Réflexions sur un ouvrage d’astrologie mondiale paru en 2002
Par Jacques Halbronn
En 2002, paraissait aux Editions du Rocher « Evolution géopolitique mondiale. Le tournant (- 1980-2020) par Charles Ridoux, professeur de littérature française du Moyen Age, à l’université de Valenciennes, l’ouvrage est dédié à André Barbault, il représente une certaine idée de l’Astrologie Mondiale que nous combattons et qui, en dépit de ses bonnes intentions, dessert la cause de l’astrologie, du fait d’une certaine naïveté. .Il est vrai qu’en dix ans, l’astrologie mondiale aura considérablement évolué et que l’on ne peut plus écrire un tel ouvrage désormais à moins de mettre des œillères et d’ignorer l’apport insigne de l’astrocyclologie.
Travail éminemment hagiographique que celui de Charles Ridoux qui n’est pas sans nous faire penser au traitement subi par Nostradamus (cf. nos « Jacques Halbronn’s researches « sur prophetie.it)
Ce traité véhicule toute une série de lieux communs typiques de l’astrologie du XXe siècle et n’appartient certainement pas au XXIe siècle en dépit de sa date de parution. La légende dorée de l’astrologie y est déroulée : de la providentielle découverte par les astronomes des planètes au-delà de Saturne jusqu’aux spectaculaires réussites du dit André Barbault, notamment en ce qui concerne 1989 en passant par l’exaltation devant une astrologie qui peut revendiquer la « longue durée » du fait des cycles des trois planètes lentes (que Jean-Pierre Nicola dans le groupe « T » de son RET (représentation, existence, transcendance).
On peut ainsi lire dans l’ouvrage de M. Redoux que Barbault avait annoncé 36 ans à l’avance les événements survenus à l’Est de l’Europe mais qu’il avait eu la main un peu lourde en ce qui concerne les années 80 du siècle passé.
Quelques citations :
« La découverte des transsaturniennes a ouvert le champ de vision à l’ensemble du système solaire dont nous dépendons (…) une maturation de la conscience (.)L’astrologie est ainsi en passe de rejoindre l’Histoire dans sa longue durée, telle que l’ont conçue, par exemple, des historiens de l’ampleur de Toynbee ou de Braudel » (pp. 221-223)
« Dès les années cinquante (Barbault) a pointé avec constance sur l’année de la prochaine conjonction (Saturne-Neptune) de 1989 comme moment probable de la réalisation de bouleversements de grande ampleur concernant l’Union Soviétique et les destinées du communisme russe et nous nous souvenons comment durant l’Eté de 1989 alors que rien ne semblait devoir se passer, nous attendions avec confiance, face aux moqueries des sceptiques , que se réalise la grande prévision d’André Barbault ; l’automne a fini par arriver, qui allait tout emporter jusqu’à ce jour de Noël où tombait en Roumanie la dictature de Ceaucescu (…) On se souvient qu’André Barbault avait tendance à craindre le pire pour cette période (…) Par la suite André Barbault admettra qu’il avait présenté « une prospective exagérément dramatisée de la conjonction des années quatre-vingt » (pp. 11 et 21)
Voilà donc Barbault annonçant 36 ans à l’avance une date importante mais encore incapable à la fin des années 70 – nous en sommes témoins à l’époque ayant organisé un colloque sur ce sujet en 78- de saisir la juste dimension de ce qui va marquer le début de la décennie suivante, entre 1981 et 1984, soit avec deux-ou trois ans d’avance. Apparemment, Ridoux ne semble pas avoir pris la mesure d’une telle contradiction ! Or, rappelons que la prévision de Barbault pour le début des années 80 était fondée sur un cycle de synthèse- l’indice de concentration planétaire et donc toute une série, un « bouquet » de conjonctions alors que celle concernant 1989 ne concerne qu’une seule conjonction, celle de Saturne et de Neptune. En fait, Ridoux nous apporte lui –même des verges pour se faire fouetter ! Il nous montre à quel point est aléatoire une prévision astrologique même à court terme et il reconnait d’ailleurs qu’à la veille des événements de 1989 Barbault n’était pas plus fixé sur ce qui allait se passer que 36 ans plus tôt. à la fin des années 70.
