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jacques halbronn Astrologie EXOLS La place des femmes dans le casting politique varie selon les phases saturniennes.Thtcher, Merkel, Marine Le Pen.

Posté par nofim le 31 juillet 2024

jacques  halbronn Astrologie EXOLS  La place des femmes dans le casting  politique  varie selon les phases saturniennes. 

 

 Astrologiquement,  comme nous l’allons montrer,  il y  a bel  et bien alternance  des sexes dans le rapport au pouvoir, il serait donc bien déraisonnable de considérer ce point comme un « détail ». Le passage de Saturne en phase solsticiale  conduit à la mise à l’écart, en retrait des femmes et inversement pour ce qui est de Saturne en phase équinoxiale. Il va de soi que cette alternance ne saurait être déterminée arbitrairement par quelque Assemblée mais qu’elle reléve d’un « plan divin », réductible ni aux données de la Science ni à celles du Droit Constitutionnel mais bien d’une forme  de Techno-science, d’une Sur-Nature. Prenons les dates de retrait de Margaret Thatcher  et d’Angela Merkel, à trente ans de distance, soit un cycle sidèral de Saturne et observons que le passage de relais d’Angela Merkel  et de Marine Le Pen eurent lieu au même moment  solsticial.

Margaret  Thatcher  en 1990 Saturne en capricorne (solstice)

« Après avoir démissionné en novembre, Geoffrey Howe, le vice premier ministre et chef du groupe conservateur, déplore en chambre l’intransigeance de la première ministre face à une plus grande intégration économique avec l’Europe. Le lendemain, Michael Heseltine, un ex-ministre de la Défense, annonce qu’il conteste le leadership de Thatcher à la tête du parti. Le 20 novembre, celle-ci arrive en tête d’un vote pris au sein de la députation, avec l’appui de 204 députés contre 152 pour Heseltine. Sans attendre le second tour, Thatcher surprend en démissionnant. Dans les jours qui suivent cette annonce, tous reconnaissent son influence énorme, ses partisans mettant l’accent sur ses réalisations, ses détracteurs sur les inégalités sociales croissantes. John Major, le chancelier de l’Échiquier, lui succède le 27 novembre »

 

Angela Merkel en 2021 Saturne en verseau  (Solstice)

 

Nicolas Barotte, « Merkel annonce son retrait de la vie politique pour 2021 »

«…Au lendemain d’un nouveau revers électoral de la CDU, qui a enregistré dimanche en Hesse son plus mauvais résultat depuis 50 ans, la chancelière a fait part de son intention de ne pas se représenter à la présidence du parti conservateur lors du congrès de décembre à Hambourg. Elle a également annoncé vouloir se retirer de la chancellerie à l’issue de son mandat en 2021. La combinaison des deux fonctions, chancelière et leader de la CDU, était pourtant le socle de son autorité. Mais la contestation est devenue trop forte au sein du parti et Angela Merkel n’a plus d’autre choix pour montrer qu’elle a compris le message de colère des électeurs [...] Mal réélue en septembre 2017 pour un quatrième mandat, avec seulement 33%, à la tête d’une fragile coalition mise laborieusement sur pied en mars dernier, déstabilisée par la faiblesse de ses alliés, le SPD et la CSU, qui ont aussi enregistré des échecs locaux, comme en Bavière le 14 octobre, Angela Merkel est plus affaiblie que jamais. En cédant une part de son pouvoir, elle tente un pari: calmer la grogne dans son propre camp. Celle-ci est plus forte que jamais. »

Le Figaro . 

 

 Marine Le Pen  2021  Même configuration  saturnienne qu’Angela Merkel:

  »Jordan Bardella, né le 13 septembre 1995 à Drancy, est un homme politique français, président du »Rassemblement national depuis 2021, principal parti d’extrême droite en France. » JHB 31 07 24

 

Publié dans ASTROLOGIE, POLITIQUE | Pas de Commentaire »

jacques halbronn Sociologie. Astrologie et lutte des classes. Humiliation et mépris

Posté par nofim le 30 juillet 2024

 

jacques  halbronn Sociologie.  Astrologie et lutte des classes.  Humiliation et mépris

 

Selon nous, le rôle de l’institution  astrologique qui détermine depuis des siècles le fonctionnement de nos sociétés, par delà les superstructures que celles-ci auront tenté de mettre en place, au cours des âges, à commencer par les diverses « constitutions, aussi variées que les langues (cf la Tour de Babel) aura été de faire cohabiter une première forme d’humanité avec une nouvelle, que l’on qualifiera d’adamique. Comme l’écrivit Augustin Thierry (https://journals.openedition.org/rh19/423?&id=423), ceux qui ont la charge de diriger les peuples n’auraient pas la même origine que les populations ainsi impactées.

Selon l’astrologie EXOLS,  nous dirons que la phase solsticiale affirme la domination des patriciens sur les plébéiens alors que la phase équinoxiale est le temps de la revanche des plébéiens sur les praticiens. Ce qui fonde le principe d’alternance qu’il est impératif de respecter rigoureusement en évitant les expédients et les opportunités (l’occasion fait le larron).

Actuellement, on est en phase solsticiale et la dissolution qui a été déclenchée ne saurait changer le cours « naturel », « prévu »,  » (pré)déterminé »  des  choses. Certes, la constitution de 58 n’aura pas été élaborée sur des bases valables, au regard de notre astrologie mais elle a quand même le mérite d’exister et doit être respectée. Ce n’est pas parce que Macron a dissous l’Assemblée Nationale que son mandat de 5 ans est devenu caduc  et donc des formules comme « sept ans, ça suffit » ne font guère sens puisque son mandat va jusqu’en 2027 dans le cadre du quinquennat. Si le président a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale, cela ne signifie point qu’il doiv en subir le même sorte. Il n’y a pas là de symétrie!

C’est pourtant de tels propos qui se font entendre actuellement  chez les tenants du Nouveau front Populaire, lequel incarne, représente la Plébe, les gens d’en bas car leur heure n’a pas encore sonné, tant astrologiquement que constitutionnellement.

La phase solsticiale dans laquelle notre Humanité, dans son ensemble, se trouve du fait de la position de la planée Saturne dans le Ciel,  a une tonalité masculine de transmutation  alors que la phase équinoxiale a une tonalité féminine de retour à un ensemble gazeux, diffus. Chaque chose en son temps comme l’enseigne la parabole des vaches maigres alternant avec les vaches  grasses.(Pentateuque) Il n’est pas indifférent de noter que les trois  candidat (e)s proposé(e)s par le NFP pour le poste de ¨Premier ministre »  aient toutes été des femmes, au cours depuis le second tour des législatives anticipées. En phase solsticiale, l’on doit réformer en vue  d’un certain délestage  à l »opposé de la dynamique équinoxiale. On pense notamment à cette « réforme des retraites » que le NFP annonce vouloir abolir, par décret – donc sans passer par l’Assemblée Nationale; ce qui va carrément à l’encontre de l’alternance entre les deux  énergies. En fait,  le NFP entendrait gouverner  par dessus la tête de la dite Assemblée. Or,  cet amoindrissement de l’Assemblée est une valeur solsticiale et dès lors, c’est à la Droite d’aller dans ce sens et non à la gauche qui est à contre  emploi. Dès lors, tant qu’à faire, autant  que Macron ait un Premier  Ministre pris dans son propre camp, ce qui confèrerait une unité à l’exécutif, ce qui ne serait pas le cas si  l’on allait vers la cohabitation. Mais, de toute façon, une telle hypothèse de cohabitation ne tient guère vu que le NFP n’est pas parvenu à élargir son assiste à l’Assemblée Nationale, ce qui est révélé par le fait que les candidates qu’il propose appartiennent à la « Société civile », ce qui est quelque part un aveu d’impuissance et une échappatoire.

On insistera ici  sur la fonction, le processus de l’humiliation et du mépris:

Quelques définitions  sur le  web (Larouse)

 humiliation

nom féminin

(latin ecclésiastique humilatio, -onis)

1. Sentiment de quelqu’un qui est humilié, atteint dans sa fierté, sa dignité : Éprouver de l’humiliation à la suite d’un refus.

Synonymes :

abaissementavilissementmortification

Contraires :

élévationexaltationglorificationrelèvement »

 

mépris
nom masculin
  1. 1.
    Fait de considérer comme indigne d’attention.
    Le mépris du danger, des richesses.
    h
    Synonymes :
    indifférence
  2. 2.
    Sentiment par lequel on considère (qqn) comme indigne d’estime, comme moralement condamnable.
    h
    Synonymes :
    dédain
     dégoût

La lutte des classes ne saurait se concevoir, selon nous, sans la mise en oeuvre de l’humiliation, du  mépris, ce qui revient à remettre les gens à leur place. Cela va évidemment dans les deux sens, du haut vers le bas  et vice versa. Mépris de la classe dominante pour la classe « inférieure » qui se voit humiliée et vice  versa Ce seront donc, tous les sept ans, des moments éprouvants, péniblement ressentis (d’où du ressentiment). Prenons pour exemple le cas du génral De Gaulle. On ne contestera pas que l’échec du réferendum de 1969 qui conduira à sa démission et précédera de peu son décés, n’ai point été « humiliant », pour le président de la République. Mais s’il avait connu notre Astrologie  EXOLS, il aurait pu s’attendre à un tel résultat et renoncer à tenter le sort, Saturne ayant de peu passé le cap des 15° Balance, ce qui laissait augurer d’un changement, d’un revirement de tendance, soit le pasage d’une phase solsticiale vers une phase équinoxiale.. Inversement, si l’on remonte plus haut, l’humiliation change de camp et De Gaulle affiche en 1962 un certain mépris pour la représentation nationale laquelle n’apprécisa guère, à l’époque, ce transfert de pouvoir de son instance à celle du peuple « souverain »., d’où une motion de censure qui détermina la chute du premier ministre, Georges Pompidou- seul cas dans l’histoire de la Ve République, à ce jour. On peut ici parler d’une humiliation infligée par De Gaulle aux parlementaires et à leurs partis. Parallélement, De Gaulle allait proposer une « solution » au probléme algérien laquelle fut fort mal vécue:a signature des Accords d’Évian, le 18 mars 1962, est vécue comme un « coup de massue » par la population française d’Algérie.

 

« En 1983, en phase équinoxiale, François Mitterrand  dut subir un camouflet et renonçant à son « programme commun », c’est ce qu’on a appelé le « tournant de la rigueur qui mit à bas le beau projet de l’Union de la Gauche, laquelle  se révélait  incapable de mettre en oeuvre celui ci. C’est bien d’un camouflet qu’il s’agissait;

 Sur le web : Saturne en Scorpion, (phase équinoxiale)

  »Le 9 juin 1982 , le président Mitterrand annonce qu’il est nécessaire de faire une pause dans les réformes afin de les « digérer » et de stabiliser la situation budgétaire, qui a connu des bouleversements rapides du fait de l’augmentation rapide des dépenses publiques. »

 

  On aura compris  que cette cyclicité n’épargne aucun  dirigeant, de quelque bord qu’il  soit, da gauche comme de droite car les leaders ne sont pas assumilables aux causes qu’ils défendent et ne sont à placer sur le même plan que les populations qu’ils entrainent dans leur sillage. Tous les leaders sont logés à la même enseigne; C’est ainsi qu’en 2002, Jospin connaitra l’humiliation de ne pas parvenir au second tour des présidentielles.

 

 sur le web

« Jospin, humilié, abandonne la politique

Le Premier ministre tire les leçons de sa défaite mais se dit «fier» de son bilan. »

 

Mais cela  valut aussi pour Jacques Chirac en 1997 avec un  Saturne en bélier ouvrant une période équinoxiale;

Sur le web

Dissolution : le pari raté de Jacques Chirac en 1997

« Pour Emmanuel Macron, le pari de la dissolution se révélera-t-il gagnant ? Dans le passé, un autre président de la République avait aussi choisi cette stratégie politique et il s’en était mordu les doigts. Retour en 1997. » 

 

En conclusion, dans la situation actuelle, Saturne n’est nullement censé humiliet les gens d’en haut mais  bien plutôt ceux d’en bas comme en 1962, soixante ans auparavant à la suite des espérances alimentées par la victoire, toute relative, du NFL en 2024.

