L’astrologie, entre fascination et rejet
Posté par nofim le 23 juillet 2014
L’astrologie,. Les causes de la fascination et du rejet
Par Jacques Halbronn
Elizabeth Teissier, dans le titre de sa thèse de doctorat (2001, Paris V) a mis en avant une dialectique de la fascination et du rejet par rapport à l’astrologie.(cf l’édition parue chez Plon). Nous proposerons ci-dessous nos propres analyses psychosociologiques qui ne semblent pas recouper tout à fait celles de Madame Teissier. Mais nous avions déjà en 1994 mis en évidence cette
dialectique dans notre article de l’Encyclopaedia Universalis
Nous pensons qu’il est sage d’adopter une approche minimaliste en astrologie et de se contenter d’observer un processus d’alternance et d’être sensible au basculement d’une phase vers une autre. Nous avons toujours voulu ménager notre cerveau et ne pas lui infliger de mauvais traitements, le martyriser avec des systèmes alambiqués et tordus. Cela aura été un garde – fou précieux dans notre rapport à l’astrologie sur près de 50 ans.
Nous avons également considéré qu’il fallait payer de sa personne et que la vie était un excellent
professeur pour appréhender la dynamique des cycles et que l’on pouvait ainsi corriger le tir quand les choses ne se passaient pas vraiment comme prévu par nos cogitations prévisionnelles.
L’astrologie se vit d’abord au présent et directement. Ce que les autres nous en disent et ce que les « livres » nous en disent est souvent tronqué. L’étude du monde ne saurait se déléguer surtout si l’on est doté d’un certain don d’observation qui n’est pas donné à tout le monde.
Plus l’on complique les choses , multiplie les paramétres et plus notre capacité à corriger le tir s’en trouvera hypothéquée. Ces astrologues qui nous déclarent avoir vérifié ceci ou cela et qui utilisent une astrologie des plus confuses nous font pitié. Une poule n’y retrouverait pas ses petits. Cela revient à chercher une aiguille dans une meule de foin. L’astrologie de ces gens là est carrément
« bordélique », brouillonne et ils osent déclarer, sans rire, qu’ils s’y retrouvent dans leur fouillis.
Prévoir cela signifie ne pas avoir à attendre le dernier moment pour savoir ce qui va se passer. On ne survit pas sans quelques préjugés.
Les astrologues ne semblent pas comprendre que les gens aient des réticences par rapport à l’astrologie. C’est assez paradoxal mais l’on sait que les cordonniers sont les plus mal chaussés. Ces astrologues qui déclarent que l’important c’est le résultat ne comprennent pas que cette attitude n’est pas acceptable car attendre le résultat, c’est reconnaitre que l’on ne sait pas prévoir !
On a l’impression que justement les gens qui viennent à l’astrologie sont ceux qui ne savent pas prévoir. Ce qui est assez logique. On ne va pas chez l’oculiste quand on jouit d’une bonne vue. On est là dans un cercle vicieux.
Voilà des gens qui prévoient mal et qui vont vers l’astrologie mais comme ils prévoient mal, ils ne se rendent pas compte assez vite que l’astrologie ne fera pas l’affaire, ce dont les gens normaux sont conscients, car ils captent des signaux négatifs, peu engageants. Ils ne se méfient pas de certains signes et passent outre jusqu’à ce qu’il soit trop tard car plus ils ont consacré de temps à s’initier à
L’astrologie, plus il leur deviendra difficile de s’en détacher et le savoir-faire qu’ils auront acquis ils ne sauront pas en faire le deuil. L’astrologie, c’est le pompier pyromane, le remède qui se révèle être pire que le mal. Nous avons pu constater à quel point la moyenne des astrologues était dépourvue
d’esprit critique face à un savoir qui comporte pourtant bien des lacunes. Si l’on prend ainsi le cas des domiciles et des exaltations des planètes (Dignités, Maîtrises), il est étonnant de voir tous ces
astrologues ânonner des règles de correspondance dont ils ne comprennent strictement rien si ce n’est que ‘ça marche ». Donc, nous avons affaire à des gens qui prévoient mal, qui ne savent pas
faire le tri, à partir de critères qu’ils ont pu se constituer au cours de leur existence et l’on passe une partie de nos premières années à nous prémunir contre de mauvaises surprises. Et l’astrologie leur promet justement de suppléer à leurs lacunes. Mais comment savoir si elle en est capable si l’on ne sait pas séparer le bon grain de l’ivraie. On notera d’ailleurs que les astrologues n’aiment pas généraliser. Or généraliser c’est prévoir, ne serait-ce que selon toute probabilité. Un mauvais statisticien de la vie court à l’échec et à la désillusion. Mais comme qui se ressemble s’assemble, une telle humanité se rassure en réunissant des gens ayant le même profil et souffrant des mêmes maux, dans le cadre d’associations.
Ce refus de généraliser est un symptôme récurrent parmi les astrologues. En effet, quand on ne voit que des cas particuliers, on se condamne à ne pas pouvoir prévoir. Or, qu’est-ce que le thème natal, sinon une prétendue représentation de notre individualité ? Combien de fois n’avons-nous pas entendu des astrologues déclarer que chaque cas est différent, que sur le plan cosmique, un événement ne ressemble jamais tout à fait à un autre alors même que l’astrologie se prête, au contraire, à opérer des comparaisons ? André Barbault l’avait bien compris quand il étudiait le cycle d’une planète en laissant de côté tous les autres facteurs (aspects, signes zodiacaux) comme dans le cas des conjonctions Saturne-Neptune. Il est clair que l’astrologie doit proposer un modèle universel valable pour toute l’Humanité et non une myriade de « mandalas » à un seul coup ! L’astrologie ne peut échapper à la méthode statistique.
JHB
23. 07. 14
Publié dans ASTROLOGIE POLITIQUE, divination, PSYCHOLOGIE, SCIENCE | Pas de Commentaire »