sens, l’anglais pourrait être qualifié de français facile car il ne pratique guère les liaisons, ce qui facilite sensiblement la reconnaissance des mots.

Que l’on songe à la gymnastique mentale exigée du locuteur francophone. C’est à peu près aussi épuisant que de lire une page d’hébreu sans indication des voyelles. Le drame c’est que nombreux sont ceux qui croient, de bonne foi, maîtriser parfaitement le français alors qu’ils en sont loin, surtout s’ils ne reconnaissent pas leur difficulté à comprendre le français plus qu’à le parler. Il est vrai que l’on peut se leurrer au regard de la compréhension : d’une part parce qu’on devine en partie ce que dit l’interlocuteur et de l’autre parce que l’on s’illusionne sur ce que l’on a vraiment compris de ce qui a été dit. Bien pis pour un francophone accompli écouter quelqu’un parler le français sans en respecter la rythmicité devient vite lassant, éprouvant !

D’où vient cette façon si particulière de traiter une langue comme cela se fait en français ? On peut parler d’une forme de coquetterie, de manièrisme qui aura fini par contaminer toute la société alors qu’au départ, ce se pratiquait au sein de groupes assez restreints ne voulant pas être compris par d’autres. D’ailleurs, bien des langues utilisent des mots étrangers pour freiner la compréhension de ce qui se dit par le premier venu, qu’il s’agisse de toutes ces langues qui ont beaucoup emprunté de mots au français. L’emprunt linguistique servirait surtout à entretenir une certaine opacité dans la langue emprunteuse aux dépends d’une parie de la population au sein d’une certaine société, du nord au sud, de la Mer du Nord à la Méditerranée, d’Ouest en Est de l’Atlantique à l’Oural.dans le cas du français,..

Parmi les régles à apprendre, il y a celle du « e muet » -en hébreu « sheva ». Le rôle de cette lettre qui n’est pas une lettre comme les autres, est notamment de permettre de connecter les consonnes entre elles, donc de « tuer » les syllabes, autant que faire se peut. On ne dira pas « tu ne veux pas » mais « tun’veux pas ». Certes, il y a souvent des apostrophes qui mâchent le travail mais le processus de liaison déborde très largement le cas des apostrophes. On dira « j’aime » parce qu’il y a apostrophe mais aussi « j’taime », alors que l’apostrophe s’est déplacé. En réalité, il faudrait mettre deux apostrophes ou aucune si l’on respectait le « e » muet. Au lieu de dire ; «  puisque je te le dis » il faudrait dire « puisq’ j’t ’l'dis » avec une suite de six consonnes : s- q- j- t-l-d. Ce qui ne change rien à l’écrit et c’est bien là le piège. En fait, le « e » n’a pas le statut de voyelle et il sert à connecter les consonnes alors que les voyelles proprement dites séparent au contraire les consonnes et ce faisant ralentissent le rythme et rapprochent le français des autres langues, donc le banalisent.

On pense à une forme comme «  je veux de l’eau » prononcée j’veud’l'eau ». Le non initié est carrément « noyé » et il vaut mieux lui dire « eau » en une sorte de « petit nègre », de style télégraphique.Là se situe tout le charme de la langue française dont on parle si peu d’autant que, paradoxalement, cette façon de parler a pu passer pour « vulgaire », les gens préférant le mode scolaire où tout est épelé. Grave malentendu ! Le français est une langue qui a appris à se décanter, à ne pas tout « dire », à ,ne pas tout mettre sur le même plan..,

En fait, cette pratique ne se conçoit que pour une société qui connaît l’écrit et ne convient pas pour des analphabètes et c’est pourquoi nous pensons qu’il a du s’agir au départ d’un langage de cour, de lettrés, et comme il est courant cette pratique se sera démocratisée.

Mais nous avons également évoqué le cas de consonnes ne se prononçant pas en fin de mots, ce qui est tout aussi déconcertant pour un étranger. En fait, cette non prononciation est une exception qui ne se produit que lorsque le mot qui suit est une consonne. Il est petit mais c’est « mon petit ami ». Dans un cas, le t final ne s’entend pas, dans l’autre, la liaison impose sa prononciation. Même l’infinitif de la première conjugaison où le « r » ne se prononce pas comme dans manger, sera marqué par le futur qui donnera : il mangera. En fait, le mot français ne saurait s’isoler, il doit être relié au groupe auquel il appartient. En ce sens, le français exige une pratique de l’étymologie, de la dérivation et bien entendu de la conjugaison, de la formation des substantifs sans parler du genre : Gentil, gentille : dans un cas -au masculin – on n’entend pas le « l » dans l’autre -au féminin – on l’entend. Mais l’important,c’est qu’à l’écrit, tout se voit, que cela se prononce ou non.Autrement dit, quand un Français parle,il a en tête , à l’arrière plan, l’écrit qu’il visualise en quelque sorte..

Ce qui vient compliquer les choses tient au fait qu’il arrive que l’oral contamine l’écrit. C’est ainsi la première conjugaison du français, l’on aura cru bon de remplacer la forme « ed » du passé au masculin par un « é », ce qui correspond en effet à la pratique de la prononciation. Mais que se passe-t-il alors avec le féminin ? Convient-il comme cela se fait d’ajourer un « e » au « é » ? D’ailleurs, le probléme ne se pose pas pour d’autres conjugaison où l’on trouve écrit et écrite. Les Anglais ont d’ailleurs conservé le participe en « ed » car ils ont emprunté au français avant qu’une telle façon de faire ne se soit imposée. Il serait bon de ne pas mélanger oral et écrit, de ne pas aligner l’oral sur l’écrit ni l’écrit sur l’oral, ce qui éviterait les fautes d’orthographe et de prononciation, ce qui fait du tort à la langue française. Est-ce là le charme du français que cette sophistication  qui explique sa présence au sein de tant de langues ? On peut penser que le français est la langue des élites et que le français a probablement pratiqué avant les autres la dialectique de l’écrit et de l’oral, laquelle était autrefois un luxe. Quelque part, il y a une façon quasi subconsciente de parler le français, une sorte de non -dit qui peut confiner à une forme de schizophrénie comme si le francophone de souche vivait sur deux plans paralléles.

 

JHB

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Jacques Halbronn De Nostradamus premier à Nostradamis Bis. Autour de l’édition Benoist Rigaud 1568

Posté par nofim le 3 mai 2021

 

De Nostradamus premier à Nostradamus bis . IIIe Partie Autour de ‘édition Benoist

Rigaud 1568

 

 

Dans la deuxième partie de notre enquête - »La fabrication des fausses rééditions nostradamiques. Du premier Nostrdamus au Nostradamus bis ; Iie Partie », nous avons approfondi la thèse selon laquelle les faussaires auraient tenu à être au plus près d’une certaine vraisemblance chronologique.C’est ainsi que nous avons relevé que l’année 1555 figurait dans la présentation des Présages, cette même année qui marquera l’édition Mace Bonhomme.Il ne semble pas que Robert Benazra ait remarqué la coincidence dans son édition de 1984 pas plus que Pierre Brind’amour dans la sienne en 1996.Ce point aura également échapppé à Patrice Guinard (CURA.free.fr) et à Bernard Chevignard (Présages de Nostradamus, Seuil, 1999) Ces quatrains présages seront joints en annexe au XVIIe siècle de la façon suivante et d’ailleurs on notera que les éditions centuriques ne mentionneront jamais les dates d’édition des « Centuries » de 1555 et 1557, la seule date d’édition indiquée étant celle de 1561 (cf RCN de Benazra pp. 51 et seq, pour la dite année 1561 et pp . 118 et seq pour les parutions de 1588-89).

« Présages tirez de ceux faits par Mr Nostradamus és années mil cinq cens cinquante cinq & suyvantes avec le nombre 1555 en tout début de la première série de quatrains !.

Au titre de ces édiions « 1561 » -aucune ne comportant les centuries VIII à X- on nous précise une addition de « 39 articles à la dernière centurie ».

Or, selon nous, comme nous nous en expliquions dans notre deuxième partie du « Nostradamus bis », l’enjeu aura d’abord été d’augmenter la première livraison à 4 centuries et ce fut en fait déjà la mise en place d’un second volet introduit par une épitre à Henri II, l’épitre de départ étant parue en tête des Présages Merveilleux pour 1557 (cf nos Documents iuexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat, 2002) et ce n’est donc pas par hasard que l’édition augmentée comportera la mention en sa page de titre de la même année 1557 tout comme la date de 1555 avec la Préface à César a du se servir d’une telle Préface en tête d’un almanach pour 1555 dont Antoine Couillard fera le pastiche dans ses Prophéties, 1556 (cf RCN, pp. 18-19)

Dans les deux cas, les textes en prose auront été remaniés sans bien entendu que l’on signale une mouture antérieure.

Le cas de l’épitre à Henri II est significatif puisqu’il y est question d’entrée de jeu du « restant »ces trois centuries du restant de mes Prophéties ». Nous avons en fait affaire à trois stades successifs dont le deuxième ne nous est point parvenu.

I celui que nous connaissons en tête des Présages Merveilleux, déjà reproduite par Daniel Ruzo dans le Testament de Nostrdamus, Le Rocher, 1982 avec la date du 13 janvier 1556 (1557) -ce qui correspond à 1557, puisque l’année changeait alors de millésime à Pâques-

II Celle introduisant les quatrains au delà du 53e de la Centurie IV et qui devait correspondre au texte de l’édition, Benoist Rigaud 1568 mais évidemment sans mention d’une « milliade », ce qui ne fera sens que dans le cas de figure de dix centuries mais très probablement avec mention au titre de l’Epitre à Henri II sur le modèle des Présages Merveilleux pour 1557.

