Les sous doués de la communication et les cafés philo
Posté par nofim le 13 août 2014
Les cafés philo ou promiscuité des surdoués et des
sous-doués de la philosophie.
Les cafés philo nous apparaissent comme un étrange
lieu de rencontre entre gens ayant des profils très
différents, d’où une promiscuité qui ne va pas sans
tension mais qui est tout à fait révélatrice des clivages
au sein de notre société et notamment entre hommes et
femmes.
Certaines régles se sont instaurées dont on se demande
quelle en est l’origine comme de lever le doigt pour s’inscrire
sur une liste d’attente. Cela ferait partie de l’identité
du Café philo et il nous semble que c’est là un facteur
qui a fini par devenir déterminant, dominant de façon
complétement surréaliste. LE café philo apparait dès lors
comme un de ces lieux où la parole est rationnée et donc
partagée entre les participants de façon assez malthusienne.
Dans notre brochure L’astrologue face à son client. Les
ficelles du métier (1995), nous avons montré que la
consultation astrologique se caractérisait également
comme un espace où la parole n’est pas libre, puisqu’elle
est artbitrée par le savoir astrologique qui sert de garde
fou. Ce sont là des espaces protégés quui attirent
forcément des gens qui ont besoin d’être protégés de l’autre, de
celui qui ne laisse pas parler, ce qui peut renvoyer à des
fustrations de l’enfance, en famille. Il y a comme une
méfiance envers le prochain, une certaine sociopathie.
On serait donc attiré par ces lieux du fait que l’on aurait
l’assurance qu’on nous laisse parler, que l’on ne nous
« coupe » pas. L’idée que l’on ne r vous laisse pas terminer
votre phrase, votre intervention est pour certains vécue
très péniblement alors que pour d’autres c’est un signe
de vitalité, d’intérêt , de réactivité. Entre personnes qui
communiquent, les prises de parole doivent être très
brèves puisque l’on parle d’un sujet commun qui a été
choisi. Paradoxalement, dans les cafés philo les
interventions sont trop longues et c’est justement parce
que certaines personnes n’arrivent pas à s’exprimer
assez vite qu’elles sont « coupées » dans la vie « normale. Ce sont
des sous-doués de la communication qui peuplent ainsi
les cafés philo. D’ailleurs, dès que l’échange devient plus
libre, plus animé, il y a des participants qui se taisent parce
qu’ils se retrouvent dans un contexte traumatisant et ce sont
souvent, comme par hasard, les femmes qui se mettent ainsi
en retrait. Rappelons qu’il y a une communication non
verbale qui accompagne et même précéde la prise de parole.
Si l’on parle et que l’on voit des gens autour de soi
manifester des réactions, n’est-il pas « normal » de les laisser
réagir sans tarder. ? N’y a t-il pas une sorte de revanche
prise à poursuivre son discours comme si de rien n’était?
On ne regarde pas l’autre, on ne l’écoute pas. On parle
parce que c’est « son tour » et qu’on a « droit » à la parole et à
un certain « temps de parole ».
On peut évidemment jouer sur les mots en disant que si
je laisse l’autre parler je l’écoute ipso facto mais les faits
montrent qu’il n’en est pas ainsi et que les prises de
parole des intervenants successfs sont déconnectées les
unes par rapport aux autres, ce qui montre que le seul
enjeu se limite à parler et à ce qu’on nous « laisse » parler
On est plus dans un contexte thérapeutique qu’autre chose.
Paradoxalement, ces cafés philo répondent à d’autres
attentes qui sont plus pour les surdoués que pour les
sous doués de l’échange. Cette fois, la forme compte moins
que le fond et la légitimité de la prise de parole se mérite
par la qualité des propos qui nous accordent plus ou moins
de crédit. On en arrive ainsi à des situations de
rupture, de « c lash » entre des légitimités opposées, de forme
et de fonds. Pour celuu qu ne capte pas bien la dynamique
de la discussion, seul va compter le respect de l’ordre des
prises de parole et celui des temps de parole. Il y a même
parmi les participants certains qui n’intervienent que
pour sanctionnner le non-respect des « régles », ce qui leur
donne une certaine importance quand ils rappellent
à l’ordre.
Autrement dit, les cafés philo sont instrumentaliés de leur
véritable raison d’être qui n’est certainement pas d’accueillir
des laissés pour compte de l’échange (femmes, étrangers,
psycho-rigides) qui souffrent de trop de liberté autour d’eux
et trouvennt un malain plaisir à censurer non sur le fonds
mais sur la forme. Un travers qui vient se greffer sur ce
phénoméne est un certain cloisonement des mots qui fait
que les gens ont du mal à traduite la pensée de l’autre dès
lors qu’elle ne se sert pas des mêmes mots, des mêmes
formules. C’ »est un autre facteur de rigidité qui vient
parasiter la relation. En fait, ces personnnes ont un probléme
de tonicité mentale quui les empêche de s’exprimer en
quuelques mots, qui exige de leur part trop d’efforts pour
capter pleinement le propos de l’autre, ce qui est dit par
le truchement des mots. On connait ces gens qui ne captent
qu’un mot mais pas le contexte et qui donc réagissent à
mauvais escient. Il serait bon que ces cafés philo enseignent
aux participants à communiquer vraiment au lieu de
les enfermer dans leurs blocages au point de leur faire croire
qu’ils sont dans le vrai alors qu’ils sont en marge de la vraie
vie du langage et de la parole. Une autre solution serait
évidemment de distinguer entre cafés philo pour
sous doués et cafés philo pour surdoués
Parmi les piéges à éviter, ceux liés au langage. Philosopher
c’est apprendre à ne pas se braquer sur des mots. Ainsi
un récent café philo avait pour thème « tomber amoureux
et le renoncement à la liberté ». Les participants n’ont cessé
d »‘épiloguer sur le verbe « tomber » qui ici n’a rien à voir
avec la chute mais signifie devenir, advenir et qui
a une valeur pronominale et réflexive. En ce sens, il est
bon de traduire un sujet en différentes langues pour ne pas
être plombé par l’idiosyncrasie d’une langue donnée. Dans un aurre
café philo, il y a quelque temps, la question comportait dans
son intitulé « force majeure » et l’on a commencé à discourir
sur la notion de force sans comprendre qu’il ne s’agissait que
d’une expression. Le langage établit une sorte de consensus
qu’il faut savoir dépasser car l’important est plus l’esprit
que la lettre. Outre Manche, le lien entre langage et philosophie est plus mis en avant
qu’en France.(cf Keith Green, Bertrand Russell. Language ans Linguistic Theory, 2007.
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Annexe;

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