jacques halbronn Le retard des études critiques en France dû à sa non co-optation dans l’establishment universitaire. Les points cardinaux.

Posté par nofim le 2 juin 2023

jacques  halbronn Le retard des études critiques en France dû à sa non co-optation  dans l’establishment universitaire. Les points cardinaux.

 

Bien qu’ayant préparé toutes sortes de travaux dans un cadre académique depuis cinquante ans, nous n’avons jamais été admis à un poste nous permettant de diriger des mémoires, que ce soit dans le domaine du prophétisme, de la linguistique, du judaïsme, peut être en raison de notre implication au niveau astrologique et si cela nous aura été dommageable, il nous semble que ce sont les étudiants qui n’ont pu être formé et coachés par nous qui en auront payé les frais.  On fera ici le bilan de ces blocages et barrages qui auront entravé notre carrière d’enseignant-chercheur. En 2007; nous avons présenté un mémoire de post doctorat, à l’EPHE Ve section sous le titre  » Le dominicain Jean Giffré de Réchac alias de Sainte Marie et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle ». où nous abordions plus largement l’émergence de la critique biblique. chez Richard Simon et chez Spinoza. Notre démarche se veut archéologique (en référence à l’ouvrage de Michel Foucault L’archéologie du savoir,  Gallimard 1969. Face à un  corpus nous cherchons à dégager des couches successives, combinant approche synchronique et  diachronique. Chaque fois que nous mettons en évidence une aporie, une incohérence, cela signifie pour nous qu’il existe une couche plus profonde/ Il s’agit donc pour nous d’exploiter pleinement un corpus, d’où le titre de notre étude de 2002  Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus.  Il n’est nul besoin de trouver un document plus ancien puisque sa présence est déjà signalée par le dit corpus passé aux rayons X. Or, force est de constater que beaucoup d »‘historiens semblent avoir besoin de se trouver en présence d’un texte d’époque pour tirer certaines conclusions, ce qui revient à remplacer le rationnel par le factuel.(cf  Jacques Halbronn,  « Le texte prophétique. Discours de la Méthode », in revue Babel 2000)

 

 

 

 

 

 

 

I Linguistique. 

  Les rapporteurs en 1987 et 1989, contactés après avoir reçu, à deux reprises, le feu vert de Louis Jean Calvet (Université Paris V Descartes) n’auront pas supporté que l’on puisse chercher à reconstituer le plan initial d’une langue, sur une base logique  et sur la base du raisonnement et de la démonstration.Ils m’auront finalement empêché de soutenir. Le pire, c’est que dans un cas, c’est nous qui avions désigné le rapporteur en question!..  Mais nous avons également rencontré des résistances chez Henriette Walter qui considéré notre approche comme trop audacieuse (‘EPHE IVe section) Notre approche supposait en effet  qu’à un certain stade, une langue se voit dotée d’une structure logique, symétrique qu’il conviendrait de restituer et de reconstituer. Or, nombreux sont les linguistes qui rechignent à ce type de spéculation qui leur semble off limits sur le plan universitaire. cf  notre DESS  qui reprend nos mémoires de linguistique ( Paris VIII  Ethnométhodologie et Linguistique. Le milieu astrologique, ses membres et ses structures 1995. En partie paru en 1997 sous le titre Guide Astrologique,  Paris. Olivier Laurens, cf aussi Eloge de l’erreur  in Collectif Eloges, Ed Lierre et Coudrier,1990)

 

II Nostradamus.(XVIe siècle)

 

   Forte résistance due à un attachement au texte imprimé supposé valoir authenticité et ce en dépit de nos arguments mettant en évidence l’existence de faux antidaté, ayant pour objet de donner plus de patine au texte.  En 2003, 4 ans après notre soutenance, nous ne fumes pas invité à participer à un Colloque lié au 500e anniversaire de la naissance de Michel de Nostredame et l’année précédente, notre candidature à la chaire des courants ésotériques à la VE section de l’EPHE, à la succession d’Antoine Faivre,  ne connut pas le succés escompté et mérité, au vu de nos travaux, et on lui préféra un candidat qui fut amené à obtenir les diplomes requis in extremis! Toutefois, grâce à Gérard Morisse, la Revue Française d’Histoire du Livre accueillit nos recherches quatre années durant à partir de 2011, à commencer par notre bibliographie critique du corpus Nostradamus. Le scandale aura consisté à mettre en avant la notion d’antidatation comme nous le fimes lors des Journées Verdun Saulnier en  1997 « Les prophéties et la ligue » en montrant que certains quatrains avaient du être produits dans les années 80 et certainement pas du vivant de Nostradamus, comme voudraient le faire croire des libraires produisant des éditions antidatées. Lors de notre post-doctorat sur la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle, il nous avait semblé légitime de mettre en perspective la recherche nostradamologique jusqu’à nos jours mais cela déconcerta les membres du jury qui pensaient qu’il fallait s’en tenir aux limites chronologiques de l’auteur considéré, à savoir le Dominicain  Jean Giffré de Réchac. Il apparait que pour certaines disciplines qui ont réussi à s’imposer, l’approche historique fait sens alors que pour d’autres, elle devrait se circonscrire à l’époque où  tel domaine était peu ou prou reconnu.  De même, dans le domaine alchimique, il serait mal venu de se référer à son devenir.  Notre atout  dans ce domaine aura été de ne pas partir de Nostradamus mais d’y parvenir après avoir balisé (cf notre CATAF, Catalogue Alphabétique des textes astrologique français) un champ bien plus vaste; ce qui nous permit d’élargir le corpus Nostradamus comme dans le cas de l’origine des Sixains (cf nos Documents inexploités, 2002) La réaction de certains chercheurs aura consisté dans une sorte de fuite en avant  à appliquer les Centuries aux siècles suivants, démontrant ainsi leur validité par delà la question de leur auteur tout comme pour les Protocoles des Sages de Sion, face aux accusations de plagiat (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Ed Ramkat 2002), l’on se contenta d’affirmer que le contenu de l’ouvrage avait été confirme par ce que l’on avait pu observer.(cf catalogue de notre exposition « Merveilles sans images. Ed  de la BNF, 1994)

 

 

III  Ptolémée. (IIe siècle)

 

Le dispositif transmis dans laTétrabible (Ier Livre) ne signifie pas que toutes les dénominations mythologiques associées aux signes zodiacaux  correspondent à des cycles astrologiques. On doit distinguer  d’une part Lune et Saturne et de l’autre le quatuor planétaire renvoyant aux Quatre Eléments. Or, l’astrologie de la seconde moitié du siècle  se fondait sur la prise en compte du systéme solaire y compris des planétes découvertes au delà de Saturne, à partir de 1781. C’est donc un dispositif augmenté qui faisait référence avec un prolongement mythologique syncrétique. Notre méthodologie nous permettait de remonter de plus en plus en amont et de proposer un nouveau modéle théologique de l’apparition de l’astrologie, non pas à partir d’un environnement qui se serait imposé à l’Humanité mais du fait d’un « intelligent design ». L’apologétique astrologique consiste à affirmer que le dispositif tel qu’il nous est parvenu « marche » et donc cela  viendrait  neutraliser a posteriori toute critique diachronique  du dit dispositif, au nom d’un certain structuralisme. (cf 

Le centilogue de Ptolomee ou la seconde partie de l’Uranie par une exposition fort ample commode à tous astronomes ,philosophes,astrologues,médecins,arboristes,jardiniers,nautonniers,cronologistes & cosmographes avec en post face Etudes autour des éditions ptolémaiques de Nicolas de Bourdin (1640-1651) par Jacques Halbronn Fac -similé de l’édition de 1651) Ed  Trédaniel, 1993)

 

 

 

IV. Bible

 

  Ayant approfondi la question du prophétisme (thèse d’Etat Le texte prophétique en France  et post doctorat (cf supra),  les questions de recyclage nous sont familières et nous les appréhendons à la fois en amont   par la mise en évidence de certaines sources mais aussi en aval, ce qui peut davantage surprendre si l’on ne prend pas la mesure de l’antidatation,  de la création de documents supposés plus anciens mais qui en réalité sont de circonstance comme les références implicites au couronnement d’Henri IV à Chartres et non pas,comme de coutume, à Reims.. Dès lors, note approche du corpus biblique fut inspirée par la question de la fabrication de faux, ce qui était liée au schisme survenu à la mort du roi Salomon avec l’émergence d’un Royaume du Nord adoptant le nom d’Israêl, surnom de Jacob, frère puiné d’Esaü. D’ailleurs, la dénomination ‘Ancien Testament » est trompeuse et reléve d’une stratégie d’antidatation, le « Nouveau Testament » y trouvent un appui de façon récurrente pour se valider, ce qui lui sert en quelque sorte d’alibi. Il nous semble que la référence aux 12 tribus(cf les 12 signes du zodiaque) reléve de la construction d’un mythe  visant à occulter la vassalisation des peuplades du Nord par celle du Sud; avec cette pseudo généalogique  renvoyant aux 12 fils de Jacob,  posant ainsi le postulat d’une origine unique  alors même que le schisme survenu à la mort de Salomon révélait un fort clivage qui se perpétuait du temps de Jésus, à l’encontre des Samaritains. (cf  notre thèse Le monde juif  et l’astrologie. Ed Arché 1985, à partir de notre thèse en Etudes Orientales, Paris, 1979;  cf notre édition de deux traités astrologiques d’Abraham Ibn Ezra, Ed Retz, 1977, Préface Georges Vajda)

Nous préconisions  une méthodologie que l’on intitulera « des 4 points cardinaux, le Nord et le Sud correspondant  à l’amont et à l’aval  -verticalité -  et l’Est et l’Ouest aux domaines annexes- horizontalité – qu’il convient d’investiguer. Une approche trop étriquée d’un corpus dans le temps et dans l’espace condamnerait à un certain enclavement..

 

 

JHB  03 06 23

 

 

 

 

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Jacques Halbronn Astrologie et Bible. L’Ancien Testament, un corpus antidaté élaboré pour valider le « Nouveau »

Posté par nofim le 1 juin 2023

 Jacques  Halbronn  Astrologie et Bible.  L’Ancien Testament, un corpus antidaé élaboré pour valider le « Nouveau » 

 

 

 Revenons sur l’interprétation de l’Alliance,  telle qu’elle est formule dans les Livre de Jérémie  et reprise dans certains passages du Nouveau Testament. (ci -dessous)

 

 

 

 I    Jérémie  XXXI

ל הִנֵּה יָמִים בָּאִים, נְאֻם-יְהוָה; וְכָרַתִּי, אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל וְאֶת-בֵּית יְהוּדָה–בְּרִית חֲדָשָׁה.  30 Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle,
לא לֹא כַבְּרִית, אֲשֶׁר כָּרַתִּי אֶת-אֲבוֹתָם, בְּיוֹם הֶחֱזִיקִי בְיָדָם, לְהוֹצִיאָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם:  אֲשֶׁר-הֵמָּה הֵפֵרוּ אֶת-בְּרִיתִי, וְאָנֹכִי בָּעַלְתִּי בָם–נְאֻם-יְהוָה.  31 qui ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d’Egypte, alliance qu’ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur.
לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם.  32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit l’Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur coeur que je l’inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו לֵאמֹר, דְּעוּ, אֶת-יְהוָה:  כִּי-כוּלָּם יֵדְעוּ אוֹתִי לְמִקְּטַנָּם וְעַד-גְּדוֹלָם, נְאֻם-יְהוָה–כִּי אֶסְלַח לַעֲוֺנָם, וּלְחַטָּאתָם לֹא אֶזְכָּר-עוֹד.  {ס} 33 Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement en disant: « Reconnaissez l’Eternel! » Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l’Eternel, quand j’aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu’au souvenir de leurs péchés.
לד כֹּה אָמַר יְהוָה, נֹתֵן שֶׁמֶשׁ לְאוֹר יוֹמָם, חֻקֹּת יָרֵחַ וְכוֹכָבִים, לְאוֹר לָיְלָה; רֹגַע הַיָּם וַיֶּהֱמוּ גַלָּיו, יְהוָה צְבָאוֹת שְׁמוֹ.  34 Ainsi parle le Seigneur qui créa le soleil pour la lumière du jour, donna mission à la lune et aux étoiles d’éclairer la nuit, qui agite la mer et fait mugir ses flots, lui qui a nom l’Eternel-Cebaot:
לה אִם-יָמֻשׁוּ הַחֻקִּים הָאֵלֶּה, מִלְּפָנַי–נְאֻם-יְהוָה; גַּם זֶרַע יִשְׂרָאֵל יִשְׁבְּתוּ, מִהְיוֹת גּוֹי לְפָנַי–כָּל-הַיָּמִים.  {ס} 35  »Si ces lois cessaient d’être immuables devant moi, dit le Seigneur, alors seulement la postérité d’Israël pourrait cesser de former une nation devant moi, dans toute la durée des temps. »
  36 Ainsi parle le Seigneur: « Si les cieux, là-haut, peuvent être mesurés, et sondés les fondements de la terre ici-bas, je pourrai, moi aussi, rejeter avec mépris la race entière d’Israël, en raison de tous ses actes, dit le Seigneur

