Les femmes et les machines : les ressemblances
Posté par nofim le 8 février 2014
Le changement et l’émission selon les hommes et les femmes
Par Jacques Halbronn
Nous avons insisté récemment sur le danger qu’il y avait à utiliser tel ou tel mot pour désigner ou pour différencier car chacun entend et utilise les mots à sa guise et à sa façon, ce qui relativise beaucoup la portée de tout vocabulaire. Il y a une certaine universalité mais cela ne signifie pas pour autant que ce qui correspond à ces mots dans la bouche de diverses personnes et notamment des hommes et des femmes soit compatible. Ce serait trop beau !
Abordons par exemple le rapport au changement pour les deux sexes mais aussi pour les machines et notamment celles qui « parlent » (La Voix de son maitre, selon le nom d’une firme de disques où l’on voit un chien écouter un disque passant sur un « tourne-disque »)
Nous avons dit que les femmes avaient tendance à se répéter, que cela ne leur posait pas vraiment problème, en tout cas, à reprendre dix fois, cent fois la même formule, ce qui est idéal pour le télémarketing. Mais on doit aussitôt ajouter que rien n’empêche de changer de « disque » et que cela ne fait d’ailleurs aucune différence. Est-ce qu’un lecteur de CD est affecté parce que l’on y met un autre enregistrement. Ce qui compte pour un lecteur de CD ou quelque électrophone ou pick up-si l’on peut s’exprimer ainsi-c’est qu’il fasse bien son « job » et restitue fidèlement ce qu’on y a glissé.
Mais ce changement ne sera pas dicté par les circonstances mais par celui qui en aura décidé ainsi et même si au moment où le changement a lieu il y a eu une raison à cela, par la suite, le disque continuera à passer en boucle en tout lieu et en tout temps, et ce jusqu’à nouvel ordre et ainsi de suite. Autrement dit, le changement adéquat ne se produit chez une femme que ponctuellement et ensuite le pli est pris pour un temps et cela devient redondant et intempestif, inapproprié. D’ailleurs tout le monde a éprouvé un malaise en écoutant un démarcheur par téléphone débiter son boniment en tentant assez vainement de faire croire qu’il ne se répété pas pour la énième fois « mot pour mot », ‘littéralement ? Si l’on ne sait plus distinguer entre un propos vivant, spontané, naturel et ce simulacre de communication, c’est que c’est grave ! Même un enfant à qui sa mère lit un conte devrait faire la différence avec quelque chose qui vient de la personne. Mais comment distinguer deux discours qui émanent de la même personne, du même visage, de la même bouche ? On crée ainsi très tôt de la confusion dans l’esprit des gosses. On les trompe sur la marchandise. Mais c’est quand même moins éprouvant de lire un texte à voix haute que d’inventer une histoire ou si l’on préféré si l’on ne mobilise pas les mêmes zones du cerveau et les gens préfèrent faire cent fois une chose qu’ils savent faire qu’une fois une chose qu’ils ne savent pas faire ou croient – à tort ou à raison- ne pas être capables de faire. La lecture à voix haute – et autrefois on lisait toujours ainsi- donne des choses à dire à quelqu’un qui n’a rien à dire ou du moins qui s’en est persuadé ou l’aura été.
Une pianiste qui joue cinq œuvres différentes lors d’un récital prouve-t-elle ainsi que les femmes « changent » ? Pas le moins du monde ! Elles nous font penser à un lecteur de CD qui joue tour à tour des enregistrements divers. Certes, cette pianiste fera en sorte de restituer à la partition écrite (ou mémorisée par cœur) en apportant une certaine vitalité qui est d’ailleurs signifiée par diverses annotations figurant sur la partition mais que ce serait-il passé si elle avait été laissée à elle-même ? Et en tout état de cause, en jouant ce qu’elle joue, quel contact authentique établit-elle avec le public ?
C’est le lieu de rappeler que les définitions de ce qui est masculin ou féminin doivent être sensiblement corrigées ou modifiées. Selon nous la femme est puissamment émettrice et somme toute assez médiocre réceptrice, puisqu’elle n’attend pas grand-chose de ce qui se passe autour d’elle, si ce n’est pas interaction avec son émission qui est le fer de lance de son rapport aux autres, émission dont nous avons noté qu’elle était plutôt le fait d’une transmission (et donc en amont d’une « réception » devant passer par un message codé, encodé, notamment par le biais de l’écrit. Et c’est pour toutes ces raisons que nous pensons qu’il est, au bout du compte, pertinent de rapprocher la femme de la machine ou la machine de la femme, comme on voudra. Ne peut-on penser que même le rapport sexuel s’apparente à une carte que l’on glisse dans la fente d’un appareil, le sperme étant porteur de toutes sortes d’informations et de programmes, à la façon d’une puce magnétique et déclenchant de ce fait tout un processus ? En amont donc, la femme est marquée (et donc réceptrice) par un programme mais ensuite, telle une machine, elle sera en position d’émission. Elle ne capte le monde que par le biais de programmes plus ou moins sophistiqués et non de façon directe. A l’inverse, selon nous, l’homme transmute un matériau brut en un support net que la femme peut consommer en aval. Voilà une nouvelel approche du rapport du maître et de l’esclave, ce dernier n’existant que s’il est remonté – comme on remonte un réveil– par le maître. Ce qui est étonnant, c’est qu’en ce début de XXIe siècle, cette analyse soit encore si rarement partagée alors même que nous sommes au contact de machines de plus en plus perfectionnées.
JHB
08. 02 14
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