Jacques Halbronn
TEXTOLOGIE -ANTHROPOLOGIE
Etudes en épistémologie
Tome second Entre Nature et Culture
‘Toutes ces substitutions, prothèses, tromperies qui pourtant rendent la vie matérielle, parfois plus facile (.) Sont sans danger si le fait de la relation réelle de cette personne-substitut est constamment souligné comme n »étant pas de droit naturel mais d’un prenant place du parent absent’ »
(Françoise Dolto, Préface au Premier Rendez-vous avec le psychanalyste. L’enfant à la rencontre de lui-même, de Maud Mannoni, Paris Denoël)
« Nul ne pourra être proposé à Sa Majesté pour les places de pensionnaire ou d’associé, s’il n’est connu par quelque ouvrage considérable imprimé, par quelque cours fait avec éclat, par quelque machine de son invention, ou par quelque découverte particulière » .Article XIII du règlement de l’Académie Royale des Sciences (Janvier 1699)
On ne saurait œuvrer dans le domaine du cyclique sans avoir pu réaliser une description anatomique pertinente de la structure concernée. C’est bien là notamment que le bât blesse en ce qui concerne l’astrologie dont l’anthropologie se réduit le plus souvent à des données mythologiques et symboliques au lieu de s’ancrer et s’articuler sur une approche du monde tel qu’il se présente à nous. Il importe en effet de mettre en évidence tant les processus cycliques et les processus de corruption étant entendu que si l’on parle d’évolution, il importe d’en préciser les étapes, faute de quoi on risquerait fort de se perdre dans une apologétique paresseuse de quelque statu quo, aveu d’une impuissance à dégager le passé de ses scories.
Pour nous, la troisième théologie est intermédiaire entre la Nature et la Culture, car elle n’est ni une Nature transcendantale ni une Culture immanente mais une « Nature-Culture’ qui relève d’une autre dimension. Ce qui signifie ipso facto une autre idée de dieu ; Cette Nature -Culture englobe l’idée de machine mais il s(agit d’une Machine hors de portée de l’homme, à l’instar des astres entourant notre planète. En ce sens, les leaders comporteraient une dimension mécanique intrinsèque bien distincte du reste de l’Humanité, laquelle est vouée à se servir d’une mécanique extrinsèque.
Dans la plupart des cas, tout au long de l’Histoire, les machines sont actionnées par des humains et ce n’est que relativement récemment qu’elles sont devenues plus ou moins autonomes. Il n’est évidemment pas question pour nous de ne nous en tenir qu’à cette dernière phase, ce qui serait fortement restrictif et fausserait les perspectives.
C’est dire que l’empire de la machine s’avère des plus vastes notamment en ce que celle-ci est instrumentalisée au service d’un certain égalitarisme revendiqué par les femmes et les étrangers, notamment, ce qui en fait un Cheval de Troie. C’est ainsi que plus un ensemble est dépendant de la machine, et plus l’intégration des étrangers en sera facilitée et vice versa, la résistance à l’invasion mécanique déterminera la résistance à l’invasion de populations venues d’ailleurs.
Karl Marx écrivait en 1865 (Salaire, prix et profit)
« Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire de l’industrie moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. »
Cent Cinquante ans plus tard, la machine reste, certes, un signe distinctif mais son emprise s’est considérablement amplifiée et seule une petite minorité –une élite- semble encore pouvoir lui échapper. Il revient à une écologie axée non plus sur la protection de la planète mais de l’humanité elle-même, de faire passer le message. Or, force est de constater que le courant écologique dominant ne pointe aucunement le péril mécanique. Pour nous, l’âme importe ici plus que le corps. La machine, c’est ici une ligne de clivage au sein même de l’Humanité entre ceux qui sont à son service ou qui s’en servent- ce qui revient au même- et ceux qui tiennent à s’en démarquer, quitte à passer par quelque forme de médiation. Cette machine qui au regard de la Troisième théologie est diabolisée ; génératrice de toutes sortes de faux semblants, vecteur de tentation et d’aliénation.La machine est liée à l’argent : à la fois parce que sa fabrication a un coût et à la fois parce qu’il faut rémunérer les gens qui servent la dite machine, fixant strictement leur lieu et leur temps de travail. Il importe de distinguer nettement la personne appareillée et celle qui ne ne l’est pas tout comme celle qui est payée et celle qui ne l’est pas. La machine et celui qui la sert ne sont pas des interlocuteurs à part entière,
Ils conviennent à notre besoin de solitude (phase conjonctionnelle en Astro-horoscopie, cf Partie II Tome II). Quand le leader est fatigué – ce qui tient aux phases de son cycle intrinsèque, donc plus subjectivement qu’objectivement) de la compagnie de son entourage, il fera appel à la machine ou à l’argent, au salaire qui transforme l’homme en machine..
Autrement dit, le recours à la machine relèverait d’une forme de misanthropie, privilégiant le passé par rapport au futur, ce qui est au cœur de la dialectique cyclique..
Inversement, même le processus électoral offre une dimension mécanique qui peut lasser et notamment le leader en phase de disjonction qui préférera dialoguer avec des gens identifiables que de dépendre du comptage, susceptible de fraude, d’ une masse de bulletins anonymes
Cette machine apparaît, d’ailleurs, en contrepoint du premier chapitre du Livre de la Genèse dans les chapitres suivants, où l’on voit se manifester une Création –Bis, elle sous -tend toutes formes de mimétisme et par voie de conséquence elle génère du faux, de la contrefaçon et là encore, en effet, il importe de faire tampon et de s’en protéger, d’où une écologie que nous préconisons mettant en avant l’âme avant le corps, l’homme avant la planète car une écologie qui immergerait l’homme dans la Nature viserait en vérité à un nivellement par le bas.
Le Dieu qui nous aura intéressé dans notre premier volet est une entité qui s’est incarnée et impliquée dans l’Histoire de notre Humanité et à laquelle nous avons des comptes à rendre. Nous serions, à vrai dire, bien en peine, de préciser à quelle époque une telle intervention a pu avoir lieu si ce n’est que ce fut relativement tardivement dans un monde déjà largement menacé par la Machine. C’est là tout le processus de la Troisième Création et on aura compris que cela met en échec ou en tout cas vient défier le darwinisme. Rappelons, une fois pour toutes, que le judaïsme – on emploie ce terme par commodité car il est fort possible qu’il se révèle anachronique - ne serait nullement un premier mais bien un stade ultime d’une certain processus religieux, ce qui sous – tend, nous semble-t-il, une véritable révolution copernicienne, non plus dans l’ordre du synchronique mais dans celui du diachronique. Quant à l’idée de « Nouvelle Alliance »,(cf notre Volet I) véhiculée par le prophète Jérémie, au cœur de la Bible- mais probablement bien antérieure à son temps-elle sous-entend la mise en place d’une Subconscience aux dépends d’une Surconscience et soulignons-le elle n’annonce aucunement quelque changement de programme, de plan, concernant les Juifs mais seulement une autre façon de les préparer à leur mission. Et comme, on l’aura compris, l’accès à la Subconscience est une porte bien plus étroite que celui à la Surconscience, l’une étant de l’ordre du génétique, l’autre de l’ordre d’une transmission de capital, d’héritage culturel.
