Le café philo aujourd’hui et sa dérive oraculaire.

Posté par nofim le 4 décembre 2014

La dimension  divinatoire du café philo. Les  dérives  actuelles.

par  Jacques  Halbronn

 

Quand nous avons abordé le milieu des café philo, nous étions à cent lieues de l’idée que le fonctionnement des café philo

dérivait vers une forme d’interprétation des oracles, nous qui étions justement familier de telles pratiques mais peu à peu les

ressemblances nous sont apparues en une sorte d’évidence.

Nous sommes conscients de présenter une grille de lecture qui ne sera pas sans surprendre certains et qui pose d’ailleurs la question

du rapport de la philosophie au langage et des piéges dont il conviendrait de se garder.

Le phénoméne existe depuis 1992 mais nous ne l’avons pas suivi de façon régulière.  Autant que nous puissions nous en souvenir, cela a du se produire  vers 2003-2004 (rue Mouffetard, et près du Métro Richard Lenoir) puis, récemment, tout au long de l’année 2014.

Nous mettons ici l’accent sur le choix des « sujets » et il nous est apparu que cela se portait volontiers sur des intitulés étranges, abscons, dégageant une certains « poésie » de préférence à des formulations simples.  Un récent exemple: entre le thème « masculin-féminin » et

le thème : » La pensée a-t-elle un sexe? »  – ce qui traite a priori de la même chose, les « votes » se portèrent massivement vers le second cas. Et nous invitons les chercheurs à expérimenter et à tester un tel constat en demandant au public de choir entre divers intitulés.

Il conviendrait donc de s’interroger sur une telle prédilection pour des formulations alambiquées,  quelque peu énigmatiques en précisant que le vote n’implique généralement aucune explicitation des dits intitulés. Les gens sont invités à voter sur ces « formules »

et l’on  nous a expliqué que cela prendrait trop de temps de préciser les choses par avance. Donc les gens font leur choix sur la seule

base de telles présentations

Passons à présent au déroulement du débat, que cela soit le jour même du vote ou une semaine sinon un mois plus tard. Une fois

le « sujet » – bien que ce terme nous semble quelque peu inapproprié en la circonstance! – établi, il importe, nous dit-on de s’y tenir

rigoureusement sinon religieusement. Les « interprètes » vont donc « plancher » sur  ces quelques mots souvent présentés sous forme interrogative.

En quoi consiste le « débat » ou si l’on préfére l’exercice, sinon le jeu (de salon)? A « comprendre » ce qu’un tel intitulé peut bien vouloir

signifier, à coup d’étymologies, de sémantique, d’associations d’idées, voire de jeux de mots et  on pense à l’interpréation des rêves tant

les intitulés  préférés  semblent relever d’une forme d’onirisme. Faut–il y voir là la manifestation d’une certaine culture ou pratique

psychanalytique qui basculerait vers quelque « clef des songes »?

En fait, pour l’historien des pratiques divinatoires, on est en terrain de connaissance. On pense aux propos « sibyllins », aux oracles, comme celui qui concernera Oedipe, aux formules mystérieuses de la Pythie. Le bon animateur, le bon « client » du café philo serait celui

qui prendrait très au sérieux la formule ainsi choisie par le collectif et certaines personnes se sont construites une réputation de par

leur habileté à décrypter ce qu’il faut bien appel des « oracles ». D’ailleurs les animateurs reconnaissent bien volontiers que lorsque

les sujets sont « lancés », on ne demande absolument pas à ceux dont ils émanent une quelconque explication/explicitation. Il faut, à la

limite, que celui qui a proposé la « problématique »  n’en ait même pas idée lui-même, comme si cela lui était venu soudainement, voire

médiumniquement, à l’esprit.  On n’est pas si loin des réunions  mondaines autour de Messmer!

Nous avons souvent, dans nos études de différents milieux, mis en évidence le décalage entre ce qui était censé être l’objet d’un groupe

et la réalité sur le terrain. Dans bien des cas,  ce qui soude un groupe n’a rien à voir avec ce qui est mis en avant officiellement à tel point

qu’il ne s’agit dans bien des cas que d’une couverture. Ainsi, il peut venir s’adjoindre au groupe des gens qui se fient à ce qui est

mis en avant mais ils se rendent compte assez vite qu’ils ont fait fausse route et qu’il y a eu instrumentalisation. La philosophie au bistrot aurait-elle ainsi été récupérée – et tel serait d’ailleurs la  vraie cause de son succès- par un besoin de jouer avec les mots, ce qui nous apparait comme assez régressif . Ce qui soude les gens en fin de compte, ce n’est pas la philosophie mais le langage, qui est un dénominateur commun beaucoup plus sûr car les gens savent parler s’ils ne savent pas philosopher. Philosopher serait une façon  de qualifier le langage et d’ailleurs déjà dans notre première rencontre avec les café philos, il y a une dizaine d’années, nous avions fait remarquer à nos amis (on pense à Feuillette) que les gens ne faisaient que puiser dans leur « savoir » sémantique comme si le langage

était porteur intrinséquement de vérité et l’étymologie si prisée dans  mainst cafés philo implique l’accés à une vérité (selon le sens grec)

A toute question posée, la plupart des gens se contentent de dire ce à quoi cela les fait « penser » mais il ne s’agit évidemment pas ici

du cogito cartésien mais d’une acception vulgaire du verbe.

Certes, nous ne nions pas que le langage ne soit porteur de quelque sagesse- nous avons abordé ce sujet dans des études

de « morpho-sémantique » mais  on sait fort bien, depuis Saussure, que les mots ne signifient rien par eux -mêmes, qu’ils ne sont

que des « signifiants », c’est à dire qu’ils peuvent signifier n’importe quoi et qu’ils ne sont que des outils mis à la disposition d’un groupe qui doit s’entendre sur les acceptions à leur accorder (les signifiés), ici et maintenant et non en allant consulter quelque dictionnaire

cristallisant la tradition des usages.  Si l’on a le malheur de proposer une acception inhabituelle de tel mot, on voit les sourcils se froncer. La « rigueur » est ici celle du « respect » de ce que les mots veulent dire ( Boileau et son chat)

Faut-il parler d’une philosophie du pauvre comme on parle d’une « table du pauvre »? Cela ne serait guère surprenant si l’on se référe aux lieux où se tiennent de tels cafés, à savoir des espaces où l’on consomme des mixtures, liquides ou solides qui consistent souvent

à ajouter quelque jus ou herbe à de l’eau chaude ou froide ou à servir des sandwichs et autres pizzas. Ce qui se ressemble s’assemble!

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que dans certains cas, les cafés philos sont animés par des personnes qui ont une certaine

culture dans le domaine divinatoire, comme Marielle-Frédéric Turpaud., auteur de plusieurs ouvrages sur le tarot, la géomancie, le Yi King.  Récemment,  certains cafés philos ont donné naissance à des « cafés-tao »(liés à la sagesse orientale) voire à des café « destin »  traitant de l’énnéagramme ou de l’astrologie (au Ballon Rouge, dans le XIIIe arrondissement).

Dérive divinatoire ou dérive analytique, cela revient un peu au même: à savoir le surinvestissement du « tirage », du « sort » (des cartes et des sujets « sortis ») et l’on pense à un Jodorowsky, scrutant chaque détail d’une lame du Tarot. Selon nous, la philosophie commence par une émancipation par rapport aux mots, ce qui implique l’émergence d’un nouveau consensus ici et maintenant qui n’a que faire

des définitions du dictionnaire. Le philosophe, c’est quelqu’un qui jongle avec les mots – il n’en est pas prisonnier – mais cela n’a rien à voir avec la poésie et ses rimes  et l’on notera que certains cafés philo s’achèvent par des poémes (ceux de Gilles Rocca, notamment).  La

philosophie restitue au signifiant toute sa potentialité et le libère de la cristallisation du signifié.  Ce qui importe, in fine, c’est de trouver une dynamique, un certain envol, ce qu’on appelle élever le débat, ce qui n’est pas sans  faire songer à  une salutaire excitation.

JHB

05 12 14

 

Bibliographie

Marc Sautet  Un café pour Socrate  : comment la philosophie peut nous aider à
comprendre le monde d’aujourd’hui  : Paris :  R. Laffont, 1995

Eugéne Calschi. Philosopher au café. 3e Colloque international. Ouverture et recherche de sens.  La Gouttière,  2003

Comprendre le phénoméne café-philo. Les raisons d’un essor étonnant en 30 questions-réponses  Dir. Yannis Youlountas

Préface d’Edgar Morin  Ed La Goutière, 2002

La Clairière. Café Philo-La Vieille Loye.   par Stéphane Haslé,  DMODMO   2008

Vous avez dit philosophie citoyenne? L’Agora.   Histoire et débats d’un café-philo dans le Tarn,  1999

Un café pour Sautet par Claude Courouve. 1997

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L’astrologie dans le traité Shabbat 156 a et b

Posté par nofim le 2 décembre 2014

Le contexte du Ein Mazal à la fin  du traité Shabbat du Talmud (156 a et b)

par  Jacques  Halbronn

 

Nous revenons ici sur un dossier que nous avons eu l’occasion de traiter longuement par le passé (cf  Le monde juif et l’astrologie,

Milan, Ed Arché, 1985 notamment) Nous nous servirons de la traduction française de Désiré Elbéze (La Guemara, coll. dirigée par

le Rabbin Elie Munk,  Ed C. L. K. H; 1986  Tome 5 : Chabbat,  chapitre XXIV, pp.  139  et seq). Il s’agit du traité Shabbat. (156 a et b) qui se terminerait sur ce sujet si l’on n’y avait point ajouté qui reléve de l’annulation  des voeux le Shabbat.

Cela débute par un débat sur les jours de la semaine, ce qui est en effet lié avec la question du Shabbat. Chaque jour de la semaine caractériserait ceux qui sont nés ce jour là (et dont la circoncision aura lieu ce même jour), et cela se relie aux jours de la création et ce qui a été crée dans chaque cas. Et l’on peut ainsi lire « Celui qui nait un Chabbat mourra un *Chabbat parce qu’on a profané pour lui la grande journée du Chabbat »

Mais un autre sage soutient que ce n’est pas le jour de la semaine qui compte mais l’heure de la journée, chaque heure étant associée

à l’une des sept planétes (les luminaires étant mis sur le même pied que les planétes, tant pour les jours de la semaine que pour les heures.) On notera que cette « astrologie » ne tient aucunement compte de la réalité astronomique mais se sert d’une « grille » qui s’est

d’ailleurs perpétuée jusqu’à nous en ce qui concerne le nom des jours de la semaine.

 

On en arrive ensuite au débat autour du Mazal d’Israël entre Rabbi Hanina (suivi par Rashi)  favorable à cette idée et  Rabbi Yohanan qui la rejette et l’argument principal semble être le suivant : celui qui pratique assidument les préceptes (mitswoth) de la Loi échapperait  aux mauvais penchants de son destin.

Il est intéressant de noter que fait suite à ce débat un développement sur l’annulation qui n’est pas sans lien avec l’idée d’annuler  en

quelque sorte les effets de ce qui était prévu par les astres.

Nous ferons le commentaire suivant :  la formule « Ein Mazal le Israel »  qui fait pendant à la formule inverse « Iesh Mazal le Israel » (cf supra) comporte chaque fois un singulier et non un pluriel. Cela signifie que la vraie question posée par ces formules tient au « choix »

d’un Mazal pour Israël. Les autres développements sur les jours et les heures attribués aux 7 planétes ne sont pas en rapport direct avec

un tel débat. Et quant aux exemples donnés, ils ne fournissent aucune donnée « planétaire » et pourraient concerner n’importe quelle

forme de divination.

Pour notre part,  nous préférons donc nous en tenir à ces formules lapidaires et laissant de côté les commentaires qui nous semblent

assez peu appropriés qui leur font suite et les resituer dans la problématique de l’élection, du choix. Or, dans les prières du Shabbat, il

est indiqué que le jour du Shabbat a été choisi parmi les autres jours et que ce choix est emblématique du choix que Dieu a fait du

peuple d’Israel parmi les autres peuples. Pourquoi donc Dieu n’aurait-il pas  choisi d’astre pour Israël alors que dans la « seconde  »

création-  on est passé d’une logique de l’universel à une logique du Tsimtsoum, c’est à dire du rétrécissement, de la focalisation, bref de

l’élection? Est-ce que le Shabbat lui-même ne marque pas un basculement qui conduit à cette réduction? Est-ce qu’aux Six Jours de la

« première création » ne feraient pas suite les Six Jours de la seconde création, correspondant aux « Commandements » (qui pourraient avoir été six et non dix à l’origine)? Il y  a là une dualité diachronique qui semble avoir marqué notamment la Kabbale  où l’on trouve

cette notion de « tsimtsoum », de repli.

Les protagonistes dont il est question à la fin du traité Shabbat  ne semblent pas avoir pris la juste mesure de la formule proposée par

Rabbi Hanina. Le seul fait que ce dernier pose le fait d’un « mazal »  (au singulier) réservé pour Israël nous parait  essentiel et s’inscrire

dans une série d’élections qui se conjuguent et marquent  ce « tsimtsoum ». Ce ne sont pas tous les astres de la « première » création qui

entrent en jeu mais seulement l’un d’entre eux et en ce sens, il importe de situer le propos de Rabbi Hanina en réaction par rapport

aux exposés qui ont précédé son intervention  et qui traitaient du « septénaire » (Lune, Soleil, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et

Saturne).

Immédiatement après ces exposés sur les 7 « astres »,  Rabbiu Hanina intervient en déclatant qu’Israel ne dépend que d’un seul « mazal »

d’un seul astre et non d’une pluralité. On passe ainsi soudainement d’un pluralisme astral à l’idée d’un seul et unique astre, tout comme il y a un seul et unique Dieu.

Rappelons en effet que le singuliet Mazal implique un choix car les Mazaloth (ou Mazaroth)  sont nombreux, tout comme les peuples le sont. Il semble qu’il y ait un certain flottement quant à la traduction de ces termes qui, en toute état de cause, désignent, certaines

entités répérables astronomiquement. S’agit-il d’une constellation, d’un « signe zodiacal », d’une planète ou d’une étoile fixe (on trouve

ces termes dans Job et dans le Livre des Rois)? On notera que dans le récit de la (première ) Création (Génése), il n’est pas question des planétes  mais des luminaires et du firmament, c’est à dire des étoiles (apparemement en un temps où l’on ne savait pas distinguer entre planétes et étoiles).

