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jacques Halbronn Réponse à Richard Pellard au sujet des « maitrises planétaires ».

Posté par nofim le 18 juillet 2022

 jacques  Halbronn  Réponse à Richard Pellard  au sujet  des « maitrises planétaires »

 

 

Il ne faut pas jeter le bebé avec l’eau du bain et cela vaut aussi bien pour les anti-astrologues que pour les astrologues dans leur rapport à la « Tradition ». Kepler  avait compris que l’on ne doit pas rejeter en bloc  une doctrinè – cf le titre du texte de Pellard  reproduit en annexe:  »Critique de la doctrine des Maîtrises planétaires ».Article paru dans les n° 4 & 5 du Fil d’ARIANA (octobre 1995 & avril 1996) et dans L’Astrologue (4e trimestre 1996) De même, d’ailleurs, que les astrologues ne sauraient davantage adopter un document dont ils ignorent peut être le bon « mode d’emploi ». Certes, Pellard peut-il s’interroger sur une répartition des planétes entre les 12 signes mais  envisage-t-il  par ailleurs, un autre usage d’un tel dispositif et mieux encore, ne devrait-il pas se demander s’il n’y a pas, pour le moins, une piste à suivre? Pellard  semble ignorer qu’il existe deux catégories d’astres, les prometteurs et les significateurs, les uns étant mobiles, les autre fixes. L’exemple classique est celui du Soleil passant d’un signe à l’autre et cela vaut aussi pour la Lune et l’on parle de « signe lunaire » comme de « signe solaire ». D’ailleurs, ces « luminaires « ne sont pas affublés d’une dénomination mythologique comme les autres astres du systéme solaire, leurs noms varient selon les langues. 

 Face à un tel dispositif, Pellard part du principe qu’il s’agit des affinités entre planétes et signes, ce qui laisse entendre que toutes les planétes sont des « curseurs » à l’instar des luminaires. Certes, il a pour excuse que c’est ainsi que les astrologues actuels voient les choses. Pellard tombe dans le piége ethnologique, comme la plupart des critiques de l’astrologie, à savoir que l’astrologie serait ce que les astrologues en ont fait et que pour connaitre l’astrologie, il suffirait d’observer les pratiques en vigueur, d’où l’importance qu’il accorde à l’usage des transsaturniennes (depuis la fin du XVIIIe siècle) dans la dite doctrine, au vu des publications existantes. Au fond, Pellard a un compte à régler avec les astrologues d’aujourd’hui  et c’est eux qu’il a dans son viseur plus encore qu’une approche plus distanciée de la tradition. 

Quel est donc le bon mode d’emploi des « maitrises planétaires »?Il est clair que si le Soleil  joue le rôle de curseur, il ne saurait avoir son domicile dans quelque signe que ce soit, pas plus en Lion qu’ailleurs car on ne peut pas être à la fois au four et au moulin.  On voit donc que le fait que Pellard ne respecte pas une certaine division du travail entre prometteurs et significateurs, l’entraine à voir de l’absurde partout, puisqu’il est à côté de la plaque et se trompe sur la portée du systéme dont il est censé appréhender le vrai fonctionnement initialement prévu. Il ne s’agit pas ici de décider si le systéme fonctionne mais de commencer simplement par en décrire, comme le souhaitait un Bouché Leclercq (Astrologie Grecque, 1899) le processus Ne mettons pas la charrue devant les boeufs!

Un autre point que Pellard semble avoir manqué est que le systéme ne doit pas nécessairement dépendre d’une division en 12 secteurs et qu’il a du exister auparavant une division comme le montre le « tétramorphe » qui est un zodiaque à 4  facteurs, le Taureau, le Lion, l’Aigle et l’Homme. Ce n’est que par la suite que les astronomes ont cru bon de diviser l’écliptique en 12 constellations pour les besoins de localisation qui étaient les leurs. Se pose d’ailleurs la question qu’élude Pellard: le Zodiaque en 12 est-il l’oeuvre des astronomes ou des astrologues ou des astronomes-astrologues comme Ptolémée? Nous parlons ici de « méta-langage » et cela vaut pour les noms mythologiques associés aux planétes et que Pellard met d’office sur le compte des astrologues, ne comprenant pas que les objectifs des uns ne sont pas ceux des autres. Pellard est prisonnier de ce postulat selon lequel l’astrologie et l’astronomie n’auraient fait qu’un, au départ alors que ce n’est que par la suite qu’un syncrétisme astrologico-astronomique aura sévi encore que de nos jours, les astronomes n’ont de cesse de se démarquer de l’astrologie.   Pellard  appartient à une génération qui considére que chaque planéte du systéme solaire a un rôle à jouer, d’où le RET de l’Ecole conditionnaliste à laquelle il appartient depuis bien longtemps qui est une pratiqu, une politique  de gribouille avec ses prometteurs qui sont autant de significateurs, tout étant à l’avenant, mettant Pluton sur le même pied que le Soleil, chaque astre ayant évidemment sa spécificité selon le dit RET.

On nous objectera que le dispositif  distribue bel et bien les planétes entre les signes mais pour nous, on est en réalité face à une logique binaire: équinoxiale versus solsticiale, ce qui génére une alternance de phases. Mars et Vénu (Bélier -Balance) sont liés à l’axe équinoxial alors que Mercure et Jupiter (Gémeaux-Sagittaire) jouxtent l’axe solsticial (cancer capricorne). Ce sont là 4 significateurs qui sont activés par le passage d’un prometteur (Soleil/ Lune), ni plus ni moins. Quand les prometteurs passent sur l’axe équinoxial, ils traversent une tonalité Mars- Vénus  et quand ils passent sur l’axe solsticiale, on a une tonalité Mercure Jupiter. Les noms des 4 dieux ne renvoient pas nécessairement à des planétes et ce n’est que par la suite que les astronomes les auront autilisés pour désigner certains astres. La lecture de Manilius, un siècle avant Ptolémée, nous montre d’ailleurs que l’on attribuait à tel secteur des noms de dieux autres que ceux associés aux planétes et ce n’est que depuis le XVIIIe siècle, d’ailleurs, que ces autres dieux trouvèrent leur place dans le Ciel astronomique, selon d’ailleurs la fantaisie non pas des astrologues mais des astronomes.

Quand Pellard  ironise par rapport à l’analogie, cela signifie notamment qu’il ne puisse concevoir  le passage du propre au figuré. Pour lui, le printemps, c’est…le printemps. Seul le Soleil  donnerait sens à ce terme qui ne saurait valoir pour une planéte dont le cycle est d’une toute autre durée. Or, selon nous, si les significateurs sont associés à une certaine saison ou en tout cas à un axe équinoxial ou solsticial,c’est en effet par analogie. Mais il n’y a pas là de lien de causalité entre émetteur et récepteur mais ce que l’on appelle l’arbitraire du signe comme lorsque l’on met en place des feux de signalisation, le vert, l’orange, le rouge. Or, pour Pellard, l’astrologie reléve du domaine de la Nature, en seriat une émanation alors que pour nous, elle est une « surnature » , laquelle  instrumente la Nature en la transcendant, c’est le récepteur qui détermine le rôle de l’émetteur. (cf La pensée astrologique,  In Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin, 1986) En résumé, Pellard aura à tort assimilé les astrologues aux astronomes alors que la réunion de ces deux mouvances est relativement tardive, tout comme  il aura confondu significateurs et  prometteurs. Mais pour nous le seul prometteur véritablement utile  est Saturne, dont le cycle de 28 ans est en analogie avec celui de 28 jours de la Lune. Là encore, on n’est pas dans le registre de la nature mais dans celui de l’Art et de la technique, de l’Architecture mais cela suppose que l’on accepte l’idée d »‘intelligent desgn », de dessein intelligent et  pour nous le systéme solaire est le résultat d’un plan, d’une construction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexe

jacques  Halbronn  Réponse à Richard Pellard  au sujet  des

Critique de la doctrine des Maîtrises planétaires

Avec la doctrine Élémentaire (attribution des quatre Éléments aux grands trigones zodiacaux et aux Planètes), celle des Maîtrises planétaires (Domicile, Exaltation, Chute, Exil) constitue l’un des fondements essentiels de ce qu’il est convenu d’appeler, en cette fin de XXe siècle, l’astrologie « traditionnelle », qu’il serait d’ailleurs plus juste de qualifier de « symboliste ».

Les trônes des vieux astres

L’idée que chaque Signe du zodiaque est « naturellement » associé à un astre qui le gouverne est pour la plupart des astrologues une telle évidence que pratiquement aucun d’entre eux ne songe même à en préciser ou en rappeler les fondements. Ainsi, quelles que soient les différences d’approche qui les caractérisent et les philosophies parfois antagonistes qui les sous-tendent, la quasi-totalité des écoles d’astrologie est-elle d’accord sur au moins deux dogmes : la nature Élémentaire des Signes et l’intangibilité des Maîtrises planétaires.

Le postulat selon lequel chaque astre du système solaire gouvernerait une portion de zodiaque n’a pourtant rien d’évident. Un astrologue du XXe siècle, à l’esprit critique et rationnel, soucieux de fonder l’astrologie sur de sérieuses bases astronomiques, est en donc en droit de s’interroger sur la nature de la relation astre-Signe en général et sur la pertinence du système des Maîtrises traditionnelles en particulier.

Zodiac_mai_trises_cercle_tableau_-_copie dans ASTROLOGIE

C’est ce que cet article se propose de faire. Dans un premier temps, il m’a paru nécessaire d’effectuer un retour dans le passé, afin de retrouver les sources de la théorie des Maîtrises ; dans un deuxième temps, d’exposer les arguments astronomiques qui plaident contre la réalité des Maîtrises ; et dans un troisième temps, de démontrer à quel point l’utilisation de ce système peut être pernicieux, tant dans la théorie que dans la pratique astrologique.

« On » et « les Anciens »

Pour illustrer notre propos, citons les écrits de trois auteurs du XXe siècle, qui représentent assez bien quelques-unes des principales tendances de l’astrologie symboliste. Selon A. Barbault« les anciens n’ont pas manqué d’établir des relations précises entre ces deux valeurs accouplées (Signe et Astre). Leurs premières constatations les ont amenés à placer chaque Signe sous la tutelle d’une planète ». Pour Hadès, « on dit que la planète se trouve « en domicile » dans son signe ». Pour Dane Rudhyar enfin, « Il est dit de chaque planète qu’elle « gouverne » un, voire deux Signes, et qu’elle est « exaltée » dans un autre ».