Le chef –selon notre deuxième volet- est le moteur astral installé par Dieu, afin d’impulser notre Humanité en instaurant une relation systémique entre le Ciel et la Terre, comme indiqué au tout début du Livre de la Genèse, ce qui rend vain tout argument qui voudrait qu’astrologie et judaïsme ne soient point compatibles en l’assimilant aux mancies interdites. (cf. le Monde juif et l’astrologie, Milan, 1985) Enfin, quant au présent volet, le troisième, il traite du monde créé par notre Humanité elle-même, un monde non prévu dans le plan « divin » originel et donc quelque part en porte à faux. C’est le champ de la Deuxième Création, de l’anthropocène, se dressant face aux deux autres Créations. Nous nous trouvons ainsi face à trois paradigmes dont nous espérons avoir réussi à cerner les contours. Ce troisième volet est marqué par l’observation sociologique de notre monde, tel qu’il se présente à nous en ce qui concerne les machines et ceux qui les servent et dont l’avenir est menacé à terme par de nouvelles générations/mutations de machines; il vient ainsi compléter les deux premières démarches largement fondées sur l’analyse de textes. Nous avons dans le précédent volet abordé la question du Droit et de la Loi, ce qui constituait déjà une transition, un enchaînement, vers ce qui sera traité à présent dans la mesure où ces domaines juridiques comportent assurément une certaine dimension mécanique, du fait de leur mimétisme par rapport à l’Astrologie.
Chaque théologie peut d’ailleurs être caractérisée du point de vue de son rapport à la machine. En 1979, dans notre thèse de troisième cycle, en Études Orientales, « La problématique astrologique chez les principaux penseurs juifs du Moyen Age Espagnol », nous avions tenté de montrer que chaque penseur juif pouvait être appréhendé quant à son rapport, à son positionnement par rapport à l’Astrologie. On peut dire aussi que toute société peut s’aborder de par son rapport à la machine.
Notre rapport à la machine est fort ambivalent et cela explique pourquoi certaines sociétés se refusent à toute action comportant un coté machinal, répétitif, ce qui les conduit à importer des populations n’ayant pas cette appréhension et cette défiance Pour nous, la machine est doublement liée à l’aliénation en ce qu’elle est à la fois aliénante et aliénée. Elle est aliénante en ce qu’elle détermine de la dépendance et elle est aliénée en ce qu’elle se prête au mimétisme, elle est dans l’imitation et favorise une certaine forme de nivellement.
Nous passons par des périodes qui nous poussent à faire appel à l’extérieur, à l’étranger en raison de quelque vide intérieur . C’est alors que nous nous embarquons imprudemment, non sans quelque dose d’ inconséquence – et cette dualité vaut tant pour les hommes que pour leurs dieux – dans des unions, des alliances, des empires. On est dans l’entropie. Et il semble que nous ne cessions d’osciller entre ces deux temps. (cf Réparer II) . Nous dirons que nos sociétés et nos chefs alternent entre un tropisme de souveraineté et un tropisme d’alliance., ce qui conduit des dénis, à des reniements mais aussi – ce qui en est le corollaire des appropriations successives que l’on aurait bien tort de stigmatiser, de dramatiser puisque nous sommes intrinsèquement marqués par la dualité comme il est écrit dans le Livre de la Genèse, en son premier chapitre : à vrai dire cette dualité n’a rien à voir avec le couple extérieur mais bien avec une polarité intérieure androgynale : on notera l’usage du singulier (oto, lui) , suivi d’un pluriel (otam). Visiblement, le texte aura été corrigé en vue d’harmoniser les deux premiers chapitres, le deuxième traitant de la création de la femme. Or il y a bien là quelque tour de passe- passe, ce qui trahit une réécriture – on passe au sein d’un même verset (Genèse II, 23) d’Adam à Ish , alors qu’ Adam l’androgyne est d’une toute autre dimension que Ish tout content de voir se former sa Isha :
Genèse I
כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. |
27 Dieu (Elohim) créa l’homme (haAdam) à son image; c’est à l’image de Dieu qu’il le (oto) créa. Mâle et femelle furent créés à la fois. |
Genése II
כד עַל-כֵּן, יַעֲזָב-אִישׁ, אֶת-אָבִיו, וְאֶת-אִמּוֹ; וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ, וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד.כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme (Adam) dit: « Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu’elle a été prise de Ich. » 24 C’est pourquoi l’homme (Ish) abandonne son père et sa mère; il s’unit à sa femme (Ishto) et ils deviennent une seule (Ehad) chair.
Mais nous ne sommes pas synchronisés comme le voudrait une certaine astrologie mondiale, et au même moment nous ne nous situons pas nécessairement sur la même longueur d’onde, ce qui garantit un certain équilibre et une circulation des énergies au sein du corps social comme l’on peut parler des composantes sanguines.
Les phases de la Lune nous enseignent que de la nouvelle lune l’on passe au premier quartier comme de la pleine lune au dernier avant d’accéder à la nouvelle lune suivante, ce qui n’est pas sans faire penser au Rocher de Sisyphe. Passage de la nuit, des ténèbres à la lumière- comme il est dit au tout début du Livre de la Genèse- et vice versa, indéfiniment, ce qu’exprime le croissant de Lune.
La Bible nous délivre un message brouillé par le syncrétisme, comme cela aura été mis en évidence en notre premier volet. Ce corpus devient une auberge espagnole. En effet, on y trouve tout et son contraire : immanence et transcendance, céleste et terrestre, Le lecteur ne sait plus, à force, à quel saint se vouer Cela tient à un mélange entre deux théologies, l’une centrée sur Dieu, l’autre sur l’homme, ce qui, selon nous, caractérise, au final, l’opposition entre judaïsme et christianisme, en rappelant que ce dernier s’enracine dans le monde israélite, adversaire du monde Judée.