Or, force est de constater que l’intervention de Rabbi Hanina fait suite à un débat autour des planétes, ce qui nous conduit à penser

qu’ici Mazal désignerait bel et bien une des dites planétes. Mais ce faisant Hanina remet bel et bien en question l’astrologie qui

vient d’être exposée et qui recourt au « Septénaire ».  Le « Iesh Mazal le Israel » ne signifierait pas que Mazal équivaudrait à « Astrologie »- ce  qui est une lecture irrecevable mais bien « il y a un astre pour Israel », entendez « un seul astre concerne Israel et non point tous ».

L’autre option mise en avant par Rabbi Yohanan, quant à elle, nierait qu’il y ait le moindre astre qui vaudrait pour Israël. Mais là

n’est pas le vrai débat, selon nous:  il s’agit bien d’opposer une astrologie du septénaire et une astrologie de l’astre unique, tout comme

l’on oppose le choix du Shabbat à  une pratique qui  s’intéresserait à tous les jours de la semaine ou à toutes les heures de la journée. A

ce propos, on notera d’ailleurs, que le respect du commandement du Shabbat s’accompagne bel et bien d’une prescription horaire qu

est celle où la nuit apparait; ce qui vaut aussi pour la fin du Shabbat avec l’observation du « Tset Hakokhabim », c’est à dire l’apparition

de trois étoiles, ce qui est prescrit par la liturgie.

La forme hébraïque « Iesh Mazal le Israel »   se préte à diverses interprétations. On peit traduire par « Israel a un mazal ». Il semble

que ce singulier ait perturbé les  commentateurs qui ont parfois traduit -on l’ a vu- ce « singulier » comme renvoyant à  l’Astrologie comme un tout, ce qui est un glissement sémantique tiré par les cheveux.  On peut aussi rendre « Ein Mazal le Israel » par Israel n’ pas qu’un seul Mazal plutôt que par Israel n’a pas un seul Mazal.  L’hébreu n’utilise pas l’article indéfini comme le français. Iesh Mazal doit être rendu par « Il y a un Mazal »., ce qui peut aussi vouloir dire  « un seul Mazal ».

On aurait alors au départ un débat entre Rabbi Hanina qui refuse

que l’on se serve de toutes les planétes pour connaitre le comportement ou le destin des personnes et un Rabbbi Yohanan qui soutient

que  ce sont bien toutes les planétes qui entrent en jeu.

Autrement dit, nous aurions face à face – si on laisse de côté les développements subséquents :

Israel a un seul Mazal  (ici planéte), position qui nous semble dans l’esprit du judaïsme d’élection

Israel n’a pas un Mazal particulier mais est concerné par tous les astres, position qui nous apparait décalée par rapport

à un tel esprit.  Ce  serait donc  bel et bien Rabbi Hanina qui exprimerait son scepticisme face à une astrologie qui tiendrait compte de tous les

astres et ce faisant il s’opposerait bel et bein à l’astrologie ici considérée alors que dans le reste du développement, aux fins d’illustrer

le Ein Mazal, on reconnait que les gens ont au départ un « destin » mais qu’il leur est possible d’y échapper s’ils sont pratiquants, ce qui

n’en reste pas moins une reconnaissnce d’une telle influence astrale si ce n’est qu’elle peut, sous certaines conditions, être neutralisée comme dans le cas de Rabbi Akiba. (p. 143)

Pour notre part, nous pensons que ce « Mazal » serait Saturne  qui est justement l’astre associé au Shabbat, dont le nom est rendu

par Shabtaï en hébreu médiéval, le Samedi étant rendu  par Saturday, en anglais. Israel ne renvoie pas selon nous au sort des individus mais bien plutôt à un destin collectif.

 

JHB

02 12 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans ASTROLOGIE, divination, judaîsme, LINGUISTIQUE, RELIGION | Pas de Commentaire »

Recherches autour de la Christian Astrology de William Lilly

Posté par nofim le 17 novembre 2014

La Christian Astrology de William  Lilly, mise au point

chronologique.

 

par  Jacques Halbronn

Nous ne parvenons pas toujours à éviter  de nous faire

une fausse idée du contenu d’un traité. C’est précisément le

cas de la célébre Christian Astrology modestly treated of in

three Books (1647). En fait, seul le deuxiéme traité est consacré

à ce qu’on appelle l’Astrologie « horaire », le troisiéme, quant

à lui,  discourant sur les « Nativities », c’est à dire l’astrologie

généthliaque.  Or, nous avons trop souvent laissé entendre

que la Christian Astrology était focalisée sur les seules

‘horary questions », donnant ainsi une image quelque peu

caricaturale de l’activité astrologique de William Lilly. (1602-1681)

(cf notre étude sur l’influence de Claude Dariot sur Lilly

in postface à l’Introduction aux Jugements des Astres, Ed

Pardés  1990)

Il est vrai que   les astrologues anglais eux-mêmes tendent parfois  à nous

faire croire que Lilly  préconisait le recours exclusif à

l’astrologie horaire.

En fait, comme nous l’avions expliqué dans une précédente

étude consacrée à la Tétrabible de Ptolémée (IIe siècle de

notre ère), il existe une astrologie que nous qualifierons

d’infantile et qui s’intéresse au thème de conception et à celui

de naissance et qui tend à s’intérroger sur l’enfant qui va

naitre (ce qui correspond à une sorte d’échographie), à partir

du thème de conception et qui brosse une perspective

générale de son existence que l’astrologue fournit à la  famille.

Mais nous ajoutions que la pratique astrologique concernant

les adultes passait essentiellement par l’astrologie horaire.

Or, force est de constater que la Tétrabible n’en traite pas et

cela nous conduit à penser que l’ouvrage en question était

incomplet, inachevé, privé de sa partie consacré à l’astrologie

horaire, ce qui expliquerait d’ailleurs certaines lacunes dans

l’exposition du savoir astrologique telle qu’on la trouve dans

la Tétrabible. Bien plus, on rappellera que le centiloque, considéré

comme le « fruit » de la Tétrabible, comporte des notions qui en

sont absentes, précisément dans le domaine des maisons

qui est au coeur de l’Astrologie « horaire » (parce que dressée

pour le moment de la consultation), des interrogations (ou

« questionnaire ») On notera cependant que Lilly place son

exposé sur l’astrologie horaire avant celui traitant de

l’astrologie généthliaque, ce qui vient confirmer notre opinion

selon laquelle, l’astrologie de l’enfance était initialement une

branche spéciale et que l’astrologie standard était bien

l’astrologie horaire, laquelle n’exigeait pas la connaissance

des données de naissance et notamment de l’heure..

Quant au premier traité, il explique comment l’on dresse un

thème (An Introduction  to Astrologie), ce qui vaut tant pour l’astrologie horaire que pour

l’astrologie « enfantine » (étymologiquement, l’enfant, celui

qui ne parle pas (infans), ce qui explique pourquoi on dresse

le thème)

On notera cependant que les deux premiers traités sont joints

alors que le troisiéme dispose d’une page de titre qui lui

est propre et constitue bel et bien un second volume, avec

indication de date de publication et de libraire. Même si

la page de titre du premier volume comporte la mention du contenu

du troisiéme, il semble assez flagrant que cette page de

titre aura été refaite et que l’édition d’origine ne comportait

très vraisemblablement pas la formule « Christian Astrology

(..) treated of in three Books »

On s’intéressera donc tout particulièrement au troisiéme traité

en le comparant avec la Tétrabible de Ptolémée.

On notera que ce traité aborde la question des directions

permettant de faire des « predictions » datées puisqu’il s’agit de

baliser toute une vie et non comme l’astrologie horaire de

se situer prioritairement dans le présent et tout ce qui précéde

ou suit immédiatement.

On notera d’ailleurs que le titre du second volume aura été

maintenu dans sa forme séparée initiale:

« An Easie and plaine Method teaching how to juge upon

Nativities » alors que sur la page de titre du premier volume, son contenu

est ainsi signalé:  « the third, containes  an exact Method whereby to Judge upon

Nativities » Un réajustement aura certainement eu lieu. Geoffrey

Cornelius signale une réédition survenue en 1659 (cf reprint

Ed Régulus, 1985, p.862) mais nous pensons qu’une première

édition, disparue, a du exister.

D’ailleurs, dans l’avant propos ‘To the reader », Lilly indique e

marge « The third book », ce qu’il n »avait pas fait pour le

« second Book », qualifié simplement de « second part ». L’avant

propos aurait donc été maladroitement augmenté lors de

l’adjonction  du volet consacré aux « Nativities ».

On ajoutera que le second volume comporte en fait deux

parties comme le montrent les mentions de haut de page, d’une

part An  Introduction to Nativities et de l’autre The Effects

of Directions. On ignore donc ce qui a conduit Lilly à

opter in fine pour une division en trois « Books » . D’ailleurs,

sur la page de titre ouvrant l’ensemble on a un

développement très long concernant le « third » (Book)

Pour conférer cependant une unité à un tel ensemble, on

a ajouté un  » Catalogue of most  Astrological Authors »

et « An alphabetical  Table shewing the Contents of  the

principal matters in every page of this Book », ce qui

couvre bel et bien les 832 pages de l’ensemble

Nous conclurons donc qu’il a du exister une première édition

ne comportant pas le « third book », ce qui vient en effet

confirmer que Lilly avait bel et bien mis l’accent sur

l’astrologie horaire.

On relévera des différences remarquables entre les deux

volets quant à la présentation des douze maisons. Si, en

effet, dans le premier volet, l’ordre des maisons est

« normal », allant de la première à la douzième, en revanche,

dans le second volet, on a l’ordre suivant et ce dans les

deux parties du dit second volet : première, deuxième,

troisiéme, quatrième,  sixiéme,  septième, cinquième,

neuvième, dixième, onzième, douzième, huitième. Cette

huitième maison est celle de la mort, ce qui justifie qu’elle

soit placée en dernier.

An Introduction to Nativities:

Judgment upon Nativities: Judgment upon the twelfth

house, Judgment upon the eighth house (p. 763)

Of the twelfth House Of Enemies

En fait,  quant à l’exposé consacré à la maison VIII, il est

simplement fait mention « Chap CLVI Of Death, whether

Violent or Natural », comme si cela faisait partie du

développement consacré à la maison XII.

Ces observations nous entrainent à penser que l’auteur

du second volet n’est pas celui du premier.

On ajoutera que la Christian Astrology est littéralement

truffée de mots de provenance française (cf notre DEA

Lille III,  1981, sur  la traduction anglaise du traité astrologique

d’Auger Ferrier, Jugements Astronomiques sur les

Nativités). De tels exercices chronologiques ont été publiés

dans la Revue Française d’Histoire du Livre concernant

le Mirabilis Liber et le Splendor Solis. On notera ainsi que si le titre comporte le mot

Astrology ( Christian Astrology) et plus bas  Art of Astrology, si Lilly se présente comme « Student in Astrology », en revanche,

la première partie s’intitule ‘An Introduction to Astrologie (sic) »

Notons que les mots en « y » donnent au pluriel « ies ».

Il est clair que la date de 1647 qui figure sur la page de titre ne saurait

être prise pour argent comptant, les contrefaçons  recourant  fréquemment à  de

tels artifices. On notera que les exemples qui sont donnés dans le corps de l’ouvrage (notamment

dans the Resolution of all manners of questions) se

référent pour les plus tardifs  à la mi-1647.

Nous voudrions par ailleurs insister sur la place des étoiles fixes dans l’astrologie

de William Lilly en ce milieu du XVIIe siècle. Dans  An Introduction to Nativities ou plutôt dans The Effect of Directions dont

on a dit qu’il constituait le quatriéme  volet de la Christian Astrology, on prendra le cas des directions de l’Ascendant (terme

utilisé dans le texte anglais et non celui actuel de « rising sign »)  il est largement traité des directions à un certain nombre d’étoiles fixes/ Si les constellations stricto sensu ne sont pas ici concernées, ce sont bel et bien diverses étoiles qui les constituent qui

sont pris en compte.(pp. 666-667) On retrouve le même dispositif avec les directions du Milieu du Ciel et cette fois le chapeau

du chapitre est particulièrement explicite :  » -Cap. CLXI  The Mid Heaven directed to Fixed Starres » (pp. 677 -679)/ Et plus loin:

Chap/ CLXIII  The Sun Directed to Fixed Starres (pp/ 689-691).  puis  « The Moon directed to Fixed Starres (pp. 701 et seq)/ Les fixes

semblent ainsi réservées aux luminaires, à l’ascendant et au milieu du Ciel, qui sont les points que l’on dirige en priorité.  Comme on l’avait noté plus haut, l’auteur

du second volet semble différer de celui du premier, lequel

ne manifeste aucun intérêt pour les étoiles fixes.

On ne saurait ainsi contester qu’à l’époque les étoiles fixes faisaient bel et bien partie intégrante de la palette de l’astrologue. Cela reste une question majeure pour l’Histoire de l’astrologie moderne – outre celle de son déclin- que de déterminer les raisons qui conduisirent les astrologues à renoncer à l’emploi des dites étoiles fixes dont les positions, comme leur nom l’indique- ne bougeaient guère sur plusieurs décennies, ce qui rendait leur localisation  particulièrement aisée. Il est un fait qu’un tel usage permettait à l’astrologue de disposer d’un bien plus grand nombre de facteurs.  Faut-il chercher du côté de  la lunette de Galilée dirigée vers le Ciel? Or, ce qui nous frappe, c’est que dans le premier volet de la C. A. il n’est point question des étoiles fixes, y compris dans la partie consacrée aux données astronomiques à intégrer. Ce qui fait que les étoiles fixes ne sont considérées que dans la quatrième partie consacrée aux Directions et uniquement pour 4 facteurs.

JHB

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La dialectique conjonction/disjonction. Yang/Yin

Posté par nofim le 29 octobre 2014

Astrologie Mondiale. La nécessaire approche dualiste et l’épistémologie de la

cyclologie. .

par  Jacques  Halbronn

 

Les astrologues tombent toujours dans le même piége à savoir qu’ils considérent comme un échec ce qu’ils ne

peuvent expliquer par leur astrologie.  D’où la tendance

à ramifier leur système pour ne jamais être pris au dépourvu.

Faudrait-il  cependant s’en tenir à des configurations visibles à l’oeil nu, c’est à dire à un

bagage dont on pouvait déjà disposer dans l’Antiquité?.  Seuls ceux qui ont appris l’astrologie avec les nouvelles planétes semblent incapables d’envisager une telle éventualité, de par la force de l’habitude.

Entre deux corps célestes, la seule configuration visible est, selon nous, la conjonction. On ne voit pas un

« carré » à moins d’avoir un « compas dans l’oeil ».

