jacques halbronn Astrologie Septénale. La dialectique Din Hessed: autour de la question de l’indulgence.

Posté par nofim le 2 juillet 2025

jacques  halbronn  Astrologie Septénale. La dialectique  Din  Hessed: autour de la question des  indulgences 

 

 

Selon nous,  le terme « Indulgence »  dénote fort bien le clivage  Din/Hessed. Cet terme  a une histoire  qui remonte à Luther et au protestantisme.

 

Sur le  web

« Concernant les indulgences, la pratique catholique perdure et a même été remise à l’honneur par Jean-Paul II, et le pape François a dispensé l’indulgence plénière à l’occasion du Jubilé de la miséricorde.

Une partie de l’opinion catholique et protestante déplore la perpétuation de cette pratique ; il faut cependant reconnaitre que celle-ci a beaucoup évolué. Notamment, il faut rendre justice à Paul VI qui n’a pas voulu que le Concile Vatican II se charge de ce sujet, mais qui en a réformé la doctrine et la pratique dans un sens tout à la fois luthérien et pleinement catholique.

Dans le Manuel des indulgences [le pape Paul VI fait droit à la remarque de Luther selon laquelle toute la vie chrétienne doit être une pénitence, et que le chrétien ne doit pas fonder son salut sur des chimères acquises à prix d’argent ou sur des œuvres qui dispensent de l’acte de foi. Paul VI propose donc trois « concessions » qui sont dites générales et se présentent sous forme d’exhortations à supporter les adversités de la vie, à rendre des services charitables et à se priver spontanément.

La quatrième concession reprend les 65 prières et œuvres traditionnellement indulgenciées et 35 pieuses invocations, c’est-à-dire tout le fonds d’indulgences popularisées par les images pieuses des confréries et d’autres associations de dévotions. Paul VI affirme donc : « On propose avant tout quatre concessions d’indulgences qui invitent le fidèle à pénétrer d’esprit chrétien les actions qui sont en quelque sorte la trame de sa vie quotidienne, et à chercher la perfection de la charité dans ses occupations ordinaires [3]. »

La pratique des indulgences est donc une forme de piété qu’aucun catholique n’est tenu de pratiquer comme telle, puisque, d’une certaine manière, nous « gagnons » des indulgences sans le savoir, comme Monsieur Jourdain fait des vers, en vivant notre baptême. Le développement qui suit met en rapport les indulgences et les questions pendantes du point de vue catholique dans le but d’expliquer, pour dédramatiser le dialogue sur ce sujet. » 

Le passage d’une phase à l’autre, en Astrologie Septénale,  concerne notre rapport à l’Indulgence, terme  que nous associerons à la Sefira Hessed, terme souvent rendu en français par Miséricorde. (cf l’article  Wikipedia, notamment à propos de la « simonie ».) En anglais, le  verbe indulge indique que l’on permet (ou  non) ou se permet (ou non) certaines actions;

   

indulge

 

  to indulge in    se livrer à
  I occasionally indulge in a cigar    je me permets un cigare de temps en temps
  no thank you, I don’t indulge

  1.   
    1. [drink]     non merci, je ne bois pas
    2. [smoke]     non merci, je ne fume pas
     
  1. [person]     Conjugaison gâter
      she indulges her children    elle gâte ses enfants, elle passe tout à ses enfants
      to indulge oneself    se faire plaisir
  2. [desire, vice]     Conjugaison assouvir
      he indulges her every whim    il se prête à or il lui passe tous ses caprices
  3. commerce [debtor]     accorder un délai de paiement » 
  4. Ainsi, le mot Hessed serait selon nous à rapprocher d’un autre mot débutant également par la lettre  Heith à savoir Hérouth, qui signifie Liberté alors que le mot Din, le serait d’un autre mot débutant par un Daleth, comme Dath.
  5. Deutéronome 33.2 Il dit: L’Eternel est venu du Sinaï, Il s’est levé sur eux de Séir, Il a resplendi de la montagne de Paran, Et il est sorti du milieu des saintes myriades: Il leur a de sa droite envoyé le feu de la loi (dath).   Quand on passe d’une phase  Hessed à une phase Din, il  faudrait donc s’attendre à une application plus stricte, plus rigide, de la Loi. Dura lex sed lex. Et  vice  versa. C’est ainsi  que l’on basculerait du « Civil » au « pénal » dans l’appréciation des sanctions.
  6.   JHB 02 07 25

 

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jacques halbronn Astrologie et Ethique. Paradoxe. Les phases favorables peuvent générer des abus.

Posté par nofim le 11 juin 2025

jacques  halbronn    Astrologie  et Ethique.  Paradoxe . Les phases favorables peuvent générer des abus.

 

La notion de phase favorable ou défavorable  est assez  ambivalente  car en période « favorable », l’on  risque d’être tenté d’abuser de la situation, ce qui est susceptible de se mettre « en  faute », ce qui sera sanctionné lors de la phase « défavorable ». Il est essentiel de respecter le principe de  cyclicité : ‘la  roue  tourne », ce qui exige de la part de l’astrologue d’avoir une approche dialectique. Or, force est  de constater qu’André Barbault, n’a pas sérieusement développé  celle-ci dans ses multiples publications. Certes, son indice  cyclique  comporte -t-il une courbe ascendante et une courbe descendante. En revanche, son étude du cycle Saturne-Neptune, sous la forme qui est la sienne ces derniers temps,dans l’attente d’une nouvelle conjonction,  fait totalement abstraction, désormais de toute processus inverse, ne faisant plus référence qu’aux conjonctions se produisant tous les 36 ans!

  Nous pensons qu’une  approche cyclique exige absolument  une division en deux temps – ce qui est la base de notre Astrologie Septénale (Din/Hessed). Cette dualité  n’est possible que  par rapport à une division de l’écliptique en  lien avec les axes équinoxiaux et solsticiaux, constituant des périodes de  7  ans, elles mêmes divisée en deux périodes de 3  ans et demi.  Barbault a dès les années 50 (et même avant), sacrifié le référentiel zodiacal au profit des combinatoires planétaires lesquelles ne permettent pas un découpage régulier et égal des phases,  à la différence du cycle des saisons. C’est ce qui  hypothèque, plombe, ses divers  modéles. La question du Bien et du Mal  est au coeur de la pensée astrologique et elle doit y être réintégrée Certains  astrologues ont décidé d’aborder de front ce problème

cf 

.Michaël MANDL

Michaël MANDL  

« Le Bien et le Mal en astrologie »


 

« Comment comprendre les harmonies et les dissonances ?

La terminologie astrologique est souvent associée à des jugements de valeur, notamment s’agissant de connotations harmonieuses ou dissonantes et même bénéfiques ou maléfiques, qu’il s’agisse des planètes, des aspects ou des maisons. Ainsi, Mars et Saturne seraient deux maléfiques, tandis que Vénus et Jupiter seraient bénéfiques ; il en va de même pour les aspects, respectivement les carrés et les oppositions d’une part et les sextiles et les trigones d’autre part ; quant aux maisons, l’axe 5/11 serait bénéfique, tandis que l’axe 6/12 serait maléfique, ainsi que la maison 8. Comment faut-il comprendre et interpréter ces attributions ? »

On notera cependant  que ce  chercheur ne se référe pas aux saisons  et au Zodiaque, ce qui est assez  caractéristique des errements de l’astrologie contemporaine. Nous exposerons ci après  l’approche qui est la notre, à titre de comparaison et d’alternative, à la lumière de la dualité du Bien et du Mal, au coeur de certaines religions.

Evangile  selon Matthieu, chapitre  6
12« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; 13  ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen! 14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;… » 

Ce  texte du Nouveau Testament n’est selon nous compréhensible qu’à la lumière de l’Astrologie Septénale. Nous avons exposé, dans d précédents textes,  que  certaines personnes étaient portées par la phase Hessed et d’autres par la phase Din. Or, ces phases propices sont également celles qui soumettent à la tentation, qui nous aménent  à offenser  autrui, à lui  faire du tort, à l’offenser. Et ce sont les autres phases, allant en sens inverse, qui nous permettront de nous repentir, de nous  faire pardonner nos excés, nos abus de pouvoir. Autrement dit, telle phase fera de nous des bourreaux  et d’autres des victimes et c’est la   vraie  mission de l’astrologue  que de nous préparer à cette double épreuve.

Le passage, tous les 3 ans et demi (cf le Livre de Daniel) est littéralement  crucial en ce qu’il génére un basculement, c’est la Roue de Fortune (du Tarot) Celui qui est marqué par le Hessed doit savoir que cette phase Hessed  l’exposera à des tentations alors que le Din sera celle de l’expiation, la repentance, la réparation, le dédommagement (des préjudices causés), le châtiment. Pour celui qui est marqué par le Din, le processus sera mathématiquement inverse. Les changements de phase provoquent immédiatement  et assez  brusquement  de nouvelles perspectives. En effet, pour notre Astrologie Septénale- ce qui permet justement de la valider en tant que science- c’est bien  à des dates précises que le basculement  a lieu, soit tous les 1260  jours.   

En ce sens, le christianisme  nous semble fortement, puissamment inspiré par l’Astrologie Septénale, laquelle est très ancienne même si sa formulation est récente vu qu’une fausse astrologie s ‘y est substituée des siècles durant.  Mais le Christianisme  aura perdu en route le mode d’emploi lequel,  en tout état de cause,  n’est pas nécessaire en ce que le processus est actif  en nous, selon la Nouvelle Alliance (Jérémie XXXI, Epitre aux Hébreux). Mais l’exposé précis et circonstancié  de cette cyclicité n’en est pas moins souhaitable. Qui est  Hessed et qui est Din? Les gens du Hessed, ce sont ceux qui aiment à se rassembler au sein d’une Eglise, d’ un territoire bien délimité  alors que les gens du Din sont de  fortes personnalités chargées de prendre en charge le « troupeau » à l’image d’un Moïse envoyé vers les Enfants d’Israel (livre de l’Exode) ou d’un  Jésus se dédiant, à son tour, à ces même enfants, 2000 ans plus tard. 

Matthieu XV 24  Jésus  «  répondit: « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
On dira que la phase Hessed est marquée par un manque de rigueur (Din) et la phase Din par un manque d’amabilité. Il est clair que chaque  nouvelle phase causera un certain mal  chez ceux  ayant baigné dans la phase précédente,
On pense  au pharmakon  pour décrire une telle  ambivalence:
« C’est le philosophe Bernard Stiegler qui emprunte cette notion de « pharmakon » à Jacques Derrida, lui-même l’empruntant à Platon. En grec, le pharmakon désigne à la fois le remède et le poison. Et pour Stiegler, toute technologie est pharmakon, elle est à la fois poison et remède » 
On aura compris  que l’avénement d’une nouvelle phase  déterminera des prises de conscience, des  révélations de ce qui est à dénoncer, à corriger ( Tikoun).
JHB  22 06 25

 

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jacques halbronn Histoire juive. Le paradoxe des « Enfants », de la ‘Maison » d’Israel

Posté par nofim le 17 mai 2025

 

 )jacques  halbronn Histoire juive. Le paradoxe des « Enfants », de la ‘Maison » d’Israel

 

 

A la mémoire d’Edouard Gourévitch, aumonier au Lycée Pasteur, Neuilly (92 qui le prépara à sa Bar Mitzwa en 1960, célébrée à la synagogue de cette ville.

wikipedia

« Édouard Gourévitch est apprécié des élèves de ses cours d’instruction religieuse – dont Jacques Halbronn, au lycée Pasteur – qui lui manifestent une fidélité jusqu’à la fin de sa vie. Le rabbin Jérôme Cahen lui succède à ce poste.  

 

En quoi consiste ce « paradoxe »? alors que l’on peut lire qu’au VIIIe siècle avant JC, le Royaume d’Israel fut détrui, force, néanmoins, est de constater que la référence aux « enfants d’Israel » ou à la Maison d’Israel aura perduré  jusqu’à  nos  jours , cette référence figurant dans le livre de l’Exode, dans le « Shema israel », dans le Kadish en araméen,,dans les Evangiles (« brebis perdues de la Maison d’Israel »  sans parler du Livre du prophéte Amos  (cf  Anthonioz (Stéphanie)   » Le livre d’Amos La fin du royaume d’Israël ou la narration d’une autodestruction »in  Collectif : Les Récits de destruction en Méditerranée orientale ancienne) Revenons à Exode iii, quand Moïse rencontre le peuple de Yahwé dans la  région de Madian/, la situation est plus nette que pour Abraham auquel est promis une belle progéniture à venir.Genèse 17
4Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d’une multitude de nations. 5On ne t’appellera plus Abram; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations. 6Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations; et des rois sortiront de toi.… D’un côté; on a un peuple virtuel, au futur, de l’autre, un peuple déjà constitué certainement depuis déjà quelque temps(« . Cela n’est pas sans faire penser à ce qui se produira en Palestine avec l’annonce virtuelle  d’un Foyer  Juif  » (A  national hjome for the Jewish People) encore dans les limbes (1917 Déclaration Balfour, mandat  de la SDN accordé  aux Britanniques) On  a  déjà signalé à quel point la Shoah n’avait pas eu affaire – à la différence de l’Arménie – à un peuple installé dans un territoire depuis des  générations.  Encore de nos jours, les  immigrés nord africains en France imaginent que les Juifs qui s’y trouvent ont des aieux « là bas » et parlent tous plus ou moins  l’hébreu. Qu’est ce qui a donc pu se passer pour que l’on en soit arrivé là avec cette omniprésence du mot Israel, tant à la synagogue actuellement, dans les livres de prière  que pour nommer le nouvel Etat  en 1948?  Il est vrai que le Livre de la Genése entretient l’idée des 12  tribus, descendants de  Jacob, fils d’Isaac et petit fils d’Abraham, ce qui est  une fiction si l’on admet que la révolte contre la maison de David émanait de populations asservies. Il  y  a là décidément l’élaboration d’un narratif en décalage avec les Livres des Prophétes, lesquels évoquent fréquemment le schisme d’après la mort de Salomon. Notons qu’à la synagogue, les rouleaux de la Torah ne concernent que le Pentateuque, même si l’on y greffe (haftarah)  quelques passages des livres dits prophétiques. Il y a bien là, quoi qu’il en soit, un fait accompli qui n’aura guère de nos jours suscité de protestations. Mais n’est-il pas temps, en cette phase « Din » (selon notre Astrologie Septennale) de signaler un tel état de choses, fortement  syncrétique?