« On » (pronom tout à fait indéfini) a bon dos, et la référence aux anciens, avec ou sans majuscules et tout le respect que nous devons à ceux d’entre eux qui le méritent, ne suffit certainement pas à justifier le dogme des Maîtrises. À moins bien entendu de postuler que l’antériorité d’une théorie quelconque est un critère absolu de validité. On sait que l’histoire des connaissances, dans de très nombreux domaines, nous a largement démontré le contraire. Astrologues de la fin du deuxième millénaire, nous sommes tributaires de l’héritage que nous ont légués les anciens. À nous de le faire fructifier… mais ce serait un bien mauvais service à rendre à l’astrologie que de reproduire et laisser perdurer les erreurs de nos ancêtres.

Aux sources des maîtrises

D’après les documents historiques dont nous disposons, c’est lors de la rencontre de l’astrologie babylonienne avec la civilisation grecque que la doctrine des Maîtrises planétaires, telle que nous la connaissons aujourd’hui, s’est systématisée.

Deux grandes traditions ont nourri l’astrologie grecque : la chaldéenne, plus « physique » et l’égyptienne, plus métaphysique. Il semble que ce soient les astrologues chaldéens qui, les premiers, ont commencé à attribuer des domiciles aux planètes.

Rappelons que, lors de la constitution de l’astrologie babylonienne, le phénomène de précession des équinoxes était encore inconnu ; aussi les Chaldéens, et à leur suite les Égyptiens, avaient-ils attribué aux constellations qui se trouvaient en arrière-plan de la bande écliptique les qualités des Signes. Pour les Grecs donc, comme le note Bouché-Leclercq, « c’était une question philosophique à débattre que de savoir si, dans la collaboration des Signes et des planètes, l’harmonie venait de ce que les planètes répartissent l’influence des étoiles, ou au contraire, de ce que les étoiles participent de la nature des planètes et s’accommodent à leur tempérament. Les astrologues avaient tranché la question de pratique en faveur des planètes ».

Pourquoi ce choix ? Probablement parce que les plus perspicaces d’entre eux avaient remarqué que les influences planétaires étaient plus fortes et plus significatives que les zodiacales (confondues avec les stellaires avant la découverte de la précession des équinoxes), ce que des siècles d’observation ont largement confirmé depuis. De la primauté des astres sur les Signes, ils ont ensuite inféré qu’existait entre astre et Signe une relation d’ordre hiérarchique : ainsi, d’une manière générale, les astres « commandaient » aux Signes.

Le Soleil maître du Cancer ?

La pensée analogique, qui à cette époque dominait quasiment sans partage, a alors pris le relais. On peut imaginer les raisonnements de nos lointains ancêtres chaldéens : le Soleil est l’astre le plus important et le plus chaud ; or c’est au moment du solstice d’été qu’il est le plus haut dans le ciel et que commencent les époques de plus grande chaleur sous les latitudes mésopotamo-égyptiennes. Le Soleil ne gouvernerait-il pas la période aux plus longues durées d’ensoleillement et la saison la plus chaude de l’année ? Quant à Saturne, c’est l’astre le plus éloigné du Soleil, donc le plus éloigné de sa chaleur, donc le plus froid… Le solstice d’hiver ne serait-il pas son domaine, et surtout la saison hivernale, au cours de laquelle il fait le plus froid ?

Dans cette optique, il pouvait sembler logique de penser que le Signe le plus en affinité avec le Soleil était le Cancer. Un certain Nigidius Figulus, hermétisant égyptien disciple d’Hermès Trismégiste, avait d’ailleurs fait du Soleil le gouverneur du Cancer, situant le domicile de la Lune dans le Lion ! C’est vous dire si le système des maîtrises n’est pas sorti tout construit de la cuisse de Jupiter…

Ceci dit, pourquoi la domiciliation du Soleil dans le Lion ? Peut-être faut-il en chercher l’origine dans l’astrologie égyptienne. Essentiellement zodiacale, elle accordait la plus grande importance aux étoiles fixes, tout en vouant un véritable culte au Soleil (Ra). Or il se trouve que de nombreux papyrus mentionnent qu’à l’époque où se constituait la « religion zodiacale » égyptienne, le lever héliaque de Sirius (Sothis), étoile à laquelle les Égyptiens accordaient une importante influence, se produisait dans la direction de la constellation du Lion. En attribuant au Soleil un domicile en Lion, les Égyptiens faisaient d’une pierre deux coups, rendant hommage à la fois à Sothis et à Ra. Ceci explique peut-être cela, et cela d’autant plus que c’est au cœur de l’été, dont les torrides chaleurs étaient analogues à celle de l’astre du jour, que les inondations du Nil battaient leur plein, amenant avec elles richesse et fertilité…

Mais, en ce qui concerne la distribution des autres Maîtrises planétaires, il semble bien qu’il faille quitter l’école égyptienne pour les comprendre. Les Égyptiens, plus métaphysiciens que physiciens, à rebours des Chaldéens et plus tard des Grecs, se souciaient peu des planètes concrètes, leur préférant, en exceptant le Soleil et la Lune, leurs dieux imaginaires. Les papyrus datés de 90 à 190 après J.-C. faisant état du système des Maîtrises planétaires montrent clairement une influence pythagoricienne, et donc grecque.

En ces temps reculés, les Grecs n’avaient pas encore greffé leur théorie des quatre Éléments sur l’astrologie babylonienne. Nos confrères astrologues, qui pratiquaient alors une astrologie d’origine largement météorologique, pouvaient alors pratiquement observer que juste après le solstice d’été, pendant que le Soleil traversait le Cancer, le temps était chaud et sec. Ce n’est que beaucoup plus tard, à l’époque hellène, qu’il est devenu, par décret Élémentalo-abstrait, un Signe d’Eau froid et humide.

Le Thème du Monde

Zodiac_The_me_du_Monde_-_copieAdmettons donc que les Égyptiens aient la paternité de la domiciliation du Soleil en Lion par l’intermédiaire du lever héliaque de Sirius. Pourquoi la Lune serait-elle alors domiciliée en Cancer ? Aucune raison naturelle ne légitime a priori cette attribution : la Lune, astre des nuits froides, antithèse du chaud Soleil, n’a apparemment rien à faire dans ce Signe équinoxial où les nuits sont les plus courtes et les jours les plus longs. La tradition pythagoricienne vient alors à notre secours, qui donnait aux planètes l’ordre suivant : Lune, Soleil, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne. En conservant au Soleil sa maîtrise du Lion, en adoptant l’ordre pythagoricien et en respectant le sens des Signes, on aboutit inévitablement aux maîtrises suivantes :

C’est ce qu’une tradition gnostique, prétendument égyptienne et en fait issue de spéculations hellénistiques, a appelé le Thème du monde. D’après cette tradition, ce thème décrirait les positions qu’occupaient les planètes dans le zodiaque à la naissance de l’univers, chacune étant idéalement en domicile, la Lune en Cancer à l’AS et le MC en Bélier au moment du big-bang ou de ce qui en tenait lieu à l’époque…

On pense ce qu’on veut de telles divagations mais, grâce à ce système, les sept astres errants, SDF antiques de la sphère des fixes, avaient enfin un domicile fixe. Ouf ! Mais que faire des cinq autres Signes ? Pourquoi n’auraient-ils pas droit, eux aussi, à des Maîtrises planétaires ? Nos confrères astrologues finirent par trouver une solution simple et élégante.

Le Soleil et la Lune, par un privilège dû à leur condition de luminaires, n’auraient qu’un seul domicile et régneraient chacun sur deux hémisphères : un hémisphère de maîtrises « diurnes » régi par le Soleil (Mercure-Vierge, Vénus-Balance, Mars-Scorpion, Jupiter-Sagittaire et Saturne/Capricorne, la Lune n’ayant pas de domicile diurne puisqu’elle est l’astre des nuits) et un hémisphère de maîtrises nocturnes régi par la Lune (Mercure-Gémeaux, Vénus-Taureau, Mars-Bélier, Jupiter-Poissons et Saturne-Verseau, le Soleil n’ayant pas de domicile nocturne puisqu’il est l’astre du jour).

Le sexe à domicile est-il logique ?

Tout est alors pour le mieux dans le meilleur des mondes : avec sept astres, on est arrivé à distribuer douze Maîtrises harmonieusement réparties. Certes, le système manque totalement de logique symbolico-naturelle. S’il en avait une, le Soleil, astre du jour, gouvernerait analogiquement les Signes environnant le solstice d’été (Gémeaux-Cancer), période la plus ensoleillée de l’année, et la Lune, astre des nuits, pourrait par exemple être en domicile dans les Signes avoisinant le solstice d’hiver (Sagittaire-Capricorne), époque des plus longues nuits.

Mais foin de logique externe ! La majorité de nos ancêtres astrologues semblait se satisfaire de la logique interne de ce système de Maîtrises planétaires… même si cette logique interne était plus que douteuse : en effet, les planètes étaient censées avoir un sexe. Lune et Vénus étaient réputées féminines, Soleil, Mars, Jupiter et Saturne masculins et Mercure androgyne. Ces derniers étaient-ils « dévirilisés » lorsqu’ils étaient sous la coupe des Signes nocturnes de l’hémisphère des Maîtrises lunaires ? Et vice-versa : Lune et Vénus devenaient-elles plus masculines dans leurs domiciles diurnes en Cancer et Balance ? Nos lointains confrères ne semblent pas s’être posé la question.

Tradi_Domiciles_plane_taires_Ptole_me_eToujours du point de vue de l’étrange logique interne de ce système, le problème fut résolu, puisque les Signes aussi avaient un sexe : la Lune féminine ne pouvait gouverner qu’un Signe féminin comme le Cancer et le Soleil, Masculin, qu’un Signe masculin comme le Lion. Très bien, mais alors pourquoi Vénus, planète féminine, a-t-elle son domicile diurne dans le Signe masculin de la Balance, et Mars, masculin, dans le Signe féminin du Scorpion ? Ptolémée, pas plus qu’aucun autre, n’a cru bon de nous expliquer le pourquoi du comment d’aussi grossiers illogismes.