On est  là devant un dilemme: doit-on  adhèrer à cette idée de la « disjonction » et ainsi expliquer toutes

sortes d’événements qui échappent à la conjonction stricto sensu ou dois-je m’en tenir à la seule

conjonction et déclarer forfait pour des tas de dates qui se présentent?

Seait-il préférable d’opter pour une approche minimale et restreinte et s’en tenir à ce qui

reléve directement de la conjonction sans entrer dans toutes sortes de dérivations et donc de dérives.

Qu’il y ait un autre monde que celui de la conjonction, certes mais nous préféreons le laissere en dehors de

notre champ de conscience tout en y voyant une sorte de dialectique du masculin et du féminin, du Yang et

du Yin.?

Autrement dit,  cette « disjonction » c’est un peu comme la mort par rapport à la vie.  Nous savons que cela

existe, que c’est la « mort » de la conjonction mais cela se situe bel et bien sur un autre plan.

Donc, on aura compris que l’on sera bien inspiré, épistémologiquement, de s’en tenir au seul créneau de

la conjonction et plus précisément de celle de Saturne avec l’une des 4 étoiles fixes royales, ce qui exclue

notamment la conjonction de deux planétes, chère aux frères Barbault (Armand et André) au lendemain

de la Seconde Guerre Mondiale, et qu’ils avaient baptisée quelque peu abusivement de ‘cycle planétaire ».

Un  autre inconvénient de notre position, c’est que cela se limite à un rendez-vous tous les 7 ans, ce qui

est évidemment assez peu puisque le reste du temps, on se retrouve dans une sorte de purgatoire du

leadership, avec le retour à une « souveraineté » populaire, qui mobilise le plus grand nombre au lieu de laisser

le monopole du pouvoir à un seul homme, doté de super-pouvoirs

Pour illustrer notre propos, nous évoquerons  l’invasion nazie de l’URSS  à la fin juin  1941 dont on nous dit que ce fut  ‘la plus grande invasion de l’histoire militaire de par le nombre de soldats mobilisés et de pertes[. Ce sont près de quatre millions de soldats de l’Axe qui pénètrent en Union soviétique. » (Wikipedia)  Saturne est alors  à 23° du signe du Taureau, soit à l’approche de la conjonction avec l’étoile fixe Aldébaran. Il y a là quelque chose

de gigantesque voire de monstrueux, de hors du commun

(au plein sens du terme) qui caractérise bien le climat conjonctionnel. Faut-il préciser que l’on se

trouve actuellement sous le coup d’une configuration semblable avec Saturne à 23° Scorpion, s’approchant

d’Antarés (9° Sagittaire)?  Mais nous avons déjà connu des phénoménes assez puissants comme l’émergence

de cet « Etat Islamique » au Moyen Orient, d’un nouveau « califat ».  Précisons ausitôt que plusieurs événements

peuvent parfaitement se produire en différents points du globe.

Est-il naîf de penser qu’un tel repli stratégique de l’Astrologie faciliterait son intégration au sein du concert des

« sciences » ayant voix au chapitre.? Car force est de constater qu’actuellement, on n’imagine pas un

astrologue participer à un collége d’experts. Tout au plus le consulterait-on à part. Et l’astrologie du XXe

siècle n’y aura rien changé.

Faut-il focaliser la recherche astrologique autour du phénoméne du déplacement, du

voyage et donc de la rencontre, du rapprochement. Si je ne me bouge pas et si je n’accueille pas celui

qui vient vers moi,  je ne rends pas la rencontre possible. Or, nous avons pu constater depuis déjà

un certain temps, que les conjonctions  (Saturne-étoiles fixes royales) favorisaient  les rencontres mais

qu’elles exigeaient du mouvement. C’est donc ce mouvement qui nous intéresse au premier chef comme

condition nécessaire mais non suffisante de la rencontre, comme  symptome particulièrement visible

des effets de la conjonction.

Nous avons récemment été tentés de valider le travail que

nous avions effectué il y  a 20 ans dans L’Astrologie selon

Saturne. De même André Barbault, après 1989  n’a-t-il pu

résister au plaisir d’une prévision réussie du fait du cycle

Saturne-Neptune (de 36 ans). Mais à y regarder de plus

près, il nous est apparu que c’était un cadeau empoisonné

que cette réussite prévisionnelle pour 1995  se situant

dans une série de rendez-vous ayant lieu tous les 30 ans

environ, à l’approche de Saturne du 0° Bélier.(fin Poissons)

En effet, la « validation » de notre modéle par la prévision

« aboutie » du mouvement social de 1995, un an avant son

échéance,  était-elle si évidente que cela, à y regarder de

plus près? Ne cédions-nous pas, à notre tour, à une certaine

tentation subjective et somme toute anecdotique du récit d’un

succés prévisionnel contingent? Bien pis, est-ce que ces

prétendus résultats  étaient compatibles avec d’autres travaux

conduits entre temps? En effet, la conjonction de Saturne

avec l’une des 4 étoiles fixes royales précédait somme toute

de peu cette échéance de la seconde moitié du signe des

poissons. André Barbault, à partir de 1989 est-il ainsi

réellement parvenu à concilier sa prévision pour cette année

avec des travaux plus tardifs comme l’indice de concentration

planétaire? N’a-t-il pas ainsi régressé par rapport à ses avancées

ultérieures de la quarantaine en raison d’un pronostic effectué

au début de sa trentaine et qui avait le « malheur » de sembler

tomber juste, lui? Il eut fallu beaucoup de courage pour

relativiser la signification structurelle d’un tel succès. Mais

il est vrai que cela venait compenser , tel un baume, la déconvenue, la

déconfiture des années 80 du fait du dit indice.

En vérité, ce « résultat »  de Saturne fin poissons aura fini

par se révéler incompatible avec nos  recherches présentes et

même en menacer la cohérence. S’il est facile de rejeter les

travaux d’autrui, il est plus délicat de procéder ainsi avec les

siens propres, auréolés d’une certaine ancienneté.

A y regarder de plus près, notre série  de  8 dates

échelonnées sur  deux siècles  comportait quelques chainons

fragiles. Prenons le cas de 1848. Certes, ce fut un temps marqué

par des révolutions mais ce fut aussi l’exploit d’un Louis

Napoléon Bonaparte qui se fera élire premier et d’ailleurs

seul président de la Seconde République! N’est-on pas

en ce milieu des Poissons encore dans l’orbe de la conjonction

de Saturne avec l’étoile fixe Fomalhaut? Bien pis, selon notre

modéle actuel, il n’y avait plus aucune raison de se

polariser sur le seul passage de Saturne à la fin des poissons

puisque chacune des 4 étoiles fixes royales était à égalité.Et si

l’on prend le Front Populaire de 1936  ne s’agit-il pas d’un

exploit de la part de Léon Blum? Mais début 1936 c’est aussi

le coup de force de Hitler remilitarisant la Rhénanie (cf les Chemins de la Liberté de J. P. Sartre)

qui laissera  la France lâchée par la Grande Bretagne.

Cela avait été précédé par la reprise de la conscription

allemande en mars 1935 (Saturne étant conjoint à

Fomalhaut)

Même 1965 nous semble bien

être d’abord marqué par l’exploit de François Mitterrand

mettant en ballotage au premier tour De Gaulle à l’instar en

2002 de l’exploit de Jean-Marie Le Pen d’arriver au second tour

de l’élection présidentielle, en phase conjonctionnelle de

Saturne, Jospin étant éliminé au premier tour.  Même 1995  nous apparait comme marqué par

l’exploit d’un Jacques Chirac revenant de loin et éliminant

au premier tour Edouard Balladur, le premier Ministre sortant

et l’emportant devant Jospin, lequel prenait le relais du Président

sotant François Mitterrand.

En relisant l’Astrologie selon Saturne nous percevons des

failles comme ce passage sur 1965 (p 7) :

‘Dans la foulée (de 1965), on trouve Mai  68 avec Saturne en Bélier

(18°) ».  Or, Sature à la moitié du Bélier ne saurait être

assimilé à Saturne   à la moitié des Poissons!

Quant à la fouchette première de 1789, ne peut-on

penser au personnage remarquable de Mirabeau?

Mais alors, nous demandera-t-on:  qu’est ce qui, a contrario

caractériserait la disjonction? Nous dirons qu’elle n’est marquée

par l’émergence d’aucun leader marquant et que c’est avant

tout un mouvement de la base qui est précisément marqué

par le refus d’un leader, qui entend se passer d’une telle

figure, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse.

En conclusion, nous confirmons la dialectique conjonction-

disjonction, à 45° en gros d’intervalle. Certes, la disjonction

est-elle « invisible » corporellement, à la différence de la

conjonction, un peu comme la nouvelle lune par rapport à

la pleine lune.  Et en ce sens, on rappelera que les événements de

1989 ne sauraient, selon nous, s’expliquer par une conjonction

-comme le voudraiit Barbault et ses  partisans- mais bien par une disjonction.

On nous objectera  qu’il n’y a pas de raison de s’en tenir à la seule planéte Saturne.  Mais un tel discours

est inflationiste. Qui ne voit que la multiplication des « conjonctions » serait du plus mauvais effet? Certes,

mais, continuera-t-on à nous objecter: pourquoi pas les autres planétes? Il est clair que rien ne vient

justifier le choix de Saturne d’un point de vue purement astronomique. Mais l’astrologie n’est pas

l’astronomie même si elle lui emprunte. L’astrologie reléve plus de la science politique ou juridique (et donc

du religieux) que de la science  « dure ». Nous ne disons pas que les astres agissent sur nous de leur propre

fait- si ce n’est à une échelle infinitésimale- mais que les sociétés anciennes ont décidé de conférer à certaines

configurations valeur de signal, sur une base purement visuelle.

Notre propos rejoint peu ou prou celui de Freud quand il traite de la dialectique du pénis et du phallus en ce sens

que la conjonction correspondrait au stade phallique (érection)  et la disjonction au retour au pénis, de par sa contraction. (cf Marie Françoise  Laval- Hygonenq « Envie du pénis et/ou intégration phallique », in

Clés pour le féminin   Femme , mère, amante et fille,   dir  Jacqueline  Schaeffer, et al, Paris, PUF, 1999, pp 169 et seq). On dira que tous les 7 ans, quelque part, le masculin reprend et réaffirme son pouvoir par le biais de la dite conjonction, ce qui déclenche un nouveau cycle.  A l’opposé, il semble que Jung ait en quelque sorte nié la dualité ou plutôt l’ait limité à une altérité intérieure, notamment autour de l’animus et de l’anima.

Ce rendez vous  qui se tient tous les sept ans peut être interprété à la lumière de la dialectique

Pluton/Hadés versus Cérés/Démeter.   La conjonction serait plutonienne (aucun rapport avec la planéte

de ce nom) et la « disjonction » qui en est le contrepoint et le contrecoup serait cérésienne (cf l’histoire

de Proserpine/Perséphone/Coré). Tous les 7 ans, les « gardiens » que sont les « leaders » et qui sont en

fait les « juges » (cf l’Ancien Testament) interviennent pour que justice soit faite, que les confrontations

entre les protagonistes aient lieu car ils ont le bras long- ce qui implique la faculté de se déplacer pour

qu’il n’y ait pas impunité. En ce sens la conjonction nous apparait comme la fin d’un cycle, comme l’heure

du Jugement par rapport à ce qui s »est accompli et joué depuis la précédente conjonction. Il y a dans

la conjonction une connotation liée à l’Aigle qui fonce sur sa proie, en partant de loin, auquel rien

n’échappe, n’est hors de sa portée. Il y a  ici un paralléle étrange entre le monde d’en haut (le Ciel) et le monde souterrain, ce qui invite à une nouvelle lecture de la Table d’Emeraude.

Toute l’astrologie se résumerait en  fait à ce dispositif d »une « semaine » de 7 années mis en place depuis

des millénaires par des Elohim (cf notre étude sur Jean Sendy).
Contrairement à ce qu’affirment tant d’astrologues, l’astrologie n’est pas le fait d’observations mais d’une

construction exigeant une très haute technologie et donc une intervention extérieure  à notre planéte, la Terre. Le pouvoir de ces Elohim serait relayé par ces « gardiens »  – les « anges » (messagers, missionnés) - qui réaffirment leur pouvoir et leur mission tous les sept ans.  L’ouvrage de Jean-Marie Durand , probablement inspiré peu ou prou par Sendy(L’homme manipulé. Ed Les 3 spirales 2003) parle de « manipulations génétiques » (p. 8) « Qui a écrit la Genése? demandet-il. « Et comment les auteurs ont-ils pu faire une narration aussi précise puisqu’ils n’étaient pas là? »

 

JHB

02  11 14

 

 

 

 

 

 

 

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Patrice Guinard et l’anti-astrologie

Posté par nofim le 29 octobre 2014

Au sujet de la « Relation d’une pérégrination en anti-astrologie » (Patrice Guinard) -1996-1997

par  Jacques  Halbronn

Dans la revue trimestrielle  L’Astrologue, dirigée par André Barbault,  Patrice Guinard publia en feuilleton, sur six numéros (113 -118) un  texte consacré à l’anti-astrologie. On notera que dans les numéros 114 et 115 son article était  carrément en tête avant même tout éditorial. On s’interrogera sur ce qui occasionna un tel

phénoméne. On notera que dans ce travail érudit, qui parait ainsi à partir du début de l’année 196,

Guinard fait appel à des ouvrages qu’il a pu consulter à la

Bibliotheca Astrologica dont il fut un fidéle usager. On citera notamment parmi les ouvrages qui lui furent

fournis par cet établisssement que nous avons fondé en 1972 :  Gassendi, Jean-Baptiste Morin, Eustache Le Noble,  Tinélis-Castelet, Moody, Condren, Marin Mersenne etc

Mais notre nom ne figure nulle part au sein d’un tel ensemble et à aucun titrr. En 1993, Guinard avait soutenu à l’Universite Paris I Sorbonne une thèse de philosophie consacrée à l’astrologie (sous la direction de F. Bonnardel, Max Lejbowicz faisait partie du jury) Guinard explique le déclin de l’Astrologie au moyen de conjonctions planétaires (cf  n° 114 p. 2  note 7)

A cette occasion, Patrice  Guinard annonce dans la dernière livraison (n° 118)   » qu’un centre de recherche  en astrologie (techniques, interprétation, traductions, histoire culturelle, métaphysique) devrait être mis en place courant 1998″  Il signe ce dernier article « Dr H.  Patrice Guinard ». Cela donnera le CURA en 1999. Le’ Manifeste’ de   Guinard connaitra un certain succés et fin 2000 nous organisames ensemble le dernier Congrès astrologique du deuxiéme millénaire.(cf les

Actes sur le site du CURA) Sera mis en ligne sur le site en question notre CATAF.