En fait, il semble bien que dans les synagogues se fasse surtout entendre la voix des colonisés, des asservis, des occupés – les gens d’Israel- (« Nos ancêtres les Gaulois ») qui tentent de s’intégrer, de s’imprégner; en s’inventant une fausse filiation faisant remonter à Jacob  alias Israel  les 12 tribus.

Genése  XLV

א וַיִּקְרָא יַעֲקֹב, אֶל-בָּנָיו; וַיֹּאמֶר, הֵאָסְפוּ וְאַגִּידָה לָכֶם, אֵת אֲשֶׁר-יִקְרָא אֶתְכֶם, בְּאַחֲרִית הַיָּמִים.  1 Jacob fit venir ses fils et il dit: « Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours.
ב הִקָּבְצוּ וְשִׁמְעוּ, בְּנֵי יַעֲקֹב; וְשִׁמְעוּ, אֶל-יִשְׂרָאֵל אֲבִיכֶם.  2 Pressez-vous pour écouter, enfants de Jacob, pour écouter Israël votre Père.

 

alors que les Juifs ‘laïcs » seraient du côté des colonisateurs, à l’instar d’un Moïse. Le  texte ci dessous, issu du Cinquiéme livre -ajouté »- du Pentateuque – s’adresse aux colonisateurs.

 

Deutéronome VI :10-12 

« Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n’as pas construites, des maisons pleines de toutes sortes de biens et que tu n’as pas remplies, des citernes que tu n’as pas creusées, des vignes et des oliviers que tu n’as pas plantés. »

 

 

 

  JHB  18 05 25

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Jacques Halbronn Le vrai Nouveau Testament doit s’articuler sur une Astrologie décantée, purifiée

Posté par nofim le 26 avril 2025

Jacques  Halbronn  Le  vrai Nouveau Testament doit  s’articuler sur une Astrologie décantée, purifiée 

 

 

 Jésus  était-il  en mesure de mettre en place l’ordre selon la Nouvelle Alliance, préconisé dans le Livre de Jérémie.? Certes, si l’on admet qu’un tel ordre existe en nous, de manière subconsciente,  il aurait suffi d’évacuer tout ce qui aurait faire obstacle  et de laisser le processus  se dérouler selon sa propre dynamique. Mais, en  fait, il importait  de formaliser un tel processus, ce dont Jésus était incapable, n’ayant pas reçu la formation adéquate. Il  y a notamment un rapport au Temps qui est à respecter strictement. Si les leaders sont censés avoir  été programmés pour ce  faire, le peuple, dans son ensemble, se trouve inévitablement en décalage, ne suit pas immédiatement car il n’est pas impacté directement  mais seulement indirectement, par le truchement de ses chefs. D’où une certaine conflictualité..

C’est pourquoi, nous affirmons qu’un vrai  » Nouveau Testament » -le mot testament signifiant alliance- doit se présenter comme un traité d’astrologie septennale doté d’un paradigme accessible à tous. Du temps de Jésus, l’astrologie avait périclité et ne pouvait jouer un tel rôle. Mais  la vraie  astrologie n’était pas totalement oubliée grâce au culte shabbatique,lié au 7  et à Saturne (en hébreu la planète shabtay). Cette supériorité de cet astre  est affirmée notamment dans la Hagada de Pessah dans laquelle il est affirmé que le 7e  jour supplante les six autres jours, tout comme Saturne les six autres astres ( Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars et Jupiter) On sait que de nos jours encore, les jours de la semaine portent le nom  de planétes (Lune et Lundi, Mars et Mardi  et ainsi de suite)

 

La  description  qui  est faite de la « Nouvelle Alliance » (Brit Hadasha) renvoie directement à  un déterminisme  astrologique subconscient. On y parle d’inscription, de pénétration de la loi dans le coeur. On retrouve cette idée, d’ailleurs, dans le Shema Israel quand il y  est question du coeur mais dans ce texte Ancienne  et Nouvelle Alliance cohabitent  syncrétiquement et donc confusément. l   y a un décalage  nécessaire entre Ancienne et Nouvelle Alliance  comme il  en existe, dans la langue, entre l’écrit  qui est donné à voir et l’oral qui vient du coeur

 

 

 Jérémie  XXXI

 

לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם.  32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit l’Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur coeur que je l’inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו לֵאמֹר, דְּעוּ, אֶת-יְהוָה:  כִּי-כוּלָּם יֵדְעוּ אוֹתִי לְמִקְּטַנָּם וְעַד-גְּדוֹלָם, נְאֻם-יְהוָה–כִּי אֶסְלַח לַעֲוֺנָם, וּלְחַטָּאתָם לֹא אֶזְכָּר-עוֹד.  {ס} 33 Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement en disant: « Reconnaissez l’Eternel! » Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l’Eternel, quand j’aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu’au souvenir de leurs péchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  26 04 25

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jacques halbronn Sociologie et théologie du monde juif: le clivage entre grégarité et élitisme

Posté par nofim le 19 avril 2025

jacques  halbronn  Sociologie  et théologie  du monde  juif: le clivage entre  grégarité et élitisme 

 

 O n  a pu remarquer à quel point la situation au Proche Orient pouvait affecter la  vie des Juifs en diaspora mais l’inverse est également à envisager: la  réussite de certaines personnalités  réputées comme  « juives » n’aura-t-elle pas affecter le sort des masses juives? Nous serions  ainsi en face de deux phénoménes coexistant au sein du monde  juif et qui en s’enchevétrant viennent singulièrement embrouiller l’analyse  de la « question   juive ».  Nous espérons apporter quelque lumière sur un tel  sujet lancinant.

D’une part, nous avons affaire à un peuple parmi tant d’autres rassemblant une certaine quantité d’habitants, de résidents et nécessairement, chacun est voué à naitre au sein de l’un de ces ensembles, par le droit du sang et/ou du sol. D’autre part, il existe, si l’on en croit le récit de la Création (Genése) une lignée « adamique » ou « adamide » -plus correctement dit- qui est la cheville ouvrière d’un « plan divin. » Ces Adamides peuvent apparaitre un peu partout sur notre  « Terre » (Eretz), programmés pour obéir au Ciel. (Shamayim) Ici, la Terre n’est pas quelque « terre promise » mais notre planéte toute entière – le mot « terre » ayant plusieurs acceptions tout comme d’ailleurs le mot « ciel » -ou cieux. Quant à la Loi, elle aussi, elle peut être entendue de diverses manières, une loi « extérieure » (celle de l’Ancienne alliance, Livre de  Jérémie XXXI) ou une loi « intérieure (celle d’un Nouvelle Alliance, idem). Or,  les juifs « grégaires » correspondraient à l’Ancienne alliance tandis que les Juifs Adamides, dispersés sur toute la surface de la Terre, correspondraient à la Nouvelle Alliance.(revendiquée abusivement  et à contre sens  par le Christianisme).

Certes entre ces deux  facette du monde  juif, il  a pu exister des intersections, dans la mesure même où les Adamides ont eu à s’occuper des populations, des communautés les plus diverses. Que l’on se rappelle la demande à Samuel pour qu’on donne aux « Juifs » un roi  comme autres peuples. L’épisode de Moïse (Livre de l’Exode, ch III) délégué par  un » Jéovah » pour guider les « Enfants d’Israel, quelle que soit sa véracité  est emblématique  tout comme un Jésus déclarant se destiner, des siècles plus tard, à la même « Maison d’Israel », rassemblant les reste du Royaume d’Israel, détruit au VIIIe siècle avant notre ère (-722)

Autrement dit, le peuple en question  obéit au même scénario que tous les autres et il peut y naitre des personnages remarquables qui d’ailleurs peuvent tout à fait s’exporter vers d’autres latitudes  géographiques et inversement  des  leaders venus d’ailleurs peuvent avoir décidé de s’occuper du dit peuple, notamment par la conversion.

 

 

 

 

 

 

 

 

JHB  19 04 25

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jacques halbronn Le Judaisme et la Cité. Les pièges de la représentation (2001)

Posté par nofim le 9 avril 2025

 

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Le Judaïsme et la cité,
les pièges de la reprèsentation
Jacques Halbronn président du Centre d’Etude et Recherche sur l’identité Juive (CERIJ)Texte présenté lors des Journées Portes Ouvertes. Rencontrer les juifs laïques de France��Texte paru sur http://www.col.fr

Il convient de d�crire ce qu�est cette communaut� juive de France qui r�fl�chit ainsi sur elle-m�me, tant il est vrai que ses origines p�seront sur son mode de pens�e. Or, cette communaut� est largement issue de l�immigration. Quels outils employer pour appr�hender cette population�? Notre approche est celle d�un Observatoire de l�Identit� Juive.

1. Les juifs en France

 

La plupart des juifs de France en sont issus, � hauteur de trois g�n�rations et ce qu�ils viennent d�Afrique du Nord ou d�Egypte ou d�Europe Centrale ou Orientale, en y incluant les Juifs de Gr�ce et de Turquie. Ce qui conf�re � cette communaut� juive fran�aise une pr�sence relativement r�cente et ce n�est pas le fait de s�identifier au pass� juif de la France qui effacera un tel constat. Cette France qui, d�une certaine fa�on, constitue le ciment de cette communaut� juive par ailleurs si h�t�rog�ne. Une France la�que pour un juda�sme la�c, comme une sorte de double la�cit�: car si la France consid�re tous ses citoyens comme �gaux, par del� toutes diff�rences, ne faudrait-il pas que la communaut� juive de France consid�re aussi tous ses membres comme �gaux�? Tel est l�argument, croyons-nous, qui sous-tendrait au bout du compte, le positionnement du juda�sme la�c � la fran�aise. Mais la question est de savoir si la communaut� juive de France peut se permettre de percevoir les choses ainsi du fait pr�cis�ment de son h�t�rog�n�it�, d�autant plus marqu�e qu�elle est propre � la majorit� de sa population. Est-ce que la la�cit� ne serait pas un luxe de soci�t�s culturellement homog�nes et o� les �l�ments �trangers restent toujours, en un temps donn�, minoritaires�?

Pour notre part, nous souhaitons aller au del� d�une telle affirmation et r�fl�chir sur la dynamique des relations entre les diverses composantes de la communaut� juive de France et comment celles-ci p�sent sur son climat et sur son image.

Par del� les consid�rations d�mographiques, de nombre, il y a plusieurs sensibilit�s au sein de cette communaut� et le clivage majeur nous semble �tre le suivant qui vient singuli�rement relativiser les autres dont il est tant question�: il y a les juifs dont les parents ou grands parents ne sont pas n�s en France, qui ont per�u la France de plus ou moins loin et il y a les juifs dits de souche fran�aise dont la m�moire familiale n�est gu�re marqu�e par une probl�matique d�int�gration.

Il faudrait ne pas confondre int�gration et assimilation et on observe � quel point les deux populations juives se renvoient mutuellement ces termes�: aux juifs de souche fran�aise, on �voque le spectre de l�assimilation et aux juifs d�origine �trang�re, celui de l�int�gration, j�ai bien dit de l�int�gration et non pas de la non int�gration.

Le reproche d�assimilation � l��gard des juifs de souche fran�aise vient du sentiment que ces juifs sont trop transparents, ce qui est assez �trange venant de la part de juifs la�cs, non pratiquants. Mais il y a en r�alit� un non-dit dans ce reproche comme si la garantie de la non assimilation venait pr�cis�ment des origines �trang�res.

Ce qui nous conduit � la probl�matique de l�int�gration qui concerne d�abord ces Juifs venus d�ailleurs�: une int�gration qui implique un certain mim�tisme plus ou moins heureux���dans tous les sens du terme���� l��gard des Fran�ais en g�n�ral et des juifs fran�ais en particulier.

Un mim�tisme, propre � tout projet d�int�gration, qui est une forme de marranisme culturel�: on se dit fran�ais mais on fait perdurer certaines traditions familiales, juives ou non, qui ne le sont gu�re.

Un mim�tisme qui parfois confine � la caricature notamment chez ceux qui ont �t� fascin�s par la France, de loin et dont le rapport � la France, on en conviendra, n�est pas le m�me que celui des Juifs de souche fran�aise qui n�ont pas per�u la France � distance.

Chez ces juifs francis�s, l�acquisition de la langue et de la culture fran�aises ont �t� des clefs mais qui souvent ont fait l�impasse sur l�existence d�un juda�sme fran�ais autochtone. Pour faire image, les juifs francis�s ont voulu ignorer ces juifs de souche fran�aise un peu � la fa�on dont, toutes proportions gard�es, les juifs faisant leur alya ont voulu ignorer qu�il y avait des arabes en Palestine, au sens o� l�on entendait ce mot il y a un si�cle. Ces juifs venus d�ailleurs se sont d�ailleurs appropri� la m�moire et l�histoire de ces juifs de souche fran�aise et ont affirm� pouvoir assumer sans eux la continuit�, ce que nous avons appel� la diasporicit�, les condamnant ainsi, sans trop de probl�mes de conscience���dans tous les sens du terme���� la portion congrue.

Il importe de m�nager un espace de discussion autour de ces th�mes de l�assimilation et de l�int�gration, en abordant de front les frustrations qui sont g�n�r�es par un certain refoulement qui ne se r�sout pas n�cessairement d�une g�n�ration � l�autre.

2. La communaut� juive et le monde non juif

 

L�autre aspect que je souhaiterais aborder est celui des rapports de la communaut� juive avec le monde fran�ais non juif.

Il est clair que la nature du leadership au sein de la communaut� juive de France ne peut pas ne pas marquer la fa�on dont celle-ci sera per�ue.

Selon qu�� la t�te de la communaut� juive de France, l�on place des juifs de souche fran�aise ou des juifs issus de l�immigration, croit-on que cela sera indiff�rent�?

Croit-on s�rieusement qu�il est indiff�rent que cette communaut� juive de France soit repr�sent�e par un juif d�Afrique du Nord ou par un juif alsacien�? Croit-on qu�aux yeux de la communaut� musulmane de France, le message, dans un cas ou dans l�autre, soit le m�me, en termes de communication�? On se retrouverait alors avec d�un c�t� deux religions �fran�aises�, la catholique et la protestante face � deux religions �orientales�, la juive et la musulmane, religions caract�risant massivement les populations r�cemment immigr�es. Insistons aussi sur le fait que nous avons l� affaire � une nouvelle forme d�antis�mitisme consistant � assimiler les juifs de souche fran�aise � une population issue de l�immigration.