 

 

 

 

JHB  30 07 24

Publié dans ASTROLOGIE, POLITIQUE, psychosociologie | Pas de Commentaire »

jacques halbronn Théologie La dialectique du masculin et du féminin : les juifs et les astrologues

Posté par nofim le 28 juillet 2024

jacques halbronn Théologie..   La dialectique du masculin et du féminin : les juifs et les astrologues 

 

 

  En ce qui concerne les deux grands thèmes que nous avons eu à connaitre à savoir le monde juif  et le monde astrologique, il existe un processus de dualité, à savoir d’une part, une dimension de praxis  et une dimension mémorielle.   La dimension mémorielle fonctionnerait en écho à la dimension de praxis. il y a une tradition  « juive », une » mémoire » juive  tout comme c’est le cas pour l’Astrologie laquelle a aussi  sa propre histoire.  Mais ces deux traditions  véhiculent l’une comme l’autre  un matériau gazeux que nous qualifierons de féminin.   Parallélement, nous observons l’existence d’une praxis qui se trouve au coeur de l’organisation de notre humanité, à savoir une certaine cyclologie  et une certaine anthropologie; toutes deux en butte d’ailleurs à des oppositions, des occultations.    Il est certes tentant de rapprocher ces deux volets, ce qui est le propre du « symbole ». Sur le  web « Le terme de symbole vient de symbolon, (grec) qui signifie relier. Par exemple, relier les deux moitiés d’un tesson de poterie comme dans l’ancienne Rome, moitiés dont deux sujets étaient porteurs. Lorsqu’ils faisaient à nouveau coïncider les deux moitiés entre eux, cela permettait une reconnaissance mutuelle entre les deux personnes, possédant chacune l’une des deux moitiés. »   Entendons par là que le volet féminin ne fait sens que par rapport au volet masculin. Qu’est ce que l’astrologie sans une véritable cyclologie et qu’est ce que le judaisme sans  un véritable leadership et inversement?  Autrement dit, ceux qui revendiquent leur appartenance à un « peuple élu »- comme l’affirme une certaine tradition – sont décalés par rapport à une praxis qui met en avant le rôle des Juifs dans l’Histoire   Notre ouvrage « Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Ed Ramkat 2002, qui  aborde à la fois  l’Etat Juif de Herzl  et les Protocoles des Sages de Sion »  aborde, articule  ces deux volets. De même, ceux qui se prétendent les héritiers d’une tradition astrologique sont coupés d’une véritable praxis cyclologique. (cf nos Guides de la  Vie Astrologique  et  notre DESS (Paris VIII)  Le milieu astrologique, ses structures et ses membres, 1995 cf  notre Colloque en l’an  2000 sur la Dualité.(Juifs, astrologues, femmes)  La relation entre ces deux plans, celui de la Tradition (de la Connaissance) et celui de la Praxis (de l’Action) ne nous semble pas avoir jamais été abordée comme elle l’aurait mérité et c’est là probablement le principal défi qui se profile pour notre XXIe siècle et qu’a déjà du affronter le siècle précédent avec plus ou moins de bonheur. Le sionisme aura-t-il été la bonne réponse tout comme  ce qu’est devenue l’astrologie contemporaine tablant sur les dernières découvertes relatives à notre systéme solaire (Uranus, Neptune, Pluton  etc) , ce qui confèrerait à la communauté astronomique une position cruciale face à  une astrologie millénaire au point que l’on puisse parler d’une « nouvelle »  astrologie soumise à l’astronomie, ringardisant l’ancienne limitée à quelque « septénaire ». Plusieurs pistes nous auront été proposées; c’est ainsi que l’Eglise, de son côté, aura prétendu correspondre à l’idée de « peuple élu », détronant ipso facto, les « judaisme » et pouvant arguer, à sa  façon, d’une certaine continuité et pérennité;.    Wikipedia « La théologie de la substitution ou théologie du remplacement, « ou encore supersessionisme, est une doctrine chrétienne selon laquelle le christianisme se serait substitué au judaïsme dans le dessein de Dieu. Dans cette optique, le peuple d’Israël autrefois choisi par Dieu a cessé d’être le peuple élu et il est maudit parce qu’il a rejeté et tué le Sauveur, Jésus-Christ. Les dons et les promesses de Dieu à l’« ancien Israël » sont transférés à l’Église, qui devient le « nouvel Israël », le « nouveau peuple de Dieu ». Il s’ensuit que le judaïsme n’a plus qu’une valeur toute relative, en fonction du christianisme, dont il n’est que l’imparfaite préfiguration et le témoin dépassé »   Venons en à notre idée de « praxis ». Pour nous le vrai Juif est celui qui joue un rôle effectif parmi les nations, en tant que guide; Nul n’est prophéte en son pays. L’erreur à ne pas commettre serait de croire que le « guide » appartient au peuple dont il a la chargé A la lecture de la Bible, il ressort que  Moïse n’est pas un « fils d’Israël » (Ancien Testament) pas plus que Jésus ne reléve de la « maison » d’Israêl;(Nouveau Testament). Il s’agit, en vérité, d »identifier ce « peuple élu » dont il est question dans la Bible en  jugeant l’arbre à ses fruits, au cas par cas. Dialectique entre le texte et la réalité sur le terrain.  Qui contesterait que notre Humanité n’a pas recours à des « chefs » et ces chefs ne seraient il pas les agents d’un « plan divin »? Sont-ils tous, pour autant, issus du « monde juif »? Paradoxalement,  le Juif n’est pas plus  Juif que lorsqu’il est le seul Juif à bord. C’est dire que le rassemblement des Juifs n’est peut être pas le meilleur moyen de faire apparaitre le fait  juif! D’où un certain malentendu concernant le sionisme. A contrario,  les « antisémites » obnubilés par la présence juive au monde  ne seraient ils pas plus proches de la Vérité? En ce qui concerne le dossier Astrologie, on doit également s’interroger: qu’est ce qui sur notre Terre est actionné par certains vecteurs de notre systéme solaire? Une question que nombre de chercheurs en astrologie auront  ténté  de traiter, de génération en génération en recherchant des « correspondances », notamment au moyen d’ l’outil statistique, de l’astrologie « mondiale » mais aussi dans le secret des « cabinets », des alcôves. .Force est de constater l’existence d’  un certain scepticisme   affiché envers de telles prétentions visant à conférer un rôle moteur aux juifs et aux astres. Mais l’on peut se demander si les Juifs n’auraient pas justement une mission à assumer dans la mise en évidence du lien entre les hommes et les astres.         Annexe:

 
  Judaïsme et laïcité, les pièges de la représentation (2  
 
 
 
    JACQUES HALBRONN président du Centre d’Etude et Recherche sur l’identité Juive (CERIJ) Texte présenté lors des “Journées Portes Ouvertes. Rencontrer les juifs laïques de France” Texte paru sur http://www.col.fr   Il convient de décrire ce qu’est cette communauté juive de France qui réfléchit ainsi sur elle-même, tant il est vrai que ses origines pèseront sur son mode de pensée. Or, cette communauté est largement issue de l’immigration. Quels outils employer pour appréhender cette population ? Notre approche est celle d’un Observatoire de l’Identité Juive.

1.                 Les juifs en France

La plupart des juifs de France en sont issus, à hauteur de trois générations et ce qu’ils viennent d’Afrique du Nord ou d’Egypte ou d’Europe Centrale ou Orientale, en y incluant les Juifs de Grèce et de Turquie. Ce qui confère à cette communauté juive française une présence relativement récente et ce n’est pas le fait de s’identifier au passé juif de la France qui effacera un tel constat. Cette France qui, d’une certaine façon, constitue le ciment de cette communauté juive par ailleurs si hétérogène. Une France laïque pour un judaïsme laïc, comme une sorte de double laïcité : car si la France considère tous ses citoyens comme égaux, par delà toutes différences, ne faudrait-il pas que la communauté juive de France considère aussi tous ses membres comme égaux ? Tel est l’argument, croyons-nous, qui sous-tendrait au bout du compte, le positionnement du judaïsme laïc à la française. Mais la question est de savoir si la communauté juive de France peut se permettre de percevoir les choses ainsi du fait précisément de son hétérogénéité, d’autant plus marquée qu’elle est propre à la majorité de sa population. Est-ce que la laïcité ne serait pas un luxe de sociétés culturellement homogènes et où les éléments étrangers restent toujours, en un temps donné, minoritaires ? Pour notre part, nous souhaitons aller au delà d’une telle affirmation et réfléchir sur la dynamique des relations entre les diverses composantes de la communauté juive de France et comment celles-ci pèsent sur son climat et sur son image. Par delà les considérations démographiques, de nombre, il y a plusieurs sensibilités au sein de cette communauté et le clivage majeur nous semble être le suivant qui vient singulièrement relativiser les autres dont il est tant question : il y a les juifs dont les parents ou grands parents ne sont pas nés en France, qui ont perçu la France de plus ou moins loin et il y a les juifs dits de souche française dont la mémoire familiale n’est guère marquée par une problématique d’intégration. Il faudrait ne pas confondre intégration et assimilation et on observe à quel point les deux populations juives se renvoient mutuellement ces termes : aux juifs de souche française, on évoque le spectre de l’assimilation et aux juifs d’origine étrangère, celui de l’intégration, j’ai bien dit de l’intégration et non pas de la non intégration. Le reproche d’assimilation à l’égard des juifs de souche française vient du sentiment que ces juifs sont trop transparents, ce qui est assez étrange venant de la part de juifs laïcs, non pratiquants. Mais il y a en réalité un non-dit dans ce reproche comme si la garantie de la non assimilation venait précisément des origines étrangères. Ce qui nous conduit à la problématique de l’intégration qui concerne d’abord ces Juifs venus d’ailleurs : une intégration qui implique un certain mimétisme plus ou moins heureux – dans tous les sens du terme – à l’égard des Français en général et des juifs français en particulier. Un mimétisme, propre à tout projet d’intégration, qui est une forme de marranisme culturel : on se dit français mais on fait perdurer certaines traditions familiales, juives ou non, qui ne le sont guère. Un mimétisme qui parfois confine à la caricature notamment chez ceux qui ont été fascinés par la France, de loin et dont le rapport à la France, on en conviendra, n’est pas le même que celui des Juifs de souche française qui n’ont pas perçu la France à distance. Chez ces juifs francisés, l’acquisition de la langue et de la culture françaises ont été des clefs mais qui souvent ont fait l’impasse sur l’existence d’un judaïsme français autochtone. Pour faire image, les juifs francisés ont voulu ignorer ces juifs de souche française un peu à la façon dont, toutes proportions gardées, les juifs faisant leur alya ont voulu ignorer qu’il y avait des arabes en Palestine, au sens où l’on entendait ce mot il y a un siècle. Ces juifs venus d’ailleurs se sont d’ailleurs approprié la mémoire et l’histoire de ces juifs de souche française et ont affirmé pouvoir assumer sans eux la continuité, ce que nous avons appelé la diasporicité, les condamnant ainsi, sans trop de problèmes de conscience – dans tous les sens du terme – à la portion congrue. Il importe de ménager un espace de discussion autour de ces thèmes de l’assimilation et de l’intégration, en abordant de front les frustrations qui sont générées par un certain refoulement qui ne se résout pas nécessairement d’une génération à l’autre.

