Les femmes et les planétes du changement
Posté par nofim le 10 novembre 2013
Uranus et la question du changement au féminin
Par Jacques Halbronn
On s’interroge sur la place exceptionnelle que la planéte Uranus aura fini par occuper dans l’arsenal de l’astrologue en ce début de XXIe siècle. Ce n’est que récemment que nous pensons avoir élucidé une telle bizarrerie systémique.
Bizarrerie, en effet, on nous l’accordera, quand on songe que cet astre n’a été découvert (par Herschell) qu’en 1781, il y a donc un peu plus de 200 ans alors que l’astrologie est vieille de plusieurs millénaires…
Bizarrerie puisque les astrologues du XIXe siècle (cf. La vie astrologique, il y a cent ans, ed Trédaniel, 1992) lui ont attribué une fonction de changement, probablement en raison de la Révolution Française et de l’Empire napoléonien, puisque ces astrologues étaient pour la plupart Anglais, les astrologues français ne s’intéressant guère à l’époque à cette transsaturnienne, complaisamment offert aux astrologues de l’époque par les astronomes, avec un surnom mythologique de surcroit…
Comment donc une notion aussi cruciale que celle de changement aurait-elle pu être ignorée par la tradition astrologique antérieure ? Est-ce que les révolutions, les conjonctions n’étaient pas par elles-mêmes signes de mutation et le mot ‘ révolution n’est-il pas lui-même directement emprunté à l’astronomie comme l’idée d’un retour?
Nous insistions jusqu’à présent sur le fait que les changements de phase, de signe, étaient par eux-mêmes « uraniens » et que l’on n’avait donc nul besoin d’une planéte spécifique pour annoncer le changement. Mais quelque part, l’argument ne semblait pas faire mouche comme si les astrologues avaient vraiment besoin d’une planéte particulière ! Mystère !
Or, récemment, en écrivant sur la psychologie féminine, il nous semble que nous avons probablement trouvé la réponse. Selon nous, en effet, il y a des gens pour qui le changement relève d’un processus interne et d’autres pour qui le processus serait plutôt externe. Si le processus est interne, le changement est simplement le fait que les choses suivent leur cours, phase après phase En revanche, si le processus est externe, cela signifie que le changement n’est pas inhérent au cycle mais qu’il vient en quelque sorte interférer, comme une sorte de deus ex machina, ce qui semble tout à fait convenir à Uranus, une planéte dont le cycle vient croiser celui des autres planètes, et interfère avec leur cours « normal ».
On voit donc s’affronter autour de la question d’Uranus deux « philosophies » de la vie, l’idée d’un changement externe étant selon nous typiquement féminine et de fait les femmes vont être de plus en plus nombreuses à s’inscrire dans la « sphère » astrologique, à partir du XVIIIe siècle alors même que l’astrologie tendra à être de plus en plus délaissée, sinon méprisée, par les hommes.
Pour les femmes en effet (cf. notre récent texte sur le blog « nofim »), le changement vient d’ailleurs. Il est apporté par un « intrus », un « aventurier » qui les entraîne vers de nouveaux horizons. En fait, Uranus, c’est l’homme pris comme symbole d’une promesse de changement de mode de vie (Madame Bovary) alors que le « septénaire » représenterait le train-train dont on voudrait s’échapper. D’où l’importance accordée par les femmes astrologues aux « nouvelles » planètes censées annoncer des temps nouveaux, c’est-à-dire un changement notamment de la « condition féminine » et en ce sens féminisme et prophétisme font bon ménage comme dans les années cinquante communisme et astrologie mondiale (cf. D’André Barbault « 1964.La crise mondiale de 1965, Ed/ A/ Michel, 1963), tout prophétisme tendant à être militant et étant vecteur de propagande (y compris l’annonce de l’ère du Verseau, bien entendu)
..Les femmes ne veulent pas d’un changement « habituel » mais d’ »un changement exceptionnel pour des temps nouveaux, pour une humanité nouvelle. Faute d’espérer que cela vienne des hommes, elles comptent bien que cela leur tombera du ciel (ce qui est le nom même d’Uranus, en grec)
Autrement dit, pour les femmes, toute forme de divination tourne autour d’un changement de la donne et cela est fonction d’une rencontre, d’un événement imprévisible mais dont Uranus serait en quelque sorte l’agent, qui permettrait de changer de vie. En ce sens, l’astrologie transsaturnienne serait essentiellement féminine et convient très bien à des auditoires constitués de femmes à 95%, même si cela n’est pas pleinement conscient, mais constitue un message subliminal.