On ne saurait faire -on l’a vu – l’économie de l’approche théologique, à savoir la compréhension des attentes propres à tout créateur par rapport à sa création. Mais on ne peut davantage se dispenser d’aborder d’autres phénomènes : qu’est-ce qu’une machine, comment se comporte-t-elle ?Car tant que l’on n’a pas compris comment elle se comporte, l’on risque fort de se rendre incapable d’établir certaines comparaisons avec la Femme, d’où le danger de cloisonner les domaines et les époques ! Est-ce que la machine peut être qualifiée d’autiste ? Pour nous l’autiste, est un réactif, il répond aux ordres, aux demandes explicites, en revanche il n’est pas prévenant,ni obligeant il n’offre pas ses services à qui ne l’en prie pas en ce sens, il ne prend pas d’initiative, ne va pas au devant des attentes de l’autre. Cela fait qu’il manque d’envergure, , ne pressent pas les situations et les laisse pourrir. ; il faut lui mettre les points sur le « i ». A l’opposé, la personne qui devance, devine les attentes non formulées révèle une toute autre forme de sensibilité encore qu’elle puisse éventuellement, à tort ou à raison, être accusée de « viol ». Il y a le principe de l’échange de bons procédés qui est un art difficile exigeant un sens de l’équité, impliquant un certain dosage assez subtil, de gestes, d’attentions, de surprises, de réciprocités dans le non dit, dans l’entente tacite. Celui qui n’entre pas honnêtement dans ce jeu exigeant du « fair play », de la générosité, du respect, de la gratuité, qui ne supporte pas les manquements, les retards et les indélicatesses, se verra tôt ou tard rejeté, jugé indésirable. C’est dire que la prévenance est à double tranchant et qu’il ne faut rien prendre pour acquis, sans contre- partie. C’est tout un art de vivre qui nourrit et conditionne l’amour de la femme pour l’homme..Mais pour qu’il y ait des gens prévenants, encore faut -il qu’il y en ait de « prévenables », c’est à dire qui acceptent qu’on les aborde, qu’on les surprenne sans se sentir agressés, voire violés dans leur « territoire », leur « espace ». Encore convient -il de préciser que nombreux sont ceux qui offrent des services dont on a nullement besoin. Ce sont des fâcheux qui vous enseignent ce que vous savez déjà pour simplement montrer ce qu’ils savent . On peut même penser que certains animaux ont pris le goût de produits fabriqués par l’homme comme le pain pour les oiseaux. Celui qui est prévenant peut se révéler tentateur, générateur d’addictions qui n’auraient pas germé toutes seules sans l’interférence humaine et notamment masculine. Le pouvoir est nourri par la prévenance et celui qui en manque n’accédera pas au pouvoir car il manque de générosité, ne sait pas prendre les devants, tâche généralement réservée, à leurs risques et périls, aux hommes dans leur rapport avec les femmes. Il faut ici faire la part du mimétisme social qui conduit à imiter l’autre, à vouloir faire comme lui.(cf Pablo Sévigne), ce qui crée de la surcharge chez l’imitateur. Il y a des cadeaux empoisonnés !
Comment le dieu de la Bible perçoit-il, apprécie-t-il ce que l’homme fabrique de lui-même, ce qui est au cœur de la troisième Création ? On pense à l’Arche de Noé, au chapitre VI et à la Tour de Babel, au chapitre XI, soit deux événements contradictoires, puisque Dieu décourage les humains d’aller plus avant dans leur édification dans un cas et au contraire va les aider à se sauver du Déluge par le biais d’une construction qui sera relayée avec le Temple de Jérusalem ! S’agit-il chaque fois de la même idée de dieu ? Pourquoi, donc, ne pas accepter et assumer théologiquement et socialement une certaine diversité plutôt que de prôner et défendre une unité factice à tous les niveaux ? Sans un tel bagage, il nous semble difficile de comprendre ce que signifie la Femme, présentée comme une « aide » pour Adam, ne serait-ce que théologiquement. Question tournant autour de l’aliénation de l’homme par l’homme, c’est à dire du culte que l’homme voue à sa propre création, à ses œuvres, à ses engins ce qui comporte des enjeux écologiques, un autre volet de l’altérité étant à traiter à propos de l’idolâtrie de la Loi des hommes pour les hommes.En fait , l’homme oscillera tout au long de sa vie entre la femme maîtresse et la femme secrétaire, ce qui tient à la dualité même de la femme. Ce n’est pas la femme qui change mais l’homme, au prisme de sa cyclicité intrinsèque, du moins chez les leaders.
Selon nous, la création de la Femme, au sens du chapitre II de la Genèse, n’est pas- comme on nous le présente- le fait de Yahvé mais bien de l’homme du Ish créant « sa » Isha (Genèse II-III) ne parvenant pas à l’autosuffisance, si l’on admet que la fabrication d’objets d’outils d’instruments est la marque d’un manque, d’une « nudité » (arom) à recouvrir, à cacher d ‘urgence, pour reprendre l’expression du Jardin d’Éden :
Genèse Chapitre III
וַיִּשְׁמְעוּ אֶת-קוֹל יְהוָה אֱלֹהִים, מִתְהַלֵּךְ בַּגָּן–לְרוּחַ הַיּוֹם; וַיִּתְחַבֵּא הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ, מִפְּנֵי יְהוָה אֱלֹהִים, בְּתוֹךְ, עֵץ הַגָּן.
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8 Ils entendirent la voix de l’Éternel-Dieu, parcourant le jardin du côté d’où vient le jour. L’homme et sa compagne se cachèrent de la face de l’Éternel-Dieu, parmi les arbres du jardin. |
ט וַיִּקְרָא יְהוָה אֱלֹהִים, אֶל-הָאָדָם; וַיֹּאמֶר לוֹ, אַיֶּכָּה.
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9 L’Éternel-Dieu appela l’homme, et lui dit: « Où es-tu? » |
י וַיֹּאמֶר, אֶת-קֹלְךָ שָׁמַעְתִּי בַּגָּן; וָאִירָא כִּי-עֵירֹם אָנֹכִי, וָאֵחָבֵא.
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10 Il répondit: « J’ai entendu ta voix dans le jardin; j’ai eu peur, parce que je suis nu (Arom), et je me suis caché. » |
יא וַיֹּאמֶר–מִי הִגִּיד לְךָ, כִּי עֵירֹם אָתָּה; הֲמִן-הָעֵץ, אֲשֶׁר צִוִּיתִיךָ לְבִלְתִּי אֲכָל-מִמֶּנּוּ–אָכָלְתָּ.