III Celle qui figure non plus pour introduire le reste de la Centurie IV et la suite mais qui aura été déplacée pour apparaître en tête des Centuries VIII-X. en laissant entendre que le premier volet introduit par la Préface à César comportait 7 centuries , ce qui supposait la disparition de facto d’une première édition à 4 centuries, dont la Ive incomplère mais aussi la disparition des éditions augmentées à 7 centuries comportant l’epitre au Roi, puisque les éditions Antoine du Rosne ne la comportent pas. On dira donc qu’il nous manque une édition à 7 centuries avec la mouture II de l’Epitre à Henri II sans évidemment de référence à une quelconque miliade. Cependant, dans les éditions sans la dite Epitre et donc abec seulement la Préface à César de 1555, la page de titre est assez explicite : « dont il en y a (sic) trois cens qui n’ont encores iamais esté imprimées »- ce qui ne signifie pas qu’elles n’aient point déjà été composées car selon nous, dès le départ de l’entreprise, engagée dans les années 1580, tout avait déjà été prévu, du moins dans les grandes lignes, à savoir deux volets de 350 quatrains, l’un daté de 1555 et l’autre de 1557(l’épitre à Henri II de janvier 1556 valant pour 1557, cf supra)

Autrement dit, lorsqu’il s’agit d’ajouter encore 3 centuries, i fallut d’une part toiletter le « premier volet » désormais à 7 centuries, en supprimant carrément l’êpitre à Henri II, qui sera reprise dans une édition à la « miliade », à 10 centuries, correspondant à l’édition qui nous est parvenue Benoist Rigaud 1568. Or le sous titre de cette édition reprend celui des éditions à 7 centuries pour parachever l’opération d’enfumage ; « Dont il y en a trois cens qui n’ont encores iamais est imprimées » (RCN, p. 89) si ce n’est que la faute de français a été corrigée : pour l’édition 1557, dans les deux exemplaires conservés et d’ailleurs comportant des différences, on avait « dont il en y a ». On voit bien là qu’il y a eu tentative de substitution visant à faire oublier qu’il y aurait pu y avoir une première édition à 4 centuries.

En fait, l’histoire des Centuries est celle de contrefaçons de contrefaçons sans oublier celles qui seront produites du vivant même de Nostradamus par rapport à ses almanachs (cf Benazra, RCN, pp. 58-59, année 1562), point négligé par les faussaires des années 1590, ce qui les conduisit à emprunter pour les pages de titre des fausses rééditions 1555 et 1557 les vignettes des faux almanachs alors d’ailleurs que les vraies vignettes ne figuraient que sur les Pronostications. C’est l’arroseur arrosé, un faussaire victime de ses prédécesseurs  en la matière !

Venons en donc aux éditions Benoist Rigaud 1568, dont Patrice Guinard a fait son fer de lance. Outre le fait qu’il n’a aucunement reconstitué, comme nous l’avons fait, la « préhistoire » des dites éditions, puisqu’il est persuadé que l’epitre à Henri II telle qu’elle y figure n’avait pas été publiée auparavant, tout en sachant fort bien d’ailleurs qu’une première épitre à Henri II datait de Janvier 1556/1557,(cf Ruzo 1982, et Halbronn, 2002). Nous ignorons comment il explique les différences entre ces deux moutures de l’épitre au Roi, celle figurant dans l’édition 1569 étant elle datée du 27 juin 1558. Michel Chomarat dans son édition de l’an 2000 du reprint de la dite édition 1568 ne nous avance pas plus.

La date de 1558 se comprend puisque les éditions 1557 Antoine du Rosne ne comportent plus l’epitre au Roi, il fallait donc décaler tout en situant de préférence la date avant la mort du dit Roi en 1559. Nous ne pensons pas pour autant que l’on ait produit une édition à 10 centuries dès 1558 car l’on aurait pu la confronter avec les fausses éditions de 1557 comportant l’Epitre au Roi en date de janvier 1557, comme pour celle en tête des Présages Merveilleux pour 1557.

Le scénario qui aura été suivi, selon nous, est le suivant : production d’édition à 7 centuries sans l’epitre au Roi, ce sont les éditions qui nous sont parvenues et d’un second volet, probablement d’abord paru séparément ; introduit par l’Epitre à Henri II déplacée. En fait, on aurait pu parler d’un troisième volet mais l’on aura préféré de s’en tenir au schéma de la présentation initiale, d’où le maintien de la mention d’ajout de 300 quatrains. D’ailleurs, le titre figurant en tête de l’édition Benoist Rigaud ne concerne que le premier volet et non le second dont l’intitulé est autre »

« Centuries VIII. IX. X. qui n’ont encores iamais esté imprimées »On y retrouve certes la mention « encore iamais est imprimées » des éditions 1557 » et pour la première fois le terme « Centuries «  au titre, et qui plus est sans mention au titre d’une Epitre au Roi ! .

Les Prophé ties de M. Michel Nostradamus . Centuries VIII IX X etc A Lyon, par Benoist Rigaud, sans mention, cette fois, de date d’édition comme c’était le cas pour le « premier » volet..Cela a tout l’air d’une addition, d’une annexe assez mal constituée L’on peut même penser que Benoist Rigaud a pu se voir attribuer dans un premier temps par les faussaires une édition à peu près identique à celle des éditions Antoine du Rosne 1557 sans l’epitre à Henri II. Mais l’absence de la dite épitre suppose déjà que l’on ait programmé un second volet. Autrement dit, les éditions Antoine du Rosne 1557 sans l’Epitre à Henri II participent d’un projet à dix centuries et nous ne disposons pas- on l’a dit- des éditions 1557 avec les deux Epitres, à César et à Henri II. Un tel constat repousse d’autant la fabrication des exemplaires conservés dans les bibliothèques de Budapest (cf l’édition qu’en a faite Gérard Morisse) et d’Utrecht.On serait là face à une nouvelle génération de contrefaçons :

première génération : le faux Mace Bonhomme 1555 (avec Préface à César) et le faux Antoine du Rosne 1557 avec Epitre à Henri II) venant officielleement compléter l’édition 1555 pour former un diptyque. On a retrouvé le premier mais pas le second. Ces faux ont été conçus à partir des vraies parutions d’un almanch de Nostrdamus pour 1555 et des Présages Merveilleux pour 1557.

Seconde génération : on met en œuvre un nouveau diptyque, en soudant le premier diptyque en un seul, ce qui donne les éditions Antoine du Rosne que nous connaissons cf le reprint 1993, introduit par R. Benazra, Ed M. Chomarat) et cette fois un nouveau volet parachevant le diptyque avec le recyclage de l’Epitre à Henri II avec l’interpolation « parachevant la miliade » qui ne figurait évidemment pas dans la production de la première génération à 7 centuries.

 

 

Reste la question des éditions à 7 centuries avec la seule préface à César, se référant en leur titre à l’année1561 et dont on ne connaitrait que les rééditions des années de la Ligue. Que dire de ces 39 « articles » ajoutées à la « dernière centurie », c’est à dire à la VIe ? On peut penser qu’il y ait eu un projet à six centuries pleines et les 39 articles correspondraient à la Centurie VII, dont l’édition Antoine du Rosme -Budapest- est à 40 quatrains, ce qui laisserait entendre que le projet initial des faussaires aurait visé 600 quatrains d’ailleurs à aucun moment il n’est annoncé sept centuries.. Cette centurie VII n’est pas complétée même dans les éditions 1568 Benoist Rigaud. C’est la seule dans ce cas à la différence de la centurie IV qui atteindra finalement les 100 quatrains. On peut se demander si l’on n’aurait pas eu plutôt affaire à un premier projet de 3 centuries, avec une addition de 53 quatrains puis un second projet de 3 centuries, avec une centurie IV intégrée dans le second projet comportant également 3 centuries avec une addition cette fois de 39/40 quatrains. Et enfin, une troisiéme projet de 3 centuries, d’où la formule « Centuries VIII, IX X » La mention de 1561 ferait alors sens pour justifier l’addition à la dernière centurie, en l’occurrence la sixième, au delà de l’année 1557.On peut donc concevoir une fausse édition à 7 centuries en date de 1561 mais en réalité datant de la Ligue, intermédiaire en quelque sorte entre des éditions à 6 centuries et des éditions à 10 centuries, le statut de la VIIe centurie étant resté en porte à faux. Cela aurait été une ruse éditoriale des libraires parisiens pour ajouter quelques dizaines de quatrains.Il nous faut donc abandonner l’hypothèse d’un projet initial à 7 centuries, le passage à 6 ayant été purement de circonstance. On aura voulu refaire le coup avec la Centurie VII avec 39 quatrains(puis 40, puis 42) de ce qui avait été obtenu avec la Centurie Iv et ses 53 quatrains

Si l’on s’en tient à une certaine fourchette : on n’a pas de nouvelles des Centuries VIII-X avant 1990 (ed Cahors, 1590 cf RCN p. 126) et en 1594, le Janus François de Jean Aimé de Chavigny en donne le commentaire de quelques quatrains.-cf RCN, pp. 140 et seq) à moins qu’il n’ait disposé de quelque manuscrit encore inédit des dites Centuries dont il aurait pu être l’auteur, puisqu’il disposait d’un recueil de quatrains-présages des vrais almanachs de Nostradamus(cf supra) qu’il aurait établi en 1589  sous le titre de Recueil des Présages Prosaïques) dont il commentera dans son Janus quelques quatrains (cf P. Brind’amour, Nostramus astrophile, Ottawa 1993).

Selon Patrice Guinard, l’édition Benoist Rigaud serait bien parue en 1568 et aurait été réédité pendant une vingtaine d’années sans mention de date d’édition, ce qui expliquerait le « trou » de 20 ans entre 1568 et 1588, année qui n ’aura d’ailleurs vu la parution que des sept premières centuries, sans qu’il soit en mesure de s’en expliquer convenablement. Pour notre part, le second volet était lié au camp d’Henri de Navarre dont il annonce le couronnement, au travers d’un quatrain comportant la mention « Chartres », lieu du dit couronnement du début de 1594 (cf .http://www.corpusetampois.com/cle-16-nostradamus.html et http://ramkat.free.fr/thalb1.html)

 

 

 

Arretons nous sur la Centurie IX, donc du « second volet » et qui est produit, comme l’a montré en 1987 Chantal Liaroutzos (RHR). On y trouve la mention Chartres, ce qui ne serait pas significatif si l’original utilisé ne comportait pas Chartres mais Chastres !

