nouvelles réflexions sur Astrologie et Mythologie
Posté par nofim le 6 décembre 2013
La présence surprenante du dieu Saturne dans le Septénaire
Par Jacques Halbronn
Quand on y réfléchit, il n’y avait aucune raison pour que le dieu Saturne soit mis sur le même plan que les autres divinités du Septénaire, Vénus, Mercure, Mars, Jupiter et les deux luminaires. Car Saturne est d’une autre génération. Pourquoi ne pas avoir plutôt choisi Neptune ou Pluton, les frères de Jupiter ? Cela aurait fait beaucoup plus sens au regard des généalogies mythologique d’autant que l’on sait que Jupiter réussit à sauver ses frères Neptune et Pluton (Poséidon et Hadès) avalés par leur père Saturne (Kronos). On sait qu’il aura fallu attendre le XIXe et le XXe siècle pour intégrer ces deux dieux dans le paysage astrologique.
L’explication de cette présence de Saturne tient selon nous à des raisons historiques. Selon nous, Saturne jouait un rôle majeur dans une astrologie antérieure et quand on voulut passer du monoplanétatisme au multiplanétarisme, l’on butta sur ce statut très ancien de Saturne. Il fallut faire un compromis, comme dans bien des cas entre l’ancien et les nouveaux régimes. On a signalé des cas comparables quand on passa de 8 à 12 maisons. (cf. nos études sur ce sujet sur le blog Nofim) Mais on a aussi le même problème pour la genèse du zodiaque avec les signes fixes qui appartiennent à une autre tradition (celle du sphinx) que les autres qui relèvent, quant à eux, du cycle saisonnier
Symboliquement, Saturne est l’ancêtre qui incarne une première astrologie (celle dont on se sert pour l’Astrocyclon) et la nouvelle astrologie nous parle de ses fils pour justifier justement de son pluralisme.
Ce qui est remarquable c’est que lorsqu’il s’agit de baptiser les nouvelles planètes, ce dualisme est réapparu Les astronomes mirent d’abord en avant Uranus, le père de Saturne puis leurs successeurs préférerait opter pour les frères de Zeus Jupiter. On oscillait ainsi entre deux strates astrologiques.
Les astrologues actuels ne sont en général guère sensibles à ce clivage puisque le septénaire a été « complété ». mais si l’on se situe au niveau du septénaire, la présence de Saturne ne fait pas sens, d’un point de vue synchronique et ne s’explicite que diachroniquement.
S’il n’y avait pas eu le précédent Saturne, on peut penser que l’on aurait appelé cette planéte du nom de Neptune ou de Pluton et si l’on admet qu’Uranus pouvait être visible à l’œil nu sans télescope, il se serait appelé Neptune ou Pluton. Il aura fallu des siècles pour que ces deux dieux tout à fait capitaux (l’océan et l’enfer) trouvent leur place tout en laissant Saturne et Uranus entre eux et leur frère Jupiter. Nous pensons en effet (cf. nos derniers textes sur les domiciles et exaltations) qu’une huitième planéte était structurellement nécessaire. (cf. Clefs pour l’Astrologie, Ed Seghers 1976 et Astrologie Sensorielle, Cosmopolitan janvier 1977) mais l’on sait que le 7 joue un rôle majeur dans l’astrologie la plus ancienne autour de l’axe Lune-Saturne (28/4)
Le rôle de Pluton, notamment, est remarquable dans le récit mythologique, notamment par ses rapports avec Démeter-Cérés et sa fille Proserpine/Perséphone. L’absence de Pluton du Septénaire n’avait donc pas de raison d’être si ce n’est en raison de la prise en compte d’une tradition astrologique plus ancienne. D’ailleurs le récit même du conflit entre Saturne et Jupiter témoigne en quelque sorte d’un passage d’une astrologie centrée sur Saturne à une astrologie menée par son fils Jupiter, en fait par ses trois fils. Nous conseillons donc aux astrologues modernes de rebaptiser Saturne Pluton et Uranus Neptune – ou l’inverse et de la sorte seront-ils moins tentés de se servir de ce qu’on appelle les « transsaturniennes » car nous pensons que l’attachement à ces deux planètes est lié à la conscience d’un manque au sein du septénaire. Non pas que nous soyons un partisan du multiplanétarisme mais parce que nous souhaitons que les différents systémes en présence soient rendus à leur cohérence de départ et se délestent d’un certain syncrétisme qui affecte toutes l’astrologie tant le passé résiste aux nouveaux apports et aux nouveaux ajustements.
Quand quelque chose sonne faux, il suffit souvent de tirer le fil pour découvrir des formules bancales à tous les niveaux qui témoignent d’un traumatisme lié à un changement selon nous malvenu qui aura creusé un décalage entre la réalité astrologique et le discours astrologique. Dans les tests de QI, on apprécie la faculté de désigner le « odd man out ». Toute personne intelligente, ayant su préserver un certain esprit critique – ne peut que reconnaitre que Saturne détone au sein du Septénaire.
JHB
06 12 13
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