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La création de nouveaux phonémes par la combinatoire des anciens sons. par Jacques Halbronn

Posté par nofim le 23 septembre 2021

 

Jacques  Halbronn

 

La  création de nouveaux phonémes par la combinatoire des  anciens sons.

 

Les dernières lettres de l’alphabet témoignent d’une tentative de création de nouvelles sonorités : w, x, y, z. On  passait ainsi de l’ancien ordre à 22 lettres à un nouvel ordre à 26 lettres, ce qui n’est pas sans évoquer la dualité Ancien et Nouveau Testaments.

En effet, la lettre X  ne combine-t-elle pas le k et le s et la lettre Z, en allemand, le t  et le s ?. On retrouve un tel processus en hébreu avec le « tsadé », la dernières des 18 premières lettres avec valeur  90, qui est suivie des 4 dernières lettres, Qoph, Resh, Shin, Thav (cf le Livre de la Création/ Sefer Yetsira et sa division en trois groupes de lettres, 3 mères, 12 simples et  7 doubles  (cf notre étude in Clefs pour l’Astrologie, Ed Seghers 1976). Ce tsadé ressemble fortement au nom de la lettre z , à savoir le « zéde ».

Mais on peut aussi penser à une combinatoire de voyelles, avec le « double v » ou « double  u » (en anglais) ou avec le Y (i grec), correspondant, en allemand, à un son intermédiaire entre le u et le i comme dans « psyché ».

Cela dit,  on ne saurait s’en tenir là. Le français notamment aura produit de nouvelles sonorités « vocaliques » avec le  ‘an », le « in », le « on ». qui restent assez inaccessibles aux étrangers.

Il nous faut également évoquer  l’usage du « sheva » de l’hébreu qui permet de connecter des consonnes entre elles comme dans Maftéah, la clef. Le français aura considérablement usé de ce procédé à l’oral sans que celui ci laisse de traces à l’écrit hormis dans le cas de l’apostrophe. J’aime  Jt’aime au lieu de Je aime, Je te aime.  Là encore, cela peut concerter le locuteur étranger tant pour les prononcer que pour les capter. Mais il ne faudrait pas non plus oublier l’art de la liaison qui relie un mot au mot qui le suit si le second mot commence par une  voyelle, la liaison rendant difficile la séparation des mots entre eux. Les enfants  donne lezenfants.

Une des combinatoires les plus courants dans le français oral est la forme « sk » qui est l’inverse du « ks » propre à la lettre x déjà nommée. Mais cette forme « sk » aussi courante soit -elle ne fait l’objet d’aucune formalisation, d’aucune description. On la retrouve dans le « est-ce que » si couramment usité. Je dis skejveux. On connait la chanson  « Si tu t’imagines » : Si tu crois petite qu’ça van qu’ça va durer toujours »  (Gréco, Mouloudji) ou cette chanson d’Aznavour ; « C’est drôle, c’que t’es drôle à regarder »  Ce chansons étaient truffées de telles combinatoires consonantiques, d’un bout à l’autre.

Cela confères à la langue française un rythme, une musicalité  qui lui sont propres, des  raccourcis que l’anglais a parfois imité avec son « I don’t », « I can’t » tant au niveau des sons vocaliques que consononantiques alors que la régle la plus courant le plus souvent observées dans la plupart des langues est celle de l’alternance consonne-voyelle, comme on peut l’observer avec les « pieds » du genre poétique.

On notera que le français méridional pratique bien moins  un tel art, probablement sous l’influence des parlers locaux, des patois, ce qui donne une langue plus lourde mais aussi plus accessible, exigeant moins d’efforts d’expression et de compréhension. En ce sens, au sein de la  francophonie, l’on peut observer que seule une partie des locuteurs se prête à un tel exercice, ce qui pourrait expliquer le passage à l’anglais qui échappe à de telles contraintes.Or, la plupart des francophones, s’ils pratiquent ce que nous venons de décrire n’en sont guère conscients  et ne l’enseignent point, considérant bien à tort qu’il s’agit d’un français dégradé alors qu’il s’agit tout au contraire du nec plus ultra de cette langue.

Nous aurions bien du mal à dater de telles évolutions dans le temps. Est ce que l’hébreu, à un certain stade, a pu exercer une certaine influence sur le français  avec son « sheva » et son « tsadé » ? Est ce que ces 4 lettres finales de notre alphabet reflétent une pratique orale que l’on aura tenté de formaliser ? Est- ce le fait d’une mode de la Cour qui se sera répandue peu à peu à l’ensemble de la population ou bien est ce une pratique venue d’en bas ? On est là au cœur de la dialectique de l’oral et de l’écrit et l’on notera que dans certains cas l’écrit s’aligne sur l’oral comme dans l’usage de l’apostrophe mais aussi de l’accent comme pour le passé composé où chanté s’écrivait initialement chanted, ce qui esr resté en anglais du fait de l’emprunt.(cf le célébre wanted)/ L’emprunt permet ici  de capter des évolutions . Il est clair que le nom des lettres de l’alphabet n’épuise nullement leurs possibilités de prononciation d’autant que le français renonce à prononcer les consonnes finales sauf en cas de liaison.(cf supra) En quelque sorte, il existe  une façon idéale de parler le français qui s’apparente à une sorte de yoga et qui doit s’acquérir très jeune. On peut penser que c’est cette musique du français qui aura fasciné tant de langues mais celles-ci n’auront pas réussi à en saisir les clefs et se seront contenté de lui emprunter son lexique écrit, passant le plus souvent à côté de sa dimension orale. C’est ainsi  que dans le cas de l’anglais, à de rares exceptions près, l’empreinte orale du français n’aura guère été adoptée ni respectée. Paradoxalement,  la chanson française aura cédé le pas à la chanson anglo-saxonne, et particulièrement en France. Peut-on espérer un réveil de ce génie oral,  propre au français et qui transcende l’écrit ?.

 

 

 

 

 

 

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