Mars en Bélier dans son domicile nocturne situé dans un hémisphère gouverné par un astre féminin, la Lune, est-il plus ou moins « masculin » que Mars en Scorpion, masculin dans un Signe féminin mais dans un hémisphère gouverné par le Soleil masculin ? Rassurez-vous, les astrologues grecs avaient réponse à tout, et si vous leur demandiez lequel de ses deux domiciles préférait la planète qui en avait deux, il vous répondaient : celui qui correspond à son sexe… ce qui contredit formellement la primauté des domiciles diurnes sur les nocturnes.

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Quand la Lune gouverne le jour et le Soleil la nuit

Un tel système est parfaitement aberrant. Et ce n’est pas tout. L’hémisphère diurne et masculin (Solaire) et le nocturne et féminin (Lunaire) sont séparés par un diamètre qui passe entre, d’un côté Cancer et Lion, de l’autre Capricorne et Verseau. La logique demanderait que les Signes appartenant à l’hémisphère des domiciles nocturnes (du Verseau au Cancer compris) aient des durées de nuit supérieures à celle des jours, et vice-versa pour domiciles diurnes (du Lion au Capricorne compris). Or, c’est exactement le contraire qui se produit ; pire encore, l’hémisphère des domiciles diurnes contient les deux Signes aux durées nocturnes les plus longues (Sagittaire-Capricorne), et l’hémisphère nocturne les deux Signes aux durées diurnes maximales (Gémeaux-Cancer).

Et tant pis si la Lune, astre de la nuit selon la légende, est aussi l’astre du jour lors des nouvelles Lunes, lorsqu’elle accomplit toute sa trajectoire au-dessus de l’horizon en compagnie du Soleil. Il y a là de quoi, non seulement y perdre son latin, mais aussi rejeter l’astrologie grecque et son système de maîtrises planétaires…

Des exaltations pas très exaltantes…

Le système des domiciliations planétaires est, vous le voyez, passablement absurde. Que dire alors de celui des exaltations ? Dans l’esprit des astrologues grecs, l’exaltation (ou altitude) était le Signe où la planète acquiert ou commence à acquérir son maximum de puissance. Cette définition est totalement floue et équivoque, et mélange plusieurs phénomènes astronomiques : tantôt il s’agit des déclinaisons australes et boréales des planètes (l’astre est alors exalté lorsqu’il commence à s’élever en altitude dans le ciel. Ex : le Soleil est « exalté » en Bélier parce que ses déclinaisons Nord augmentent et qu’il est donc de plus en plus haut dans le ciel), tantôt il s’agit des apogées et périgées des astres (un astre au point de sa course sur l’écliptique le plus éloigné de la Terre étant censé être exalté).

C’est n’importe quoi. Et si vous vous demandez pourquoi Saturne est exalté en Balance, ne cherchez aucune raison astronomique : c’est tout simplement parce que, son domicile nocturne (Verseau) étant opposé au domicile du Soleil (Lion), il est nécessairement (?!) exalté dans le Signe diamétralement opposé au Signe d’exaltation du Soleil, ce dernier se trouvant en « dépression » (c’est l’expression désignant la chute) dans la Balance, CQFD ! Dans la même veine et en suivant la même logique délirante, étant donné que la Lune est exaltée en Taureau, Saturne (dont le domicile en Capricorne est opposé à celui de la Lune en Cancer) devrait être exalté en Scorpion… mais Ptolémée, ni aucun autre astrologue de l’époque hellénistique n’en souffle mot.

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L’analogie contre la logique ?

Tous ces illogismes, ces absurdités, sont dans une large mesure le produit d’un analogisme débridé. Mais qu’est-ce que l’analogie, dont la plupart des astrologues pensent qu’elle est une voie royale pour accéder aux mystères de la relation entre l’Homme et le Ciel ? Donnons la parole à un astrologue, Henri Gouchon : ’Deux phénomènes sont, par définition, en analogie lorsqu’on retrouve dans le second des caractères déjà rencontrés dans le premier… la question préjudicielle restant de savoir si, du premier au second des éléments considérés, l’analogie joue en vertu d’un simple parallélisme, d’une corrélation ou d’un rapport de cause à effet ».

La pensée analogique est donc une pensée qui cherche et établit des relations de ressemblance ou de correspondance entre différents êtres, objets ou situations, sans se soucier de savoir si ces relations relèvent de causes physiques objectives. C’est une pensée magique, animiste, purement symboliste, commune au primitif et à l’enfant. Faut-il en faire le procès, au prétexte que nos lointains ancêtres astrologues en ont usé et abusé, entre autre dans leur théorie des maîtrises planétaires ? Il est évident que non. Ce serait aussi stupide que de reprocher à un enfant de n’être pas un adulte logique et rationnel.

La pensée analogique est le savoir de l’enfance en même temps que l’enfance de tout savoir, y compris le savoir astrologique. Elle représente également « toute démarche initiale d’un esprit, fut-il adulte, placé devant un problème dont le caractère insolite ou complexe le renvoie à l’usage de sa fonction primordiale. Bien intégrée aux autres fonctions psychologiques, la tendance animiste a des vertus créatrices dont on ne saurait priver le genre humain. Par ailleurs, elle correspond à un stade de développement qu’il paraît difficile de supprimer si l’on tient à l’apparition et à l’accomplissement du stade suivant ! » (2).

L’analogisme a permis à nos lointains ancêtres astrologues, dans l’enfance de l’astrologie, de saisir les correspondances entre l’Homme et le Ciel. Ils n’avaient d’ailleurs pas le choix d’un autre mode de pensée. C’est au cœur de ce terreau analogique dont elle s’est nourrie qu’a progressivement émergé la pensée logique, exigeant que les correspondances entre les éléments du réel, quand elles existent, soient fondées sur des causes physiques objectives et mesurables, tel un petit d’homme sortant de l’enfance et s’apercevant que les étoiles de sont pas de poétiques lucioles, mais des masses de gaz en fusion thermonucléaire.

Il n’est donc pas question de rejeter en bloc la pensée analogique, et encore moins d’instruire le procès. Mais il est indispensable de la dépasser et de démêler, dans l’écheveau touffu des correspondances qu’elle a établi, ce qui relève de ressemblances apparentes et souvent illusoires, et ce qui relève de corrélations objectives. Or, il paraît aujourd’hui évident, grâce au progrès de nos connaissances, que la théorie des maîtrises planétaires ressort davantage de la première catégorie que de la seconde…

L’odyssée zodiacale des transsaturniennes

Au cours des siècles qui suivirent la parution du Tetrabible de Ptolémée, ce système absurde s’imposa et fut adopté par des générations d’astrologues. Rares furent ceux qui osèrent le critiquer, voire le rejeter. Seul Kepler, semble-t-il, le fit explicitement dans son Harmonia Mundi. À tel point que lui qui était non seulement fortement marqué par le Capricorne (conjonction Soleil-Mercure-Vénus dans ce Signe, plus Uranus dont il ne pouvait connaître l’existence à son époque), mais aussi un savant rigoureux, refusa dans son autoportrait astrologique de se définir comme saturnien, au prétexte, fallacieux selon lui, que Saturne serait le maître du Capricorne. Et d’ailleurs, Saturne n’est pas angulaire dans son thème. C’est dire !

Zodiac_color_trad_ne_o-2En 1781, on découvre l’existence d’une première transsaturnienne : Uranus. Aussitôt, c’est la panique chez les astrologues : le bel édifice multicentenaire des maîtrises planétaires vient de subir une première lézarde. Il faut derechef lui trouver un domicile ! Explicitement ou implicitement, la logique des « domiciles diurnes » a prévalu : en suivant le sens des Signes et à la suite de Saturne en Capricorne, Uranus se retrouve promu maître du Verseau, signe d’Air (car depuis les débuts du premier millénaire après J.-C., le zodiaque élémental s’est mis à régner sans partage… alors que Ptolémée n’y faisait pas allusion !). Bizarre, pour un astre-mythe assimilé à Prométhée, qui vola le feu (Feu) des dieux. L’Air serait-il ennemi du Feu ? Grave question… Quant à Saturne, qui occupait auparavant le trône, il doit se contenter désormais d’une fonction de vice-roi… et la belle logique interne « traditionnelle » qui présidait aux domiciles a bel et bien volé en éclats.

Moins d’un siècle plus tard, en 1846, Neptune est découvert à son tour. Re-panique, mais un peu moindre : en suivant toujours la logique des domiciles diurnes et le sens des Signes, on lui attribue un domicile en Poissons. Ça tombe bien, le dieu des mers dans un Signe d’Eau, et qui plus est nommé Poissons ! C’est la liesse chez les astrologues symbolistes, et Kepler se retourne dans sa tombe. Les deux figures ci-dessus représentent les Maîtrises planétaires sur les Signes, les Éléments étant représentés par des couleurs : rouge pour le Feu, brun pour la Terre, bleu pour l’Air et vert pour l’Eau. La figure de gauche représente les Maîtrises « traditionnelles », celles d’avant la découverte des transsaturniennes, et celle de droite les néo-Maîtrises.

Quand Pluton dissout la Tradition…

Quatre-vingt quatre ans passent, et Pluton est aperçu au bout de la lunette d’un télescope en 1930. La même logique, issue rappelons-le de la tradition astrologique grecque, qui a présidé aux attributions domiciliaires d’Uranus et Neptune voudrait qu’on fasse de Pluton le maître du Bélier. Ce ne sera pas pourtant pas le cas. Quelques rares astrologues lui attribuent certes le Bélier, mais d’autres en pincent pour le Sagittaire (Volguine) ou les Poissons (Vouga).

Finalement, c’est le Scorpion qui gagne au finish, et le système traditionnel des maîtrises est désormais bel et bien pulvérisé : avec Pluton maître du Scorpion, il n’a plus, ni logique interne, ni logique externe. Les astrologues qui croient à la maîtrise de Pluton sur le Scorpion sont en totale rupture avec la Tradition… alors même que, paradoxalement, c’est parmi eux que l’on trouve les plus ardents défenseurs du patrimoine astrologique grec ! Pour plaider leur cause, ils mettent en avant les ressemblances entre les caractéristiques astro-psychologiques plutoniennes et celles du huitième Signe, et la dissemblance évidente entre le sombre et étrange Pluton et le Bélier franc et clair.