2.                 La communauté juive et le monde non juif

L’autre aspect que je souhaiterais aborder est celui des rapports de la communauté juive avec le monde français non juif. Il est clair que la nature du leadership au sein de la communauté juive de France ne peut pas ne pas marquer la façon dont celle-ci sera perçue. Selon qu’à la tête de la communauté juive de France, l’on place des juifs de souche française ou des juifs issus de l’immigration, croit-on que cela sera indifférent ? Croit-on sérieusement qu’il est indifférent que cette communauté juive de France soit représentée par un juif d’Afrique du Nord ou par un juif alsacien ? Croit-on qu’aux yeux de la communauté musulmane de France, le message, dans un cas ou dans l’autre, soit le même, en termes de communication ? On se retrouverait alors avec d’un côté deux religions “françaises”, la catholique et la protestante face à deux religions “orientales”, la juive et la musulmane, religions caractérisant massivement les populations récemment immigrées. Insistons aussi sur le fait que nous avons là affaire à une nouvelle forme d’antisémitisme consistant à assimiler les juifs de souche française à une population issue de l’immigration. Est-ce que dans le contexte actuel du conflit israélo-arabe, un tel positionnement est souhaitable qui contribue à fragiliser la communauté juive de France mais aussi par ricochet Israël ? Ne serait-on pas tenté en effet, selon cette logique et ce rapprochement, de reprocher aux juifs leur cosmopolitisme et leur déracinement, tant en France qu’en Israël ? Car la comparaison entre juifs et arabes en France ferait des juifs des apatrides, n’ayant qu’une patrie mythique et refusant un retour vers les terres où ils vivaient il y a encore un siècle, parfois depuis fort longtemps. A moins qu’on ne veuille affirmer le lien essentiel entre les juifs et Israël mais dans ce cas quelle source de conflit entre communautés juive et musulmane ! Or, les juifs ont un atout par rapport aux musulmans, c’est de pouvoir ancrer leur présence autour d’un noyau dur, de pouvoir aller au delà d’une simple identification culturelle et linguistique en basculant au niveau du réel historique. Et nous faisons là une opposition entre culturalité (cf. l’ouvrage de C. R. Samama, Développement mondial et culturalités. Essai d’archéologie et de prospective éco-culturales. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001) et historicité : la culturalité se transmet dans la synchronie, l’historicité dans la diachronie. La communauté juive de France a besoin de recourir à ces deux axes qui correspondent à ses deux populations, et ce quand bien même les juifs de souche française seraient en effet une minorité, tout comme d’ailleurs les juifs en sont une dans le monde, sans que leur rôle soit réduit en proportion. Cette minorité des juifs de souche française pourrait constituer une sorte d’épine dorsale de la légitimité de la présence juive en France. Il nous semble que les “juifs du pape”, ceux issus du Comtat Venaissin, d’Avignon, sont les mieux placés pour incarner cette dimension, eux qui, de fait, n’ont jamais quitté la France et ont été partie prenante de la culture d’expression française sans solution de continuité. Il n’est nullement nécessaire qu’ils soient très nombreux pour assurer un rôle significatif au sein de la communauté juive en générale et du judaïsme laïc en particulier. Pour ne pas réduire les juifs à cette image itinérante, il nous semble urgent de recentrer la communauté juive de France vers son noyau historique dur. Quelle centralité pour la communauté juive de France sinon celle d’un leadership de souche française qui ferait du lien entre cette communauté et la France autre chose que celui d’un pays d’accueil, la France, vers des populations frappant à sa porte, qui ferait de cette communauté une force coexistante depuis des siècles, que l’on pense à Rashi, un juif du XIe siècle ! Dès lors qu’un tel noyau dur retrouverait sa juste place, la présence des juifs issus de l’immigration installés en France prendrait une autre tournure : Joseph accueillant ses frères en Egypte plutôt que Moïse les conduisant vers la Terre Promise. Serait-ce un si grand mal d’en revenir aux faits historiques, échappant ainsi aux mirages de la culture même s’ il est vrai que la culture française a fasciné tant d’esprits ? Cette idée est-elle si étrangère aux Juifs, eux qui ont eu des dynasties royales , qui ont eu des dynasties de tzadikim (Justes) ? D’autant qu’il y a une façon d’être juif en France qui n’est pas celle des juifs en Tunisie, à Bucarest ou à Istanbul et cette façon est celle qui, a priori, est la mieux faite pour que la relation entre juifs et non juifs, en France, puisse s’instaurer. Il nous semble souhaitable que nous réfléchissions, les uns et les autres, sur cet être juif au monde français car on sait – comme le notait déjà Théodore Herzl, il y a plus de 100 ans, dans l’Etat Juif, que l’afflux de juifs d’autres pays contribue à développer l’antisémitisme. Rappelons ses propos, datés de 1895-1896 : “Là où elle n’existait pas (la question juive) est importée par les immigrants juifs. Nous allons naturellement là où l’on ne nous persécute pas et là encore la persécution est la conséquence de notre apparition (…) Les Juifs pauvres apportent maintenant avec eux l’antisémitisme en Angleterre, après l’avoir apporté en Amérique”. Ce qui a contribué à développer l’antisémitisme en France entre la fin du XVIIIe et la fin du XIXe siècle a tenu en partie au fait que le sort des juifs dans ce pays étant relativement enviable, beaucoup de juifs s’y sont rendus, sans parler du décret Crémieux de 1870 qui a singulièrement précipité l’arrivée de juifs d’Algérie, à l’histoire bien différente de celle des Juifs de souche française, à la veille de l’Affaire Dreyfus. Il nous semble donc nécessaire, notamment qu’au sein du Comité de Liaison des Associations juives laïques tout comme d’ailleurs en ce qui concerne les diverses institutions juives en France, la représentation des descendants des juifs de souche française soit respectée et prise en considération, sans qu’ils aient nécessairement à se constituer en tant que groupe spécifique. Tout comme le juif est en altérité avec le non juif, le juif issu de l’immigration l’est avec le juif de souche française, c’est ce que nous appellerons la double altérité, impliquant un respect réciproque de la différence. . Nous pensons que le judaïsme laïc trouvera son axe dans une telle approche, aux côtés d’autres attitudes s’articulant sur le religieux et le phénomène israélien.

3.                 Les valeurs d’un juif laïc

Quelles sont les valeurs d’un juif laïc ? L’aventure de la laïcité juive passe par un tel questionnement qui est aussi celui de la possibilité de la conversion : peut-on devenir juif comme on peut devenir français, peut-on s’approprier une nouvelle culturalité ? Est-ce que les valeurs juives ne peuvent pas devenir aussi celles des non juifs, depuis le temps qu’elles se sont propagé ? Qu’est-ce qu’être juive au sein d’une civilisation qui se qualifie elle-même de judéo-chrétienne, quel est précisément le facteur juif au sein de cette combinatoire judéo-chrétienne, qui suppose, en effet, une certaine dualité si ce n’est un certain syncrétisme ? Il semble en effet qu’en tant que juifs, il nous faut repenser ce dualisme juif/chrétien et assumer notre part au sein du couple et vice versa. Le dialogue judéo-chrétien nous apparaît désormais comme une perspective importante, ce qui implique le débat avec le non juif sur ce que nous sommes et sur ce qu’il est. Et de la sorte, la présence juive cesse d’être une présence parmi tant d’autres, dans cette France plurielle, pour se recentrer sur une altérité radicale qu’il convient de modéliser. Et quand nous parlons de dialogue avec les chrétiens, nous entendons aussi avec les chrétiens laïcs, il n’est pas question de nous enfermer dans le religieux même s’il y a là une clef de la dualité.. Est-ce le religieux qui sous tend le fait juif ou le fait juif qui sous-tend le religieux : telle devrait être une de nos interrogations principales. Est-ce que pour qu’une culturalité puisse être mise en œuvre, il ne faut pas un terrain propice ou est-ce l’inverse ? Tant qu’on en restera à une idée superficielle de la culturalité dont on peut changer comme on change de chemise, on n’avancera pas. Il nous faudra probablement recourir à d’autres concepts comme ceux d’Inconscient Collectif, comme celui de psychisme ethnique, et il est vrai que l’approche laïque du judaïsme est plus proche d’un certain racisme que l’approche religieuse ou nationale, au sein d’un Etat hébreu, ce qui ne facilite d’ailleurs pas le dialogue intercommunautaire. Nous manquons, à vrai dire, de modelés anthropologiques pour rendre compte du fait juif. Est-ce qu’il est certaines valeurs que seul le peuple juif, en raison de quelque atavisme, est en mesure de “piloter”, de “gérer” et qu’il ne peut déléguer ? Il importera donc de distinguer le problème de la circulation du juif d’une culturalité non juive à une autre et celui de la culturalité juive proprement dite qui transcende ces multiples culturalités. Le fait que les juifs soient dispersés entre diverses cultures, tout en assumant un certain rôle dont il conviendrait de cerner la spécificité, ne montre-t-il pas que la judéité est un phénomène qui se situe au delà du culturel ? Il faudrait peut-être parler de proto-culturel ou en tout cas de transculturel. Dans un cas, il y a une façon d’être juif en France qui ne peut se transmettre, par mimétisme notamment, que par ceux qui incarnent une continuité de la présence juive en France. Force est de constater la coexistence de trois culturalités juives : une interculturalité judéo-française (les Anglais parlent d’Anglo-jewry), une interculturalité liée au pays d’origine, si ce n’est pas la France, judéo-tunisienne, judéo-polonaise etc. et enfin une transculturalité juive, propre à tous ceux qui sont issus de l’histoire juive, de par le monde. Il ne fait pas de doute que chaque interculturalité juive est susceptible d’évoluer mais il n’en reste pas moins qu’il faut distinguer l’objectif et le subjectif : il ne suffit pas d’évoluer, il faut aussi prendre la mesure du regard de l’autre, de l’image que les représentants de la communauté juive lui confèrent et qui, selon que ce seront les uns ou les autres, pourra changer radicalement et faire basculer celle-ci dans un sens ou dans l’autre. Encore faut-il savoir ce que nous voulons pour élaborer une stratégie de communication et choisir ceux qui seront le mieux à même, de par leurs origines,  de la mener à bien. Pour simplifier, on dira que le judaïsme laïc s’inscrit dans une Histoire et dans une interculturalité avec la France en l’occurrence, que le judaïsme religieux s’inscrit dans une pratique au quotidien et que le judaïsme sioniste s’inscrit dans une utopie, qui est celle du retour à une culturalité juive, impliquant un certain dépassement de l’interculturalité… Il y a en effet un contraste frappant entre la multiplicité des cultures accueillant les juifs et la radicalité de l’altérité juive. Au niveau dialectique, cette multiplicité ne fait pas sens si elle ne se transforme pas en dualité du juif face au non juif. Cela dit, cette altérité juive ne peut s’exprimer dans l’abstrait, elle doit s’ancrer dans une culturalité non juive spécifique. Autrement dit, le juif n’est en situation d’être l’autre qu’à condition d’avoir parfaitement assimilé le langage de l’autre. Tout au long de cet exposé, on aura compris que l’on ne peut pas remplacer l’autre si facilement : si entre eux les juifs ne respectent pas leurs différences, comment les non juifs respecteraient celles des juifs ? On ne devient pas juif par un coup de baguette magique tout comme on ne devient pas juif français à part entière du jour au lendemain, cela dépasse la dimension du choix individuel pour être un choix de la lignée. Il y a ceux, parmi les non juifs qui veulent se convertir au judaïsme tout comme il y a parmi les juifs ceux qui, en raison d’une “colonialité” veulent se convertir au judaïsme français. Il importera de réfléchir sur la psychologie, voire les stigmates, du prosélyte. La condition du juif a singulièrement évolué au cours des deux derniers siècles : auparavant, les juifs étaient présents anciennement là où ils se trouvaient. Puis avec l’émigration vers la Palestine puis vers Israël, avec l’exode des colonies vers la métropole, avec toutes sortes de migrations, le juif est redevenu errant, nouvellement arrivé là où il se trouve. Il importe de réfléchir sur ces deux images de l’errance, de la multiplicité des allégeances ou de l’enracinement au sein d’une culture nationale. La communauté juive de France est d’une grande complexité en ses composantes : comment parviendra-t-elle, en affirmant son unité, à tenir un discours cohérent qui satisfasse chacun sans que cela devienne un propos inconsistant ? Ne vaut-il pas mieux accepter de confronter les sensibilités des uns et des autres, de les dialectiser, plutôt que de tenter désespérément d’en faire la synthèse ? Ne vaut-il pas mieux laisser la parole à un noyau dur, au sens historique du terme, plutôt que de tomber dans une cacophonie de revendications de la part de juifs ayant les rapports les plus divers avec la France en général et le judaïsme français en particulier ?