IX 86 et 87  :

Du Bourg La Reyne parviendront droit à Chartres (sic)

Et seront pres du pont Anthoni pause

Sept pour la paix cauteleux comme Martres

Feront entrée d’armée à Paris clause

Par la forêt du Touphon essartée

Par hermitage sera posé le temple

Le Duc d’Estempes par sa ruse inventées

Du mont Lehori prélat donra exemples

 

Or toutes les éditions Benoist Rigaud comportent « Chartres », correction qui ne fait sens qu’en 1593-94, date à laquelle paraît le Janus Gallicus. De même nous avons montré lors d’une communication en 1997 aux Journées Verdun Saulnier (Actes parus aux Editions de l’Ecole Normale Supérieure, Prophétes et prophéties) que le quatrain IV 46 comportait la mention « Tours ». se référait à la situation politique de 1588 quand Henri III avait rejoint Henri de Navarre près de Tours. Or, une édition centurique parue juste avant ne comportait pas encore le dit quatrain

(cf RCN pp. 122-123). Les tentatives de certains pour expliquer le « trou «  entre 1568 et 1588 sont confondantes. On voit bien, au regard de la chronologie des éditions centurique que l’on est en face d’un chantier avec des additions successives, le second volet dont on ne connait pas d’états intermédiaires, venant couronner le tout, in fine, après l’assassinat d’Henri III en 1589 . C’est alors que le prophétisme centurique se met au service de la cause du futur Henri IV, fabriquant tout un lot de quatrains en recourant aux expédients signalés par Chantal Liaroutzos, tout en intégrant les Centuries déjà en place au sein d’un seul et même corpus….(cf entre autres notre thèse d’Etat 1999 et notre post doctorat 2007)

 

 

 

 

JHB

03 05 21

 

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jacques Halbronn Théologie. Les Chrétiens « brebis perdues de la maison d’Israel ».

Posté par nofim le 2 mai 2021

 

Théologie. Les Chrétiens, « brebis perdues de la maison d’Israël »

par Jacques Halbronn

 

Rapport adressé à Elzbiéta Amsler, Directrice : Amitié judéo-chrétienne de France

 

 

 

Dans l’optique d’un dialogue entre Juifs et Chrétiens, nous proposons de reconnaître dans le Christianisme la continuation de la maison d’Israel à condition, bien entendu, de rappeler que la « maison d’Israel » n’est pas la « maison de Judah » (cf notre précédent texte à ce sujet) Selon nous, le projet initial de Jésus était la reconstitution, la restauration de la dite « maison d’Israel ».

Cela fait d’autant plus sens que les populations constituant, à la mort de Salomon, le royaume d’Israel n’étaient probablement pas « juives » mais vassalisées par la dynastie davidienne, pratique courante à l’époque. D’ailleurs, comment comprendre autrement cette révolte, cette revendication face à la dite dynastie ? Le clivage enre les deux royaumes avait certainement des racines profondes et d’ailleurs l’Epitre aux Hébreux souligne l’existence d’un tel décalage, dénote le ressentiment d’une population colonisée. L’on sait par ailleurs que l’action de Jésus fut largement centrée sur la Galilée, donc sur le Royaume du Nord, détruit par les Assyriens au VIIIe siècle. Les Prophétes n’auront eu de cesse d’interpeller les gens d’Israêl sur leurs mœurs, leur culte, d’où le fameux « Ecoute Israel » que l’on considère bien à tort comme un marqueur identitaire pour les Juifs ! Qu’en outre, le nouvel Etat Juif (  Judendestaat)

ait adopté le nom d’Israel ne fait qu’ajouter à la confusion puisque ses citoyens se nomment des « Israéliens »  sans parler du fait que les Juifs se firent longtemps appeler « Israélites », notamment au XIXe siècle.

Il serait donc souhaitable que l’on mit fin à des appellations trompeuses. Mais par ailleurs, nous ne voyons pas d’inconvénient à ce que les Chrétiens se référent à Israel:ils ont d’ailleurs employé l’expression « verus Israel ». pour se désigner.

Par ailleurs,le livre de l’Exode est marquée de bout en bout par la formule « fils d’Israel » (beney Israel). Cela tient au fait que ce Livre aura en fait été rédigé par des ressortissants, des tenants de la « maison d’Israel ».L’on comprend d’ailleurs ainsi pourquoi les Chrétiens ont intégré le Pentateuque dans leur «  Bible »

Jésus est l’interface entre les deux « maisons » d’Israel et de Juda, puisque lui-même était Judéen ,né à Betléhem, mais aurait vécu à Nazareth et préché près du Lac de Tibériade.

Parler du monde judéo-chrétien fait sens si l’on renvoie aux relations israélo-judéenne du temps de David et de Salomon.

Ajoutons que cette dualité, nous la trouvons mise en scène dans le Livre de la Genése avec les jumeaux Esau et Jacob., fils d’Isaac, petits fils d’Abraham. On sait que Jacob sera nommé Israel. Mais quant à Esau, il est absurde d’en faire le père d’une lignée étrangère, il est associé à Edom, qui est assimilable à Adam : ce sont les mêmes consonnes. Pour nous les Judéens sont des « fils d’Adam » et les Chrétiens les fils d’Israel. Il importe donc que les Juifs récupèrent le personnage d’Esaü-Edom et s’attribuent la lignée de Jacob-Israel. La notion même de « Fils de l’homme » est un contre-sens, il faut comprendre « fils d’Adam », donc Juif et c’est ainsi que les prophétes furent souvent interpellés par « Dieu ». : Ben Adam. Les traductions « fils de l’homme » prétent à confusion. Mais, répetons-le, le Livre de l’Exode est l’affaire des Israélites et il est étrange que les Juifs aient adopté un tel ouvrage. Ils sont les dindons de la farce. Selon nous, il devrait être exclus de la pratique juive synagogale hebdomadaire- au profit des Livres des Prophétes (Neviim), qui fait suite (dans le « tanakh », Torah, Neviim, Ketouvim) au Pentateuque, lequel est si fortement marqué par l’entre-soi des Israélites.. Rappelons aussi que la condamnation pat les Prophétes d’Israel ne vise aucunement les Judéens mais bien la maison d’Israel. Que par la suite, les Juifs aient adopté une telle appellation, notamment dans le Talmud, ne change strictement rien à l’affaire. Il faut absolument cesser de qualifier les Juifs d’Israel et accorder cette filiation, au moins sur le plan spirituel, aux Chrétiens. D’ailleurs, encore de nos jours, l’on voit bien ce qui distingue le culte chrétien du culte juif avec notamment la question des représentations, des images, des idoles ce qui était déjà une pomme de discorde à l’époque biblique.

Quant à la question proprement théologique,nous dirons que notre humanité a besoin de personnages qui soient l’interface entre Dieu et les hommes mais ces personnages qui sont des « Justes » et Jésus sera appelé Juste- doivent être présents en tout temps et en tous lieux, comme le montre le dialogue d’Abraham et de Dieu à propos du sort de Sodome. Combien de Justes, de Tsadikim ? Et l’on sait que le terme de Tsadiq aura été notamment développé en milieu hassidique.

 

 

 

 

 

JHB

02 05 21

 

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Jacques Halbronn Astrologie:le repérage des types planétaires par les tests.

Posté par nofim le 2 mai 2021

Astrologie. Le repérage des types planétaires par les tests.

par Jacques Halbronn

 

Notre reconstitution du dispositif des maitrises planétaires dont la description de la Tétrabible de Ptolémée est issue tout en la modifiant singulièrement de par l’addition indue de la planéte Saturne qui n’en faisait pas partie initialement, met à l’évidence l’accent sur les équinoxes et les solstices puisque les luminaires, tant en domicile qu’en exaltation sont associés respectivement pour les domiciles à l’axe solsticial et pour les exaltations à l’axe des équinoxes. Et de fait, le passage de Saturne alternativement sur ces axes est clef de l’astrologie selon Saturne », faisant se succéder des phases mnémoniques opposées : tantôt d’hypermnésie et tantôt d’amnésie ; ce qui a des incidences majeures en géopolitique..

L’absence de Saturne du dispositif indique paradoxalement que Saturne est bien le curseur du systéme car un curseur n’est pas censé être référé dans un dispositif le concernant. On a là le tableau du balisage de Saturne à travers les 12 signes du Zodiaque, d’une part à partir du passage sur l’axe solsticial et de l’autre à partir du passage sur l’axe équinoxial. Sept ans dans chaque cas. En effet, Jupiter n’est pas concerné par les dits axes équinoxiaux et solsticiaux puisqu’il dépend des aspects qu’il entretient avec les degrés solaires de naissance de divers leadeurs.

Nous dirons que Saturne correspond au communisme- ce qui recoupe une orientation d’André Barbault- et Jupiter au capitalisme  : l’un exerçant une influence globale d’un seul bloc alors que l’autre est marqué par la diversité des protagonistes

Mais, précisément, Jupiter a vocation à libérer l’Humanité de l’emprise saturnienne ; On retrouve là une thématique biblique, Jupiter le Sauveur et Saturne, Satan. Seul le jupitérien est en mesure de desserrer l’étau saturnien qui impose sa loi de fer.

Jupiter, en effet, laisse aux hommes le choix de leurs chefs- on le voit au prisme des élections- et selon ce choix, le processus ne sera pas le même alors que dans le cas de Saturne, il n’y a pas cette marge de manœuvre. Or, l’on note que certains astrologues préférent pratiquer une astrologie saturnienne, « mondiale », qui se déroulerait imperturbablement- ce qui serait assez rassurant sur le plan d’une certaine idée de la Science alors que d’autres donnent de l’importance aux transits des planètes à un moment donné sur le « thème » de tel ou tel « leader ». Que l’on change de leader et l’on change le destin du groupe.

Autrement dit, une astrologie qui ne tiendrait pas compte des personnalités en présence, au regard de leur soleil natal, fonctionnerait en aveugle et par là même se condamnerait le plus souvent à l’échec prévisionnel.

On comprend que 1989 ait été considéré comme une date importante avec la défaite programmée du communisme saturnien. L’on comprend que le monde soit sensible au mode de fonctionnement politique, selon qu’il donne libre cours ou non au choix des leaders jupitériens.