Est-ce que dans le contexte actuel du conflit isra�lo-arabe, un tel positionnement est souhaitable qui contribue � fragiliser la communaut� juive de France mais aussi par ricochet Isra�l�? Ne serait-on pas tent� en effet, selon cette logique et ce rapprochement, de reprocher aux juifs leur cosmopolitisme et leur d�racinement, tant en France qu�en Isra�l�?

Car la comparaison entre juifs et arabes en France ferait des juifs des apatrides, n�ayant qu�une patrie mythique et refusant un retour vers les terres o� ils vivaient il y a encore un si�cle, parfois depuis fort longtemps. A moins qu�on ne veuille affirmer le lien essentiel entre les juifs et Isra�l mais dans ce cas quelle source de conflit entre communaut�s juive et musulmane�!

Or, les juifs ont un atout par rapport aux musulmans, c�est de pouvoir ancrer leur pr�sence autour d�un noyau dur, de pouvoir aller au del� d�une simple identification culturelle et linguistique en basculant au niveau du r�el historique. Et nous faisons l� une opposition entre culturalit� (cf. l�ouvrage de C. R. Samama, D�veloppement mondial et culturalit�s. Essai d�arch�ologie et de prospective �co-culturales. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001) et historicit�: la culturalit� se transmet dans la synchronie, l�historicit� dans la diachronie. La communaut� juive de France a besoin de recourir � ces deux axes qui correspondent � ses deux populations, et ce quand bien m�me les juifs de souche fran�aise seraient en effet une minorit�, tout comme d�ailleurs les juifs en sont une dans le monde, sans que leur r�le soit r�duit en proportion. Cette minorit� des juifs de souche fran�aise pourrait constituer une sorte d��pine dorsale de la l�gitimit� de la pr�sence juive en France. Il nous semble que les �juifs du pape�, ceux issus du Comtat Venaissin, d�Avignon, sont les mieux plac�s pour incarner cette dimension, eux qui, de fait, n�ont jamais quitt� la France et ont �t� partie prenante de la culture d�expression fran�aise sans solution de continuit�. Il n�est nullement n�cessaire qu�ils soient tr�s nombreux pour assurer un r�le significatif au sein de la communaut� juive en g�n�rale et du juda�sme la�c en particulier.

Pour ne pas r�duire les juifs � cette image itin�rante, il nous semble urgent de recentrer la communaut� juive de France vers son noyau historique dur.

Quelle centralit� pour la communaut� juive de France sinon celle d�un leadership de souche fran�aise qui ferait du lien entre cette communaut� et la France autre chose que celui d�un pays d�accueil, la France, vers des populations frappant � sa porte, qui ferait de cette communaut� une force coexistante depuis des si�cles, que l�on pense � Rashi, un juif du XIe si�cle�!

D�s lors qu�un tel noyau dur retrouverait sa juste place, la pr�sence des juifs issus de l�immigration install�s en France prendrait une autre tournure�: Joseph accueillant ses fr�res en Egypte plut�t que Mo�se les conduisant vers la Terre Promise.

Serait-ce un si grand mal d�en revenir aux faits historiques, �chappant ainsi aux mirages de la culture m�me s� il est vrai que la culture fran�aise a fascin� tant d�esprits�?

Cette id�e est-elle si �trang�re aux Juifs, eux qui ont eu des dynasties royales , qui ont eu des dynasties de tzadikim (Justes)�?

D�autant qu�il y a une fa�on d��tre juif en France qui n�est pas celle des juifs en Tunisie, � Bucarest ou � Istanbul et cette fa�on est celle qui, a priori, est la mieux faite pour que la relation entre juifs et non juifs, en France, puisse s�instaurer.

Il nous semble souhaitable que nous r�fl�chissions, les uns et les autres, sur cet �tre juif au monde fran�ais car on sait���comme le notait d�j� Th�odore Herzl, il y a plus de 100 ans, dans l�Etat Juif, que l�afflux de juifs d�autres pays contribue � d�velopper l�antis�mitisme.

Rappelons ses propos, dat�s de 1895-1896�:

�L� o� elle n�existait pas (la question juive) est import�e par les immigrants juifs. Nous allons naturellement l� o� l�on ne nous pers�cute pas et l� encore la pers�cution est la cons�quence de notre apparition (…) Les Juifs pauvres apportent maintenant avec eux l�antis�mitisme en Angleterre, apr�s l�avoir apport� en Am�rique�.

Ce qui a contribu� � d�velopper l�antis�mitisme en France entre la fin du XVIIIe et la fin du XIXe si�cle a tenu en partie au fait que le sort des juifs dans ce pays �tant relativement enviable, beaucoup de juifs s�y sont rendus, sans parler du d�cret Cr�mieux de 1870 qui a singuli�rement pr�cipit� l�arriv�e de juifs d�Alg�rie, � l�histoire bien diff�rente de celle des Juifs de souche fran�aise, � la veille de l�Affaire Dreyfus.

Il nous semble donc n�cessaire, notamment qu�au sein du Comit� de Liaison des Associations juives la�ques tout comme d�ailleurs en ce qui concerne les diverses institutions juives en France, la repr�sentation des descendants des juifs de souche fran�aise soit respect�e et prise en consid�ration, sans qu�ils aient n�cessairement � se constituer en tant que groupe sp�cifique. Tout comme le juif est en alt�rit� avec le non juif, le juif issu de l�immigration l�est avec le juif de souche fran�aise, c�est ce que nous appellerons la double alt�rit�, impliquant un respect r�ciproque de la diff�rence. . Nous pensons que le juda�sme la�c trouvera son axe dans une telle approche, aux c�t�s d�autres attitudes s�articulant sur le religieux et le ph�nom�ne isra�lien.

3. Les valeurs d�un juif la�c

 

Quelles sont les valeurs d�un juif la�c�? L�aventure de la la�cit� juive passe par un tel questionnement qui est aussi celui de la possibilit� de la conversion�: peut-on devenir juif comme on peut devenir fran�ais, peut-on s�approprier une nouvelle culturalit�? Est-ce que les valeurs juives ne peuvent pas devenir aussi celles des non juifs, depuis le temps qu�elles se sont propag�? Qu�est-ce qu��tre juive au sein d�une civilisation qui se qualifie elle-m�me de jud�o-chr�tienne, quel est pr�cis�ment le facteur juif au sein de cette combinatoire jud�o-chr�tienne, qui suppose, en effet, une certaine dualit� si ce n�est un certain syncr�tisme�?

Il semble en effet qu�en tant que juifs, il nous faut repenser ce dualisme juif/chr�tien et assumer notre part au sein du couple et vice versa.

Le dialogue jud�o-chr�tien nous appara�t d�sormais comme une perspective importante, ce qui implique le d�bat avec le non juif sur ce que nous sommes et sur ce qu�il est. Et de la sorte, la pr�sence juive cesse d��tre une pr�sence parmi tant d�autres, dans cette France plurielle, pour se recentrer sur une alt�rit� radicale qu�il convient de mod�liser. Et quand nous parlons de dialogue avec les chr�tiens, nous entendons aussi avec les chr�tiens la�cs, il n�est pas question de nous enfermer dans le religieux m�me s�il y a l� une clef de la dualit�..

Est-ce le religieux qui sous tend le fait juif ou le fait juif qui sous-tend le religieux�: telle devrait �tre une de nos interrogations principales. Est-ce que pour qu�une culturalit� puisse �tre mise en �uvre, il ne faut pas un terrain propice ou est-ce l�inverse�? Tant qu�on en restera � une id�e superficielle de la culturalit� dont on peut changer comme on change de chemise, on n�avancera pas. Il nous faudra probablement recourir � d�autres concepts comme ceux d�Inconscient Collectif, comme celui de psychisme ethnique, et il est vrai que l�approche la�que du juda�sme est plus proche d�un certain racisme que l�approche religieuse ou nationale, au sein d�un Etat h�breu, ce qui ne facilite d�ailleurs pas le dialogue intercommunautaire. Nous manquons, � vrai dire, de model�s anthropologiques pour rendre compte du fait juif. Est-ce qu�il est certaines valeurs que seul le peuple juif, en raison de quelque atavisme, est en mesure de �piloter�, de �g�rer� et qu�il ne peut d�l�guer�?

 

 

Il importera donc de distinguer le probl�me de la circulation du juif d�une culturalit� non juive � une autre et celui de la culturalit� juive proprement dite qui transcende ces multiples culturalit�s. Le fait que les juifs soient dispers�s entre diverses cultures, tout en assumant un certain r�le dont il conviendrait de cerner la sp�cificit�, ne montre-t-il pas que la jud�it� est un ph�nom�ne qui se situe au del� du culturel�? Il faudrait peut-�tre parler de proto-culturel ou en tout cas de transculturel. Dans un cas, il y a une fa�on d��tre juif en France qui ne peut se transmettre, par mim�tisme notamment, que par ceux qui incarnent une continuit� de la pr�sence juive en France. Force est de constater la coexistence de trois culturalit�s juives�: une interculturalit� jud�o-fran�aise (les Anglais parlent d�Anglo-jewry), une interculturalit� li�e au pays d�origine, si ce n�est pas la France, jud�o-tunisienne, jud�o-polonaise etc. et enfin une transculturalit� juive, propre � tous ceux qui sont issus de l�histoire juive, de par le monde. Il ne fait pas de doute que chaque interculturalit� juive est susceptible d��voluer mais il n�en reste pas moins qu�il faut distinguer l�objectif et le subjectif�: il ne suffit pas d��voluer, il faut aussi prendre la mesure du regard de l�autre, de l�image que les repr�sentants de la communaut� juive lui conf�rent et qui, selon que ce seront les uns ou les autres, pourra changer radicalement et faire basculer celle-ci dans un sens ou dans l�autre. Encore faut-il savoir ce que nous voulons pour �laborer une strat�gie de communication et choisir ceux qui seront le mieux � m�me, de par leurs origines, �de la mener � bien. Pour simplifier, on dira que le juda�sme la�c s�inscrit dans une Histoire et dans une interculturalit� avec la France en l’occurrence, que le juda�sme religieux s�inscrit dans une pratique au quotidien et que le juda�sme sioniste s�inscrit dans une utopie, qui est celle du retour � une culturalit� juive, impliquant un certain d�passement de l�interculturalit�

Il y a en effet un contraste frappant entre la multiplicit� des cultures accueillant les juifs et la radicalit� de l�alt�rit� juive. Au niveau dialectique, cette multiplicit� ne fait pas sens si elle ne se transforme pas en dualit� du juif face au non juif. Cela dit, cette alt�rit� juive ne peut s�exprimer dans l�abstrait, elle doit s�ancrer dans une culturalit� non juive sp�cifique. Autrement dit, le juif n�est en situation d��tre l�autre qu�� condition d�avoir parfaitement assimil� le langage de l�autre.

Tout au long de cet expos�, on aura compris que l�on ne peut pas remplacer l�autre si facilement�: si entre eux les juifs ne respectent pas leurs diff�rences, comment les non juifs respecteraient celles des juifs�? On ne devient pas juif par un coup de baguette magique tout comme on ne devient pas juif fran�ais � part enti�re du jour au lendemain, cela d�passe la dimension du choix individuel pour �tre un choix de la lign�e. Il y a ceux, parmi les non juifs qui veulent se convertir au juda�sme tout comme il y a parmi les juifs ceux qui, en raison d�une �colonialit� veulent se convertir au juda�sme fran�ais. Il importera de r�fl�chir sur la psychologie, voire les stigmates, du pros�lyte.

La condition du juif a singuli�rement �volu� au cours des deux derniers si�cles�: auparavant, les juifs �taient pr�sents anciennement l� o� ils se trouvaient. Puis avec l��migration vers la Palestine puis vers Isra�l, avec l�exode des colonies vers la m�tropole, avec toutes sortes de migrations, le juif est redevenu errant, nouvellement arriv� l� o� il se trouve. Il importe de r�fl�chir sur ces deux images de l�errance, de la multiplicit� des all�geances ou de l�enracinement au sein d�une culture nationale.

La communaut� juive de France est d�une grande complexit� en ses composantes�: comment parviendra-t-elle, en affirmant son unit�, � tenir un discours coh�rent qui satisfasse chacun sans que cela devienne un propos inconsistant�? Ne vaut-il pas mieux accepter de confronter les sensibilit�s des uns et des autres, de les dialectiser, plut�t que de tenter d�sesp�r�ment d�en faire la synth�se�? Ne vaut-il pas mieux laisser la parole � un noyau dur, au sens historique du terme, plut�t que de tomber dans une cacophonie de revendications de la part de juifs ayant les rapports les plus divers avec la France en g�n�ral et le juda�sme fran�ais en particulier�?

4. Signification et port�e de ��Juifs la�ques��

 

On s�interrogera, enfin, sur la signification du terme �Juifs la�ques� qui sert de �mot valise� � une pl�iade d�associations. Le terme est, en fait, � rapprocher d�un autre utilis� autrefois, celui de �juifs progressistes� et qui concerna, apr�s la Seconde Guerre Mondiale, des juifs plac�s dans la mouvance communiste. Ce n�est probablement pas par hasard que ces �juifs progressistes����autour notamment autour des Amis de la Commission Centrale de l�Enfance (CCE) qui organisait des colonies de vacances, �manation de l�Union Juive pour la R�sistance et l�Entraide (UJRE), dont le si�ge est toujours au 14 rue de Paradis, dans le dixi�me arrondissement���soient d�sormais fortement pr�sents au sein de l�ensemble des juifs dits la�ques, comme cela ressort des Portes Ouvertes qui se sont tenu, les 1-2 d�cembre 2001, � la Mairie annexe du XIIIe arrondissement de Paris, manag�s par les dirigeants de cette structure jud�o-communiste. Lors du Colloque de la Sorbonne, 11-12 f�vrier 1995, ils s�interrogeaient . Hier juifs �progressistes��; aujourd�hui juifs…�?, (Paris, Les amis de la CCE, 1996)�; � cette question d�appellation, laiss�e alors en points de suspension, la r�ponse allait venir peu apr�s�: ils seraient des juifs la�ques et ils entreraient au sein de cette mouvance, y apportant leur dynamique et leurs troupes, suscitant dans la foul�e les dites Journ�es Portes Ouvertes �Rencontrer les juifs la�ques de France�.