 

 

 

II   sur le site chrétien   bibleinfo.com

https://www.bibleinfo.com › Home › Sujets Bibliques

 

Que veut dire la Bible quand elle parle d’une nouvelle alliance entre Dieu et nous ? La nouvelle alliance est l’ultime réponse à la rébellion. C’est dans la Bible — Jérémie 31.33 (SEG) : « « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, » dit l’Éternel : je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. »

La nouvelle alliance provient de la mort du Christ. C’est dans la Bible — Luc 22.20 (SEG) : « Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. » »

La nouvelle alliance veut dire que nous pouvons atteindre Dieu directement grâce au Christ. C’est dans la Bible — Hébreux 7.22 (SEG) : « Jésus est par cela même le garant d’une alliance plus excellente. »

Le pardon des péchés n’est possible que grâce à la Nouvelle Alliance. C’est dans la Bible — Hébreux 9.14-15 (SEG) : « Combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, S’est offert lui-même sans tâche à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant ! Et c’est pour cela qu’Il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. »

Dans le cadre de l’ancienne alliance, qu’avait promis le peuple ? La réponse est dans la Bible — Exode 24.3 (SEG) : « Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes les lois. Le peuple entier répondit d’une même voix : « Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit. » »

Dans le cadre de la nouvelle alliance, que promet Dieu ? La réponse est dans la Bible — Hébreux 8.10 (SEG) : « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur coeur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. »

Notre commentaire.
  Dans le Nouveau Testament, il n’est fait référence qu’à la Maison d’Israel, référence que l’on trouve aussi dans la déclaration « Je suis venu pour les brebis perdues de la Maison d’Israel ». On cite Jérémie XXXI de façon tronquée, le texte  d’origine est le suivant (cf supra) et cela mentionne également « la maison de Juda ».:
« Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle » mais un peu plus loin, il ne sera fait référence qu’à la maison d’Israel.    Par ailleurs, il est fait référence dans Jérémie XXXI à la Sortie d’Egypte et donc au Livre de l’Exode dont nous avons montré qu’il fut rédigé par des scribes à la solde du Royaume d’Israel (Jacob), Moîse s’adressant aux « fils d’Israel »! Et dès le premier verset, les choses sont dites on ne peut plus clairement:

א וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים, מִצְרָיְמָה:  אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ בָּאוּ.  1 Voici les noms des fils d’Israël, venus en Égypte; ils y accompagnèrent Jacob, chacun avec sa famille:
ב רְאוּבֵן שִׁמְעוֹן, לֵוִי וִיהוּדָה.  2 Ruben, Siméon, Lévi et Juda;
ג יִשָּׂשכָר זְבוּלֻן, וּבִנְיָמִן.  3 Issachar, Zabulon et Benjamin;
ד דָּן וְנַפְתָּלִי, גָּד וְאָשֵׁר.  4 Dan et Nephtali, Gad et Aser.
ה וַיְהִי, כָּל-נֶפֶשׁ יֹצְאֵי יֶרֶךְ-יַעֲקֹב–שִׁבְעִים נָפֶשׁ; וְיוֹסֵף, הָיָה בְמִצְרָיִם.  5 Toutes les personnes composant la lignée de Jacob étaient au nombre de soixante-dix. Pour Joseph, il était déjà en Égypte.
Jérémie  Ch. 31 qui ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d’Egypte, alliance qu’ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur.   
On conclura que le Livre de Jérémie  tout comme celui de l’Exode aura été façonné pour servir la dite maison d’Israel. Il est possible que la mention à la maison de Juda soit ce qui subsiste d’une version d’origine. On comprend mieux dès lors pourquoi l’on se référe à Jérémie dans le Nouveau Testament puisque l’Ancien Testament aura été rédigé ou remanié  pour servir d’alibi antidaté au Nouveau, tout comme ce sera le cas des éditions antidatées des Centuries. (cf notre thèse d’Etat, Le texte prophétique en France, formation  et  fortune, 1999) Autrement dit, l’Ancien Testament aura été largement   antidaté et en quelque sorte postérieur au Nouveau Testament. On comprend ainsi les raisons qui conduisirent certains à refuser bec et ongles la thèse d’une antidatation des Centuries car cela mettait sur la piste d’une antidatation antérieure de la Bible.

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Jacques Halbronn L’ astrologie dans l’oeuvre eschatologique de Chaulveron

Posté par nofim le 31 mai 2023

Jacques  Halbronn  L’ astrologie dans l’oeuvre eschatologique  de Chaulveron 

 

Dans son travail sur les prophéties (circa  2016-2017) – dont nous traitons par ailleurs- cet auteur recourt à maintes reprises à un certain savoir astrologique. De quel type d’astrologie s’agit-il?

.   L’auteur fournir dans son  « Nostradamus et la fin des temps »(2016), une vingtaine de cartes du ciel à l’appui de son propos

11 aout 1999

22  juin  1812

19 aout 1991 

21  avril 2014

19  aout 1792

 26  décembre 2016

12 janvier 2020 

21 décembre 2029

21 avril 2024  etc     Arrêtons nous sur une section intitulée « Les planétes lourdes en mouvement à la fin du XVIIIe siècle » 

« Il semblerait, écrit notre auteur, que le parcours de Pluton en Capricorne et en Verseau provoque des troubles révolutionnaires  (..)Il influence le plus fortement l’Histoire en raison de sa lenteur   A propos de la Seconde guerre Mondiale, on lit  à propos du quatrain X 67  » Comme l’expliquait judicieusement Vlaicu Ionescu, « Caper » n’est pas le Capricore.Signe astrologique qui n’aurait pas sa place dans une énumérarion planétaire en taureau. « Caper » est le nom de donne Nostradamus à Uranus, la planéte des sauts, de l’imprévu et des caprices. »Et de se mettre à interpréter le thème astrologique du 20 mai 1940. On nous propose un tableau intitulé « Mouvement de Saturne »Chaulderon  est un lecteur d’André Barbault  » Dans son livre  Prévision astrologique pour le nouveau millénaire », il évoque la triple conjonction exceptionnelle  de l’année2020 «  

 

Ce mariage entre Astrologie des conjonctions  et néo-prophétisme centurique nous fait songer à la fable de l’aveugle et du paralytique due  à Florian.. Il est vrai, d’alleurs, que les Centuries  intercalent des quatrains astrologiques. L’auteur (cf notre vidéo à ce sujet) ne semble pas avoir jamais pris connaissance de l’Epitre au pape Pie IV (laquelle circula notamment en une version italienne)  laquelle constitue l’exposé  matriciel du prophétisme de Nostradamus et qui a l’insigne avantage d’être son testament spirituel. Nostradamus fait naitre son Antéchrist en avril 1567 à la Saint Marcellin d’où le nom qu’il lui attribue. Cette fête s’est maintenue jusqu’à nos jours au 6 avril.

 

  • 1er avril : Saint-Hugues.
  • avril : Sainte-Sandrine.
  • avril : Saint-Richard.
  • avril : Saint-Isidore.
  • avril : Sainte-Irène.
  • avril : Saint-Marcellin.
  • avril : Saint-Baptiste.
  • avril : Sainte-Julie.
  • Or, dans le quatrain  VIII 76 qui précéde le 77e comportant le mot » Antechrist », le premier verset est le suivant  » Plus Macelin que roy en Angleterre » 
  •  Ajoutons (cf notre étude sur l’Antéchrist et le film  de Polanski « Rosemary’s baby) que le texte centurique a été actualisé au fur et à mesure de ses éditions successives par les enjeux politiques du moment, ce qui a fait croire que ceux ci avaient été prévus de longue date. C’est d’ailleurs la raison d’être de l’antidatation des textes prophétiques (cf notre thèse d’Etat le Texte prophétique en France, Paris X, 1999) que d’attester ainsi de l’anciennété de ces prédictions. (cf notre communication aux Journées Verdun Saulnier 1997 « Les prophéties et la Ligue. Garde  toi Tours de ta proche ruine ».  Dans notre post doctorat de 2007 dont Chaulveron ne semble pas avoir pris connaissance non plus, nous avons montré – exploitant le travail de Chantal Liaroutzos- que le mot Chastres avait été remplacé par celui de Chartres, cathédrale où Henri IV fut sacré en 1594. Or, si l’on ajoute les 27 ans figurant au quatrain  77  à 1567, année supposée de la naissance de l’Antéchrist selon l’Epitre à Pie IV, on obtient 1594! Autrement dit, la rédaction des Centuries  se sera poursuivie au moins jusqu’à cette date et donc  toute affirmation d’une rédaction du second volet des Centuries en 1568 est évidemment disqualifiée. 
  • S’il  faut saluer le travail  de Chaulveron, il semble bien que tant sur le plan centurique que sur le plan astrologique, il repose sur des bases bien fragiles et ce ne sont pas les corrélations proposées qui lui sauveront la mise. En effet, la référence à l’astrologie mondiale de Barbault  (Chaulveron a crée un site intitulé Astrologie Mondiale), avec son insistance sur la rareté des configurations (du fait notamment du recours aux transsaturniennes, a fait long feu.  Nous sommes désormais entrés dans une autre ère dont le centre est Saturne et son demi-cycle de 15 ans et cela nous suffit car  tout est récurrent. Pour cela, il convient de procéder à une relecture du dispositif des domiciles des planétes dans la Tétrabible de Ptolémée et de comprendre que le systéme solaire est à décoder, à savoir qu’il faut le lire comme un livre, comme un mode d’emploi en ne confondant pas la partie mobile (Lune Saturne) avec la partie statique, c’est à dire ayant pour fonction le balisage (Mercure- Vénus Mars et Jupiter). D’ailleurs Chaulveron lui même se référe au passage des planétes lentes dans le Zodiaque, reconnaissant ainsi la relation dialectique entre planéte et signe. L’on peut regretter que Chaulveronn  ait accordé quelque importance à la rareté des configurations en Astrologie Mondiale. Nous pensons que la cyclologie est étrangère à une telle idée et que sa mission est de montrer que les événements comme les personnes se ressemblent plus qu’on ne le croit, ce qui exige un modéle économique, ergonomique, très dépouillé qui oblige à multiplier les rapprochements par delà les apparences. L’insistance sur la rareté est un des fleaux qui auront impacté la pensée astrologique du XXe siècle et mis à mal la notion de périodicité régulière. C’est à l’Histoire de s’aligner sur l’astrologie cyclique et non l’inverse! 
  

 

 

 

JHB  31 05 23

 

 Lire Jacques  Halbronn  : « Cinéma et prophétisme.  Rosemary’s baby de Polanski. (1968et  « Le Making of du corpus centuruque »

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jacques halbronn Le making of du corpus centurique.

Posté par nofim le 30 mai 2023

jacques  halbronn   Le making of du corpus centurique.

 

 

En 2023,  pour le  cent – vingtiéme anniversaire de la naissance de Nostradamus, il semble que l’on puisse de faire une assez bonne idée de la façon dont le corpus centurique s’est constitué et s’est recomposé. Chantal Liaroutzos a mis en évidence le recyclage de certaines pages de la Guide des Chemins de France de charles Estienne.(1987, Réforme humanisme Renaissance mais elle n’a pas su exploiter pleinement sa découverte en signalant certains décalages entre une telle source et la rédaction notamment du quatrain  où Chastres est remplacé par Chartres (lieu du couronnement d’Henri IV..Son  étude aurait du suffire à convaincre les chercheurs du caractère factice du dit corpus mais en 1989 et 1990 les bibliographies respectives de Chomarat et Laroche, d’une part   et de R.  Benara, d’autre part, ne semblent pas en avoir pris toute la mesure, en raison notamment de la localisation matérielle d’éditions des Centuries dument datées par la diligence des libraires de l’époque  En 1991, la même revue RHR publiera un article de notre plume traitant notamment des Epitres à  Pie IV dont des éditions en langue italienne. Or, ces Epitres – comme nous le montrerions bien plus tard -dans notre post doctorat de 2007,  un quart de siècle se sera passé:!- constituent une clef pour certains quatrains de la Centurie VIII dont le célébre quatrain  « macelin  » qui ne se comprend qu’à la lecture de l’EPitre à Pie IV autour de la suppression de la lettre R  au nom de Marcelin.(c  la « Réproduction  très fidéle d’un manuscrit inédit de M. de Nostredame dédié à S.S. le Pape Pie IV »;  Magdebourg, Sub St Michaelis Invoc  1906)

 

 

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Dans le dit post doctorat., nous avions montré le lien existant entre textes en prose et quatrains des almanachs.(à ne pas confondre avec les quatrains centuriques, les dits quatrains ayant  été  ajoutés aux éditions du corpus sous le nom de « présages » (intégrés en partie et commentés  dans le Janus Gallicus de Chavigny, paru en 1594. (cf le Recueil des présages prosaiques, édité partiellement par B; Chevignard, Ed Seuil) Nous montrions comment ces « présages » reprenaient, transposaient  en vrac les mots utilisés dans la prose de l’almanach.  Au bout du compte, il allait apparaitre que l’EPitre à Henri II était bien moins une clef pour les Centuries que l’Epitre au Pape, sachant par ailleurs que cette épitre était un remake d’une première épitre au Roi datée de 1556, que nous avons reproduite in extenso dans nos Documents Inexploités  en 2002 (Ed Ramkat).   