On sait pourtant à quel point les Anciens tenaient à la logique (?) interne de leurs maîtrises planétaires. Pour la légitimer, ils n’ont en aucun cas procédé à une évaluation systématique des « ressemblances » ou « dissemblances » astro-psychologiques entre astres et Signes. Une fois postulé, a partir d’une prétendue « raison naturelle » soutenue par une démarche tautologique que les deux luminaires étaient domiciliés en Cancer et Lion, et que la répartition des domiciles devait suivre impérativement l’ordre planétaire pythagoricien, c’est avec un froid et abstrait esprit de système, exempt de toute considération astro-psychologique, qu’ils ont distribué les maîtrises. Et ce n’est qu’une fois cette opération accomplie qu’ils ont commencé à s’intéresser aux analogies entre les domiciles et leurs maîtres : une attitude qui est très exactement l’inverse de ceux qui plaident en faveur des similitudes astro-psy entre Pluton et le Scorpion.

Le zodiaque est-il d’essence solaire ?

Quels sont les phénomènes objectifs qui peuvent rationnellement fonder la relation astre-signe ? Par-delà les symboles et les analogies dont l’homme habille et parfois travestit le réel, c’est sans doute vers les réalités astronomiques qu’il faut se tourner pour trouver des éléments de réponse.

Dans le passé, tous les astrologues sérieux (Ptolémée, Kepler, Cardan pour ne citer qu’eux) étaient en même temps astronomes : même lorsqu’ils se trompaient, ils savaient en général de quoi ils parlaient. De nos jours, trop nombreux sont les astrologues qui ignorent tout ou presque du réel astronomique, lequel fonde pourtant le réel astrologique. Le zodiaque et les planètes sont ainsi devenus de pures abstractions langagières avec lesquelles on peut jongler intellectuellement, comme s’ils n’avaient pas de réalité en soi.

À l’époque de la naissance de l’astrologie hellénistique, il faut bien reconnaître que, comme aujourd’hui, les astrologues-fumistes, ignares des choses de l’astronomie, étaient déjà légion. Ainsi est-il d’usage d’imaginer le zodiaque comme une espèce de ruban circulaire mythique, large d’environ 17° et de rayon indéfini, qui tournerait autour de la Terre et sur lequel circuleraient de non moins mythiques astres du système solaire et toutes sortes de points fictifs (Lune noire, planètes imaginaires, Parts diverses, etc). Ce ruban serait subdivisé en douze parties égales et aurait une « essence solaire ». Chacun de ces douze secteurs zodiacaux aurait une qualité Élémentaire (Feu-Terre-Air-Eau) et serait gouverné par un ou deux astres.

Le point de vue astronomique.

La réalité astronomique est toute différente.

En fait, astronomiquement, le zodiaque n’a pas d’autre réalité que géocentrique : il est l’inclinaison de la Terre sur son orbite. Il est donc d’essence terrestre, et non solaire.

Si l’axe de la Terre n’était pas incliné sur son orbite, la rotation solaire apparente s’effectuerait dans le plan équatorial et il n’y aurait donc pas d’intersection entre plan écliptique et plan équatorial, pas de déclinaisons boréales ou australes, ni solstices ni équinoxes et par conséquent pas de variation des durées diurnes et nocturnes, et en définitive pas de zodiaque.

Le zodiaque photopériodique pour une latitude nord moyenne de +45°

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Les Signes du zodiaque ne tirent, au fond, leur réalité objective et leurs significations concrètes que de leurs déclinaisons et du rapport de leurs durées diurnes et nocturnes, leur équilibre, leur caractère croissant ou décroissant. Et ces variations des durées diurne-nocturne (pour le Soleil) et des temps de présence-absence par rapport au plan de l’horizon (pour la Lune et les planètes) sont elles-mêmes induites par les déclinaisons, lesquelles sont dues à l’inclinaison de la Terre sur son orbite…

Le zodiaque n’est donc nullement d’essence solaire. Il s’en suit qu’il n’est pas non plus saisonnier, les saisons terrestres étant déterminées par la croissance et la décroissance annuelle des durées d’ensoleillement. La conception saisonnière, et donc solaire du zodiaque, produit d’ailleurs des résultats absurdes : imaginez un individu ayant le Soleil en Lion, Mars en Balance, la Lune en Capricorne et Jupiter en Taureau. Il est donc né en été, saison « chaude et sèche ». Si l’on s’en tient à la conception solaro-saisonnière du zodiaque, les feuilles mortes devraient commencer à recouvrir Mars en Balance (il est en automne « sec et froid »), la neige devrait tomber sur la Lune en Capricorne (elle est en hiver « froid et humide ») tandis que les marguerites seraient censées s’épanouir dans l’herbe verdoyante du milieu de printemps pour Jupiter en Taureau (il est en printemps « chaud et humide »).

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Le zodiaque des déclinaisons

Que se passe-t-il dans la réalité ? Rien de tout cela. C’est l’été pour toutes les planètes, et il ne neige dans aucun coin du thème natal de notre sujet : tant mieux pour lui, il risquerait un chaud-et-froid ! Plus sérieusement, considérons le cas de la Lune : elle ne se trouve pas « en hiver » et il ne fait pas froid sur les 30° de zodiaque du Capricorne : elle occupe tout simplement une position comprise entre −23° 45 et −20° 16 de déclinaison sud, donc dans le Signe du Capricorne, ce qui lui vaut une durée de présence au-dessus de l’horizon comprise entre 8 h 03 et 8 h 43 pour la latitude de Paris.

Pluton/Scorpion est Balance !

L’écliptique, trajectoire apparente du Soleil autour de la Terre, sert de plan de référence zodiacal : les longitudes zodiacales des planètes, que l’on trouve dans nos éphémérides, sont calculées à partir de la projection de leur position réelle sur le plan écliptique. Il ne faut pourtant pas oublier que les orbites planétaires sont toutes inclinées par rapport au plan écliptique, et que les planètes ne suivent donc pas fidèlement la trajectoire solaire. Cette hauteur, positive ou négative, par rapport au plan écliptique s’appelle la latitude céleste. C’est à cause de ces latitudes célestes que la bande zodiacale a été conventionnellement élargie d’environ 8° 30 de part et d’autre de l’écliptique.

Vous me direz : « Mais qu’est-ce que cela a à voir avec les maîtrises ? ». J’y viens. Prenons le cas de Pluton, dont le domicile est censé être le Scorpion. Son périhélie (distance minimale au Soleil) se situe dans la direction du 21° Scorpion. À son périhélie, Pluton, dont le plan orbital est incliné d’environ 17° sur l’écliptique, a une forte latitude céleste Nord (+ 14°28’), et donc une déclinaison supérieure à celle du Soleil à 21° Scorpion. Pour le vérifier, prenons nos éphémérides à la date du 1/12/1991, date à laquelle la position de Pluton, projetée sur le plan écliptique, est précisément 21° Scorpion, et notons sa déclinaison : elle est de −4° 01 sud.

Cherchons maintenant à quelle date le Soleil a la même déclinaison : c’est le 04/10/1991, et le Soleil se trouve alors à 10° Balance. Pluton à 21° Scorpion a donc les mêmes caractéristiques zodiacales (déclinaison, temps de présence-absence au-dessus de l’horizon) que le Soleil à 10° Balance. Généralisons : lorsque Pluton est dans le premier décan du Scorpion, il a des rythmes Vierge, et dans les deux derniers décans du Scorpion, des rythmes Balance. La logique demanderait alors d’interpréter un Pluton en longitude écliptique fin Scorpion comme un Pluton-Balance. Vous voyez sans doute maintenant où je veux en venir à travers cet exemple : Pluton est actuellement en Scorpion, donc apparemment « en dignité » dans son domicile. Ceux qui croient aux maîtrises planétaires en ont tiré et en tirent encore toutes sortes de conjectures sur le plan individuel et collectif, alors qu’en réalité Pluton se comporte comme un astre en Balance…

Avis à la population friande de Maîtrises : ce n’est qu’à partir du 17/10/2000 que Pluton commencera à avoir de vrais rythmes Scorpion, jusqu’au 15/02/2014. Il passera alors, en longitude écliptique, du 11° Sagittaire au 13° Capricorne.

Le cas de Pluton est extrême : en effet, il est l’astre dont le plan orbital est le plus incliné par rapport à celui de l’écliptique. Mais les plans orbitaux de toutes les planètes étant plus ou moins inclinés sur l’écliptique, on pourrait en déduire, en toute rigueur astronomico-astrologique, que chaque planète a son zodiaque à elle, qu’elle en est la « maîtresse », et qu’elle seule s’y trouve « en domicile ».

Définition rationnelle du rapport astre/Signe

Pour mieux évaluer l’absurdité profonde du système des maîtrises planétaires, prenons l’exemple de Pluton à 21° Cancer le 03/12/1930 et décrivons quelques-uns des aspects de ce phénomène céleste :

▶ 1. La planète Pluton, dont la durée de révolution sidérale est de 247,7 ans et qui se trouve en moyenne à une distance d’environ 4276 000 km de la Terre…
▶ 2. … a une déclinaison de + 21° 58 nord (référentiel géocentrique dû à l’inclinaison de la Terre sur son orbite) et une latitude écliptique de + 0°06, ce qui est une déclinaison Gémeaux…
▶ 3. … et à la latitude de Paris, son arc diurne (temps de présence au-dessus de l’horizon) est de 15 h 20 (référentiel topocentrique, propre à la latitude du lieu d’observation terrestre).

Cette description rationnelle montre que le Signe n’est jamais qu’une fréquence géocentrique de l’astre. Le Signe n’a aucun existence en soi. Si l’on enlève Pluton et ses caractéristiques astronomiques de cette description, il ne reste plus que la déclinaison et l’arc diurne d’un objet céleste inexistant : « Un Signe sans planète est une abstraction astronomique ».

Ce rapport astre-Signe étant rationnellement établi, on peut alors, comme le dit par exemple André Barbault, penser qu’« un jeu d’interférences s’établit où la planète se trouve tonalisée par les valeurs du Signe, en même temps que le signe se trouve en quelque sorte coloré par les tendances de la planète », sachant toutefois que la planète ne va pas changer de nature en changeant de Signe : l’astrologie est planétaire avant d’être zodiacale.