Cela dit, la gestion du capital de leaders d’un pays est essentielle et c’est une erreur de supprimer les structures vouées à ce recrutement, comme lorsque l’on entend modifier le statut de l’ENA.-Ecole Nationale d’Administration) Tout comme l’incurie sanitaire, l’on risque fort tôt ou tard  d’avoir à regretter une incurie concernant le traitement des élites, lesquelles constituent un capital essentiel. Le repérage des jupitériens au sein de toute société devrait devenir une entreprise stratégique majeure, ce qui d’ailleurs, on l’aura compris, devrait (re)placer l’astrologie, du moins sous la forme que nous proposons, au centre de la Cité. La mise en place de questionnaires appropriés est une priorité et c’est pourquoi depuis la fin de 1976 nous avons privilégié des tests en ce sens (cf L’Astrologie sensorielle, in revue Cosmopolitan,n°38 janvier 1977, grâce au flair de la rédactrice en chef, Juliette Boisriveaud) on notera que cette pratique des tests en astrologie avait été lancée par Michel Gauquelin, dans La Cosmopsychologie, en 1974, ouvrage que nous avons réédité en 1992, sous le titre ‘Personnalités planétaires » (Ed La Grande conjonction-Trédaniel). L’idée selon laquelle l’on pourrait fixer ou valider une attribution astrologique autrement que par le thème lui-même, est effectivement au centre de notre démarche puisque déjà en 1976, dans Clefs pour l’Astrologie, nous proposions de ne pas dépendre du thème natal pour connaître la dominante et soutenions que ce n’est qu’une fois cette dominante déterminée que l’on pouvait relier la personne au cosmos. Bien entendu, les critères que nous posions à l’époque ont sensiblement évolué mais la méthode des tests reste pour nous incontournable. Cette méthode exigeait donc de porter un diagnostic psychologique avant toute mise en œuvre des éphémérides. IL s’agit désormais pour l’astrologue de déterminer si une personne reléve de Jupiter ou de Saturne, du régime spécial de Jupiter ou du régime général de Saturne, les Jupitériens étant bien plus rares que les Saturniens. Il est clair que l’on pourrait demander à des psychologues de pratiquer ce genre de travail. Bien évidemment, au bout du compte, il faut vérifier si la personne détectée comme jupitérienne est bien marquée par ce cycle, ce qui permet une confirmation. A ce propos, nous avons noté que le retour de Jupiter tous les 12 ans sur la position natale- ce qui recoupe l’Astrologie Chinoise-qui est à l’évidence jupitérienne – où le signe du zodiaque chinois revient tous les 12 ans – était également un moment crucial, soit des âges clef:24, 36, 48, 60 et 72 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB

02 05 21

 

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jacques Halbronn Manifeste pour une astrologie mémorielle

Posté par nofim le 1 mai 2021

Manifeste pour une astrologie mémorielle

par Jacques Halbronn

 

Qu’est ce que l’astrologie a à dire à notre société?Comment s’aperçoit-on d’un manque lié à la marginalisation intellectuelle, idéologique voire théologique de l’Astrologie ? Ce qui nous frappe, au premier chef, quand on écoute les débats, est le manque de conscience de la dualité, de la polarité, de la réversibilité, de la relativité. On pense volontiers à la paille et à la poutre.

Est-ce que les gens se rendent compte que les positions qu’ils tiennent sont susceptibles de changer ou que les priorités d’une époque ne sont pas forcément celles d’une autre époque. Il y a comme un refus d’accepter que les choses ne vont pas toujours dans le même sens et que chaque sens fait sens. C’est une leçon qui devrait être dispensée par l’Histoire. Au fond, est-on prêt à reconnaître pleinement une certaine dualité qui tantôt nous conduit à changer de cap et tantôt à revenir à d’anciens ancrages ? Il y a là comme un point aveugle. On ne veut pas y penser. Or, toute situation n’existe que par rapport à une situation inverse : si l’on part, c’est pour revenir, à un moment donné. Après la pluie, le beau temps.

Nous percevons beaucoup de déni de dualité, de réversibilité. Si l’on prend le cas de l’immigration, celle-ci est marquée inévitablement par une tension ; s’intégrer au sein d’une structure nouvelle mais aussi rester fidèle à ses racines, à sa terre natale. Comme dit l’Ecclésiaste, il y a un temps pour chaque chose. On est existentiellement dans le binaire, de facto. Rien n’a de valeur absolue. Tout ce qui vient rigidifier une situation fait problème.

Certes, il est bon de réussir une acclimatation à un nouveau milieu mais faut-il être prisonnier d’une telle expérience?Est ce qu’un comédien doit s’enfermer ad vitam aeternam dans son rôle ? Comme on dit : les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Toute expérience qui se prolonge sans limites de temps et d’espace est nocive pour tous les intéressés. Or, l’avantage de l’astrologie est de pouvoir encadrer le temps, le circonscrire. Et d’ailleurs, est ce qu’on élit quelqu’un pour une période illimitée ? Il y aurait en fait une peur du changement, du retour, de la fin de partie. Même les meilleures choses ont une fin.

Et pourtant, quand nous entendons des éloges de l’assimilation, de l’intégration dans une nouvelle culture, l’enjeu ne fait sens que parce que l’on vient d’une autre culture. Il y a certes un défi à relever. Ce n’est pas évident. Mais, en même temps, il est bon de saisir que certaines tentatives ont leurs limites et leurs inconvénients car il entre toujours une forme de mimétisme, d’imitation qui ne résiste pas au temps. On ne peut pas jouer indéfiniment la comédie. Cela peut devenir épuisant pour tout le monde et celui qui ne le reconnaît pas est dans le déni et dans l’abus.

Nous évoquons volontiers la vertu de prévenance, de générosité, de bon mouvement. Mais certaines personnes en profitent en voulant prolonger et perpétuer une action supposée n’avoir qu’un temps, celui de l’accueil où l’on essaie de mettre l’autre à l’aise, quitte à ne pas l’avertir des problémes que cela peut causer à terme. Question de bonne foi.

L’astrologie « mémorielle » nous enseigne qu’il y a un temps pour le devenir et un temps pour le souvenir. Simone de Beauvoir parlait volontiers du devenir. » on ne nait pas femme on le devient » (ce qui a donné l’anglais to become, calqué sur le français), le verbe venir implique, suppose un mouvement et du temps à parcourir. Mais ce que l’on devient est par définition une transformation. Et on dit parfois qu’il vaut mieux l’original que la copie. On peut prendre un remplaçant pendant un temps mais il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. Ce qui se ressemble s’assemble. On sait que nous avons

besoin de nous retrouver avec nos semblables.

En fait, aucun processus ne peut ni ne doit être porté à son terme : on ne peut jamais rester indéfiniment dans le passé comme on ne peut jamais rester indéfiniment dans le futur. D’où la nécessité d’une alternance qui doit être acceptée par avance, quels que soient les prétextes pour procrastiner, pour reporter.

Le message de l’astrologie n’est pas individuel car ce qui compte c’est le bon fonctionnement de toute une société et c’est à cela qu’une astrologie bien comprise doit contribuer et selon nous qu’elle est seule à pouvoir garantir en connaissance de cause. Il faut savoir siffler la fin de la récréation et les enfants savent très bien que l’on ne peut pas être tout le temps dans le jeu, se prendre au jeu. D’où l’importance qu’il y a à fixer un calendrier à toute entreprise allant vers le devenir comme allant vers le souvenir. Il s’agit de prévoir non pas de façon passive mais active comme quand on dit : » j’ai prévu d’aller au théatre ce soir », ce qui signifie je me suis organisé dans ce sens.

Nous aimons l’expression « astrologie mémorielle » parce qu’elle peut se comprendre de deux façons ; soit de se soumettre à sa mémoire, soit de s’en libérer  mais chaque fois pour un temps compté, selon un compte à rebours. C’est ainsi que devra se comporter l’honnête homme du xXIe siècle, faisant preuve de bonne foi, sans tricher. Nous avons une certaine liberté d’action mémorielle, soit en laissant libre cours à nos souvenirs, à nos racines, à notre Histoire, soit en mettant entre parenthèses ce que nous avons vécu pour rêver à un ailleurs, sans que l’utopie ne devienne une dystopie. La dialectique Saturne Jupiter propre à l’astrologie mémorielle nous permet de nous préparer à des changements, d’assumer des revirements. IL faut savoir notamment que Saturne ménage à nos sociétés des temps de devenir, de lâcher prise et des temps de contrainte, de responsabilité par rapport à ce que nous sommes intrinsèquement ; Il faut savoir s’envoler mais il faut aussi savoir atterrir ! En outre, la question de la mémoire permettra à l’astrologie de dialoguer avec diverses disciplines du vivant car comment notre cerveau ne serait pas lié à quelque cyclicité cosmique, ce qui ouvre un champ de recherche dont cette fois l’astrologie ne saurait être exclue ?

01. 05 21

Publié dans ASTROLOGIE, SOCIETE, sociologie | Pas de Commentaire »

jacques Halbronn Critique de la posture apologétique

Posté par nofim le 1 mai 2021

 

 

 

 

Critique de la posture apologétique

par Jacques Halbronn

 

Beaucoup parmi nous ne vise finalement qu’à laisser les choses en l’état. Ils sont ancrés dans une posture apologétique à la façon de gardiens d’un site visant à protéger ses occupants. On veille au grain. Le chercheur n’aurait alors d’autre raison d’être que de maintenir une certaine zone de confort chez les membres d’une communauté. On entend parfois des propos impliquant que le théoricien serait là pour s’occuper de la « com » des praticiens, pour donner une bonne image, présentable, du groupe et des activités qui lui sont propres. En fait, le chercheur ne serait pas là pour remettre en question les habitudes du groupe et d’ailleurs, cela lui risquerait de lui conférer un pouvoir qui ne serait pas de mise en ce qu’il serait le vecteur incontournable du progrès.

Pour notre part, ce type de chercheur serait rassurant de par ses limitations mêmes, voire inoffensif du fait de son impuissance..Ses insuffisances tiendraient selon nous, à un certain manque de confiance en sa capacité à pousser un raisonnement jusqu’à son terme, en son intelligence. Ce personnage ne pourrait pas agir sans filer et au fond il irait de soi que ses conclusions devraient nécessairement aboutir au maintien du statu quo à l’instar d’un éléve qui s’attaquerait à un exercice dont on lui aurait donné par avance la solution.

Dans le domaine des sciences humaines, c’est bien là l’obstacle épistémologique par excellence avec une montagne qui accouche d’une souris. Tout ça pour ça ! On s’aperçoit que des constructions ingénieuses ne sont que des artifices pour que tout reste en l’état. Et d’ailleurs, on ne s’y trompe pas car tout va continuer comme avant. On change certaines formulations pour que rien ne change. Tout cela ne serait que coquetterie, que maniérisme. Et en fait, ce type de chercheur/se sert surtout à résister, à répliquer à une approche critique tant et si bien qu’il se donne comme un défenseur de l’ordre établi . RAS. On est dans la logique du vaccin qui immunise au prix de quelque injonction bénigne. En fait, ce chercheur de pacotille se substituerait au vrai chercheur et ce serait même là son rôle.