Revenons sur certains arguments

n° 114 p. 3  La précession des équinoxes et le zodiaque

« Les obscurantistes qui utilisent l’argument selon lequel la signification symbolique du signe serait lié »e

à l’époque où la constellation a été pour la première fois circonscrite  ignorent (…) que l’essentiel du

contenu sémantique des signes n’a été élaboré qu’assez tardivement, dans les milieux hermétiques

gréco-égyptiens des premiers siècles avant  l’ère chrétienne à l’époque précisément où signes et

constellations coincidaient »

Ce que semble ignorer toutefois P. Guinard, c »est  la genése même du zodiaque. Il semble qu’il adhère à

l’idée d’un zodiaque  calqué sur le cycle des saisons. et qui ne subit donc pas les effets de la précession

des équinoxes dès lors qu’il est chaque fois recalculé à partir du 0° Bélier. Or, nous avons montré

qu’en ce qui concerne les signes fixes, ceux-ci  sont associés aux saisons d’une certaine époque, ce qui nous reméne 12000 ans en arrière. Contrairement à ce que semble croire Guinard, il n’est nullement évident

d’associer le taureau au printemps et le symbolisme zodiacal n’est pas d’une seule pièce.

 »

sur Gauquelin p. 9:

« Si la « courbe Gauquelin » n »‘est « vérifiée » que pour quatre ou cinq planétes, ce n’est pas qu’elles

auraient une « influence » qui ferait défaut aux autres mais plus certainement que la méthode est

inadéquate à son objet »

Guinard semble contrarié par le fait que Gauquelin ne trouve pas de résultat au delà de Saturne alors

que cela devrait être plutôt rassurant. Comment Gauquelin aurait-il pu trouver des résultats pour

des planétes invisibles à l’oeul nu? On notera d’ailleurs que ces statistiques  ne viennent pas confirmer

Mercure, car trop proche du Soleil. Les travaux de Gauquelin nous apparaissent comme un garde-fou

quant à la tentation du tout astronomique.

 

n° 118  Le thème de conception P 42

« Le système nerveux et les mécanismes de réception  et d’intégration des rythmes planétaires  ne sont pas

formés à la conception et  ce n’est qu’à la naissance que se déclenchent les fonctions nouvelles notamment

la respiration pulmonaire qui libèrent l’enfant de la matrice maternelle »

Toutefois, il n’en reste pas moins qu’il ne sert à rien de prévoir ce qui est déjà connu. A quoi bon décrire à quoi ressemblera l’enfant s’il est déjà né? Nous pensons que l’astrologie en question est axée sur l’enfance et ne fait sens qu’avant la naissance et dans les jours qui suivent la naissance. L’astrologie n’avait  pas vocation

à nous dire ce que l’on savait déjà par ailleurs.

Etonamment, Guinard  pose carrément le  fait que nous disposerions de mécanismes d’intégration des

rythmes planétaires.

Les maîtrises   n° 118  p. 43

« La théorie des  Maîtrises n’illustre pas de simples correspondances sémantiques entre signes zodiacaux

et planétes : elle est la théorie  unifiante de l’astrologie en tant que les structures  zodiacales; planétaire, et

ausso  sectorielle sont des différenciations d’une même matrice archétypale »

L’approche de guinard est délibérément synchronique. Elle considére que le savoir astrologique tel qu’il nous

est parvenu ne  fait qu’un et a toujours existé tel quel. En réalité, cette unité dont parle Guinard reléve

d’ajustements syncrétiques tardifs  visant notamment à « unifier » l’astrologie autour du 12, c’est à dire des

12 lunaisons.

En fait, Guinard semble croire que les maitrises concernent dès le départ les planétes alors que cela ne

concerne que les divinités, comme cela ressort de l’étude de l’Astronomicon de Manilius. Ce n’est que dans un deuxiéme temps, que s’est produit une planétarisation des dieux associés aux signes zodiacaux.

 

les points fictifs  n°118 p. 43

HG

« En  acceptant des pratiques utilisant des points fictifs (noeuds lunaires, parts, mi-points, planétes

hypothétiques,) ainsi que des étoiles fixes, cométes et éclipsdes, l’astrologue oublie souvent que le

modéle impliqué doit respecter une triple exigence: l’adéquation des facteurs à la réalité physique et

astronomique, la nécessité de leur périodicité, laquelle conditionne  leur intégration par l’organisme, la cohérence de l’ensemble et l’absence de redondance des opérateurs envisagés. Le thème est assez

complxes pour qu’il soit nécessaire d’en rajouter »

JH  Guinard défend l’idée du « thème » incluant tous les astres du systéme solaire. Nous pensons qu’il n’y

a aucune obligation à ce faire et que l’astrologie ne fait qu’instrumentaliser les données astronomiques

selon les besoins organisationnels dont elle a la charge. Quant à évacuer les étoiles fixes, c’est là une

erreur de première grandeur à condition de ne pas confondre la question des étoiles et celle des

constellations. Il semble en effet que l’astrologie se soit initialement organisée autour de la relation

des planétes aux étoiles fixes, ce qui transposait  le rapport de la Lune au Soleil.  Guinard ne parvient pas

à distinguer la question des étoiles de celle des constellations.(cf  n° 114, p. 5).  « Les  étoiles sidéralistes

accroisssent, dit-il,  inutilement  le désordre au sein de l’astrologie et sont aussi les plus exposés à

l’argumentation insidieuse des scientistes pour qui elles  se présentent comme une aubaine ». Guinard

semble ignorer notamment le dispositif des 4 Etoiles fixes « royales » qui permet de baliser le cours d’une

planéte. Guinard détourne ainsi les astrologues du XXIe siècle de la voie la plus saine à suivre et qui ne

dépend aucunement de la précession des équinoxes si ce n’est que l’on doit tenir compte du fait que

les éphémérides actuelleement disponibles situent les planétes selon le systéme « tropical ».

 

On chercherait vainement chez Guinard une quelconque tentative pour déterminer l’objet de l’astrologie.

Il semble qu’il veuille expliquer tout l’humain au moyen du systéme solaire prise comme globalité, à

l’instar de son maître Jean-Pierre Nicola (RET).   Il apparait que l’avenir de l’astrologie passe par

une focalisation sur le domaine propre qui est le sien et qui ne saurait faire double emploi avec d’autres

domaines.

Etonamment, Guinard disqualifie les astronomes  (L’Astrolouie n°114 p. 1) quant à leur compétence à traiter

de l’astrologie mais en même temps il leur donne tout pouvoir quant à la description des outils

planétaires dont l’astrologie serait censée se servir, à savoir  notamment les planétes au delà de

Saturne dont Guinard ne voit pas d’inconvévient à charger la dite astrologie alors que ces astres

étaient invisibles et inconnus de l’Antiquité. C’est pourquoi Guinard insiste sur le fait que l’astrologie

n’est pas un savoir figé. L’approche de Guinard n’accorde aucune importance au fait que ce sont les hommes qui ont fabriqué l’astrologie en  n’en retenant que ce qui leur semblait utile. Croire que des astres

inconnus puissent agir sur nous, c’est  priver l’astrologie de son droit de regard sur ce qu’elle prend ou ne

prend pas de l’astronomie. C’est défendre la thèse selon laquelle les astres agissent sur nous à notre insu.

 

Le rejet du « dualisme » (n°  114 p.8)

« La méthode dualiste (est) en contradiction  absolue avec la logique plurielle de l’astrologie. » Guinard

rejette « une relation binaire,  bijective, qui est censée faire correspondre la série des facteurs

astrologiques à la grille empirique ».  L’astrologie aurait selon Guinard vocation  « à éveiller l’esprit à

des distinctions  non- dualistes »

Autrement dit selon Guinard, c »est peine perdue que de tenter da valider l’astrologie au prisme de ce

que l’on peut observer dans le monde. Il en fait une sorte d’objet non identifié qui planerait sur le monde.

Le non dualisme,c’est notamment le refus de prendre en compte la « dualité » hommes- femmes en

lui substituant le thème natal, la division en 12, les planétes qui sont une sorte de fuite en avant

par rapport  justement au dualisme. Guinard n’hésite pas à déclarer (Astrologue n°114 p. 7)  « L’astrologie

n’a pas à être « prouvée » parce qu’elle n’a aucun besoin de justification extérieure pour exister »

Guinard s’en prend aux statistiques astrologiques qu’il aurait tendance à assimiler à de l’anti-astrologie

ne serait-ce que parce qu’elles en délimitent le champ : « Le choix de la notion de « catégorie

professionnelle » est  hasardeux : la consécration sociale ne saurait être considérée comme le seul

critère de référence d’une tendance potentielle. Par ailleurs, qui est musicien? Le compositeur, l’interprète, ou le mélomane? (…) Le choix d’une profession dépend de nombreux facteurs autres qu’astrologiques »

Mais dans ce cas,  est-ce à dire que Guinard réfute par avance la « validité » des  résultats Gauquelin? Il se

comporte ce faisant comme tout anti-astrologue qui nous explique que l’astrologie ne peut « marcher », a priori.

 

Un certain antisémitisme (n°115 p. 1-2, note 2)

« Les juifs (dixit  Nieztsche dans l’Antéchrist) « se sont transformés  en  vivante antithèse  des

conditions naturelles. Ils ont successivement retourné de manière irrémédiable la religion, le culte, la

morale, l’histoire, la psychologie en l’exact opposé de leurs valeurs naturelles »  et plus loin  Guinard de citer

complaisamment : » Le symbolisme du christianisme repose sur le symbolisme judaïque qui avait déjà

dissous toute la réalité en une non-nature et une irréalité sainte ». Au fond, à entendre Guinard,

l’astrophobie serait d’inspiration judéo-chrétienne, ce qui justifierait, en retour, une certaine

judéophobie. (cf Richard Noll. Jung le Christ Aryen, Les secrets d’une vie, Plon 1999). On pourrait au demeurant s’interroger autour d’un paralléle entre judaïsme et astrologie, du fait d’une mise en cause qui

s’est perpétuée,dans les deux cas, depuis l’Antiquité.

 

 

 

L’astromantie  L’Astrologue n° 115 p. 4

« Les adversaires de l’astrologie (…) ont poussé l’astrologie à la prédiction et pu ainsi  s’attaquer plus

aisément à cet ersatz astromantique qui n’est pas de l’astrologie »

JH On saisit mal où Guinard place la ligne de démarcation entre astrologie et astromancie. A quoi sert

donc tout l’arsenal astrologique que Guinard entend préserver? Celui-ci reconnait in finé (n°118,  pp. 44-45)) que l’anti-astrologie est en deça d’un certain réformisme astrologique qui ne ménage guère l’astrologie.

Guinard nous apparait comme un tenant  du thème astral. C’est là pour lui un postulat que tout

astrologue se doit d’accepter et d’assumer. Or, il est tout à fait possible de penser une astrologie qui ne se fonde

pas sur un tel dispositif, à savoir la « carte du ciel » pour un instant T, ce qui nous semble caractériser

précisément cette « astromancie » – ce qui en fait une généthliomancie- dont il ne cesse de vouloir se

démarquer.

L’astrologie a du notamment relever le défi de l’astronomie galiléenne qui ouvrait la porte à la découverte

de nouveaux  corps célestes. « Le Septénaire des Anciens s’est fissuré » Il est intéressant de noter que

précisément les astrologues se sont rendus aux arguments des astroscéptiques comme  Alexandre

Tinélis (Le Messager Céleste 1681) en se décidant à intégrer au fur et à mesure les nouvelles découvertes.

Guinard écrit avant le déclassement de Pluton, dix ans plus tard, qui montre à quel point une telle stratégie fait probléme.

Notons que le texte de guinard  a pu inspirer Elizbeth Teissier qui soutiendra peu après , elle aussi, une thèse en Sorbonne en 2001 consacré notamment à la fascination et au rejet de l’Astrologie  (Plon). Guinard notamment s’interroger sur les raisons du « rejet » de l’astrologie (L’Astrologue,  n°115  1996 p. 1), il entend « tenter  de comprendre les véritables enjeux de son rejet » .

Guinard a-t-il vraiment explicité les raisons d’une telle ambivalence? Selon nous, l’astrologie serait

associée à un traumatisme très ancien qu’aurait vécu l’Humanité du fait d’une emprise qui pourrait bien être

d’origine extra-terrestre, comme l’indiquerait une certaine lecture de la Bible (cf  l’oeuvre de Jean Sendy) d’où le recours à une technologie très avancée qui aurait seule permis à l’astrologie

d’exister. Contrairement à ce que laisse entendre Guinard,  l’astrologie serait le fruit de la Technique

plutôt que de la Science. Ces « dieux » venus d’ailleurs auraient ainsi instauré des « guides », des « gouverneurs »

obéissant à certains signaux cosmiques. On pense aux accords entre Pluton et Cérés se répartissant

le temps à parts égales. Ce serait le rejet de cette présence « étrangère » qui serait en fait à la base

de ce phénoméne de rejet.

 

JHB

30. 10 14

 

Publié dans ASTROLOGIE, Culture, divination, HISTOIRE, LINGUISTIQUE, NOSTRADAMUS, prophétisme | Pas de Commentaire »

Réincarnation et mémoire akashique. De la divination.

Posté par nofim le 23 octobre 2014

Prédiction et  Réminiscence. La consultation des annales  dites akashiques.

 

par  Jacques  Halbronn

 

L’acte de prédire quand il s’applique aux humains n’aurait-il point pour corollaire la croyance en la réincarnation ou encore à des vies

antérieures.  Il n’y aurait donc pas lieu de s’étonner que depuis 30 ans en France- et bien plus ailleurs- on parle d’une astrologie

« karmique » ( Dorothée Koechlin de Bizemont fut une pionnière dans ce domaine, ed R. Laffont)

Au dernier chapitre de la République Platon  introdui le « mythe d’Er » ( Bruno Jay  & Divine Lulu,  Ce que vit Er quand ses yeux se fermèrent, d’après l’oeuvre de Platon,  Ed. Eveil &  Découvertes,  2012;  Jean-Marie Détré. La réincarnation et l’Occident de Platon à

Origéne, tome I, Ed Triades, 2005)

Selon nous,  nous choisissons de nous incarner à partir des archives akashiques, c’est à dire au vu de vies ayant déjà été vécues et que

nous nous déterminons à revivre, sans en changer le déroulement mais  en en renouvelant nécessairement le ressenti, la conscience.  En même temps, une fois « renés », nous oublions le dit  récit (en buvant trop de    l’eau du fleuve  Léthé) si ce n’est que nous pouvons le reconsulter, selon nous, par le truchement de médiums.