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11 Alors il dit: « Qui t’a appris que tu étais nu? Cet arbre dont je t’avais défendu de manger, tu en as donc mangé? » |
A partir de cette prise de conscience de la nudité, l’homme est contraint, condamné à chercher à s’habiller, se confectionner quelque sorte de tunique. Autrement dit, Dieu aurait voulu cacher à l’homme qu’il était nu ou si l’on préfère qu’il éprouvât cette sensation de nudité. C’est le serpent qui révèle cette vérité et d’une certaine façon, les Israélites – qui sont les auteurs du Livre de la Genèse, vouent un culte au serpent mais déjà la création, la construction de la femme par l’homme et non par Dieu devait conduire à une telle issue. Cela dit, être nu n’est ce pas ne dépendre, n’être (re)lié, de dépendre de personne ? Tout le Pentateuque nous montre un dieu tentateur- celui christique, luciférien d’antithèse- qui fabrique, taille les tables de la loi qui décrète la circoncision laquelle est une façon pour l’homme de modifier son état premier, un dieu qui prend le contre- pied du père à moins que Yahvé-Jupiter ne vienne remettre en question un état antérieur. Et dans ce sens, Yahvé ne serait -il pas venu pour avertir les hommes des dangers «écologiques » qui les menacent. Rappelons cette formule du Jésus de évangiles s’adressant à Pierre, « je construirai mon Église » L’idéologie chrétienne conduit à rendre un culte, à croire à sa propre œuvre, y compris à ses enfants que la femme a « fabriqués ».
Genèse III
טז אֶל-הָאִשָּׁה אָמַר, הַרְבָּה אַרְבֶּה עִצְּבוֹנֵךְ וְהֵרֹנֵךְ–בְּעֶצֶב, תֵּלְדִי בָנִים; וְאֶל-אִישֵׁךְ, תְּשׁוּקָתֵךְ, וְהוּא, יִמְשָׁל-בָּךְ. {ס} |
16 A la femme -(haIsha) il (Dieu) dit: « J’aggraverai tes labeurs et ta grossesse; tu enfanteras avec douleur; la passion t’attirera, vers ton époux (Ishekh), et lui te dominera. » |
L’Eglise – la cathédrale, le temple-est aussi un monument,
En tout état de cause, la création de la femme, dans le deuxième chapitre de la Genèse, marque, signe la conflictualité entre création adamique qui fait d’Adam le gardien de l’œuvre de Yahvé et création humaniste qui fait de l’homme la mesure de toute chose, cette dernière étant caractérisée par une humanité fascinée et aliénée par sa propre production, ce qui est vigoureusement dénoncé par le discours de Yahvé. La lignée d’Adam aura été, selon nous, programmée pour échapper à l’emprise des objets fabriqués par les hommes, ce qui n’est pas le cas de la lignée, de la « maison » d’Israël laquelle prône les représentations de Dieu par le génie technique des hommes .Or, une telle programmation exige un mode de fonctionnement cérébral, de repérage différent, qui s’acquiert par la naissance, le sang et non par sa seule volonté ni par quelque mode éducatif. Celui qui ne jouit pas -qui n’a pas reçu la grâce- d’une telle programmation sera condamné à la dépendance, mu instinctivement par un besoin de recourir à des éléments extérieurs à lui. En ce sens, le commandement d’aimer son prochain, c »est à dire autrui, ne serait en fait que l’aveu d’une aliénation et il n’est dès lors pas surprenant que l’on ait fait de cette nécessité une vertu ! D’où notamment le besoin de parler, souvent compulsif – notamment chez les femmes – et que l’on qualifie un peu vite de sociabilité alors que l’on se sert de l’autre pour s’épancher, ce qui est notamment ce qui se passe avec un thérapeute.
La femme est le cheval de Troie de la machine et d’ailleurs, c’est par la machine, qu’elle entretient ses revendications égalitaires, ce qui conduit à un transhumanisme si ce n’est que la femme est menacée par la machine, laquelle est susceptible de la remplacer de par ses performances supérieures. Sur la base de ce que nous avons pu établir au volet II, le cas de la femme reste ambigu, ce qui renvoie à une structure ternaire de médiation : la femme s’inscrit-elle pour l’homme dans sa phase de disjonction ou de conjonction, ! La femme fait-elle écran entre l’homme et son environnement mécanique ou humain ou bien fait-elle partie de cet environnement dont périodiquement l’homme se lasse ? That is the question
Elle est dans le multiple, à l’instar du pianiste dont le répertoire englobe toute une kyrielle de compositeurs alors que le compositeur personnifie une unité d’inspiration. Il est un soleil entouré de ses satellites, de ses hypostases .En ce sens, tout leader met en évidence la nécessité d’une centralité, mais le monde a besoin d’un grand nombre de chefs, d’animateurs dont l’ensemble constitue une sorte de « peuple élu », non pas un bloc compact d’entrée de jeu mais une synergie qui se mesure, se jauge statistiquement avec le temps., ce qui n’empêche pas que cette élite puisse présenter une certaine unité génétique. C’est ainsi que les femmes ne deviennent pas femmes parce qu’on le leur a dit, enseigné mais parce qu’elles le découvrent par elles-mêmes, et ce individuellement. Leur problème, c’est qu’elles sont fascinées par ce que les hommes créent et ne trouvent pas le chemin de leur propre dynamique. Même les enfants que les hommes leur font et qu’elles portent en leur sein les ravissent et en même temps les dispersent . En tout état de cause, l’on observe que dans les cas de rejet de telle ou telle théorie, il ne faudrait pas jeter trop tôt le bébé avec l’eau du bain : ce n’est pas parce que les explications avancées, à un moment donné, sont discutables,que cela justifie que l’on ferme définitivement le dossier, comme d’aucuns seraient tentés de le faire de nos jours. On est alors en présence d’un égalitarisme par défaut !