Prenons un nouvel exemple : Mars en Bélier. L’astre est alors « en domicile » dans un de « ses » Signes :

▶ 1. La planète Mars, dont la durée de révolution sidérale est de 1 an 322 jours et qui se trouve à une distance comprise entre 55 et 400 millions de km de la Terre…
▶ 2. … a une déclinaison comprise entre + 0° et + 11° 48 nord s’il n’a pas de latitude écliptique…
▶ 3. … et à la latitude de Paris, son arc diurne est compris entre 12 h et 13 h 48.

Par quel prodige la planète Mars, qui se trouve en moyenne à des centaines de millions de kilomètres de la Terre, serait-elle le « maître » d’une section d’écliptique, le « propriétaire » d’une portion de zodiaque, bref le « gouverneur », dignifié et réjoui, d’une fraction de l’inclinaison de la Terre sur son orbite ? Vous imaginez-vous l’énormité, l’absurdité de cette affirmation ? Pour quelles raisons logiques Mars serait-il « en dignité » lorsque sa déclinaison est de 5° nord (Bélier) et « en débilité » lorsqu’elle est de 15° nord (Taureau) ?

Et que se passe-t-il lorsque Mars, sans latitude céleste, se trouve exactement à 11° 48 de déclinaison nord, c’est à dire exactement à la frontière entre Bélier et Taureau ? Est-il digne ou débile ? Débilodigne ? Dignodébile ? Domicilié ou SDF ? Et si l’AS se trouve exactement à 0° Taureau, c’est à dire à 11° 48 de déclinaison nord, le maître d’AS — lequel concourt, selon l’astrologie à maîtrises, au titre de la dominante —, est-il Mars ou Vénus ? Inutile de préciser que de tels délires réjouissent nos adversaires, les anti-astrologues rationalistes. Ils y puisent d’excellentes et légitimes raisons de penser que l’astrologie ne peut en aucun cas prétendre au statut de science.

Y a-t-il des affinités Astre/Signe ?

Certaines fréquences géocentriques des astres (certains Signes donc) favorisent-elles une mise en valeur de leurs caractéristiques intrinsèques ? Certaines autres fréquences sont-elles à même de les contrarier ? Mars est-il plus à son aise lorsqu’il se trouve à 5° de déclinaison nord (Bélier), avec un temps de présence au-dessus de l’horizon compris, pour la latitude de Paris, entre 12 h 00 et 13 h 48 ?

Si c’est bien le cas, cela signifie que la fonction marsienne a une « préférence » pour les déclinaisons nord croissantes et pour les durée diurnes presque égales mais sensiblement supérieures aux nocturnes, qui lui « correspondent » mieux que d’autres. Pourquoi pas ? Mais alors, comment se fait-il que le même Mars a une affinité, une préférence (un « domicile » dans la terminologie des maîtrises) pour le Scorpion, Signe qui se caractérise par une déclinaison sud croissante de −11° 48 à −20° 16, ce qui induit pour la latitude de Paris un arc diurne compris entre 10 h 12 et 8 h 42, ce qui signifie que les déclinaisons sud croissantes et les durées nocturnes nettement supérieures aux diurnes ont cette fois sa préférence ?

Le seul point commun astronomique entre Bélier et Scorpion est la croissance de leurs déclinaisons, caractéristique qu’ils partagent avec Taureau, Gémeaux, Balance et Sagittaire. Si l’on veut être (astro)logique, Mars devrait donc être en domicile dans tous les Signes de Printemps et d’Automne. Mais Mars a également une « préférence » pour le Capricorne, puisque c’est son Signe d’exaltation. Or un astre en Capricorne sans latitude céleste a une déclinaison sud décroissante comprise entre 23° 45 et 20° 16, ce qui correspond pour la latitude de Paris à un arc diurne compris entre 8 h 03 et 8 h 43… Mars aurait donc également une affinité avec de très courtes durées de présence au-dessus de l’horizon…

Notons au passage un autre effet absurde de la théorie des maîtrises et exaltations lorsqu’on la combine avec celle des aspects : Mars est maître du Bélier et exalté en Capricorne, Signe qui se trouve à 90° du Bélier. Ce qui signifie que lorsque Mars forme son carré décroissant (aspect réputé « maléfique ») à son domicile, il est en pleine exaltation. Ce concept d’« exaltation maléfique » n’a pas été assez creusé par ceux qui défendent les maîtrises planétaires. Par contre, le domicile Solaire (Lion) est à 120° (trigone) de son Signe d’exaltation (Bélier)… Quant à Saturne, maître du Capricorne et du Verseau, il est à la fois au carré et au trigone de son lieu d’exaltation (Balance). Faut-il pour cette raison forger le concept d’« exaltation bénéfico-maléfique » ? Et ou est la logique dans tout ça ?

Les mêmes considérations valent pour les maîtrises et exaltations des autres planètes. Il n’y a strictement aucun logique naturelle dans la distribution des domiciles, et donc pas plus dans celle des chutes et exils. Les prétendues « affinités » n’ont aucun fondement objectif. Il y a donc lieu de douter de leur existence. « Une fonction planétaire s’exprime en tant que telle dans le Signe (rythme géocentrique) où elle se trouve à un moment donné de son cycle. Il ne saurait donc y avoir aucune contradiction dans la relation astre-Signe… Une planète exprime dans n’importe quel Signe les richesses et carences propres à sa nature et à sa fonction. En soi, la présence dans un Signe plutôt que dans un autre ne saurait en aucun cas faire préjuger de ses forces et faiblesses, de ses tendances adaptées ou inadaptées ».

Bélier mous et Cancer bagarreurs

Qu’il y ait une « relation précise » entre astre et Signe est évident. Que cette relation soit d’ordre strictement hiérarchique (vertical), ce qu’implique le concept de « tutelle », ne l’est pas. Il existe pourtant d’autres types de relations possibles, basées sur l’égalité et la coopération (relations horizontales). Certes, A. Barbault, par exemple, ne néglige pas de constater que « la terminologie naïve des Anciens (Trine, Chute) choque l’esprit moderne […] mais rajeunir le vocabulaire, substituer à ces termes magiques des mots savants, moins poétiques, ne change rien à l’affaire ».

L’astro-psychologie d’André Barbault fait donc sienne la théorie de la « tutelle » de chaque astre sur un signe précis, sans la justifier autrement que par la référence, purement historique et culturelle, aux « Anciens ». Ce rapport hiérarchique astre-Signe est d’ailleurs pour lui si évident que, dans son avant-dernier ouvrage paru, dans lequel il remet par ailleurs en question les qualités Élémentaires traditionnelles des Signes, il ne songe pas à le redéfinir ou le préciser. Et c’est sans aucune explication sur les causes objectives de cette relation de « tutelle » qu’il affirme, p. 77, que « le zodiaque des éléments est le zodiaque planétaire » et qu’en conséquence, « chaque Signe est doté de l’élément de la planète rectrice ».

Dans la pratique, l’utilisation systématique des Maîtrises planétaires peut aboutir à de grossiers contresens, à de profondes erreurs d’interprétation. On peut avoir une dominante zodiacale Bélier et n’être pas marsien… et même avoir une fonction marsienne très faible et très dévalorisée. N’avez-vous jamais rencontré des Bélier mous, affligés par une fonction lunaire dominante et dissonante ? De même, une dominante Cancer n’implique pas une dominante planétaire lunaire : avec un Mars angulaire, notre Cancérien n’aura rien d’un rêveur, et vous avez certainement déjà croisé le chemin d’un Cancer réaliste et combatif qui se soucie comme d’une guigne du confort de son home, sweet home lunaire…

En guise de conclusion, un exemple, celui de Raymond Peynet, né le 16/11/1908 à 7 h 50 à Paris, Scorpion ascendant Scorpion de son état. Le créateur et dessinateur des célèbres, tendres, romantiques et mièvres « amoureux » devrait, si l’on en croit la doctrine des maîtrises planétaires, être un sombre, obsédé sexuel et agressif marso-plutonien… cherchez l’erreur !

Peynet_lovers

Citation d’André Barbault tirée de son livre L’Univers astrologique des quatre Éléments :

« Le zodiaque des Éléments est le zodiaque planétaire. Chaque signe est doté de l’Élément de la planète rectrice. Ainsi, le Feu règne dans les signes marsiens du Bélier et du Scorpion, comme dans le signe solaire du Lion ; la Terre dans les signes mercuriens des Gémeaux et de la Vierge, ainsi que dans les signes saturniens du Capricorne et du Verseau ; l’Air dans les signes vénusiens du Taureau et de la Balance, ainsi que dans le signe jupitérien du Sagittaire ; et l’Eau dans le signe lunaire du Cancer et le signe neptunien des Poissons. C’est le planétarisme que nous retrouvons ici, prolongé dans une reconstitution zodiacale, et c’est lui qui doit servir de référence pour nos interprétations de type tempéramental. »

_Barbault_zodiac_tradiLes figures ci-contre représentent, à gauche, les Éléments traditionnels des Signes zodiaque et les Maîtrises planétaires correspondantes, et à droite les nouveaux Éléments affectés aux Signes par Barbault. On remarquera la redoutable logique et la parfaite cohérence d’André Barbault : tous les Signes sauf les Poissons (pourquoi ?) héritent de l’Élément de leur planète « Maîtresse » traditionnelle (avant la découverte des transsaturniennes). Le « Maître » traditionnel du Poissons étant Jupiter, le Poissons aurait dû être un Signe d’Air. Mais André Barbault en a décidé autrement, sans doute parce que cela le gênait qu’il n’y ait qu’un seul Signe d’Eau, le Cancer. Il a donc décidé arbitrairement d’inclure Neptune dans la Tradition et d’exclure Uranus et Pluton… tout en continuant à utiliser les Maîtrises de ces deux Planètes non-traditionnelles sur le Verseau et le Scorpion dans sa pratique. Admirez la rigueur…

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jacques Halbronn Vers un quatrième diptyque d’éditions critiques 1975-2022 (Esotérisme et histoire des religions)

Posté par nofim le 17 juillet 2022

jacques  Halbronn  Vers un quatriéme diptyque d’éditions  critiques  1975-2022. (Esotérisme  et histoire des religions).

 

Nous avons eu l’occasion de publier deux diptyques et nous proposons d’en présenter un troisiéme prochainement. 

