jacques halbronn astrologie. Critique de Kepler et de sa théorie des aspects
Quelle est donc la fonction des « aspects » en Astrologie? Le nom de Kepler est associé dans la littérature astrologique à la question des « aspects » qu’il avait entrepris de rénover de réformer, au tournant du XVIIe siècle. Quel est donc leur mode d’emploi, doit-on se demander pour commencer. Pour les praticiens de l’horoscope ( carte du ciel), les aspects sont censés servir à connecter d’une façon ou d’une autre les différents facteurs d’un thème natal, ce qui signifie une approche spatial; Pour nous, au contraire, les aspects permettent de structurer le cycle d’ »une planéte;
Selon nous, les aspects significatifs sont de 360° (conjonction), 180°, 90° (quadrature (soit trois signes de 30°) et 45° (six signes de 15° semi-carré) lesquels vont déterminer les phases successives d’un cycle. Si 90° correspondent à 7 ans, le quart d’un cycle saturnien de 28 an, ce qui couvre l l’espace de 3 signes, au sein de chacun des Quatre Saisons, la moitié correspondra à 45 degrés, soit une demi-saison. On dira qu’au bout de 90°, on retrouve une climat identique alors qu’au bout de ’45°, le climat va radicalement différer;
En d’autres termes, au bout de 90°, on traverse un même stade saisonnier; En astrologie, on passe d’un signe cardinal au signe cardinal suivant alors qu’au bout de ’45°, le décalage saisonnier sera considérable Selon nos travaux, une saison se divise en deux: un temps fixe et un temps mutable, le passage en signe cardinal constituant un moment intermédiaire entre fin d’un signe mutable et début d’un signe fixe. Nous avons ainsi établi la séquence: 45-90-135-180- 215-270, 315-360.(ou Zéro- conjonction). Kepler, quant à lui, aura abordé le probléme autrement en considérant les divisions du cercle en 2,3,4, 5, 6 ce qui englobait l’aspect de 120°, de carré et…de quintile (72°), l’aspect de 60° (sextile). Kepler ne tenait donc pas compte du cycle saisonnier comme nous le faisons, pour notre part et tentait de valider le sextile et le trigone, suivant en cela l’exemple d’un Albumasar lequel avait constaté que deux conjonctions de Jupiter avec Saturne étaient distantes dans le temps et dans l’espace de 120°, ce qui les connectait avec la théorie des Quatre Eléments (triplicité). Or, selon nous, l’astrologie ne saurait connecter les planétes entre elles mais s’en tenir aux relations entre planétes et étoiles fixes, lesquelles servent d’interface entre planétes et axes équinoxiaux et solsticiaux;(cf nos études sur ce point), le cycle solaire saisonnier étant matriciel.
C’est le pluralisme planétaire -propre au thème natal, dont Kepler était un interpréte remarqué- qui aura fourvoyé celui-ci (cf L’horoscope de Kepler (..) pour Albrecht von WALLENSTEIN (1583-1634) Kepler mettait ainsi sur le même plan un aspect structurel saisonnier donc relatif à l’inclinaison de l’axe terrestre de 90° et des aspects purement géométriques de 60° et 120° (cf son étude des polygones https://www.omecaphes.ens.fr/s/gerard_simon/page/les-theories-de-kepler)
Le champ religieux et théologique atteste en tout cas de la pertinence des divisions du temps en 4 et en 8, avec les périodes de 7 ans (le songe des vaches) et de 1260 jours (soit 3 fois 1/2 360 jours) – cf l’article de Christian Briem sur le Livre de Daniel « Les données de temps d’Apocalypse (12:14) et de Daniel (12:7) concordent : « un temps, des temps, et une moitié de temps »
Le semi-carré (ou octile) n’est guère en usage chez les astrologues lesquels préféreront les multiples de 30 degrés (semi sextile, sextile, carré, trigone, quinconce), chaque signe zodiacal couvrant ce nombre. On qualifie généralement de « mineurs », les aspects de 45° (semi carré) et 135° (sesqui-carré) . Il est vrai que les aspects multiples de 30° ont l’avantage insigne de connecter des degrés identiques., ce qui saute immédiatement à l’oeil! Il y a bien là ce que Bachelard désignait par « obstacle épistémologique ».
ARCHIVES
Sur le web
« Kepler publie les deux premières lois en 1609 dans Astronomia nova puis la troisième en 1619 dans Harmonices Mundi. »
Wikipedia
article. Kepler et l’astrologie
« Kepler était persuadé que l’astrologie pouvait devenir une science au même titre que la physique ou les mathématiques. Il était convaincu que les positions des planètes affectaient les humains et influençaient la météorologie terrestre. Pour lui, astronomie et astrologie étaient liées ».
« Les Aspects majeurs consonants (sextile, trigone), dissonants (carré, opposition) ou neutres (conjonction) et les mineurs consonants (semi-sextile) ou dissonants (semi-carré) appartiennent à la même famille harmonique ; ce n’est pas le cas de deux autres Aspects mineurs, le sesqui-carré et le quinconce. C’est pour cette raison que l’astrologie conditionaliste les rejette. En revanche, les Aspects dit “kepleriens” : le décil (36°), le quintil (72°) et le bi-quintil (144°), pourraient bien avoir une subtile influence. Laquelle ? »
Clifford D. Conner Histoire populaire des sciences Ed L’Echappée 2011
« C’est grâce à des mesures minutieuses des positions planétaires que Johanne Kepler peut établir ses célébres lois décrivant mathématiquement les orbites des planétes » (p. 315)
Gérard Simon
Kepler astronome astrologue Gallimard, 1979
Présentation de l’ouvrage:
« Le théoricien génial qui, à l’aube du XVIIᵉ siècle, transforma l’objet de la recherche astronomique continuait à réfléchir à l’aide des vieux savoirs ésotériques : il voyait dans la sphère le symbole de la Trinité, il croyait en une âme du Monde, il justifiait l’efficace des aspects astrologiques et il intégrait tout cela dans ses hypothèses. On s’est empressé d’oublier sa démarche pour ne retenir que ses résultats. Or de telles idées ne paraissaient pas folles à ses contemporains. Derrière les mêmes choses, on ne vise plus les mêmes objets intellectuels qu’eux. On ne peut saisir quelles liaisons rationnelles présidaient aux inférences d’un Kepler si on ne se demande pas selon quelles catégories il conceptualisait son expérience. Un modèle théorique exprime toujours une idée datée du plausible. En remettant en question une vision trop étroitement positiviste de la démarche scientifique, le livre de Gérard Simon aide à comprendre avec quoi rompt la pensée classique et oblige à tenir l’enracinement culturel des sciences exactes pour une dimension incontournable de leur histoire. »
Etudes keplériennes par Jacques Halbronn
« Astrologie . Les aspects servent pour le pronostic, non pour le diagnostic ».
1979 Les historiens des sciences face à l’activité astrologique de. Kepler » (CIVe Congrès national des Sociétés Savantes, Bordeaux, 1979).
2022 »Kepler en remplaçant les signes par les aspects a fourvoyé la pensée astrologique depuis 400 ans »
JHB 28 10 24