De même qu’il importe de comprendre les intentions des dieux, il convient, à l’autre extrémité du spectre de deviner quelle est la raison d’être des machines / Sans un tel travail anthropologique en amont comme en aval, l’on risque de ne pas appréhender correctement la mentalité du leader pas plus que celle de la femme. Toute impasse tant dans l’espace que dans le temps risquerait fort, en effet, d’hypothéquer notre entreprise. D’où l’importance de la prise de conscience des processus sous-jacents nécessaires au bon fonctionnement des sociétés. Il y a d’ailleurs là quelque paradoxe quand nous comparons une société à une mécanique plus ou moins bien huilée si ce n’est que dans un cas, il s’agit de l’œuvre des dieux et dans l’autre de celles des hommes ! Enjeu théologique majeur ! La question n’est pas la création en soi mais la qualité de son auteur. On notera que certaines sociétés éprouvent quelque répulsion à l’encontre de tout ce qui est machinal, réservant cette occupation à des étrangers n’ayant pas une telle attitude, ne voyant pas d’autre avenir que par le service de la machine et de son propriétaire, ce qui nous renvoie à la question de la propriété des moyens de production. (Marx)
Le Livre de la Genèse nous soumet en ses cinq premiers chapitres (à) un double questionnement : qui est Adam et qui est la femme, la Isha ?
Nous répondrons ainsi : Adam est le père non pas de l’Humanité mais du « peuple juif « c’est à dire des « fis d’Adam, des adamites. » stricto sensu, et nous dirons que c’est là un peuple de prêtres (mamlekhet Cohanim), c’est à dire de leaders chargé de conduire les nations. Nous avons tendance à penser que lorsqu’il est question d’un singulier dans la Bible, il faut entendre un pluriel.
Quant à la femme, elle serait un ajout qui symbolise ce que les hommes sont en mesure de construire et ce que font les hommes est détestable pour Yahwé. À ses yeux, ce qui est censé le prolonger, l’augmenter ( Ezer : l’aide) Le dieu qui suggère à l’homme de sortir de sa nudité, de son isolement, est Satan, le tentateur, le serpent.
Pour exposer nos thèses, il nous faudra impérativement d’une part préciser la notion de « leader » et de l’autre la problématique de l’outil dont les humains peuvent se saisir. Symboliquement, l’image du sac nous semble assez heureuse pour décrire le processus de l’aliénation : dans un même sac, on peut mettre tout et n’importe quoi, en vrac. Le sac est un contenant dont le contenu est indifférent, aléatoire, soumis au hasard, à la fortune, à la rencontre. On ramasse et on amasse, on accumule tout ce qui se présente. Tout est à l’avenant. L’occasion fait le larron. Et cela vaut pour le sac qu’est notre estomac ou pour la femme son utérus. Et ce sac, il se remplit et puis se vide et ce indéfiniment. Un grenier est aussi une sorte de sac. Il y a là de l’inconséquence aux effets des actes et des propos.
Exode (adressé aux Israélites) Chapitre 19 : le peuple élu (Am segoula)
ה וְעַתָּה, אִם-שָׁמוֹעַ תִּשְׁמְעוּ בְּקֹלִי, וּשְׁמַרְתֶּם, אֶת-בְּרִיתִי–וִהְיִיתֶם לִי סְגֻלָּה מִכָּל-הָעַמִּים, כִּי-לִי כָּל-הָאָרֶץ. |
5 Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance (Brith), vous serez mon trésor entre tous les peuples (Segoulat ben kol haAmim)! Car toute la terre est à moi, |
ו וְאַתֶּם תִּהְיוּ-לִי מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים, וְגוֹי קָדוֹשׁ: אֵלֶּה, הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר תְּדַבֵּר, אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל. |
6 mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes et une nation sainte.’ Tel est le langage que tu tiendras aux enfants d’Israël. » |
Genèse II
יח וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, לֹא-טוֹב הֱיוֹת הָאָדָם לְבַדּוֹ; אֶעֱשֶׂה-לּוֹ עֵזֶר, כְּנֶגְדּוֹ. |
18 L’Éternel-Dieu dit: « Il n’est pas bon que l’homme (haAdam) soit isolé(levado); je lui ferai une aide (ezer) digne de lui. » |
כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם. |
22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme,(haAdam) et il la présenta à l’homme.(haAdam) |
כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. |
23 Et l’homme (haAdam)dit: « Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu’elle a été prise de Ich. » |
La France est-elle malade de la francophonie ? C’est une question que l’on est en droit de se poser, nous semble-t-il. En effet, le francophone d’outre- mer – qu’il soit ou non de nationalité française – n’aura pas à passer par un processus d’apprentissage au même titre que le non francophone, il va être tenté de brûler les étapes de son intégration en métropole, d’autant qu’il rejoindra une communauté des personnes ayant le même profil. Bien pis, ce francophone risque fort, en revanche, de ne pas offrir vraiment la même apparence visuelle (signes religieux ostensibles, couleur de peau etc.). alors que le non francophone européen chrétien sera victime de sa non familiarité avec la langue française même si par ailleurs sa présence muette détonera moins dans le paysage. Le problème se pose également au regard du déclin de l’exogamie, ce qui évite aux femmes de se retrouver en situation d’étrangère, sur le plan linguistique, alors même que sur d’autres plans, leur intégration ne sera pas nécessairement résolue. En fait, une francophonie peut en cacher une autre : la francophonie basique rassemble des locuteurs maîtrisant peu ou prou l’usage de la langue française. Mais il en existe une autre laquelle concerne les langues elles-mêmes, celles qui ont été pénétrées, à des degrés divers, par la dite langue française, par le biais notamment d’emprunts et de calques. Cela dit, il est attesté que la francophonie la plus ancienne est celle qui est passée par l’emprunt de mots et la plus récente celle qui a adopté la langue française d’un seul tenant, en bloc. Toute la question est de savoir si la France a plus intérêt à jouer la carte de l’une ou l’autre des francophonies ainsi décrites. Mais le plus raisonnable serait d’englober et de coordonner ces diverses formes de francophonies ( cf la partie III infra)
On aura compris que nous aborderons la question de la machine par le biais des dangers qu’elle représente écologiquement, non pas tant par les dommages que toute forme d’industrie détermine pour la planète en général que, plus spécifiquement, par ceux qu’elle génère pour l’Humanité en tant que telle. D’où nos développements sur les étrangers et les femmes – ce qui nous ramènera aux premiers chapitres du Livre de la Genèse- en terminant par une étude d’ordre linguistique, en mettant notamment l’accent sur les perspectives unificatrices et impérialistes.