En affirmant l�existence d�un Comit� de Liaison des Associations Juives La�ques de France, ne laisse-t-on pas entendre que le dit Comit� repr�sente le juda�sme la�que fran�ais, dans sa diversit�? Or, � y regarder de pr�s, il n�en est rien.

En �tudiant la composition des membres ou du public de ces diverses associations, on observe qu�il est tr�s largement � pr�dominance ashk�naze et qu�il comporte des personnages d�un certain �ge. Ces deux remarques auraient du mettre sur la voie l�ethnologue, puisque des travaux ont �t� consacr� au �juda�sme la�que�.(cf. m�moire de Catherine Vago, notamment)

Il est en effet peu vraisemblable que les juifs la�cs ne se recrutent que parmi les Ashk�nazes et plus pr�cis�ment ceux qui sont issus de l�immigration, plut�t que les juifs alsaciens�; il est �galement peu probable que les jeunes juifs ne soient pas la�ques�!

Ainsi, en revendiquant l�appellation de �juifs la�ques�, nous avons en r�alit� affaire � une man�uvre de manipulation de la part d�une mouvance tr�s sp�cifique et dont nous avons dit qu�elle se situait objectivement dans la continuit� d�un juda�sme dit progressiste. Que soient venu s’agglutiner � ce noyau jud�o-communiste quelques s�farades, il s�agit l� de leur part d�une erreur de parcours, due pr�cis�ment au flou de l�expression �juif la�que�, que l�on y trouve de juifs d�ob�dience socialiste, correspond surtout au glissement d�un certain �lectorat communiste.

Mais quels sont les buts de ce juda�sme la�c�? Ils sont en r�alit� tr�s sp�cifiques et bien �loign�s de ceux auxquels on pourrait a priori s�attendre. Il faut savoir en effet, que durant l�Entre Deux Guerres, les juifs originaires des pays de l�Est afflu�rent vers la France et furent assez mal re�us par l�establishment juif, de souche. D�o� la cr�ation de structures qui �taient en fait des micro-soci�t�s, o� ces juifs �trangers, lisant le yiddish���au travers notamment de p�riodiques qu�ils produisaient���s�exprimant p�niblement en fran�ais, pouvaient avoir le sentiment d��tre juifs en France, occultant de facto la communaut� juive locale. Quant � l�Occupation, elle consacra une diff�rence entre juifs ��trangers� et juifs de �vieille souche fran�aise�. Notons que le d�cret-loi Cr�mieux fut abrog� par Vichy, faisant des juifs d�Alg�rie des �trangers. La notion de communaut� isra�lite englobait les deux cat�gories de �coreligionnaires����mais non �compatriotes����par del� ce qui pr�cis�ment les distinguait.(A. Wiewiorka, Ils �taient juifs, r�sistants, communistes, Paris, Deno�l, 1986.

Il semble que lorsque les S�farades d�Afrique du Nord arriv�rent en m�tropole, dans les ann�es Cinquante-Soixante, ils ne rencontr�rent pas les m�mes probl�mes���du fait de la Shoah, de l�Etat d�Isra�l, du fait de la connaissance de la langue fran�aise etc.���et ne furent pas conduits � r�agir avec les m�mes proc�d�s de substitution. Et c�est pourquoi, � de rares exceptions, le sefardisme n�est gu�re concern� par ce �juda�sme la�c� alors qu�il l�est objectivement du fait que ses membres ne sont pas pour autant tous croyants ou tous pratiquants. Tout se passe donc comme si les juifs ashk�nazes, issus de l�immigration, avaient lanc� une O.P.A. pour s�approprier le juda�sme la�c dont les leaders sont majoritairement d�origine polonaise au point que certaines r�unions de bureau, de nos jours, pourraient se tenir pratiquement en polonais.

Si l�on examine d�ailleurs la presse franco-yiddish, autour de 1944, (Notre Voix, anciennement La Nouvelle Presse), on note des formules significatives�:

�Continuit� de notre journal qui sera celui des Juifs en France� ou � Mais les Juifs de France n�ont pas support� passivement (..) la r�pression nazie� ( num�ro du 6. 09. 1944)

Voil� donc ces juifs communistes���notamment ceux li�s � la MOI, la �Main d��uvre Immigr�e����parler au nom des �juifs en France�, expression prudente mais qui pr�pare quelques lignes plus loin une autre, plus forte encore, celle des �Juifs de France�.

Strat�gie qui consiste � revendiquer une repr�sentation la plus large possible pour d�signer un groupe ayant un profil tr�s particulier�: nous sommes les Juifs en/de France, nous sommes les juifs progressistes et finalement���dernier avatar- nous sommes les Juifs la�cs (face aux juifs religieux)

Il importe de revenir sur le glissement de �Juifs en France� � �Juifs de France��: la premi�re formule pourrait en effet d�signer un ensemble tr�s vaste incluant aussi bien les Juifs de France que les Juifs qui sont simplement r�sidents en France, sans pr�tendre �tre, quant � eux, les Juifs de France. Mais, plus loin, en recourant � la formule �Juifs de France�, cela signifie que ce sont eux les vrais Juifs de France et non pas un autre groupe qui ferait pendant aux �Juifs en France�. Autrement dit, il y a occultation des Juifs de souche fran�aise, compl�tement marginalis�s et qui auraient d�m�rit�, tout comme les Chr�tiens forment une Nouvelle Alliance rempla�ant la sienne, les Juifs ashk�nazes �trangers forment une nouvelle alliance avec la France, aux d�pends des Juifs de souche fran�aise.

A l�appui de cette th�se, nous signalerons que chaque fois que, face � un public de �juifs la�cs� on aborde la question des juifs de souche fran�aise, il y a comme un malaise. Or, a priori, officiellement, le seul probl�me des juifs la�cs, c�est d��tre rejet�s par les Juifs religieux, ils ne devraient donc nullement se formaliser d�une revendication d�existence de la part de juifs la�cs de souche fran�aise�!

D�o� l�on observe que ce �juda�sme la�c� n�est qu�une fa�ade qui n�avoue pas l�identit� de son v�ritable adversaire, de sa b�te noire, � savoir le juif de souche fran�aise qui les a snob�s eux, les juifs ashk�nazes qui ont d�barqu� en France ou leurs descendants. On dit, chez les psychog�n�alogistes, qu�il faut trois g�n�rations pour fabriquer un psychotique. Dans les ann�es trente, la presse juive parlait des �masses travailleuses juives immigr�es� par opposition aux �juifs de souche fran�aise�, mais ce terme de juif immigr� a fini par dispara�tre voire � devenir tabou, un crime, en quelque sorte, contre le credo la�que..

En outre, au lendemain de la guerre, il fut fortement question, notamment au Parti Communiste, de faire repartir ces juifs �en sky�, selon l�expression de Marty, dans leurs pays d�origine et ce fut d�ailleurs le cas de beaucoup, notamment vers la Pologne, devenue communiste, avec des succ�s divers.(cf. Maurice Rajsfus, L�an prochain la R�volution. Les communistes juifs immigr�s dans la tourmente stalinienne, 1930-1945, Paris, Mazarine, 1985) Les Juifs la�ques de nos jours et leurs cadres polonais sont les h�ritiers directs de ces structures propres aux juifs immigr�s, communiquant entre eux � l��poque, en yiddish�; on ne disait pas alors ��migr�s�. On pouvait trouver la formule�: �Juifs de France, fran�ais comme immigr�s�. Sous Vichy, les statuts diff�r�rent�: �Les ressortissants �trangers de race juive pourront (…) �tre intern�s dans des camps sp�ciaux�. On avait bien affaire � une mouvance sp�cifique�: �La d�fense des immigr�s, pouvait-on lire, est un souci permanent de la Presse Nouvelle�. Ces immigr�s qui �ont aim� � en mourir le pays pour lequel ils se sont battus�, ce qui signifie implicitement que ce n��tait pas �leur� pays. Ceux-ci ne m�ritaient-ils pas �une place pr�pond�rante parmi les juifs de France��? Mais derri�re l�expression �immigr�s�, en France, finalement trop large, il y avait une r�alit� socio-historique, celle de l�origine g�ographique.

A la fin des ann�es 80, le ph�nom�ne du juda�sme la�c s�est manifest�, sous ce nom, m�me si le terme �juif la�c� figurait d�j� dans les publications jud�o-communistes�: le m�me groupe ashk�naze issu de l�immigration s�en prenait cette fois aux religieux qui tenaient le haut du pav�, tout comme d�ailleurs il avait eu sa p�riode antisioniste, � l��poque de Nasser. Triple rejet donc per�u d�ailleurs, � tort ou � raison, comme mutuel �: les juifs de souche fran�aise, Isra�l, les juifs religieux. Mais g�n�ralement, le premier rejet n�est plus gu�re rappel�, probablement parce que l�on s�imagine que le probl�me ne se pose plus. Dans les trois cas, cette population se serait heurt�e � un certain m�pris�: on leur reproche de ne pas �tre des juifs vraiment fran�ais, on leur reproche de ne pas venir s�installer en Isra�l, on leur reproche de ne pas respecter les coutumes juives. Triple porte � faux qui n�emp�che pas que ces juifs que l�on ne peut simplement d�finir par un refus���et la la�cit� est un refus���ou un manque �prouvent une forme d�identit� fond�e sur une certaine culturalit� d�Europe orientale, autour du yiddish, d�une certaine nourriture, pas n�cessairement kasher et sur la Shoah, entre autres. En se d�finissant comme �juifs la�ques�, ils peuvent ratisser plus large et capter des juifs n�appartenant pas �� cette sensibilit� mais en m�me temps, ils se pr�sentent en creux et cela fausse les pistes. Jamais, ils n�accepteraient de reconna�tre qu�il s�agit avant tout de la perp�tuation d�une culture au demeurant non fran�aise, ils se croient oblig�s de se situer au niveau des principes tout en sachant tr�s bien que cela n�est qu�une fa�ade.

On notera donc que ce positionnement antireligieux et non sioniste ne fait que dissimuler d�autres probl�mes plus aigus�: celui de leur r�cente immigration en France qui pourrait rendre concevable, une fois l�orage pass�, un retour�; celui de leur refus d��tre consid�r�s comme des juifs fran�ais de seconde zone, face aux Juifs de souche fran�aise, ce qui conduit ces juifs la�cs � c�l�brer, sans �tats d��me, le bicentenaire de l��mancipation des juifs de France, ce qui fait penser un peu � �nos anc�tres les Gaulois�, sans juger bon de faire intervenir les descendants, en chair et en os, de ceux qui v�curent cette �poque. Mais n�est-il pas vrai que la revendication de la Palestine rel�ve largement d�une histoire que l�on se r�approprie.

D�s lors que ces associations juives la�ques ne servent r�ellement qu�� cr�er un espace de vie juive pour ceux qui ont �t� exclus non point tant���comme ils l�affirment���du monde religieux mais du monde jud�o-fran�ais, il va de soi qu�elles sont amen�es, � affirmer une la�cit� qui constitue une sorte de n�gationnisme � l�encontre des juifs de souche fran�aise. Autrement dit, ces �juifs la�cs�, d�un genre si particulier, sont pr�ts � jouer la la�cit� contre un communautarisme qui risquerait de privil�gier ces juifs �historiques� que sont les juifs de souche fran�aise. On songe au jugement de Salomon o� la femme qui a perdu son enfant pr�f�re que l�enfant restant meure�: on pr�f�re que les juifs deviennent un �l�ment insignifiant plut�t que d�admettre une quelconque supr�matie de la part des juifs de souche fran�aise. En fin de compte, aussi incroyable que cela puisse para�tre, ces �juifs la�ques� veulent avant tout instrumentaliser la la�cit� aux fins de refouler les diff�rences entre eux et les juifs de souche fran�aise bien plus que celles qui existent entre les juifs et les autres communaut�s�! Si on leur demande s�il est vraiment indiff�rent que dans leurs instances dirigeantes il y ait une majorit� de juifs d�origine polonaise ( signalons que les juifs �bundistes� en France �taient fortement centr�s sur Varsovie) ils r�pliqueront �cela n�a pas d�importance�!� Car en fait ce qu�ils revendiquent avant tout c�est un la�cisme au sein de la communaut� juive bien plus qu�un la�cisme au niveau d�une soci�t� fran�aise communautariste. Le terme �origine� qui marquait l�immigr� juif de Pologne ou de Roumanie est d�sormais utilis� dans un sens plus large�: on est d��origine juive�, comme tous les Juifs, donc sans discrimination au sein de la communaut� juive de France.

Faut-il s�attendre � ce que ce pseudo-juda�sme la�que s��teigne avec ceux qui avaient des raisons de le revendiquer�? Il semble bien que la moyenne d��ge y soit assez �lev�e et que les querelles des parents ne sont plus celles sinon des enfants du moins des petits enfants. Il existe certes quelques �l�ments s�farades, �gar�s au milieu d�une masse ashk�naze. On peut se demander si ceux-ci ne servent pas de fa�ade, on pense notamment � Albert Memmi, juif d�origine tunisienne, pr�sident de l�Association pour un Juda�sme Humaniste et La�c (AJHL) mais qui n�est en fait qu�une scission de Libert� du Juda�sme, fond�e par des Ashk�nazes issus de l�immigration, � la fin des ann�es 1980.

En guise d��pilogue, signalons qu�� l�issue de notre expos�, les deux orateurs qui prirent ensuite la parole s�excus�rent d��tre polonais comme si notre intervention remettait en question leur droit � s�exprimer. On avait l�impression que l�on avait introduit le loup dans la bergerie, alors qu�� aucun moment, officiellement du moins, ces �juifs la�cs� n�avaient mis le doigt sur une si vieille douleur, une douleur rest�e jusque l� inavouable, prot�g�e par la langue de bois..