Or, un tel procédé de faussaire nous est familier, notamment quand on étudie la genése des Protocoles des Sages de Sion (voir notre étude en 2002 chez le même éditeur , Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle), dont on sait qu’il est le fait d’un plagiat d’un texte de maurice Joly. Car les faussaires sont coutumiers de recycler des textes quand il s’agit de fabriquer des faux. Brind’amour en 1992 signale des interpolations( prises  de  Roussat  et Crinitus)  dans la Préface à César (cf auss notre étude (site ramkat.free.fr)  « La fortune des emprunts à Leovitius dans les deux épîtres nostradamiques datées de 1558″

A ce stade, l’on a deux pistes pour notre making of : d’une part la Guide des Chemins de France (ou un autre ouvrage  plus centré sur les pélerinages du même Charles Estienne qui n’a rien à voir avec Nostradamus et de l’autre l’Epitre au Pape qui traite clairement de la naissance d’un Antéchrist en 1567, autour de la Saint Marcelin. Or, un quatrain évoque un temps de 27 ans, ce  qui donne 1594. 

 

 Quatrains 76 et 77  de la Centurie VIII

  • Plus Macelin que roy en Angleterre,
  • Lieu obscure nay par force aura l’empire:
  • Lasche sans foy sans loy saignera terre,
  • Son temps s’approche si presque je soupire.
  •  
  • L’antechrist trois bien tost annichilez,
  • Vingt et sept ans sang durera sa guerre:
  • Les heretiques mortz, captifs, exilez,
  • Sang corps humain eau rogi gresler terre.
  • En fait, on l’aura compris, les deux épitres en prose attachées aux Centuries sont des faux. Cela dit, comme dans les poupées russes, un faux en cache un autre.  La Préface à César fait écho à un texte en prose mais ce n’est pas comme le croit  Chaulderon de l’Epitre au Roi dont il s’agit mais bien de celle adressée au Pape, laquelle sera remplacée par une pseudo Epitre à Henri II, reprise d’une première Epitre comme il a été indiqué plus haut.
Préface à César  » Je l’ai rédigé par écrit en toute honnesteté dans mes autres prophéties qui sont composées tout au long  en prose, limitant les lieux,les temps et le terme fixé d’avance que les humains venus après connaitront en vérifiant les adventures déjà advenues infailliblement » (cité par  Chaulderon, in Nostradamus et le fin de temps, 2016 Ed Bender).   
En fait,  la partie la plus authentique du travail de Nostradamus aura été dénaturée par la substitution à l’Epitre au Pape d’une pseudo Epitre au Roi, laquelle se sert d’une véritable Epitre au Roi en transposant certains éléments de l’Epitre au Pape tout en changeant totalement la chronologie pour la décaler de plus de trois siècles, passant de 1567 à 1792! On retrouve un meme procédé avec Pierre d’Ailly dont la prophétie est censée viser 1789, lui  qui écrivait en 1414/ Il faut  y voir la marque d’un Richard Roussat contemporain de Nostradamus.(cf l »édition  de Jean Pierre  Brach) Polarisation donc sur la fin du XVIIIe siècle mais l’on connait la prophétie de Regiomontanus pour 1588,  remaniée pour 1788. (cf notre étude in actes du Colloque Politica Hermetica). Il conviendrait d’étudier les raisons qui auront conduit à post dater certaines prophéties, ce qui est aussi une forme de contrefaçon (cf  notre thèse d’Etat, le Texte prophétique en France,  1999 sur le recyclage des textes)  Mais il reste que  le quatrain 78  aura bel et bien subsisté pointant sur la date du couronnement d’Henri IV, perçue comme un signe d’une ère antéchristique alors même que l’ Epitre à Henri II  ne comporte aucune référence à la fin du XVIe siècle. Etrangement, tout se passe comme si l’on avait repoussé de 200 ans les échéances dès lors que la date de parution réelle du Corpus centurique se situe bel et bien  200 ans avant les nouvelles échéances.  Rappelons que le Janus Gallicus parait en 1594 et s’appuie sur la totalité du corpus centuriques, présages compris. Ce « nonante deux » de l’epitre à Henri II  devait résonner d’étrange façon  pour les lecteurs des années 1590 assistant au couronnement d’Henri IV, aucun roi de France ne devant plus porter ce prénom  avant le Comte de Chambord alias Henri V à la fin du XIXe siècle….Rappelons le nom de Chiren, anagramme d’Henri dans les quatrains.
On notera que c’est en cette  même fin du XVIe siècle que parait un autre document antidaté à savoir les Prophéties de Saint Malachie ( cf notre ouvrage Papes et prophéties  Décodages et influence. Ed Axiome,2005.) où nous montrons l’origine des devises tant pour celles inspirées de données historiques que pour celles concernant un temps postérieur à leur impression. Dans le cas des Centuries, comme a pu le montrer Pierre Brind’amour,  bien des quatrains seront partis de chroniques anciennes à des fins de remplissage.  Attribuer de tels emprunts à Nostradamus serait bien cavalier, ils relévent d’une besogne ancillaire tout comme d’ailleurs la confection des quatrains des almanachs annuels.

 

  JHB    31  05 23

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Jacques Halbronn Cinéma et prophétisme. Rosemary’s baby de Polanski. Naissance d’un Antéchrist

Posté par nofim le 29 mai 2023

Jacques  Cinéma et prophétisme.  Rosemary’s baby de Polanski. (1968). Naissance d’un Antéchrist

 

 Comme il est dit   » Rosemary’s Baby s’apparente à un film eschatologique où il est question de l’Antéchrist et donc de la fin du monde. »    Le bébé de Rosemary (Marie- Rose, prénom de notre propre mère) serait l’Antéchrist car elle aurait été fécondée par le diable avec la complicité de son mari. Trois cents ans plus tôt, Nostradamus  annonçait qu’en 1567 naitrait l’Antéchrist débutant une nouvelle ère..  Plusieurs ouvrages sont parus récemment sous le nom de Laurent  Chaulveron. dont  Nostradamus et la fin des temps  1555( 2027  Ed. Bender 2016

 

L’antéchrist: Les antéchrists chez Nostradamus. (French Edition): Chaulveron, Lemann, Abbé Augustin, Bender,

 A propos de l’Epitre à Henri  II,  on nous  explique: que « L’épître à Henri est l’oeuvre clef pour éclairer les prophéties du sage salonnais. Dans sa lettre à César, il nous dit avoir rédigé une oeuvre en prose décrivant l’ensemble des événements devant survenir en Occident. Or, ce texte en prose, c’est précisément l’épître à Henri. Elle permet de connaître chronologiquement l’histoire du futur depuis la Révolution française jusqu’à la fin de temps. Elle dépeint de manière sanglante l’épopée de l’Europe. De nombreuses exégèses ont tenté d’étudier le texte à Henri, sans toutefois comprendre son caractère profondément chronologique. Estimant à tort, que la description était désordonnée, à l’image des centuries. Attribuant, pêle-mêle un passage à chaque période de l’histoire, au grès de leur inspiration. Dans la lettre à César, le prophète nous dit que l’épître constitue la clef chronologique pour comprendre et analyser ces quatrains. La lettre à Henri doit servir de canevas aux quatrains. Elle permettra de limiter, les lieux, le temps et le terme de sa prophétie. Tout se passe comme si, chaque quatrain devrait être raccordé à un passage de l’épître afin d’en éclairer le sens. » 
voir aussi  Jean-Marc Allemand, Nostradamus et les tréteaux de l’Antéchrist, Paris, G. Trédaniel, 1993.  En fait, le texte en prose auquel se référe la préface à César ne nous semble pas viser l’Epitre à Henri II (‘version remaniée de l’épitre de 1556,  cf  nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat 2002) mais l’Epitre au Pape Pie IV  dont Chalveron semble ignorer l’existence  laquelle aura impacté certains quatrains de la Centurie VIII, précédée dans les éditions conservées d’une Epitre au roi de France.(mort en 1559) Cette épitre au Pape a donc bien servi à la rédaction du second volet des Centuries alors que dans l’Epitre à Henri II, on ne retrouve pas  tout le matériau de la Centurie VIII même si la dite Epitre en recoupe certains points. On ne suivra donc pas Chalveron quand il écrit :  »Dans sa lettre à César, il nous dit avoir rédigé une oeuvre en prose décrivant l’ensemble des événements devant survenir en Occident. Or, ce texte en prose, c’est précisément l’épître à Henri »  Il y a eu une substitution  à l’epitre au Pape au moyen d’un recyclage de l’epitre de 1556 (en tête des Présages Merveilleux pour 1557), procédé assez courant de falsification.  Le probléme de cette nouvelle mouture tient au fait qu’elle ne donne pas l’année 1567 comme si Nostradamus s’était polarisé sur une période plus tardive comme 1792 (suivant en cela Pierre d’Ailly cf Jacques Halbronn « Pierre d’Ailly: des conjonctions planétaires à l’Antéchrist », 1993). Autrement dit, le message de Nostradamus  aura été falsifié par une telle substitution.
Il convient de se demander  pourquoi l’on trouve dans la Centurie VIII la mention de 27 ans. En effet, si l’on ajoute 27 à 1567, l’on tombe sur la date du couronnement d’Henri IV- le texte datant très certainement de l’année précédente ; Cela signifie que ce couronnement s’inscrivait dans le plan antéchristique. Il est clair que ce n’est pas Nostradamus qui avait accordé quelque importance à 1594 mais bien ceux qui auront instrumentalisé son nom et son oeuvre, par le biais  d’éditions antidatées.
Annexe 
Préface à César  » Je l’ai rédigé par écrit en toute honnesteté dans mes autres prophéties qui sont composées tout au long  en prose, limitant les lieux,les temps et le terme fixé d’avance que les humains venus après connaitront en vérifiant les adventures déjà advenues infailliblement » (cité par  Chaulderon, in Nostradamus et le fin de temps, 2016 Ed Bender.
JHB 29 05 23
A lire:
Jacques  halronn  « Le Making of du corpus centurique  » sur notre site NOFIM.

Bibliographie des Etudes nostradamiques commentée en espagnol. in revue astro-prophétique. unblog.fr

 Isabelle Marie Rousseau  L’eschatologie royale de tradition joachimite aux XIIIe-XVe siècles : édition et étude d’un corpus prophétique

  Thèse de doctorat en Espagnol

 Sous la direction de Georges Martin. Soutenue en 2003  Lyon, École normale supérieure lettres et sciences humaines .

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Un article savant de 2022 de Spiciléges sur Nostradamus

Posté par nofim le 12 mai 2023

Un article savant  de 2022 de Spiciléges   sur Nostradamus  dans NOSTRADAMUS

 

1L’histoire des écrits laissés par Nostradamus est, à son image, complexe et mystérieuse, résultat tout à la fois de certains de ses choix et de ceux de ses proches. Ces documents, soumis aux aléas de la Fortune, contiennent des informations primordiales sur ce que fut sa vie.

2Avec la réapparition, à la fin du xxe siècle, des Clarorum virorum epistolae, un recueil manuscrit d’une partie de sa correspondance, et avec l’édition critique qui s’ensuivit, la connaissance que l’on avait de Nostradamus gagna en nuances. L’affaire de ce manuscrit des épîtres latines est singulière ; elle ajoute, au piquant du manuscrit perdu et retrouvé, le piment du manuscrit interdit, attentatoire à la réputation de Nostradamus, à l’honneur de sa famille. [Spicilège I.]

3Un autre manuscrit, le Recueil des présages prosaïques, est resté dans des collections privées jusqu’à la fin du xxe siècle. S’y trouvent réunis plus de six mille présages en prose et en vers, extraits des almanachs et pronostications rédigés par Nostradamus chaque année de 1550 à 1567, ainsi qu’une trentaine d’aphorismes ; il est doté de remarquables annotations marginales. Une édition critique en a permis la diffusion. [Spicilège II.]