Nous pensons donc que l’on ne peut  prévoir dans le détail  que ce qui a déjà eu lieu et dont le souvenir est stocké dans des « annales ». C’est aini que nous mêmes avont pu consulter des  « archives »   en pratiquant ce que nous avons appelé l’entretien médiumnique ( on en

trouvera des vidéos sur notre chaîne « Jacques Halbronn Astrologie ». Il serait donc posssiblen au cours d’une  incarnation. de prendre connaissance de cette « vie » que nous avons choisie  Mais nous pouvons aussi en avoir, par nous mêmes,  quelque « intuition », un sentiment de « ‘déjà vu » ou la conviction que notre histoire est liée à celle de telle ou telle personne quand nous la rencontrons. On peut être tenté d’aller consulter un « voyant » pour s’en assurer.

On n’est point là, faut-il le préciser, dans le domaine de l’astrologie, du moins telle que nous la concevons et qui ne peut prévoir que par

catégories de personnes et non individuellement.

Les diverses formes de divination seraient  liées à cette envie de s’informer sur l’histoire que nous aurions nous-mêmes choisie et qui

aurait été déjà vécue et enregistrée.

Mais comment s’organise dans ce cas notre vie sociale si nous sommes chacun dans notre petite « sphère » personnelle? Il n’est pas impossible qu’il y ait autant de « mondes » que de personnes qui seraient le « centre » de chacun de ces dits mondes.

Autrement dit,  même si l’idée de réincarnation ou de vie antérieure a pu être refoulée,  son corollaire, la prédiction,  se sera maintenu

jusqu »à nos jours. Or, selon nous, l’un ne va point sans l’autre. Ce qui montre bien au demeurant que le passé ne peut être  refoulé mais

continue à nous marquer.

La notion de réminiscence,  mise en avant par Socrate (cf Détré, op. c it;  pp. 67  et seq) ,  rejoint peu ou prou les notions de subconscient voire  d’Inconscient, de « culture  subconsciente » selon notre formule.

Cela dit, reste le « mystère » de ces ‘annales akashiques. On  trouve cette notion dans   Isis dévoilée, ouvrage  publié à New York en 1877, le premier ouvrage écrit par  Helena Blavatsky  » (cf   article  Wikipedia sur Annales Akashiques) .  On  y cite un fragment des oracles chaldaïques :

« Les oracles affirment que l’impression des pensées, des caractères, des hommes, et autres visions divines apparaissent dans l’éther. Les choses qui n’ont point de forme en prennent une et y sont figurées. ». Elle poursuit : « C’est sur les indestructibles tablettes de la lumière astrale qu’est imprimée la représentation de chaque pensée que nous formons ; de chaque acte que nous accomplissonsé

 

 

 

 

 

 

 

JHB

23 10  14

Publié dans ASTROLOGIE, divination, HISTOIRE, POLITIQUE, prophétisme, RELIGION, symbolisme | Pas de Commentaire »

Etteilla et la Révolution Française

Posté par nofim le 2 octobre 2014

Etteilla : un cartomancien  sous la Révolution

par  Jacques Halbronn

 

L’essentiel de l’oeuvre d’Etteilla se situe dans les années 1770-1785 mais celui-ci ne mourut qu’à

la fin de l’an 1791 et il est intéressant d’observer comment l’avénement de la Révolution  a pu

influer sur la nature de son propos et l’ouvrir à d’autres domaines que ceux de la divination.

Nous étudierons donc les travaux qui parurent dans les deux dernières années de sa vie, soit en 1790

et 1791 ainsi qu’un ouvrage qui parut en 1783 et auquel il se référe alors, l’Homme à projets.

Millet de Saint Pierre nous fournit  des informations précieuses sur les dernières publications d’Etteilla

(in   »Recherches sur le dernier sorcier et la dernières école de magie,  1859, pp  29, et 52 et seq) dont plusieurs n’ont pu

être localisées à l’instar de cette Cartomancie ou l’art de développer la chaîne des événements de la vie. Récréations

astroloiques. par la Livre de Toth,  Lyon, 1789 ou cette Nécrologie d’Etteilla par H.  Jejajel (alias  Hugand). Nous avons signalé dans une autre étude les remaniements de l’ordre du Tarot d’Etteilla qui firent l’objet de publications vers 1807. (in Le petit Oracle des Dames,  sans mention de son nom).

Certaines pièces semblent toutefois avoir échappe à  Millet Saint Pierre à l’instar de ce

- Dictionnaire synonimique du livre de Thot, ou synonimes des significations primitives

tracées sur les feuillets du livre de Thot… – 1791, conservé à la BNF.

Autre lacune de la bibliographie en question (p. 53) :

« L’oracle pour et contre. Novembre 1790″  Titre tronqué de l’Oracle pour et contre mil sept cent quatre vingt onze

(BNF  8° Ye Pièce 1857)

 

 

Le périodique « Vraie pension bourgeoise nationale »

On a conservé à la BNF (cf Lc2 2456) un certain nombre de numéros d’un bulletin intitulé  « Vraie pension

bourgeoise nationale » qui commença à paraitre au tout début de l’an 1791

et dont Etteilla alias Alliette semble avoir été le principal animateur. Il se présente comme

« Citoyen de la section de l’Oratoire » (p. 4)

Comment va-t-il concilier ses revendications sociales et ses intérêts divinatoires? Le  terme « pension’

doit s’entendre ici pour  rente et correspond à une forme d’assurance.

Premier indice: Etteilla se référe à l’Homme à  projets 1783: « On remarque dans ce petit ouvrage (en

19 feuillets) qui avoit en vue le juste prognostic de la révolution, que le génie de la liberté, nommé

Ariel, n’avoit indiqué à l’auteur que sept Sages choises dans les douze cents qui occupent. »

Etteilla ne cessera de se référer à ce « grand génie  Arie qui ordonne en maitre, il faut obéir. Je copie »  »

(p. 10)/ Suit tout un dialogue entre Etteilla et le « génie ». On notera en passant que l’arcane

Maison Dieu du Tarot signifie dans la langue courante de l’époque « maison de charité », sujet

qui occuppe Etteilla.

Et voilà Etteilla réagir à des mesures concernant les cartes  (p. 31)!

« Dans le  cas où il seroit décrété que les cartes à jouer continueront à être sujettes à des

droits  (..) il soit arrété que toutes cartes n’étant point d’usage ni propres à jouer de l’argent (enfin

n’ayant en vue que le délassement ou l’instruction, tels sont le Livre de Toth, renouvelé des

Egyptiens, l’Etteilla, composé de 33 cartes, l’un  & l’autre jeux ou livre, dont les feuillets

détachés sont remplis de chiffres et d’écritures) ne soient point assujetties aux droits des dites

cartes à jouer ». Etteilla signe   » Astro-Phil-Astres » (27 mars 1791)

On trouve dans ce recueil factice de la BNF une Pétition à l’Assemblée Nationale pour qu’il soit accordé

à l’auteur de la Vraie Pension Bourgeoise Nationale le don de de l’impression du Développement de la dite Pension

et dans ce texte  l’auteur se présnete comme « Aliette dit Etteilla », donne son adresse ; Etteilla,  rue de Beauvais, place du Louvre, maison du Plâtrier, au premier.

En novembre 1789, Etteilla avait publié L’oracle pour ou contre 1791 où  il semble  vouloir apparaitre comme une

sorte de nouveau Nostradamus (bien qu’il ne mentionne pas ce nom), il se dit être considéré comme « le plus grand devin de l’Europe »

comme le « Devin de la France » (BNF Pièce 8° Ye 4858). On y trouve 360  devises d’une ligne  réparties en 4 groupes.

Dans la Vraie PEnsion Bourgeoise Nationale, il est  fait mention de L’Homme à projets. 1783 (BNF Rp 6449) et qui serait donc

perçu à l’époque où Etteilla commençait à faire paraitre ses « Cahiers » sur le Tarot. Il y parle de son « bon génie » (p.6) avec lequel il ne cesse

de dialoguer. L’ouvrage ne comporte pas de nom d’auteur mais il est clair qu’Etteilla se référe à son contenu dans le recueil que nous

étudions (p. 4):  « Ce numéro 2 de nos feuilles fait partie du portefeuille marqué H, c’est celui où se trouve (sic) les brouillons de l’Homme à

Projets 1783. On remarque dans ce petit ouvrage (en 19 feuillets)  qui avait en vue le juste pronostoc de la révolution que le génie de

la liberté nommé Ariel n’avoit indiqué à l’auteur que sept Sages choisis dans les douze cents qui occupent (sic).  En fait, rien ne prouve que l’Homme à projets 1783 parut en 1783 puisque l’on nous parle d’un brouillon et cette étrange mention ne vise apparemment qu’à prendre

date.

On trouve la formule « Père de Famille » à la dernière page de  l’Homme à projets (p.38) tout comme dans une pièce du recueil de documents relatifs à Etteilla  » n°5  » Banqueroute deux fois mal à propos manquée par l’Auteur du Moyen d’occuper ceux qui ne le sont pas » (p. 16)

Toujours dans ce recueil numéroté de 1 à 52, on trouve le document n°6 intitulé « Ouvrages à faire », ‘Le Livre de Thot chez Etteilla fils

rue du Chantre » (p. 21) et d’autres documents avec « Etteilla, rue de Beauvais, place du Louvre ». Nous en concluons que le dit Etteilla fils

aura réuni toutes ces pièces pour les vendre, probablement en 1792.

Au regard de nos études consacrées à Nostradamus,  nous observons que nous sommes ici face à un collectif se référant au dit Etteilla, ce

qui n’est pas sans parenté avec ce que nous pensons concernant la  genése et la fortune de l’ouevre attribuée à Michel de Nostredame.

On ne saurait au demeurant contester à Etteilla  le fait qu’il est parvenu à l’aube du XIXe siècle à atteindre lui aussi une certaine stature

internationale  à une oeuvre d’expression française, dans le champ ésotérique.

.

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB

02 10 14

Publié dans ASTROLOGIE, divination, POLITIQUE | Pas de Commentaire »

Prophétie et Divination chez les éditeurs du XIXe siècle

Posté par nofim le 29 septembre 2014

Le profil des éditeurs des Centuries au XIXe siècle et la littérature des Dames et Demoiselles.

par  Jacques Halbronn

 

 

Dans notre thèse d’Etat (Le texte prophétique en France. Formation et fortune, 1999), nous avons abordé un certain nombre de

recueils de prophéties. La période allant du XVIIIe au début du XXe siècle est généralement considérée comme marquée par un

certain déclin de l’Astrologie mais c’est aussi celle qui s’appuie le plus fortement sur le public féminin qui apparait comme un

public captif face au discours divinatoire, ce qui vient compenser, quelque peu, les effets du dit déclin. Mais comme nous l’avions précisé,  il y a 20 ans, nombre d’auteurs masculins signent sous des noms de plume féminins (cf Rechetrches sur l’Histoire de

l’Astrologie et du Tarot, Ed Trédaniel, pp. 42-43) comme Guillois, Bloquel, Collin   de Plancy. C’est toute une contre-culture correspondant à un monde  conçu par les femmes et pour les femmes qui se développe tout au long du XIXe siècle et des suites d’une

Révolution qui a oublié les femmes en ne leur accordant pas le droit de vote. Nous ajouterons que cette orientation aura perduré

tout au long du XXe siècle au regard de la proportion des femmes dans le public des assemblées  astrologiques et notamment en ce

qui concerne les conférences, lesquelles fonctionnenent sur un registre oral.

En tete du chapitre « Le tarot divinatoire en sept leçons », (in Le Tarot des Bohémiens, c 1911), Papus  tient à préciser:

« La première partie de notre étude sur le Tarot, pleine de chiffres, de lettres hébraïques et de déductions abstraites n’est

certes pas faite pour mériter l’attention de nos lectrices. C’est que si la nature féminine,  curieuse de mystères et d’idéakn aime et sait excuser toutes les envolées de l’imagination, les hommes recherchent avant tout la précision et la méthode dans ces sortes d’études. (..) Il est de tradition cependant que le  Tarot doit servir à connaitre l’avenir et toutes nos lectrices m’en voudraient beaucoup si je ne sacrifiais pas à la tradition. Voilà pourquoi je me suis décidé à aborder cette délicate question: j’ose espérer quie le plaisir des consultantes saura

faire équilibre au scepticisme des esprits rigoureux »

On est en tout cas frappé par la quantité de titres d’ouvrages traitant de la divination qui s’adressent explicitement aux « Dames » et qui sont

même censés avoir été l’oeuvre de femmes, ce qui est bien souvent factice.

Ce procédé n’est plus guère attesté au XXe siècle si ce n’esgt que la presse féminine  sera preneuse de cette littérature à partir notamment

des années Trente. Il importe de circonscrire la période marquée par  un tel parti pris des éditeurs en remontant notamment jusqu’au

XVIIIe siècle. Mais par ailleurs,  l’on s’intéressera aux éditeurs qui publient des recueils prophétiques et si ce sont les mêmes qui

produisent cette littérature divinatoire à destination des dames.

Il nous a semblé à lire les ouvrages liés à Etteilla que c’était une littérature certes pour les femmes mais traitant des hommes/

Papus écrira à son sujet « Aussi devint-il le Dieu des tireuses de cartes futures qui ne jurent plus que par lui. Voilà pourquoi nous nous

contenterons de donner sa méthode en détail, jugeant inutile de parler de celles de ses successeurs en jupons qui n’ont fair que le

travestir sans le comprendre » (p. 369) Papus poursuit  » Nos lectrices  sont ainsi mises à même de choisir celle (des méthodes) qui leur plaira et qui leur donnera les meileurs résultats.  (…) Nos lectrices nous sauront gré de ne pas les avoir oubliées dans ces discussions abstraites » (p.344. reed  Dangles, 1966).

Certaines librairies ne publient qu’un certain type d’ »ouvrage consacré à Nostradamus, aux Oracles des Dames etf, ce qui tend à

constituer une sorte de ghetto au sein même du monde de l’édition. On peut aussi penser que certaines librairies sont tenues par des femmes comme Breteau dans les années 1840. Rappelons  bien évidemment le cas emblématique de Mademoiselle Le Normand dès la

fin du XVIIIe siècle  dont le nom servira  après sa mort pour promouvoir en 1845 une grande encyclopédie de la divination chez Breteau..