4.                 Signification et portée de « Juifs laïques »

On s’interrogera, enfin, sur la signification du terme “Juifs laïques” qui sert de “mot valise” à une pléiade d’associations. Le terme est, en fait, à rapprocher d’un autre utilisé autrefois, celui de “juifs progressistes” et qui concerna, après la Seconde Guerre Mondiale, des juifs placés dans la mouvance communiste. Ce n’est probablement pas par hasard que ces “juifs progressistes” – autour notamment autour des Amis de la Commission Centrale de l’Enfance (CCE) qui organisait des colonies de vacances, émanation de l’Union Juive pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), dont le siège est toujours au 14 rue de Paradis, dans le dixième arrondissement – soient désormais fortement présents au sein de l’ensemble des juifs dits laïques, comme cela ressort des Portes Ouvertes qui se sont tenu, les 1-2 décembre 2001, à la Mairie annexe du XIIIe arrondissement de Paris, managés par les dirigeants de cette structure judéo-communiste. Lors du Colloque de la Sorbonne, 11-12 février 1995, ils s’interrogeaient . Hier juifs “progressistes” ; aujourd’hui juifs… ?, (Paris, Les amis de la CCE, 1996) ; à cette question d’appellation, laissée alors en points de suspension, la réponse allait venir peu après : ils seraient des juifs laïques et ils entreraient au sein de cette mouvance, y apportant leur dynamique et leurs troupes, suscitant dans la foulée les dites Journées Portes Ouvertes “Rencontrer les juifs laïques de France”. En affirmant l’existence d’un Comité de Liaison des Associations Juives Laïques de France, ne laisse-t-on pas entendre que le dit Comité représente le judaïsme laïque français, dans sa diversité ? Or, à y regarder de près, il n’en est rien. En étudiant la composition des membres ou du public de ces diverses associations, on observe qu’il est très largement à prédominance ashkénaze et qu’il comporte des personnages d’un certain âge. Ces deux remarques auraient du mettre sur la voie l’ethnologue, puisque des travaux ont été consacré au “judaïsme laïque”.(cf. mémoire de Catherine Vago, notamment) Il est en effet peu vraisemblable que les juifs laïcs ne se recrutent que parmi les Ashkénazes et plus précisément ceux qui sont issus de l’immigration, plutôt que les juifs alsaciens ; il est également peu probable que les jeunes juifs ne soient pas laïques ! Ainsi, en revendiquant l’appellation de “juifs laïques”, nous avons en réalité affaire à une manœuvre de manipulation de la part d’une mouvance très spécifique et dont nous avons dit qu’elle se situait objectivement dans la continuité d’un judaïsme dit progressiste. Que soient venu s’agglutiner à ce noyau judéo-communiste quelques séfarades, il s’agit là de leur part d’une erreur de parcours, due précisément au flou de l’expression “juif laïque”, que l’on y trouve de juifs d’obédience socialiste, correspond surtout au glissement d’un certain électorat communiste. Mais quels sont les buts de ce judaïsme laïc ? Ils sont en réalité très spécifiques et bien éloignés de ceux auxquels on pourrait a priori s’attendre. Il faut savoir en effet, que durant l’Entre Deux Guerres, les juifs originaires des pays de l’Est affluèrent vers la France et furent assez mal reçus par l’establishment juif, de souche. D’où la création de structures qui étaient en fait des micro-sociétés, où ces juifs étrangers, lisant le yiddish – au travers notamment de périodiques qu’ils produisaient – s’exprimant péniblement en français, pouvaient avoir le sentiment d’être juifs en France, occultant de facto la communauté juive locale. Quant à l’Occupation, elle consacra une différence entre juifs “étrangers” et juifs de “vieille souche française”. Notons que le décret-loi Crémieux fut abrogé par Vichy, faisant des juifs d’Algérie des étrangers. La notion de communauté israélite englobait les deux catégories de “coreligionnaires” – mais non “compatriotes” – par delà ce qui précisément les distinguait.(A. Wiewiorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Denoël, 1986. Il semble que lorsque les Séfarades d’Afrique du Nord arrivèrent en métropole, dans les années Cinquante-Soixante, ils ne rencontrèrent pas les mêmes problèmes – du fait de la Shoah, de l’Etat d’Israël, du fait de la connaissance de la langue française etc. – et ne furent pas conduits à réagir avec les mêmes procédés de substitution. Et c’est pourquoi, à de rares exceptions, le sefardisme n’est guère concerné par ce “judaïsme laïc” alors qu’il l’est objectivement du fait que ses membres ne sont pas pour autant tous croyants ou tous pratiquants. Tout se passe donc comme si les juifs ashkénazes, issus de l’immigration, avaient lancé une O.P.A. pour s’approprier le judaïsme laïc dont les leaders sont majoritairement d’origine polonaise au point que certaines réunions de bureau, de nos jours, pourraient se tenir pratiquement en polonais. Si l’on examine d’ailleurs la presse franco-yiddish, autour de 1944, (Notre Voix, anciennement La Nouvelle Presse), on note des formules significatives : “Continuité de notre journal qui sera celui des Juifs en France” ou “ Mais les Juifs de France n’ont pas supporté passivement (..) la répression nazie” ( numéro du 6. 09. 1944) Voilà donc ces juifs communistes – notamment ceux liés à la MOI, la “Main d’œuvre Immigrée” – parler au nom des “juifs en France”, expression prudente mais qui prépare quelques lignes plus loin une autre, plus forte encore, celle des “Juifs de France”. Stratégie qui consiste à revendiquer une représentation la plus large possible pour désigner un groupe ayant un profil très particulier : nous sommes les Juifs en/de France, nous sommes les juifs progressistes et finalement – dernier avatar- nous sommes les Juifs laïcs (face aux juifs religieux) Il importe de revenir sur le glissement de “Juifs en France” à “Juifs de France” : la première formule pourrait en effet désigner un ensemble très vaste incluant aussi bien les Juifs de France que les Juifs qui sont simplement résidents en France, sans prétendre être, quant à eux, les Juifs de France. Mais, plus loin, en recourant à la formule “Juifs de France”, cela signifie que ce sont eux les vrais Juifs de France et non pas un autre groupe qui ferait pendant aux “Juifs en France”. Autrement dit, il y a occultation des Juifs de souche française, complètement marginalisés et qui auraient démérité, tout comme les Chrétiens forment une Nouvelle Alliance remplaçant la sienne, les Juifs ashkénazes étrangers forment une nouvelle alliance avec la France, aux dépends des Juifs de souche française. A l’appui de cette thèse, nous signalerons que chaque fois que, face à un public de “juifs laïcs” on aborde la question des juifs de souche française, il y a comme un malaise. Or, a priori, officiellement, le seul problème des juifs laïcs, c’est d’être rejetés par les Juifs religieux, ils ne devraient donc nullement se formaliser d’une revendication d’existence de la part de juifs laïcs de souche française ! D’où l’on observe que ce “judaïsme laïc” n’est qu’une façade qui n’avoue pas l’identité de son véritable adversaire, de sa bête noire, à savoir le juif de souche française qui les a snobés eux, les juifs ashkénazes qui ont débarqué en France ou leurs descendants. On dit, chez les psychogénéalogistes, qu’il faut trois générations pour fabriquer un psychotique. Dans les années trente, la presse juive parlait des “masses travailleuses juives immigrées” par opposition aux “juifs de souche française”, mais ce terme de juif immigré a fini par disparaître voire à devenir tabou, un crime, en quelque sorte, contre le credo laïque.. En outre, au lendemain de la guerre, il fut fortement question, notamment au Parti Communiste, de faire repartir ces juifs “en sky”, selon l’expression de Marty, dans leurs pays d’origine et ce fut d’ailleurs le cas de beaucoup, notamment vers la Pologne, devenue communiste, avec des succès divers.(cf. Maurice Rajsfus, L’an prochain la Révolution. Les communistes juifs immigrés dans la tourmente stalinienne, 1930-1945, Paris, Mazarine, 1985) Les Juifs laïques de nos jours et leurs cadres polonais sont les héritiers directs de ces structures propres aux juifs immigrés, communiquant entre eux à l’époque, en yiddish ; on ne disait pas alors “émigrés”. On pouvait trouver la formule : “Juifs de France, français comme immigrés”. Sous Vichy, les statuts différèrent : “Les ressortissants étrangers de race juive pourront (…) être internés dans des camps spéciaux”. On avait bien affaire à une mouvance spécifique : “La défense des immigrés, pouvait-on lire, est un souci permanent de la Presse Nouvelle”. Ces immigrés qui “ont aimé à en mourir le pays pour lequel ils se sont battus”, ce qui signifie implicitement que ce n’était pas “leur” pays. Ceux-ci ne méritaient-ils pas “une place prépondérante parmi les juifs de France” ? Mais derrière l’expression “immigrés”, en France, finalement trop large, il y avait une réalité socio-historique, celle de l’origine géographique. A la fin des années 80, le phénomène du judaïsme laïc s’est manifesté, sous ce nom, même si le terme “juif laïc” figurait déjà dans les publications judéo-communistes : le même groupe ashkénaze issu de l’immigration s’en prenait cette fois aux religieux qui tenaient le haut du pavé, tout comme d’ailleurs il avait eu sa période antisioniste, à l’époque de Nasser. Triple rejet donc perçu d’ailleurs, à tort ou à raison, comme mutuel  : les juifs de souche française, Israël, les juifs religieux. Mais généralement, le premier rejet n’est plus guère rappelé, probablement parce que l’on s’imagine que le problème ne se pose plus. Dans les trois cas, cette population se serait heurtée à un certain mépris : on leur reproche de ne pas être des juifs vraiment français, on leur reproche de ne pas venir s’installer en Israël, on leur reproche de ne pas respecter les coutumes juives. Triple porte à faux qui n’empêche pas que ces juifs que l’on ne peut simplement définir par un refus – et la laïcité est un refus – ou un manque éprouvent une forme d’identité fondée sur une certaine culturalité d’Europe orientale, autour du yiddish, d’une certaine nourriture, pas nécessairement kasher et sur la Shoah, entre autres. En se définissant comme “juifs laïques”, ils peuvent ratisser plus large et capter des juifs n’appartenant pas  à cette sensibilité mais en même temps, ils se présentent en creux et cela fausse les pistes. Jamais, ils n’accepteraient de reconnaître qu’il s’agit avant tout de la perpétuation d’une culture au demeurant non française, ils se croient obligés de se situer au niveau des principes tout en sachant très bien que cela n’est qu’une façade. On notera donc que ce positionnement antireligieux et non sioniste ne fait que dissimuler d’autres problèmes plus aigus : celui de leur récente immigration en France qui pourrait rendre concevable, une fois l’orage passé, un retour ; celui de leur refus d’être considérés comme des juifs français de seconde zone, face aux Juifs de souche française, ce qui conduit ces juifs laïcs à célébrer, sans états d’âme, le bicentenaire de l’émancipation des juifs de France, ce qui fait penser un peu à “nos ancêtres les Gaulois”, sans juger bon de faire intervenir les descendants, en chair et en os, de ceux qui vécurent cette époque. Mais n’est-il pas vrai que la revendication de la Palestine relève largement d’une histoire que l’on se réapproprie. Dès lors que ces associations juives laïques ne servent réellement qu’à créer un espace de vie juive pour ceux qui ont été exclus non point tant – comme ils l’affirment – du monde religieux mais du monde judéo-français, il va de soi qu’elles sont amenées, à affirmer une laïcité qui constitue une sorte de négationnisme à l’encontre des juifs de souche française. Autrement dit, ces “juifs laïcs”, d’un genre si particulier, sont prêts à jouer la laïcité contre un communautarisme qui risquerait de privilégier ces juifs “historiques” que sont les juifs de souche française. On songe au jugement de Salomon où la femme qui a perdu son enfant préfère que l’enfant restant meure : on préfère que les juifs deviennent un élément insignifiant plutôt que d’admettre une quelconque suprématie de la part des juifs de souche française. En fin de compte, aussi incroyable que cela puisse paraître, ces “juifs laïques” veulent avant tout instrumentaliser la laïcité aux fins de refouler les différences entre eux et les juifs de souche française bien plus que celles qui existent entre les juifs et les autres communautés ! Si on leur demande s’il est vraiment indifférent que dans leurs instances dirigeantes il y ait une majorité de juifs d’origine polonaise ( signalons que les juifs “bundistes” en France étaient fortement centrés sur Varsovie) ils répliqueront “cela n’a pas d’importance !” Car en fait ce qu’ils revendiquent avant tout c’est un laïcisme au sein de la communauté juive bien plus qu’un laïcisme au niveau d’une société française communautariste. Le terme “origine” qui marquait l’immigré juif de Pologne ou de Roumanie est désormais utilisé dans un sens plus large : on est d’”origine juive”, comme tous les Juifs, donc sans discrimination au sein de la communauté juive de France. Faut-il s’attendre à ce que ce pseudo-judaïsme laïque s’éteigne avec ceux qui avaient des raisons de le revendiquer ? Il semble bien que la moyenne d’âge y soit assez élevée et que les querelles des parents ne sont plus celles sinon des enfants du moins des petits enfants. Il existe certes quelques éléments séfarades, égarés au milieu d’une masse ashkénaze. On peut se demander si ceux-ci ne servent pas de façade, on pense notamment à Albert Memmi, juif d’origine tunisienne, président de l’Association pour un Judaïsme Humaniste et Laïc (AJHL) mais qui n’est en fait qu’une scission de Liberté du Judaïsme, fondée par des Ashkénazes issus de l’immigration, à la fin des années 1980. En guise d’épilogue, signalons qu’à l’issue de notre exposé, les deux orateurs qui prirent ensuite la parole s’excusèrent d’être polonais comme si notre intervention remettait en question leur droit à s’exprimer. On avait l’impression que l’on avait introduit le loup dans la bergerie, alors qu’à aucun moment, officiellement du moins, ces “juifs laïcs” n’avaient mis le doigt sur une si vieille douleur, une douleur restée jusque là inavouable, protégée par la langue de bois.. Il convient donc de mettre la laïcité en perspective : quand la France s’est voulue laïque, elle était relativement soudée et cette laïcité était compensée par un fort consensus linguistique et culturel qui en relativisait sensiblement les effets. Il est clair que dans une France plus hétérogène, post laïque, où les membres ne partagent plus toujours les mêmes valeurs et surtout la même Histoire, la laïcité ne peut que le céder à un certain communautarisme. En revanche, il est possible de parler de laïcité au sein de chacune de ces communautés parce que chacune d’entre elles comporte précisément, entre ses membres, un fort dénominateur commun. Cela dit, quand des Juifs se déclarent laïques face à d’autres qui ne le seraient pas, il ne peut s’agir là en soi d’une identité : on peut vouloir la laïcité au sein du monde juif en France, on ne peut se dire “juif laïc”. Il y a là un point aveugle que nous avons tenté d’expliciter, à savoir que sous cette étiquette de juif laïc, il y a une revendication qui est, avant tout, celle des juifs immigrés et de leurs descendants et plus spécialement de ceux qui sont originaires de l’Europe Orientale en général et de Pologne en particulier. Certes, il existe un autre sens pour “juif laïc”, c’est celui de juif non pratiquant par opposition à juif pratiquant – et les deux sens se croisent pour ajouter à la confusion- mais il semble bien que cette mouvance laïque fonctionne sur des pratiques sociales qui lui sont propres et qui relèvent d’une certaine ashkénazité qui ne saurait se réduire aux pratiques françaises. Or, on ne peut qu’observer que toute réunion au sein de ces associations juives dites laïques met en jeu, ipso facto, un ensemble d’attitudes qui sont d’ailleurs perçues comme étranges sinon étrangères aux juifs qui n’appartiennent pas à la dite ashkénazité. Il faudrait enfin souligner à quel point les pratiques sociales spécifiquement françaises sont éloignées de celles qui caractérisent tant les ashkénazes que les séfarades, elles-mêmes fortement marquées par leurs interculturalités respectives, qu’elles soient germano- slaves ou arabo-turques.(cf. nos travaux in Cahiers du CERIJ, 2000-2001). Ne pourrait-on parler à propos de cette mouvance de “loubavitch laïques” et n’existe-t-il pas des séfarades parmi les Loubavitch, s’habillant comme les anciens Polonais ? Aucun problème, au demeurant, de la part de ces “Juifs laïques” pour reconnaître qu’ils ne respectent pas les lois juives, pas de problème non plus de leur part pour admettre bien volontiers que leur rapport à Israël n’a pas abouti. En revanche, en ce qui concerne le jugement qu’ils portent sur leur intégration en France au sein de la communauté juive, ces mêmes juifs laïques ne sont pas prêts à concéder la moindre restriction, en dépit des obstacles évidents rencontrés par eux ou par leurs parents ; ils se veulent plus français que les juifs de souche française et en tout cas pas moins – prêts, à l’occasion, à relativiser l’intégration de ceux-ci – alors que s’ils étaient en Israël ils admettraient l’existence de sabras. (Panoramiques, numéro sur “les Juifs Laïques, du religieux vers le culturel”  réuni en 1992 par Izio Rosenman). Disons que ces Juifs de souche française leur font ombrage tout comme la présence des Juifs embarrassent les Chrétiens sans parler du rapport des arabes palestiniens aux juifs Israéliens. Il suffit d’étudier le personnel dirigeant de ces associations juives laïques pour s’assurer qu’une culturalité polonaise est sous-jacente : Cercle Gaston Crémieux de Richard Marienstrass et Jacques Burko, Cercle Bernard Lazare de David Fuchs, du Centre Juif Laïc de Jean Liberman, Cercle Amical bundiste, fortement marqué par la Pologne, longtemps animé par Aby et Méni Wiewiorka, Liberté du Judaïsme de Claude Kolinka et d’Elie Garbarz,  Révolution Progressiste Juive animé par Nathan Zederman, Association pour un judaïsme Humaniste et laïc animé par Izio Rosenman ; Amis de la Commission Centrale de l’Enfance de Jo Kastersztein ou Hashomer Hatsaïr, fondé en Pologne en 1913 partageant les locaux du Cercle Bernard Lazare. Mais bien entendu, si on allait demander de quelles origines sont ces juifs laïcs, il nous serait répondu “mais de partout”, citant Un Tel ou Un Tel qui n’ont pas perçu la nature de ce “ghetto ashkénaze”. Un Roger Maria n’écrivait-il pas en 1968 dans Nouvelle Presse Hebdo à propos des juifs “progressistes”  : “même si tous ne parlent pas yiddish” ? La contestation de la règle matrilinéaire, dans ces groupes, pourrait être lié au fait que le patronyme polonais, transmis par le père, est considéré comme la référence. M. Rajsfus reprochera à R. Marienstrass, auteur, en 1975, d’Être un peuple en diaspora, Paris. F. Maspero, de quasiment rien dire des juifs maghrébins ou des juifs français dont “l’antériorité dans le pays remonterait aux Croisades” (Identité à la carte. Le judaïsme français en questions, Paris, Arcanthère, 1989, pp. 171 et 357). L’importance accordée à la Shoah, par ailleurs, n’est-elle pas liée, peu ou prou, à l’implantation géographique fortement polonaise des camps de concentration, justifiant d’ailleurs l’organisation de voyages de la mémoire ? A l’heure où les différentes “ethnies” afghanes s’efforcent de doser la part des unes et des autres au sein d’un gouvernement, est-il concevable que les Juifs affirment qu’ils ne sont séparés que par le fait de croire ou de ne pas croire ? Les clivages d’hier ont pu temporairement s’estomper, ils n’en sont pas moins voués à réapparaître et il faut les prendre en compte. Les associations Juives “laïques” sont les héritières de fait du Comité Général de Défense (CGD), rassemblant les juifs d’Europe de l’Est, qui s’opposa, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, au Consistoire. Que les uns se revendiquent résistants – encore que les communistes ne l’aient été qu’après l’agression nazie en URSS, mettant fin au pacte germano-soviétique – face aux autres accusés de complaisance à l’égard de l’occupant allemand ne change rien à l’affaire, pas plus que le fait que l’ UJRE communiste co-fondatrice du CRIF, de par notamment son attitude hostile à l’égard d’Israël, ait été tenue quelque peu à l’écart avant de réapparaître au sein de la mouvance juive laïque, constituée d’ailleurs en partie de transfuges du Parti Communiste, tels le journaliste Jean Liberman (cf. Se choisir juif, Paris, Syros, 1995) ou un Jean Ellenstein, se retrouvant au sein du Centre Juif Laïc (CJL). Le CRIF (Conseil Représentatif des Israélites de France) fut durant l’Occupation une structure faisant cohabiter juifs de souche française et juifs étrangers originaires d’Europe Centrale, est-ce que le problème a cessé d’exister soixante ans plus tard ? On notera qu’Israélite de France” n’équivaut pas à Français juifs, la formule désigne avant tout une présence en France. Il ne s’agit pas, sous prétexte d’oublier les anciennes polémiques, de faire fi de différences nullement résorbées et qui, en tout état de cause, gardent toute leur prégnance en terme de légitimité et d’enracinement. Imaginons un instant si la situation en Israël serait aujourd’hui la même s’il avait existé un noyau dur juif qui s’était perpétué au travers des siècles, sans discontinuité ! Où sont les Israéliens de vieille souche palestinienne ? Il vaut encore mieux que les juifs de souche française reconnaissent la méfiance qui fut la leur à l’encontre des juifs immigrés en France mais cela ne saurait pour autant les faire renoncer à leur rapport privilégié avec la France et les droits et les devoirs qui s’en suivent. En vérité, c’est le regard du non juif – au sens où l’entendait Sartre, qui crée cette illusion d’homogénéité, l’antisémitisme serait-il un allié de ces “juifs laïcs” comme il peut l’être des sionistes ? Car la diversité des engagements idéologiques au sein de la mouvance laïque ne doit pas faire oublier l’homogénéité de sa population, quant à ses origines géographiques et culturelles. Que signifie la question  : est-on juif français ? De nos jours, on pourrait penser qu’elle pose la question du caractère français des juifs. Or, le vrai sens de cette question est autre : est-on un juif de souche française ou un juif immigré, étranger, naturalisé, vivant en France ? On peut aussi se demander si le débat autour de la religion ne renvoie pas au clivage entre juifs français et étrangers juifs : pour le juif immigré, le juif de souche française apparaissait comme un français de confession juive, mosaïque. Est-ce qu’un certain laïcisme juif ne viserait pas à affirmer qu’être juif ne se réduit pas à une confession mais implique aussi une différence de culturalité ; est-ce que cela n’impliquerait pas que le juif étranger se sente plus “juif” que le juif de souche française dont la judéité se réduirait, selon lui, à une croyance et à quelques pratiques synagogales. Quant aux Juifs d’Afrique du Nord, leur arrivée massive, a certainement modifié le paysage, avec une population fort différente de la polonaise, ayant un autre rapport à la langue française et à la France. Les juifs ashkénazes pourraient-ils désormais monopoliser l’idée de progressisme ou de laïcité ? Les juifs des anciennes colonies, iraient-ils renforcer le pôle des juifs de souche française, conduisant ainsi à un rééquilibrage de la communauté juive de France ? En fin de compte, il semble bien que ce soit des années Soixante que date l’idée selon laquelle les vrais interlocuteurs des juifs ashkénazes ne seraient plus les juifs de souche française mais les juifs maghrébins d’expression française. Il y a eu substitution, constituant a posteriori une sorte de revanche.

