Jacques Halbronn Le paradoxe du français face à son lexique.
Posté par nofim le 30 avril 2022
Jacques Halbronn Le paradoxe du français face à son lexique.
L’étude de la langue française nous a fait prendre conscience d’un paradoxe, à savoir que les mots français auront durablement fasciné, mille ans durant, une langue initialement germanique que l’on appelle l’anglais, au point que dans la plupart des cas, l’orthographe (ancienne) du français s’y est maintenu, contre vents et marées mais que les francophones eux mêmes -et notamment autour des siéges de la monarchie - font preuve d’une grande liberté quant au traitement phonique d’un tel lexique, en enchainant et connectant les mots entre eux au point qu’il ne soit guère aisé de les séparer, du fait des liaisons, des apostrophes et autres procédés passés dans la tradition orale de la diction de sorte que les Anglophones si friands du français écrit sont déconcertés par le français oral, tout comme d’ailleurs, la prononciation à l’anglaise du français donne à tort l’impression qu’il s’agit d’une langue « étrangère » alors que le plus souvent, il s’agit bien d’un seul et même lexique. Celui qui emprunte tend à sanctuariser son modéle, ce qui n’est pas le cas du « natif » qui aura développé un rapport moins affectif, ce qui est un but à atteindre pour l’un, n’aura pas la même charge pour l’autre. On ajoutera que la morphosémantique du français permet de subtiles variations avec une économie de moyens,ce qui la protégé des emprunts à des langues étrangères, pourvu que la société parvienne à un puissant consensus quant à ses conventions.
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JHB 28. 04 22
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