 

Le  catalogue  des librairies spécialisées/

Nous avons notamment deux  cas, celui de Chaillot (Avignon)  et celui de Delarue.(Paris)

En 1839,  à Avignon,  sous la Monarchie de Juillet,  Pierre Chaillot jeune réédite les Vraies Centuries et Prophéties de Maistre Michel Nostradamus interprétées pour le passé, le présent  et l’avenir et corrigées d’après les plus anciennes édition  par P. C.  -c’est à dire Pierre Chaillot) L’auteur y signale la parution en feuilleton dans la Gazette de France (en mars 1839) d’un travail sur le même sujet signé d’un certain  Docteur

Lecabel. Mais dès les années 1820, Chaillot avait publié (cf infra) Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe, voué  à des rééditions jusque dans les années 1850. C’est là un fonds de commerce.

Quant à Delarue, auquel on devra  notamment le triptyque de 1866 comprenant les Centuries, le Recueil des Prophéties Anciennes

et Moderne et les Prophéties Perpétuelles de Moult, il avait publié entre autres, sous la Seconde République, en 1852  un Almanach biographique du Président  Louis Napoléon Bonaparte  (le futur Napoléon III) et le Triple Nostradamus pour 1853 (BNF 8° Lb22 239

 

Nous fournissons ci-dessous une bibliograhie de la production de ces deux libraires  conservée (à la BNF)  qui parle d’elle-même et circonscrit un certain champ que l’on peut qualifier d’occultiste marqué par une certaine spécialisation.

 

Nostradamus, Michel de Nostredame, dit Michel
Les Vraies Centuries et prophéties de Maistre Michel Nostradamus, interprétées pour le passé, le présent et l’avenir, et corrigées d’après les plus anciennes éditions, par P. C. [Chaillot.]
P. Chaillot jeune
1839
2
2
Livres
Almanach biographique de S. A. monseigneur le prince Louis-Napoléon, et le triple Nostradamus pour 1853, contenant : 1 ° une notice biographique sur le prince Louis-Napoléon ; 2 ° la constitution de la république française…
Delarue
1853
3
Livres
Annuaire prophétique et drôlatique, almanach véridique pour l’année 18.. : illustré par six cent petits sujets gravés, plusieurs vignettes et lithographies : contenant les prophéties extraordinaires de Jacques Martin ; les pronostics de Th. Moult ; les prédictions générales de Nostradamus et de Matthieu Laensberg ; des renseignements astronomiques et météorologiques ; des articles d’économie domestique ; des procédés utiles aux agriculteurs ; des anecdotes intéressantes ; des évènements historiques très curieux ; etc : publié par Blismon
Delarue
1842
4
Nostradamus, Michel de Nostredame, dit Michel
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus dont il y en a trois cens qui n’ont encores jamais esté imprimées, adjoustées de nouveau par ledict autheur
P. Chevillot  1866  (pour le tricentenaire de la mort de Nostradamus)

 

On comprend  mieux désormais la portée du passage que nous citions de Papus (Encausse), dans son Tarot. On peut dire

que ce domaine de la divination est révélateur du clivage entre hommes et femmes. Mais au XXe siècle et encore moins en ce

début de XXIe siècle,  on conçoit mal  de telles formulations. Même les horoscopes des journaux ou les textes sur les signes du Zodiaque se gardent bien de faire la moindre distinction entre les deux sexes alors que cela était de mise par exemple dans le Kalendrier des

Bergers tout au long du XVIe siècle.

 

 

Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau-Sexe…
P. Chaillot jeune
1830
2
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1825
3
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1826
4
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1828
5
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1833
6
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1839
7
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1842
8
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1844
9
Livres
Le nouvel oracle des dames ou le régulateur des destinées du beau sexe…
P. Chaillot jeune
1852

 

Regamey, G.
Grand jeu de l’Oracle des Dames : [jeu de cartomancie à enseignes italiennes] : [estampe]
Delarue
Teynier
La Bonne aventure dans la main, éléments de chiromancie, divination et explication de l’avenir, par Teynier
Delarue 1880
1890-1900
2 II  Les publications (prétendues)   de femmesAbordons quelques titres portantr des  signatures  féminines Il nous semble que certains hommes voulant soutenir la cause des  femmesn’ont pas hésité à leur préter main forte..Dans nos précédentes recensions, nous avions omis d’évoquer une certaineMademoiselle Lemarchand (parfois rendue en Lemarchant); nom qui n’estpas sans faire songer à  celui de Mlle Le Normand.Unr Mademoiselle  A. Lelièvre (alias  Marc-François Guillois) publie   en 1847 chez Garnier Frèresune  Justification des Sciences Divinatoires, dédiée à Madamela Comtesse Marie d’Adhémar. Déjà en 1807, un Petit

Oracle des Dames avait pris une dame comme dédicataire.

L’ouvrage de Mlle Lelièvre comporte une « digression au sujet des femmes » (pp. 14 et seq). des plus élogieuses, on s’en doute.

Mais  l’auteur entend placer l’Astrologie à une place centrale (pp  184 et seq) et on nous propose un résumé de son Histoire. La Cabale serait

d’ »ailleurs, nous dit-on,  une « partie de l’Astrologie » (p. 195) On y oublie

pas le « Livre de Toth » (pp. 277 et seq)

Les années 1840 correspondent bel et bien à une certaine renaissance

de l’astrologie (cf notre étude  Breteau  La Comtesse de *** et son grand Jeu de Société. Prophéties secrétes de Mlle Le Normand  (1845) qui reprennent une publication du même nom de J. Gaudais (BNF 8°V 1889) qui elle ne se présentait

pas comme l’oeuvre de la dite Comtesse. Le dit Gaudais publiait de son côté au début des années 1840:  La Sibylle des

Salons/

 

III Les publications pour les « dames »

En 1807, parait chez la Veuve  Gueffier, à Paris  Le Petit Oracle des dames ou Récréation des curieux, qui expose un nouvel

ordre des Arcanes Majeurs qui n’est pas celui prôné par Etteilla (ce qui lui est attribué à tort par le catalogue de la BNF, sur la base du catalogue  « Tarot, jeu et magie » : exposition, Bibliothèque nationale, 1984 / catalogue
par Thierry Depaulis, 132 = Depaulis, Tarot 1984, 132).

 

<!–

–>

Prophétie et Divination chez les éditeurs du XIXe siècle dans ASTROLOGIE ex1_onglet_haut  BNF  Tolbiac Gallica NUMM- 62270  Impr. Ducessois.
1 Site  Richelieu -pour les cartes.Estampes RESERVE KH- 179 -BOITE FOL < ESTNUM-7064 >
ex1_onglet_bas dans Conscience

 

EN 1816, parait à Marseille, chez la Veuve Friedel et fils Le

Petit Oracle des Dames ou manière amusante de lever un petit coin

du voile qui nous cache l’avenir. Jeu de société nouveau et intéressant publié par J. L. F. (BNF R 46291)  et  qui reléve de la Géomance (ou

géomancie)

L’ouvrage étit déjà paru sous le titte de  Petite  Géomance  des Dames chez la même  Veuve  Friedel (BNF R 46363)

 

On donnera un échantillon du ton employé pour s’adresser à un tel lectorat;

On  » a donc réuni seulement  les oracles capables d’offrir un sujet d’amusemebt et amener le sourire sur les lèvres des

charmantes lectrices qui pourraient le consulter. » (cf  Les récréations de la Cartomancie par Mademoiselle Lemarchant- (sic

pour Lemarchand)

ou encore (Manière de consulter l’Oracle) : » Aussi, je suppose, mal belle questionneuse que parmi les choses que vous

devriez le plus connaitre  celle ci est la plus importante: serai-je bientôt mariée »

Ci-dessous quelques variations autour de ce titre (catalogue BNF) avec des rééditions du XXe siècle chez Grimaud.

Le Petit oracle des dames et des demoiselles, comprenant 1° l’oracle de la sagesse ; 2° l’oracle de la folie ; 3° l’oracle du destin ; par le docteur Ralph Mac N…a, écossais. Traduit librement de la langue [...] ; par Mlle Anna Ker***
les marchands de nouveautés
1863
2
Livres
Le Petit oracle des dames et des demoiselles, comprenant 1° l’oracle de la sagesse ; 2° l’oracle de la folie ; 3° l’oracle du destin ; par le docteur Ralph Mac N…a, écossais. Traduit librement de la langue [...] ; par Mlle Anna Ker***
les marchands de nouveautés
1866
3
Livres
4
Livres
L’Oracle des dames, ou manière amusante de soulever un petit coin du voile qui nous cache l’avenir. Nouvelle édition…
Friedel et Gasc
1824
5
Livres
Manière de tirer le petit oracle des dames composé de 42 cartes et 74 tableaux
J. Boyer
1877
6
Livres
Le Petit oracle des dames ou récréation du curieux ; contenant soixante-douze figures coloriées, formant le jeu complet de cinquante-deux cartes…
B.-P. Grimaud
1932
7
Livres
Le petit Oracle des Dames ou Récréation du Curieux contenant soixante-douze figures coloriées, formant le jeu complet de cinquante-deux cartes,… Ch. M. et Cie
imp. de Gattet
1867
8
9
Documents iconographiques
Nouvel Eteila, ou le petit Nécromancien : [jeu de cartes, estampe]

 

On a vu plus haut  la fortune du Nouvel Oracle des Dames,  chez P. Chaillot, jeune.

 

Conclusion: on ne conçoit guère le recours à un tel langage de nos jours pour s’adresser aux femmes en tout cas pas

dans cette littérature. Autrefois, il était courant de distinguer par exemple chez les gens nés sous un certain signe, les

naissances masculines et les  naissances féminines, ainsi dans diverses éditions du Kalendrier des Bergers au XVIe siècle.

Les horoscopes des journaux actuellement ne semblent guère, à notre connaissance,  faire un tel distingo qui serait mal

venu. Mais en pratique, l’on ne peut que constater que les femmes sont les plus curieuses d’apprendre l’astrologie ou le

Tarot non pas tant pour mieux se connaitre que pour appréhender ce qui leur est étranger et inconnu.

JHB

29. 09 14

 

 

e

Publié dans ASTROLOGIE, Conscience, divination, NOSTRADAMUS | Pas de Commentaire »

La cartonomancie d’Etteilla (32 et 78)

Posté par nofim le 26 septembre 2014

 

La cartonomancie d’Etteilla: des cartes françaises aux

égyptiennes

par  Jacques Halbronn

 

En 1770, Etteilla se fit connaitre  pour son traitement des

jeux de cartes ordinaires, dites françaises. Son travail

connut deux rééditions en 1773 (Bib. Arsenal)

et 1783 (conservée au département des estampes de la BNF)

avec chaque fois de nouvelles introductions et préfaces.

Mais à partir des années 1780, Etteilla se fera le

propagateur du « jeu de tarots » qui est chargé d’une autre

dimension, et qu’il présentera comme le Livre de  Thot, avec

un lignage égyptien. Et c’est par ce biais qu’Etteilla

s’inscrit dans l’histoire du Tarot de Marseille, rôle et mérite que

l’on ne saurait lui contester. Papus parle à son sujet d’une

« mutilation du tarot véritable  »

Comment expliquer que son magnum opus ait reçu le titre

de Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommées

tarots, en 4 cahiers. Titre en effet qui nous apparait comme

emprunté aux méthodes d’apprentissage du tarot en tant

que divertissement, amusement, jeu de société.?  Force en

effet est de constater qu’une telle présentation risque fort

d’induire- délibérément- en erreur le lecteur non averti.

D’ailleurs, Etteilla se référe à   La Maison des jeux academiques , contenant un recueil general de tous les jeux divertissans pour se
réjoüir, & passer le temps agreablement   À Paris,  chez Estienne Loyson. M.DC.LXV

(BNF 8° S 16525) ouvrage de La Marinière,  paru dans les années  1660  et dont un chapitre traite du jeu de tarots

et de son introduction en France; après avoir connu une vogue à l’étranger et notamment dans les pays d’expression

allemande/ .

 

I  Les cartes françaises

Les titres changent d’une édition à l’autre :

1770 Etteilla ou manière de se récréer avec un jeu de

cartes, Amsterdam, Paris, Lesclapart (Arsenal  8°S 14395)

On note que ce titre sera repris dans sa Manière de se

récréer avec le jeu de cartes nommées Tarots. On aura

simplement ajouté qu’il s’agissait de Tarots (cf  J. M. Lhôte;  Court de

Gébelin, Ed Berg  1983 p. 177)

1773  Etteilla ou la seule manière  de tirer les cartes

revue, corrigée et augmentée.  Amsterdam et Paris, chez

Lesclapart.(Arsenal  NF 49167)

1783  Etteilla ou Instruction sur l’art de tirer les cartes

3e et dernière édition par l’auteur de la Cartonomancie

Amsterdam  et Paris

(Estampes Microfilm , BNF Richelieu, Arsenal NF 6894))

La dernière édition signale d’ailleurs la parution de la

Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommées

Tarots pour servir de troisiéme cahier à cet ouvrage

par Etteilla

Au début des années 1780, La lecture du Monde Primitif de Court de Gébelin révéle

à Etteilla tout l’intérêt du jeu de Tarot, dont celui-ci avait probablement eu connaissance

sans en saisir la véritable portée. (cf  aussi  en annexe du Monde Primitif analysé et comparé avec le monde moderne (.) ou Dissertations mélées (pp. 395 et seq)  Recherches sur les Tarots et sur la divination par les cartes des Tarots par M. Le C. de M*** (in Jean-Marie Lhôte, op. cit. pp. 145 et seq)  Il  cite  La Maison des Jeux Académiques  1665   p. 34  (p 149) qui comporte un chapitre

sur les Tarots, sans la moindre connotation ésotérique.  On peut d’ailleurs parler d’une

ésotérisation d’un jeu de cartes et on notera que les éditions du Tarot que réalisera Etteilla dans le cours des années 1780

porte un titre insignifiant sans aucune allusion divinatoire, peut être pour tromper la censure..

.  En lisant le volume 8,  Etteilla découvre que la série (il appelle cela une

« galerie ») a probablement subi des permutations, ce qui ne laisse d’éveiller son intérêt. Très vite, il va faire paraitre

des travaux sur ce sujet en y exposant un certain nombre de réformes.