5.                 Juifs laïques et juifs religieux

On a un peu l’impression désormais que derrière le débat “juifs laïcs”/ “juifs religieux” se cache le clivage entre juifs ashkénazes et juifs séfarades. Tout se passe comme si chaque population définie objectivement par son Histoire se voyait attribuer une fonction spécifique au sein d’une communauté plus large ; on dira que tout décalage synchronique est révélateur d’un décalage diachronique et que toute différenciation diachronique aboutit à un partage des taches au niveau synchronique. On notera qu’en Israël, les juifs séfarades ont été largement assimilés à une classe sociale inférieure par rapport aux juifs ashkénazes, c’est le concept de Second Israël, qui fit l’objet d’un numéro des Temps Modernes, dirigé par Shmuel Trigano, à la fin des années Soixante Dix. Il y a certes là une injustice à mettre une étiquette sur un certain groupe de personnes, par ailleurs appartenant à un même “peuple” mais c’est ainsi que les sociétés s’organisent et se structurent. On dira ainsi, le cas échéant, que tel juif séfarade n’est pas très pratiquant, – on dit volontiers qu’il est traditionaliste – plutôt que de dire qu’il est laïc et que tel juif ashkénaze respecte quelques fêtes plutôt de dire qu’il est religieux. Si les juifs polonais sont omniprésents dans les associations juives laïques, les juifs d’Afrique du Nord sont probablement fortement surreprésentés sur les listes consistoriales et dans les instances religieuses françaises (cf. Information Juive, Supplément au n° 212, Novembre 2001). Il y a une répartition des rôles. Certes, les Loubavitch sont-ils ashkénazes mais selon nous il s’agit d’une interaction avec d’autres communautés juives obéissant à d’autres logiques car nous sommes ici en train de décrire une situation spécifique à la France. Entre ces deux populations de juifs immigrés, mais ayant immigré à des moments différents, quelle pourrait être la place du “troisième homme”, le juif de souche française, minoritaire, certes, mais affirmant seul la continuité séculaire de la présence juive en Terre de France. Il est fâcheux que lors de la constitution du Consistoire, sous le Premier Empire, on n’ait pas prévu une telle situation, il est vrai qu’à l’époque, la plupart des juifs étaient précisément de souche française… L’évolution qui a suivi a sensiblement modifié l’état des choses et les fondements socioculturels qui furent le théâtre des aménagements décidés par Napoléon ne sont plus les mêmes tout de même d’ailleurs que ceux qui furent l’arrière – plan de la laïcité à la française. Il est en effet aisé de rendre possible la diversité quand un pays est fondamentalement uni, c’est un luxe qu’il peut se permettre sans risquer de se disloquer mais est-ce toujours le cas désormais ? Il y aurait donc une crise de la laïcité, liée à l’importance de l’immigration au cours du XXe siècle. Si l’on veut élever le débat, le cas judéo-français nous semble exemplaire, presque un cas d’école. On voit là en effet se dérouler des processus qui ont certainement joué dans les sociétés les plus anciennes, à savoir l’instrumentalisation des différences objectives, observables aux fins de division du travail. Le problème, c’est que cela n’est pas admis officiellement : on imagine difficilement dans nos sociétés postmodernes que l’on vienne à distribuer les rôles d’après les faciès, d’après les pedigrees alors que c’est bien de cela qu’il s’agit en pratique : ce qui se ressemble s’assemble. L’essor des sciences humaines et des sciences sociales en particulier n’a guère conduit à davantage de lucidité et de conscientisation en ce domaine. Il y a donc là un décalage entre les faits – une catégorie donnée de personnes se voit assigner un certain monopole sur un certain créneau – et les discours : toute personne désireuse de s’insérer dans ce créneau sera la bienvenue. En pratique, au sein d’un groupe donné prévaudra un type de comportement propre non pas à la fonction considérée mais….. au profil de la catégorie s’étant vu assigner la dite fonction ! Prenons un exemple classique : si dans la police française, il y a beaucoup de Corses, il faut s’attendre à ce que certaines valeurs qui y règnent ne soient pas spécifiquement celles requises, dans l’absolu, pour être policier – à l’échelle de la planète – mais relèvent de particularismes à rechercher dans la culture corse, étant bien entendu qu’à terme un amalgame se fera entre ces deux niveaux. Pour notre part, ayant participé pendant une dizaine d’années aux réunions du Comité de Liaison des Organisations Juives Laïques, nous avons pu observer à quel point nous étions en décalage. Comprenez qu’un tel décalage n’existait pas au sein d’instances non juives. La façon dont nous étions perçus, écoutés, y était totalement différente et ceux qui étaient le plus suivis ne l’auraient pas été dans un autre cadre. Il est clair que s’il avait été d’emblée reconnu que cette mouvance laïque, en ses instances dirigeantes, était un fief ashkénazo-polonais, avec ses propres modes de communication, de crédibilisation, les choses se seraient passé autrement. Soit, dès l’abord, il eût été clair que nous étions disqualifiés de par notre différence, soit, cette différence eut été prise en compte et il aurait fallu l’instrumentaliser d’une façon ou d’une autre. Il est probable, également, que les membres de ces instances ne sont nullement conscients de leur idiosyncrasie dans la mesure même où ils se retrouvent entre eux. Ils pensent probablement qu’ils se comportent “normalement”, en gros comme n’importe quel Français, comme n’importe quel Juif, ils ne voient vraisemblablement pas de quoi on parle même s’ils savent, objectivement, que la majorité des interlocuteurs appartiennent à un milieu culturel typé. Autrefois, lorsque beaucoup s’exprimaient mieux en yiddish qu’en français, la distinction était claire et le juif de souche était perçu comme différent. De nos jours, la maîtrise du français, la perte des accents, tend à niveler le sentiment d’un décalage. Il y a là une homogénéité langagière qui vient modifier la situation, dans la mesure même où le critère linguistique était significatif. En outre, le nom des juifs de souche française, quand cela concerne l’Alsace, n’est guère distinct de celui des Juifs originaires d’Europe orientale, qui ont souvent une consonance germanique : rappelons qu’il y a eu un flux migratoire de l’Ouest vers l’Est avant qu’il ne se produise en sens inverse, d’Est en Est. Certes, les juifs du Comtat Venaissin portent-ils des noms “bien français” – généralement des noms de lieux, mais il y a le fait des mariages “mixtes” entre juifs d’origines différentes.. On se retrouve avec un problème de lisibilité comme d’ailleurs, plus généralement entre juifs et non juifs. Qui est juif, qui ne l’est pas ? Qui est juif polonais, qui est juif alsacien ? En revanche entre juifs ashkénazes et juifs d’Afrique du Nord, la différence concernant les patronymes est flagrante : d’un côté des noms germano-polonais, de l’autre des noms judéo-arabes. On s’y reconnaît, on s’y retrouve, on se répartit les rôles : l’un, le séfarade, affirmera l’existence d’une communauté religieuse spécifique face aux autres communautés, catholique, protestante, musulmane. L’autre, l’ashkénaze, affirmera son respect de la laïcité et la marginalisation du fait proprement religieux au profit de critères d’ordre plus culturel. Entre ces deux attitudes, les juifs de souche française devraient probablement, au niveau d’une légitimité historique, avoir aussi voix au chapitre.. On pourrait parler d’un syncrétisme social, dès lors que des populations par ailleurs bien distinctes s’entremêlent, par exemple lorsque des juifs d’Afrique du Nord participent aux activités des “juifs laïques”, vouées en fait à la justification de la différenciation des juifs ashkénazes d’Europe centrale et orientale. Le cas d’Albert Memmi est de ce point de vue hautement caractéristique de ce que l’on pourrait appeler un glissement chorématique (à partir du terme grec signifiant espace, alors que chronématique renvoie au terme grec pour temps). Pour l’historien, un tel glissement doit être repéré, faute de quoi  il aura le sentiment de l’existence d’une sorte d’OVNI social. En effet, pour éviter de percevoir des ruptures dans la diachronie, encore faut-il ne pas se laisser égarer par ces dérives chorématiques, qui donnent l’illusion d’un phénomène nouveau, sui generis. Or, on remarque que les sociologues, comme Doris Bensimon, (LDJ 1989-2001 Ed. D. Bensimon et C. Kolinka Extrait de la collection de la Lettre de LDJ n° 0 à 61) qui connaît de près la mouvance juive laïque n’est pas parvenue à la situer dans la continuité des associations d’originaires, déjà présentes dans l’Entre Deux Guerres. En l’occurrence, il convient d’isoler les facteurs suivants : la récupération des thèmes laïques circulant en dehors du monde juif qui est déjà un glissement chorématique, ensuite la mobilisation de juifs n’appartenant pas au groupe socio-culturel de référence, “importation”  de juifs d’Afrique du Nord au sein des associations juives laïques. A cela vient s’ajouter une sorte de télescopage chronématique qui consiste à laisser entendre qu’il n’y a plus de juifs de souche française, que c’est une donnée du passé. Pour employer le jargon de l’ethno-méthodologie, que dire en effet de l’accountability des “juifs laïques”. Dans un manifeste rédigé en octobre 88 mais repris en 2001, les fondateurs de l’association Liberté du Judaïsme ( LDJ) écrivaient : Un groupe de militants juifs a constaté que certains problèmes vécus comme individuels reflètent en fait la situation de la majorité des Juifs de France”. Ces fondateurs, dont les trois plus significatifs sont ashkénazes, immigrés, ne font évidemment pas la moindre allusion à leurs origines. Ils parlent de la “majorité des Juifs de France” alors que l’on sait que la majorité de la communauté est séfarade. Or, de deux choses l’une, où ces séfarades sont religieux et dans ce cas on ne peut dire que la majorité de la communauté est “laïque” ou bien ils ne le sont pas et dans ce cas, pourquoi ne figurent-ils pas au sein de cette association en particulier et des associations juives laïques en général ? Pour masquer ces réalités, on recourt volontiers à des acrobaties terminologiques, propres à la situation diasporique : on ne sait jamais si on parle de juifs favorables à la laïcité à la française et qui sont avant tout des citoyens français ou si on parle de juifs exigeant que la communauté juive fonctionne de façon laïque. Une telle confusion culmine avec la difficulté croissante à distinguer français d’origine juive et Juif de souche française. Il est plus facile de devenir citoyen français, accessoirement d’origine juive que de devenir descendant des juifs de 1791, lors de l’Emancipation. Dans l’Entre deux Guerres, il a pu semblé plus facile à certains d’intégrer la communauté juive de France que de devenir français à part entière mais c’était une fausse impression car, en tout état de cause, devenir français est une affaire de droit, devenir juif de souche française est une affaire liée à l’Histoire et on ne change pas l’Histoire, à moins d’être stalinien, comme on change un statut, par la naturalisation, par exemple. Dans un article paru dans la Lettre de LDJ, en septembre 1993, et consacré aux juifs de l’’ex URSS en Israël, nous avions montré qu’une chose était pour ces juifs de devenir citoyens israéliens, une autre de perdre leur spécificité, voire de renoncer à leur langue. On nous avait répliqué que le temps s’en chargerait. De fait, tout se passe comme si à certaines époques, les clivages seraient mis entre parenthèses mais cela n’a qu’un temps et comme dit l’adage : Chassez le naturel, il revient au galop.

