L’astrologie de Morin de Villefranche

Posté par nofim le 9 juillet 2014

Nouveaux regards sur  la pensée astrologique de Morin de

Villefranche au prisme des pratiques actuelles.

par  Jacques Halbronn

Nortre premier livre publié, fin 1975 fut consacré aux

Remarques Astrologiques de Jean-Baptiste Morin (dit de

Villefranche parce que né à Villefranche en Beaujolais (sur

Saône). Nous avions rencontré à cette occasion en  1972

André Barbault qui habitait alors près de chez notre mère, dans

le quartier des Ternes (Paris XVII) et qui ne le connaissait

pas. D’ailleurs malgré l’intérêt que l’on portait à Morin depuis

la fin du XIXe siècle avec Selva puis Hiéroz, on nous présentait

toujours cet astrologue en traduction du latin, en extraits

de son énorme Astrologia Gallica parue (1661) après sa mort.

Nous avions découvert cet ouvrage à la Bibliothèque

Nationale dans sa seconde édition de 1657, la première ayant

été publiée par Morin lui-même en  1654, peu avant sa mort.

(on trouve notre édition sur Internet)

Prétons-nous à un exercice de relecture de cet ouvrage (en 1993

il y a donc 20 ans nous publiâmes chez Trédaniel l’ouvrage

commenté par Morin de Nicolas Bourdin, le traducteur de la

Tétrabible en français (1640) et qui était lui-même un

commentaire du Centiloque, dont l’attribution à Ptolémée

a notamment été contestée par Richard Lemay. Notons que les

deux hommes se connaissent de longue date (cf aphorisme

98): « Il y  a plus de quinze ans, où nous nous voyions

fréquemment  chez monsieur le comte de Pagan pour

discourir d’astrologie ». Cela renvoie au début des années

1640 et nous fait songer aux réunions et colloques

astrologiques qui se tiendraient 300 ans plus tard, à Paris

ou ailleurs. On pense à une sorte d’académie astrologique

à l’époque où se fondait l’Académie Française puis en 1666

celle des Sciences.

On s’intéressera tout particulièrement à la querelle autour

des aspects qui est au coeur de nos préoccupations actuelles.

Il y a 100  aphorismes ‘(d’où le nom de Centiloque) donnés

en latin (donc déjà traduits de l’original grec par Pontanus)

puis traduits et commentés en français par Bourdin., ce qui

est une double cause d’erreur, signale Morin (1583- 1656)

Morin met sur le compte du Diable les prévisions individuelles

qui se réalisent. »Par la science (l’astrologue) n’arrivera pas jusqu »à

prédire assrément les choses particulières et individuelles

avant leur réalisation.Il en prédira , par conjecture,  seulement

le genre et l’espèce »  Cela n’empêche pas Morin de se vanter

d’avoir prédit la mort de Gustave, roi de Suéde en en faisant

part à Richelieu. Morin  se référe fréquemment à son Astrologia

Gallica non encore parue. On note qu’il refuse de dresser

un thème horaire, pratique alors courante Outre Manche

(cf William Lilly  et sa Christian Astrology  toute d’astrologie

horaire). En parlant des Arabes, Morin  exprime quelque

doute sur l’attribution du Centiloque à Ptolémée (cf

Aphorisme XIV). On a cependant parfois l’impression

que lorsqu’il est d’accord avec le texte ce soit du Ptolémée

et quand il n’est pas d’accord cela n’en soit point!

Morin refuse l’idée selon laquelle l’astrologie aurait été

constituée par les hommes, il veut  y voir la main de Dieu.

(aphorisme XVIII) « C’est Dieu et la Nature  qui ont fait

ces divisions.Il est bien vrai que les hommes  les ont

reconnues en la Nature comme ce serait folie  de dire

que les hommes ont fait les sept planètes pour les avoir

reconnues »  Précisons que sur ce point , nous sommes du côté

du Marquis de Villennes (alias Nicolas Bourdin) quant à

la genése du savoir astrologique.  « C’est donc Dieu qui les

a faites   et qui en a donné la science  infuse  au premier

homme »

Morin se fait l’avocat de ce quinconce  et du semi-sextile (30°)

mis de côté par  Ptolémée et Ibn Ezra  »

Morin défend la primauté du Bélier qui correspond à la

tête.

Morin interrompt son commentaire par un Avertissement

consacré aux alarmes liées à l’éclipse de  1654  à laquelle

Elisabeth Labrousse  conscra en  1974  un ouvrage (l’Eclipse

de Saturne au Lion) Nous  avons traité de ce passage

ailleurs dans le cadre d’un collectif sur Gassendi.

 

Abordons à présent ce que Morin dit des étoiles fixes

auxquelles il ne semble pas vouloir renoncer, ce en quoi,

selon nous, il a bien raison à l’encontre de l’attitude de

la plupart des astrologues actuels:

« La grande difficulté écrit Morin (sur l’aphorisme XXVIII)

est de savoir choisir une étoile fixe qui soit mélangée  des

natures des deux planétes dont on a besoin »

On rappellera à cette occasion que les étoiles sont mises

en correspondance avec certaines planétes mais il s’agit là

d’un rapport purement virtuel qui ne correspond pas à la

réalité du ciel.

Une seconde fois Morin interrompt son exposé par un

Avertissement, cette fois consacré à un nouveau

systéme de domification, en avant première de la sortie de son

Astrologia Gallica  à laquelle il ne cesse de se référer bien

que non parue. Morin  divise le monde en deux : les  unes

ennemies et tout à fait ignorantes de l’astrologie et les

autres amateurs de l’astrologie mais attachées à  de

fausses méthodes de la division du Ciel en douze maisons »

Ibn Ezra aussi au XIIe siècle entendait  réformer le systéme des

maisons. En Italie, le moine Placide de Titis prépare  alors un

systéme dont la fortune sera considérable jusqu’à nos jours.

On note que Morin ne s’interroge pas sur l’ordre de

numérotation des maisons.  Il chicane Bourdin adepte

des maisons égales.(cf aphorisme 100  et conclusif)

Rappelons que le mode de domification affecte les pointes

des maisons et donc a des effets sur les prédictions à  base

de directions primaires. C’est en fait le principal enjeu

comme s’en explique Placidus que d’améliorer l’outil

prévisionnel de l’astrologue. Morin s’en prend notamment

à Cardan : « Qu’il (Bourdin) se souvienne donc de Cardan

lequel s’était opiniâtré  l’espace de trente ans sur la façon

égales  de domifier selon laquelle  il a jugé mal à propos

cent nativités qu’il a fait imprimer (et qui) fut enfin

contraint  de la quitter (…) pour se ranger à la rationnelle

selon laquelle il a jugé douze nativités  à la fin de son

Commentaire  sur le Quadripartit entre lesquelles  est la

sienne propre de laquelle il ne pouvait trouver

satisfaction par la voie égale » (‘Aphirisme 100)

Morin semble se passionner pour l’astrologie médicale et

l’on rappellera que ce fut sa première formation que la

médecine.

A l’occasion de l’aphorisme  LVIII Morin expose sa

conviction, pertinente au demeurant sur la paternité du

Centiloque « Ce qui  fait bien  voir  que l’auteur du

Centiloque n’est pas l’auteur du Quadripartit (c.a .d La

Tétrabible) » Morin conteste Kepler dont il semble donc

connaitre l’astrologie(cf notamment l’aphorisme  99)..

Morin  propose (LIV) sa propre méthode d’astrologie questionnaire:

« Il ne faut point faire de figure(cad le thème)pour le temps

de la  question mais résoudre la question proposée

par les figures de la nativité, et de la

révolution   du soleil et de la Lune »

Morin préfére la révolution solaire annuelle ou la révolution

lunaire mensuelle que le thème horaire vu que les révolutions

se référent ipso facto aux positions des luminaires à la

naissance, ce qui semble être le socle de tout le travail

astrologique selon Morin. Cette position va dans le sens

de la pratique astrologique actuelle qui tend à tout baser

sur le radix et sur le retour des planétes sur leur position

natale.