4Cette collection de présages avait servi à la rédaction de l’ouvrage que Jean Aimes de Chavigny fit paraître une trentaine d’années après la mort de Nostradamus, La première face du Janus. Ce Janus, en français et en latin, offre un florilège de quatrains tirés des Prophéties et des pronostications annuelles de Nostradamus, rapportés à la chronologie des événements du xvie siècle qu’aurait prévus Nostradamus. [Spicilège III.]

Spicilège I – Les Épîtres des hommes illustres [1][1]Clarorum virorum epistolae ad D.D. Michaelem Nostradamum summum…

5César avait hérité des livres et des papiers de son père. Il souhaita en transmettre certains à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), conseiller au parlement de Provence, homme de lettres et de sciences, féru d’astronomie – il découvrit la nébuleuse d’Orion –, amateur d’art, épistolier infatigable et grand collectionneur. Parmi ces documents figurait le manuscrit des Clarorum virorum epistolae ad D.D. Michaelem Nostradamum (« Épîtres des hommes illustres à Michel Nostradamus ») qui comporte des réponses absolutissimae (« très parfaites ») de Nostradamus, ainsi que des thèmes astraux. Selon les propos de César à Melchior de Seva, fils de sa sœur Anne, Peiresc aurait eu l’intention, dans son histoire des hommes illustres en préparation, de célébrer Nostradamus et César.

6Le projet de remise de ce manuscrit à Peiresc est l’objet de plusieurs échanges de César avec son neveu et avec Peiresc [2][2]Voir J. Dupèbe, Nostradamus. Lettres inédites, op. cit.,…. Pour finir, César enjoint solennellement à Peiresc de garder le manuscrit « inviolablement », de le corriger sur les points qui pourraient contenir quelque « aigreur », de ne surtout pas le communiquer à Louis de Valois, alors gouverneur de Provence – un adversaire déclaré de l’astrologie. César se refuse à toute divulgation, prétextant que son père était « homme fautier et non pas ange [3][3]Les correspondants de Peiresc. II. César Nostradamus. Lettres… ». Il fait parvenir une lettre comminatoire à son neveu : il a appris ce que celui-ci voulait faire de ce recueil de lettres aux dépens de l’honneur de son grand-père, recueil dans lequel il y a quelque chose de « retranchable et suspect [4][4]Ibid., p. 59. ». Son neveu doit renoncer à une pareille entreprise – vraisemblablement des velléités de publication. Il dut obtempérer, car César en fit son héritier universel.

7Un autre manuscrit, conservé également dans les papiers de Peiresc, offre une sélection de neuf de ces épîtres, peut-être en vue de la constitution d’une anthologie [5][5]Manuscrit BnF ms fr. 9531, f. 65.. Ces lettres sont les plus spectaculaires, mais aussi les plus dangereuses pour la réputation de Nostradamus. Elles ont pu être choisies à dessein pour le disqualifier en tant qu’astrologue, transmises peut-être à quelque adversaire de l’astrologie, comme le redoutait César. Parmi ces lettres, celle de l’imprimeur Jean Brotot laisse entendre les manipulations auxquelles donne lieu l’impression des pronostications et almanachs annuels de Nostradamus [6][6]Lettre II de Jean Brotot, 20 septembre 1557.. Une épître particulièrement virulente se présente comme une réponse à une lettre d’injures de Nostradamus offusqué de la critique que son correspondant avait osé faire de sa traduction d’un texte de Galien [7][7]Lettre XIV d’Olrias de Cadenet (sans date).. Mais ce sont les deux lettres de Nostradamus lui-même qui avaient de quoi alarmer César, en révélant des aspects de son père qui pouvaient paraître préjudiciables à l’honneur de la famille. Il s’agit, pour l’une, du long récit des troubles religieux de 1560-1562 où se manifeste la sympathie de Nostradamus pour les réformés ; pour l’autre, de la relation d’une séance de spiritisme adressée à un alchimiste [8][8]Lettre XXXIX de Nostradamus à Lorenz Tubbe, 13 mai 1562, voir…. Rappelons que, dans cette dernière, Nostradamus n’hésite pas à se mettre en scène, neuf nuits consécutives, de minuit à quatre heures, assis, comme sur un trépied, la tête couronnée de laurier, la pierre bleue au doigt, écrivant sous la dictée d’un génie, avec une plume de cygne – le génie ayant par trois fois refusé la plume d’oie –, comme excité par la fureur poétique, priant son ange gardien de pouvoir vaticiner sur la transformation des matières naturelles, selon le cours des astres. La réprobation de César ne pouvait que frapper cette séance d’un occultisme consommé. Quant à la relation des conflits religieux par Nostradamus, s’il s’en inspira dans son histoire de la Provence, ce fut en l’amendant dans une perspective catholique, se contentant d’évoquer les commentaires savants d’un auteur dont il voulait taire le nom [9][9]Histoire et chronique de Provence, p. 793..


8Une des cinquante et une épîtres avait été publiée dès le xviiie siècle dans un recueil de lettres de réformés réunies par le théologien allemand Ludwig Christian Mieg [10][10]Lettre du 12 décembre 1565, à Hans Lobbet ; Ludwig Christian…. Cet ouvrage offre des échanges épistolaires entre réformateurs, tels Luther, Zwingli, Érasme, Camerarius, Amerbach. La présence de Nostradamus dans pareil corpus témoigne, à défaut d’une adhésion totale à la Réforme, de l’existence d’échanges épistolaires avec des réformés. La confrontation de la lettre originale reçue par Hans Lobbet et de son double permet d’évaluer les modifications auxquelles la correspondance de Nostradamus a pu donner lieu : suppression de la mention de nombreux échanges pour les neuf écus d’or en rétribution d’un horoscope ; ajout concernant la prédiction de la reprise des guerres de religion, alors que la missive originale faisait seulement état de séditions religieuses, sans allusion à l’effusion de sang. Amendements et interpolations ont pu intervenir dans l’ensemble du manuscrit qui a supposé un important travail préparatoire : rassemblement des lettres, des thèmes astraux, traduction en latin de certaines lettres qui avaient pu être envoyées en français.

9César emploie pour désigner ce manuscrit la dénomination d’épîtres latines, mais aussi celle de « livre des nativités », le manuscrit offrant en effet l’adjonction de figures astronomiques « super die natali ». Nostradamus a pu vouloir réunir ses horoscopes à l’imitation du Liber de nativitatibus d’Abraham ibn Ezra, « Abraham le Juif », ce rabbin andalou du xiie siècle, auteur d’ouvrages de référence pour Nostradamus [11][11]Liber Abraham Iudei de nativitatibus, Venise, Erhardus Ratdolt,….

10Le titre même de Clarorum virorum epistolae ad Michalem Nostradamum calque les très célèbres Clarorum virorum epistolae [] ad Ioannem Reuchlin (« Épîtres des hommes illustres à Jean Reuchlin ») [12][12]Clarorum virorum epistolae Latinae Graecae et Hebraicae variis…. Si le manuscrit des épîtres latines avait été publié en son temps, le parallèle entre Nostradamus et Reuchlin, riche de significations, se serait imposé. Jean Reuchlin (1455-1522), humaniste et théologien allemand, hébraïsant, avait voulu montrer l’importance de la culture judaïque et de la Kabbale pour le christianisme, refusant de condamner au feu les livres juifs. Outre le De verbo mirifico, dialogue entre un philosophe épicurien, un juif et un chrétien sur le Verbe divin, il est l’auteur du célèbre De arte cabalistica, dédié au pape Léon X, initiation à la Kabbale qui met en scène un musulman converti au catholicisme, un philosophe platonicien et un cabaliste [13][13]Jean Reuchlin, De arte cabalistica, Tübingen, Thomas Anshelm,…. Le recueil de Nostradamus est conçu sur le même modèle avec des traductions latines de lettres écrites dans d’autres langues. Le recours au latin visait un public européen. À cet effet, ont même été traduits les vers de Ronsard en tête d’une de ces épîtres. Dans la correspondance de Reuchlin avaient pris place des lettres de son imprimeur Amerbach ; de même, plusieurs lettres à Nostradamus émanent de son imprimeur. Les lettres les plus mystérieuses relèvent de préoccupations que Nostradamus aurait pu partager avec Reuchlin. César, qui s’en offusqua, et Peiresc, qui dut s’en gausser avec ses amis, ont ignoré le projet sous-jacent à ce recueil de lettres, certainement voulu par Nostradamus, en tout cas, mis en forme par Jean de Chevigny. On peut imaginer les discussions entre Nostradamus vieillissant et le jeune Chevigny soucieux du rayonnement de l’homme qu’il admirait et de la pérennité de son œuvre. Lequel des deux eut le premier l’idée de ce recueil des épîtres des hommes illustres ?

Spicilège II – Recueil des présages prosaïques [14][14]Recueil des presages prosaiques de M. Michel de Nostradame……

11Le manuscrit des lettres latines calligraphié par Jean de Chevigny se trouvait dans les papiers dont hérita César. Le second manuscrit récemment mis en lumière, le Recueil des présages prosaïques de M. Michel de Nostradame, est de la même main [15][15]Bernard Chevignard, « L’énigme Chevigny / Chavigny : les pièces… ; il porte en page de titre la mention « Extrait des Commentaires d’icelluy [Nostradamus] et réduit en XII livres par Jean Aimé de Chavigny Beaunois » et il était au début du xviie siècle en la possession de Chavigny.

12Ce manuscrit exceptionnel, acquis par la bibliothèque de Lyon en 1990, était dans un état de détérioration tel que l’importante restauration qui fut entreprise ne parvint pas à restituer certaines pages irrémédiablement endommagées. En sept cents pages ont été recopiées des prédictions tirées de vingt-sept almanachs, pronostications et présages annuels publiés par Nostradamus, pour les années 1550 à 1567, soit un total de six mille trois cent trente-huit présages, dont cent cinquante-quatre des quatrains que Nostradamus avait l’habitude de faire figurer en tête de l’année et de chacun des mois. Une trentaine d’aphorismes latins comme les aime Nostradamus sont présents en fin de recueil.

13Celui qui a colligé les présages a patiemment recueilli ces productions éphémères ; il se désole des manques, notamment pour 1551, ayant même dû se résoudre, pour les présages merveilleux de 1557 dédiés au roi Henri II, à recourir aux passages ciblés par un des calomniateurs de Nostradamus dans son pamphlet Le Monstre d’abus. Les opuscules de Nostradamus ont été soumis à un savant découpage, avec classement chronologique en douze livres et numérotation des présages par livre. Les références astrologiques, météorologiques et médicales des originaux n’ont pas été retenues.

14Le titre de Présaiges prosaïques peu adéquat avec la présence de quatrains et d’aphorismes, sa reprise intempestive en tête de chacun des douze livres, les titres courants fautifs, maladroitement corrigés, apparaissent comme des ajouts qui contrastent singulièrement avec le soin apporté à la calligraphie ; ce sont aussi les termes de commentaires ou de traité qui, à l’intérieur du recueil, peuvent servir à désigner les divers opuscules. Il faut en fait considérer comme l’original le second titre qui apparaît en première page : Œuvre qui peut se dire à la vérité, Les merveilles de nostre temps, où se verra à l’œil toute l’histoire de noz troubles et guerres civiles de la France dez le temps qu’elles ont commencé jusques à leur entiere fin et periode non seulement, mais aussi plusieurs choses rares et singulières advenues et à venir, en l’estat des plus puissants empires, royaumes et principautez, qui aujourd’huy levent le chef sur la terre. Au verso de la page de titre, un avertissement en latin laisse entendre que cette compilation, tout d’abord réservée à un petit nombre de privilégiés, pouvait avoir vocation à être publiée ultérieurement. En voici la teneur en français :

15

Son désir est que ces écrits ne soient pas livrés au vulgaire tant que, tant que…
J’écris ces choses pour les Muses, et seulement en interprète fidèle
Pour des amis chers : et puis j’écris pour moi-même.
Quand les merveilles des choses auront par destinée produit leurs effets,
Que ces écrits, Lecteur, soient aussi pour toi[16][16]Traduction de B. Chevignard, ibid., p. 110..

