jacques halbronn Le français au prisme de la Linguistique systémique
Posté par nofim le 26 février 2023
jacques halbronn Le français au prisme de la Linguistique systémique
Le français est probablement une des langues les mieux placées pour retrouver le génie premier d’un certain ordre du langage. Certes, on y reléve certaines aberrations mais à un bien moindre degré que dans d’autres langues et la partie saine du français rend possible sa regénéation, et on ne saurait en dire autant de la plupart des autres langues. C’est pourquoi, l’on devrait classer le français au patrimoine de l’UNESCO comme langue « pilote ».
Le français insiste notamment dans la tradition orale de sa didactique, sur la prononciation ou non -prononciation des consonnes finales. Une des anomalies les plus frappantes est la troisiéme personne du pluriel se terminant en « nt » Notre propos est de restituer la cohérence du passage du pluriel au singulier comme du féminin au masculin ou l’inverse pour ceux qui préférent voir les choses à l’envers.
Si l’on prend le couple il vient/ils viennent, on note que la lettre ne se prononce ni au singulier, ni au pluriel. Selon nous, cette lettre doit en effet rester muette. En pratique, il vient doit être rendu par la forme diphtonguée « :il vien » au singulier, et avec prononciation du « n » avec dissolution de la diphtongue au pluriel : ils vie/n..qui correspond à la prononciation « ils viennent » avec une forme écrite très lourde puisque la finale « ent » ne s’entend pas. On pourrait en fait écrire tant pour le singulier que pour le pluriel « il vien » à prononcer différemment selon que le sujet est au singulier ou au pluriel mais le pronom personnel n’est qu’un pronom qui remplace un nom et il revient au nom et non pas au pronom de donner le « la »/ Rappelons qu’en français la forme « ien » n’a aucunement besoin de la lettre t : bien, mien, viens, sien, lien etc.
Dans une précédente étude, nous avons montré que la forme verbale au singulier du français était souvent incorrecte à l’oral. On devrait ainsi dire « pens » (du verbe penser) différemment au singulier et au pluriel tout en ayant à l’écrit la même forme/ Au singulier, il y a diphtongue du « en » mais on ne prononcera pas le ‘s » final alors qu’au pluriel, on ne rendra pas la diphtongue mais l’on fera entendre le s. Dans le cas du verbe chanter, on aura au singulier à partir de la même forme ‘ant », je chan sans rendre le t et ils chantent, sans réaliser la diphongue: ils cha/nt, ce qui correspond à la prononciation à l’anglaise, laquelle aura conservé la forme pluriel du verbe français en ignorant la forme au singulier, à l’inverse du français moderne, ce qui nous fait dire que l’anglais peut servir à restituer la prononciation originelle du français en dépit des lacunes qui lui sont propres. Il semble que l’ajout du e comme marqueur à l’écrit du féminin corresponde à l’ajout du « ent » à l’écrit comme marqueur du pluriel: grand/grande, chante/chantent.
En conclusion, la forme écrite doit déboucher – c’est le cas de le dire- sur une oralité à géométrie variable qui dépend du sujet sous tendant la phrase/ Ce n’est pas l’orthographe qui détermine l’oralité, comme on le croit généralement, mais bien le terrain/
JHB 26 02 23
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.