Il convient donc de mettre la la�cit� en perspective�: quand la France s�est voulue la�que, elle �tait relativement soud�e et cette la�cit� �tait compens�e par un fort consensus linguistique et culturel qui en relativisait sensiblement les effets. Il est clair que dans une France plus h�t�rog�ne, post la�que, o� les membres ne partagent plus toujours les m�mes valeurs et surtout la m�me Histoire, la la�cit� ne peut que le c�der � un certain communautarisme. En revanche, il est possible de parler de la�cit� au sein de chacune de ces communaut�s parce que chacune d�entre elles comporte pr�cis�ment, entre ses membres, un fort d�nominateur commun. Cela dit, quand des Juifs se d�clarent la�ques face � d�autres qui ne le seraient pas, il ne peut s�agir l� en soi d�une identit�: on peut vouloir la la�cit� au sein du monde juif en France, on ne peut se dire �juif la�c�. Il y a l� un point aveugle que nous avons tent� d�expliciter, � savoir que sous cette �tiquette de juif la�c, il y a une revendication qui est, avant tout, celle des juifs immigr�s et de leurs descendants et plus sp�cialement de ceux qui sont originaires de l�Europe Orientale en g�n�ral et de Pologne en particulier.

Certes, il existe un autre sens pour �juif la�c�, c�est celui de juif non pratiquant par opposition � juif pratiquant���et les deux sens se croisent pour ajouter � la confusion- mais il semble bien que cette mouvance la�que fonctionne sur des pratiques sociales qui lui sont propres et qui rel�vent d�une certaine ashk�nazit� qui ne saurait se r�duire aux pratiques fran�aises. Or, on ne peut qu�observer que toute r�union au sein de ces associations juives dites la�ques met en jeu, ipso facto, un ensemble d�attitudes qui sont d�ailleurs per�ues comme �tranges sinon �trang�res aux juifs qui n�appartiennent pas � la dite ashk�nazit�. Il faudrait enfin souligner � quel point les pratiques sociales sp�cifiquement fran�aises sont �loign�es de celles qui caract�risent tant les ashk�nazes que les s�farades, elles-m�mes fortement marqu�es par leurs interculturalit�s respectives, qu�elles soient germano- slaves ou arabo-turques.(cf. nos travaux in Cahiers du CERIJ, 2000-2001). Ne pourrait-on parler � propos de cette mouvance de �loubavitch la�ques� et n�existe-t-il pas des s�farades parmi les Loubavitch, s�habillant comme les anciens Polonais�?

Aucun probl�me, au demeurant, de la part de ces �Juifs la�ques� pour reconna�tre qu�ils ne respectent pas les lois juives, pas de probl�me non plus de leur part pour admettre bien volontiers que leur rapport � Isra�l n�a pas abouti. En revanche, en ce qui concerne le jugement qu�ils portent sur leur int�gration en France au sein de la communaut� juive, ces m�mes juifs la�ques ne sont pas pr�ts � conc�der la moindre restriction, en d�pit des obstacles �vidents rencontr�s par eux ou par leurs parents�; ils se veulent plus fran�ais que les juifs de souche fran�aise et en tout cas pas moins���pr�ts, � l�occasion, � relativiser l�int�gration de ceux-ci � alors que s�ils �taient en Isra�l ils admettraient l�existence de sabras. (Panoramiques, num�ro sur �les Juifs La�ques, du religieux vers le culturel� �r�uni en 1992 par Izio Rosenman). Disons que ces Juifs de souche fran�aise leur font ombrage tout comme la pr�sence des Juifs embarrassent les Chr�tiens sans parler du rapport des arabes palestiniens aux juifs Isra�liens.

Il suffit d��tudier le personnel dirigeant de ces associations juives la�ques pour s�assurer qu�une culturalit� polonaise est sous-jacente�: Cercle Gaston Cr�mieux de Richard Marienstrass et Jacques Burko, Cercle Bernard Lazare de David Fuchs, du Centre Juif La�c de Jean Liberman, Cercle Amical bundiste, fortement marqu� par la Pologne, longtemps anim� par Aby et M�ni Wiewiorka, Libert� du Juda�sme de Claude Kolinka et d�Elie Garbarz, �R�volution Progressiste Juive anim� par Nathan Zederman, Association pour un juda�sme Humaniste et la�c anim� par Izio Rosenman�; Amis de la Commission Centrale de l�Enfance de Jo Kastersztein ou Hashomer Hatsa�r, fond� en Pologne en 1913 partageant les locaux du Cercle Bernard Lazare. Mais bien entendu, si on allait demander de quelles origines sont ces juifs la�cs, il nous serait r�pondu �mais de partout�, citant Un Tel ou Un Tel qui n�ont pas per�u la nature de ce �ghetto ashk�naze�. Un Roger Maria n��crivait-il pas en 1968 dans Nouvelle Presse Hebdo � propos des juifs �progressistes� �: �m�me si tous ne parlent pas yiddish��? La contestation de la r�gle matrilin�aire, dans ces groupes, pourrait �tre li� au fait que le patronyme polonais, transmis par le p�re, est consid�r� comme la r�f�rence.

M. Rajsfus reprochera � R. Marienstrass, auteur, en 1975, d��tre un peuple en diaspora, Paris. F. Maspero, de quasiment rien dire des juifs maghr�bins ou des juifs fran�ais dont �l�ant�riorit� dans le pays remonterait aux Croisades� (Identit� � la carte. Le juda�sme fran�ais en questions, Paris, Arcanth�re, 1989, pp. 171 et 357). L�importance accord�e � la Shoah, par ailleurs, n�est-elle pas li�e, peu ou prou, � l�implantation g�ographique fortement polonaise des camps de concentration, justifiant d�ailleurs l�organisation de voyages de la m�moire�?

A l�heure o� les diff�rentes �ethnies� afghanes s�efforcent de doser la part des unes et des autres au sein d�un gouvernement, est-il concevable que les Juifs affirment qu�ils ne sont s�par�s que par le fait de croire ou de ne pas croire�? Les clivages d�hier ont pu temporairement s�estomper, ils n�en sont pas moins vou�s � r�appara�tre et il faut les prendre en compte. Les associations Juives �la�ques� sont les h�riti�res de fait du Comit� G�n�ral de D�fense (CGD), rassemblant les juifs d�Europe de l�Est, qui s�opposa, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, au Consistoire. Que les uns se revendiquent r�sistants���encore que les communistes ne l�aient �t� qu�apr�s l�agression nazie en URSS, mettant fin au pacte germano-sovi�tique���face aux autres accus�s de complaisance � l��gard de l�occupant allemand ne change rien � l�affaire, pas plus que le fait que l� UJRE communiste co-fondatrice du CRIF, de par notamment son attitude hostile � l��gard d�Isra�l, ait �t� tenue quelque peu � l��cart avant de r�appara�tre au sein de la mouvance juive la�que, constitu�e d�ailleurs en partie de transfuges du Parti Communiste, tels le journaliste Jean Liberman (cf. Se choisir juif, Paris, Syros, 1995) ou un Jean Ellenstein, se retrouvant au sein du Centre Juif La�c (CJL).

Le CRIF (Conseil Repr�sentatif des Isra�lites de France) fut durant l�Occupation une structure faisant cohabiter juifs de souche fran�aise et juifs �trangers originaires d�Europe Centrale, est-ce que le probl�me a cess� d�exister soixante ans plus tard�? On notera qu’Isra�lite de France� n��quivaut pas � Fran�ais juifs, la formule d�signe avant tout une pr�sence en France.

Il ne s�agit pas, sous pr�texte d�oublier les anciennes pol�miques, de faire fi de diff�rences nullement r�sorb�es et qui, en tout �tat de cause, gardent toute leur pr�gnance en terme de l�gitimit� et d�enracinement. Imaginons un instant si la situation en Isra�l serait aujourd�hui la m�me s�il avait exist� un noyau dur juif qui s��tait perp�tu� au travers des si�cles, sans discontinuit�! O� sont les Isra�liens de vieille souche palestinienne�? Il vaut encore mieux que les juifs de souche fran�aise reconnaissent la m�fiance qui fut la leur � l�encontre des juifs immigr�s en France mais cela ne saurait pour autant les faire renoncer � leur rapport privil�gi� avec la France et les droits et les devoirs qui s�en suivent.

En v�rit�, c�est le regard du non juif���au sens o� l�entendait Sartre, qui cr�e cette illusion d�homog�n�it�, l�antis�mitisme serait-il un alli� de ces �juifs la�cs� comme il peut l��tre des sionistes�? Car la diversit� des engagements id�ologiques au sein de la mouvance la�que ne doit pas faire oublier l�homog�n�it� de sa population, quant � ses origines g�ographiques et culturelles. Que signifie la question �: est-on juif fran�ais�? De nos jours, on pourrait penser qu�elle pose la question du caract�re fran�ais des juifs. Or, le vrai sens de cette question est autre�: est-on un juif de souche fran�aise ou un juif immigr�, �tranger, naturalis�, vivant en France�? On peut aussi se demander si le d�bat autour de la religion ne renvoie pas au clivage entre juifs fran�ais et �trangers juifs�: pour le juif immigr�, le juif de souche fran�aise apparaissait comme un fran�ais de confession juive, mosa�que. Est-ce qu�un certain la�cisme juif ne viserait pas � affirmer qu��tre juif ne se r�duit pas � une confession mais implique aussi une diff�rence de culturalit�; est-ce que cela n�impliquerait pas que le juif �tranger se sente plus �juif� que le juif de souche fran�aise dont la jud�it� se r�duirait, selon lui, � une croyance et � quelques pratiques synagogales. Quant aux Juifs d�Afrique du Nord, leur arriv�e massive, a certainement modifi� le paysage, avec une population fort diff�rente de la polonaise, ayant un autre rapport � la langue fran�aise et � la France. Les juifs ashk�nazes pourraient-ils d�sormais monopoliser l�id�e de progressisme ou de la�cit�? Les juifs des anciennes colonies, iraient-ils renforcer le p�le des juifs de souche fran�aise, conduisant ainsi � un r��quilibrage de la communaut� juive de France�? En fin de compte, il semble bien que ce soit des ann�es Soixante que date l�id�e selon laquelle les vrais interlocuteurs des juifs ashk�nazes ne seraient plus les juifs de souche fran�aise mais les juifs maghr�bins d�expression fran�aise. Il y a eu substitution, constituant a posteriori une sorte de revanche.

5. Juifs la�ques et juifs religieux

 

On a un peu l�impression d�sormais que derri�re le d�bat �juifs la�cs�/ �juifs religieux� se cache le clivage entre juifs ashk�nazes et juifs s�farades. Tout se passe comme si chaque population d�finie objectivement par son Histoire se voyait attribuer une fonction sp�cifique au sein d�une communaut� plus large�; on dira que tout d�calage synchronique est r�v�lateur d�un d�calage diachronique et que toute diff�renciation diachronique aboutit � un partage des taches au niveau synchronique.

On notera qu�en Isra�l, les juifs s�farades ont �t� largement assimil�s � une classe sociale inf�rieure par rapport aux juifs ashk�nazes, c�est le concept de Second Isra�l, qui fit l�objet d�un num�ro des Temps Modernes, dirig� par Shmuel Trigano, � la fin des ann�es Soixante Dix.

Il y a certes l� une injustice � mettre une �tiquette sur un certain groupe de personnes, par ailleurs appartenant � un m�me �peuple� mais c�est ainsi que les soci�t�s s�organisent et se structurent.

On dira ainsi, le cas �ch�ant, que tel juif s�farade n�est pas tr�s pratiquant,���on dit volontiers qu�il est traditionaliste���plut�t que de dire qu�il est la�c et que tel juif ashk�naze respecte quelques f�tes plut�t de dire qu�il est religieux.

Si les juifs polonais sont omnipr�sents dans les associations juives la�ques, les juifs d�Afrique du Nord sont probablement fortement surrepr�sent�s sur les listes consistoriales et dans les instances religieuses fran�aises (cf. Information Juive, Suppl�ment au n� 212, Novembre 2001). Il y a une r�partition des r�les. Certes, les Loubavitch sont-ils ashk�nazes mais selon nous il s�agit d�une interaction avec d�autres communaut�s juives ob�issant � d�autres logiques car nous sommes ici en train de d�crire une situation sp�cifique � la France.

Entre ces deux populations de juifs immigr�s, mais ayant immigr� � des moments diff�rents, quelle pourrait �tre la place du �troisi�me homme�, le juif de souche fran�aise, minoritaire, certes, mais affirmant seul la continuit� s�culaire de la pr�sence juive en Terre de France. Il est f�cheux que lors de la constitution du Consistoire, sous le Premier Empire, on n�ait pas pr�vu une telle situation, il est vrai qu�� l��poque, la plupart des juifs �taient pr�cis�ment de souche fran�aise…

L��volution qui a suivi a sensiblement modifi� l��tat des choses et les fondements socioculturels qui furent le th��tre des am�nagements d�cid�s par Napol�on ne sont plus les m�mes tout de m�me d�ailleurs que ceux qui furent l�arri�re���plan de la la�cit� � la fran�aise. Il est en effet ais� de rendre possible la diversit� quand un pays est fondamentalement uni, c�est un luxe qu�il peut se permettre sans risquer de se disloquer mais est-ce toujours le cas d�sormais�? Il y aurait donc une crise de la la�cit�, li�e � l�importance de l�immigration au cours du XXe si�cle.

Si l�on veut �lever le d�bat, le cas jud�o-fran�ais nous semble exemplaire, presque un cas d��cole. On voit l� en effet se d�rouler des processus qui ont certainement jou� dans les soci�t�s les plus anciennes, � savoir l�instrumentalisation des diff�rences objectives, observables aux fins de division du travail.

Le probl�me, c�est que cela n�est pas admis officiellement�: on imagine difficilement dans nos soci�t�s postmodernes que l�on vienne � distribuer les r�les d�apr�s les faci�s, d�apr�s les pedigrees alors que c�est bien de cela qu�il s�agit en pratique�: ce qui se ressemble s�assemble. L�essor des sciences humaines et des sciences sociales en particulier n�a gu�re conduit � davantage de lucidit� et de conscientisation en ce domaine.

Il y a donc l� un d�calage entre les faits���une cat�gorie donn�e de personnes se voit assigner un certain monopole sur un certain cr�neau���et les discours�: toute personne d�sireuse de s�ins�rer dans ce cr�neau sera la bienvenue.

En pratique, au sein d�un groupe donn� pr�vaudra un type de comportement propre non pas � la fonction consid�r�e mais….. au profil de la cat�gorie s��tant vu assigner la dite fonction�!