 

16Ce manuscrit se caractérise par l’hétérogénéité des nombreuses annotations marginales, marques d’intentions et d’interventions diverses espacées dans le temps. Les unes ont pour finalité la constitution d’un « Indice des choses plus mémorables », annoncé en final, mais non complété. Les autres tentent d’élucider les présages. Ainsi, ce présage, « Celuy qui estoit eslevé subitement, et celuy de longue main, se verra subitement changé », donne matière à une simple reprise pour l’indexation, puis à la glose suivante : « J’interprète ceci de l’Admiral de Coligny [17][17]Présages, I.277.. » Il est fait référence à des événements du vivant de Nostradamus, mais aussi ultérieurs. Le sort réservé à un présage pour 1555 est, à ce propos, exemplaire [18][18]Ibid., 1.309.. Une notation se contente de la formule : « Chose de grande terreur », une autre évoque la conjuration de la Saint-Barthélemy et une troisième, Henri III, privé de son royaume. Des ratures du manuscrit éliminent Henri II au profit d’Henri IV. Le présage « Ce mouvement de Roy de région en autre », d’abord explicité par la mort d’Henri II, l’est ensuite comme une allusion à un périple d’Henri IV en Italie [19][19]Ibid., III.233.. Pour le présage « La voye de l’ayeul et du père ne sera semblable », une première note en marge cite François Ier et Henri II ; une seconde est au profit des Bourbons et de leurs successeurs [20][20]Ibid., IV.247..

17Des annotations dévoilent des épisodes de la vie de Nostradamus comme son interpellation par le comte de Tende en décembre 1561 : « L’auteur fut pris ès premiers troubles puis relâché » ou sa maladie finale : « Ce présage s’entend de nostre auteur auquel les pieds et jambes commençoient à enfler de la maladie dont il mourut lorsqu’il escrivoit ceci [21][21]Ibid., IV.138 ; XII.284.. » Un présage de janvier 1555, « Notre gouverneur sera conspiré, en buvant sera surpris », est référé à une « histoire joyeuse » dont le comte de Tende est l’acteur involontaire : lors d’un voyage sur le Rhône, son bateau s’enfonça et il faillit se noyer avec de l’eau jusqu’au menton. L’anecdote est rapportée par Nostradamus lui-même – « ainsi que je l’ay oui affermer à l’auteur [22][22]Présages, I.442 ; Janus, p. 41-42. ». Nostradamus commentait donc ses présages et le projet de leur recueil ne dut pas lui être étranger, comme pourrait également le laisser entendre le début de l’avertissement cité plus haut.

18Celui qui a colligé ces présages fournit des détails personnels, comme sa présence à Paris en août 1557 lors de la découverte d’assemblées protestantes rue Saint-Jacques ou comme sa participation à l’ouvrage consacré à l’Androgyn de 1570 [23][23]L’Androgyn né à Paris, le XXI. juillet, M.D.LXX, illustré de…. Un présage de Nostradamus pour 1557, « Seront sept qui orneront le né biparti, qui les rendra confus », est en effet interprété comme la prédiction de la naissance d’un androgyne en 1570, annoncée également par un quatrain des Prophéties. Une note marginale précise que Jean Dorat, François de Belleforest et le rédacteur de cette note en ont fait la description à Lyon et que Nostradamus l’avait annoncée dans ses Centuries, par le vers « Trop le ciel pleure Androgyn procreé [24][24]Présages, II.301 ; Prophéties, II.45. ». Dans l’Androgyn, Chevigny avait transposé en français les vers latins de Dorat consacrés à cette naissance qu’aurait prédite Nostradamus. Chavigny revendique donc la paternité de ce qu’avait écrit Chevigny.

19Amplifiant les vers de Dorat, Chevigny faisait dans l’Androgyn référence aux « mille papiers » laissés par Nostradamus :

20

Celle prophete voix qui par secte diverse
Crioit qu’en brief le monde iroit à la renverse :
Celle qu’avoit laissé mille papiers escris
Que dix ans les Gaulois se trouveroyent surpris
Par guerre, par discord, par querelles civiles,
Et verroyent tout en feu leurs chasteaux et leurs villes.

 

21Il précisait, en préface, avoir toutes les œuvres en prose et vers de Nostradamus dont il avait été l’intime et en projeter une publication rapide.

22Il n’en fut rien et, vingt-cinq ans plus tard, dans la version latine du Janus, il est précisé que Nostradamus écrivit de 1550 à 1567 pour chaque année, mois et même jour – ce qui est étonnant – des prognostica (« pronostics ») et des commentationes (« méditations », « commentaires », « aphorismes ») que lui, Chavigny, a recueillis et distribués en douze livres et qui seront bientôt imprimés. Voilà qui correspond à ce qui était écrit dans l’Androgyn et laisse entendre que les présages et les commentaires auraient dû paraître avec de simples notations en marge, reprises dans l’index. Tel ne fut pas le cas et Chavigny n’a cessé d’annoter au gré des événements du siècle cet ensemble qu’il constitua au temps où il se nommait encore Chevigny.

23Jean de Chevigny / Jean Aimé de Chavigny… tous deux « Beaunois ». Le changement d’identité a conduit à la thèse de Chavigny l’imposteur [25][25]Voir J. Dupèbe, Nostradamus. Lettres inédites, op. cit.,…. Le premier publia l’Androgyn et quelques poèmes en tête d’ouvrages de certains de ses contemporains au cours de la décennie 1570. Le second apparut au début de la décennie 1580, avec une déploration de la perte d’un ami, son « cher frère » Antoine Fiancé, professeur de philosophie et de médecine en Avignon, mort, à trente ans, de la peste [26][26]Jean-Aymé de Chavigny, Les larmes et souspirs sur le trespas….

24Il n’y a, toutefois, plus de mystère sur l’identité de ce fidèle de Nostradamus depuis que Bernard Chevignard a montré que celui qui signait Chevignard, Chevigny, Chavigny n’était qu’une seule et même personne dont il a reconstitué l’existence [27][27]Voir Bernard Chevignard, « Jean-Aimé de Chavigny : son…. Originaire de Beaune où il naquit en 1536, Jean Chevignard prit le nom de Jean de Chevigny (Chevignaeus), puis celui de Jean Aimé de Chavigny (Chavignaeus). Autant d’hésitations qui pourraient témoigner de son souci d’anoblissement et de rattachement à un fief ; une version abrégée de son Janus paraîtra sous le titre de Commentaires du sieur de Chavigny. Mais, de même que sous le patronyme de Nostredame ou Nostradame, César est toujours César, Chavigny est toujours Chevigny, avec sa devise immuable « Beata tranquillitas » (« Très heureuse tranquillité »).

Spicilège III – Les faces latine et française du Janus [28][28]La premiere face du Janus françois contenant sommairement les…

25Des Merveilles du temps restées manuscrites, le lecteur allait pouvoir en découvrir une partie dans La première face du Janus publié en 1594 en français et en latin par Jean Aimé de Chavigny/Io. Amatus Chavignaeus. Du manuscrit des présages prosaïques ont été utilisés « 140 quatrains et une bonne centaine de prédictions en prose [29][29]B. Chevignard, Présages de Nostradamus, op. cit., p. 19. ». Cette face du Janus est tournée vers le passé. Les événements marquants, du début du luthéranisme en 1534 à la fin des Valois en 1589, auraient été prévus dans les pronostications annuelles de Nostradamus et dans les quatrains atemporels des Prophéties. La seconde face tournée vers le futur, tout à la gloire du Bourbon, aurait dû faire concorder d’autres quatrains de Nostradamus avec les hauts faits à venir du roi nouvellement converti, mais elle ne vit jamais le jour. Chavigny fera toutefois paraître en 1603, toujours avec une même utilisation de l’œuvre de Nostradamus au service des Bourbons, Les Pléiades, où il met en relation les prophéties antiques avec les oracles de Nostradamus.

26Il s’agit d’un Janus françois et d’un Janus gallicus[30][30]L’ouvrage se présentait avec une page de titre en français ou…. La page de gauche en français a en regard son correspondant latin en page de droite. En marge, se trouvent une chronologie de 1534 à 1589 et, en parallèle, les quatrains de Nostradamus qui, redistribués, prophétiseraient les événements les plus remarquables ; chaque quatrain est suivi d’un commentaire explicitant chaque vers ou même chaque hémistiche.

27Le Janus latin n’est pas, contrairement aux apparences, la copie conforme du Janus français [31][31]Jacques Halbronn, « Genèse et fortune du “Brief Discours sur la…. Les divergences sont manifestes dès les pages de titre. La version française reconnaît à Nostradamus le titre de conseiller et médecin ordinaire des trois rois Henri II, François II et Charles IX, alors que Nostradamus ne reçut ce titre que de ce dernier ; la version latine s’abstient de toute mention. Les pages consacrées à la biographie de Nostradamus diffèrent significativement d’une version à l’autre. Il en a déjà été donné maints exemples dans le présent ouvrage, comme pour l’épitaphe composée par Nostradamus lui-même à l’imitation de Tite-Live selon la seule version latine. Des faits sont ignorés ou faussés en français. Qu’il suffise de rappeler la description de l’épidémie de peste de 1546 vécue par Nostradamus. Il est fait état dans la version latine de l’emprunt de Pierre Boaistuau (dit Launay) aux mots et au témoignage de Nostradamus, c’est-à-dire à son récit de la peste dans ses Exquises Receptes, alors que, dans la version française, il est prétendu que Launay rédigea ce passage selon les vrais rapports qui lui furent faits par Nostradamus [32][32]Voir ici..

28Pour la religion de Nostradamus, les deux versions témoignent certes de son observance de la religion catholique et des cérémonies de l’Église romaine. Mais un long développement, témoin d’une sensibilité réformée, est absent de la version française. Il y est précisé comment, grâce à ses actions, Nostradamus disait obtenir beaucoup par un effet de la volonté divine et combien il avait souvent dans la bouche des sentences des Pères de l’Église – saint Augustin, saint Basile, saint Jean Chrysostome et saint Jérôme. Une quinzaine d’exemples en sont donnés, tels ceux-ci sur le jeûne : « Par le jeûne sont soignées les passions du corps, par la prière les pestes de l’esprit » ; « Le jeûne engendre les prophètes et rend sages les législateurs ». Ou celui-ci sur les chants liturgiques : « Plus plaisent à Dieu l’aboiement des chiens, le mugissement des bœufs, le grognement des porcs que le chant des clercs voluptueux ». Pareille condamnation se trouvait aussi chez Érasme qui « parlait de “mugissements” de voix ou de “hennissements” d’orgue [33][33]Jean-Claude Margolin, Érasme et la musique, Paris, Vrin, 1965,… ».

29La version française dans l’ensemble du Janus fournit une transposition approximative et souvent incomplète. Des passages entiers sont supprimés, comme dans l’appendice sur l’avènement à la couronne et la prospérité à venir d’Henri IV. Les commentaires des quatrains de Nostradamus divergent. Ainsi, lorsqu’un loup pénétra dans Paris, en janvier 1567, Dorat s’écria : « Bien prés de là les ennemis seront », reprenant les vers des Prophéties de 1555 : « En la cité ou le loup entrera / Bien prés de là les ennemis seront. » La version française ne précise pas que l’anecdote a été racontée par Dorat lui-même [34][34]Présages, II.33 ; Janus, p. 160-161.. Ainsi, pour le testament de Nostradamus, les témoins sont des « Eschevins et Consuls de sa ville », alors que la version latine parle plus judicieusement de consuls et d’autres « optimis viris[35][35]Ibid., p. 154-155. ». La version française est plus éloignée de ce que l’on peut savoir par ailleurs de la vie de Nostradamus.

30Le Janus offre une particularité remarquable : la traduction en latin des quatrains de Nostradamus ou plutôt leur transposition. Le quatrain général, en tête du Recueil des présages prosaïques[36][36]Ibid., p. 3 et 9. :

31

D’esprit divin l’ame presage atteinte
Trouble, famine, peste, guerre courir,
Eaux, siccité, terre et mer de sang teinte,
Paix, tresve, à naistre, Prelats, Princes mourir.

 

32est ainsi rendu en latin :

33

Horrida vaticinor, divino numine plenus
Bella, famen, turbas, fluidae contagia pestis,
Diluvia atque aetus, terras, mare sanguine tincta,
Paces ac vitas, magnorum et fata virorum
(Des choses horribles, je prophétise, empli de la puissance divine
Guerres, famine, troubles, contagions de la peste fluide
Déluges et chaleurs ardentes, terres, mer teinte de sang
Paix et vies, et destins des grands hommes.)

 

34Le passage au latin relève de l’interprétation, comme dans les cas récurrents où « de loin » a pour équivalent lodoicus (« Louis »), comme dans le vers suivant : « Noir & de loin & le Grand tiendra fort » devenu « lodoicus tamen atque Niger, Magnusque resistent[37][37]Ibid., p. 98-99. Voir aussi p. 116-120 ; p. 180-184. ». Elle tient à une suggestion de Dorat. Dans le Recueil des présages prosaïques, il est indiqué que « J. Daurat par ce Loin entendoit en plusieurs endroits Loys de Bourbon », c’est-à-dire Louis de Condé fait prisonnier à la bataille de Dreux (19 décembre 1561) [38][38]Présages, VI.184 ; Janus, p. 98.. Le traducteur des quatrains de Nostradamus a accepté la lecture de Dorat. Les modifications apportées aux quatrains originaux relèvent d’un souci de prouver la validité des prédictions. Ces traductions sont des adaptations. De même, les traductions de Chevigny, pour l’Androgyn de Dorat ou les vers de Ronsard en tête de sa lettre de remerciements à Nostradamus, n’ont rien de littéral [39][39]Lettre XVI, 1er septembre 1560..