Autrement dit, une prévision un tant soit peu précise, ne serait-ce que géographiquement, 36 ans à l’avance, est totalement chimérique et relève du fantasme. En outre, est-ce à dire que le seul cycle qui ait « marché » pour Barbault aurait été le cycle Saturne-Neptune : est-ce à dire que c’est LE cycle par excellence de l’astrologie que ce cycle totalement inconnu des astrologues avant 1846, avec la découverte de Neptune (dont le cycle sidéral est de 165 ans). Pauvres astrologues de l’Antiquité qui ignoraient le cycle en question !
A aucun moment, dans un ouvrage de près de 250 pages, Ridoux ne s’interroge sur la façon dont l’Humanité pourrait « capter » ou « subir « les « influences » ou les « signaux » émanant du Ciel.
Ridoux termine d’ailleurs son livre sur la notion d’invisibilité :
à la fin des années 70 :
« L’astrologie, comme l’astronomie et l’astrophysique ne dépendent plus comme autrefois de la vue. (Elle) repose, elle aussi, davantage sur ce sens du rythme que sur la patiente observation du ciel nocturne. Nous travaillons de plus en plus dans l’invisible, avec des nombres » (p. 223)
Nous voudrions revenir sur la question des prévisions à long terme, liées à la prise en compte de conjonctions de planètes lentes (celles que Barbault avait réuni dans son fameux graphique de 1967 (Les astres et l’Histoire, Ed. J.J. Pauvert), de Jupiter jusqu’à Pluton donc quinze ans avant les événements supposés qu’il annonçait. .
Cela pose la question des échéances que peut raisonnablement espérer couvrir un astrologue et il est clair qu’une échéance de 36 ans est totalement inacceptable au regard de l’épistémologie de l’astrologie à moins de se prendre pour Nostradamus ou quelque voyant ou prophète. En lisant Ridoux, on oublie quasiment le raisonnement astrologique pour ne retenir que le propos prédictif ; 36 ans est une échéance beaucoup trop distante et qui n’est pas gérable. Il ne nous semble pas possible d’aller au-delà d’un délai de 7 ans et encore on a vu qu’en 1978 (cf Les articles dans les revues astrologiques de l’époque, y compris dans L’Astrologue du dit Barbault, cf aussi la revue L’Autre Monde dont nous avons été proches à l’époque), affirmer que tel événement aurait lieu trois ou quatre ans plus tard était déjà très risqué et casse-cou. Ce n’est pas le « succès » providentiel – pour Barbault et pour son astrologie mondiale qui effacera en quoi que ce soit l’échec prévisionnel majeur de la première moitié des années 80 qui s’est répercuté sur toute une génération laquelle a suivi Barbault comme le messie jusqu’à la dégringolade.S’il y a une catastrophe, c’est bien celle qu’a subie Barbault et la communauté astrologique à l’époque Il y a là une sorte de tour de passe-passe dont on ne sauraiit être dupe à remplacer une annonce spectaculaure de troisiéme guerre mondiale, a vu des graphiques par le dossier du démembrement de ce qu’on appelait l’Europe de l’Est. La montagne a accouché d’une souris!