Prenons un exemple classique�: si dans la police fran�aise, il y a beaucoup de Corses, il faut s�attendre � ce que certaines valeurs qui y r�gnent ne soient pas sp�cifiquement celles requises, dans l�absolu, pour �tre policier���� l��chelle de la plan�te���mais rel�vent de particularismes � rechercher dans la culture corse, �tant bien entendu qu�� terme un amalgame se fera entre ces deux niveaux.

Pour notre part, ayant particip� pendant une dizaine d�ann�es aux r�unions du Comit� de Liaison des Organisations Juives La�ques, nous avons pu observer � quel point nous �tions en d�calage. Comprenez qu�un tel d�calage n�existait pas au sein d�instances non juives. La fa�on dont nous �tions per�us, �cout�s, y �tait totalement diff�rente et ceux qui �taient le plus suivis ne l�auraient pas �t� dans un autre cadre. Il est clair que s�il avait �t� d�embl�e reconnu que cette mouvance la�que, en ses instances dirigeantes, �tait un fief ashk�nazo-polonais, avec ses propres modes de communication, de cr�dibilisation, les choses se seraient pass� autrement. Soit, d�s l�abord, il e�t �t� clair que nous �tions disqualifi�s de par notre diff�rence, soit, cette diff�rence eut �t� prise en compte et il aurait fallu l�instrumentaliser d�une fa�on ou d�une autre. Il est probable, �galement, que les membres de ces instances ne sont nullement conscients de leur idiosyncrasie dans la mesure m�me o� ils se retrouvent entre eux. Ils pensent probablement qu�ils se comportent �normalement�, en gros comme n�importe quel Fran�ais, comme n�importe quel Juif, ils ne voient vraisemblablement pas de quoi on parle m�me s�ils savent, objectivement, que la majorit� des interlocuteurs appartiennent � un milieu culturel typ�. Autrefois, lorsque beaucoup s�exprimaient mieux en yiddish qu�en fran�ais, la distinction �tait claire et le juif de souche �tait per�u comme diff�rent. De nos jours, la ma�trise du fran�ais, la perte des accents, tend � niveler le sentiment d�un d�calage. Il y a l� une homog�n�it� langagi�re qui vient modifier la situation, dans la mesure m�me o� le crit�re linguistique �tait significatif. En outre, le nom des juifs de souche fran�aise, quand cela concerne l�Alsace, n�est gu�re distinct de celui des Juifs originaires d�Europe orientale, qui ont souvent une consonance germanique�: rappelons qu�il y a eu un flux migratoire de l�Ouest vers l�Est avant qu�il ne se produise en sens inverse, d�Est en Est. Certes, les juifs du Comtat Venaissin portent-ils des noms �bien fran�ais����g�n�ralement des noms de lieux, mais il y a le fait des mariages �mixtes� entre juifs d�origines diff�rentes..

On se retrouve avec un probl�me de lisibilit� comme d�ailleurs, plus g�n�ralement entre juifs et non juifs. Qui est juif, qui ne l�est pas�? Qui est juif polonais, qui est juif alsacien�? En revanche entre juifs ashk�nazes et juifs d�Afrique du Nord, la diff�rence concernant les patronymes est flagrante�: d�un c�t� des noms germano-polonais, de l�autre des noms jud�o-arabes. On s�y reconna�t, on s�y retrouve, on se r�partit les r�les�: l�un, le s�farade, affirmera l�existence d�une communaut� religieuse sp�cifique face aux autres communaut�s, catholique, protestante, musulmane. L�autre, l�ashk�naze, affirmera son respect de la la�cit� et la marginalisation du fait proprement religieux au profit de crit�res d�ordre plus culturel. Entre ces deux attitudes, les juifs de souche fran�aise devraient probablement, au niveau d�une l�gitimit� historique, avoir aussi voix au chapitre..

On pourrait parler d�un syncr�tisme social, d�s lors que des populations par ailleurs bien distinctes s�entrem�lent, par exemple lorsque des juifs d�Afrique du Nord participent aux activit�s des �juifs la�ques�, vou�es en fait � la justification de la diff�renciation des juifs ashk�nazes d�Europe centrale et orientale. Le cas d�Albert Memmi est de ce point de vue hautement caract�ristique de ce que l�on pourrait appeler un glissement chor�matique (� partir du terme grec signifiant espace, alors que chron�matique renvoie au terme grec pour temps).

Pour l�historien, un tel glissement doit �tre rep�r�, faute de quoi �il aura le sentiment de l�existence d�une sorte d�OVNI social. En effet, pour �viter de percevoir des ruptures dans la diachronie, encore faut-il ne pas se laisser �garer par ces d�rives chor�matiques, qui donnent l�illusion d�un ph�nom�ne nouveau, sui generis. Or, on remarque que les sociologues, comme Doris Bensimon, (LDJ 1989-2001 Ed. D. Bensimon et C. Kolinka

Extrait de la collection de la Lettre de LDJ n� 0 � 61) qui conna�t de pr�s la mouvance juive la�que n�est pas parvenue � la situer dans la continuit� des associations d�originaires, d�j� pr�sentes dans l�Entre Deux Guerres. En l�occurrence, il convient d�isoler les facteurs suivants�: la r�cup�ration des th�mes la�ques circulant en dehors du monde juif qui est d�j� un glissement chor�matique, ensuite la mobilisation de juifs n�appartenant pas au groupe socio-culturel de r�f�rence, �importation� �de juifs d�Afrique du Nord au sein des associations juives la�ques. A cela vient s�ajouter une sorte de t�lescopage chron�matique qui consiste � laisser entendre qu�il n�y a plus de juifs de souche fran�aise, que c�est une donn�e du pass�.

Pour employer le jargon de l�ethno-m�thodologie, que dire en effet de l�accountability des �juifs la�ques�. Dans un manifeste r�dig� en octobre 88 mais repris en 2001, les fondateurs de l�association Libert� du Juda�sme ( LDJ) �crivaient�: Un groupe de militants juifs a constat� que certains probl�mes v�cus comme individuels refl�tent en fait la situation de la majorit� des Juifs de France�. Ces fondateurs, dont les trois plus significatifs sont ashk�nazes, immigr�s, ne font �videmment pas la moindre allusion � leurs origines. Ils parlent de la �majorit� des Juifs de France� alors que l�on sait que la majorit� de la communaut� est s�farade. Or, de deux choses l�une, o� ces s�farades sont religieux et dans ce cas on ne peut dire que la majorit� de la communaut� est �la�que� ou bien ils ne le sont pas et dans ce cas, pourquoi ne figurent-ils pas au sein de cette association en particulier et des associations juives la�ques en g�n�ral�?

Pour masquer ces r�alit�s, on recourt volontiers � des acrobaties terminologiques, propres � la situation diasporique�: on ne sait jamais si on parle de juifs favorables � la la�cit� � la fran�aise et qui sont avant tout des citoyens fran�ais ou si on parle de juifs exigeant que la communaut� juive fonctionne de fa�on la�que. Une telle confusion culmine avec la difficult� croissante � distinguer fran�ais d�origine juive et Juif de souche fran�aise. Il est plus facile de devenir citoyen fran�ais, accessoirement d�origine juive que de devenir descendant des juifs de 1791, lors de l�Emancipation. Dans l�Entre deux Guerres, il a pu sembl� plus facile � certains d�int�grer la communaut� juive de France que de devenir fran�ais � part enti�re mais c��tait une fausse impression car, en tout �tat de cause, devenir fran�ais est une affaire de droit, devenir juif de souche fran�aise est une affaire li�e � l�Histoire et on ne change pas l�Histoire, � moins d��tre stalinien, comme on change un statut, par la naturalisation, par exemple. Dans un article paru dans la Lettre de LDJ, en septembre 1993, et consacr� aux juifs de l��ex URSS en Isra�l, nous avions montr� qu�une chose �tait pour ces juifs de devenir citoyens isra�liens, une autre de perdre leur sp�cificit�, voire de renoncer � leur langue. On nous avait r�pliqu� que le temps s�en chargerait. De fait, tout se passe comme si � certaines �poques, les clivages seraient mis entre parenth�ses mais cela n�a qu�un temps et comme dit l�adage�: Chassez le naturel, il revient au galop.

a) M�thodologie des clivages sociaux

Passons � quelques r�flexions m�thodologiques applicables, a priori, � tout terrain comportant des clivages sociaux. Il conviendra de rechercher une continuit� non pas tant du message que du m�dium, c�est � dire mettre en �vidence la p�rennit� d�une communaut� se d�finissant ou d�finissable selon tel ou tel crit�res mais pouvant adopter diverses fa�ades. L�antis�mitisme est un bon r�v�lateur de certaines strat�gies�: tel groupe peut refuser l’acc�s aux juifs non pas parce que les juifs ne conviennent pas aux buts affich�s mais parce que cela remettrait en question son homog�n�it� fondatrice. A l�inverse, un groupe juif peut poursuivre des objectifs qui semblent l�ouvrir aux non juifs mais de fait c�est rarissime car en r�alit� le groupe essaie avant tout de justifier sa p�rennisation et son droit � perp�tuer sa diff�rence, le but affich� n��tant pas une fin mais un moyen. Dans tous ces cas de figure l��tranger au groupe, consid�r� selon ses origines, peut �tre parfaitement en phase avec les valeurs affich�es, sans que sa pr�sence ne soit autrement que tol�r�e. D�o� l��pineuse question des conversions�: en principe, le groupe affichant des valeurs assez larges, il s�ouvre � tous ceux qui y adh�rent mais en pratique ce qui importe, c�est l�appartenance non pas subjective mais objective au groupe, la question d�un consensus au niveau des valeurs �tant un �piph�nom�ne. Si l�on prend le cas des astrologues, il convient de distinguer le groupe de ceux qui ont acquis une certaine formation technique, sont pass�s par un certain cursus et celui de ceux qui consid�rent que ce cursus est superf�tatoire. En r�alit�, le premier groupe est d�fini par un certain langage, la pratique de la consultation est relativement secondaire et rejoint la n�buleuse de tous ceux qui gagnent de l�argent par une forme ou une autre de divination. Il ne suffira pas pour devenir astrologue, au sens o� l�est une certaine population issue de ce cursus, d��tre un bon praticien. Encore faudra-t-il ma�triser un certain langage. Celui qui pr�tendrait r�former l�astrologie en �vacuant des pans de sa tradition, serait fort mal re�u. Ce qui n�emp�che pas que cette population, pour se justifier, affirme son efficience �tant donn� qu�il ne suffirait pas, apparemment, qu�elle fasse �talage de sa culture. Or, on peut devenir un excellent praticien sans passer par un cursus qui est la voie d� acc�s � une communaut� organis�e autour d�un certain nombre d��v�nements sociaux(colloques, astro-caf�s, revues etc), dont la dimension praticienne est une affaire personnelle, finalement assez secondaire ou du moins dont le bagage li� � ce cursus ne donne acc�s � une pratique psycho-divinatoire que dans la mesure m�me o� toute m�thode s�y pr�te, de toute fa�on..

Tout comme, au bout du compte, il ne suffira pas de partager quelques id�es sur le juda�sme la�c pour appartenir pleinement � la soci�t� juive la�que dont le mode de fonctionnement interne est plus important que le message qu�elle a � transmettre. L�id�e, soutenue par certains juifs la�cs selon laquelle toute personne qui se sent juive le devient ipso facto ne serait-elle pas au demeurant une fa�on de dire que tout juif �tranger qui se consid�re comme juif fran�ais le deviendrait, �galement, ipso facto�? Or, pour toute personne voulant entrer dans ces milieux juifs la�cs de France, il appara�t assez vite que l�on ne le devient pas membre � part enti�re, si l�on n�a pas un pedigree ad�quat d�origine ashk�nazo-polonaise, on risque fort de rester un participant de seconde zone, incapable d�exercer une v�ritable autorit� et ignorant des arcanes du Surmoi sous jacent.

Dans le d�bat entre juifs la�ques et juifs religieux, nous avons d�un c�t� un groupe qui d�finit ses objectifs mais occulte ses pratiques et de l�autre un groupe qui met en avant ses pratiques mais qui n�glige de pr�ciser ce vers quoi il tend.

6. Une analyse linguistique de la question

 

On pourrait songer � appliquer � nos descriptions le mod�le signifiant/signifi�. Ici, le groupe caract�ris� par sa culture et son origine d�Europe Centrale et Orientale est le signifiant et ses objectifs affich�s, � un moment donn�, seraient le signifi�, de la m�me fa�on qu�un mot peut voir ses significations �voluer au cours du temps. On pourrait �videmment inverser l��quation et dire que le groupe est plut�t de l�ordre du signifi� pouvant �tre d�crit, dans le temps et dans l�espace, �au moyen de divers signifiants.

Pour notre part, nous pr�f�rons la premi�re pr�sentation tant il est vrai que le groupe s�il peut �tre d�crit formellement comme l�est un mot, un signifiant, n�est li� � son r�le social, le signifi�, que de fa�on arbitraire.

On peut d�ailleurs se demander si le mod�le signifiant/signifi� n�a pas son origine dans la description des soci�t�s���une ethnie remarquable, identifiable et sa fonction, son r�le assign頖�et serait ensuite pass� au champ linguistique.

N�cessit� donc d�une double comp�tence�: difficult� d�assurer une fonction sans �tre membre du groupe qui s�est vu attribuer arbitrairement la dite fonction. Ainsi, on ne peut devenir roi de France si on n�appartient pas � une certaine aristocratie mais cette condition n�cessaire exige que l�on se pr�pare � l�art du gouvernement. De nos jours, une personne �trang�re, s�exprimant mal en fran�ais, bien qu�elle ait, par ailleurs, une forte exp�rience de l�Etat, peut-elle pr�tendre � �tre un leader politique en France�? Et pourtant le fait de savoir parler fran�ais, pour ne consid�rer qu�un facteur, n�a rien � voir avec le fait de bien gouverner. Le fait d��tre un homme ou une femme peut �galement d�terminer la possibilit� d�acc�der � certains postes, le fait de sortir de l�ENA ou de Normale Sup���deux �Grandes Ecoles����aussi.

Nous touchons l� � la question de l�organisation primitive des soci�t�s�: l�humanit� s�est beaucoup servi de ce qui distinguait les populations entre elles���tant ethniquement que linguistiquement ou religieusement���ce qui explique probablement la multiplicit� des clivages qui aujourd�hui semblent faire moins sens pour le bon gouvernement de la Cit�.