35L’ensemble du Janus est composite, avec des matériaux relevant d’interventions plurielles à des périodes diverses. Les divergences entre les versions donnent une impression de collage d’éléments disparates, d’un curieux va-et-vient entre les deux langues. La version française est singulièrement tronquée et édulcorée. Des faits intimes sont négligés ou mal transcrits. L’absence d’unification peut surprendre. Mais le lecteur du français n’était pas censé lire le latin et vice-versa !

36Le Janus paraît chez les héritiers de Pierre Roussin, spécialisés de 1594 à 1597 dans l’impression d’ouvrages en latin. Ce choix montre l’importance accordée à la version latine permettant une diffusion européenne. Une traduction en français a pu paraître souhaitable ; elle ne dut, toutefois, pas être, dans son intégralité, le fait de Chavigny. Celle de la biographie, en tout état de cause, ne saurait lui être imputée.

37Seule la version latine comporte un dialogue entre Dorat et le « Collector » des présages, tenu avant la disparition de l’humaniste en 1588 [40][40]Janus, p. 31.. Le Collector (alias Chavigny) lui fait part de son dessein d’écrire l’histoire des guerres civiles à partir d’une interprétation de quelque trois cents présages, puis de la traduire en latin. Dorat lui fait valoir la difficulté de trouver un ordre dans ce chaos, d’arriver à expliquer et débrouiller des choses si enchevêtrées, enveloppées, ténébreuses, dans un style volontairement obscurci. Le Collector lui oppose sa grande intimité avec Nostradamus. Ils se partagent sur l’origine de l’inspiration de Nostradamus : enthousiasme selon Dorat, préméditation pour le Collector, qui reconnaît l’excellence de Dorat comme interprète. Dorat est célébré dans l’Androgyn pour la manière dont « il interprète si diligemment et avec telle dextérité et artifice les songes, visions, prodiges et monstres [41][41]Jean de Chevigny, L’Androgyn, op. cit., f. A3ro. ». Dans le Janus, tout en continuant à le louer pour être « merveilleusement prompt et exercité à l’interprétation de tous présages », Chavigny n’hésite pas à remettre en cause certaines interprétations de son maître [42][42]Janus, p. 160.. Dans l’appendice ajouté au Janus sur la grandeur et prospérité à venir d’Henri IV, il multiplie les exemples où Dorat se serait fourvoyé en destinant à Henri III des prédictions qui concernaient Henri IV [43][43]Ibid., p. 370.. Dorat, « ce divin Poète et Interprète de noz Rois », avait été l’interprète privilégié d’Henri III, Chavigny le serait du nouveau roi [44][44]Ibid., p. 291..


38Dans ces spicilèges a été relevée l’intervention de Chevigny, l’ami des dernières années, celui qui recueillit les ultimes paroles de Nostradamus, celui avec qui il eut le projet de réunir sa correspondance, ses présages, peut-être de commenter avec lui rétrospectivement ses prédictions en vue d’une publication. Y travaillaient-ils encore tous deux ce dernier soir où Chevigny s’attarda, promettant de revenir tôt le matin ? Chevigny mit ensuite de l’ordre dans les « mille papiers » de Nostradamus, puis ne cessa, devenu Chavigny, d’en être l’interprète. Si l’on excepte les larmes versées en déploration à la mort de Fiancé, il lui sacrifia l’œuvre personnelle qu’il aurait pu écrire. Mais sa transposition latine des quatrains est une création dont il reste à mesurer l’originalité. Dans ses poèmes épars se fait aussi entendre sa voix. Ainsi dans ce sonnet « Sur les mondes célestes et infernaux » du Florentin Francesco Doni :

Homme, leve les yeux, desille ta paupiere,
Par les degrez de l’air monte juques és cieux,
Et contemple les faits de l’auteur de ton mieux,
Recongnoissant là haut ta parentelle chere.
Comm’il est pur et cler, ton ame est pure et clere,
Comm’il est immortel, comm’il est glorieus,
Tu le seras sans fin entre les demidieux,
Brulant du saint brandon de sa belle lumiere.
Cependant fuy les pas du monde vicieux,
Foule aux pieds les desirs, la cholere, l’envie,
L’avarice, l’orgueil que l’Enfer odieux
Vomist pour infecter le miel de nostre vie.
Voila de cest autheur la gaillarde leçon

Tout Chevigny, mais aussi tout l’univers de Nostradamus ! 

Notes

  • [1]
    Clarorum virorum epistolae ad D.D. Michaelem Nostradamum summum in medicina atque astrologia virum : itemque Nostradami ad easdem responsiones absolutissimae. Additis figuris astronomicis super die natali, aut revolutionibus, aut quavis re alia quaesitis. Atque haec quidem omnia tam latino, quam vulgari idiomate, BnF, manuscrit Lat. 8592. Édition critique par Jean Dupèbe, Nostradamus. Lettres inédites, Genève, Droz, 1983 (sans la reproduction des figures astronomiques). Une traduction en français a été proposée par Bernadette Lécureux, dans Robert Amadou, L’Astrologie de Nostradamus : dossier, Poissy, ARRC, 1992.
  • [2]
    Voir J. Dupèbe, Nostradamus. Lettres inéditesop. cit., p. 11-13.
  • [3]
    Les correspondants de Peiresc. II. César Nostradamus. Lettres inédites, écrites de Salon à Peiresc. En 1628-29, éd. Philippe Tamizey de Larroque, Marseille, Marius Olive, 1880, p. 28.
  • [4]
    Ibid., p. 59.
  • [5]
    Manuscrit BnF ms fr. 9531, f. 65.
  • [6]
    Lettre II de Jean Brotot, 20 septembre 1557.
  • [7]
    Lettre XIV d’Olrias de Cadenet (sans date).
  • [8]
    Lettre XXXIX de Nostradamus à Lorenz Tubbe, 13 mai 1562, voir ici ; Lettre XLI de Nostradamus à François Bérard, 27 août 1562, voir ici.
  • [9]
    Histoire et chronique de Provence, p. 793.
  • [10]
    Lettre du 12 décembre 1565, à Hans Lobbet ; Ludwig Christian Mieg, Monumenta pietatis et literaria virorum in re publica et literaria illustrium selecta, Francfort, Jean Maximilien, 1702, p. 91. Voir J. Dupèbe, Nostradamus. Lettres inéditesop. cit., lettre LI et appendice II.
  • [11]
    Liber Abraham Iudei de nativitatibus, Venise, Erhardus Ratdolt, 1484. Voir ici.
  • [12]
    Clarorum virorum epistolae Latinae Graecae et Hebraicae variis temporibus missae ad Joannem Reuchlin Phorcensem LL., doctorem, Tübingen, Thomas Anshelm, 1514.
  • [13]
    Jean Reuchlin, De arte cabalistica, Tübingen, Thomas Anshelm, 1514 ; De verbo mirifico, Bâle, Jean Amerbach, 1494. L’ouvrage parut aussi à Lyon, chez Jean de Tournes, en 1552.
  • [14]
    Recueil des presages prosaiques de M. Michel de Nostradame… Extrait des Commentaires d’iceluy et reduit en XII livres par Jean Aime de Chavigny Beaunois, Cularonae Allobrogum, M.D.LXXXIX. La lecture en est difficile. Bernard Chevignard, Présages de NostradamusPrésages en vers 1555-1567 – Présages en prose 1550-1559, Paris, Éd. du Seuil, 1999, a déchiffré et fourni une édition critique des quatre premiers des douze livres de présages en prose (1555-1559) et de l’ensemble des quatrains (1555-1567) avec une importante introduction.
  • [15]
    Bernard Chevignard, « L’énigme Chevigny / Chavigny : les pièces du dossier », BHR, t. LXVII, 2005, p. 360.
  • [16]
    Traduction de B. Chevignard, ibid., p. 110.
  • [17]
    Présages, I.277.
  • [18]
    Ibid., 1.309.
  • [19]
    Ibid., III.233.
  • [20]
    Ibid., IV.247.
  • [21]
    Ibid., IV.138 ; XII.284.
  • [22]
    Présages, I.442 ; Janus, p. 41-42.
  • [23]
    L’Androgyn né à Paris, le XXI. juillet, M.D.LXX, illustré de vers latins de Jean Dorat Poete du Roy Treschrestien, contenans l’interpretation de ce monstre. Avec la traduction d’iceux en nostre vulgaire François, Lyon, Michel Jove, 1570. Voir ici.
  • [24]
    Présages, II.301 ; Prophéties, II.45.
  • [25]
    Voir J. Dupèbe, Nostradamus. Lettres inéditesop. cit., p. 21-24 ; Jean Paul Barbier-Mueller, « Jean de Chevigny et Jean-Aymé de Chavigny », BHR, LXIII, 2001, p. 297-304 ; Ma Bibliothèque poétique. Quatrième partie : Contemporains et successeurs de Ronsard. Tome IV : De Marquets à Pasquier, Genève, Droz, 2005, p. 473-477.
  • [26]
    Jean-Aymé de Chavigny, Les larmes et souspirs sur le trespas tresregretté de M. Antoine Fiancé, Paris, Estienne Prevosteau, 1582.
  • [27]
    Voir Bernard Chevignard, « Jean-Aimé de Chavigny : son identité, ses origines familiales », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, t. LVIII, 1996, p. 419-425, et « L’énigme Chevigny / Chavigny : les pièces du dossier », art. cité, p. 353-372.
  • [28]
    La premiere face du Janus françois contenant sommairement les troubles, guerres civiles & autres choses memorables aduenuës en la France & ailleurs dés l’an de salut M. D. XXXIIII. jusques à l’an M. D. LXXXIX. fin de la maison Valesienne. Extraite et colligee des centuries et autres commentaires de M. Michel de Nostredame… Le tout fait en François & Latin, pour le contentement de plusieurs, par Iean Aimes de Chavigny Beaunois, & dedié au Roy, Lyon, Héritiers de Pierre Roussin, 1594 ; une version abrégée est donnée en 1596.
  • [29]
    B. Chevignard, Présages de Nostradamusop. cit., p. 19.
  • [30]
    L’ouvrage se présentait avec une page de titre en français ou en latin.
  • [31]
    Jacques Halbronn, « Genèse et fortune du “Brief Discours sur la vie de Michel Nostradamus” », Espace Nostradamus 93, en notant certaines divergences, a émis l’hypothèse d’un original latin.
  • [32]
    Voir ici.
  • [33]
    Jean-Claude Margolin, Érasme et la musique, Paris, Vrin, 1965, p. 57.
  • [34]
    Présages, II.33 ; Janus, p. 160-161.
  • [35]
    Ibid., p. 154-155.
  • [36]
    Ibid., p. 3 et 9.
  • [37]
    Ibid., p. 98-99. Voir aussi p. 116-120 ; p. 180-184.
  • [38]
    Présages, VI.184 ; Janus, p. 98.
  • [39]
    Lettre XVI, 1er septembre 1560.
  • [40]
    Janus, p. 31.
  • [41]
    Jean de Chevigny, L’Androgynop. cit., f. A3ro.
  • [42]
    Janus, p. 160.
  • [43]
    Ibid., p. 370.
  • [44]
    Ibid., p. 291.
  • [45]
    Les mondes celestes, terrestres et infernaux tirez des œuvres de Doni Florentin par Gabriel Chappuis, Lyon, Barthelemy Honorati, 1578, pièce liminaire.
 
Mis en ligne sur Cairn.info le 08/04/2022

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jacques halbronn La notion d’oeuvre collective, d’Aristote à Nostradamus

Posté par nofim le 10 avril 2023

jacques  halbronn La notion d’oeuvre collective, d’Aristote à Nostradamus 

 

 Les spécialistes d’Aristote s’accordent pour reconnaitre que ce qui nous est parvenu de ce disciple de Platon  serait plutot l’oeuvre d’un collectif tardif  et ne saurait biographiquement être attribué au dit philosophe. Et selon nous, il serait bon que les historiens qui se penchent sur le cas de Nostradamus en prissent de la graine mais on n’en est pas là comme en témoignent les récentes publications de Mireille Huchon, de Denis Crouzet, de Pierre Lagrange, d’Hervé Drévillon ou de Bruno Petey  Girard.