Car, ce qui s’est passé en 1989 est relativement banal au regard de la théorie des cycles. D’une part, le pronostic de Barbault pour 1989 était excessivement vague et ne référait à aucune typologie évènementielle si ce n’est celle de chose « importantes », »graves », ce qui ne veut pas dire grand-chose. Or, il nous apparait que ce qui s’est passé est récurrent puisqu’il s’agit d’une unité mise à mal. Entre 1953 et 1989, on a eu notamment affaire avec le démembrement de l’empire colonial français mais ce n’est pas là un phénomène lié à une conjonction mais à une absence d’énergie. A contrario 1957 correspond à la constitution d’un ensemble supranational (la CEE) et relève d’un processus conjonctionnel. On nous objectera que cela ne se situe pas dans une région du globe précise et pourquoi, répondrons-nous, devrait-il en être autrement ? Qu’est ce qui prouve que l’astrologie doive s’articuler sur telle ou telle entité géopolitique selon les configurations astrales concernées, ce qui vient justifier le recours à une diversité de cycles au lieu de s’en tenir à un seul et même cycle ? Mais l’on sait à quel point les astrologues du XXe siècle mettaient un point d’honneur à utiliser à plein le « clavier » des cycles. Ne se centrer que sur un seul cycle, c’est mettre les autres cycles au chômage ! D’autre part, même si l’on s’en tient à la zone est-européenne communiste, veut-on nous faire admettre sérieusement qu’aucune menace n’a porté sur cet ensemble avant 1989 ? On pense à l’affaire de Hongrie en 56, de Prague en 68. On nous répondra qu’elles furent réprimées. Est-ce à dire que l’astrologie peut nous dire si un processus pourra ou non aboutir ou déboucher sur des conséquences considérables. ? durant l’Eté 68, notamment, on est en astrocyclologie dans une phase B, qui est également manifeste, quelques mois plutôt en mai et qui conduit à un certain ébranlement. Mais Barbault ne prononce même pas le mot « ébranlement » ou au contraire « consolidation ». Sa dialectique est « grave » ou « pas grave », c’est-à-dire qu’elle se fonde sur les conséquences ultimes alors même que l’astrologie doit se situer au niveau des causes. Il y a là un grave contresens épistémologique qui Ets typique des approches d’une Histoire sui s’écrit après coup et qui ne retient que ce qui est « vraiment » marquant ! Conception bien scolaire de l’Histoire- qui relève de la vulgarisation- et bien éloignée des approches de la « Nouvelle Histoire » que Ridoux invoque avec Braudel ! On est là dans une sorte de projection d’une astrologie individuelle sur une astrologie mondiale ! Au niveau individuel, la notion d’empire ébranlé ou pas n’est pas approprié. Barbault applique sa pratique, sa terminologie pauvre de consultation individuelle à l’astrologie mondiale ! Il est clair que si le fait de pronostiquer un démembrement correspond à la même configuration qu’un regroupement, alors l’astrologie ne veut plus rien dire. On ne peut en aucune façon laisser cette question « ouverte » car alors on ne risque pas de se tromper ! On ne joue plus à pile ou face mais à pile et face ! On est en plein amateurisme/ L’astrologie peut tout à fait traiter de processus qui aboutissent ou qui avortent, ce n’est pas à elle de le déterminer. Ce n’est pas là une dialectique qui concerne l’astrologie contrairement à ce que semble croire Ridoux. C’est là que se situe une certaine « liberté » qui correspond d’ailleurs à ce que les femmes ont revendiqué avec l’IVG. Il y a d’une part l’enjeu qui relève de l’astrologie : quel est le processus initié, celui du rassemblent ou celui de la décomposition et cela est de l’ordre de l’astrologie et d’autre part – et cela échappe à l’astrologie- et dépend du libre arbitre et du terrain- est- ce que l’objectif sera ou non atteint, parviendra à son terme ?
Même les deux guerres mondiales auxquelles Barbault ne cesse de se référer dans son modèle de 67 étaient-elles réellement inscrites dans le Ciel ? Il n’y a pas de « fait historique » certain, c’est-à-dire inévitable. Le fait existe probablement mais d’un point de vue scientifique il ne devait pas nécessairement se produire. C’est pour cela que la Nouvelle Histoire ne privilégie pas les « évènements ». La science historique n’a pas à valider tout ce qui se produit dans le monde de plus spectaculaire et avec les conséquences les plus marquantes ! Il y a une ambiguïté sur le mot Histoire comme sur e mot Médecine. Il y a le petit historien qui est un historiographe qui note tout ce qui se passe, c’est un chroniqueur et il y a le grand historien qui voit les choses de plus haut. Il y a le petit médecin de quartier qui soigne et le grand médecin qui fait de la prévention, qui explique les mécanismes généraux et obtient un Prix Nobel. Barbault et Ridoux se sont appuyés, fondés sur une Histoire au petit pied qui ne dispose pas de modèle. Et d’ailleurs, à terme, c’est l’astrologue qui aidera l’Histoire à se constituer en tant que science et non l’inverse. Donc, dès le départ, l’idée d’une troisième guerre mondiale ne faisait guère sens ! Méfions – nous de ces « structures » qui ne sont que des artefacts que nous livre l’Histoire. Il faut être un vrai chercheur en Histoire pour savoir que des tas d’entreprises se conçoivent et dont on n’a pas gardé le souvenir dans les livres scolaires. On pense à ces événements de 1832, avec les barricades où tombe Gavroche, dont Victor Hugo parle dans les Misérables et qui ne doivent pas être confondus avec ceux de 1830 dont tout le monde connait le récit et qui conduisirent à la chute de Charles X, le dernier Bourbon régnant. D’ailleurs, nous avons dit qu’il fallait laisser les applications des modèles aux spécialistes, non pas aux spécialistes de l’astrologie mondiale mais aux spécialistes de tel ou tel dossier. Un modèle astrologique doit certes s’élaborer à partir de quelques observations de récurrences tant en bas (récurrences des cas de figure) qu’en haut-(astres), mais il ne sera validé que par des non astrologues.