 

En 1976-77 paraissaient conjointement  chez  Retz, dans la collection  Bibliotheca Hermetica dirigée par René Alleau, notre édition des « Remarques astrologiques sur le Commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas de Bourdin ou le Fanal de l’astrologie « de Jean-Baptiste Morin (dit de Villefranche XVIIe siècle) et le Livres des Fondements Astrologiques d’Abraham Ibn Ezra, ouvrage appartenant à la période médiévale. Puis en 1993, un autre diptyque dans une collection que nous avions lancée chez Guy Trédaniel avec  L’Astrofogie du Livre de Toth d’Etteilla (XIXe siècle)  et  le Commentaire du Centiloque de Nicolas Bourdin (XVIIe siècle).  En 2002, nous publiames nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, ouvrage appartenant au XVIe siècle  et   Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, autour des Protocoles des Sages de Sion, au 20 ans, après,  aux éditions Ramkat dirigées  par Robert Benazra. : Prophetica Judaica  Aleph  & Beith) Un quatrième diptyque est sur le point de paraitre, à savoir  des  études autour de la critique biblique et de la critique « tétrabiblique » (à savoir la Tétrabible de Ptolémée), s’inscrivant cette fois dans l’Antiquité.

Chacun de ces diptyque  est lié à un parcours universitaire.   Notre Ibn Ezra de 1977 (préfacé par Georges Vajda) fut le résultat d’un travail de maîtrise, à l’INALCO en 1976 qui se poursuivra en 1979 par une thèse de doctorat en Etudes Orientales (EPHE  Ve Section, Paris III Censier), sous la direction  de G. Vajda, publiée en 1985 à Milan, aux éditions Arché, dirigées par L. Toth. Notre  troisiiéme diptyque dérive  de notre thèse d’Etat, dirigée par Jean Céard (1999, Université Paris X Nanterre), Le texte  prophétique en France, formation  et  fortune (diffusion Presses Universitaire du Septentrion)./ Quant à notre deuxiéme diptyque,  il traitait notamment de Ptolémée ( faisant suite aux Remarques Astrologiques) et  à la situation de l’astrologie au XVIIIe siècle, dont nous avions déjà traité dans La Vie astrologique il y a cent ans, Ed Trédaniel, 1992, ouvrage englobant des contributions de Patrick Curry  et Nicholas Campion.

    Le quatriéme diptyque aura été précédé par notre post doctorat   Jean Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique (2007, dir Louis Chatelier, EPHE Ve section)  La partie sur la critique biblique aura bénéficié de notre formation d’hébraïsant et la partie consacrée au Tetrabiblos de Ptolémée, cela avait été précédé notamment de nos travaux consacré à Nicolas Bourdin, traducteur et commentateur de Ptolémée et du Centiloque attribué par Richard Lemay  à ABOU DJAFFAR AHMAD IBN YOUSOUF IBN IBRAHIM (pseudo PTOLOMEE).  La critique « tétrabiblique »  que nous proposons recourt à une méthodologie spécifique qui se veut  à caractère archéologique, c’est à dire introduisant de la diachronie là où les commentateurs se seront contentés d’une approche purement synchronique. Autrement dit,  nous nous sommes efforcé de décortiquer et de déconstruire la somme de Ptolémée en en reconstituant les strates et couches successives.

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  16  07 22

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jacques halbronn L’étranger et le syndrome du passage par l’écrit.

Posté par nofim le 15 juillet 2022

jacques  halbronn  Sociolinguistique   L’étranger au prisme du  syndrome du passage par l’écrit 

 

Dans nos derniers textes et vidéos,  nous avons insisté sur les erreurs de prononciation du français, dues au passage par l’écrit, vu que l’oralité française est marquée par une liberté certaine par rapport à l’écrit. Nous avions notamment signalé à quel point le français « scolaire » était décalé par rapport à la pratique orale du français, notamment, au nord de la Loire.  Par ailleurs, nous avons eu l’occasion de nous intéresser  aux  aléas de la psychologie mimétique des étrangers(cf nos textes  sur hommes et fait.com.) Cela pose le phénoméne de la transmission orale laquelle ne s’opère pas pleinement  au sein d’une famille  étrangère, ce qui tient à un passage canalisé, la plupart du temps, dans le seul rapport à l’écrit. Nous dirons que l’écrit est la voie de garage de l’intégration linguistique pour ce qui est notamment du cas français.

A la différence de l’hébreu qui n’est accessible que par la voie orale, en raison de l’absence de voyelles à l’écrit (sauf dans les livres de prière et dans les  rouleaux  de la Torah (Pentateuque, l’on peut croire, en revanche, que l’oral du français serait accessible par le biais de l’écrit et de fait à l’école, on apprend à « lire »en prenant le verbe dans ses différents sens: comprendre ce qui est écrit et le prononcer, ce qui cependant correspond à deux enjeux distincts.  L’oral  sera donc marqué par une immersion de l’éléve ( de l’enfant)  dans un certain milieu. 

Mais que se passe-t-il quand le milieu (familial) est lui même  formaté par un rapport à l’écrit, comme substitut au rapport à l’oral, ce qui est le cas pour un enfant issu d’un milieu marqué par l’immigration? Dans ce cas, il n’y aura pas d’antidote à la toute puissance de l’écrit. Cela vaut aussi dans des régions de France marquées par d’autres langues que le français, on pense notamment à la pratique méridionale, intimement liée à la forme écrite, du fait des exemples de langues « latines ».(espagnol, italien, occitan etc)   

D’une façon générale, l’étranger qui a rencontré le français par la voie de l’écrit, sera moins perturbé face une pratique du « midi » du français ou par la fréquentation de locuteurs étrangers, eux même, entrés par la dite voie si bien qu’un clivage, un fossé socioculturel  est ainsi mis en exergue selon que la langue parlée par les uns et les autres, comporte ou non  une certaine dose de polysémie et de polyphonie. Le Français de souche s’autorisera assurément une plus grande liberté dans son rapport à l’écrit, du fait même du primat de l’oral, l’écrit n’étant, somme toute, qu’un pis-aller. Nous avons insisté récemment sur le caractère éprouvant du rapport au français tel que nous le décrivons, du fait de l’effort de décryptage exigé de la part de l’auditeur face à la liberté laissée à l’émetteur.   

Selon nous, historiquement, on est passé de l’oral à l’écrit,du proche au lointain, en dépit de la représentation commune liée à l’apprentissage de la lecture qui donne l’impression inverse!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  15 07 22.

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jacques halbronn Linguistique L’anglais emprunte au français par le biais de l’écrit et de la traduction

Posté par nofim le 15 juillet 2022

jacques  halbronn  Linguistique     L’anglais  emprunte au  français par le biais de l’écrit 

 

  Nous avions signalé à quel point les mots  français empruntés par l’anglais respectaient le plus souvent l’orthographe de départ au lieu de l’aligner sur la prononciation  en vigueur dans cette langue(cf nos mémoires de 1987  et 1989  sur la plateforme  SCRIB). Il s’agira ici de tirer tous les enseignements liés à un tel constat quelque peu étonnant. On aurait pu penser que cela aurait  été, plutôt, par le biais de l’oralité et non de l’écrit que s’était manifestée la domination  franco-normande depuis le XIe siècle. (1066) En 1981, nous avions présenté un DEA (Université Lille III) consacré à une traduction anglaise d’un traité français du milieu du XVIe (, « La Traduction anglaise des Jugements astronomiques sur les nativités (1550) d’Auger Ferrier »).   La  voie de la traduction comme support de l’emprunt anglais au français nous semble effectivement marquante si l’on admet que les traducteurs auront volontiers introduit tel  quel, dans la langue anglaise, le lexique qui se présentait, à l’écrit, d’où cette conformité orthographique frappante et pérenne.  

Etudions à présent les indices d’un non accés de l’anglais à l’oralité du français, au regard de la pratique orale de l’anglais au regard de l’emprunt au français. On s’arrêtera sur le  traitement des marqueurs du pluriel dans l’oralité du français avec cette prononciation du « s’ final qu’observe systématiquement l’anglais, sur le modéle espagnol (amigo/amigos, où le pluriel  est « sonorisé »). Si l’anglais avait récupéré un français oral, il n’aurait probablement pas opté pour la prononciation du « s », le plus souvent muette en français..  Un autre indice est la méconnaissance des marqueurs de genre propres au français, comme pour l’adjectif « intelligent » que l’anglais rend sur le mode du féminin  « intelligente », sans comprendre que le « t » final doit rester muet, sauf en cas de « liaison ».

Cela dit,  l’emprunt à  l’oralité française n’est pas tout à fait absente de l’anglais, comme lorsqu’il prononce les forme en « ai »  et pas  seulement pour le lexique français. L’anglais prononcera à la française: day, said, way, May etc, ce qui n’aura pu être acquis et transmis par la voie de l’écrit.  Mais cela vaut aussi pour la forme ‘au » comme le prénom « Paul », assault, « autonomy », daughter,  ou le participe « caught » (de catch).  Bien plus, l’on trouve en anglais le « on » et le ‘an » à la française dans les formations négatives  I don’t, I can’t. mais aussi pour I want/wanted..Mais nous trouvons aussi  le « ou » français prononcé par les Anglais comme en français, à commencer par le  « you »! Un autre cas intéressant  est la façon dont l’anglais  rend  le « u » français quand il est lié au masculin comme  dans « beau » (beauty’ alors qu »au féminin en français on a  « belle », le l se changeant en u, au masculin. Autant d’emprunts qui révelent une certaine  méconnaissance du passage de l’écrit à l’oral en français.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  JHB 15 07 22

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jacques halbronn Zodiaque astrologique versus zodiaque astronomique

Posté par nofim le 14 juillet 2022

jacques halbronn   Zodiaque astrologique versus zodiaque astronomique 

 

Le vrai chercheur doit être capable de resplacer les choses dans le temps (chronéme)  et dans l’espace (choréme).  Face à un dispositif tel que celui des domiciles planétes, tel qu’exposé dans la Tétrabible du jugement des astres de Ptolémée, il importe de dénouer l’écheveau du syncrétisme tel qu’il aura impacté la transmission d’une structure majeure de la pensée astrologique.