Le passage du jeu de 32 cartes à un « jeu » de 78 cartes  s’accompagnera d’un certains transfert . Le nom d’Etteilla y est repris pour

signifier le questionnant et la questionnante. Mais alors que dans le jeu de 32 cartes, Etteilla conseillait de créer une 33e carte

en effacçant par exemple l’as d’un autre jeu- ce qui donnait une carte blanche, dans  le jeu  de 78 cartes, il remplace deux lames

par des cartes correspondant aux dits questionnant et questionnante. Par ailleurs,  le traitement qu’il avait fait des cartes « mineures » du jeu de 32 cartes (c’est à dire les cartes qui ne sont pas des « honneurs », selon la terminologie que nous emploierons désormais (cf infra), réparties en 4 « couleurs »  ont des rois réprésentant l’homme de campagne, l’homme de robe, l’homme blond et l’homme brun tant

dans le jeu à 32 cartes que dans le jeu à 78 cartes que présente Etteilla. Dans les éditions plus tardives, au XIXe siècle, on les associera au pape, à l’empereur d’allemagne, au Soudan d’Egype et au roi de France.Le  terme cartonomancie  englobera les deux pratiques.

 

II  Les tarots et le Livre de Thot.

Entre 1783  et  1785  quatre « cahiers » paraissent

(le dernier étant consacré à l’astrologie, toujours sous

ce même intitulé, ce qui explique qu’il n’ait longtemps point

été identifié en cette qualité. (c reproduit in f Jean-Marie L’hôte,  Court de Gébelin, Le Tarot,

Berg, 1983 p.  162) : Jeu des Tarots ou le Livre de Toth, Memphis, Lesclapart)

Etteilla y développe une critique du Tarot quant à l’ordre

des Arcanes supérieurs, en reprenant en partie les arguments de

Court de Gébelin lequel met en cause l’ordre traditionnel des Arcanes majeurs : Etteilla s’en prend aux

Cartiers  qui « ont renversé l’ordre du livre de Toth (…) Effectivement, une galerie (une série) qui contiendrait une histoire de cette sorte

serait  bien sottement composée. Nous verrons l’ordre des premiers Egyptiens mais

avant il faut reprendre ce faux ordre dans l’esprit le plus vrai ainsi que nous venons de faire

pour la Cartonomancie.  ‘(Second Cahier de  la Manière de se récréer, 1785,   reprint Jobert 1977, p. 36).

L’ordre qu’il adopte – comme on l’a montré dans une précédente étude- se

voit considérablement « chamboulé » et rappelons qu’un autre ordre sera encore

proposé en 1807 qui place carrément en tête l’arcane du Monde dont  Papus

dira que c’est la clef du Tarot, carte qui comporte le tétramorphe, donc une division en 4. (cf Le Tarot des

Bohémiens. Clef absolue de la science occulte, le plus ancien livre du monde) Etteilla  s’efforce de reconstituer

les procédés des cartiers  en vue de « symmétriser la galerie », c’est à dire l’ordre des cartes. Selon Etteilla, « les copistes  qui se

sont succédés y ont mis suivant l’époque où ils vivaient les  objets relatifs à leur manière de voir emblématique » (cf  Leçons théoriques

et pratiques du Livre de Thot, Amsterdam, 1787; pp. 10-11)

Le titre quelque peu anodin de ces 4 cahiers semble avoir été imposé par la censure. Etteilla aurait parait-il préféré pour titre

« La Cartonomancie égyptienne ou le Tarot. »

Les travaux d’Etteilla se perpétueront après sa mort, apparememnt survenue à la fin de 1791  avec notamment

Hugan alias Jejajel sans oublier le fils d’ Alliettte qui se présente sous le nom d’Alliette fils.  Une édition pirate sans aucune mention

d’Etteillla reprendra textuellement son nouvel agencement,  sous le nom de Mlle Lemarchant : Les Récréations de la cartomancie, ou
Description pittoresque de chacune des cartes du grand jeu de l’oracle des
dames, avec des combinaisons pour expliquer le présent, le passé, l’avenir : Paris : tous  les marchands de nouveautés, (1856) BNF V 44599) cf aussi  Julia Orsini (alias  Simon  Blocquel), Le Grand Etteilla; Reed./ Paris,  Leymarie, 1990)

Etteilla aura donc réussi à imposer  sa « version » du  Tarot mais sera  finalement marginalisé au point qu’on ne le considérera pas comme appartenant à la littérature consacrée au Tarot « classique » (de Marseille) alors que selon nous, il en est un critique et un réformateur. (sur la place accordée à Etteilla dans l’histoire du Tarot,  cf  Helen  Farley  A Cultural  History of Tarot  From Entertainment to Esotericism; B. Taurus  2009,  pp. 106 et seq. ; Cynthia   Giles   The  Tarot History, Mystéry and Lore   Paragon House 1992, , pp..  26  et seq.  Stuart Kaplan,  La grande  Encyclopédie  du Tarot, trad. de l’anglais,  Paris,  Tchou 1979, pp. 154-158)

On notera qu’Etteilla n’était pas parvenu, cependant, comme nous le proposons désormais, à  la conclusion selon laquelle les

arcanes majeurs devaient initialement comporter non pas 22 lames mais 24.

En effet,  il nous apparait que le jeu de 78 est une amplification du jeu de 32 et en étend la division en deux groupes, les honneurs et

les cartes mineures, répartis en 4 couleurs, soit 4×8 et 8×4.

Roi  Dame Valet  As

Dix-neuf, huit, sept

En fait l’As remplace ici le cavalier que l’on retrouve dans le Tarot qui correspond donc  à un état plus ancien du jeu de 32 cartes. Mais sur 78 cartes, le décalage est compensé.

Par extension:  on ajouta donc  24 cartes mineures : 4×6 :  six, cinq, quatre, trois, deux,  as et 24 cartes majeures qui sont les

arcanes dits majeurs du Tarot si ce n’est que l’on n’en a plus que 22 et c’est cette lacune que n’ont pas signalé les tarologues. Ce faisant,

ils n’ont pas non plus cherché à répartir les arcanes majeurs en 4 groupe de 6 cartes s’ajoutant aux 16 honneurs du jeu initial de 32

cartes, ce qui donnait un total de 40  « majeurs » face à 40 « mineurs., le  défaut rédhibitoire du 22 é tant qu’il n’est pas divisible par 4.

Etteilla a proposé de  voir dans les arcanes majeurs

les 7 jours de la création, les 4 vertus cardinales mais cela ne suffit

nullement à notre requéte. Nous avons nous-mêmes en 1983  (Mathémétiques Divinatoires, Ed Trédaniel), proposé d’isoler

dix arcanes dans le cadre d’un « tarot séfirotique » reprenant le principe posé par Papus de regrouper les lames totalisant 22.

Mais nous allons reprendre le dossier de fond en comble sur la base d’une division en 4  familles de six à lames. Il nous semble que  cela implique  qu’il n’y ait pas

à rechercher une quelconque unité, que la continuité

du début  à la fin de l’ensemble ne soit pas de mise. Quelques

lignes de clivage semblent en tout cas ressortir:

le pouvoir terrestre  avec 4 cartes qui se suivent;

papesse  – impératrice-empereur  pape    : 2 -3-4 – 5

le pouvoir céleste  avec l »Etoile, La Lune, le  Soleil, trois

cartes qui se suivent. 17 18 19

Il semble qu’il y ait également de bonnes et de mauvaises

cartes et que si l’on additionne deux cartes qui totalisent

22 on  ait  autant de contrastes (cf Mathématiques

Divinatoires  1983, pp 37  et seq) mais on en reviendrait alors  au

nombre 22!

Amoureux et Maison  dieu

Chariot  et Diable

Hermite et Mort

Roue de fortune  et   Pendu

Force et  Fou

En tout état de cause, il est étonnant qu’Etteilla n’ait pas perçu

que le jeu de tarot n’était  qu’une amplification, une

extension du jeu de piquet.  Dans les deux cas, il y a

des honneurs et des cartes « simples » sans images. Il nous

apparait donc clairement que l’on est passé de

deux  fois seize  à  deux fois  quarante et que face à  40

cartes sans images, il fallait   40 images, soit 16 + 24  et non

38.(16 +22). La recherche passe par la conscience du manque.

On notera que le Bateleur renvoie aux 4 séries sur sa

table:  coupe,  denier, épée  et  baton et qu ‘on en trouve

trace dans certaines arcanes majeurs:

le bâton, c’est aussi le sceptre de l’empereur et de l’impératrice

la coupe  figure sur les cartes de la tempérance et de l’Etoile.

l’épée s’observe avec la  Justice et la  faux de la mort

les deniers sont les disques du soleil  et de la  lune

Il faudrait d’ailleurs s’interroger sur le choix de ces 4

objets tant dans le jeu à 32 qu’à 78/80 cartes. En anglais,

l’on désigne le tréfle par club, bâton et pique par spade,

épée, carreau par diamond et seul coeur est rendu

par Heart et non pas Cup, ce qui souligne l’interaction

entre les deux « paquets » de 32  et de 78/80.

Bien entendu, les éxégétes n’ont pas manqué de relier

les 22 arcanes supérieurs aux 22 lettres de

l’alphabet hébreu et de  proposer une division en

trois groupes de  sept lames, ce qui nous semble être une

fausse piste. On notera ainsi que le Livre de

la Création (Sefer Yetsira) distingue 7 lettres doubles

alors que grammaticalement il n’y en a que 6, le resh

ne comportant pas de « daguesh » modifiant sa

prononciation. Cela a contraint le commentateur à

proposer  3 lettres mères au lieu de 4.(Eléments) et  douze

lettres « simples » pour les douze signes zodiacaux et les douze

mois. On notera aussi que 32 correspond à la somme de

22 lettres et des 10  sefiroth.

Le rôle de l’historien des textes est de déduire un certain

nombre de probabilités à partir de ce qui lui est donné à

voir, c’est à dire des « restes », des vestiges qui nous

parviennent, souvent hors contexte et sans la part de

l’oralité qui donne une autre portée à l’écrit. Face  à ces

24 cartes dont nous présumons l’existence dans le

projet initial, il y a en fait plusieurs découpages possibles entre

lesquels il nous faut choisir.

On peut ainsi diviser 24 par six mais aussi par quatre.  Ce

qui donne six groupes de 4 ou quatre groupes de 6. Or,

force est de constater que l’on trouve assez facilement

dans les arcanes majeurs des groupes  de 4 lames, qui se

succédent ou non.  Dans le cas des vertus cardinales, il y en

a 4 (cf  Court de Gébelin,   Du jeu des Tarots, p. 97, reprint

in  Jean-Marie Lhôte. Court de Gébelin,  Le Tarot, Berg, 1983)

et on ne peut donc guère songer à en ajouter deux pour

arriver à 6. Un autre groupe déjà signalé est celui

de l’empereur et du pape et de leurs contreparties féminines, ce

qui donne à nouveau 4.  C’est pourquoi nous pensons que

celui ou ceux qui ont pensé ce dispositif auront opté pour

six groupes de 4 et non 4 groupes de  6. Il nous

reste à tenter de reconstituer les 4 autres groupes mais

le cas des cartes comportant des astres s’offre aussi à nous:

soleil, lune, étoile et on peut y adjoindre le Jugement qui

fait immédiatement suite:  13   15 16 et 22

on revient aussi sur l’idée d’un groupe positif (Amoureux,

Ermite,  Chariot, Roue de  fortune et d’un

groupe négatif (mort, diable, maison dieu, Fou) en soulignant:

une certaine continuité numérique.

Restent deux lames de synthèse: le Bateleur et ses 4 objets

représentant les 4 séries des lames mineures et le Monde

avec le  tétramorphe. (aigle, lion, taureau, homme) On pourrait

ajouter les 4 tempéraments (comme dans le Kalendrier des

Bergers)

En fait, la principale erreur d’Etteilla est d’avoir cru que les 22 arcanes constituaient

un ensemble d’un seul tenant  et qu’il convenait d’en déterminer l’ordre  du commencement à la fin. Il

semble même qu’il ait voulu gommer la frontière entre arcanes majeures et mineures si l’on s’en

tient aux légendes qu’il associe aux diverses cartes.

Or, selon nous,  il s’agit d’une juxtaposition de 6 séries distinctes les unes des autres et ce sont les séries

qu’il faut ordonner et non leur contenu:  la série 1 est celle des personnages assis représentant le pouvoir

tant temporel que spirituel, puis lui fait suite la série des « bonnes cartes », puis celle des Vertus, puis celle

des « mauvaises cartes », puis celle des forces célestes. Quant à la sixiéme série, dont il ne nous reste que deux éléments, elle se situe à l’articulation entre la fin et le début de la « galerie », avec le Monde (XXI) et le Bateleur (I) formant une sorte d’ouroboros. Déjà en 1983,  nous avions (Mathématiques Divinatoires Ed  Trédeniel) opposé le groupe des  « bonnes » cartes et celui des « mauvaises « cartes. tant ces deux séries sont marquées par un expressionisme  qui ne se retrouve pas par ailleurs. Oswald Wirth

(cf Le Tarot des Imagiers du Moyen Age, Rééd.  Ed Tchou, 1978, pp. 51  et seq) avait distingué divers groupes d’arcanes. et opposé, par couples,é les lames totalisant deux par deux 23.(nous avions pour notre part opposer des lames totalisant 22)/ Wirth  avait circonscrit deux groupes de 4 lames  que nous avons nous -même isolés :

1  la Papesse et l’Impératrice  face à l’Empereur et au Pape

2 Les Etoiles, la Lune, le Soleil et le Jugement

 

Nous pensons que l’imagerie du Tarot en ce qui concerne

les arcanes majeurs puise dans le Kalendrier des Bergers.

(fin XVe siècle) mais on observe aussi que la Roue de

Fortune  s’origne dans le supplice de la roue pratiqué aux

Enfers et très représenté dans le dit Kalendrier au même

titre que le Diable et la  Mort. Inversement, selon Court de

Gébelin, le Pendu ne serait pas une mauvaise carte mais

l’allégorie de la vertu de Prudence. Quant  à la Maison Dieu,

est-ce une si mauvaise carte que cela? L’Hôtel – Dieu est un lieu

d’accueil pour les indigents, le symbole de la Charité.

On ne suivra certainement pas Wirth quand il écrit

 » Aux 22  arcanes primitifs ont été ajoutés 56 cartes à

jouer partagées entre 4 séries de  14″ Il est clair que pour nous

les arcanes supérieurs sont dérivés des 16 honneurs, ce qui

donne un total de 40 images. 22 n’est divisible ni par 6 ni

par 4. On notera cependant que le nombre 32 est important

en kabbale en ce qu’il totalise 22 + 10  sefiroth  et de fait

les 22  arcanes majeurs renouent avec  ce nombre 22 qui se

subdivise en 7,  12  et 3, selon le Sefer Yetsirah

Le Tarot est-il au départ un savoir divinatoire? On peut

sérieusement en douter. Il nous fait songer au Kalendrier des

Bergers où l’on retrouve les Vertus cardinales mais aussi

la Mort et les astres, à l’iconographie des Livres d’Heures.