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Dans le domaine linguistique, nous verrons que l’on peut tout à fait appliquer une grille darwinienne pour décrire l’histoire d’une famille de langue, et notamment, faire apparaître les perturbations majeures que les langues germaniques auront subi du fait de l’intrusion des langues latine, à commencer par le français qui va en devenir le fer de lance, notamment tout au long du deuxième millénaire (après JC)
Nous sommes ici confrontés à un double obstacle épistémologique qui risque de rendre notre propos quasiment inaudible. D’une part, la question des femmes et de l’autre celle des cycles. Sur ces deux grands thèmes, il nous apparaît qu’il existe un double déficit de la réflexion qui hypothèque la culture de l’homme « moderne » lequel est censé considérer inintéressant ou suspect, digne des qualificatifs les plus désobligeants tout discours sur la spécificité du comportement féminin et qui également est censé mépriser tout ce qui touche de près ou de loin au savoir astrologique dont il est de bon ton de ne pas y accorder d’intérêt- de n’avoir rien à en connaître- quand bien même serait-ce pour l’analyser. Tout est fait pour dissuader, décourager toute tentative d’approfondir ces domaines que l’on pourrait qualifier de « maudits », de tabous pour l’honnête homme du XXIe siècle. Dans les deux cas, ce serait une affaire classée, dépassée- digne en quelque sorte d’ignorance, d’indifférence – dont on pourrait même se vanter- sur laquelle il ne serait pas pertinent de revenir. Si l’écologie est apparue au XXIe siècle comme une priorité , une urgence, l’astrologie – et bien évidemment l’on verra qu’un tri draconien s’impose- aura été également, trop longtemps, un point aveugle, l’objet d’un déni épistémologique. On ne peut pas décréter que l’on passera ainsi, à telle date, du septennat au quinquennat sans trahir une désinvolture effarante à l’égard de la structure du temps social. Le droit constitutionnel ne peut faire l’économie d’une cyclologie qui ne soit pas factice comme celle qu’il véhicule depuis deux siècles et qui ne se confirme que par le processus de la self fulfiling prophecy, (effet d’annonce) en ce sens que l’on génère artificiellement des événements. L’on est en droit de se demander si le droit constitutionnel n’est pas un cache-misère, une sorte de panacée qui permet de compenser les manques en matière non seulement de cyclicité mais aussi d’appartenance. Pour notre part, nous ne voyons pas ce qu’il y a de si scandaleux à réserver l’exercice du pouvoir à une certaine « caste » », à une « aristocratie » et d’ailleurs la fin de la monarchie, ou sa marginalisation, c’est bien le rejet d’une telle conception des choses et son remplacement par le dispositif juridique que l’on connaît. C’est pourquoi notre volet II associera l’astrologique et le politique, le juridique et le phénomène du leader.
PREMIERE PARTIE ORAL ET ECRIT
Le leader passe alternativement et indéfiniment au cours de son existence par l’oral et par l’écrit, Avec l’oral, il se contente d’impulser une dynamique que d’autres devront prolonger dans le temps et dans l’espace tandis qu’avec l’écrit, il fournit tout sur un plateau et n’a plus besoin que d’esclaves, de serviteurs. On peut dire qu’une humanité machine correspond aux femmes et une humanité liée à l’oralité correspond aux hommes. Autrement dit, il y a une phase où le leader préférera la compagnie des femmes et une autre celles des hommes. Nous montrerons que les femmes sont plus à l’aise avec l’écrit achevé et parachevé et les hommes avec l’oral toujours en progrès lequel leur laisse plus les coudées franches. Les femmes resteront donc bien plus près de la littéralité du texte comme on leur a enseigné à l’école quand il s’agissait d’apprendre à lire. Nous distinguons le français « parlé », spontané, improvisé et le français « lu »
La machine va alternativement attirer et repousser : quand le leader se rapproche de la machine, c’est à dire des objets, de tout ce qui a été produit par l’homme mais qui se substitue à lui, il est un peu comme Robinson Crusoé dans son île et quand le leader est las de cette solitude, il cherchera de la compagnie. Que dire in fine du Shabbat ? A qui s’adresse-t-il ? On est en droit de se demander s’il ne concerne pas les non Juifs car ce sont les non Juifs qui ont le plus à redouter des machines tout comme l’on observe de nos jours à quel point les dites machines menacent l’emploi des moins doués. Or, nous avons vu que le Pentateuque était avant tout l’œuvre des Israélites qui prêchent pour leur chapelle. Les Dix Commandements lesquels incluent le Shabbat ne sont-ils pas à destination des gens d’Israël ? En ce sens, notre travail mériterait bien de s’appeler le Guide des Égarés au sens de Maimonides. Il n’est pas bon d’adopter des valeurs qui ne nous correspondent pas ! Ce qui est bon pour les uns ne l’est pas nécessairement pour les autres ! Le doute doit prévaloir quant à l’interlocuteur visé par tel ou tel passage de la Bible.
Nous montrerons que le mimétisme a partie liée avec le progrès technique, qu’il s’agisse de « faire » comme l’autre, de s’assimiler, c’est à dire de se donner une apparence de similitude ou de retrouver une apparence de normalité par l’usage de prothèses . D’où le personnage de l’étranger marqué par une certaine forme d’imposture car l’étranger n’est pas ici celui qui nous ignore mais celui qui convoite ce que nous sommes ou ce que nous avons.
Dix Commandements
Exode XX 1-17
« Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. »
« Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. »
La langue et la religion sont des outils d’intégration, de conversion tout comme d’ailleurs le Droit et l’Argent. Mais ce sont là des modalités « surconsciences » qui ont leurs limites.
Réduire la condition d’étranger au seul niveau de la Surconscience serait quelque part faire fausse route car il existe une communication subconsciente ne passant point par le truchement de la parole. En ce sens, Il vaut mieux une société hétérogène sur le plan « culturel » mais homogène racialement, Les guerres de religion sont un moindre mal comparées aux dégâts du colonialisme lorsque celui-ci entraîne un exode vers la métropole.
. Mais l’on a évidemment bien moins de prise sur la Surconscience que sur la Subconscience. Si l’on prend le cas d’Israël, force est de constater que la diversité des provenances est peu ou prou compensée par une certaine intelligibilité des visages, des faciès alors qu’en France, le poids de la francophonie ne saurait effacer les différences raciales entre blancs, jaunes et noirs. C’est pourquoi nous plaiderons en faveur d’une nouvelle idée de la francophonie, celle de la présence massive de mots français dans telle ou telle langue, plutôt que sur la question des locuteurs francophones.