Nous avons bien entendu en tête divers cas. Par exemple, en linguistique, l’on peut décrire une langue mais surtout pas en signaler les incohérences, proposer sa réforme. L’idée c’est de montrer que tout est en bonne voie, qu’il n’y a vraiment pas lieu de s’inquiéter  . Faute de quoi, on se lancerait dans une aventure, sous la conduite de quelque apprenti sorcier. On pense à un homme impuissant dont on ne risquerait pas qu’il accouche ou fasse accoucher d’ une progéniture non désirée. Il est bon qu’il ne crée pas d’embarras, qu’il ne dévalorise pas les pratiques en vigueur, les acquis culturels, car la nouveauté favorise les nouveaux venus et leur intégration.

Pourtant, il y a des périodes où une société aurait besoin de se renouveler, de changer les régles du jeu, les repères, de se ressourcer en alternance avec d’autres périodes durant lesquelles il faut renouer avec une mémoire enfouie, c’est le retour du refoulé. Car quelque part, quand les choses ne sont pas au point, quand la situation est fausse, qu’il y a de l’incohérence, cela se ressent..

Nous voyons dans bien des cas une difficulté à suivre une démonstration de bout en bout, comme si l’on n’était pas en mesure de tirer des conclusions. Il y a de la frilosité. Comme nous le disions plus haut, tout se passe comme s’il y avait un seuil à ne pas franchir. Il faut rester dans les clous, ne pas dépasser les bornes.

Or, selon nous, toute forme de restructuration se révéle comme une ouverture vers d’autres disciplines qui jusque là ne semblaient guère compatibles. D’où un repositionnement. Ce qu’on perd d’un côté, on le gagne de l’autre et ce qu’on gagnait d’un côté, on le perdait de l’autre..

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JHB

01 05 21

 

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Jacques Halbronn Sur les pseudo rééditions centuriques

Posté par nofim le 1 mai 2021

 

La fabrication des pseudo  rééditions nostradamiques

par Jacques Halbronn

 

La thèse qui désormais nous semble la plus probable en ce qui concerne la genése des éditions « centuriques » est celle du recyclage- autour de trente ans plus tard – de la production de Nostradamus. Nous avons déjà abordé cette question dans un texte intitulé « du Nostradamus premier au Nostradamus bis » mais nous n’avions pas encore pris toute la mesure de l’entreprise et ne nous étions pas encore posé toutes les bonnes questions.

La position que nous présentons ici est liée à une étude des quatrains « présages », c’est à dire de ceux parus dans les almanachs et qu’il faut distinguer, jusqu’à un certain point des quatrains « centuriques »

L’édition Chevignard du Recueil des Présages Prosaïques comporte deux lacunes  (cf les Présages de Nostradamus, Ed Seuil 1999). L’une tient à ce qu’elle ne distingue pas entre les almanachs et les pronostications, les textes appartenant à ces deux catégories s’enchainant sans que l’on marque une quelconque limite. Il est certes possible que le manuscrit ne comporte pas de tels marqueurs mais cela ne dispense pas de les souligner dans le cadre d’une édition crituque. Prenons l’exemple de l’année 1555 qui va nous occuper plus loin. Sous le titre « Des présages de l’an 1555 » (p. 218 et seq)on nous présente en fait la pronostication que l’on reconnaît au fait qu’elle se structure selon les 4 saisons et non mois par mois, depuis le printemps jusqu’à l’hiver. Puis l’on passe, sans prévenir à l’almanach avec dans la même page la fin de la pronostication et le début de l’almanach, ce que l’on reconnaît à une division mois par mois, de janvier à décembre. Or, Chevignard n’indique à aucun moment quand on est dans la pronostication et quand on est dans l’almanach, ce dernier étant marqué par des quatrains, ce qui n’est pas le cas de la pronostication. Pas plus n’indique-t-il les années où l’almanach est présenté sans quatrains. On aurait ainsi pu noter que pour l’an 1556, on ne disposait que de l’almanach mais sans quatrains (p.252)

L’autre lacune de cette édition est qu’elle ne mentionne pas les Epitres introductives. Dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus (2002), nous avons reproduit en fac simile une Epitre à la Christianissime Catherine reine de France (pp. 192) placée en tête de l’almanach de l’année 1557 et datée du 13 janvier 1556. Quant à la Grande Pronostication nouvelle et portenteuse de prédiction pour l’an 1557, elle est dédiée à Antoine de Bourbon, roi de Navarre alors que les Présages Merveilleux pour 1557 comportent une épitre au roi Henri II. Soit trois épitres pour l’an 1557 – que nous avons toutes reproduites – et l’on peut raisonnablement supposer que ces diverses publications annuelles étaient toutes introduites par quelque épitre ou préface. Qu’elles ne figurent pas dans le Recueil des présages prosaiques est une chose, que l’on puisse s’en passer en est une autre car lors des rééditions des années 1580, il est clair que nous avons affaire à des épitres recyclées. Or, pour 1555, nous avons le texte des Prophéties de Du Pavillon (1556) qui reprend des passages d’une épitre de Nostradamus à César tout comme pour les Présages Merveilleux pour 1557, nous avons une reproduction phototographique du début de l’ épitre à Henri II, dans le Testament de Nostradamus par D. Ruzo (Ed. Rocher 1982) que Chevignard ne signale même pas.Pour la pronostication pour 1555, Chevignard (p. 218) signale l’épitre dédicatoire à Joseph des Panisses, prévot de Cavaillon, en date du 17 janvier 1554 (dont Ruzo donne la page de titre mentionnant le dédicataire). Il note que « c’est la première qui contienne des quatrains prophétiques » si ce n’est que c’est l’almanach annuel qui en contient et non la Pronostication tout comme c’est la Pronostication qui comporte une vignette en frontispice et non l’almanach. Dès lors si Couillard s’en prend à l’adresse de Nostradamus à son fils César, cela ne pouvait être en tête de la Pronostication dédiée au prévot de Cavaillon mais bien plutot au début de l’almanach pour la même année 1555.

Il reste que le dit Recueil des présages prosaiques – titre étonnant puisqu’il comporte des quatrains- n’en est pas moins d’un usage précieux si l’on sait en tirer parti,à condition de compléter, autant que faire se peut, par d’autres sources.

Chevignard note avec raison, on l’a dit, que les quatrains des almanachs ne sont pas apparus avant la production pour l’année 1555. Ce point ressort d’ailleurs dans les éditions des Présages qu i accompagneront les Centuries au XVIIe siècle : Ci dessous la reproduction de leur présentation où l’année 1555 est mise en exergue : En effet, 1555 est précisément l’année de la première édition des Centuries de Nostradamus, Lyon, Macé Bonhomme. Il ne semble pas que ce point ait été signalé par Benazra ou par Brind’amour dans leurs introductions respectives à l’édition Macé Bonhomme (1984 et 1996). Or, selon nous, la Préface à César en tête de la dite édition aura d’abord été placée en tête de l’almanach de Nostradamus pour l’an 1555 et c’est de ce texte que traite à sa façon un Antoine Couillard Du Pavillon, dans ses »Prophéties » (1556) – cf Benazra, RCN, pp. 18-19. qui parle d’un pastiche. Nous avons montré dans un précédent texte que le dit pastiche n’était pas en phase avec le contenu des Centuries pas plus d’ailleurs que la Préface à César qui introduit le « premier volet ». Tout indique que c’est cet almanach pour 1555 qui aura servi de modèle pour le premier volet, tant pour la Préface à César que pour les quatrains qui y apparaissent pour la première fois. C’est un exemple de passage du Nostradamus premier au Nostradamus bis.

Mais Nostradamus ne produit pas de quatrains pour l’an 1556 et les reprend pour l’année suivante 1557 et au delà.

Or, on a dit que Nostradamus, dans ses Présages Merveilleux, s’adresse à Henri II, comme cela figure d’ailleurs sur la page de titre.

L’édition suivante de celle de Macé Bonhomme se situe justement chez Antoine du Rosne en 1557. Selon nous, ces deux éditions auraient du totaliser 7 centuries complétes donc 700 quatrains et la moitié est 350, ce qui correspond à peu près au volume de la première édition. Le RCN nous montre d’ailleurs (p. 122) que des quatrains furent ajoutés d’une édition à l’autre si l’on considére la production des années 1588-89. Mais au bout du compte, le premier volet à 7 centuries ne dépassera pas la moitié d’une centurie pour la VIIe et dernière.

La question que nous poserons à présent est la suivante : est-ce que l’épitre à Henri II remaniée à partir de celle ayant figure en tête des Présages Merveilleux n’aurait pas initialement introduit la deuxième partie du premier volet, débutant à la moitié de la Centurie IV  vu que le projet au départ se limitait à sept centuries ? Une telle édition, certes, n’a pas été conservée. On aura préféré utiliser la nouvelle Epitre à Henri II pour ouvrit un second volet comportant 3 centuries et non pas 350 quatrains à moins de prendre en compte les 58 sixains qui seront ajoutés par la suite (sur ce sujet cf la production de Morgard, in Documents Inexploités 2002) Mais selon nous, au départ, la Préface à César devait correspondre à une production pour l’année 1555 et l’épitre à Henri II, remaniée par rapport à celle des Présages pour 1577 à une production pour l’année 1557..Lors de la production des éditions antidatées, il n’est pas apparu opportun de conserver la dite Epitre au Roi en tête de la seconde moitié du premier volet puisque l »idée de second volet avait été transférée pour un nouveau lot de 3 centuries ! Il suffisait en fait de changer le contexte , le texte retouché est devenu le suivant : ‘je viendrais consacrer ces trois centuries du restant de mes prophéties, parachevant la miliade ». Mais on ne connait pas d’édition antérieure à 1568 à 10 centuries – qui est posthume – comportant ce texte. Contrairement à ce que nous avons pu écrire par le passé, il est clair que la première option aura été de produire des éditions prétendument parues du vivant de Nostradamus. D’ailleurs, celle de 1568 ne se présente nullement comme posthume et ne mentionne en son titre ni la mort de Nostradamus ni l’Epitre au Roi. On est là en présence d’une solution de continuité visant à intégrer des centuries supplémentaires en déplaçant l’Epitre au Roi qui se trouvait en tête de la seconde moitié du premier volet, dans la Centurie IV, pour qu’elle vienne ouvrir un second volet bis. Initialement, l’ajout à la Ive centurie était indiqué dans les éditions parues sous la Ligue après le 53e quatrain.