a)                Méthodologie des clivages sociaux

Passons à quelques réflexions méthodologiques applicables, a priori, à tout terrain comportant des clivages sociaux. Il conviendra de rechercher une continuité non pas tant du message que du médium, c’est à dire mettre en évidence la pérennité d’une communauté se définissant ou définissable selon tel ou tel critères mais pouvant adopter diverses façades. L’antisémitisme est un bon révélateur de certaines stratégies : tel groupe peut refuser l’accès aux juifs non pas parce que les juifs ne conviennent pas aux buts affichés mais parce que cela remettrait en question son homogénéité fondatrice. A l’inverse, un groupe juif peut poursuivre des objectifs qui semblent l’ouvrir aux non juifs mais de fait c’est rarissime car en réalité le groupe essaie avant tout de justifier sa pérennisation et son droit à perpétuer sa différence, le but affiché n’étant pas une fin mais un moyen. Dans tous ces cas de figure l’étranger au groupe, considéré selon ses origines, peut être parfaitement en phase avec les valeurs affichées, sans que sa présence ne soit autrement que tolérée. D’où l’épineuse question des conversions : en principe, le groupe affichant des valeurs assez larges, il s’ouvre à tous ceux qui y adhérent mais en pratique ce qui importe, c’est l’appartenance non pas subjective mais objective au groupe, la question d’un consensus au niveau des valeurs étant un épiphénomène. Si l’on prend le cas des astrologues, il convient de distinguer le groupe de ceux qui ont acquis une certaine formation technique, sont passés par un certain cursus et celui de ceux qui considèrent que ce cursus est superfétatoire. En réalité, le premier groupe est défini par un certain langage, la pratique de la consultation est relativement secondaire et rejoint la nébuleuse de tous ceux qui gagnent de l’argent par une forme ou une autre de divination. Il ne suffira pas pour devenir astrologue, au sens où l’est une certaine population issue de ce cursus, d’être un bon praticien. Encore faudra-t-il maîtriser un certain langage. Celui qui prétendrait réformer l’astrologie en évacuant des pans de sa tradition, serait fort mal reçu. Ce qui n’empêche pas que cette population, pour se justifier, affirme son efficience étant donné qu’il ne suffirait pas, apparemment, qu’elle fasse étalage de sa culture. Or, on peut devenir un excellent praticien sans passer par un cursus qui est la voie d’ accès à une communauté organisée autour d’un certain nombre d’événements sociaux(colloques, astro-cafés, revues etc), dont la dimension praticienne est une affaire personnelle, finalement assez secondaire ou du moins dont le bagage lié à ce cursus ne donne accès à une pratique psycho-divinatoire que dans la mesure même où toute méthode s’y prête, de toute façon.. Tout comme, au bout du compte, il ne suffira pas de partager quelques idées sur le judaïsme laïc pour appartenir pleinement à la société juive laïque dont le mode de fonctionnement interne est plus important que le message qu’elle a à transmettre. L’idée, soutenue par certains juifs laïcs selon laquelle toute personne qui se sent juive le devient ipso facto ne serait-elle pas au demeurant une façon de dire que tout juif étranger qui se considère comme juif français le deviendrait, également, ipso facto ? Or, pour toute personne voulant entrer dans ces milieux juifs laïcs de France, il apparaît assez vite que l’on ne le devient pas membre à part entière, si l’on n’a pas un pedigree adéquat d’origine ashkénazo-polonaise, on risque fort de rester un participant de seconde zone, incapable d’exercer une véritable autorité et ignorant des arcanes du Surmoi sous jacent. Dans le débat entre juifs laïques et juifs religieux, nous avons d’un côté un groupe qui définit ses objectifs mais occulte ses pratiques et de l’autre un groupe qui met en avant ses pratiques mais qui néglige de préciser ce vers quoi il tend.

6.                 Une analyse linguistique de la question

On pourrait songer à appliquer à nos descriptions le modèle signifiant/signifié. Ici, le groupe caractérisé par sa culture et son origine d’Europe Centrale et Orientale est le signifiant et ses objectifs affichés, à un moment donné, seraient le signifié, de la même façon qu’un mot peut voir ses significations évoluer au cours du temps. On pourrait évidemment inverser l’équation et dire que le groupe est plutôt de l’ordre du signifié pouvant être décrit, dans le temps et dans l’espace,  au moyen de divers signifiants. Pour notre part, nous préférons la première présentation tant il est vrai que le groupe s’il peut être décrit formellement comme l’est un mot, un signifiant, n’est lié à son rôle social, le signifié, que de façon arbitraire. On peut d’ailleurs se demander si le modèle signifiant/signifié n’a pas son origine dans la description des sociétés – une ethnie remarquable, identifiable et sa fonction, son rôle assigné – et serait ensuite passé au champ linguistique. Nécessité donc d’une double compétence : difficulté d’assurer une fonction sans être membre du groupe qui s’est vu attribuer arbitrairement la dite fonction. Ainsi, on ne peut devenir roi de France si on n’appartient pas à une certaine aristocratie mais cette condition nécessaire exige que l’on se prépare à l’art du gouvernement. De nos jours, une personne étrangère, s’exprimant mal en français, bien qu’elle ait, par ailleurs, une forte expérience de l’Etat, peut-elle prétendre à être un leader politique en France ? Et pourtant le fait de savoir parler français, pour ne considérer qu’un facteur, n’a rien à voir avec le fait de bien gouverner. Le fait d’être un homme ou une femme peut également déterminer la possibilité d’accéder à certains postes, le fait de sortir de l’ENA ou de Normale Sup – deux “Grandes Ecoles” – aussi. Nous touchons là à la question de l’organisation primitive des sociétés : l’humanité s’est beaucoup servi de ce qui distinguait les populations entre elles – tant ethniquement que linguistiquement ou religieusement – ce qui explique probablement la multiplicité des clivages qui aujourd’hui semblent faire moins sens pour le bon gouvernement de la Cité. La laïcité ne devrait pas, selon nous, se contenter de favoriser la cohabitation de ces différences mais leur assigner des fonctions spécifiques, faute de quoi celles-ci finiraient par perdre leur raison d’être au cours du XXIe siècle. En pratique, d’ailleurs, on continue à instrumentaliser ces différences : le groom d’hier, souvent noir, a laissé la place à l’agent de sécurité qui l’est aussi. Les critères d’âge, de sexe, de taille, de peau jouent un certain rôle mais parfois on tourne le problème par l’usage d’un uniforme d’une certaine couleur. A chaque instant, on est amené à se demander si le critère utilisé pour désigner une personne à un poste tient à sa compétence de membre du groupe à qui le poste est en principe dévolu ou à sa compétence concernant l’activité à assumer. Délicat dosage ! Le problème est en fait plus complexe en ce que l’on peut raisonnablement admettre que certains talents sont héréditaires. Non pas tant parce qu’ils se transmettraient par le jeu d’un certain mimétisme familial mais parce qu’ils seraient liés à quelque spécificité d’un psychisme génétique. Ce qui nous amène à nous demander si les juifs, toutes tendances confondue, cette fois, auraient un génie particulier, inné, interface entre un signifiant social et un signifié fonctionnel. Ce qui est clair, en tout cas, c’est que leur déracinement culturel, accentué depuis un siècle, lié aux migrations de toutes sortes, tant en Israël (cf.. l’ouvrage classique de Georges Friedman Fin du peuple juif ?) qu’en diaspora, ne nous semble pas forcément favorable à leur épanouissement spécifique.     Jacques Halbronn, Ier-2 décembre 2001, Paris.

        JHB  29  07 24

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jacques halbronn Linguistique comparée. Le français et l’hébreu. Dialectique de l’écrit et de l’oral Le Sheva

Posté par nofim le 28 juillet 2024

jacques  halbronn  Linguistique comparée . Le français et  l’hébreu. Dialectique de l’écrit et de l’oral. Le  Sheva 
 A partir de nos travaux, nous sommes parvenus à la conclusion qu’une langue qui aura su conserver sa cohérence première met en évidence la dialectique des consonnes (féminines) et des voyelles (masculines), ce qui signifie qu’elle doit disposer de mécanismes permettant tantot d’évacuer à l’oral des consonnes- ce qui permet de relier entre elles les voyelles  tantôt des voyelles, ce qui permet de relier entre elles les consonnes), au prix d’un double processus d’exclusion. C’est ainsi qu’en hébreu le « Sheva » devrait avant tout servir à combiner des consonnes entre elles, évitant ainsi la syllabisation qui est une négation du processus de différenciation. Pourtant, on peut trouver des traces d’une diphtongaison originelle  dans les forme en « im » qui marquant le pluriel (Elohim, Mayim, Shamayim, Genése I) mais dont la réalisation orale est avortée.
Par ailleurs, force est de constater que le shewa ne remplit pas toujours sa fonction en hébreu moderne. C’est ainsi que le célébre « Shema Israel » ne se prononce pas « Shma » mais « Sheuma » ou  » Chéma » cf infra
Sur le  web

« Le texte original du Chéma (sic) en hébreu

jacques  halbronn  Linguistique comparée. Le  français et l'hébreu. Dialectique de l'écrit et de l'oral Le Sheva dans LINGUISTIQUE

Shewa (hébreu)

Shewa
Image illustrative de l’article Shewa (hébreu)
 

Un shewa est un signe diacritique de l’alphabet hébraïque. Il sert à noter1 :

  • soit une voyelle très brève [ə], analogue à un e « muet » en français (« maintenant »). Dans ce cas, il est appelé shewa mobile.