Il n’est aucunement requis de disposer de cycles longs pour se situer dans la longue durée ou si l’on préféré l’astrologie n’est pas responsable de la durée des civilisations et des empires. Elle peut certes déterminer les « fenêtres de tir », les moments où une certaine menace ou chance se présentera mais le nombre de ces opportunités sera infiniment supérieur à celui des vraies réalisations et au mieux, c’est dans le très court terme que l’astrologue pourra éventuellement déterminer, au vu de toutes sortes de paramètres extérieurs à l’astrologie, si les probabilités d’un risque majeur existent. Que l’on nous épargne donc le boniment sur une prévision certaine à 36 ans à l’avance alors que certainement d’autres opportunités n’auront pas manqué de se présenter entre 1917 et 1953 !
- L’importance accordée à un « retour » d’une conjonction est d’ailleurs à repenser. Encore faudrait-il rappeler le caractère éminemment discutable de ce que les frères Babault ont appelé abusivement un « cycle planétaire » alors qu’il s’agit de la combinatoire entre deux planètes. Mais même si l’on admet ce schéma, il nous appâtait que le principe d’une division en 4 secteurs, sur la base du carré, s’impose, tout comme le cycle -lunaire peut être structuré en 4 semaines de 7 jours. Dans ce cas, concernant le cycle Saturne-Neptune, on aurait 4 fois 9 ans, ce qui est déjà plus raisonnable et ce sans privilégier nécessairement la conjonction. Mais l’on sait que pour nous, le cycle de référence est celui qui associe la planéte à une structure quaternaire d’étoiles fixes (notamment celles qu’une tradition millénaire qualifie de royales) et c’est pourquoi le cycle de Saturne de 28 ans doit être structuré en 4 temps de 7 années avec de vraies conjonctions et non des aspects invisibles. Il est vrai que Ridoux déclare que l’astrologue a accédé au niveau de l’invisible avec l’adoption des planètes au-delà de Saturne. Une telle représentation romantique de l’Histoire de l’Astrologie nous semble totalement inacceptable et intellectuellement suicidaire car il est assez clair que le meilleur positionnement actuel de l’Astrologie est celui de lois sociales axées sur certaines configurations bien visibles et bien connues dans l’Antiquité, ce qui ne suppose aucune vertu propre aux planètes mais à une simple instrumentalisation d’un certain cycle, probablement celui de Saturne qui rend compte du cycle de 7 ans. Quand Ridoux nous parle d’une « progression » de l’Astrologie au regard de la découverte de nouvelles planètes, on navigue entre le mysticisme d’une nouvelle révélation du Sinaï et le scientisme d’un système solaire qui agirait à l’insu de l’Humanité
- Evitons enfin le pathos biographique et hagiographique du Barbault écrivant en 1952 53 que l’on pourrait attendre quelque chose d’important 36 ans après la mort de Staline, ce qui nous apparait encore une fois comme une référence problématique. L’astrologie est-elle censée annoncer la mort, donc la « fin » de quoi que ce soit et de qui que ce soit. Par définition, la mort est irréversible alors que l’astrologie traite de ce qui ne l’est pas. On n’imagine pas Staline renaitre ! Que cette mort ait eu d’importantes conséquences, sans doute mais nous avons mis en garde contre toute polarisation sur les conséquences ultimes et somme toute aléatoires de toute entreprise. On ne tire pas sur une ambulance mais nous ne pouvons-nous empêcher de rappeler une autre catastrophe prévisionnelle de première magnitude – outre son échec quant au retour non prévu de De Gaulle en 58-.mais il est vrai que rien n’est sûr n’est-ce