(cf Nostradamus – L’édition Regnault 1561, modèle des éditions parisiennes facétieuses de 1588-1589

cura.online.fr)

On s’interrogera à présent sur le rôle de Jean Aimé de Chavigny dans cette entreprise de réédition contrefaite. Dans son RCN (pp. 118 et seq) Benazra signale à propos des additions à la VIIe cenrurie que des quatrains des almanachs ont été intégrés dans les éditions centuriques parues sous la Ligue et appartiennent en fait à l’almanach pour 1561. Encore fallait-il en 1588-89 avoir acccès au dit almanach parue un quart de siècle plus tôt. L’on pense immédiatement au Recueil des présages prosaïques dont Chavigny avait certainement un exemplaire puisqu’il en était l’éditeur (cf nos Annexes iconographiques).

Robert Benazra apporte un élément d’appréciation à propos des rapports entre quatrains-présages des almanachs et quatrains centuriques.(cf RCN, pp. 130 et seq et pp 156 et seq)

Benazra note que l’on trouve deux quatrains qui manquent à dans le dit Recueil édité par Chavigny : le premier « D’un présage pour la dite année «  figure en tête du Recueil ( d’Esprit divin etc) et il est suivi d’un autre quatrain « de l’Epistre liminaire sus la dicte année » « La mer Tyrrhenne etc) (cf reprint Nice 1981 Annexes p. XI) Benazra trouve des points communs entre ce quatrain et le 59e de la Iie Centurie, ce qui viendrait confirmer que les quatrains des almanachs ont pu servir de modèle pour ceux des Centuries. Mais Benazra se contente de soupçonner Chavigny d’avoir fabriqué le quatrain de l’almanach et non l’inverse !

Chevignard, p. 113

Epistre liminaire sur l’an 1555

La mer Tyrrhene, l’Océan par la garde

Du grand Neptun & ses tridens soldars

Provence seure par la main du grand Tende

Plus Mars Narbon l’heroiq de Vilars

 

Quatrain 59 de la deuxiéme centurie (donc dans la première partie du premier volet  (déjà chez Macé Bonhomme 1555)

Classe Gauloyse par apuy de grand garde

Du grand Neptune & ses tridents souldars

Rousgée Provence pour obtenir grand bande

Plus Mars Narbon par iavelotz & dards

On capte le procédé de transformation du quatrain présage en un quatrain centurique avec le maintien des rimes Le seul verset qui n’aura pas changé est le deuxiéme Du Grand Neptune & ses tridents souldars. Quant au quatrième verset, il commence pareillement : Plus Mars Narbon. Le premier verset dans les deux cas se termine par « garde ».

Rappelons que selon nous les quatrains des almanachs se contentent de paraphraser les textes en prose correspondants ;

On trouve ainsi « Le grand Neptune » (Chevignard, p 224, n° 292) de la Pronostication pour 1555, à l’automne. Mais la même formule se retrouve pour l’almanach au mois de Mars (Chevignard, n°445, p. 242) et encore au mois d’aout

(Chevignard n° 471p. 244) Mais dans le Recueil, il y

a deux almanachs pour 1555 l’un avec quatrains et

l’autre sans  (cf CORPUS NOSTRADAMUS 16 — par Patrice Guinard
 

Les Présages Merveilleux pour l’an 1555)  et c’est dans ce dernier que l’on a des récurre,ces du

du « Grand Neptune ». « D’un autre présage sur la

mesme année » (Chevinard, p 241)

 

 

 

 

JHB

01 05 21

 

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Le corpus astrologique français de la fin du Xve siècle à celle du Xxe siècle

Posté par nofim le 1 mai 2021

 

Le corpus astrologique français de la fin du Xve siècle à celle du Xxe siècle

par Jacques Halbronn

 

Extrait d’un mémoire inédit de près de 200 pages, datant de 1988 intitulé Introduction bibliographique à l’Etude de l’Astrologie française de la fin du Xve siècle à la fin du Xxe siècle, sous la direction de Jean Céard Paris XII)

 

 

Nous avons souhaité revenir sur cette époque vieille d’une trentaine d’années en extrayant de ce mémoire les idées, les pistes les plus intéressantes avec le recul. Nous avons déjà consacré une étude à tout ce qui se rapporte à Nostradamus dans la dite Introduction.

Avant-propos

 

Au début de notre période l’imprimerie accueille l’Astrologie comme elle le fait pour tant d’autres sujets médiévaux.

L’Astrologie française, en tout état de cause,jouit en cette seconde partie du Xve siècle d’un statut qui date de plusieurs siècles : elle tient sa place au sein des disciplines enseignées à l’Université, dans le Quadrivium.

Elle est lourde de toute une scolastique mais elle est servie par une langue qu’Oresme a affinée. C’est à la mise en question puis à la perte de ce statut que l’on assistera. Mais comment cette astrologie de langue française se comportera -t-elle dans le concert européen, quelles influences s’exerceront sur elle et quelles astrologies lui seront redevables ? Combien de temps lui faudra-t-il pour s’émanciper du latin ?

Nous avons voulu d’abord- d’où le titre de ce mémoire-reconstituer le tissu astrologique français des 500 dernières années.

 

Annonce du plan.

Pour ce faire, nous avons constitué trois corpus.

 

 

 

Première Partie Les textes recensés

Nous distinguerons un corpus « externe » constitué de titres de livres, de chapitres et un corpus ‘interne », constitué d’extraits qui nous ont semble significatifs d’un certain état d’esprit à l’égard de l’astrologie

Ce premier corpus est, évidemment, extrait de la masse de la production écrite qu’il convenait de parcourir pour cerner dans quelle mesure elle traitait, peu ou prou, la question astrologique. Il n’était en effet pas question de se contenter de compulser catalogues et bibliographies ; il convenait de prendre connaissance de la plupart des textes de façon à saisir certaines similitudes, certaines influences que des intitulés différents pouvaient ne pas laisser supposer .Ce travail n’avait pas été accompli ni pour l’astrologie française ni pour une autre astrologie. Ce premier corpus posait un certain nombre de problémes de datation et d’attribution(paternité non identifiée ou influence non reconue)

Nous avons voulu déterminer les facteurs externes, c’est à dire ne dépendant pas directement d’un processus interne à l’astrologie, agissant sur le développement de l’astrologie au cours des cinq derniers siècles en faisant apparaître un certain nombre de problématiques permanentes.

I Les échanges avec d’autres cultures dont bénéficie l’astrologie

II Les lieux et les agents de production

III Les stimuli astronomiques

IV Les stimuli politiques.

 

Deuxième Partie L’astrologie au combat

A partir d’un choix de passages significatifs , nous avons voulu montrer comment l’astrologie se nourrissait de son passé, jamais vraiment considéré comme obsoléte, comment elle s’en servait,comment elle savait récupérer et vivre avec les objections qui lui étaient apportées.

De fait , l’astrologie apparaît le plus souvent sur la défensive, est vécue comme un savoir contesté tout au long des cinq siècles , cherchant à se justifier

 

 

 

 

Troisième Partie Anthologie

Notre troisième corpus comprendra un ensemble de textes dont nous fournirons des extraits assez substantiels. Il importe, en effet, que notre recherche puisse être appréhenée directement. Nous renverrons à l’édition de 1866 qui comporte les trois textes de notre corpus à laquelle nous adjoindrons un certain nombre d’autres textes, notamment des extraits des Prophéties de Du Pavillon, des Prophéties de Joseph le Juste, du Mirabilis Lib

 

 

Quatrième Partie Conclusion : l’approche décennique

On s’est demandé si notre corpus faisait ou non apparaître dans sa globalité un certain nombre de phases. C’est ainsi que nous avons cru pouvoir dégager un certain nombre de décennies clef, ce qui

permettait d’embrasser l’ensemble de nos analyses précédentes.

Il importe que chaque texte relatif à l’astrologie soit resitué dans une dynamique historique. Car la recherche en astrologie doit s’appuyer sur une description des contextes successifs et non sur des études anecdotiques et ponctuelles.

 

 

On note dans ce texte un large développement sur Claude Dariot et l’astrologie horaire qui sera repris en 1990 dans l’édition de son traité, chez Pardés. Par ailleurs en 1987, était paru en anglais une importante étude en anglais de notre fait, reprenant plusieurs éléments dont il est question en 1988 (Astrology Science and Society : « the revealing process of translation and criticism in the History of Astrology » (pp. 197-218). Ce texte n’a pas été traduit en français mais a été bien signalé par un Nicholas Campion dans le Collectif History and Astrology, Clio and Urania confer ;1989(Dir A. Kitson) notamment à propos de Jean Bodin.

Enfin, en 1994 paraitra notre Catalogue de l’exposition Astrologie et Prophétie. Merveilles sans Images à la BNF  qui reprend certaines pistes exposées dans la dite Introduction

 

JHB

30. 04 21

 

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Jacques Halbronn. A propos de son étude inédite de 1988 sur Nostradamus

Posté par nofim le 1 mai 2021

 

 

 

 

 

Jacques Halbronn. A propos  de son étude inédite de 1988 sur Nostradamus

 

 

Cette étude figure dans notre Introduction bibliographique à l’étude de l’Astrologie française, de la fin du Xve siècle à la fin du Xxe siècle

« L’oeuvre astrologique de Nostradamus.

« Nostradamus n’est pas l’homme d’une seule œuvre, les Centuries. Outre les textes non astrologiques, il publie une série d’almanachs ; de prognostications- largement étudiée par un Buget, un Chomarat, un Benazra etc qui firent sa réputation de son vivant plus encore que ses prophéties successives. Sa réputation, de son vivant, doit probablement plus à ses productions annuelles, à ses préface à César et à Henri Second (celle datée de janvier 1556) qu’aux fameuses et obscures Centuries qui ne trouveront de commentaire cohérent qu’en 1594 avec la Première Partie du Janus Gallicus de Chavigny qui d’ailleurs commençant en 1534

présente parfois Nostradamus comme décrivant des événements ayant de vingt ans précédé les premières Centuries.

