On entend souvent des astrologues nous reprocher de vouloir élaborer une astrologie complétement décalée par rapport à la tradition canonique. Il est donc souhaitable de montrer que la Bible atteste bel et bien de l’existence d’une telle astrologie, même si les Ecritures ne sont pas à l’abri d’une certaine dégradation des textes.
On connait l’épisode des sept vaches grasses et des sept vaches maigres/ Sept années d’opulence et sept années de disette. Voilà ce que nous dit la Bible (Genèse, chapitre 41). Mais la transmission est, en vérité, fautive. En réalité, le temps biblique divise le 7 en deux, ce qui donne chaque fois trois ans et demi. D’ailleurs, ce chiffre est également attesté dans les Ecritures avec sa formulation en jours : 1260 jours (pour un an = 360 jours), en rapport avec la prophétie.
Le temps des vaches grasses – qui est aussi celui de l’érection de la Tour de Babel- est celui de l’Unité. Celui des vaches maigres et laides de la dispersion, celui de la destruction de la dite Tour (ou ziggourat). C’est ce paradigme qui est au cœur de la vie des sociétés et des cités, tout comme il doit l’être au cœur de l’astrologie. Nous avons formulé ce rythme ainsi : la conjonction de Saturne avec le quatuor étoilé déclenche la phase A et la disjonction (ce qui équivaut en gros à un semi-carré) enclenche la phase B, pour dire les choses très sommairement en précisant que l’on ne passe pas brusquement de A à B ni de B à A. Multiplier les cycles conduirait évidemment à la plus grande confusion, ce qui correspond à un esprit de phase B, celle de la disette, de la pénurie. Alternance de prospérité et richesse et de pauvreté et pénurie, c’est ainsi que l’on traduit approximativement le texte hébraïque. Ce sont là des mots clefs qui s’appliquent aussi aux sept épis du même songe.
On ne peut garder cette alternance de sept années de richesse et se sept années de pauvreté car la pauvreté est à la richesse ce qu’est la nuit au jour, elle n’existe qu’en tant que manque, épuisement. Elle ne saurait correspondre à une phase à part entière mais elle est le prolongement de la dynamique initiale, sa décrépitude, sa corruption. Nous pensons donc que le texte biblique ne nous est pas parvenu intact…
Rappelons que dans les Livres de Daniel (VII, 25 et XII, 7) et de l’Apocalypse (XII, 4), cette moitié de 7 (1260 jours) est mentionnée sept fois. Mais il ne semble pas que les commentateurs aient observé que c’était 7/2 et aient noté la contradiction numérique avec le Songe de Pharaon. On trouve aussi 42 mois, ce qui revient à trois ans et demi (Apocalypse XI, 2, XIII, 5) mais aussi trois jours et demi qui correspond à une échelle non plus saturnienne mais lunaire, celle d’une demi-semaine ;
Citons Paul C. Jong dans son sermon sur les 2 oliviers et les deux prophètes (sur internet)
« Dieu donna à Satan le pouvoir d’écraser les Gentils pendant trois ans et demi. Donc, tous les Gentils doivent recevoir dans leurs cœurs l’évangile de l’eau et de l’Esprit, la Parole de la Rédemption, dès que possible pendant les premiers trois ans et demi de la période de sept ans de la Grande Tribulation. L’histoire de ce monde se terminera alors que la première moitié de la Grande Tribulation sera passée et que sa seconde moitié débutera. Bientôt, le temps viendra dans un avenir rapproché où tous les Gentils, tout comme les saints qui ont déjà été sauvés de tous leurs péchés, seront écrasés par Satan ».
Nous pensons que l’Astrologie a tout intérêt à se relier à ces textes qui attestent de l’existence d’un état plus ancien de sa formation, correspondant à nos travaux. Inversement, force est de constater une corruption du texte de l’Ancien Testament. Il est vrai qu’il est difficile de parler d’une demi-vache !
Une des causes possibles de cette erreur consistant à passer de trois ans et demi à sept ou si l’on préféré du refus de couper le temps en deux, pourrait être la question des luminaires, le soleil pour le jour et la lune pour la nuit. Au lieu d’admettre que l’entité puisse se diviser, on aura préféré placer deux entités face à face. Rappelons l’expression « ma moitié » pour désigner l’épouse ainsi que la « sortie » d’Eve à partir d’Adam (de sa « cote ») ou du Shabbat à l’issue de la semaine (week-end) sans parler du « repos » du Septième Jour. Selon nous, le 7 est un temps complet qui peut certes se subdiviser mais il ne saurait y avoir deux temps à base 7 en concurrence. La phase2 (B) ne peut être que l’ombre de la phase 1 (A)
Les allemands ont conservé l’idée d’un milieu de semaine (mercredi se dit Mittwoch), tout comme les Russes alors que les Juifs l’ont perdue. .
Nos travaux vont dans ce sens : la conjonction correspond à un maximum d’énergie et plus le cycle se prolonge et plus cette énergie décroit, à l’instar d’un sablier. La phase 2 ne peut donc être qu’un milieu de phase, donc 3 ans et demie après le début de celle-ci. Une phase négative ne saurait correspondre à un signal cosmique mais au contraire à son absence.
On notera une certaine analogie entre les 24 heures d’une journée et les 2400 jours plus 120 d’une période de 7 ans (sur une base 360).
Force est de conclure que le Livre de Daniel et celui de l’Apocalypse (de Jean) véhiculent un savoir plus sûr que ne le fait le Livre de la Genèse en matière de cyclologie. Tout se passe comme si l’épisode du Songe de Pharaon était une interpolation tardive au sein du Pentateuque tout comme d’ailleurs l’importance accordée au 12. (cf. Le Monde Juif et l’Astrologie, Ed. Archè, milan, 1985) avec les 12 tribus (et les 12 fils de Jacob), ce qui est évidemment lié au calendrier des 12 mois en vigueur dans le monde araméen et à associer aux 12 signes du Zodiaque.
La division en 4 est également cruciale puisqu’elle implique la division du cycle lunaire de 28 jours en 4 x 7 jours (avec en parallèle le cycle de Saturne, la septième « planéte » en rapport avec le septième jour, d’où le nom même de Shabbat, à partir de Shéva, 7 en hébreu, Saturne étant appelé Shabtai en hébreu médiéval).On trouve le 4 dans la vision d’Ezéchiel (tétramorphe) et dans la symbolique des 4 Evangélistes, en rapport avec la croix des fixes en astrologie (taureau, lion, aigle, homme), entre autres. (cf. aussi la symbolique du sphinx, l’arcane Le » monde » du Tarot)
Une solution de continuité serait donc à relever entre cette astrologie conservée dans les Ecritures et l’astrologie ptoléméenne. On notera que l’idée d’un cycle central correspond à l’idée de monothéisme alors que la pluralité des cycles correspond au polythéisme.
JHB
17.08.13