Morin (aphorisme 74) aborde la question des indicateurs

fournis par le thème natal  » Monsieur de Villennes dit

« avoir vu des personns qui avaient Mars en l’Ascendants

sans cicatrice ni autre marque » (…) Mais il devrait dire

qu’il les a vu mourir sans cicatrice car à moins de cela il ne

sera pas cru à nier l’aphorisme »

Autrement dit, on ne peut juger des promesses d’un thème

qu’à la fin de la vie, quand tout est terminé, pas avant.

A l’aphorisme 81, on revient sur les différences d’opinion

quant aux méthodes prédictives au sein du milieu

astrologique du milieu du XVIIe siècle:

« Monsieur de Villennes ne rejette pas les figures des

interrogations comme il rejette celles des révolutions qu’il

appelle sur l’aphorisme LVXXXVII par moquerie « le pain

quotidien des astrologues affamés ». Moi,tout au contraire,

précise Morin, je rejette  tout à fait celle des interrogations

et approuve tout à fait celles des révolutions » Ajoutons que

Morin est un adepte des directions bien plus que des

transits sur le thème, ce qui rejoint les positions acfuelles

d’un Roger Héquet (Astrochronobiologie, ed Dervy).

Morin s’en prend aux astrologues arabes qui « ‘ont abusé

(..)par avarice, jugeant des élections et interrogations sans

avoir le plus souvent  la figure natale. C’est à dire qu’ils

ne refusaient aucune pratique  ni occasion de gagner, soit

avec nativité soit sans nativité »,  Ailleurs (aphorisme   94),

Morin résume ainsi sa pensée: pas d’interrogation « sans

fondement radical » (du thème natal)

A propos des révolutions, notons ce principe posé par Morin

(et repris par Volguine dans sa Technique des révolutions

solaires) : « Les révolutions  doivent être dressées  pour le

lieu où la personne est quand la révolution commence »

Il y a débat entre Morin et Bourdin sur la signification de

tel aphorisme ( LXXXVIII) , Bourdin comprenant le mot

révolution  « pour   les révolutions générales  du Soleil au

début d’Aries » (cad Bélier)

Morin s’en prend aux maisons que l’on appelle de nos jours

« dérivées », en prenant pour point de départ telle ou telle

maison du thème natal pour constituer en quelque sorte le

thème d’autres personnes (aphorisme  LXXXIX) et il juge

que ce n’est pas du Ptolémée

Morin semble (ce que reprendra Rudhyar)  préconiser

(à travers Ptolémée) qu’on ne doive   »juger sans avoir vu la figure  de la

dernière nouvelle Lune  qui a précédé la maladie »

..Et Morin de conclure ses Remarques Astrologiques en

rappelant la prochaine sortie de son Astrologia Gallica si bien

que ses adversaires sont invités à en attendre la publication

avant de réagir à ses propos.  On sait que ce n’est qu »en 1661

que l’ouvrage paraitra-à La Haye- non pas en français comme

les Remarques mais en latin, ce qui aura fait de Morin

un auteur que l’on ne connnaitrait en français non traduit

qu’avec notre réédition de 1974.

JHB

09. 07  14

 

 

 

 

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Mythe et Histoire

Posté par nofim le 6 juillet 2014

Vers une épistémologie du mythe historique

par  Jacques  Halbronn

 

A la suite d’un café philo  qui avait traité, à notre suggestion,

du thème: « Peut-on connaitre le passé? » nous présenterons

certaines réflexions qui nous ont été inspirées par cette séance

du 5 juillet  2014 au Bistro Saint Antoine, près de la Bastille.

La thèse que nous développerons ici est la suivante:  le mythe

serait une représentation spéculative du passé à partir du

présent.  Il n’est pas un calque du présent mais il entend

exposer les éléments  dont le présent serait comme le reflet

lointain et  tardif à la façon de ces étoiles dont la lumière

nous parvient avec retard et qui parfois sont mortes quand

leur éclat nous est encore perceptible, en raison de la

distance.

Le mythe ne prétend pas s’appuyer sur des faits avérés mais

sur des probabilités au vu de ce que nous comprenons de

notre présent. C’est ainsi que certaines de nos propres

reconstitutions s’apparentent à la constitution de mythes, à

savoir un passé imaginé sinon imaginaire.

On aura compris que le passé pour nous n’est connaissable

que par le biais du présent. Le présent offre une totalité

de l’instant qui ne peut se trouver ni dans le passé ni bien

évidemment dans le futur. Certes, ce présent est foisonnant

mais il a le mérite d’être là, d’exister dans sa globalité en

comparaison d’un passé et d’un futur terriblement incomplets/

Un passé ne s’observe pas, et ce que l’on nous en dit n’est

que peu fiable au regard de ce que nous pouvons capter et

observer du présent, tel qu’il se déroule sous nos yeux. Rien

ne vaut le regard porté sur un monde en train de se

déployer. Bien entendu, certains sont plus doués que d’autres

pour pratiquer un tel exercice.

Les sciences « dures » ne disent pas autre chose: l’étude du

présent  nous renvoie au passé quand bien même nous n’en

aurions  pas la moindre trace d’époque: les traces du passé

sont dans le présent.  Rien ne se perd, rien ne se crée.

On proposera donc tout simplement d’aligner la recherche

historique sur la recherche scientifique dans le champ de

la physique notamment ou de considérer la démarche

scientifique comme relevant d’une dynamique historique.

On en arrive au paradoxe suivant, à savoir que toute

projection d’un savoir sur le passé  reléverait peu ou prou

du mythe,  y compris donc pour les sciences dures  qui

nous permettent d’explorer le passé.

Autrement dit, l’avenir de la science historique passerait

par l »élaboration de mythes dès lors que les historiens

assument une dimension spéculative de leur travail. La

spéculation  débouche sur le mythe. On ira jusqu’à dire

que c’est en connaissance de cause que l’on a élaboré tout au

long des siècles des « récits » myhiques. Le mythe ne prétend

pas expliquer le présent mais c’est le présent qui donnerait

naissance au mythe par extrapolation. Il y a là de notre part

une révolution copernicienne. C’est le mythe qui tourne

autour d’un certain présent et non l’inverse.

Dire que le passé nous apparait plus clairement que le

présent est inacceptable car le passé nous est étranger. Seul

le présent nous parle, nous touche en « live ».

Nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer la fascination

exercée par le passé et qui nous déphase par rapport au

présent. On prise la musique du XIXe siècle et l’on ignore

la musique qui se crée devant nos  yeux.

Il importe de réhabiliter le mythe, notamment chez Platon.

Le mythe est une forme d’utopie/d’uchronie  qui est non

pas un point de départ mais un aboutisssement d’une

réflexion historique  menée à partir de notre présent, c’est

le passage du connu, ce qui est ici et maintenant, vers

l’inconnu, le passé qui ne nous est connu que par bribes plus

ou moins hors contexte. Le déni du présent conduit à opposer le

passé au présent alors que le passé est parmi nous, ce qui

est le fondement épistémologique des sciences dures qui

selon nous vaut aussi pour le champ des sciences du vivant

et de l’Homme.

 

 

 

JHB

06 07 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le pré-structurel, le structurel et le post-structurel

Posté par nofim le 3 juillet 2014

 

La reconstitution du passé : les méthodologies

Par  Jacques  Halbronn

 

L’historien est conscient de ce que le passé  ne lui parvient que très incomplètement et imparfaitement et  notamment du fait qu’il ne peut en prendre connaissance qu’indirectement et partiellement.  Cela pose d’emblée la question de l’épistémologie de la science historique pour le XXIe siècle.

