jacques halbronn Sociolinguistique. les deux aspects de la francisation.
Posté par nofim le 15 février 2025
jacques halbronn Sociolinguistique. les deux aspects de la francisation.
On peut parler, selon nous, de la francisation des langues d’une part et de la francisation des mots de l’autre. Dans le premier cas, l’anglais nous apparait comme l’exemple par excellence d’une francisation externe, non liée à une présence sur le sol français et dans le second cas, il s’agit d’intégrer des mots étrangers au sein du modéle français, donc de ne pas tenter de les préserver dans leur statut d’origine comme c’est de plus en plus souvent le cas, désormais.
I la francisation des langues
L’emprunt au français de la part de diverses langues correspond à ce que nous appelons « francisation » et qui peut être assimilé à une latinisation- ce qui fait débat. Une langue qui se francise se satellise, ipso facto, par rapport au français, même en l’absence d’une occupation français de son territoire.
La notion de colonisation est ambigue dans la mesure où elle est souvent présentée comme une contrainte alors qu’il s’est agi d’une certaine fascination pour ce que la France représente, donc d’un mimétisme plus ou moins bien conduit, au demeurant.
Il y a dialecte et dialecte. d’une part quand il s’agit d’une dérivation à partir d’une langue matricielle et de l’autre, quand il s’agit d’une satellisation d’une langue par rapport à une autre/. Il s’agirait de distinguer et de reconnaitre ces deux cas de figure. Le second cas est celui d’une langue au départ différente qui tend à se modeler – dans tous les sens du terme-sur une autre langue. Pour l’anglais, il est clair qu’il ne dérive pas initialement du français mais aussi qu’il aura perdu une grande partie de son héritage premier (germanique).
II la francisation des mots
Dans ce dernier cas, c’est la langue française qui se trouve menacée par une influence étrangère si elle ne met pas en oeuvre une politique de francisation et donc d’adaptation à son modéle, à sa matrice. On a un grand nombre d’exemples de francisation réussie de mots étrangers, communs comme propres, qui auront perdu certains traits de départ, que ce soit au regard de l’écriture ou que ce soit au niveau de leur prononciation. Nous avons récemment proposé de recourir au « e » final pour justifier la prononciation des consonnes finales. On devrait donc écrire « Mohamede » et non Mohammed. à moins que l’on ne préfére la forme ancienne, « Mahomet »/
En tout état de cause, il ne semblerait guère praticable de s’efforcer de respecter les prononciations d’origine et leur translittération (tel quel) ne serait- ce que parce que certains phonémes sont étrangers au clavier phonologique du français comme le « Het »(Ahmed, Bach)
JHB 15 02 25
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