  Le nom même de Zodiaque renvoie selon nous à une structure quaternaire, celle du tétramorphe constitué de 4 « êtres vivants » ( Hayoth  de Hayim, la vie, selon la formule  hébraique du Livre d’Ezékiel à savoir le boeuf, le lion, l’aigle et l’homme, en rapport avec les Quatre saisons, les 4 ELéments, les 4 points cardinaux etc. 

Par la suite, l’on sera passé à une division en 12, en reprenant la symbolique des 12 mois de l’année mais ce fut l’oeuvre d’astronomes désireux de baliser la course des planétes autour de la Terre ( géocentrisme), ce qui donna lieu aux constellations dites zodiacales. 

Le dispositif présenté dans la Tétrabible  vise à passer du 4 au 12 en récupérant des éléments de la dite symbolique. Mais précisons que le lion, par exemple, ne fait aucunement partie des  Livres d’Heures qui ont transmis celle-ci à travers les siècles. Pour y parvenir, les auteurs d’un tel dispositif ont ajouté aux 4 dieux de base, Mercure, Vénus, Mars et Jupiter les luminaires, Soleil et Lune, ce qui aboutira à deux « sénaires »(doubles domiciles), pour couvrir  une division non plus en 4 mais en 12. Ces luminaires étaient dotés d’une cyclicité alors que les 4 dieux de base représentaient des secteurs fixes. On avait donc placé au sein d’un même dispositif à la fois les facteurs mobiles, lune Soleil  et les facteurs fixes mercure,  vénus, mars et jupiter et il ne s’agissait nullement de confondre ces deux catégories. D’ailleurs, les luminaires, encore de nos jours, ne sont pas désignés selon la doxa mythologique mais selon chaque langue vernaculaire.  Par la suite, l’on aura  ajouté au systéme  le curseur Saturne, dont les chiffres sont les mêmes que ceux de la Lune, passant  ainsi du sénaire au septénaire.  Au bout du compte,  ces noms de dieux ont été appliqués à des planétes, ce qui aura multiplié le nombre de curseurs, passant trois (soleil lune Saturne) à sept., ne permettant plus au final de distinguer les « prometteurs » (mobiles) des significateurs (fixes) 

Les  4 dieux correspondent aux  axes équinoxiaux et solsticiaux: 

 Mars et Vénus  représentent les équinoxes et la dualité masculin-féminin qui est la clef de l’organisation sociale la plus basique (cf Chapitre I du livre de la Genése)  alors que Mercure et Jupiter correspondent avec l’axe solsticial les superstructures, la langue et la loi. 

En conclusion, il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes et respecter une certaine division du travail.  Au final, comme il ressort de la lecture de l’Astronomicon de Manilius, les noms de dieux ne doivent pas être associés à des astres comme l’ont fait les astronomes mais servir à désigner des périodes, activées successivement par les curseurs qui « pointent » tel ou tel « signe ». Tel est le bon mode d’emploi que nous avons restitué.

 

 

 

 

 

 

JHB  14 07 22

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jacques halbronn Linguistique. L’esprit de la langue française : la liberté et le doute

Posté par nofim le 14 juillet 2022

jacques  halbronn   Linguistique;  L’esprit de la langue française : la liberté et le doute 

 

Dans de précédentes études, nous avons mis l’accent sur la polysémie, comme garant d’une certaine économie de la  langue. Mais le corollaire d’une telle liberté d’acception de tel ou tel mot – du fait de la « cuisine », de l’assaisonnement qui s’opère et en change, en fait évoluer le goût, est l’effort à fournir  demandé de la part du « récepteur » lequel aura la charge de décrypter chaque message afin de déterminer ce qu’ on aura voulu dire, une liberté chez l’émetteur qui entretient  un certain doute chez le récepteur. 

Mais à cela vient s’ajouter la question de la « polyphonie » du français, à savoir que, par dessus le marché, l’émetteur jouit d’une certaine liberté dans la prononciation des mots et dans le traitement syllabiqu et là encore; l’auditeur sera mis à l’épreuve quant à son appréhension du message qui se présente à sa sagacité…On sait que le locuteur français ne se sent pas lié au diktat de l’écrit, qu’il jouit d’une certaine licence/liberté, dans l’enchainement des sons. Cette liberté exige une attention particulière de la part des interlocuteurs, tour à tour, émetteurs et récepteurs. 

D’un point de vue sociologique, nous observerons l’importance des notions de liberté et de doute dans l’imaginaire identitaire de la culture française. Liberté qui est en tête de la devise républicaine  et Doute en rapport avec l’esprit « cartésien » du Discours de la Méthode.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB 14  07 22

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jacques Halbronn Astrologie et respect de l’altérité dans le temps et dans l’espace

Posté par nofim le 14 juillet 2022

jacques  Halbronn   Astrologie et respect de l’altérité dans le temps et dans l’espace 

 

De nos jours, force est de constater que la notion d’altérité est en crise  et  on temps à lui substituer, par paresse intellectuelle, celle de parité  basée sur le mimétisme. Mais cette altérité qui est niée, mal assumée, revient tôt ou tard à la conscience individuelle et collective. On distinguera entre deux niveaux d’altérité, l’horizontale et la verticale, ce qui correspond  respectivement et successivement aux phases solsticiales et équinoxiales, à l’approche  existentielle et à l’essentialisme. Pour l’astrologie, ces deux voies sont vouées à cohabiter sur la base d’un certain contrat social dont elle est le garant. 

En ce qui concerne l’essentialisme, qui correspond aux phases équinoxiales,  l’altérité  implique la reconnaissance d’une dualité structurelle à assumer  alors que l’existentialisme relève du conjoncturel. La conscience de l’altérité verticale  conduit soit à rechercher une complémentarité, soit à la tentative d’anéantissement d’autrui. Pour l’approche existentialiste,  l’autre est à (dé)placer dans un autre espace national. ou bien, par le biais de la langue et de la loi, à perdre son altérité, en se convertissant dans toutes les acceptions du terme alors qu’en phase essentialiste, la conversion n’est pas une option car il y a affirmation d’une différence radicale.. C’est ainsi qu’en phase équinoxiale, il n’est pas concevable  d’abolir des clivages irréductibles. En revanche, les clivages jugés superficiels comme ceux des frontières sont à dépasser. Toute la question est donc de distinguer entre ce qui reléve de la  structure fixe et ce qui reléve de la conjoncture mobile.

En conclusion, on traitera de l’altérité non plus dans l’espace mais dans le temps, ce qui implique la connaissance et la reconnaissance d’une cyclicité/cyclologie; On observe à quel point le présent obstrue l’horizon et empêche de relativiser les sentiments du moment. En phase solsticiale, on perd conscience de l’alternance équinoxiale  et  vice versa, ce qui alimente une forme de schizophrénie et le déni d’un balancement périodique d’une phase à l’autre.

Il importe, on l’aura compris, que la recherche en astrologie  exige une relecture du monde, ce qui exige une interdisciplinarité. L’astrologue doit être aussi un anthropologue capable de repenser un certain nombre de représentations au lieu de  se contenter de se conformer aux clichés en circulation.

 

 

 

 

 

 

 

JHB 24 07 22

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jacques Halbronn Astrologie EXOLS La phase équinoxiale en revient aux dialectiques fondamentales.

Posté par nofim le 13 juillet 2022

jacques  Halbronn    Astrologie EXOLS   La phase équinoxiale en revient aux dialectiques  fondamentales.

 

  Nous avons établi que toute phase équinoxiale était favorable à la Gauche et cela signifie le respect du « plan divin », de notre héritage auquel notre Humanité doit périodiquement se ressourcer avec des parenthèses de 7 ans qui laissent libre cours à nos fantaisies -en phase solsticiale.   Marx et Freud auront contribué à explorer ce « plan », l’un en ce qui concerne ce clivage majeur de la Lutte des Classes, l’autre en s’intéressant au masculin et au féminin, outre le fait que par leur oeuvre, ils auront mis en évidence la manifestation d’un certain génie  juif.  Ces phases équinoxiales sont assez éprouvantes et il convient de se préparer à la prochaine qui ne manquera pas de se produire au bout de 3 ans environ, donc  dans le cours  de l’an 2025 et ce pour une durée de 7 ans.

 

Il faut comprendre que ces diverses dialectiques peuvent être vécues de diverses manières: soit en  assumant celles-ci soit en les diabolisant. C’est ainsi que la Shoah se produisit en phase équinoxiale, du fait d’une certaine exacerbation de la dialectique Juifs/.non Juifs. D’aucuns y virent une guerre avec la puissance  juive, c’est dire toute l’importance qu’ils accordaient au phénoméne, lequel se verra minimisé et relativisé  lors de la phase solsticiale qui suivit, dans le cours  de  1944, lorsque toutes sortes de superstructures vinrent occulter une telle dynamique, à commencer par la création de l’Etat d’Israel ( 1947-1948)…

On sait aussi à quel point,  en phase solsticiale -ce qui est le cas en ce moment puisque l’on va vers une prochaine phase équinoxiale- l’on se plait à nier la dualité hommes-femmes, au nom de la parité, comme dans le gouvernement actuel, ce qui n’est nullement la reconnaissance du rôle des femmes alors même que c’est le déni de leur spécificité. IL y a là, évidemment, comme un dilemme dans la mesure où  affirmer une différence, c’est s’exposer à une accusation de discrimination. Mais nier cette différence, n’est ce pas encore plus  grave? L’essentiel   consiste à reconnaitre cette différence, quand bien même cela reviendrait à combattre le camp adverse. D’ailleurs,  en ce qui concerne la Lutte des Classes,  il s’agit d’en décrire toute la verticalité en une sorte de « contrat social ». 

Un autre champ de la plus haute importance concerne l’astrologie -la « bonne »-  et le rôle qu’elle joue de façon subconsciente, dans le plan divin en organisant le temps de la Cité de la façon la plus heureuse. Toute tentative de se substituer à la périodicité qu’elles sous tend est une dérive qui ne manquera pas de se produire en phase solsticiale, notamment en inventant des temporalités et des durées factices et fictives. Il revient à la phase équinoxiale de remettre les pendules à l »heure.

Enfin, last but non least, se pose la question de la présence juive au monde et du rôle  à  faire jouer aux  Juifs, individuellement, chacun sur sa branche,répartis dans le monde bien plus que rassemblés, « concentrés ».