Pour notre part, nous avons démontré qu’il convenait de situer la parution des Centuries  dans les années 1588-1594,ce qui comporte les premier et second volet des « Prophéties » et non des années 1555-1558-68. Il est assez étonnant que pour une période aussi récente que le XVIe siècle, on soit resté dans un tel état de confusion alors que pour une période antérieure de près de 2000 ans, l’on soit parvenu à faire la part des choses! Cela montre, nous semble-t-il, que le recrutement des chercheurs concernant l’Antiquité Grecque aura été plus rigoureux et sélectif.

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB 10 04 23

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Jacques Halbronn L’éventuel recyclage de textes pseudo nostradamiques dans les Centuries

Posté par nofim le 7 février 2023

Jacques  Halbronn L’éventuel recyclage de textes pseudo nostradamiques dans les Centuries

La question des déclarations de Nostradamus au pape Pie IV est, selon nous, de toute première importance et nous avions abordé la correspondance avec ce pape, dès 1991, dans notre article paru dans la revue RHR, il y  a donc plus de 30 ans. Notre recherche allait gagner un nouvel élan quand à la bibliothèque Lyon La Part Dieu, l’on nous communiqué(cote 8252) un dossier d’environ 200 pages comportant une « reproduction très fidéle d’un manuscrit inédit de M. de Nostredame dédié à SS le Pape Pie IV,  Magdebourg, (vignette de St michel) portant la date de 1906 (cf  http://ramkat.free.fr/thalb1.html)

Or, selon nous , cette épitre devait figurer en tête du second volet des Centuries et fut remplacée par une fausse Epitre à Henri II, point sur lequel nous nous sommes déjà expliqué. On peut confronter le texte reproduit en 1906 avec les éditions italennes des année 1560 pour s’assurer, contrairement à ce qu’affirmait Patrice Guinard (http://cura.free.fr › .CORPUS NOSTRADAMUS 179 — par Patrice Guinard Les faux Nostradamus italiens des années 66-67 : il vero Giuditio, il vero Pronostico, li Presagi etc)..qu’il ne s’agit pas de faux, même si certains ajustements ont pu s’effectuer qui n’affectent pas la substance de la prophétie de Nostradamus et les quarains de la centurie VIII  qui ouvre le second volet ne s’entendent qu’au prisme de la dite Epitre absente! (cf  CORPUS NOSTRADAMUS 181 — par Patrice Guinard  « Les publications de l’année 1561 pour l’an 1562″) En  effet, le quatrain 77 de la centurie VIII mentionne un délai de 27 ans qui correspond exactement à l’an 1594, puisque censé être né en 1567, l’Antéchrist aurait alors 27 ans en 1994, année du couronnement d’Henri IV. On a coutume de ne voir dans le travail de  Michel de Nostredame qu’une activité annuelle. Mais à partir des années 1560, Nostradamus entendra couvrir une période plus longue, passant ainsi à la vitesse supérieure, se projetant plusieurs années  en aval (cf la page 31 de la ‘Reproduction ») Il est d’ailleurs possible que le texte en question ait été censuré et n’ait pu être imprimé en France, enfreignant certaines contraintes imposées au genre de la prédiction, mais il va largement pouvoir circuler au delà des Alpes et la BNF a d’ailleurs conservé ces textes rendus en italien. Certes, l’on trouve une  bréve epitre au Pape conservée à Bruxelles,  dans l’almanach pour 1562 mais elle ne contient pas les passages diffusés en Italie.(cf  notre étude déjà citée dans RHR 1991) Comme nous l’avons montré dans notre post doctorat (EPHE Ve section, 2007) les quatrains des Centuries sont repris de la prose de Nostradamus et ne sont donc de son fait qu’indirectement, ce qui était déjà le cas pour les quatrains des almanachs. Exit le Nostradamus poéte! ( Anna Carlstedt, La Poésie oraculaire de Nostradamus : Langue, style et genre des Centuries, Edsbruk, Akademitryck AB (« Cahiers de la Recherche n° 28 » ), 2005.)

Tant qu’on n’avait pas pris connaissance de la prose de Nostradamus, il y avait un chainon manquant et il est heureux que ses almanachs et ses pronostications aient pu être localisés et que l’on ne reste pas uniquement en face des dits Centuries, même si celles-ci comportent des épitres/préfaces, introductives en prose (Préface à César, Epitre à Henri second), ce qui met bien en évidence la dialectique prose/quatrains. En vérité, il importe assez peu que cette Epitre au Pape soit un faux, ce qui compte, c’est le rôle qu’elle a pu jouer dans la confection du second volet des Centuries. De la même façon, nous pensons que les faussaires auront récupéré des textes pseudo-nostradamiques pour réaliser leur besogne, notamment dans le cas de l’oeuvre d’Antoine Crespin  (cf nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat 2002)

 

 

 

 

 

 

JHB 07 02 23

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Jacques Halbronn et le texte de Patrice Guinard « Les faux Nostradamus italiens des années 66-67 : il vero Giuditio, il vero Pronostico, li Presagi et Pronostici) » (2014)

Posté par nofim le 5 février 2023

jacques  halbronn  et le texte de Patrice Guinard « Les faux Nostradamus italiens des années 66-67 : il vero Giuditio, il vero Pronostico, li Presagi et Pronostici) » (2014)

 Patrice Guinard  (qui ne signale pas notre article de 1991  dans la revue Réforme humanisme Renaissance) ne mentionne pas la réédition de l’Epitre au Pape Pie IV parue au début du XXe siècle et qu’il importe de comparer aux éditions italiennes. En tout état de cause, Nostradamus  a bien situé  la naissance d’un Antéchrist en 1567 et cela explique les quatrains VIII  76-77  relatifs à une échéance au bout de 27 ans. Par ailleurs, la mention d’un  « macelin » dans  VIII  76 ne se comprend qu‘en rapport avec l’epitre à Pie IV comme nous l’avons expliqué ailleurs. Jeu sur Marcelin  et Macelin. Le fait que ce texte figure dans le second volet nous invite à penser que c’est l’épitre à Pie IV qui aurait du ouvrir le second volet car elle comporte la clef des quatrains 76 et 77, elle aura été remplacée par une pseudo Epitre à Henri II, reprise d’une première épitre datant de 1556 (cf nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat 2002)

 

  • 76.
  • Plus Macelin que roy en Angleterre,
  • Lieu obscure nay par force aura l’empire:
  • Lasche sans foy sans loy saignera terre,
  • Son temps s’approche si presque je soupire.
  •  
  • 77.
  • L’antechrist trois bien tost annichilez,
  • Vingt et sept ans sang durera sa guerre:
  • Les heretiques mortz, captifs, exilez,
  • Sang corps humain eau rogi gresler terre.

 

 

 

« Après la mort de Nostradamus en juillet 66, la belle vie commence vraiment pour les usurpateurs de tous poils, imposteurs et faussaires des oeuvres et du patronyme du prophète salonnais, dont un certain Michel Nostradamus le Jeune qui signe aussi Mi. de Nostradamus (cf. CN 180). Une floraison de pronostics divers, mis au nom de Nostradamus, commence à envahir les foires et les étals de libraires, à commencer par deux pronostications italiennes parues dans diverses éditions, Il vero et universale giudicio et Li Presagi et Pronostici.
 

179A Il vero et universale giudicio sopra le quattro stagioni, di M. Michele Nostradamo Astrologo Eccellentissimo, Et Medico di Salon di Craus [sic] di Provenza,
Nel qual si vede brevemente quanto mostrano le stelle, & Pianeti di mese in mese, & di quarto in quarto, dell’anno 1566
… Tradotto fidelmente di Francese
iu [sic] Italiano.
Trino (Trento), [Giovanni Francesco et Giolito de Ferrari ?], « con licentia de Superiori », 1566, in-4, 4 ff. (vignette au frontispice)
° BC Trento: t-G 2-op f 60

  Il vero et universale giudicio sopra le quattro stagioni Il vero, et universale Giuditio
179B Il vero, et universale Giuditio di M. Michiele Nostradamo, astrologo Eccell(entissimo) & Medico di Solon [sic] di Craus [sic] di Provenza,
nel quale si vede brevemente quanto mostrano le stelle, & Pianeti di mese in mese, & di quarto in quarto dell’anno 1566
… Deo semper laus, & gloria

Trino (Trento), [Giovanni Francesco Giolito de Ferrari], « con licentia delli Superiori » (A4v), [1566], in-4, 4 ff. (pas de vignette)
° BN Marciana Venise: MISC 1339. 017

→ Giuseppe Dondi & Marina Bersano Begey, Le cinquecentine piemontesi, vol. 3, Turin, 1966, p.241, n.1373
→ Chomarat, 1989, n.78

La première pronostication existe en deux versions : l’une avec un vignette au frontispice et dite traduite du français, l’autre sans vignette et au titre et précisions modifiés au frontispice. Elle contient les quartiers lunaires sommairement commentés pour chacun des douze mois de l’année avec un faciebat controuvé de Nostradamus, et un commentaire de l’éclipse lunaire d’octobre 1566 dans un contexte italien. Les données des quartiers ne correspondent pas à celles de l’Almanach de Nostradamus pour l’année 1566. Il s’agit d’un faux, probablement concocté après la mort de Nostradamus, peut-être traduit d’une version française perdue. Le texte ne présente aucun intérêt.
179C Il vero Pronostico calcolato dall’eccell(entissi)mo astrologo, et filosofo M. Michel Nostradamo Francese.
Il qual narra diligentemente tutte le perverse calamità, che deve incorrere l’Anno 1566 come per ragioni Astronomiche lo dimostra.

Bologna, Alessandro Benatio, « Con licentia delli Superiori », 1566, in-4, 4 ff.
° BNF Paris: Rés V 1196

→ Leoni, 1961, p.87
→ Chomarat, 1989, n.77
→ Benazra, 1990, p.77
→ Brind’Amour, 1993, p.492
→ CAT Ruzo-Swann, Avril 2007, n.9 (vendu 390 $ avec d’autres fac-similés)

Cette seconde pronostication est à rattacher à la première par les données astrométriques similaires pour l’éclipse lunaire du 28 octobre 1566 : à 23 h 50 et 15° Taureau, durée 3 h 40 (Giuditio, A4v) vs 24 h 50, durée 3 h 40 (Pronostico, A2v). L’introduction sur un feuillet (incipit « Il divino Mosè nel Sesto del Genesi » ; explicit « o gli effetti nelle cose inferiori ») cite en seconde page une série d’autorités en matière astrologique : le chapitre 4 du second livre du Tetrabiblos de Ptolémée, Hali Rodoan, Albumasar, Messahalla, Almansor, et un astrologue du nom de Pierre Maynard (Pietro Mainardo). Suivent un aperçu de l’année 1566 (avec un faciebat controuvé de M. « Nostrodamus »), un descriptif de l’éclipse lunaire du 28 octobre 1566 (A2v), et des présages attribués à Nostradamus et adressés au duc d’Orléans (le futur Henry III).

Il vero Pronostico calcolato Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo Francese
179D Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo,
Quale principiando l’anno 1565 diligentemente discorrendo di Anno in Anno fino al 1570.
Chiaramente ci dimostra tutto quello che gl’influssi Celesti dinotano, tanto di bene, quanto di male, si delli raccolti boni, quanto delli rei.

Genova, S.n. [Antonio Bellone ?], « con licenza de superiori » (A4v), « 1564″ (A4v) [1567 ?], in-4, 4 ff.
° BNF Paris: Rés V 1195 ; BM Lyon: Rés A 508196
179E Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo Francese.
S.l. [Genova ?], S.n., S.d. [1567 ?], in-4, 4 ff. (vignette aux deux astrologues au titre)
° BNF Paris: Rés V 1194 (page de titre manquante) ; BN Marciana Venise: MISC 2636. 061

→ Leoni, 1961, p.87
→ Chomarat, 1989, n.62 (sous 1564) et n.67 (sous 1565)
→ Benazra, 1990, p.67-68 (les 2 versions, sous 1564)
→ Brind’Amour, 1993, p.491
→ CAT Ruzo-Swann, Avril 2007, n.9 (vendu 390 $ avec d’autres fac-similés)

Au moins deux autres éditions antidatées du précédent texte ont été imprimées vers 1567 (ou plus tardivement) avec un titre totalement remanié. Un exemplaire de la BNF précise la nationalité de l’auteur falsifié : « Francese ». Ces éditions ne précisent pas le nom de l’imprimeur, peut-être Antonio Bellone qui exerçait à Gênes à cette date, à supposer qu’il s’agisse bien d’impressions génoises (cf. Gedeon Borsa, Clavis typographorum librariorumque Italiae, Baden-Baden, 1980). Le texte est prétendument dit traduit d’un original français.