Les historiens du Tarot ont d’ailleurs mis en évidence un tel

compartimentage:

« Ces images étaient réparties en cinq séries représentant les  états de la

vie, les muses ou arts, les sciences, des vertus et les planétes ou systéme du monde. Le tarot

serait né de l’adjonction à ces images de cartes numériques » (Cinq siècles de cartes à jouer

en France, Bibliothèque Nationale,   Bulletin du vieux papier,  facc 205, septembre 1963, p. 85)

 

.

Bibliographie

)
The Game of Tarot : from Ferrara to Salt Lake City / Michael Dummett ; with the assistance of Sylvia Mann
G. Duckworth
1980
Decker, Ronald
A wicked pack of cards : the origins of the occult tarot / Ronald Decker, Thierry Depaulis and Michael Dummett
Duckworth
1996
A history of games played with the tarot pack : the game of triumphs / Michael Dummett and John McLeod
the Edwin Mellen press
2004

R. Falconnier,  Les XXII Lames hermétiques du Tarot Divinatoire,

Ed Bélisane, Nice  1976, 2012

Gérard  Van Rijnberk, Le Tarot. Histoire, iconographie, ésotérisme,  Ed Trédaniel 1981

JHB

01  10  14

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La réception en français de la Tétrabible au XVIIe siècle

Posté par nofim le 20 septembre 2014

La réception de  la Tétrabible en français  au  XVIIe

siècle

par  jacques  Halbronn

 

On sait tout l »intérêt que nous avons accordé à Nicolas

Bourdin depuis une quarantaine d’années. (cf nos éditions

de 1975 et  1993, chez Retz et chez Trédaniel).  En 1640,

Bourdin publiait une première traduction française de la

Tétrabible sous le titre d’Uranie, titre repris par Eustache

Le Noble en 1697.  Dans une étude consacrée à Auger Ferrier

(en ligne sur « nofim »),  nous avions déjà abordé la question

de l’influence de la Tétrabible sur les traités d’astrologie

français, en l’occurrence ses Jugements Astronomiques sur les

Nativitez (première édition Lyon Jean de Tournes 1549/1550)

en parlant d’un « modéle tétrabiblien ». Rappelons que la

dernière édition connue des Jugemens  de Ferrier date de 1625, et est donc contemporaine

de l’Usage des Ephéméride d’Antoine de Villon dont il est ici

question. Au vrai, avec le recul, il nous apparait que le lien

entre les Jugemens de Ferrier et le Quadripartit n’est pas

strictement avéré, d’autant qu’il ne s’y référe pas alors que

Villon suit cet ouvrage pas à pas, livre par livre et quasiment

chapitre par chapitre/

Toutefois,  Ferrier cite explicitement le Centiloque

(Livre I Ch II  De la vérification de l’heure de la nativité)

en ce qui concerne l’heure de la conception:

« l’ascendant d’une nativité  a esté le lieu de la Lune au

temps de la  conception  et l’ascendant de la conception est

le lieu de la Lune à l’heure de la nativité » (cf infra)

A   partir de quelle édition du

Quadripartit Villon  oeuvre-t-il? Nous avions abordé une telle

question à propos des traductions faites par Petro d’abano

des traités astrologiques d’Abraham Ibn Ezra (cf notre

communication  Congrès Mondial des Etudes Juives 1993)

en montrant le recours à des traductions en ancien français

du texte hébraïque.

Dans l’Usage des Ephémérides de 1624 d’Antoine de

Villon, professeur en philosophie dans l’Université de

Paris  ce qui nous interpelle, c’est le fait que

certaines expressions  concernant la Tétrabible se

retrouvent littéralement dans l’Uranie de 1640, ce qui ne

laisse de nous interroger  sur les rapports entre  Villon et

Bourdin.  Bourdin  s’est-il servi de Villon pour rendre la

Tétrabible en français ou bien ont-ils tous deux puisé à une même

source non identifiée qui serait la première traduction

française et dans ce cas, Bourdin ne serait pas pleinement

l’auteur de la traduction parue sous son nom?

Cela dit, peut être ne s’agit-il que de coincidences : deux

traducteurs ne peuvent-ils parfois se recouper puisque

travaillant à partir d’une seule et même source? En tout

cas Villon devrait désormais  être considéré comme ayant

traduit ou en tout cas édité  ne serait-ce que partiellement

le Tetrabiblos  même s’il s’est servi d’une précédente

édition française probablement restée manuscrite.(cf infra)

. Le commentaire, la paraphrase auraient ici

précédé la parution de l’intertexte d’une quinzaine d’années..

Mais il existe encore d’autres hypothèses: si l’on regarde

les dates de naissance: Morin et Bourdin sont nés en 1583

et Villon en 1589. En 1624,  Morin publie une « Réfutation

des thèses erronées d’Antoine Villon, dit le soldat philosophe, et Etienne de Claves, médecin-chimiste, par eux affichées publiquement à Paris,
contre la doctrine d’Aristote, le 23 août 1624, à l’encontre desquelles y a eu
censure de la Sorbonne, et arrêt de la Cour de parlement. Où sont doctement
traités les vrais principes des corps et plusieurs autres beaux points de la
nature. »

On ne saurait exclure que la traduction

de Bourdin ait circulé en manuscrit bien avant son impression.

Le cas n’est pas si rare à l’ époque (cf nos étudesi sur Gassendi

et sur Morin, « Questions autour du texte sur l’éclipse de 1654

attribué à Gassendi »in Gassendi et la modernité; dir S.

Taussig, ed Brepols, 2008 ) et dès lors Villon, dit le Soldat

Philosophe, qui dit avoir enseigne l’astroogie à l’Université de

Paris, par ailleurs personnage assez peu

scrupuleux aurait « pioché » dans  la dite traduction, comme

il l’aurait fait, dit-on, pour David Origan et pour ce qui est

de son Apologie contre les Calomniateurs de l’Astrologie

qui ouvre son Usage sur des auteurs du xVIe siècle.(cf notre

CATAF, en ligne sur le site grande-conjonction.org), ce qui ne

diminue pas pour autant ses mérites de commentateur avisé.

En tout cas, grâce à Villon, nous  avons l’occasion de mieux

comprendre le plan de la Tétrabible et notamment le passage

du Livre III au Livre IV qui a souvent paru étrange.

I   Les emprunts  à une possible traduction manuscrite

II  Le découpage de la Tétrabible en 4 volets.

 

I  Les emprunts littéraux à  une traduction  inédite de Bourdin

La récolte n’est pas surabondante et probablement pas

exhaustive mais elle laisse perplexe.

‘ »soit par hazard, soit par observation »  à propos de la

connaissance  du temps de conception

Cette f’ormule se retrouve texto dans les deux textes.

Tétrabible  Livre IV  ch. V Des mariages

« légitime conjonction de l’homme et de la femme »

 

II  Le découpage  en 4 volets  du Tetrabiblos

En travaillant sur Villon, nous avons compris ce qui nous

avait jusque là échappé dans la Tétrabible, à savoir

le passage du Livre III au Livre IV , apparemment sans

raison évidente. C’est qu’en fait, le Livre III traite du thème de

conception et le Livre IV du thème de naissance.

Tétrabible  Prologue du Livre IV:

« J’ai enseigné les choses qui se doivent considérer

avant la naissance de l’enfant et celles qui arrivent dans

le temps de cette même naissance comme aussi celes qui la

suivent, celles qui sont encore attachées au tempérament

et qui ne regardent que le mélange des qualités. Maintenant,

je traiterai de celles qui viennent d’ailleurs, entre lesquelles

je parlerai  premièrement des richesses et des dignités »

Le Tetrabiblos -précisons-le n’expose aucunement  un

dispositif des maisons astrologiques rigide avec chaque maison

associée à un certain domaine, comme le feront la plupart

des auteurs que l’on connait. Il ne lui en coute donc rien

de dédlarer que tel ou tel domaine appartient  au thème

« avant la naissance ».

On ne sera pas surpris de voir que les astrologues qui

ont traité de la Tétrabible se soient abstenus de commenter

le dit Prologue.

Nous proposerons ci-dessous  une sorte de concordance

entre les 5 parties de l’Usage des Ephémérides et le

Quadripartit:

D’emblée,  la première partie de l’Usage n’a pas

d’équivalent dans la Tétrabible, elle comporte des

directives purement techniques pour dresser le thème et

en tirer diverses données.

La deuxiéme partie  de l’Usage recouvre le Livre I  de la Tétrabible.

La troisiéme partie de l’Usage est à rapprocher du Livre II

de la Tétrabible et concerne le « Prognostic Universel ».

Villon reprend le prologue du Livre II avec ses propres

mots qui ne sont souvent qu’une paraphrase de l’intertexte :

« Il ne faut adjouster aucune foy aux astrologues qui

predisent de la nativité de l’enfant sans avoir cognoissance des

constitutions generales des régions, Provinces, villes, » Un avis

au demeurant  fort peu suivi par les astrologues des

siècles suivants.

La quatriéme partie de l’Usage recoupe largement le

Prologue du Livre III de Ptolémée, autour de la question

du « commencement », terme qui revient aussi sous la plume

de Bourdin,traducteur. On revient sur la question du

thème de conception comme point de départ. Selon Villon,

les adversaires de l’astrologie reprochent aux astrologues de

ne pas tout faire commencer du dit thème.

Avec le chapitre X  de l’Usage des Ephémériodes, nous

passons au commentaire du Livre IV du Quadripartit.

Enfin, la cinquiéme partie de l’Usage où on passe de la

prédiction à la datation – ce qui est distinct car la prédiction

reste très générale. Elle correspond au capitre X  du Livre IV

de la Tétrabible « De la division des temps »  qui ne couvre chez

Ptolémée que quelques pages. Villon achève ainsi un

ensemble d’environ 1100 pages.

Pour conclure, nous rappellerons que  dans les années

1650, à la suite de la publication du commentaire du

Centiloque par le dit Nicolas Bourdin- qui se situe

également dans l’orbite ptoléméenne et des deux éditions

des Remarques Astrologiques de Jean-Baptiste Morin

(1654  et 1657 (posthume) sur le dit Commentaire, nous

assistons à un certain revival ptolémaïque en France entre 1624

et 1654

On s’interrogera pour terminer sur les liens entre justement

le Centiloque et la Tétrabible –(cf nos Etudes sur les éditions

ptolémaïques de Nicolas Bourdin,  ed trédaniel 1993, avec

le Commentaire du dit Bourdin)

Dans l’aphorisme premier, on retrouve le distinguo entre

le particulier et le général qui marque l’articulation de la

Tétrabible

« Il n’est pas possible que celui qui sait prédise les

formes particulières des choses de même que le sens ne

peut concevoir une forme particulière mais seulement une

forme générale de la chose »

Le Centiloque n’est pas étranger au thème de conception:

sentence 50: Faites ascendant en la conception le signe où

est la Lune au temps de la naissance  et le signe où elle

a été trouvée en la conception ou son opposé, ascendant

en l’enfantement » C’est la trutine d’Hermés dont on   a  vu

qu’Auger Ferrier se servait(cf supra).  On peut penser que

ce principe aura permis aux astrologues de déclarer que

le thème de naissance présentait des recoupements avec

le thème de conception et donc qu’il pouvait s’y substituer

si ce n’est que ce qui est annoncé par le thème de conception

ne fait sens que si cela est formulé avant la naissance..

En fait, les préceptes liés au thème natal s’entremélent dans

le Centiloque avec ceux concernant le thème de la consultation

dont ne trait à aucun moment Ptolémée. On trouve même

l’idée de comparaison de thèmes (synastrie)  à l »aphorisme 33 :

« L’accord entre deux personnes procéde de l’harmonieuse

configuration des planétes qui signifie l’espèce de la chose

par laquele la bienveillance est établie en la naissance de l’un

et de l’autre »

Aph. 34 « L’amour ou la haine se prend tantôt de l’accord et

de la discorde des luminaires tantôt des ascendants de l’une

et de l’autre naissances. »

On trouve aussi une typologie zodiacale inconnue dans

la tétrabible:

Aph  38  « Ceux qui ont pour ascendant la vierge ou les

poissons seront cause de leur puissance »

Le Centiloque traite des douze maisons astrologiques

en rapport avec les différents domaines de l’existence, ce

que ne fait pas la Tétrabible qui ignore un tel dispositif

qui entremêle les données du thème de conception et celles de

naissance..

Ajoutons que le Centiloque  rappelle à l’aphorisme 50  qu’il y a 119 conjonctions (cf

ce qu’en dit Ibn  Ezra cf nos récents textes  à ce sujet sur

nofim, à propos des traductions de Shlomo Séla, ed Brill) mais

à l’aphorisme  63 il aborde les conjonctions de Jupiter et

de Saturne.

Le Centiloque nous semble correspondre à la réception

de la Tétrabible au temps d’Abraham Ibn Ezra. (XIIe siècle

au plus tard), le recours  au thème de conception n’y est

évoqué que très ponctuellement (cf supra). En y renonçant,

les astrologues évitaient ainsi d’être trop tôt  démentis dans

leurs prédictions puisque dès la naissance, l’on pouvait

juger de la pertinence de ce qui avait été annoncé quelques

mois plus tôt et sur des points très concrets. Selon nous,

l’astrologie  ptoloméenne témoigne de l’existence d’une

pédomancie, c’est à dire d’une divination s’adressant aux

parents attendant un enfant ou dont l’enfant vient de naitre.

Passé ce cap de la prime enfance, l’astrologie perdait

largement de son intérêt car il existait alors bien d’autres

façons de connaitre l’avenir d’une personne que l’astrologie.

Un autre point d’interrogation pourrait concerner la

connaissance de la date de la mort et de ses causes.

(thanatomancie Mais entre ces deux extrémes, le recours à

l’astrologie fait-il vraiment sens? Les travaux de Gauquelin

(à partir de 1955) s’inscrivent dans une « pédomancie » si ce

n’est qu’ils se présentent sous un jour scientifique, statistique.

Comme l’a signalé  l’australien Geoffrey Dean (Recent

Advances in Astrology), la sollicitude des parents pouvait-elle

aller jusqu’à faire naitre l’enfant sous telle ou telle « étoile », en

connaissance de cause et peut être l’astrologue était-il chargé

de faire en sorte qu’il en soit ainsi?

 

JHB

26  10 14

 

 »

 

 

 

Publié dans ASTROLOGIE, Culture, divination, HISTOIRE, LINGUISTIQUE | Pas de Commentaire »

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