En tout état de cause, la phase équinoxiale a vocation à mettre à bas tout ce que les sociétés humaines ont été amenées à élaborer en tant que superstructures (cf Marx), et ce sur deux plans: d’une part, ce qu’elles ont voulu occulter des phénoménes propres au plan divin (Torah) et de l’autre les divisions supplémentaires qu’elles se sont plu à rajouter. On pense d’une part à la parité, à la conversion et de l’autres à toutes sortes de frontières artificielles.  On aura compris à quel point ces deux phases sont contrastées, la phase solsticiale correspondant à une forme d’émancipation par rapport au plan divin tandis que la phase équinoxiale est le temps d’une restauration de la conscience du dit plan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  13 07 22

Publié dans anthropocosmologiz, ASTROLOGIE, FEMMES, Juifs | Pas de Commentaire »

Jacques Halbronn La question de l’appropriation du passé de la culture d’accueil

Posté par nofim le 12 juillet 2022

Jacques  Halbronn   La question de l’appropriation du passé de la culture d’accueil. 

 

 Est-ce que la   quête identitaire  implique, suppose une appropriation d’une historicité  quelque peu factice? Le cas de la « communauté »  juive en France nous semble assez problématique quand à la gestion par la dite communauté de son rapport avec l’histoire des Juifs en France, alors que l’on nous annonce un événement majeur à Troyes autour de Rashi (XIIe siècle), le grand commentateur de l’Ancien Tesament et du Talmud;(cf  Talmudiques de Marc Alain Ouaknine, sur France Culture Entretien avec  Elie Korchia, président du  Consistoire central israélite de France depuis le 24 octobre 2021, dont le nom ressemble  d’ailleurs fort à celui du Grand Rabbin de France, Haim Korsia), tous deux marqués, en tout cas, par une immigration issue de pays musulmans.

Est-il souhaitable, demanderons-nous, que l’on se préoccupe si peu de mettre en avant des Juifs de souche française, descendants de témoins de périodes plus anciennes de la présence juive en France? Certes, si ces témoins n’existaient pas, on s’interrogerait autrement mais les Juifs de l’Est de la France comme de Provence (Avignon comprise) n’ont pourtant  pas disparu. et nous sommes bien placés pour le savoir.  En faisant fi de la vraisemblance historique, l’on bascule dans une démarche d’appropriation artificielle du passé. du fait notamment de la décolonisation  dans le sud de la Méditerranée (Turquie, Egypte, Maghreb  etc). Dès lors,, on ne peut distinguer la présence juive en France de la présence arabo-musulmane, bradant ainsi allégrement  l’acquis d’une ancienneté bien plus remarquable concernant les Juifs. Que l’on entende  un Eric Zemmour racontant son rapport  d’appropriation à la France, son « amour » pour la France, valant toute autre considération!. 

Pour mieux suivre notre lecture de la situation, on introduira les notions d’horizontalité et de verticalité.  Avec l’horizontalité, on est dans le registre juridique et linguistique, l’on peut  se faire naturaliser, apprendre, adopter une nouvelle langue, ce qui est le privilége de l’étranger, lequel aura pour impératif de s’assimiler, de s’intégrer, d’exprimer son attachement à sa nouvelle « patrie » en se montrant même plus royaliste que le roi. On sait que sous l’Occupation,  les Juifs de souche française ne connurent pas le même sort que les « Juifs étrangers », même « naturalisés (de fraiche date. Que l’on pense à la ‘rafle du Vel d’Hiver »( 1942)/ Et d’ailleurs, la dégradation de l condition des Juifs de souche, à cette époque (Etoile  jaune)  constitue un scandale  d’une autre gravité en ce qu’elle ne reléve pas de simples conventions formelles. 

En ce qui concerne la notion de verticalité,  souvent mal comprise d’ailleurs,  il ne s’agit plus d’une simple question d’immigration mais bien d’une présence en quelque sorte distanciée, liée à la lutte des classes, à la place des Juifs de  souche  dans la hiérarchie sociale, à une forme de complémentarité structurelle, ce  qui aura certes nourri un  certain antisémitisme de bonne guerre qui ne saurait être assimilé à une xénophobie ordinaire. La communauté juive de France serait donc éminemment marquée par un syncrétisme entre horizontalité et verticalité tant et si bien que les Juifs de souche française peuvent tout à fait, à l’occasion, se voir traités d’étrangers par « assimilation » avec les Juifs immigrés dont les grands parents appartenaient à un autre monde voire perçus comme des Israéliens en exil, du fait de l’existence de l’Etat d’Israël, autre choix (options successives parfois) offert aux dits immigrés d’Orient. On doit d’ailleurs se demander si ces Juifs immigrés ont eu initialement  un rapport à la France avant d’avoir un rapport avec le judaisme français, comme si celui-ci était une chose négligeable et ce ne serait que dans un second temps, à leur façon assez cavalière, qu’ils auraient pris en compte l’ancienneté de la présence  juive, en quelque sorte, par dessus le marché, comme une cerise sur le gâteau!.

Il convient, en conclusion, de s’interroger sur la différence qui peut exister entre ces deux populations ainsi désignées.  Nous dirons que les Juifs immigrés ont  tendance à se retrouver entre eux, selon notamment leurs villes d’origine, présentant une certaine forme de grégarité, tant chez les Juifs « religieux » (souvent sefarades) que chez les Juifs « Laîcs » (souvent ashkénazes), d’ailleurs marquée par un tropisme sioniste. A contrario, les Juifs de souche française tendraient à se méler davantage à la population environnante, en assumant  la verticalité diasporique évoquée plus haut. Paradoxalement, c’est en s’immergeant  en dehors de quelque forme de ghetto, que selon nous, ils assument le mieux non pas leur judaisme mais leur judaïté;  Il est assez  évident que les étrangers ont plus tendance à se regrouper entre originaires  que les personnes de souche et c’est d’ailleurs cette immersion plus compléte dans le tissu local qui expliuquerait leur faible représentation, leur  sous-représentation flagrante- dans les instances « communautaires »..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB 12 07 22

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Jacques Halbronn Epistémologie. L’astrologie doit impacter des ensembles différents, dans le temps et dans l’espace

Posté par nofim le 12 juillet 2022

Jacques  Halbronn  Epistémologie.  L’astrologie doit impacter  des ensembles différents, dans le temps et dans l’espace 

 

 

 Le présent texte vise notamment à rejeter toute recherche en astrologie trop limitée dans le temps et dans l’espace. Il nous semble hautement recommandable de chercher à montrer que des situations, des événements de nature comparable se produisent sous des latitudes, dans des contextes éloignés les uns des autres, ce qui permet de faire ressortir le facteur cosmique comme dénominateur commun. En ce sens, la façon dont André Barbault entendait associer le cycle Saturne-Neptune à un pays comme la Russie nous apparait comme une impasse, un cul de sac du fait de la faiblesse même de la démonstration, qui ne se preté pas à une approche comparative pertinente. Nous voudrions mettre ce point en évidence à propos justement de  la période 1952(1953, qui est fondatrice pour le jeune Barbault.

En vérité, en 1967, Barbault- comme nous l’avons déà fait remarquer -sur NOFIM.unblog.fr-abandonne le critère géographique avant d’y revenir, vingt ans après, au lendemain des événéments de  1989, en « Europe de l’Est »  (Pacte de Varsovie) suivis en 1991 par l’effondrement de l’Union Soviétique.  Revenons à la période 52-53 durant laquelle eut lieu une conjonction de Saturne avec la transsaturnienne Neptune. Barbault  reléve (dans le bulletin Astrologie Moderne, mois d’avril) que cela correspond à la mort (dans son lit) de Staline. Or,  fin 1952, à l’autre extrémité, occidentale, de l’Europe, une autre personnalité  venait  de décéder, à savoir le roi Georges VI, le père de la présente reine d’Angleterre, Elisabeth II, à un âge encore pas très avancé. En 1953, eut lieu le couronnement de sa fille ainée,jeune  épouse du duc Philippe d’Edinbourg.(Mountbatten). Il ne semble pas que Barbault ait jamais signalé une telle synchronie dans la mort.

Quant aux effets plus généraux de la période, nous avons eu l’occasion de rappeler la formation de la Communauté Européenne (CECA, Traité de Rome) au cours de la décennie, ce qui n’est pas nécessairement lié aux deux décés en question, si tant est que l’astrologie ait vocation à s’intéresser à une telle nécrologie. En effet, pour nous, la phase « équinoxiale », liée au passage de Saturne en balance (dès 1951) aura favorisé le rapprochement des anciens belligérants, la France face à l’Allemagne notamment, ce qui conduira à ce processus fédéral de l’Union Européenne.  Les événements de Budapest en 1956  s’inscrivent bien dans l’esprit d’une phase équinoxiale avec le renforcement de l’emprise soviétique et la répression en Hongrie par les troupes du Pacte de Varsovie, soit une situation diamétralement opposée à celle qui se présentera en 1989. Quid du Printemps de Prague en 1968? là encore, on est en période équinoxiale et c’est à nouveau une mise au pas. C’est dire la différence entre les deux phases, l’équinoxiale et la solsticiale! 

Le lecteur aura probablement remarqué que nous ne nous  référons pas ici au cycle Saturnrne Neptune mais bien au cycle saisonnier, à base 4, de Saturne. Or, il se trouve, par coincidence, que les deux configurations se superposent peu ou prou, ce qui donnera l’illusion de la réalité du cycle Saturne Neptune (qui dure 36 ans environ)  La faiblesse insigne du travail de Barbault tient au fait qu’il ne dispose pas d’une dialectique évenementielle, permettant de distinguer les phases les unes des autres. C’est ainsi que les tenants du cycle Saturne Neptune sont condamnés à annoncer pour la prochaine conjonction (2025-2026)  de ces 2 astres, des événements du même ordre que pour 1989  alors que dans un cas Saturne était en phase solsticiale et dans le second sera en phase équinoxiale! Or, selon nous, l’astrologie doit à la fois comparer des configurations du même ordre et à la fois opposer des configurations contraires, sur un mode binaire. Un autre débat est évidemment celui de la durée d’impact des configurations: pour Barbault, cela s’inscrit dans un cadre annuel  alors que pour nous, les phases respectives sont de 7 ans, dans un sens comme dans l’autre, selon un processus d’alternance.

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  12 07 22

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