Les adversaires de Nostradamus ne s’y trompent pas : ce sont les petits ‘paquets » annuels attendus impatiemment par le public que dénonce un La Daguenière, un Fulke ou, au contraire, que célébre un Ronsard (texte reproduit par Chavigny dans le Janus François) (…) D’ailleurs, les quatrains n’en sont pas absents et Chavigny (…) combinera, fixant ainsi une certaine méthode éxégétique relevant plus d’une tradition orale que d’indications écrites de Nostradamus les quatrains de toutes origines pour asseoir sa démonstration . Si Chavigny est , comme l’indique Jean Céard, le premier exégéte des quatrains nostradamiques, Antoine Couillard est certainement le premier commentateur, ironique certes, de la Préface à César. Oliviet Millet (cf Feux Croisés sur Nostradamus au XvIe siècle, in Divination et controverse religieuse en France, au xVIe siècle, Journées Verdun Saulnier, n°35, 1987) a justement rappelé que ces Prophéties n’en étaient pas »

 

 

« Le cas des Centuries – peu importe ici si elles constituent ou non un ensemble homogéne constitue un cas extreme et devrait permettre de mener une recherche statistique étant donné que la production nostradamique ne se répartit pas régulièrement sur quatre siècles.

On note d’abord entre 1568 et 1588 une période de vingt années durant laquelle les Prophéties ne sont pas rééditées (sic). Robert Benazra se demande à cet égard si Benoit Rigaud ne bénéficiait pas d’une sorte de monopole s’achevant en 1588. Mais pourquoi, dans ce cas, n’a-t-il pas réédité durant 20 ans à moins qu’il n’ait reproduit le nombre dde 1568 ce dont ne se sont pas privés les libraires du début du XVIIe siècle ? En revanche, l’on publie l’oeuvre du faux Nostradamus, Michel ou Mi.de Nostradamus (le Jeune) et Antoine Crespin dit Nostradamus qui imitent davantage les pronostications et Epîtres que les Centuries.

Puis, à partir de 1588 se produit comme un retour en arrière puisque l’on renonce peut être pour tourner un tel monopole, à publier la « milade » de quatrains de l’édition de 1568, ce qui permet aux historiens de tenter de reconstituer des éditions disparues parues du vivant de Nostradamus puisque l’on ne dispose , à proprement parler que de l’édition de Mai 1555 de Macé Bonhomme.(!)

Ces éditions de 1588-1589 offrent un certain caractère d’authenticité en ce qu’elles révélent clairement les raccords successifs intervenus depuis la première édition alors que l’édition Benoist Rigaud de 1568 -première édition posthume voulait présenter un ensemble bien poli de dix centuries.

Toutefois, dès la mort du libraire lyonnais , c’est bien l’édition de 1568 qui s’imposera et définitivement.

La vogue de Nostradamus ne se démentira guère entre 1568 et 1988 (date de notre rédaction). Toutefois, il semble que certaines périodes soient davantage marquées que d’autres . Nous voyons apparaître deux critères : la publication d ’une biographie de l’auteur et un processus de mise en concordance des quatrains avec les événements plutôt qu’une simple réédition.

Les charnières entre deux siècles nous semblent avoir constitué des temps favorables. A la fin du XVIe siècle, Chavigny publie une première Vie de Nostradamus ainsi que la Première Partie du Janus Gallicus mis en chantier dès 1589 »

« Sur les dates de rédaction et de publication de la Préface à César.

« Cette préface a souvent induit en erreur à propos de la date de naissance de César Nostradamus, qui serait né en 1558 du fait que la Préface est datée de 1555. Il apparaît que César est né à la fin de l’année 1553, style de Pâques (probablement en décembre), le 18 selon son propre témoignage . César aurait donc été âgé de quinze mois lors de la rédaction de la Préface « ad Caesarem Nostradamum filium ». Nostradamus aurait préféré lui transmettre oralement son savoir mais « le tard advénement l’a fait référer par escript…au commun profit des humains du fait du risque de « corporelle extinction de ton progéniteur ». Nostradamus a franchi le cap des cinquante ans lorsque nait son fils qui ne sera pas le légataire de sa science et il craint, il s’en excuse de ne pas vivre assez vieux pour le former. Cette Préface serait donc une sorte de testament. Nostradamus croyait-il alors sa mort prochaine?Du Pavillon , dans ses Prophéties, rédige en 1556 une parodie de préface, en s’adressant à son propre fils Martial dont il donne l’âge avec une précision qui se veut comique (encore qu’il puisse y avoir un jeu sur le mot « martial » ; « tes moys martiaulx » écrit Nostradamus à son fils. (..) Mais pourquoi Nostradamus aurait-il attendu quinze mois donc plus d’un an pour s’adresser à son fils , le bien nommé ? (…) La lettre n’aurait-elle pas été écrite plus tôt ? On n’a pas, à notre connaissance, relevé l’anachronisme de l’intitulé de la date du Ier Mars 1555. A cette époque, régne en France le style de Pâques.

(…) Ne serait-il pas possible que la Préface à César ait paru dans une prophétie annuelle pour 1554 ? Selon la Chronique de la Ville de Salon de Louis Gimon (1682) il existe une procuration chez Maistre Antoine de Royer, dit Lizerot, imprimeur à Lyon,de retirer des mains de Bertot les textes que Nostradamus lui avait confiés, vu que le travail effectué par le premier imprimeur ne l’a pas satisfait(cf Benazra qui précise qu’un texte pour 1554 aurait disparu)

Il convient de préciser que le terme « Prophéties » n’est pas nouveau dans le domaine de la production astrologique française. En 1533, l’Allemand Joseph Grünpeck avait publié une prophétie (cf Fonds Rostchild BN) pour la période allant jusqu’à 1540. Le même texte était publié chez un autre libraire, sous le nom de Pronostication. Ce sont donc des termes plus ou moins synonymes. D’où l’expression de Couillard « prophéties après un an ». C’est probablement dans l’une d’elles qu’a pu figurer la lettre à César, datée du Ier mars »

 

 

 

 

« Le Janus François et les Centuries

Certains « éditeurs » ne craignent pas de nos jours de présenter les Centuries comme étant d’un seul tenant. Le lecteur moyen ignore qu’elles ne constituent pas un ensemble monolithique. La première édition de mai 1555 ne comportait que 353 quatrains soit un peu plus de trois centuries et demie sur les dix de l’édition censée être complète de 1568 par Benoist Rigaud. Quand en mai 1555 Michel de Nostradamus signe ce premier recueil a-t-il déjà le projet d’autres « livres de prophéties », titre qu’il utilise dans sa Préface à César et non celui de Centuries ? Nous ne le pensons pas . D’ailleurs, le concept de « Centurie » est trompeur puisque la quatrième Centurie est alors incomplète. Ce premier recueil est précédé d’une préface (plutôt que d’une épitre) à César. Le choix du nom de son fils n’est certes pas le témoignage d’un ami de la Couronne de France. César, c’est le nom de l’empereur, de Charles Quint en l’occurrence. A vrai dire, Trithème dans son De septem causis-ouvrage dont Nostradamus a pu s’inspirer s’adresse aussi à César comme le note Daniel Ruzo/ Il conviendrait ici de faire la part du particularisme provençal séduit un moment par les entreprises impériales.

En revanche, à partir du début de 1559, Nostradamus prend le parti du Roy de France et de la Reyne Catherine de Médicis, comme il apparaît dans la dédicace des textes parus chez Jacques Kerver , datés de janvier 1556(1557)

Ce paralléle entre les deux souverains, même s’il est quelque peu biaisé par l’anedote filiale correspond à un enjeu prophétique et politique important. A vrai dire, Nostradamus n’est guère heureux dans ses choix puisque Charles Quint « César » abdiquera peu après en 1555 et 1556 et qu’Henri II , qui connaitra des échecs militaires, notamment avec la perte de Saint Quentin en 1557 se tuera en tournois en 1559. En1560, les deux dédicataires sont morts.

 

« L’édition de Macé Bonhomme n’est pas la première.Elle a dû être réalisée par Macé Bonhomme en tant qu’imprimeur.Mais pas en tant que libraire. Il suffit pour cela d’étudier la production de Macé Bonhomme. Probablement, Nostradamus en fut lui même le premier éditeur si l’on prend en considération la vignette de frontispice. On note que l »édition comporte en sa page de titre « avec Privilège’ alors qu’il n’y en a pas. Elle porte aussi « la permission est à l’intérieur. Il y a, en effet, un document à l’intérieur qui date de 4 jours avant la parution de mai 1555 et qui autorise Macé Bonhomme à publier un livre qu’il a « recouvert  « Les prophéties de Michel Nostradamus «  sans préciser de nom de l’auteur. On aurait dû lire « Les Prophéties dues à Michel Nostradamus ou toute autre formule comparable » (…) Nous voyons d’ailleurs un lien possible entre l’année 1553 et le fait que la première série de quatrains soit au nombre de 353 » (..) On trouvera étrange que Du Pavillon ne fasse aucune allusion aux quatrains de Nostradamus dans ses « Prophéties » Certes, la formele « moyennant la flamme exigue » (..) se retrouve-t-elle dans le premier quatrain (..)Mais l’on trouve déjà la substance des versets 1 et 3 (..)dans la Préface à César »

Sur Guillaume de la Peyrière

« Cet auteur publie des Centuries chez Macé Bonhomme à la même époque où paraissent les Prophéties de Nostradamus. Ce sont des ouvrages plus richement présentés que les dites Proph éties »

«  C’est dans la Portenteuse pronostication pour 1557, parue chez Kerver, (cf musée Arbaud Aix en Pr.) que Nostradamus s’en prend à un certain « Pater Liber » qui n’est autre qu ’un des noms du dieu Dyonisos. (..)Or, un des libraires qui publient le Monstre d’abus se nomme Estienne Denise (..) On n’avait jusqu’à présent rencensé que l’édition de Barbe Regnault. Mais en 1987, a été présenté par Bruce Mc Kittrick de Philadelphie (cf Catalog X) à la Foire Internationale du Livre Ancien (Paris, La Conciergerie) l’édition de 1558 d’un autre libraire , Estienne Denise pour lequel Barbe Regnault imprimait des ouvrages (..) Dionysos serait donc ce Denise qui, aux yeux de Nostradamus, serait l’âme du complot contre lui. -(..) Barbe Regnault publiera plusieurs prophéties et pronostications de Nostradamus, dans des conditions -souligne Benazra- assez douteuses »