Nous sommes pour notre part en faveur d’une synthèse entre approche synchronique et approche

Diachronique. Nous avons  remarqué, à maintes reprises, que certaines anomalies structurelles nous mettaient sur la voie de certains décalages dans la genèse d’un texte, ce qui nous conduit à dire que le présent nous permet d’accéder au passé plus encore qu’au futur. D’aucuns s’imaginent que le passé est une « donnée », est un « fait » alors qu’en réalité,  la carte n’est pas le territoire et que cette carte doit être décryptée si l’on veut appréhender plus avant le « territoire »

Un principe que nous posons d’entrée de jeu est que notre objectif doit être de faire apparaitre dans le domaine des sciences sociales, de la textologie, des langues,  un ensemble fortement structuré. On ne dira pas qu’un tel ensemble est premier car il est structurant de ce qui le précède mais c’est  sur ce plan qu’il nous semble qu’il faut nous situer. Telle est la leçon que l’on peut tirer du structuralisme, c’est que depuis fort longtemps, les humains ont eu le sens de la structure et ont voulu structurer le monde, donner une forme à la matière. Et c’est cette forme qui souvent est atteinte et troublée et qu’il faut en quelque sorte « soigner » quand il y a pathologie de l’épistémè

(cf. nos travaux sur le site hommes-et-faits.com), dysfonctionnement.

Contrairement à ce que l’on croit volontiers, le structuralisme critique  nous permet de détecter certaines aberrations et donc de remonte, diachroniquement, dans le passé, comme en psychanalyse.

Certes, on ne dira pas qu’il est inutile de collecter des vestiges du passé, de les placer dans des musées, dans des bibliothèques mais nous pensons que  ce qui reste à portée est nécessairement porteur du passé. On peut ainsi reconstituer la genèse d’une langue à partir de son état présent en explorant son aspect actuel et en tirant des enseignements sur ses états successifs. Et cela vaut tout autant pour aborder la genèse d’un texte. Même une œuvre musicale contemporaine porte en elle-même les étapes qui l’ont précédée. Le passé est tapi dans le présent bien plus que ne l’est le futur.

En effet,  toute genèse est  vouée à subir toutes sortes de contingences et celles-ci sont par définition

Imprévisibles, sauf justement s’il apparait que ce ne sont pas des contingences, évidemment !  L’historien ne saurait faire abstraction des contingences qui ont fait du présent ce qu’il est. En revanche, il ne saurait annoncer un futur qui est à la merci, peu ou prou, des dites contingences. Nous en parlons,  en connaissance de cause, du fait de nos travaux en cyclologie. Aucun modèle ne peut prévoir toutes les perturbations qui l’affecteront. En revanche, ces perturbations pourront être détectées de par les effets qu’elles auront générés.  Nous nous situons donc aux confins de la diachronie et de la synchronie.

A propos de cyclicité,  nous sommes ici obligés d’exposer notre modèle. La phase structurante correspond,  pour ainsi dire, au lever du jour, au début du printemps. Elle est donc précédée par une phase « nocturne », « hivernale » avec très peu de visibilité. Notre propos est ici d’accéder au passage de la phase de non visibilité à la phase  de visibilité. Et  ce passage se caractérise par un effort de structuration que nous pouvons restituer si l’on accepte pour postulat que les humains – ou en tout cas certains d’entre eux- ont un penchant inné pour les agencements symétriques, géométriques.

Or, bien des historiens ne semblent  guère ambitionner  d’accéder à cet « état » et se contenter des

« données » disponibles aussi confuses et désordonnées soient-elles en ce qu’ils cherchent à accéder à un état pré-structurel, « nocturne ». En réalité, c’est à un état post-structurel qu’ils parviennent.  Il y aurait donc une conflictualité entre historiens au regard du statut de la structure dans son rapport avec les objectifs de la science  historique.

Si l’on prend le cas de certains dossiers que nous avons longuement étudiés comme celui du Zodiaque et de tout ce qui vient s’y greffer ou comme celui des Centuries ou de l’Anglais, nous assistons à des joutes assez remarquables entre historiens.

I Le corpus  astrologique

La littérature astrologique telle qu’elle nous est parvenue, telle qu’elle s’est conservée nous fournit un certain corpus  sous une forme qui se voudrait synchronique. La recherche est pénalisée par le fait que l’on ne remonte pas assez loin dans le temps, faute de documents. Or, tout laisse à penser que les perturbations –post-structurelles – majeures que le dit corpus a eu à subir sont antérieures à l’ère chrétienne.

Mais, comme nous l’avons expliqué, la mise en évidence de certaines incohérences nous permet de remonter dans le passé tant d’un point de vue structurel qu’accidentel. Il est en effet bien difficile d’occulter totalement le passé, d’en éliminer toutes les traces et l’historien nous apparait comme une sorte de détective. D’ailleurs, le charme du roman policier ou de la série policière, à la télé, ne résiderait-il pas avant tout, de Sherlock Holmes à Hercule Poirot, dans la capacité prétendue de reconstituer le passé à partir du présent alors même que les « criminels » parient sur une impunité liée à une forme d’impuissance à ce faire ?

Le corpus astrologique dont une des pièces maîtresses est la Tétrabible de Claude Ptolémée d’Alexandrie (IIe siècle de notre ère) nous fournit une série de dispositifs, d’agencements (planètes, dieux, signes, maisons, éléments, aspects) qui constituent le cœur du système astrologique et les dits dispositifs comportent des anomalies, des glissements (shift) qui nous renseignent sur certaines perturbations, liées notamment à la tentative de la part de certains auteurs de l’Antiquité, à connecter astrologie et astronomie en vue de quelque « renaissance », d’un ressourcement qui ramène l’astrologie à un stade « pré-structurel ». En effet, le piège du recours aux « sources », c’est de remonter trop  haut dans le temps. Tout le processus de structuration matricielle de l’astrologie aura consisté en une instrumentalisation de l’astrologie, du cycles des saisons mais non à un alignement sur ces données brutes.

Le probléme, c’est que cet état structurel de l’astrologie ne serait pas « attesté » par les textes et que nombre d’historiens croient se montrer rigoureux en  s’en tenant aux « faits ».  Le chercheur devrait se donner comme limite, à les entendre, de retrouver le document d’époque venant valider la reconstitution.

 

II   Le corpus nostradamique

On reprendra nos conclusions déjà exposées largement ailleurs (cf. notre article in Revue Française d’Histoire du Livre, 2011 et ensuite Halbronn’s researches, sur le site propheties.it). Bien que l’on soit là en face d’un corpus infiniment plus récent dans ses origines que celui de l’astrologie (cf. supra), les historiens sont loin d’être d’accord sur la genèse du dit corpus. Cela tient notamment à l’existence de contrefaçons antidatées.

Ce procédé conduit à des discontinuités assez frappantes mais dont certains chercheurs tentent de minimiser la signification  et la portée diachronique en ce que certains documents  ne sont pas conservés. Ce qui a été conservé  primerait sur ce qui ne l’a pas été. Or, ce qui l’a été est porteur du passé, y compris du passé perdu.

Ces contrefaçons, qui, elles, ont été retrouvées, prennent notamment la place des pièces manquantes. Le dit corpus comporte pour les pièces datées du XVIe siècle un nombre assez limité d’éléments situés entre les années 1550 et les années 1600 et au-delà. Deux thèses sont en présence, l’une qui voudrait que du vivant même de Nostradamus, soient parus les Centuries – ou à la rigueur pour les dernières, deux ans après sa mort, donc en 1568 et qu’ensuite, des éditions défectueuses soient parues pour que l’on ne retrouve l’état « initial » qu’à la fin du siècle.  L’autre thèse, en revanche, qui est nôtre, déclare que  ces premières éditions sont des faux et que les premières éditions se sont formées selon un processus progressif.