La communication serait donc plus fluide, tout compte fait, entre des européens partageant un lexique commun au sein de langues différentes qu’avec des Africains ou des Asiatiques même ayant appris le français ou de nationalité française. En effet, la communication ne se limite pas à l’oralité mais repose largement sur le contact visuel « sans paroles ». En vérité, le sentiment d’étrangeté s’origine non pas au niveau de la langue mais bien de la structure du visage. D’où notre conviction que les clivages religieux ne posent problème que dans la mesure où ils sont liés à des problématiques raciales et intercontinentales, On peut se convertir mais on ne peut changer son apparence physique mais seulement son « habit ». Dès lors, selon nous, la présence islamique en France est bien moins préoccupante que ne l’est l’étrangeté raciale, ce qui pose le problème de la cohabitation physique. Le religieux a bon dos pour refouler la question de la race ou en tout cas du physique et de l’origine géographique. Si l’immigration d’origine européenne s’est mieux déroulée que celle en provenance du Maghreb, cela tient à une question de l’ordre du visuel et non à quelque carence de l’État.. C’est aussi selon ce même critère qu’il nous faut expliquer les raisons profondes du conflit israélo arabe.
. Il apparaît ainsi que les Juifs puissent plus aisément se fondre dans le paysage « blanc », « caucasien » de par leur morphologie que les Arabes et ce serait donc faire fausse route que de vouloir se situer sur le plan religieux mais comme on sait cela ne fait que déplacer le problème en en aggravant les données, ce dont nous sommes conscient ! La preuve en est que la chasse aux Juifs trouva son assise au niveau administratif, à l’état civil et non dans le contrôle au faciès, d’où le port de l’étoile jaune ou de quelque élément vestimentaire obligatoire, d’où la vraisemblance, selon nous, de la thèse « khazare »,qu’il est un peu facile de récuser sur tel ou tel point – mais il n’y a pas de fumée sans feu – alors qu’elle comporte probablement un fonds de vérité non pas tant à propos de la conversion que d’une certaine résurgence. Quant à la question de l’exil des Judéens aux premiers siècles de l’ère chrétienne il s’agirait en fait bien plus tôt d’un retour vers leur continent d’origine, l’Europe, ce qui sera confirmé par la place éminente des Juifs dans l’histoire moderne du dernier demi- millénaire et cela en dehors du créneau de l’orthopraxie religieuse, ce qui rejoint l’esprit de la Nouvelle Alliance (cf notre tome Ier).
Nous ajouterons qu’une société fondée sur la parole ne développera pas les mêmes valeurs qu’une société fondée sur la gestuelle. La première donnera la primeur à la parole et sera peu ou prou indifférente à la gestuelle alors que ce sera l’inverse pour la seconde. Autrement dit l’une sanctionnera, condamnera plus sévèrement les excès de l’ordre de la parole et moins ceux qui relèvent du contact physique et ce sera le contraire pour l’autre. Une telle différence expliquerait les problèmes d’adaptation. Une personne marquée par le contrôle des propos et par la liberté des affrontements corporels aura bien du mal à vivre dans un monde où les valeurs sont opposées !
. Et ce n’est pas parce qu’il est plus aisé – épistémologiquement – de parler de différences religieuses que raciales qu’il serait justifié de focaliser le débat sur les unes plutôt que sur les autres ; les différences raciales étant selon nous plus rédhibitoires en termes d’intégration et d’assimilation. Il y a là quelque paradoxe à présenter un réflexe viscéral de rejet ou de mise à distance sous l’habit de quelque controverse théologique sophistiquée ! Il est vrai que l’antijudaïsme, pour sa part, passe bel et bien par
des considérations hautement théologiques.
Autrement dit, on ne saurait sous-estimer la part du non -verbal dans les relations humaines, ce qui à la fois simplifie et complexifie les choses. Les populations qui ont le sentiment que l’on ne peut différencier, reconnaître, décrire, les individus en leur sein ne risquent-elles pas de développer un certain sentiment d’irresponsabilité, d’impunité ? Ce qui ne dépend pas de nous ne serait—il pas plus authentique, moins sujet à manipulation que ce que nous pouvons modifier tout à loisir ? Il est plus aisé de reconnaître quelqu’un que de le connaître.
La langue et le droit sont liés à la problématique de l’étrangeté : on apprend une langue, on se fait naturaliser. Mais est-ce assez pour être pleinement intégré ou bien en reste-t-on au niveau de ce que nous appellerons la culture « impériale », celle instaurée par toute société qui a engagé une relation avec d’autres sociétés, soit en subissant une situation par l’accueil de migrants, soit en la provoquant par la conquête. En tout état de cause, l’immigré peut tout à fait être en règle d’un point de vue juridique sans pour autant être intégré socialement sinon au sein d’une communauté particulière de personnes de même origine ; est-ce qu’un juif arrivé en Israël dans le cadre de la loi du retour (1950) sera ipso facto déclaré intégré sous prétexte d’avoir obtenu sa carte d’identité est- ce qu’il échappera pour autant au déracinement, ? Est-ce que ce juif « de retour » aura la langue hébraïque « dans le sang » à l’instar de quelque science infuse ou ne devra-t-il pas l’apprendre comme une langue « étrangère » Nous dirons que le Droit est incapable de façonner mais aussi de défaire les liens entre les êtres et entre les choses et les êtres. Le mariage ne saurait évacuer le passé pas plus d’ailleurs que le divorce. Comme disait Proudhon, « la propriété c’est le vol » .Or, la propriété, sous toutes ses formes n’est-elle pas sous-tendue par le Droit , supposé garant d’un certain ordre des choses ? Est ce qu’un pays peut devenir indépendant du jour au lendemain par la magie du droit ou cesser de l’être du fait d’une conquête, d’une annexion, comme dans le cas de la Pologne, à divers moments de son Histoire ?Personne n’irait d’ailleurs contester à un auteur la paternité de son œuvre sous prétexte de quelque cession et un contrat qui stipulerait un tel transfert serait illégal. On ne peut pas tout instituer par contrat. Mais le Droit n’est il pas la formalisation de ce que l’on aura observé et voulu systématiser, institutionnaliser au lieu de laisser l’ordre sous -jacent faire son œuvre ?Au fond, le Droit ne serait-il pas le fer de lance de l’anthropocéne ?