  • Sophie Kessler-Mesguich, L’hébreu biblique en 15 leçons : grammaire fondamentale, exercices corrigés, textes bibliques commentés, lexique hébreu-français, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, 447 p.soit l’absence totale de voyelle (). Dans ce cas, il est appelé shewa quiescent. »

    En revanche, on est en droit de se demander comment l »hébreu, sous la forme qui nous est connue, est en mesure de gérer  la combinatoire des voyelles à l’instar du français, notamment par le procédé de la diphtongaison lequel élargit, enrichit le champ des voyelles (on, an, in, un etc)., le diphtongue se dissolvant quand suivie d’une voyelle et notamment du « e »:  bon/ bonne. En réalité, la diphtongue n’est pas un point de départ mais un point d’arrivée, ce que l’on peut qualifier de réduction au sens alchimique du terme.

    Si l’on prend le mot  ouvrier,  son féminin est ouvrière, ce qui signifie que le passage du féminin au masculin, rend la consonne finale muette, d’où un processus d’abréviation. Inversement, si l’on passe du masculin au féminin, on déconstruit un tel processus comme dans bon et bonne. Outre la diphtongue avec usage du « n », on a une autre diphtonque avec usage du « r » et dans les deux cas, on ne les prononcera pas en français. L’hébreu aura, selon nous, perdu en cours de route, une partie de ses codes de prononciation que le français aura su préserver

     

    JHB  30  07 24

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jacques halbronn Les lois divines ne sauraient être à la merci des interventions humaines . Le dilemme de Spinoza

Posté par nofim le 28 juillet 2024

jacques halbronn Les lois divines ne sauraient être à la merci des interventions humaines. Le dilemme  de  Spinoza

 

Ce que les hommes construisent, selon la théologie biblique telle que nous la concevons, ne reléverait-il pas d’un succédané de réalité?

Livre d’Osée, VIII

ה זָנַח עֶגְלֵךְ שֹׁמְרוֹן, חָרָה אַפִּי בָּם; עַד-מָתַי, לֹא יוּכְלוּ נִקָּיֹן. 5 Ton veau, ô Samarie, a cédé la place, ma colère s’est allumée contre eux: jusqu’à quand seront-ils incapables de pureté?
ו כִּי מִיִּשְׂרָאֵל, וְהוּא–חָרָשׁ עָשָׂהוּ, וְלֹא אֱלֹהִים הוּא: כִּי-שְׁבָבִים יִהְיֶה, עֵגֶל שֹׁמְרוֹן. 6 Il est bien l’œuvre d’Israël; un artisan l’a confectionné, et il n’est pas un dieu(Elohim): certes, le veau de Samarie sera réduit en menus morceaux.

Pour nous, le vrai visuel est céleste; il ne se situe pas dans quelque tradition orale ou écrite, il est immuable hors de portée de la main de l’homme, ce qui vaut aussi au niveau génétique (le physique) comme au niveau céleste (le systéme solaire)., ce que nous qualifions de « SurNature », différant en cela d’un Spiniza et de son Deus sive Natura. Ce visuel en effet se limite à notre Ciel et à notre Terre ( Genése I) Il en est de même pour les « lois », entre les lois naturelles, universelles et les lois « juridiques », il y a un troisiéme type de lois, qui sont « divines » au sens biblique du terme, c’est à dire des lois érigées par les « dieux » pour guider les humains terrestres en les formatant en conséquence.

Dès lors, tout l’appareil juridique élaboré par les humains reléverait d’une « pseudo-réalité », à commencer par ce qui est décrit sous le nom de « droit constitutionnel » et les calendriers électoraux qui ne s’ancrent sur aucune réalité digne de ce nom, avec un usage totalement aléatoire et arbitraire de la durée des mandats, laquelle apparait comme le nec plus ultra du monde « démocratique » pour la simple raison qu’un tel ordre aura été élaboré par telle ou telle société humaine. Bien évidemment, on retrouve cette pseudo-réalité dans le jeu et dans le sport avec leurs »régles ». Quant aux Dix Commandements, l’ordre qu’ils instaurent est factice et fictif et se substitue notamment à une véritable Astrologie. On peut certes arguer que nos lois humaines sont impactées par la Bible mais la Bible elle même est suspecte car par trop perméable aux interventions humaines à la différence ce ce qui se passe dans le ciel ou au niveau biologique sur lequel nous n’avons point prise. La transcendance exige donc une immuabilité de la Loi, ce qui n’e vaut que pour ce qui est hors de portée de l’humain. On ne confondra pas lois divines et lois « naturelles » et nous parlerons de « Sur Nature » pour nous démarquer d’un Spinoza et de son Deus dive Natura / Mais la position de Spinoza l’aura empêche de prendre la mesure des « lois divines » sous tendant l’ordre social , d’où son discours  politique sur le respect des lois instaurées par les sociétés humaines.(f  son Traité politique(Oeuvres IV, trad; Charles  Appulin, ch; VIII-IX,  Ed Garnier 1966) Pour nous, en revanche, la Société est déterminée par certains configurations célestes propres  à la « Création », au sens de formatage, de notre systéme solaire (et non de l’Univers tout entier) à condition bien entendu de savoir décrypter  un tel « livre » cosmique.

 JHB  28 07 24

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jacques halbronn Les évolutions constitutionnelles: de la cohabitation au rôle de formateur

Posté par nofim le 28 juillet 2024

jacques  halbronn   Les évolutions constitutionnelles: de la cohabitation au rôle de formateur.

Si la pratique de la cohabitation est entrée dans les moeurs politiques, alors qu’elle n’était pas prévue par la Constituion, une autre pratique devrait s’instaurer, également non prévue, celle de formateur comme c’est le cas dans de nombreux pays comme la Belgique ou Israel.(cf article Wikipedia « le formateur ») Rappelons que déjà en 1978, Giscard d’Estaing avait envisagé l’éventualité d’une cohabitation  en cas de victoire du « programme commun » et qu’en 1962, le mode d’élection du Président de la République sera revu.

 Sur le  Web 

« Valéry Giscard d’Estaing avait adopté une autre conduite, en 1978, alors que l’hypothèse d’une victoire de la gauche aux élections législatives de mars semblait conserver un haut degré de probabilité, en dépit de la rupture de l’accord de gouvernement P.S.-P.C.F., en septembre 1977. Dans un discours prononcé le 27 janvier, à Verdun-sur-le-Doubs, M. Giscard d’Estaing avait indiqué  » le bon choix pour la France  » – celui de la majorité sortante, – mais il avait réaffirmé qu’il n’était  » pas un chef de parti « , que son rôle était celui d’un  » arbitre « , et que la Constitution ne lui donnait pas  » les moyens de s’opposer  » à l’application du programme de la gauche si celle-ci l’emportait. M. Giscard d’Estaing rejetait donc l’idée d’un affrontement avec la gauche victorieuse. »

Sur le web

Qu’est-ce qu’une cohabitation ?

Suite aux résultats des élections législatives, qui a vu l’arrivée en tête surprise du Nouveau Front populaire, le suspens autour de la nomination du futur Premier ministre est entier. Les députés du camp présidentiel ne sont plus majoritaires au sein de l’Assemblée nationale, ce qui pourrait entraîner le début d’une période de cohabitation. Mais qu’est-ce qu’une cohabitation ?
Camille Gasnier

 

La cohabitation, une pratique non inscrite dans la Constitution de la Ve République

La cohabitation est une situation institutionnelle dans laquelle le Premier ministre et la majorité des députés de l’Assemblée nationale sont d’une tendance politique opposée à celle du Président de la République. La cohabitation n’est pas prévue par la Constitution de la Ve République, c’est une pratique qui s’est imposée à partir de 1986.

3 périodes de cohabitations durant la Ve République

Depuis 1958, il y a eu 3 périodes de cohabitations. En 1986, la coalition faite entre le RPR et l’UDF sort gagnante des élections législatives avec 49,3 % des voix. Le 20 mars 1986, François Mitterrand, président socialiste nomme Jacques Chirac Premier ministre. C’est le début d’une période de cohabitation qui durera jusqu’en 1988.

La deuxième cohabitation de la Ve République a eu lieu entre 1993 et 1995. Aux élections législatives de 1993, la coalition de partis de droite, Union pour la France, 45 % des voix au premier tour et obtient 484 élus à l’issue du deuxième tour. Le 29 mars 1993, Pierre Bérégovoy démissionne de son poste de Premier ministre et François Mitterrand, réélu président de la République en 1988, nomme comme chef de gouvernement Édouard Balladur.

La dernière cohabitation a eu lieu entre 1997 et 2002. Le 21 avril 1997, Jacques Chirac dissout l’Assemblée nationale, alors même qu’il bénéficie d’une très large majorité à l’Assemblée nationale. De nouvelles élections législatives ont lieu le 25 mai et le 1er juin. La coalition de gauche plurielle rassemblant le Parti socialiste, le Parti communiste, les Verts, le Mouvement des citoyens et le Parti radical de Gauche obtiennent 48,25 % des voix au second tour. Jacques Chirac nomme comme Premier ministre, Lionel Jospin, premier secrétaire général du Parti socialiste. » 

 

 En ce qui concerne le binome Formateur/Premier Ministre, il conviendrait de reformuler l’article 8 de la Constitution de 58 qui est actuellement rédigé de la façon suivante:

 

Article 8

 

« Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.

Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. » 

Il faudrait remanier cet article ainsi:  le Président de la République nomme  un « formateur » chargé de constituer une majorité de gouvernement . Se ce formateur y parvient, il est nommé Premier Ministre par le Président lequel  peut toujours en changer et, le cas échéant, nommer un nouveau formateur sauf si ce changement n’affecte pas la composition de  la majorité de gouvernement en exercice. On ajoutera que la priorité sera donnée à un formateur issu du parti ayant obtenu le plus de députés ».

C’est bien l’insuffisance de l’article 8 qui est la principale cause de la confusion actuelle où le « formateur » prend,, abusivement dès le départ le titre de « Premier Ministre »! Par ailleurs, il importe de relier l’article ’49.3 au droit présidentiel de dissolution lequel doit servir de moyen de chantage à l’encontre d’une assemblée qui ne trouverait pas en son sein une majorité suffisant de soutien, que celui-ci soit implicite (sans participation au gouvernement) ou implicite. En ce sens, Emmanuel Macron n’aura pas fait un bon usage de la dissolution comme épée de Damoclés, puisqu’il n’en avait pas annoncé, par avance, le recours éventuel, il  aura dissous sans contre partie.

 

 

JHB  28 07 24

 

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Jacques halbronn Sociologie politique De la gouvernance par la pratique de l’accord tacite.

Posté par nofim le 28 juillet 2024

 

Jacques  halbronn Sociologie politique  De la gouvernance par la pratique  de l’accord tacite.

 

Dans le débat autour du recours au 49.3, se manifeste, selon nous, le clivage entre  la Gauche et la Droite, entre le Nocturne et le Diurne, entre le Féminin  et le Masculin. Force est de constater que la constitution de la Ve République avait bel et bien permis un tel  recours, ce qui n’est pas sans rappeler, sous la IVe République la pratique  récurrente du  « soutien sans participation » de la part du parti Communiste sous le Front Populaire (1936) coalition comportant le PS  et le Radicaux.

 Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.

 

 

 Sur le   web

L’article 49.3, arme constitutionnelle dégainée jeudi pour la 100e fois sous la Ve République par Élisabeth Borne, est souvent décrié comme un « déni de démocratie », car il permet au gouvernement de passer en force quand la majorité n’est pas garantie. « Le Premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte », stipule la Constitution à l’article 49, alinéa 3, qui permet ainsi l’adoption d’un projet de loi sans l’approbation des députés.

Sur le  web Wikipedia

On oublie de préciser ici que le formateur peut échouer dans son projet de coalition et alors, il doit laisser la place à une autre personnalité qui tentera à nouveau sa chance. Mais il est des coalitions explicites et d’autres tacites, implicites. Ajoutons que les femmes sont plus portées vers l’explicite, la parole et les hommes vers le tacite, ce qui s’observe et se comprend sans paroles.