On retrouve ici le débat autour de la dialectique du pré-structurel et du post-structurel, ces deux stades n’étant point sans présenter certaines similitudes.  Pour nous, les premières éditions relèvent d’un stade pré-structurel précédant le stade structurel de mise en place des Centuries sous une forme achevée et non d’un stade post-structurel de déperdition faisant suite au stade structurel.

 

 

 

III Le corpus  francophonique

Ce corpus s’inscrit chronologiquement entre les deux autres puisqu’il traite de l’expansion de la langue française aux dépens d’autres langues du nord de l’Europe (germanique et slave en particulier). Cf. notre étude in Revue Française d’Histoire du Livre 2011)

Ce qui nous a spécialement intéressé ce sont les emprunts de l’anglais au français, processus qui a radicalement changé  l’état antérieur de l’anglais que l’on peut qualifier de pré-structurel par rapport à l’anglais « moderne » – la conquête normande de l’Angleterre au XIe siècle constituant un repère historique qui n’épuise nullement la problématique traitée.

Mais ce qui nous aura le  plus intéressé tient au fait que le cas de l’anglais nous renvoie à celui du français dans la mesure où le français actuel est « post-structurel », c’est-à-dire qu’il ne saurait prétendre tel qu’il se présente ici et maintenant, comme étant conforme à son projet initial, non pas pré-structurel (ce qui renverrait au latin) mais bien structurel.  C’est en fait à partir d’une confrontation entre le français moderne et l’anglais moderne que l’on pourra, selon nous, remonter vers l’état structurel et vers une systématique parfaitement explicite.

Là encore, les avis sont partagés.  Nombre de linguistes tendent à refuser toute idée de retour à un état originel structurel et veulent croire que les langues sont prises dans un processus évolutif que l’on ne saurait présenter comme post-structurel puisque pour eux il n’y a pas d’état intermédiaire qui serait structurel entre le pré-structurel et le post-structurel mais une sorte de flux. Cette position est d’autant plus étonnante, à nos yeux, que tout indique le souci structurel des langues. Les linguistes des siècles passés n’ont-ils pas déduit qu’il devait exister une langue indo-européenne (Aryenne) qui serait à l’origine des langues connues ?

En fait, on continue à buter sur la question des documents. Faute de « preuves », notre thèse devrait être rejetée. Si l’on ne trouve pas une description d’époque du dit état structurel, c’est qu’il n’a pas existé ! Idem pour le corpus astrologique ou pour le corpus nostradamique.(cf supra)

Ce dont a besoin la science historique, c’est d’une dose plus importante de structure, de logique et pas seulement comme le pensait un Marc Bloch, dans les années Trente du siècle dernier (Nouvelle Histoire, Ecole des Annales) d’un apport des sciences sociales et autres.  Mais précisément, les historiens, s’ils veulent bien prendre en compte les résultats de certaines disciplines, n’entendent pas pour autant en adopter les méthodes.

En conclusion, nous évoquerons d’autres formes de recherche historique : d’aucuns nous annoncent que l’on pourra un jour voyager dans le temps (cf. Wells et sa « machine »), d’autres –et nous nous intéressons de près à ce type d’investigation- n’excluent pas de consulter, par l’intermédiaire de  médiums des « annales akashiques » où l’histoire de l’Humanité serait enregistrée.

Nous pensons, en tout cas, que l’intelligence humaine est capable sinon de reconstituer le passé dans son foisonnement pré-structurel comme post-structurel mais de se situer au niveau « structurel » qui correspond à un point d’équilibre certes fragile, éphémère mais déterminant.

JHB

03. 07  14

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Le mythe de l’ennemi intime

Posté par nofim le 30 juin 2014

Les femmes et le mythe de l’ennemi de l’intérieur

par  Jacques  Halbronn

 

Nous avons déjà évoqué l’idée selon laquelle  la Shoah serait due à un malentendu lié au mythe de l’ennemi de l’intérieur, c’est à dire d’une

population à la fois très proche, voisine et en même temps ayant d’autres valeurs qui la rendraient au bout du compte

inassimilable. L’antijudaïsme serait né de la conviction que les Juifs correspondraient à une telle description. Mais ne se serait-on

pas trompé de cible?

En nous plaçant dans l’optique d’une symbiose entre deux humanités (depuis 2003:  homo sapiens d’un côté,  Néanderthal de l’autre), on a la un scénario qui recouperait ce mythe d’une proximité factice. Mais faut-il  considérer les Hébreux comme appartenant à cette humanité

autre? La solution par l’extermination serait relativement simple du fait même de leur très petit nombre à l’échelle de toute l’Humanité.  Leur extinction pouvait être  programmée si l’occasion se présentait, notamment à l’occasion de victoires militaires.

Mais pour nous ce serait là une fausse piste et d’abord pour une raison très simple, ce qui compliqua singulièrement une telle entreprise, à savoir l’absence de visuel. Or, nous accordons la plus grande importance dans notre anthropologie  aux apparences par delà les questions d’habillement.  Les Juifs appartiennent à la « race » blanche et se fondent aisément en elle. Nous avons montré dans de précédents textes qu’ils n’avaient été qu’une tête de pont aux confins du monde arabe, lequel  reléverait en revanche d’une autre race

qui ne serait ni la blanche, ni la noire.

Or, si l’on s’en tient au critère visuel, il s’agirait de trouver une population qui est à la fois sembable et différente. Pour nous, la

réponse est simple: les femmes qui ne sauraient visuellement se confondre avec les hommes tout en partageant intimement leur vie.

Nous avons évoqué à l’occasion d’une étude sur les Mille et une Nuits  cette fièvre meurtrière qui s’était emparée du Sultan, rendu

furieux par le comportement féminin et désireux de se venger sur autant de femmes que possible en les faisant exécuter au

rythme d’une par jour, sort auquel Shéhérazade parvint à échapper. Mais cette femmes offrait d’étranges particularités en ce qu’elle

ne pouvait rien faire pendant qu’il faisait jour et c’est en cela que nous l’avons assimilée à un vampire condamné à vivre dans les

ténébres.

Nous nous sommes fréquemment interrogés sur les rapports existant entre les femmes et les machines (cf notre ouvrage chez

Eric le Nouvel). Nous avons ainsi développé la thèse selon laquelle face à l’invasion des machines, les femmes avaient reflué vers

les positions tenues par les hommes, d’où les revendications égalitaristes contemporaines, nées avec l’essor de la technologie.

Et en effet, l ‘on peut se demander si à terme, les femmes ne feront pas double emploi avec les machines du fait que leur espérance

quant à l’accés aux positions masculines les plus elevées – celle de l’élite  auraient échoué, entendons par là la perspective d’une contribution significative des meilleures d’entre elles.

Quelque part, la Shoah aura donné un sursis aux femmes en se reportant sur le bouc émissaire  juif.Or  les Juifs ont réalisé

précisément ce que les femmes n’ont pas su faire, en dépit de leur nombre, infiniment plus elevé. Ils ont montré qu’ils avaient

pleinement leur place – du moins certains d’entre eux et il y a toujours beaucoup d’appelés et peu d’élus-  au sein de l’élite

masculine blanche et ce en dépit de toutes sortes de discriminations et d’obstacles identitaires. En ce sens, l’existence des Juifs si

brillants depuis notamment la fin du XVIIIIe siècle font probléme pour les femmes quant à leurs prétentions.

Quel avenir pour les femmes? Avec l’essor de la technologie, contrairement à ce qu’elles semblent croire, elles ne trouveront pas à

terme dans la machine un allié mais un adversaire. Certes, en apparence, l’on pourrait penser que les femmes compenseront

leurs manques  ou si l’on préfére leur « retard » en se servant des machines, ce qui les mettrait à égalité avec les hommes. Mais en réalité,

les machines (cf notre article « Tselem »  site hommes-et-faits.com) plafonnent et si elles accomplissent les tâches de  base

de  gamme des femmes, elles restent en de ça des tâches des hommes, au plus haut niveau.  En ce sens, nous pensons que l’avenir

des femmes au XXIe siècle est sérieusement menacé et ce d’autant que les hommes prendront de plus en plus conscience de ce

qui les distingue des femmes et l’on comprend pourquoi les femmes voient d’un très mauvais oeil toute recherche concernant

la question du différentiel sexuel.  On notera, pour l’anecdote qu’au moment où Satre écrivait ses Réflexions sur la Question Juive, sa

compagne, Simone de Beauvoir allait bientôt faire paraitre « Le deuxiéme sexe ». Or,  à terme, l’avenir des Juifs nous semble mieux

assuré que celui des femmes, sauf à imaginer une humanité castrée par la machine.