pas, même avec seulement quelques semaines d’avance – on n’est plus à 36 ans ni même à 15 ans mais à quelques jours et même avec un aussi court délai, Barbault se plante ! Alors 36 ans, excusez du peu ! Nous voulons évidemment parler du « pari » de Barbault concernant une URSS vouée astrologiquement à rattrapper les USA au cours des années soixante. Là aussi, on était alors dans le très court terme. Mais il y avait le spoutnik qui faisait tourner les têtes ! Il est remarquable que cette URSS qui avait tant déçu et déconcerté Barbault dans les années 60 vienne lui offrir des lauriers 30 ans plus tard ! Nous terminerons par une réflexion, d’ailleurs, sur l’importance que Barbault accorda réellement au pronostic pour 1989. Rappelons que ce ne sont pas les cycles qui manquent et qu’il avait d’autres chats à fouetter. Croit-on sérieusement qu’en 1967, quand Barbault publia son fameux graphique, il s’intéressait encore à ce pronostic ? C’est l’époque au contraire où Barbault abandonne les cycles planétaires du type Saturne-Neptune en faveur d’une approche globale, synthétique qui ne cherche même plus à différencier les cycles entre eux ni même les planètes et encore moins les signes. C’est au lendemain de la déconfiture de ce projet révolutionnaire que Barbault va revenir au bon petit cycle planétaire. Les astrologues n’échappent pas dans leur vie à la cyclicité et leur démarche n’est pas linéaire. 1989 était un lot de consolation mais aussi l’aveu d’un échec. Imaginons un instant un Barbault parvenant à une reformulation radicale du ciel astrologique, entérinée par une nouvelle guerre mondiale, rendue tout à fait probable par la Guerre Froide mais qui paradoxalement n’eut jamais lieu, ni dans les années 80, ni dans les années 90, ni par la suite. Il n’est pas bon, on le voit, de tout tabler sur la modernité. La notion de guerre mondiale n’est pas attestée avant le XXe siècle et l’astrologie n’avait pas à adopter comme concept un phénomène aussi récent …De nos jours, les astrologues ont pris bien de la distance avec toutes ces notions chères à Barbault et ils ne jurent plus que par le passage des planètes lentes, prises séparément et non plus en couple, dans les 12 signes, ce qui permet de n’avoir pas des durées trop longues. C’est d’ailleurs là n retour à l’astrologie antique qui articulait les planètes par rapport aux étoiles et notamment aux constellations, si ce n’est que le zodiaque de nos astrologues n’est pas stellaire mais saisonnier, vernal. Mais chaque chose en son temps. Force est de constater avec le recul que Barbault n’avait pas compris l’importance de la dialectique planètes/zodiaque, planètes/étoiles et qu’il avait opté pour le tout planétaire, au nom d’une idée « scientifique » qui le faisait opter pour une astrologie respectant les limites du système solaire et reniant son intérêt pour le firmament. Or, pour ces étoiles visibles depuis des millénaires et dont parle la Génèse sont bien préférables aux nouvelles planètes qui constituent une sorte de succédané, d’ersatz d’étoiles, de par leur relative fixité, à cela près qu’elles étaient d’une part invisibles à l’œil nu et d’autre part pas si fixes que cela. Enfin, Barbault avait ressenti le besoin d’une sorte de cyclicité unique, avec son indice de concentration planétaire alors que la bonne voie était celle de la planéte centrale. Mais cela eut exigé – grave obstacle épistémologique- de faire des infidélités à l’astronomie en ne conservant qu’une faible partie des possibilités offertes par le système solaire, ce qui était probablement vécu comme sacrilège..
JHB
12/09.13