 

 

Formateur (politique)

Le formateur est un homme ou une femme politique désignée par le chef de l’État pour former une coalition gouvernementale après les élections ou après la démission de l’ancien gouvernement. Le rôle du formateur est particulièrement important en Belgique, aux Pays-Bas, au Grand-Duché de Luxembourg, en Israël et en République tchèque. Le formateur existe généralement dans les États disposant d’un régime parlementaire où le pouvoir exécutif dépend fortement du législatif et où les élections se font au système proportionnel, et non par un scrutin majoritaire où la formation d’une équipe gouvernementale est plus aisée. Le formateur forme la plupart du temps un gouvernement de coalition.

Le formateur est en principe issu du parti le plus important de la future coalition et est appelé à devenir le prochain chef de gouvernement. Dans les monarchies constitutionnelles, la nomination du formateur est un des pouvoirs le plus important du souverain et celui où il joue le rôle politique le plus important. »

 JHB  28 07 24

 

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jacques halbronn Cyclologie et Alchimie. Chaque changement de phase exige une remise en question

Posté par nofim le 27 juillet 2024

jacques  halbronn  Cyclologie et Alchimie.  Chaque changement de phase exige une remise en question. 

 

 

 

Comment distinguer les changements relatifs au passage de la solsticialité à l’équinoxalité et ceux qui sont en sens inverse? Le grand probléme de la démarche  astrologique, c’est qu’elle utilise des expressions ambivalentes, ce qui est bien pratique car cela permet de toujours de retomber sur ses pattes tout comme lorsque André Barbault annonce un événement sans préciser ce dont il s’agit et ce dont il ne s’agit pas, comme pour ce que l’on devait attendre selon lui de la conjonction Saturne Neptune pour 1989  qu’il décrit par  un point d’interrogation (cf  sa Défense et  Illustration de l’Astrologie. Ed   Grasset  1955). La moindre des choses ne serait-elle point d’opposer une prévision allant dans un sens et à une autre allant dans un autre, ce qui apporterait un facteur de réfutabilité, au sens de Popper?. Le  chercheur en Astrologie devra donc être très vigilant quant aux termes qu’il emploie pour éviter de dire une chose et son contraire. Revenons, à ce propos, sur notre présentation des deux phases de  façon à  prévenir, autant que possible,  toute confusion.   Dans de précédents textes, nous avons déclaré que la phase équinoxiale  conduisait à une certaine forme  de découragement. Mais quand nous avons traité de la phase solsticiale, nous avons insisté sur la nécessité de savoir renoncer, se délester.  Est ce que ces deux formulations ne tendraient pas quelque part à se recouper? Comment les distinguer voire les opposer?  Prenons le cas de De Gaulle entre 1962  et 1969. Dans le premier cas, le général  demande à renoncer à intégrer l’Algérie au sein de la « métropole » hexagonale en proposant un référendum. Dans l’autre, il démissionne, à la suite d’un autre référendum, perdu.   En fait, il importe d’insister sur la dimension de transmutation alchimique de la phase solsticiale. Il ne s’agit donc pas d’un renoncement comme en phase équinoxiale mais d’un dépassement, d’une décantation; donc d’une transformation, comme dans le passage du féminin au masculin. Cette transmutation implique  un « new deal »,(nouvelle donne) un rebattage des cartes, débouchant sur de nouvelles perspectives, un nouvel horizon. Cela correspond à une phase solsticiale certes, mais la phase équinoxiale tend à annuler certaines avancées. On pense actuellement à l’intention- à contre temps,   émanant de certains partis politiques d’annuler la réforme des retraites si ce n’est que l’on n’est pas actuellement en phase équinoxiale; C’est bien là le « hic »!                  JHB 29 07 24

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jacques halbronnn Astrologie. La phase équinoxiale (15°bélier/balance) fait reculer l’exécutif à l’inverse de la phase solsticiale

Posté par nofim le 26 juillet 2024

jacques  halbronnn  Astrologie. La phase équinoxiale (15°bélier/balance) ou la machine arrière  de  l’exécutif  à l’inverse de la phase solsticiale

 

La carrière d’un leader est faite de hauts et de bas et l’on peut parler d’une sinusoide (cf nos Clefs pour l’Astrologie, Seghers, 1976). La Roche Tarpéienne est proche du Capitole. A sept  ans d’intervalle, c’est le jour et la nuit. Que l’on pense à De Gaulle  entre 1962 (Solstice) et 1969.(Equinoxe), entre sa résistance  contre vents et marées face à l’hostilité du Palement  en 62  et son départ (voir aussi sa « fuite » en Allemagne en 1968) au lendemain du référendum « raté » de 69. C’est dire qu’il est assez tentant de prétendre pouvoir calculer la capacité de résistance d’un leader au cours d’un certain laps de temps. Parmi les reculades équinoxiales, il y a celle du « tournant de la rigueur » de 1983 -14  ans après  1969 – marquant un recul de Mitterrand par rapport à son « programme commun » sous Saturne début scorpion. ou le renoncement de François Hollande à se représenter pour un second mandat fin 2016 (Saturne  en Sagittaire) . En 2002, 14 ans plus tôt- ce qui signifie une configuration analogue (à la différence de l’écart de 7 ans), un autre socialiste, Lionel Jospin n’était pas parvenu à controler sa « majorité présidentielle » et n’arriverait pas au second tour des présidentielles. On concluré que l’on voit mal Emmanuel Macron, en phase solsticiale, céder devant la pression liée à la nomination d’un Premier Ministre, issu d’un  » Nouveau  Front Populaire » alors qu’en décembre 2018  il avait cédé face au mouvement des gilets Jaunes. Saturne était alors au début du Capricorne, le basculement vers la phase suivante ne se produisant qu’au de là du 15° degré du signe cardinal. Les  événements de la fin 1989 correspondront au passage de Saturne vers la seconde partie du signe du capricorne, portail d’une phase solsticiale avec notamment la chute du mur de Berlin.(rien à voir avec la conjonction Saturne Neptune chère à André Barbault si ce n’est que celle-ci eut lieu en capricorne) En tout état de cause, comme dit l’Ecclésiaste, il ne faut pas aller plus vite que la musique et savoir attendre son tour. On peut regretter que les « constitutionnalistes » ne disposent pas de notre boussole!

Sur le web

« Sondage : Lucie Castets se dit « déterminée » à devenir Première ministre, mais 58 % des Français n’en veulent pas »

A contrario, en 1962, en phase  solsticiale,  De Gaulle ne renoncera pas à sa réforme et l’emportera:

 Sur le  web:

« . La réforme ne plaît pas aux parlementaires. Radicaux, indépendants, socialistes et chrétiens-démocrates, ils déposent une motion de censure le 4 octobre 1962 contre le gouvernement de Georges Pompidou qui obtiendra une majorité absolue le lendemain, avec 280 députés pour sur 480. Pompidou et son gouvernement sont renversés et Charles de Gaulle décide de dissoudre l’Assemblée nationale. »

 et 

 » Un référendum constitutionnel sur l’élection au suffrage universel direct du président de la République française se tient le 28 octobre 1962 . Il se solde par une large victoire du « oui ». Ce scrutin s’inscrit dans un contexte polémique et a d’importantes conséquences sur la vie politique française. »

 et

« En 1962, Pompidou succombe au 49.3… avant d’être renommé

Pour imposer l’élection du président de la République au suffrage universel, Charles de Gaulle prend le risque du référendum et du 49.3. Mais une fois la motion de censure votée, il nommera à nouveau son Premier ministre à Matignon.

Quid de la dissolution engagée par Emmanuel Macron, au mois de juin 2024? Cette procédure devrait, en principe, accompagner l’usage du 49 al.3. C’est un mode implicite ou explicite de pression, de négociation. Lorsque Mitterrand a dissous l’Assemblée en 1981 et 1988 cela tenait à l’existence d’une majorité  du camp opposé (depuis 1978  et depuis 1986) et quant à Chirac, en 1997, cela tenait à la perspective d’élections législatives programmées pour l’année suivante 1998 et peut être à l’idée du quinquennat, car cela aurait permis en 2002 d’aligner les deux élections, présidentielles et législatives, même si le maintien du droit de dissolution rendait un tel alignement bien illusoire!

 

JHB 29 07 24

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jacques halbronn Passage de la IVe à la Ve République. Le « formateur » et le Premier Ministre.

Posté par nofim le 26 juillet 2024

 jacques  halbronn  Passage de la IVe à la Ve République.  Le « formateur »  et le Premier Ministre.

 

 

  Nous montrerons que certaines difficultés autour de la question du « Premier Ministre » en France, tiennent à ce que l’on aura laissé un vide terminologique s’instaurer en ne distinguant pas, à la différence d’un autre pays francophone,  le « formateur » et le Premier Ministre. Le Président de la République  sous la IIIe et la IVe Républiques  pouvait désigner un « formateur » lequel parviendrait ou non à obtenir la confiance de la Chambre.  Si la personne désignée n’y parvenait pas, on s’adresserait alors à quelqu’un d’autre. En ce sens, nous pensons que Macron peut tout à fait désigner Lucette Castet comme « formatrice », qu’elle puisse ainsi tenter sa chance et en cas d’échec désigner un(e) autre  formateur (ou formatrice) 

  Qu’est ce qui distingue les deux constitutions de 1946 (seconde mouture) et de 1958 (révision de 1962)? Avant la révision constitutionnelle de 1962, le président de la République n’est pas élu au suffrage universel mais par un « Congrès ».  Dans les deux cas de figure, le Président du Conseil (renommé « Premier Ministre » sous la Ve, sur le modéle britannique monarchique  du « Prime Minister » (PM) est « nommé » par le Président de la République et engage sa responsabilité devant l’Assemblée  Nationale/ C’est ainsi que le général  De Gaulle, qui sera le dernier Président du Conseil de la IVe République avant de se faire élire Président de la République sous le Ve, par un collége d’électeurs,  sera élu sur proposition de René Coty, président de la République, avec 329 voix pour face à 224 voix contre. La Ve République ,  à son début, n’avait pas opté pour le suffrage universel direct:

 

Commentaire sur le Web sur la Vé:

« À l’origine, le président de la République était élu au suffrage universel indirect par un collège comprenant environ 80 000 grands électeurs. Ce collège était composé des parlementaires (députés et sénateurs), des conseillers généraux et d’élus municipaux. »  

Sur le  web:

« Le choix de nomination des Premiers ministres est, sous la Cinquième République, une prérogative du Président de la République en vertu de l’article 8 de la Constitution de la Cinquième République française. La nomination est décidée sous contraintes politiques, en vertu de calculs politiques ou en raison de promesses de campagne. »

La question  qui se pose  actuellement, du moins chez certains commentateurs  est celle de savoir si le titre de « Premier Ministre » peut être obtenu sans passer par l »investiture de l’Assemblée Nationale. Ne faudrait-il employer un autre terme que « Premier Ministre » avant la dite investiture au risque de mettre la charrue devant(avant) les boeufs? L’exemple  belge  qui distingue entre « formateur » ou ‘informateur » et Premier Ministre serait à adopter: le « formateur », désigné par le roi, devient « premier ministre »

Sur le web:

« Le nationaliste flamand Bart De Wever appelé à former le gouvernement de Belgique. Le probable futur premier ministre est un partisan affiché de l’instauration d’un système confédéral, avec une large autonomie accordée aux régions. »

 

Sur le web

« Informateur-formateur-accord de gouvernement

Le Roi désigne ensuite un informateur ou un formateur.  L’informateur est un responsable politique expérimenté, qui rassemble des informations auprès des différents partis quant à leurs points de vue et souhaits concernant la formation d’un nouveau gouvernement.  Il vérifie comment une majorité peut être dégagée et avec quels partenaires.  Il en fait rapport au Roi et conseille ce dernier quant à la désignation d’un formateur.  Un informateur peut, par exemple, être désigné lorsque les résultats des élections offrent plusieurs possibilités de former un gouvernement ou lorsque la formation d’un gouvernement pourrait s’avérer très difficile.

Comme indiqué, le Roi peut immédiatement désigner un formateur.  Le formateur a pour mission la formation d’un gouvernement.  Lorsqu’il y parvient, il devient généralement le Premier ministre du nouveau gouvernement. »

 

 

Archives

Constitution  IVe République  wikipedia

Le président de la République est élu par le Congrès (Assemblée nationale et Conseil de la République) réuni à Versailles, pour sept ans, rééligible. Il dispose de ses pouvoirs classiques : droit de grâce et représentation diplomatique. Il désigne le président du Conseil. Le président de la République préside le Conseil des ministres dont il conserve les procès-verbaux : il est la mémoire de l’État. Toutes ses décisions doivent être contresignées.

Le président du Conseil, dont le rôle est inscrit dans la Constitution alors que son institution résultait d’une simple coutume sous la Troisième République, est responsable devant l’Assemblée nationale. La procédure d’investiture est décrite dans la Constitution : après désignation par le président de la République, il se rend seul devant l’Assemblée nationale. Il y prononce un discours de politique générale et l’Assemblée vote l’investiture à la majorité absolue des députés la composant (251). Donc, sont investis un homme et un programme.

Constitution  Ve République

le  fameux ARTI CLE  49 (3)

Le Premier ministre, après délibération du conseil des ministres, engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale.

L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des membres composant l’Assemblée. 

Le Premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session.

Le Premier ministre a la faculté de demander au Sénat l’approbation d’une déclaration de politique générale.

ARTICLE 50.

Lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement.

 

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