 

 

 

 

 

 

JHB

30. 06. 14

 

 

 

 

 

 

 

 

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Réflexions sur les contradictions de l’astrologie contemporaine

Posté par nofim le 18 juin 2014

Les deux renaissances astronomiques de l’astrologie

 

par  Jacques  Halbronn

 

En 1979, nous avons dirigé un collectif que nous intitulâmes « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau » (Ed Albatros( il  se vend en ligne) et qui reprenait un congrès tenu en septembre 1977.

C’était il y a 35 ans.  Cette notion est entrée pleinement dans le discours des astrologues, ce qui n’est

pas sans laisser de surprendre puisque cela renvoie aux constellations et donc aux étoiles, lesquelles ne semblen pas compatibles avec

une approche farouchement « tropicaliste ». ll s’agit là d’un des « acquis » de l’astrologie contemporaine au même titre que les

transsaturniennes. (cf aussi notre thèse d’Etat, le Texte prophétique en France,   Ed du Septentrion, 1999)

Cela s’inscrit très vraisemblablement dans une dynamique prophétique de fin des temps ou en tout cas, comme on dit, « d’un monde ».

Il semble que bien des gens attendent que la civilisation actuelle  arrive à sa fin. ‘ (cf aussi Papes et Prophéties, Ed Axiome, 2005 sur

la prophétie de Saint Malachie).  Autour de  Nostradamus,  la fameuse éclipse de 1999 excitera, exaltera  également les esprits.

Autant d’apports extérieurs à l’astrologie traditionnelle et qui font basculer celle-ci vers une intervention céleste sinon divine.

Il faut comprendre en effet que l’astrologie n’a pas vocation à annoncer la fin de quoi que ce soit au sens linéaire du terme puisque

pour elle, en principe, tout est cyclique.

Mais l’astrologie contemporaine se développe dans un climat particulier/Que l’on lise ce que les astrologues écrivent sur

la découverte de nouvelles planétes, chacune d’entre elles indiquant une progression de la conscience humaine. En tant

qu’historien de l’astrologie, nous ne pouvons nous empêcher d’établir un paralléle avec la littérature sur les cométes (cf notre

recension bibliographique, Colloque de Bayeux, 1986). Or cette astrologie des cométes est de nature fort différente de celle du

Septénaire traditionnel. L’une implique que l’humanité reçoive comme des signes  du ciel tandis que l’autre  se contente de nous

expliquer comment le monde tourne à la façon d’un Harvey découvrant la circulation du sang. (cf notre étude sur Pierre Bayle et les

Pensées sur les Cométes, à Bath)

En ce qui concerne les ères précessionnelles , il est clair que tout le systéme vise à annoncer la fin de l’Eglise Catholique  & Romaine- ce qui était déjà le cas pour la prophétie des papes/ C’est  une « astrologie » qui veut rompre avec le passé et on peut parler d’une alliance

entre Astrologie  et Prophétisme censée être bénéfique aux deux, ce qui nous renvoie aux Centuries de Nostradamus/  On aboutit

ainsi à un corpus hybride.

Mais ce n’est pas la première fois que prophétisme et astrologie s’interpénétrent (cf notre étude sur le Mirabilis Liber, in Revue Française d’histoire du Livre 2012) et on a pu l’observer au XVIe siècle/

La théorie des  ères précessionneles est certes en son principe cyclique mais c’est un cycle de près de 26000 ans, ce qui va en fait

à l’encontre d’une cyclicité astrologique beaucoup plus brève. Influence de l’astrologie  hindoue pour des durées

surdimensionnées et qui est déjà attestée pour les planétes transsaturniennes qui ne sont plus à échelle  d’une vie humaine.

Etrange paradoxe que cette astrologie qui accorde la plus grande importance à l’individuation et qui en même temps situe l’individu dans un cadre qui le dépasse!

Autre paradoxe:  une astrologie qui reste très marquée par une tradition millénaire et qui  la saborde en intégrant des éléménts qui sont

inconnus de celle-ci en basculant en une sorte de spirale du progrès!

Pour notre part,  l’on sait que nous sommes farouchement hostiles à toutes ces additions précessionnelles  ou transsaturniennes. Bien

plus, nous pensons que ce n’est pas la première fois dans son Histoire que l’Astrologie se trouve ainsi submergée par des additions

astronomiques, dues à un certain ressourcement de l’astrologie vers l’astronomie.

On entend encore trop souvent proférer un tel « credo » astronomique qui voudrait restaurer l’astrologie au prix de quelque

retour à une orthodoxie astronomique, perçue comme une « renaissance » marquée par un apport de sang nouveau, typique d’une

idéologie de cycle nouveau, fascinée par le foisonnement.

Nous avons montré que l’astroogie , à l’origine, n’avait emprunté que chichement à l’astronomie et que ce n’est que par la suite  que

l’on verra des astrologues épris d »astronomie la charger outrageusement du poids d’un multiplanétarisme superfétatoire, comme on

le voit d’ailleurs dans la Tétrabible de l’astronome-astrologue Claude Ptolémée de Pelouse (IIe siècle)

En bref, l’astrologie aura subi à deux mille ans de distance environ  deux  renaissances astronomiques qui l’auront boursouflée et endettée..

Nous avons donc  dans un premier temps une astrologie qui se construit autour d’un seul astre, (Lune, Saturne) dont le parcours

est divisé en deux (Yin Yang) non sans d’abord avoir été divisé en 4, ce qui donne 8 (cf l’octotopos)

puis, un premier « ‘choc » astronomique imposant à l’astrologie de se servir de toutes les planétes connues, au cours du premier

millénaire avant l’ère chrétienne.

puis un second « choc » astronomique, à partir des découvertes  « télescopiques », avec l’intégration au cours du XIXe siècle d’Uranus

et de Neptune dans les traités d’astrologie anglais. Rappelons que c’est à la fin du XVIIIe siècle que se formule la théorie selon laquelle

les religions seraient marquées par la précession des équinoxes. Mais déjà la théorie des grandes conjonctions Jupiter-Saturne se

situait sur ce créneau religieux, autour de l’an Mille.

Le paradoxe de cette surastronomisation de l’astrologie, c’est que l’astronomie va imposer l’évacuation des étoiles fixes de la doxa

astrologique alors même que triomphe l’attente de la nouvelle Ere du Verseau qui est fondée sur le rapport entre le point vernal et

les constellations. Il est vrai que pour les astronomes et les astrologues qui s’alignent sur eux (-comme  Jean-Pierre Nicola), la base

de l’astrologie est tout le systéme solaire mais seulement le systéme solaire. Au vrai, les tribulations de Pluton qui perd en 2006 son

statut de planéte à part entière pour celui de planéte naine montre à quel point cette alliance de l’astrologie et de l’astronomie est

bancale d’autant que les astronomes ne semblent

aucunement reconnaissants à l’astrologie de leur rendre

un tel hommage!