 

 

La la�cit� ne devrait pas, selon nous, se contenter de favoriser la cohabitation de ces diff�rences mais leur assigner des fonctions sp�cifiques, faute de quoi celles-ci finiraient par perdre leur raison d��tre au cours du XXIe si�cle. En pratique, d�ailleurs, on continue � instrumentaliser ces diff�rences�: le groom d�hier, souvent noir, a laiss� la place � l�agent de s�curit� qui l�est aussi. Les crit�res d��ge, de sexe, de taille, de peau jouent un certain r�le mais parfois on tourne le probl�me par l�usage d�un uniforme d�une certaine couleur.

A chaque instant, on est amen� � se demander si le crit�re utilis� pour d�signer une personne � un poste tient � sa comp�tence de membre du groupe � qui le poste est en principe d�volu ou � sa comp�tence concernant l�activit� � assumer. D�licat dosage�!

Le probl�me est en fait plus complexe en ce que l�on peut raisonnablement admettre que certains talents sont h�r�ditaires. Non pas tant parce qu�ils se transmettraient par le jeu d�un certain mim�tisme familial mais parce qu�ils seraient li�s � quelque sp�cificit� d�un psychisme g�n�tique. Ce qui nous am�ne � nous demander si les juifs, toutes tendances confondue, cette fois, auraient un g�nie particulier, inn�, interface entre un signifiant social et un signifi� fonctionnel. Ce qui est clair, en tout cas, c�est que leur d�racinement culturel, accentu� depuis un si�cle, li� aux migrations de toutes sortes, tant en Isra�l (cf.. l�ouvrage classique de Georges Friedman Fin du peuple juif�?) qu�en diaspora, ne nous semble pas forc�ment favorable � leur �panouissement sp�cifique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Halbronn, Ier-2 décembre 2001, Paris.

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jacques halbronn Le Kadish et les questions chronologiques relatives au messianisme de Jésus

Posté par nofim le 8 avril 2025

jacques  halbronn   Le Kadish  et  les  questions  chronologiques relatives au messianisme  de Jésus 

 

A l’occasion   du XIXe  Congrés  Mondial  des Etudes Juives (Université Hébraïque  de Jérusalem) (4-8 Aout 2025) World Union of Jewish Studies https://www.jewish-studies.org 

 

Le Kadish figure dans la liturgie  du monde  juif  et l’on peut s’en étonner à plus d’un titre et se demander s’il ne serait pas éventuellement   souhaitable de l’en éliminer  en connaissance de cause  ou bien, au contraire, d’en assumer en toute conscience les implications. C’est une telle ambiguité  de la part de l’univers synagogal  et rabbinique  qui nous interpelle.  Quelle  relation les  fidéles  juifs  entretiennent ils  avec la « Maison d’Israel »  et quelle relation le christianisme  entend-il adopter  avec la dite « Maison d’Israel »? On a l’impression d’être en présence d’un judaisme  liturgique à la dérive, qui ne sait pas très bien où il va ni d’où il vient. Pourquoi, donc, avoir conservé un texte aussi  étrange que l’on réprend chaque vendredi soir et chaque samedi matin dans toutes les synagogues, sous la houlette de la caste rabbinique qui officie et demande aux fidéles de le valider par un « Amen »? Ne se souvient on pas que Jésus  avait nettement affirmé – ou  en tout cas, c’est ce qu’on lui fait dire-  qu’il visait avant tout, quant à sa mission, son engagement,  cette « Maison d’Israél » (Mathieu  XV, 24)? Il apparait, en tout cas, que cette référence – à moins  que cela ne soit un point  aveugle refoulé – pourrait bien être, quelque part, une interface entre Juifs et Chrétiens.

 

Pièces du dossier:

 

  Lors  de  ses  funérailles, « le cardinal Lustiger avait souhaité que ce soit son cousin, Arno, qui la prononce, ce qu’il a fait hier en soulignant que « le kaddish est une des rares prières dites en araméen, la langue du Christ ».

web

« Le kaddish,

C’est une prière traditionnelle juive qui fut composée quand la Judée était sous domination romaine. C’est un texte constitué de versets des Psaumes, de Job, de Daniel et d’Ézéchiel. Cette prière élève le nom divin et lui rend toute la gloire. Nous pouvons penser que Jésus et les apôtres, l’ont aussi dite de nombreuses fois… »

 

Extrait du  Kadish 

  »Puisse-t-il établir son royaume de votre vivant et de vos jours et des jours de toute la Maison d’Israël, promptement et dans un temps proche; et dites, Amen. » »

Evangile. Matthieu 15:24

Jésus  répondit: Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. 

 

 

   On débouche, de toute façon,  sur une problématique  chronologique. Rappelons  que Moïse, dans sa relation  avec les « Enfants d’Israel »- mais le Livre de l’Exode est certainement postérieur à la création du Royaume d’Israel, à la mort de Salomon -n’aura pas fait l’objet d’un culte, à la différence d’avec Jésus.  On est  en droit de penser que Jésus était au courant des attentes messianiques propres à la Maison d’Israel  de son temps  et qui se retrouvent dans le texte araméen du Kadish.

 Début  du  Kadish: (traduit de l’araméen, langue pratiquée du temps de Jésus) Maison d’Israel  et temps du Messie s’y  cotoient:

Magnifié et sanctifié soit le Grand Nom dans le monde qu’Il a créé selon Sa volonté,

et puisse-t-Il établir Son règne, faire fleurir Son salut, et hâter le temps du messie,

de votre vivant et de vos jours et des jours de toute la maison d’Israël,

dès que possible et dites : amen ! 

 

 Selon  nous, le message de Jésus  est fortement impacté par la communauté à laquelle il s’adresse, à savoir la « Maison d’Israel »  et les  attentes qui l’imprégnaient de longue date.. Et c’est pourquoi l’on peut bel  et bien se demander les raisons qui auront pu présider à une telle promiscuité à la fois  entre Maison d’Israel  et Maison de  Juda,  entre  Maison d’Israel  et Christianisme  et donc engtre Christianisme  et Maison de Juda -puisque Jésus  en est issu de par sa naissance à Betlehem, où naquit le roi David, ce qui constitue une sorte de triangulation.

Il nous apparait  en tout cas que la rédaction du Kadish est antérieure à la reconnaissance de Jésus comme Messie puisque le texte reste explicitement  dans l’attente d’un tel avénement. Des textes plus marquants  figurent dans le Nouveau TEstamen ne comporte  d’ailleurs pas le Kadish! Dans l’Epitre aux Hébreux, au sein du canon néo-testamentaire, c’est à la prophétie de Jérémie (cg XXXI) qu’il est expressément fait référence autour de l’attente d’une Nouvelle Alliance qui se démarquerait sensiblement de l’Ancienne. Or, nous avons déjà précédemment, montré les liens entre le Shema Israel  et le texte de Jérémie à propos de commandements  « gravés dans le coeur » des Israélites. Mais il est ensuite question   de placer ces commandements  sur des poteaux, ce qui est contradictoire car  si c’est  gravé dans le coeur, cela n’a plus à l’être autour de soi! On reléve là une certaine ambguité

 

 

Traduction française Transcription Texte original
Écoute, Israël, l’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est UN. Shemâ, Israël, Adonaï Elo-henou, Ado-naï Ehad’

שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.

Tu aimeras l’Éternel ton Dieu, de tout ton cœur,
de toute ton âme
et de tous tes moyens
Veahavta ett Ado-naï Elo-hekha, bekhol levavekha,
ou bekhol nafchekha,
ou bekhol meodekha

וְאָהַבְתָּ, אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּכָל-לְבָבְךָ
וּבְכָל-נַפְשְׁךָ,
וּבְכָל-מְאֹדֶךָ.ּ

Que les commandements que je te prescris aujourd’hui
soient gravés dans ton cœur
Vehayou hadevaril ha’ele 
acher Anokhi metsavekha hayom al levavekha

וְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה,
אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם–עַל-לְבָבֶךָ ּ

tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras (constamment),
dans ta maison ou en voyage, en te couchant et en te levant.
Vechinantam levanekha, vedibarta bam,
bechivtekha beveithekha ouv’lekhtekha baderekh, ou’bchokh’bekha ouv’koumekha

וְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ

Attache les en signe sur ta main,
et porte les comme un fronteau entre tes yeux
Oukchartam le’ot al yadekha,
vehayou letotafot bein einekha

וּקְשַׁרְתָּם לְאוֹת, עַל-יָדֶךָ; וְהָיוּ לְטֹטָפֹת, בֵּין עֵינֶיך

Écris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

 En conclusion,  le  Kadish  nous apparait comme  un stade antérieur, préparatoire, à la venue de Jésus, un chainon manquant entre Ancien et Nouveau Testament, absent de la Bible , mais présent dans la pratique synagogale qui se développa au lendemain de la destruction du Second Temple, autour de Yavné. On ne peut donc y voir une empreinte chrétienne, stricto sensu, ce qui serait anachronique. Mais  la référence à la Maison d’Israel – aux Enfants (Beney Israel) d’Israel, notamment dans le Livre de l’Exode, met face à face  un Moïse, envoyé pat Yahwé  vers cette communauté, et un Jésus  qui affirme sa priorité  envers la Maison d’Israel. Dans la liturgie synagogale, c’est bien à la Sortie d’Egypte qu’il est fait référence et à la Tora, « donnée par Moîse » aux Enfants d’Israel.

Nouvelle Ambiguité, cette Tora  est donnée aux Enfants d’Israel  c’est à dire à  ceux  qui rejetèrent la maison de Juda et de David. Nous sommes  donc bien  face à un  triangle et les Enfants d’Israel sont en situation  d’interface par rapport au monde  juif et au monde proprement chrétien, la Synagogue, elle même, au prisme du Kadish  auquel elle semble tant attachée, tend à se trouver dans ce cas de figure, pré-chrétien, ce qui devrait interpeller les Amitiés judéo-chrétiennes.

 

 

 

JHB 08 04  25

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jacques halbronn Anthropolinguistique. Astrologie septennale. Messianité judéité et Maternité-Olfactivité

Posté par nofim le 21 mars 2025

 

 

jacques   halbronn Anthropolinguistique.  Astrologie  septennale;Messianité -judéité et  Maternité-Olfactivité 

 

  Notre propos vise à insister sur l’importance des clivages de genre, sur le rôle central de la dualité  en linguistique mais aussi dans le champ des « topiques sensorielles ».

On ne saurait minimiser  en  effet, par exemple, le référentiel féminin  pour le  judaisme. On est  juif par la mère. Un  cas particulièrement remarquable concerne les débuts du Livre de l’Exode et la naissance de Moîse mais l’Annonciation (par Gabriel) à Marie de la naissance de Yehoshua renforce l’importance à accorder à la Nativité, déjà marquante avec l’annonce par de la naissance du  fils de Sarah, Isaac (Yitshaq)  Nous  avons parallélement  travaillé sur les facteurs spécifiques des  femmes, au niveau olfactif, l’odorat,  il  faut le  souligner, a une forte persistance  et (im)prégnance, davantage que l’ouïe qui laissera moins de  traces. Au regard de l’Anthropolinguistique, force est de conster la récurrences des marqueurs de genre mais plus largement la dialectiques des voyelles  et des consonnes.

Il nous apparait qu’il  y aurait bel et bien deux  humanités; l’un masculine, l’autre féminine , vivant parallélement, en  symbiose, selon des valeurs  toutefois  bien distinctes et complémentaires. Les femmes constitueraient une sorte de vivier dans lequel il faudrait aller puiser pour en extraire des hommes remarquables. On  doit donc s’attendre, en phase cardinale, à un approfondissement du clivage entre ces deux populations l’une quantitative – les femmes, l »autre qualitative, les hommes/ Michel Gauquelin a bien montré que ses statistiques  ne fonctionnaient que par la haut de la pyramide. Il s’agit d’un processus de décantation, de sélection  qui s’opère selon une certaine programmation.  

Nous avons souligné à quel point les femmes se caractérisaient collectivement de par leur sensibilité sensorielle  olfactive, ce qui tendait à les isoler en qu’entité sociale à part. Une telle olfactivité exacerbée  les condamne à vivre en ghetto. On connait la formule « elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez »/

web 

« Cette expression apparue vers la fin du XVIe siècle signifie que l’on manque de clairvoyance. En effet, le nez symbolise une distance courte, au sens de « prévision ». Celui qui « ne voit pas plus loin que le bout de son nez » manque de discernement et n’envisage pas les événements sur du long terme. »  

Mais nous comprenons cette formule autrement en tant que démarche  réductrice. Celui qui ne sent pas « bon » est viscéralement et collectivement, rejeté en tant que paria mais celui qui  hyper-réagit  aux stimuli olfactifs fait également probléme.

 

Esquisses pour une anthropologie du corps en transformation. Les filles de 6-8 ans présentant une puberté précoce

Toward an anthropology of the changing body: early puberty among six- to eight-year-old girls
Maria Teixeira, Dr Camille Vasse, Pr Jean-Claude Carel et Dr Dominique Simon

« Pour comprendre le retentissement que peuvent avoir les pubertés précoces chez les filles de 6-8 ans, une recherche interdisciplinaire (anthropologie sociale, endocrinologie) a été menée en Île-de-France parmi des populations aux origines diverses. Celle-ci a permis de suivre la construction sociale du corps genré des enfants dans le cadre d’une temporalité accélérée, de rapports sociaux d’âge complexes, et de statuts sociaux en transformation. Une analyse des répercussions des modifications corporelles, non seulement sur l’enfant mais aussi sur son entourage familial et social, a été réalisée. Le corps est façonné par des soins qu’inculquent les parents et des normes transmises par la médecine. Produits d’hygiène, vêtements et sous-vêtements sont autant d’éléments matériels qui font partie de la construction statutaire et genrée de l’enfant, destinés à faire en sorte qu’il respecte les normes de la pudeur et de la propreté à la fois visuelles et olfactives. Mais l’apprentissage de normes relatives au corps, à ses symbolisations et à son entretien tout au long de l’existence, n’est pas sans s’accompagner de certaines contestations. Cette période est aussi un moment où les enfants éprouvent leurs premiers émois amoureux. »

La dimension olfactive semble, en tout cas, prédisposer les  femmes aux questions de santé, d’hygiène, ce qui en fait des vigies, aux aguets de tout ce qui « puerait » avant même tout constat visuel. Tout se passe comme si la femme « pensait » par ses narines! Son nez serait particulièrement intelligent  et vigilant. 