L’introduction commençant par une référence à la Genèse est reprise de l’édition précédente, avec quelques rares modifications, par exemple l’ajout de la mention « si per certo, & non men della Noetica » (bas de A1v), l’ajout d’un numéro : « differenza 8″ pour « differenza » (A2r), etc. Au présage sommaire (« Presagio somario » pour « Presagio, et sommario »), on se contente de changer l’année 1566 en 1565 et de corriger la mention fautive « Nostrodamus ». Le reste du texte est inchangé.

Les dates et données de l’éclipse lunaire sont modifiées en conséquence : l’éclipse du 28 octobre 1566 est remplacée par celle du 17 novembre 1565 : une donnée erronée puisque l’éclipse lunaire de 1565 a eu lieu le 7 et non le 17 (cf. Cyprian Leowitz, Eclipsium omnium ab anno Domini 1554 usque in annum Domini 1606, Augsburg, Philipp Ulhard, 1556). En outre, et c’est la preuve de la supercherie, l’ensemble du commentaire sur l’éclipse de 1566 reste inchangé pour le faux daté de 1565 : par exemple la position du Soleil dans la 8e maison (« il Sole nell’ottava mansione »).

Ci-suivent le thème de l’éclipse lunaire de 1566 dans le traité de Leovitius, le même thème calculé pour la latitude d’Augsburg à environ 16 heures 16, et un autre proche des données (approximatives) du Pronostico de Benatio : recalculé à environ 13 heures 53 avec le FC à 16° en Gémeaux comme indiqué au texte (« se ne oscurera punti 16 & particelle dieci sotto il duplicato segno di Gemini ») et le Soleil et Mars au milieu de la maison VIII selon la domification de Regiomontanus.

thème de l'éclipse Leowitz thème de l'éclipse 16 h 16 thème de l'éclipse Benatio
Dans la dédicace, on remplace le duc d’Orléans par le pape Pie IV, ainsi que quelques formulations relatives au nouveau dédicataire et à l’année visée : on transforme par exemple l’expression « circa l’Anno 1566″ en « circa 1565 & 1566″, mais pas la suite du texte « che sarà l’anno il quale per la revolutione … » – ce qui contredit les propos du texte puisqu’il est toujours question de l’année 1566 alors que la pronostication concerne 1565 ! De même « 1566″ est remplacé par « 1565 tenendo per l’anno 1566″ (A3v). A la page précédente, l’expression « qualche grandissimo danno che non passeranno quelle annà [sic] de 1566 et 1567″ devient « qualche gran matrona che non passeranno quelli anni de 1566 et 1567″ (A3r). Dans l’édition non datée du même texte, la « gran matrona » est remplacée par « grande dame » (en français). La régente Catherine de Médicis semble visée, et la seconde mouture de 1565 pourrait avoir été concoctée dans les cercles de mécontents liés à François d’Anjou (cf. infra). Bien sûr c’est surtout le prestige de l’astrologue et conseiller royal qui est visé par la dédicace réorientée sur le pape Pie IV, décédé le 9 décembre 1565.

Il s’agit donc d’une version trafiquée d’un faux, destinée à discréditer Nostradamus, le protégé de Catherine de Médicis. On attribue au mathématicien et humaniste italien Francesco Barozzi alias Barocius (1537-1604) le premier commentaire d’un texte de « Nostradamus », à savoir un commentaire de cette pronostication controuvée.
Francesco Barozzi
179F Pronostico universale di tutto il Mondo
Il qual comincia dal principio dell’ anno 1565 & finisce al principio dell’ anno 1570.
Raccolto dalli Presagi del Divino Michiele Nostradamo, & dalli Pronostici di molti altri Eccellentissimi autori : & con brevi annotationi illustrato

Bologna, « Alla libraria del Mercurio » [Giovanni Rossi ?], « Con Privilegio del Rever. Mons. Bossio Vicelegato », « Con licentia de Superiori », « 1566″ [1567 ?], in-4, 12 ff.
° BNF Paris: Res V 1193 ; Mazarine 4° Res 15954-1

→ Chomarat, 1989, n.79
→ Brind’Amour, 1993, p.496

Barozzi, Pronostico universale di tutto il Mondo
Le texte tient en 7 chapitres, précédés d’une préface (en A2r) et d’annotationi après les chapitres 2 et 4. La préface, adressée aux académiciens bolognais, est datée de Bologne le 20 janvier 1566 (ancien style, i.e. 1567 ?). Le texte cité et commenté par Barozzi n’est ni celui du « Vero Pronostico » ni celui des « Presagi et Pronostici », mais un texte intermédiaire mentionnant (en C1r) l’éclipse lunaire du 28 octobre 1566 avec une lune correctement positionnée à 16° du Taureau (comme dans la version bolognaise), et l’allusion au décès d’une « gran Matrona » (comme dans la version génoise). Il est probable que le modèle utilisé soit une autre version du même texte. Il n’est fait aucune allusion à une dédicace au duc d’Orléans ou au pape Pie IV. Et les données de l’éclipse sont celles de l’Almanach authentique de Nostradamus : à 23 h 45 apres midy (horloge) ou 4 h 39 apres midy à 15° Tau, durée 3 h 45, points lunaires éclipsés 17 et 22 minu. (Nostradamus, Almanach pour 1566, A2v) versus à 23 h 45 (horloge) ou 4 h 39 à 16° Tau, durée 3 h 45, points lunaires éclipsés 17 et 22 minu. (Barozzi, C1r).

Il faut donc attribuer ce commentaire à Barozzi et le dater du début de l’année 1567 (nouveau style) en raison du sérieux des données formulées, et écarter je crois l’hypothèse d’une contrefaçon tardive (ca. 1616) qui suit et que je soumets au lecteur sans conviction : en effet Barozzi, poursuivi et condamné par l’inquisition en 1583 et 1587 pour des motifs obscurs, pourrait avoir été la victime d’une contrefaçon tardive — mais quel enjeu à cette date ? : Justifier les décisions inquisitoriales au moment où les défenseurs de Barozzi demandent des comptes dix ans après sa mort ? et/ou renforcer le dispositif des contrefaçons mis en place un demi-siècle auparavant, grâce au crédit d’un érudit prestigieux et dont on connaît les intérêts pour les matières occultes ? — par la confusion entretenue entre les Bossi ou Bossio, tous deux vice-légats bolognais à cinquante ans d’intervalle : Francesco Bossi en 1566 et Girolamo Bosio en 1616, d’autant plus qu’à Bologne les héritiers de Giovanni Rossi continuaient à imprimer à cette époque (cf. par exemple Al direttorio monastico di canto fermo, Bologna, heredi Giovanni Rossi, Con licenza de superiori, 1615).
179G Pronostico di Michele Nostradamo
tradotto dallo francese in lingua italiana nel 1565

– incipit : « La variacione de tempi, secondo Hipocrate, é causa dell’ infermita, di modo, che quanto piu questa variatione sia frequente … »
° Biblioteca Ambrosiana, Milano: N 263 sup (Vol. 23 degli inventari), ms. de 24 ff.
Batta, Pronostico tradotto nel 1565, p.1 Batta, Pronostico tradotto nel 1565, p.2 Batta, Pronostico tradotto nel 1565, p.6 Batta, Pronostico tradotto nel 1565, p.45

Traduction manuscrite d’un texte mis au nom de Nostradamus, traduite en italien en 1565, et répertoriée par Mario Gregorio en 2006 dans son Répertoire, n.1563-003 [sic] au lieu de 1565-004.
Le texte est précédé d’une dédicace du traducteur au gouverneur de Milan Gabriel de la Cueva y Girón (1515-1571) datée du 22 décembre 1564 et signée Giovanni Batta (?) Il s’agit d’une traduction italienne sur 45 pages d’un faux non identifié incluant de nombreuses mentions à des auteurs classiques, notamment Hippocrate, Galien, Aristote et Avicenne. Il contient un discours sur les 12 signes zodiacaux (Discorso dei dodeci segni, p.35) et une recette contre la peste (Rimedis ottimi, generali, et universali contra la peste, p.44), à rapprocher de la traduction anglaise du pseudo-traité de Nostradamus sur la peste (cf. CN 32). La traduction est datée in fine de Milan, le 12 janvier 1565.

Mantova, 9 Febbraio 2014

 

 

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jacques halbronn Em. Ruir (alias Rouvier) ou Nostradamus au service de l’antisionisme en 1947

Posté par nofim le 28 janvier 2023

jJacques  Halbronn:;    Em. Ruir (alias  Rouvier)  ou  Nostradamus au service de l’antisionisme en 1947   

VIII 96

 

 

Ruir écrivait « Il  est vain  de se perdre dans la recherche d’une chaine reliant entre eux les quatrains prophétiques dont le nombre varie suivant les  éditions, de nombreux  quatrains ayant été ajoutés aux Centuries  longtemps  après la mort  de Nostradamus. Bien  entendu nul n’a prouvé la réalité de cette chaine permettant de rétablir les  quatrains prophétiques  dans l’ordre  chronologique des événements (p. 15 Nostradamus  ses prophéties 1948-2023  Ed Medicis, cf notre post doctorat  « Le Dominicain Jean Giffré de Réchac et la naissance de la ciritique nostradamique au xVIIe siècle, en ligne sur SCRIBD) On notera la mention de 2023 au titre.

 

On s’intéressera ici  au commentaire de l’auteur du « Grand Carnage » concernant la situation en Palestine  en 1947 et notamment à la présence de quatrains hostiles aux Juifs dans les Centuries notamment le quatrain  VIII, 96 évoquant la Synagogue(cf  notré étude 7 – « Roy de Bloys en Avignon regner« The Centuries and the Avignon context of the years 1560-1570″ Nous avions conclu que de tels quatrains ne pouvaient être le fat de Nostradamus, issu d’une famille juive, ce qui mettait en évdence la récupération d’une littérature inspirée par Nostradamus aux fins d’étoffer le corpus centurique.

 

8:96
La synagogue sterile sans nul fruit
Sera receu entre les infideles,
De Babylon la fille du porsuit
Misere et triste lui trenchera les aisles.

 

 

.(cf  notre étude de 2005″ ‘Fortune du prophétisme d’Antoine Crespin Archidamus » Analyse 137  sur ramkat.free.fr)http://nostredame.chez-alice.fr/nhalb92.html Il apparait que les astrologues comme les nostradmologues  surfent sur divers courants, comme nous l’avons montré en ce qui concerne André Barbault(cf  notre étude « .Les légendes dorées du. prophétisme, de Nostradamus à. André Barbault La Grande Conjonction 202, en ligne sur SCRIBD)

Ruir  relie(pp. 188 et seq)  le dit quatrain VIII  96  à l’Evangile selon Mathieu (chapitre XXIV). Il annonce la victoire des armées arabes sur les Juifs installés en Palestine, ce qui serait, en quelque sorte, la continuation de la Shoah!: on était alors en train de passer d’une phase solsticiale  à une phase équinoxiale de Saturne. On note cette formule « Les Arabes ne reconnaissant pas la Loi qui les dépouille d’un territoire leur appartenant.(..) L’armée  juive ser surprise par les Arabes »  Or, Ruir signale les années 1972-74 (p. 189) « Nous pensons, écrit(-il, que les événements qui  doivent  frapper le peuple d’Israel et les Chrétiens, en Palestine se réaliseront avant 1972-74″ Or nous savons qu’en 1973 éclata la Guerre de Kipour, à l’initiative des Egyptiens et des Syriens et l’on sait que cette guerre ne se déroula pas dans les mêmes conditions que la Guerre des Six Jours en 1967.

 wikipedia;

« La guerre du Kippour (en hébreu : מלחמת יום הכיפורים) ou guerre du Ramadan2 (en arabe حرب رمضان) ou guerre d’Octobre (en arabe حرب تشرين) ou guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 au 24 octobre 1973Israël à une coalition militaire arabe menée par l’Égypte et la SyrieLe jour du jeûne de Yom Kippour, férié en Israël, qui coïncide en 1973 avec la période du ramadan, les Égyptiens et les Syriens attaquent par surprise simultanément dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan, territoires respectivement égyptien et syrien occupés par Israël depuis la guerre des Six JoursProfitant d’une supériorité numérique écrasante, les armées égyptiennes et syriennes avancent durant 24 à 48 heures, le temps qu’Israël achemine des renforts. Même si les attaquants bénéficient toujours d’une large supériorité numérique, l’armée israélienne peut alors les arrêter. » En 1947, on est encore en phase solsticiale, celle-ci en train de se terminer.(Saturne en Lion)

De fait, au lendemain du vote de l’assemblée générale de l’ONU(novembre 1947) en faveur de la création de deux Etats sur l’espace palestinien,les Arabes refuseront le « partage » qui est envisagé. On notera que 60 ans plus tard, en 2009,  on assistera au « printemps arabe », favorisant l’union des Etats Arabes, en phase équinoxiale laquelle ne reconnait pas les divisions juridiques imposées.

 

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