 

 

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L’émergence du chef selon la cyclologie astrologique

Posté par nofim le 17 juin 2014

Les deux phases du cycle de sept ans et la quéte du leader dominant.

par  Jacques  Halbronn

 

On peut disposer d’un bon modéle mais  cela exige toute une série d’ajustements et de reformulations si bien que l’on ne peut

rejeter un systéme en bloc comme serait tenté de le faire le profane qui n’est capable que de juger des « résultats », risquant ainsi de jeter le bébé avec l’eau du bain. On s’est ainsi demandé comment le cycle débutait : par l’unité ou par la diversité? Nous avions pris l’exemple de la  Tour de  Babel qui était d’abord construite avant d’être détruite. Mais comparaison n’est pas raison.

Nous sommes  précisément revenus sur un tel schéma qui revient, apparemment,  à la question de l’oeuf et de la poule.

. En fait, tout commencerait dans la pluralité et évpluerait vers l’unité (sortir du rang) Donc l’unité ne serait pas un point de

départ mais un   enjeu. Certes, une fois cette unité atteinte, on se retrouve dans un scénario de remise en question de l’unité. On doit éviter ce type d’erreur car cela risque de fausser l’analyse d’une dynamique.

Au début de la vie, l’enfant est pris dans la multiplicité, au sens où il se différencie mal des autres enfants. Il n ‘a pas conquis de vraie

singularité.

Nous dirons donc qu’en début de cycle (soit la conjonction Saturne-étoile fixe royale),  la société n’ a que  l’embarras du choix. Les

candidats sont légion. C’est la phase « conjonctionnelle » par opposition à la phase dite « disjonctionnelle » (au mi point de deux

étoiles fixes, ce qui forme un octogone)

Autrement dit, petit  à petit, tout se décante comme dans une couse où les meilleurs commencent à prendre de l’avance sur le

gros du peloton. Il ne reste plus en tête; comme dans une course cycliste, qu’un minorité, une élite. Et c’est ainsi que l’on aborde

la phase 2, qui doit désigner un vainqueur qui aura valeur universelle par delà la diversité qui va revenir de  plus belle, lors de la phase

conjonctionnelle nouvelle.

Ce chef sera donc martien en ce sens qu’il aura surclassé ses adversaires, leur aura porté le coup de grâce. Il sera sorti du lot, du rang.

On est là dans un principe  de réalité:  une société ne peut plus alors se permettre de ne pas explouiter au mieux ses

ressources humaines, d’où les difficultés rencontrées autour de la recherche du chef car on ne peut se contenter de n’importe qui. Il y a

une quéte d’excellence et ce dans tous les domaines et donc d’unité. Car seuls les meilleurs sont porteurs d’une dynamique

unitaire  et capables d’élever le débat en introduisant  une dynamique nouvelle  qui transcende, dépassse les clivages existants/

Par exemple; en ce qui nous concerne, en mettant en avan une pratique non exploitée jusque là   des colloques astrologiques,

à partir des années 1974-75. (cf le Guide de la Vie Astrologique, Ed Trédaniel, 1984) ou par la suite le concept de télévision

communautaire autour de l’exercice de l’interview vidéo. Le leadership implique de nouveaux modes de fonctionnement du groupe,

l’instauration et la consécration consensuelle  de nouvelles régles du jeu reconnues par les divers membres d’une communauté donnée.

Autrement dit le leader ne se situe pas au début d’un processus mais en son milieu, il est attendu (comme le Messie). Le champion

ne se  recconnait pas au départ d’une course mais lorsque les choses se sont déjà décantées. En ce sens, nous dirons que la phase

initiale est vénusienne et la phase conclusive est martienne, contrairement à ce que nous avons pu laisser entendre dans de

précédents textes. La phase vénusienne est pleine de tous les espoirs comme au début d’une compétition et la phase martienne lui fait

suite. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus.

Il y a là un changement d’optique à préciser: ce qui est au départ est une matière brute (mater: la mère) qui n’a pas encore de forme comme le bloc de marbre avant d’être travaillé par le sculpteur. Un groupe qui ne s’est pas trouvé de chef n’a pas encore mené à bien

le processus d’élection et de sélection. L’essai n’a pas encore été transformé.  Le nouvel empire doit se constituer au cours de la phase

« martienne » (de disjonction)

Mais comment s’effectue le passage de la phase unitaire vers un nouveau cycle marqué en son début par la pluralité? Cela renvoie

directement au mécanisme même de l’astrologie et c’est alors que le texte sur la Tour de Babel prend tout sons sens.  Comme il est

dit au Livre de la Genése, il faut empêcher l’unité de l’Humanité car cela lui donnerait trop de pouvoir/ L’humanité sera ainsi

replongée dans la diversité tous les 7 ans avec la conjonction de Saturne avec l’une des 4 étoiles fixes royales. La dynamique

unitaire sera ainsi stoppée. L’anarchie vénusienne  se manifestera à nouveau comme on l’a vu en 1989 avec l’ébranlement et le

démantélement du bloc dominé par la Russie. Le mot clé est ici « plein emploi » L’Humanité ne peut vivre si une petite élite a tous les

pouvoirs et une forte productivité. Tôt ou tard, ceux qui sont mis sur la touche se révoltent, veulent eux aussi être impliqués. C’est la division du travail et c’est une chance de toute façon de laisser leur chance à de nouveaux venus. Comme dans un jeu, il y   a  un  temps

imparti (90 minutes au foot ball) au delà duquel il faut tout recommencer (cf le Sysiphe de Camus), à zéro.

 

JHB

17. 06. 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Astrologie individuelle et cycles planétaires

Posté par nofim le 16 juin 2014

  • Les cycles planétaires dans le thème personnel

par  Jacques Halbronn

Saluons le Manuel pratique d’Astrologie de Didier Colin (Ed.

Hachette,pp. 38  et seq)paru en 1998 et qui a le mérite de  ne pas tomber

dans certains excés: « Peut-on envisager d’ajouter une note de

musique aux sept notes existantes? -(..) Il fallut bien caser

(les transsaturniennes)quelque part dans le Zodiaque mais

cela fut fait  arbitrairement par des astrologues qui ne se

soucièrent absolument pas des sources  historiques et du

support mythique de l’astrologien( Les 7 planètes) suffisent

amplement à l’apprenti astrologue puis à l’astrologue

praticien pour comprendre et donner son interprétation du

thème astral d’une personnalité ou de la carte du ciel d’un

événement d’ordre collectif (Les transsaturniennes) ne

sauraient  être à la base d’éléments d’investigationn et de

réflexion essentiels à la bonne compréhension d’un thème

astral. Cette mise au point me semble absolument

nécessaire afin que l’apprenti astrologue(..) s’imprégne

bien des grands principes fondamentaux sur lesquels

repose l’astrologie et qu’il ne  se laisse pas séduire ou

égarer par certains astrologues modernes qui, en

ajoutant tels ou tels événements  à la structure du

Zodiaque  et à son fonctionnement  engendrent un

grand désordre et sément la confusion (..) Ni Uranus,

ni Neptune, ni Pluton  pris isolément  n’exercent une

influence dominante », Colin en parle comme d’un « tout

cohérent »

On notera qu’alors que l’astrologie est fortement marquée

par les combinatoires entre planétes, on a du mal à

comprendre en effet pourquoi il faudrait intégrer d’autres

planétes alors qu’il vaudrait mieux approfondir

l’interprétation des relations entre deux planétes ou plus

sans avoir à recourir à des astres supplémentaires inconnus

des anciens. Cela nous fait penser à cette tendance dans

certaines langues à emprunter des mots nouveaux au lieu

de se servir au mieux  des mots déjà existants.

C’est une autre voie qu’a suivi Yves Lenoble avec son usage

des ‘ «  révolutions synodiques », à savoir le temps mis pour

un « cycle planétaire » (de deux astres) d’une conjonction à

la suivante. Cela va de la conjoncion Lune-Soleil (29 jours)

à la  conjonction  Neptune-Pluton (492 ans). Il propose de

partir des conjonctions du thème natal et d’étudier les dates

de leur reformation (ce qui ne vaut que jusqu’à Saturne-

Uranus,  45 ans à l’échelle d’une vie humaine). Cette

méthode permet de fixer des échéances calculées à partir d’un

thème donné (naissance d’une personne, d’une République

etc) au lieu d’autres techniques comme les directions  et

progressions mais évidemment, cette méthode ne pouvait

guère s’appliquer avant que l’on ne découvrît les

transsaturniennes qui s’inscrivent dans plus de la moitié

des « révolutions synodiques » dont se sert Lenoble lequel

déclare qu’il applique l’astrologie mondiale à l’astrologie

individuelle.