.Revenons un instant sur notre étude sur les femmes et le changement, sur cette attente du « prince charmant », qui incarnerait un basculement du cours « normal » des choses, ce cours normal étant celui d’une astrologie s’arrétant à Saturne.(comme c’est le cas de l’astrocyclologie mais aussi des travaux statistiques de Gauquelin).
Considérons l’acte sexuel(coït). L’homme laisse sa semence en la femme, il est intrusif, il bouscule son existence, son statut, son environnement du fait de l’émergence des enfants, d’une nouvelle famille, de rechange dans laquelle la femme va devoir entrer. Tout cela est très « uranien », rien ne sera plus comme avant Paradoxalement, l’homme pénètre en la femme mais ce faisant il l’entraîne dans son monde à lui, il la fait sortir du monde qui était le sien jusqu’alors. Il y a eu annexion, conquête du territoire féminin par l’homme Uranus, on notera cette finale en « us » hypermasculine comme « Animus »…
On trouve donc autour d’Uranus deux conceptions de la vie bien distinctes et donc des approches différentes de la prévision. Pour les tenants du changement structurel, point besoin d’Uranus pour marquer les péripéties de l’existence, Saturne suffit à la tâche puisque son cycle prévoit en soi des changements, ce qui est lié notamment aux aspects de Saturne à tel ou tel repère cosmique. Mais pour les tenants du changement « conjoncturel », c’est Uranus qui devient le moteur, d’autant qu’il est la planéte dont on ne se doutait pas de l’existence, l’astre inattendu et il est donc normal qu’il personnifie la surprise. On peut certes imaginer une astrologie uranienne qui ferait pendant à une astrologie saturnienne avec un cycle trois fois plus long (84 ans), ce qui est tout de même assez paradoxal pour représenter un changement soudain, ce qui semblerait bien plus adéquat pour la Lune ! Mais force est de constater que de nos jours, il y a comme une confrontation mise en scène entre l’astrologie du septénaire et celle des trois « fées » transsaturniennes, qui sont en fait trois modalités uraniennes, quand on y pense, toutes trois dotées de pouvoirs redoutables : Uranus, Neptune et Pluton ;Tout se passe comme si ces trois astres (invisibles à l’œil nu et inconnus de l’Antiquité mais on notera que ce sont des dieux et non des déesses.) étaient des messagers du futur intervenant dans les affaires de l’Humanité présente et annonçant l’avènement d’un nouvel ordre qui mettrait à bas le monde masculin..
Il est vrai que s’il existe une humanité portée par les signaux saturniens, une grande part de l’Humanité subit la domination d’une élite qui en fait à sa tête. Il est donc rassurant que le monde peut aussi compter sur ces trois astres nouveaux venus à la conscience scientifique de l’Humanité, ces astres qui peuvent éventuellement défaire, détruire, en tout cas menacer les constructions de l’establishment saturnien machiste, par le terrorisme par exemple. Ces trois planètes – dont une d’ailleurs a été déclassée-rappellent en tout cas les idéaux révolutionnaires et leurs répercussions, avec une nouvelle planéte par siècle, comme un processus qui suivrait inexorablement son cours, d’autant que l’existence de l’astrologie apparait comme un pied de nez à la science masculine.
JHB
10 11 13
Publié dans ASTROLOGIE, FEMMES, PSYCHOLOGIE | Pas de Commentaire »