 Au niveau linguistique, la langue française  est un excellent  exemple d’une telle dynamique de dualité. On a  déjà  eu l’occasion de s’arrêter  sur les couples de consonnes, notamment le  g  et le n  comme  sang  et saigner, avec inversion de l’ordre. En comparaison, l’anglais ne tend guère à illustrer une telle dualité. Il  y  a bien   de  l »ing » (sing,  song) mais on ny  trouve pas de « ign ». On  sait par ailleurs  que les adjectifs et les participes de l’anglais ne marquent ni le genre, ni le nombre, ni à l’oral ni à l’écrit.  Le  français  distingue  Libre et  Liberté,  en introduisant une voyelles entre les consonnes,  tout comme Vrai  et Vérité, Possible et Possibilité  etc L’anglais  prononce  « Possibel « et est incapable de prononcer la séquence  ble. De même  trouve-t-on en anglais    « very »  mais pas « vrai » (cf la série des mots se terminant  en able), Center mais pas  « centre ».

 

 

JHB 22  03  24

 

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jacques halbronn Le monde synagogal et rabbinique reléve de la « maison d’Israel » honnie

Posté par nofim le 11 mars 2025

Jacques  halbronn  Le monde  synagogal  et rabbinique  reléve de la ‘maison d’Israel ». honnie

 

Avec la destruction du Temple de Jérusalem, en l’an 70, la synagogue aura pris le relais si ce n’est  que  celle-ci est porteuse de la tendance  israélite et c’est resté ainsi  jusqu’à ce  jour . La  destruction du Second Temple est vécue comme la fin de la domination de Juda et c’est la synagogue qui prend le relais. 

La lecture des livres de prière en vigueur ne laisse  guère de doute à ce propos.    »Maison d’Israel » y figure en araméen dans le Kadish qui cloture l’Office; On notera cependant que certaines traductions  suppriment le terme « Maison » et ne gardent que la mention ‘Israel » (cf Siddour Taher Libénou, Ed/ MJLF 1997-2001, pp. 76-77): «     »"Qu’il établisse son régne, qu’il accorde Son salut et  hâte la venue du Messie pour Israel »

Yitgadal veyitkadach chemé raba, (amen)

Béalma di vera khirouté, veyamlikh malkhouté veyatsma’h pourkané vikarèv mechi’hé, (amen)

Be’hayékhone ouvéyomékhone ouve’hayé dekhol beït Yisraël, baagala ouvizmane kariv véïmrou amen. L’usage de la forme » Maison d’Israel » comme renvoyant au Royaume du Nord est largement attesté.

 

 

 Jérémie  XXXI

ל הִנֵּה יָמִים בָּאִים, נְאֻם-יְהוָה; וְכָרַתִּי, אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל וְאֶת-בֵּית יְהוּדָה–בְּרִית חֲדָשָׁה.  30 Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle,

 

 On  notera l’usage dans Isaie 45 

 

כה בַּיהוָה יִצְדְּקוּ וְיִתְהַלְלוּ, כָּל-זֶרַע יִשְׂרָאֵל.  25 En l’Eternel seront justifiés et glorifiés tous les descendants d’Israël. »

 

 Dans le Kadish, l’attente du Messie est affirmée. Or, c’est là, selon nous, une attente récurrente en milieu « israelite/de »  Trois personnages  incarnent  la messianité  venue sauver les Beney Israel:  Moïse dans le Livre de l’Exode (III). a pour mission de guider les Beney Israel alors qu’il n’appartient pas à cette population.

web:

« Le « chant » récité au moment de l’élévation du sefer Torah  (..) est un verset du livre de Devarim ( Deutéronome; IV ,44) ; retranscrit en phonétique, ca donne ; « Vezot Hatorah acher sam Moche lifné béné Israël » en ajoutant les mots  » al pi adonai beyad Moche.Torat Emet natan lanou, baroukh acher ba’har banou » qui signifie : « Ceci est la loi que Moche exposa aux enfants d’Israël, selon la parole de D. par l’intermédiaire de Moche.Il nous a donne une loi de vérité, béni soit celui qui nous a choisi (parmi les nations) « .

Cyrus qui raméne les Hébreux sur leur Terre Promise  et  Jésus, qui déclare être venu avant tout pour les « Brebis perdues de la Maison d’ Israel » et qui officia en Galilée. (Evangile  Mathieu  XV, 24. En ce sens,  Jésus  n’est pas censé  avoir voulu  être « Messie  » des Judéens mais bien des Israélites.

A propos de Cyrus, on note que le texte du Deutéro Isaie substitue les Beney Israel aux  Judéens; comme le montre la comparaison avec Ezra 1.

ISAIE  45

א כֹּה-אָמַר יְהוָה, לִמְשִׁיחוֹ לְכוֹרֶשׁ אֲשֶׁר-הֶחֱזַקְתִּי בִימִינוֹ לְרַד-לְפָנָיו גּוֹיִם, וּמָתְנֵי מְלָכִים, אֲפַתֵּחַ–לִפְתֹּחַ לְפָנָיו דְּלָתַיִם, וּשְׁעָרִים לֹא יִסָּגֵרוּ.  1 Ainsi parle l’Eternel à son  Mashiah, à Cyrus 
ג וְנָתַתִּי לְךָ אוֹצְרוֹת חֹשֶׁךְ, וּמַטְמֻנֵי מִסְתָּרִים:  לְמַעַן תֵּדַע, כִּי-אֲנִי יְהוָה הַקּוֹרֵא בְשִׁמְךָ–אֱלֹהֵי יִשְׂרָאֵל.  3 Je te donnerai des trésors enfouis dans les ténèbres, des richesses cachées dans des lieux secrets, pour que tu saches que je suis l’Eternel, le Dieu d’Israël, qui t’appelle par ton nom.
ד לְמַעַן עַבְדִּי יַעֲקֹב, וְיִשְׂרָאֵל בְּחִירִי; וָאֶקְרָא לְךָ בִּשְׁמֶךָ, אֲכַנְּךָ וְלֹא יְדַעְתָּנִי.  4 C’est en faveur de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, que je t’ai appelé par ton nom, que je t’ai décerné un titre, bien que tu ne me connusses pas.

 

EZRA  1

 

ב כֹּה אָמַר, כֹּרֶשׁ מֶלֶךְ פָּרַס–כֹּל מַמְלְכוֹת הָאָרֶץ, נָתַן לִי יְהוָה אֱלֹהֵי הַשָּׁמָיִם; וְהוּא-פָקַד עָלַי לִבְנוֹת-לוֹ בַיִת, בִּירוּשָׁלִַם אֲשֶׁר בִּיהוּדָה.  2  »Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: L’Eternel, Dieu du ciel, m’a mis entre les mains tous les royaumes de la terre, et c’est lui qui m’a donné mission de lui bâtir un temple à Jérusalem, qui est en Judée.
ג מִי-בָכֶם מִכָּל-עַמּוֹ, יְהִי אֱלֹהָיו עִמּוֹ, וְיַעַל, לִירוּשָׁלִַם אֲשֶׁר בִּיהוּדָה; וְיִבֶן, אֶת-בֵּית יְהוָה אֱלֹהֵי יִשְׂרָאֵל–הוּא הָאֱלֹהִים, אֲשֶׁר בִּירוּשָׁלִָם.  3 S’il est parmi vous quelqu’un qui appartienne à son peuple, que son Dieu soit avec lui, pour qu’il monte à Jérusalem, qui est en Judée, et bâtisse le temple de l’Eternel, Dieu d’Israël, de ce Dieu qui réside à Jérusalem!
ד וְכָל-הַנִּשְׁאָר, מִכָּל-הַמְּקֹמוֹת אֲשֶׁר הוּא גָר-שָׁם–יְנַשְּׂאוּהוּ אַנְשֵׁי מְקֹמוֹ, בְּכֶסֶף וּבְזָהָב וּבִרְכוּשׁ וּבִבְהֵמָה; עִם-הַנְּדָבָה–לְבֵית הָאֱלֹהִים, אֲשֶׁר בִּירוּשָׁלִָם.  4 Tous ceux qui restent [de ce peuple], quelle que soit leur résidence, leurs compatriotes devront les gratifier d’argent, d’or, d’objets de valeur et de bêtes de somme, en même temps que d’offrandes volontaires destinées au temple de Dieu à Jérusalem. »
ה וַיָּקוּמוּ רָאשֵׁי הָאָבוֹת, לִיהוּדָה וּבִנְיָמִן, וְהַכֹּהֲנִים, וְהַלְוִיִּם; לְכֹל הֵעִיר הָאֱלֹהִים, אֶת-רוּחוֹ, לַעֲלוֹת לִבְנוֹת, אֶת-בֵּית יְהוָה אֲשֶׁר בִּירוּשָׁלִָם.  5 Alors s’apprêtèrent les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les prêtres et les Lévites, tous ceux en qui Dieu avait éveillé le désir d’aller bâtir le temple de l’Eternel à Jérusalem.

 Les  livres des Prophétes font nettement la distinction entre les deux « Maisons » (cf aussi  Jérémie XXXI)

 Ezékiel  III

ז וּבֵית יִשְׂרָאֵל, לֹא יֹאבוּ לִשְׁמֹעַ אֵלֶיךָ–כִּי-אֵינָם אֹבִים, לִשְׁמֹעַ אֵלָי:  כִּי כָּל-בֵּית יִשְׂרָאֵל, חִזְקֵי-מֵצַח וּקְשֵׁי-לֵב הֵמָּה.  7 Mais la maison d’Israël ne consentira pas à t’écouter, car ils ne veulent pas m’écouter; car la maison d’Israël tout entière a le front rétif et le coeur endurci.

 

 

JHB 10 02 25

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jacques halbronn Sociologie de la xénophobie. Les risques de professionalisation ethnico-religieuse.

Posté par nofim le 4 mars 2025

jacques  halbronn Sociologie de la xénophobie.  Les risques de professionnalisation  ethnico-religieuse.

 

Nos   sociétés semblent  avoir tendance à instrumentaliser les différences, à leur donner du sens. Il en est ainsi pour les couleurs et il en est toujours ainsi avec la signalisation (feux de circulation etc) On ne s’étonnera donc pas de voir certaines professions articulées sur la couleur de la peau, sur le sexe ou sur l’âge comme critères de recrutement et de seléction. 

 Le  cas des  Juifs  est lié au prêt à usure  alors que celui des noirs l’est au créneau sécuritaire Dans les deux cas,  il y a un effet boule de neige, avec une forte visibilité récurrente.

 

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« Par ntijudaïsme, on entend l’hostilité des chrétiens envers les juifs. Dans l’Antiquité et au Moyen Age, des écrits incendiaires et des prêches sont responsables de la diffusion de la haine envers les juifs. Ils sont accusés de ne pas avoir reconnu Jésus comme Messie, et de déicide. Dès les IVe et Ve siècles, de violentes attaques contre les synagogues et les juifs sont également attestées. À partir du VIe siècle, des interdictions et des règlements anti-juifs sont promulgués : par exemple, les juifs et les chrétiens n’ont pas le droit de partager un repas en commun, le mariage inter-confessionnel est interdit, le port d’un signe de reconnaissance tel que « le chapeau juif » ou l’« insigne juif » deviennent obligatoires. Les juifs n’ont pas le droit non plus de s’organiser en corporations, d’exercer des professions artisanales ou d’acquérir du terrain. Ceci pousse de nombreux juifs à devenir marchands ou à se lancer dans le crédit commercial, une activité que l’Eglise interdit aux chrétiens »

 

 

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  »Les Juifs dans l’économie médiévale dans la longue durée Séquence  Prêt et usure. Le système du prêt Toute la fin de cette leçon sera consacrée à cette vaste question qui occupe tant de place dans la bibliographie du rapport des Juifs avec les métiers d’argent, le métier de prêteur d’argent tout particulièrement. Pour commencer, présentons ce système du prêt d’argent. Ce prêt se développe dès le XIIème siècle et occupe une place considérable dans les activités économiques des Juifs au Bas Moyen Âge. Ce prêt bénéficie d’un paysage scripturaire favorable. Je veux dire par là que tant les écritures juives que l’approche chrétienne de la question poussent les Juifs vers le métier de prêteur d’argent, métier de prêteur d’argent qui doit s’entendre simplement: ce sont des prêteurs Juifs qui prêtent une somme d’argent à des emprunteurs chrétiens contre le versement d’un intérêt en plus du remboursement de la somme. Quel est ce paysage scripturaire et intellectuel que j’ai évoqué ? Des références bibliques classiques -Deutéronome, Exode, Lévitique et surtout dans ce qu’on appelle la Torah orale, à savoir le Talmud de Babylone dans le Traité Baba Metsia- précisent le cadre dans lequel peut s’exercer le prêt d’argent entre Juifs d’une part, et entre Juifs et non-Juifs d’autre part: il est impératif de prêter gratuitement, sans intérêt, de l’argent à un Juif, il est licite de prêter à intérêt à un non-Juif »

 

« Les noirs sont costauds, les noirs sont grands, les noirs sont forts, les noirs sont obéissants, les noirs font peur ». Voilà une explication, ironique pour certains, de la concentration de noirs au poste de vigile, selon Gauz , auteur de Debout Payé .Un postulat simpliste et général de la répartition des employés en Île-de-France : les congolais aux supermarchés, les camerounais dans les centres commerciaux, et enfin les sénégalais, maliens et surtout ivoiriens, partout. Il faut croire que ces postes de vigiles leur sont destinés. » 

  La notion de racisme  nous apparait comme ambivalentes en ce qu’elle détermine à la fois une forme d’exclusion et une forme de recrutement. Est ce que les employeurs qui recrutent une certaine population sont « racistes », est-ce qu’ils n’alimentent pas le racisme en pratiquant du « racialisme »?

Le critère visuel  aura de tout temps été déterminant et cela vaut tant pour les humains que pour leurs machines, leurs tableaux de bord, pour l’habillement, l’uniforme. L’on peut chercher à contourner certains critères, comme le fait pour une femme de s’habiller comme un homme, ce qui englobe tout le processus mimétique, volonté d’être comme l’autre, celui qui, au départ, ne nous ressemble pas: on peut se teindre les cheveux, passer par la chirurgie esthétique, suivre la mode, changer de quartier etc.

 

 

 

 

 

 

JHB  04 03 25

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