Nous souscrivons, pour notre part, à certaines propositions

de ces deux chercheurs en astrologie mais nous pensons qu’ils

ne sont pas allés assez loin. Nous préconisons une astrologie

s’articulant sur une seule planéte. Contrairement à ce

qu’affirme  Yves Lenoble, il n’est nullement nécessaire de

disposer de deux planétes pour constituer un cycle. Il est

vrai que Lenoble fait l’impasse sur les étoiles fixes royales

tout en affirmant qu’il est utile de tenir compte des acquis

des siècles passés. Peut être pense-t-il que d’un point de vue

astronomique, les étoiles ne font pas partie de notre

systéme solaire mais pour nous le critère essentiel est la

visibilité à l’oeil nu, ce qui englobe les étoiles mais exclue

les planétes comme Neptune ou Pluton.

Par ailleurs,  si l’on accepte le programme d’une corrélation

entre astrologie mondiale et astrologie individuelle, nous

ne pensons pas qu’il soit absolument nécessaire de se servir

du thème astral personnel, auquel restent fortement

attachés nos deux auteurs, en dépit de leurs divergences. Il

y a là un obstacle épistémologique (Bachelard). La solution

que nous proposons est bien plus simple et on peut parler

d’une astrologie non ptoléméenne comme on parle d’une

géométrie  non euclidienne (Lobatchevsky, Riemann) qui

ne se sert ni de tout le septénaire, ni du thème astral, et

bien entendu ni des transsaturniennes. On débouche ainsi

sur une autre astrologie mais qui est en fait, selon nous

conforme  à l’astrologie des origines.

Ce que nous reprochons au modéle proposé par Lenoble, c’est

qu’il ne traite pas d’un vécu collectif. En effet, sa méthode

s’inscrit dans le cadre des « transits », si ce n’est qu’elle ne

retient- du moins en priorité- que les transits formés par deux

planétes et non par une seule. Or ces transits varient d’un

thème à l’autre et ne garantissent pas un événementialité

commune et partagée. On est donc loin d’une philosophie

de l’astrologie mondiale et l’on reste avec Lenoble axé sur

le thème personnel, ce qui correspond à une certaine

obnubilaton du client sur son petit égo, souvent frustré dans

l’enfance, d’où les tentations de l’astrologie karmique qui

soumet tout à des enjeux individuels.(cf notre interview

avec Dorothée Koechlin de Bizemont, sur You Tube)

Pour en revenir à l’ouvrage (p. 74) de Didier Colin, force est de

constater la perpétuation de lieux communs notamment

autour du signe du bélier (cf aussi la vidéo de Véronique

Agranier, sur You Tube): « L’effort  et l’élan nécessaires aux

jeunes pousses pour qu’elles apparaissent et que les

bourgeons soient enfin visibles, sont deux qualités

inhérentes au premier signe du zodiaque qui révélent en

effet l’effort  pour naître, pour apparaître et l’élan vers la

vie (…) C’est le signe pionnier du zodiaque etc ».

Nous avons amplement montré que le bélier n’est jamais

qu’un mouton voire un agneau et qu’il était voué au

sacrifice : il y a quelque chose de christique dans ce signe qui

serait plutôt le dernier que le premier signe, le signe de la

mort, de l’immolation tout comme la maison VIII était

initialement la dernière maison ou comme Saturne la

dernière planéte (représenté comme un vieillard).  C’est

le taureau solaire de Mithra qui est la marque du

commencement et les astrologues chatrent le taureau

pour en faire un boeuf alors qu’ils tentent déséspérément

de faire de l’agneau un taureau (corrida).

L’avantage des cycles de Lenoble, c’est qu’ils  n’accordent

guère, en principe, d’importance à la symbolique zodiacale puisque les

conjonctions se forment d’une fois sur l’autre dans des

signes différents ( ainsi Jupiter et Saturne se conjoignent

dans des signes qui sont en trigone, à 20 ans d’intervalle).

Autre point important, hérité du « cycle planétaire » des frères

Barbault, les cycles ne sont pas solidaires entre eux et peuvent

être appréhendés au regard de leur retour dans le temps et

non de leurs interactions .

 

 

 

 

 

le Bélier

 

 

 

 

 

 

.

 

 

.

 

 

 

 

 »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le texte prophétique en France. Vers une chrono-Histoire.

Posté par nofim le 11 juin 2014

Formation et fortune du texte prophétique en France

par  Jacques  Halbronn

 

Dans cette étude, nous voudrions revenir sur notre thèse d’Etat soutenue en janvier 1999, il y a donc un peu plus de 15 ans (Ed du

Septentrion) et que nous avions commencé à élaborer à la fin des années 80, sous la direction de Jean Céard. Rappelons que ce travail sur le prophétisme s’est poursuivi jusqu’en 2007 par un post doctorat sur la critique nostradamique, terme calqué sur la critique biblique, sous la direction de Louis Châtelier.(cf  le site propheties.it pour les lire ainsi qu’au Warburg  Institute, Londres) Plusieurs publications en ont découlé:  le catalogue de l’expositiion « Merveilles sans images » (Ed BNF; 1994),  deux volumes parus en 2002  aux Ed Ramkat, dont un consacré aux Protocoles des Sages de Sion, puis Papes et prophéties. Interprétation  et décodage (Ed Axiome 20005) et deux articles parus dans la Revue  Française d’Histoire du Livre en 2011-2012, dont un consacré au Mirabilis Liber et à Lichtenberger. Nous dirons que notre travail s’inscrivait dans le champ de la textologie, dans une méthodologie de la datation, laquelle a trouvé en 2013 (in RFH) une expression assez exemplaire avec notre dossier sur le Splendor Solis (Salomon Trismosin)/ Depuis, nous avons orienté nos recherches dans un autre registre, à savoir la période antique en rappelant que nous avions commencé par le Moyen Age espagnol (cf Le monde juif  et l’astrologie, Ed Arché, Milan 1985, thèse soutenue en 1979 sous  la direction de Georges Vajda)

*Mais nous avons ces derniers temps éprouvé le besoin de revenir sur les plus de 1300 pages de la dite  thèse d’Etat: « Le texte prophétique en France. Formation et Fortune ».

Avec le recul, ce qui ressort, dans un premier temps, c’est l’idée de recueil, de compilation qui est au coeur de la production

prophétique moderne d’une part et celle de recyclage qui permet à un texte de traverser les siècles au prix d’interpolations et de

retouches, ce qui peut conduire à des contrefaçons. Comme dans notre thèse de 1979, l’exégése est un angle déterminant dans notre travail.

