La Tétrabible et la dialectique du masculin et du féminin
Posté par nofim le 21 juin 2014
L’occultation de la dialectique masculin/féminin par les Quatre Eléments
par Jacques Halbronn
On lit au chapitre (19, Livre I) de la Tétrabible, sur les « trigones » « Le premier d’entre eux qui passe au travers du Bélier, du Lion et du
Sagittaire est constitué de trois signes masculin ». En note (cf Ptolémée Le Livre Unique de l’Astrologie. trad. et comm. de Pascal
Charvet, colll. R. Nadal, Y. Lenoble et J. M. Kowalski, Nil Ed. 2000/ 66):! « Chaque triangle est composé de signes du même genre (masculin ou féminin) et donc en affinité entre eux »
André Barbault a également préfacé cet ouvrage (Tetrabiblos. Le livre fondamental de l’Astrologie, Ed. Oxus 2007, pp 53 et seq),
reprenant la traduction de 1640 de Nicolas Bourdin, a signé un ouvrage intitulé « L’Univers astrologique des quatre éléments, Ed traditionnelles, 1992) dans lequel il ne signale pas que la répartition des 4 Eléments entre les 12 signes n’est pas attestée
dans la Tétrabible et Yves Lenoble qui a participé à l’édition P. Charvet n’en dit mot. Ce point d’histoire de l’astrologie n’est
pas davantage signalé par F. R. Robbins dans une édition en langue anglaise, en 1940 (p. 83), édition qui reparaitra à maintes reprises.
Or; de nos jours, si l’on demande à n’importe quel astrologue, ce qui fonde le trigone, il répondra que cela tient à ce que les trois signes (du triangle) appartiennent au même Elément et il est même peu probable qu’il rappelle que les trois signes
concernés sont tous soit masculins, soit féminins.
Voilà pourquoi nous considérons que la répartition des 4 Eléments entre les 12 signes qui doit dater auutour du Xe siècle de notre ère
(cf les traités d’Abraham Ibn Ezra qui attestent cette pratique au XIIe siècle ) aura
fortement contribué à occuler la dialectique du masculin et du féminin depuis des siècles et jusqu’à nos jours. On trouve en
tout cas cette réference des signes aux Eléments chez Albumasar (cf The abbreviation of the Introduction to Astrology together with the medieval latin translation of Adelard of Bath, edited by Charles Burnett, K. Yamamoto, M. Yano, Ed/ Brill, 1994 (pp. 15 et seq)
Or, sans cette dialectique, on ne saurait comprendre le traitement qui se pratique de l’aspect de quadrature (carré, 90°) réputé
dissonnant alors que celui de trigone (120°) est réputé harmonique dans toute la littérature astrologique moderne et
contemporaine.
Est-ce que l’on peut trouver dans les ouvrages consacrés aux aspects et notamment à propos du carré, une quelconque référence
au différentiel masculin-féminin? Or, pour celui qui pratique les théories cycliques en astrologie chinoise, il est enseigné qu’il y a un temps yin et un temps yang et nous reprenons cette dualité dans nos travaux de reconstitutin de l’astrologies des origines (Astrocyclon) avec le passage d’une phase Vénus vers une phase Mars, les deux phases étant antagonistes. Il est donc assez normal que le passage
d’un genre (sexe) vers l’autre puisse faire probléme et c’est encore, nous semble-t-il, la meilleure définition de l’aspect de carré.
Notosn que les relations entr e les signes des deux triangles de même genre sont les sextiles (60°)., encore un « bon aspect ». A contrario,
l’opposition qui met face à face deux signes de même élément est présentée comme une sorte de carré, ce qui est un contre-sens
puisque cet apsect ne relie pass deux signes de genre différent. L’opposition serait assimilable au sextil;
Mais à quoi correspond l’odre de la distribution des Quatre Eléments( Feu–terre-air -eau) laquelle ne correspond pas à l’ordre des
saisons tel qu’il est associé traditionnellement avec les dits Eléments? Nous pensons que cela pourrait provenir de la théorie des
Grandes Conjonctions de Jupiter et Saturne lesquelles forment justement un triangle qui se maintient plus de 200 ans dans des signes
de même élément. Or, cet ordre des triangles est justement celui que l’on retrouve dans les corrélations Eléments-signes zodiacaux.
Rappelons que cette théorie des grandes conjonctions est associée au nom d’Albumasar. (cf Abu Masar On Historical Astrology,
The Book of Religions and Dynasties (On the Great Conjunctions) by K. Yamamoto , Charles Burnett, Ed Brill, 2000)
En conclusion, il apparait que la dialectique masculin-féminin est à la base de la théorie astrologique des aspects, point qui nous semble
avoir été occulté et qu’elle explique la notion de disssonance et d’harmonie que les astrologues actuels ne sont pas en mesure
d’expliciter, ce qui vaut aussi pour les historiens de l’astrologie qui ont une approche plus synchronique que diachronique du
corpus astrologique et ont du mal à concevoir que l’ astrologie telle qu’on la connait a pu se constituer en plusieurs étapes qui ont
pu interférer avec sa structure originelel.
JHB
21. 06. 14
Publié dans ASTROLOGIE, HISTOIRE, LINGUISTIQUE, symbolisme | Pas de Commentaire »