« Robert Benazra note à propos de l’édition de 1588 des Prophéties de Nostradamus qui font référence à 1561 « Nous pourrions nous interroger sur ces publications reproduisant l’édition hypothétique de 1561. Sans doute, la situation politique en France est elle responsable de ces diverses éditions. En effet le 5 décembre 1588 c’est l’assassinat du duc de Guise puis dans la nuit du Ier au 2 aout c’est au tour du roi Henri III, ce qui aurait pu provoquer une situation politique identique à celle de 1561 » (cf Bibliographie de Nostradamus de R.Benazraà paraître)

 

 

A propos de Chavigny, concernant les positions de Jean Dupèbe  qui mentionne «  Les larmes et soupirs de Jean Aimé de Chavigny Beaunois sur le trespas de M. Antoine Fiance Bizontin (Paris, 1582, Bib. Mazarine) 21684) l’auteur déclare qu’il avait le même âge que Fiancé qui venait de mourir en 1581, à vingt neuf ans. Dans ce cas, Chavigny n’aurait pu être le disciple de Nostradamus, ayant eu une quinzaine d’années à sa mort.Il ne serait pas le même Chavigny Beaunois dont il est notamment question dans la correspondance de Nostradamus, né en 1533. Mais ne peut-on renverser l’argument et considérer que ce Chevigny, né vers 1550, qui s’adresse à Fiancé n’est pas le même que celui qui rédige la Première Face du Janus Gallicus ? Nous trouvons, au demeurant étrange que cet « imposteur » signale dans le même ouvrage que Nostradamus est mort en 1566 (Vie de Nostradamus) et qu’il l’a connu « privément » autrefois (Epitre à Alphonse d’Ornano De l’avénement à la couronne de France). En effet, sachant que Chevigny aurait eu quinze ans à la mort de Nostradamus, qui n’aurait pas souri à l’entendre se targuer d’une telle familiarité ? En fait, Chavigny pourrait fort bien être né en 1533 , date à laquelle commence le Janus Gallicus) soit une différence d’une trentaine d’années avec Nostradamus. Il aurait eu 33 ans à la mort du » prophéte ».

Qu’il y ait eu deuxChavigny pourquoi pas ?Mais selon nous, c’est le même Chavigny qui vécut auprès de Nostradamus et qui publia l’Androgyn (1570),la Première Face du Janus Gallicus et les Pleiades »

 

 

Quelques commentaires à propos de nos textes remontant avant 1990 et la publication du Répertoire Chronologique Nostradamique (Ed Trédaniel-La Grande Conjonction, 1990 Préface de Jean Céard)). En 1988 nous avions eu entre les mains le manuscrit du Répertoire de Benazra, que nous ferions paraître en 1990.

A cette époque, nous n’évoquions pas encore la thèse d’éditions antidatées et considérions comme fiable le témoignage d’Antoine Couillard pastichant la Préface à César dans ses « Prophéties » de 1556, ce qui ne nous empêchait pas de nous interroger sur la chronologie des éditions centurique. Toutefois, en 1990, lors de la présentation du Répertoire de Benazra, nous insisterions pour l’usage de l’adjectif « nostradamique » pour signifier qu’il existait toute une littérature « paranostradamique »

Nous rappelions que dans les almanachs on trouvait déjà des quatrains que le Janus Gallicus avait d’ailleurs intégré dans son Commentaire et cela pouvait indique que les quatrains des Centuries imitaient ceux des almanachs.. Nous notions l’existence d’une première Epitre à Henri II, datée non pas de 1558 mais de 1556 (en tête des Présages Merveilleux pou 1557 (que nous reproduirons en 2002 dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus), dont Daniel Ruzo avait reproduit des passages dans son Testament de Nostradamus (Ed du Rocher, 1982) L’existence d’une première Epitre au Roi pouvait entretenir un certain doute sur l’authenticité de celle, daté de 1558,, figurant en tête de l’édition de 1568 et ne se référant pas à une première Epitre. Par ailleurs, l’édition Rigaud de 1568 ne mentionnait pas en son titre l’ Epitre au Roi, alors que la première épitre était indiqué au titre des dits Présages.

Lors de l’édition du RCN de Benazra, nous avions omis de lui signaler l’ouvrage de Pierre Petit dont nous avions pourtant traité peu auparavant. Nous n’avons pu vérifier si Chomarat l’indique mais comme sa Bibliographie Nostradamus était déjà parue, il est probable que Benazra en aurait tenu compte. Une traduction française de ces pages latines serait la bien venue..Enfin, force était de constater qu’il avait fallu attendre 1594 pour voir paraître un Commentaire des quatrains lesquels étaient déjà parus en 1568 pour ce qui était des quatrains des Centuries sans parler des quatrains parus successivement dans les almanachs. Un tel retard pouvait indiquer que les quatrains centuriques ne paraitraient que peu avant le Janus Gallicus.

Répétons-le, notre rédaction de 1988 envisageait clairement que les deux textes introductifs en prose parurent d’abord en tête d’autres productions que celles où on les trouvera par la suite. C’était évident pour l’Epitre à Henri II, sur la base des documents reproduits par Ruzo dans son Testament de Nostradamus (cf aussi notre reproduction dans Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, 2002 grâce à un envoi du dit Ruzo). En 1988, nous envisagions déjà l’éventualité selon laquelle la Préface à César des éditions centuriques aurait été reprise d’une Préface à une pronostication pour 1554.

Par ailleurs, la question des calendriers est abordée au sujet du style de Pâques qui ne sera abandonné qu’à partir de 1564. Nous pensions à l’époque qu’une rédaction tardive n’aurait pas tenu compte de ce probléme, d’autant que la date du ier Mars 1555 en base de la Préface à César aurait probablement du être indiquée 1554, puisque le changement de millésisme ne se produisait dans les années 1550 qu’à Pâques. On notera que la bataille de Pavie fatale pour François Ier, se déroula en 1524 selon le calendrier de l’époque alors qu’elle nous est présentée de nos jours, anachroniquement, comme datant de 1525. On notera aussi nos observations sur la signification du mot « Prophéties », lequel pouvait tout à fait concerner une production à caractère astrologique. Il est possible que par la suite, le terme ait vu son sens évoluer puisque dans les années 1580, le terme semble ne plus référer à des prévisions datées.. D’ailleurs, les Prophéties perpétuelles de Moult comportent avant tout des mentions de dates, selon un mode de calcul bien précis.

La remarque concernant les 53 quatrains de la Ive Centurie à propos d’une publication pour l’an 1553 est assez judicieuse, avouons-le.. On précisera que ce n’est qu’à partir de l’almanach pour 1555 que l’on voit apparaître des quatrains, ce qui n’était pas le cas pour l’an 1554 (cf Chevignard Présages de Nostradamus, Paris, Seuil, 1999, pp. 113 et seq) L’on conçoit donc que Du Pavillon n’ait point faite référence à des quatrains dans son pastiche si la Préface à César figurait en tête de l’almanach pour 1554.

On appréciera le rapprochement entre le « Pater Liber » et le libraire Estienne Denise (cf P. Guinard CORPUS NOSTRADAMUS 25 — Les premières éditions des Prophéties 1555-1563 (État actuel des recherches, repères bibliographiques, et conjectures) qui mentionne ce libraire (qu’il relie à Sixte Denyse) mais ne fait pas la relation avec la formule en question désignant les adversaires de Nostradamus. On sait que de faux almanachs de Nostradamus ont été produits de son vivant et qu’il ne faudrait pas confondre avec les éditions authentiques de ses productions annuelles. Que le terme Prophéties ait pu éventuellement avoir été utilisé à l’époque ne prouve nullement qu’il s’agissait des Centuries mais bien plutôt que les faussaires sous la Ligue auront ou reprendre une telle formule croyant que telle édition était bien de Nostradamus, erreur par ailleurs commise en ce qui concerne le choix de la vignette des faux almanachs de Barbe Regnault pour le frontispice des Centuries.

A propos du débat autour de la personne de Chavigny, notons en 1589 l’édition du Recueil des Présages Prosaiques de Nostradamus

qu’il devait avoir en sa posssession et qui rassemble les texes des almanachs et des pronostications annuels, avec les quatrains à partir de 1555 qui est précisément la date de la « première » éditon des Centuries (Macé Bonhomme). Selon nous ; la date de 1555 aurait été choisie du fait que le premier almanach de Nostradamus comportant des quatrains concerne cette année. cf B . Chevignard, Présages de Nostradamus, Paris, Ed Seuil 1998, p. 193) Notons que l’almanach pour 1556 ne comporte pas de quatrain dans le dit Recueil de présages prosaiques mais il y en aura chaque année par la suite.

Si l’on compare le Recueil à la publicaion des Présages dans les éditions du XVIIe siècle, on note « Présages tirez de ceux faitz par Mr Nostradamus es années mil cinq cens cinquante cinq & suivantes ». L’année 1555 est donc bien mise en évidence. On y trouve deux quatrains qui manquent à cet endroit dans le dit Recueil édité par Chavigny : le premier « D’un présage pour la dite année «  figure en tête du Recueil ( d’Esprit divin etc)

et il est suivi d’un autre quatrain « de l’Epistre liminaire sus la dicte année » « La mer Tyrrhenne etc) (cf reprint Nice 1981 Annexes p. XI) Benazra trouve des points communs entre ce quatrain et le 59e de la Iie Centurie, ce qui viendrait confirmer que les quatrains des almanachs ont pu servir de modèle pour ceux des Centuries. Mais Benazra se contente de soupçonner Chavigny d’avoir fabriqué le quatrain de l’almanach et non l’inverse !

 

 

 

On note aussi que l’année 1556 n’a pas de quatrain, ce qui expliquerait que les éditions antidatées sont de 1555 et 1557.(cf Benazra, RCN p. 6 lequel n’avait pas alors accès au manuscrit du Recueil des Présages Prosaiques pour l’étude des quatrains. Force est de constater que Chavigny ne commente aucun quatrain de l’année 1556 et pour cause

On trouvera l’intégralité de notre texte sur Nostradamus de 1988 lors d’une prochaine numérisation de la dite «I ntroduction Bibliographique. »

 

 

Entre 1988 et 1999, date de notre soutenance du Texte prophétique en France (Presses Universitaires du Septentrion)

, signalons deux parutions  en 1991 et 1997 sur Nostradamus, outre en 1990 le publication du Répertoire Chronologique Nostradamique de Robert Benazra.

1991Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561) », dans Bulletin de l’Association d’études sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, année 1991, volume 33, numéro 33, pp. 43-72.

1997 Les prophéties et la Ligue . Journées Verdun Saulnier

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