Nous dirons que nous avons systématiquement « problématiser » les textes que nous abordons, ce qui signifie que chaque fois nous

avons  signalé des points qui méritaient d’être  reconsidérés ne nous contentant jamais d’une description factuelle (cf aussi notre méthode

in  Mathématiques Divinatoires,  Ed Trédaniel, 1983). Pour nous en effet, la carte n’est pas le  territoire et ce qui nous est parvenu n’est

qu’une trace d’un ensemble qu’il convient de tenter de reconstituer. Le raisonnement, la logique vont donc jouer un rôle déterminant d’autant que nombre d’historiens ne sont pas formés pour mener à bien un tel exercice  voire tout simplement d’en comprendre les

péripéties. C’est pourquoi tant de désaccords persistent entre chercheurs selon qu’ils s’en « tiennent » à ce qui a été conservé ou selon qu’ils

ne s’en servent que comme d’une amorce à leur recherche.  Nous parlerons d’une approche archéologique du savoir; parfois inspirée du

travail d’un Cuvier en paléontologie. De toute évidence; nos différents jurys de thèse auront été quelque peu décontenancés par nos

procédés. Nous avons commis l’erreur de ne choisir dans les jurys que des spécialistes des questions que nous traitions et non des experts en reconstitution des textes. Les historiens sont rarement des bibliographes et s’en tiennent trop souvent aux données fournies par ces

derniers/ Cela fait penser à ce qui se produisit en ethnologie, quand  la profession prit conscience que l’on ne pouvait compartimenter le

travail.  Donc, nous dirons que notre thèse d’Etat vise à fusionner l’activité de l’historien et celle du bibliographe pour parvenir à ce que l’on  pourrait appeler la « chrono-histoire » qui met en avant la priorité de reconstituer une chronologie, une succesion d’états, une genése

à partir de facteurs épars.   Ainsi, nous écrivions dans « Le temps prophétique en France » que l’ordre de formation des textes ne

coincidait pas nécessairement avec le corpus d’éditions dont on disposait. Parfois, un état plus ancien d’un texte ne nous sera connu

que par sa réédition tardive, ce qui doit nous autoriser à le placer antérieurement à des éditions se présentant, au vu de la date mise en exergue. Il y a donc là une critique des chronologies qui se déploie de façon systématique, au nom d’une « mise en doute ».

Nous avons ainsi proposé d’appeler « chronéme » tout critère permettant de dater un document et « choréme » ce qui  conduisait à le situer

spatialement, dans tel ou tel camp en cas d’affrontement. La recherche des critères est évidemment cruciale. Nous avons l’habitude de dire que nous mettons la synchronie au service de la diachronie. En effet, nous partons du principe selon lequel ce qui est premier offre une

cohérence, une géométrie qui peuvent tout à fait se dissoudre, se  corrompre par la suite. Rappelons aussi, que nous sommes très marqués

par nos travaux en linguistique, sous la direction de Louis-Jean Calvet et qui ne parvinrent pas au stade de la soutenance (à Paris V), ce

qui montre bien que même dans des domaines qui semblent mieux se préter à des exigences structurales, on rencontre de sévéres résistances, tout autant que dans le domaine de la recherche historique et c’est d’ailleurs bien là que le bât blesse, à savoir la question

de la reconstitution du passé et non simplement le commentaire non critique  des éléments disponibles. Ajoutons que nous avons également rencontré des difficultés du côté des bibliographes, notamment autour du corpus Nostradamus (chez Chomarat, Benazra,  Guinard etc) qui avaient une approche trop frileuse des matériaux accessibles car les bibliographe sont trop enclins à s’en tenir aux dates

indiquées sur les imprimés sans considérer suffisamment l »éventualité de contrefaçons, notamment dans le champ du prophétisme.

Pour nous, toute recherche doit remettre peu ou prou en question la chronologie en vigueur. Si un groupe de chercheurs, au bout de

nombreuses années, n’y parvient pas , c’est qu’il aura échoué étant donné que la recherche chronologique ne saurait jamais parvenir à son terme, selon nous.  Il nous semble que dans le domaine des études ésotériques, l’approche critique se révéle insuffisante et on expliquera ainsi un tel verdict : étant donné que ces « études » (cf la Ve Section de l’EPHE) ne sont pas censées se référer à un domaine  ayant une véritable assise, les chercheurs dans ce domaine ne se sentent pas en mesure de développer une approche critique qui supposerait l’existence de repéres. Donc ils marchent sur des oeufs et ne veulent pas se mettre en danger, n’ayant pas la conscience tranquille d’autant que la vogue du structuralisme est quelque peu passée.

Notre thèse d’Etat (et notre post-doctorat), non seulement suppose que les textes originels sont marqués au coi, à l’aune  d’une certaine

systématique de la part de leurs auteurs, mais aussi implique que des faussaires ingéniéux  interviennent au niveau de la transmission et de l’ajustement des textes en des contextes successifs et c’est d’ailleurs tout l’intérêt de notre travail que de suivre le travail ainsi entrepris

permettant à divers textes de continuer à exister d’un régne à un autre, à travers les siècles. C’est dire que nous ne sous-estimons ni

la créativité des auteurs initiaux ni  l’inventivité des  faussaires et là encore, nombreux ceuc qui n’entendent nous suivre  sur aucun de ces points. Il y a là, dirait Bachelard, bien des obstacles épistémologiques.

Actuellement, nous avons persévéré dans cette méthodologie en  abordant des périodes plus anciennes que le Moyen Age et la Renaissance et au delà – et des périodes récentes ne sont pas exemptes de nos interrogations car les chercheurs qui travaillent sur les impresions sont moins aguerris, moins formés  à l’opération de datation. Nous sommes notamment revenus vers l’Histoire de l’Astrologie que nous avions

quelque peu délaissée au profit de celle du prophétisme. S’il est vrai que depuis le Moyen Age, l’astrologie s’est cristallisée et qu’elle ne compile pas autant de matériaux et de données religieuses, historiques que le prophétisme moderne dont la dimension littéraire est

singulièrement plus attractive. La notion de recueil nous aura singulièrement passionnés au cours de notre période « prophétique ».(cf notre dossier sur le Mirabilis Liber in  RFHL)/ On essaie dans ce genre du recueil de montrer que les textes les plus divers convergent, vont dans le même sens et pointent vers les mêmes échéance.

En revanche,  si l’on remonte à  la Tétrabible de Claude Ptolémée (d’Alexandrie) au IIe siècle de notre ère, nous nous trouvons face à  à un corpus qui interpelle le chercheur ayant l’esprit critique. Ce faisant, nous renouons avec nos  recherches antérieures aux années 80 (qui nous plongèrent pour une bonne vingtaine d’années dans le chaudron du prophétisme). Un de nos créneaux les plus fascinants concerne l’ensemble très intriqué constitué des signes zodiacaux (et des étoiles fixes), des planétes (et des dieux), des maisons astrologiques, des aspects et qui constitue la base du « langage » astrologique encore en vigueur de nos jours. Autrement dit, nous abordons l’Astrologie à la façon dont nous entendions traiter de l’histoire des langues (et notamment du français et de l’anglais, mais rappelons que nous sommes passés par les Langues’O au département d’hébreu, dans les années 70)

En conclusion, il nous apparait qu’aucun document n’aura trouvé grâce auprès de nous. Tout document est a priori suspect par ce qu’on

essaie de lui faire dire.  Mais souvent une traduction est une excellente occasion de faire dire à un texte ce qu’il ne dit pas. Tradutore/traditore. La ruse consiste d’ailleurs, plus largement, à toucher au texte et donc à ne pas avoir à le commenter. Les premiers états d’un texte – on pense au corpus Nostradamus (qui occupait déjà un tiers de notre thèse d’Etat)  sont dépourvus de commentaires alors que par la suite, ceux-ci vont abonder. Cela s’explique par le fait que dans un premier temps, on retouche le texte et que ce n’est

que lorsque cela n’est plus possible car le texte est définitivement établi, que l’on bascule vers le commentaire. On a donc un premier stade

du commentaire intégré, du signifié s’iimposant au signifiant et le dégradant, le déflorant,  quant à sa « pureté » initiale,

Nous regrettons de ne pas avoir eu le loisir de former des étudiants au cours de notre périple de chercheur, ayant échoué notamment à obtenir la chaire des études ésotériques à l’EPHE en 2002. Nous avons été ainsi contraints d’être notre propre disciple et notre propre

succeseur.

 

JHB

11/ 06.  14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans ASTROLOGIE, Culture, HISTOIRE, judaîsme, LINGUISTIQUE, NOSTRADAMUS, POLITIQUE, prophétisme, symbolisme | Pas de Commentaire »

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