En tout état de cause, l’étranger, d’où qu’il vienne, toutes origines confondues, se fera toujours plus facilement repérer que celui qui est parfaitement au fait de ce qui se pratique et qui pourra produire ainsi du « vrai faux ». L’étranger ne fait pas un bon escroc car il n’a pas suffisamment intégré les apparences de la norme pour pouvoir en jouer et il manquera d’humour si par là on entend le fait de faire semblant de se tromper auprès de gens qui savent à quoi s’en tenir.et ne sont pas dupes, d’où le rire . En réalité, chaque groupe développe, décline sa forme d’humour et ce qui passe dans un groupe ne passera pas dans un autre et vice versa. L’humour nous apparaît comme une prise de risque, on fait semblant de se tromper, de ne pas savoir ce que l’on fait mais ce n’est là qu’un jeu – ce qui exige une certaine complicité – et il ne faut pas prendre l’autre « au sérieux » mais à ses risques et périls. Quand l’autre plaisante-t-il ? That is the question ! Comme on dit, il y a des choses à propos desquelles on ne plaisante pas mais tout dépend, in fine, du point de vue où l’on se place. Mais est-ce que la condition d’étranger n’est pas déjà en soi une forme d’imposture, de mystification ? L’étranger est un intrus – surtout s’il est envahisseur par tel ou tel biais- et il ne saurait y avoir de symétrie entre l’étranger qui débarque et l’indigène qui est pour cet étranger lui aussi un étranger, si ce n’est que le dit indigène-autochtone- ne s’est pas mis en position d’étranger. Bien pis, l’étranger est privé de ses garde-fous que constitue son écosystème d’origine, avec ses contrepoids et qui rend possible un certain contrôle. Placé dans un autre environnement, l’étranger ne sera en mesure ni de se modérer ni de modérer autrui. Mais rappelons qu’être étranger n’est pas un fait structurel mais bien conjoncturel, il ne correspond pas à un clivage fonctionnel comme dans le rapport hommes-femmes., mais il est le résultat d’une transgression, qu’il soit dans la position du conquis (de l’occupé) ou dans celle du conquérant ( ce qui peut être le cas de l’immigré). L’étranger semble voué à un rêve d’universalité qui risque bien souvent de se briser ou de se réduire à un dénominateur commun très basique, en passant par une intégration superficielle voire artificielle. L’étranger considérera ce qu’il perçoit de l’extérieur comme un objet immuable et il aura bien du mal à en capter la dynamique diachronique, optant plus volontiers pour une approche synchronique. Une telle idéalisation n’est évidemment pas sans conséquence au niveau cognitif. Attention, comme dit le photographe, on ne bouge plus !
La société d’accueil lui pose problème et il fait problème pour celle-ci. Quelque part, la situation de l’étranger favorisera une certaine pente vers la schizophrénie car moins on capte autrui, plus ce qu’il est nous indifférera ! Tôt ou tard il risque d’y avoir une rechute, une régression, du fait que l’existence de l’autre n’est perçue que comme une convention qu’il faut bien faire mine de reconnaître jusqu’à un certain point mais cela n’empêchera pas, le cas échéant, de considérer tout accord avec autrui comme sujet à caution et susceptible de déni (-déniable) de consentement tant l’autre n’apparaît que comme une sorte de fiction n’ayant de réalité qu’autant qu’on le voudra bien, l’hyper égo reprenant le dessus.
Il nous faut mettre en garde contre le déni de l’étrangeté, tant du côté de l’étranger que de l’autochtone. Cela passera par le recours à une grille psychologique. On tentera de présenter le comportement de telle personne étrangère comme l’expression de son individualité, de sa personnalité. « Il est comme ça ! ». L’intérêt d’une telle présentation vise à minimiser la question de l’appartenance à un certain stéréotype collectif, ce qui serait le cas si l’on se référait à une certaine communauté de gens ayant peu ou prou la même conduite. De fait, il peut sembler plus facile d’insister sur une singularité (psychologie) que sur une culturalité (sociologie). Si la xénophobie peut faire sens, il n’en est pas de même du rejet de son prochain – ce qui renvoie à de la misanthropie- on voit donc combien une telle posture psychologisante peut être avantageuse. La même recette peut évidemment s’appliquer au traitement des femmes, en insistant sur ce qui est propre à un individu et non à un groupe..( cf. Pierre Bourdieu, La Domination masculine, Paris, Seuil, 1998)
Selon nous, la place de la femme ne se situera plus au cours du XXIe siècle dans le cadre étroit de la famille mais dans celui de la société, y compris au regard de la procréation. La complémentarité des sexes n’est pas à appréhender au prisme du couple petit bourgeois mais à celui de la division du travail à une toute autre échelle. .Ajoutons que la femme a un destin collectif, qu’elle ne fait sens que par le nombre, le quantitatif. Ce qui fait le succès de quelqu’un passe par sa capacité à rassembler D’un côté un personnage unique et de l’autre, une convergence nécessaire de comportements. D’où une évidente asymétrie ! Mais rappelons que ce sont les chefs qui permettent à une société d’exister, de se former.(cf Tome II)
La famille est une sorte de huis clos, un lieu de promiscuité pouvant se révéler des plus toxiques du fait des différences de sexe, de race et d’âge, et de la diversité des valeurs propres à chaque catégorie. On notera que l’oralité conduit à la promiscuité davantage que l’écrit car parler, c’est partager un même espace avec quelqu’un, être éventuellement à la même table et donc, quelque part, se mettre à son niveau, ce qui est source de malentendu.
Une certaine endogamie semble souhaitable, l’intégration dans une famille devant se faire très jeune, -car comme le souligne Bourdieu avec son « habitus », l’on reste marqué par son milieu d’origine -quitte à adopter des enfants en bas âge sans accueillir pour autant leur mère. En ce sens, nous serions assez favorables à ce qu’un enfant mâle soit élevé dans un milieu masculin et un enfant femelle dans un milieu féminin. En vérité, une société ne saurait fonctionner heureusement sans un certain esprit de solidarité et de coopération avec les proches, ce qui soulagerait d’autant l’État aux dépenses sociales démesurées. Si cette solidarité était encouragée, notamment par des mesures fiscales, le fait que certaines personnes bénéficient de revenus importants serait compensé par l’usage qu’elles en font par rapport à leurs réseaux. En tout état de cause, l’entreprise, en créant des emplois, en recrutant du personnel, participe de facto à la mise en place d’une solidarité, d’un partage, ce qui n’est pas vraiment reconnue en tant que tel. Face à la dynamique de l’entreprise, il y a celle de la famille. Encore que les deux entités puissent se superposer par le biais de l’emploi familial. Les femmes en obtenant leur indépendance financière auront perturbé durablement le processus de solidarité sociale. Que penser de la cellule familiale ? Le chef d’entreprise recoupe en partie le chef de famille. Les aides, qu’elles se fassent par le biais de l’allocation ou du salaire, ne sauraient s’opposer comme on le fait trop souvent. La demande d’emploi et d’aide se recoupent dans bien des cas, même si elles ne sont pas perçues -dans tous les sens du terme – de la même façon. L’entreprise comme la famille n’en sont pas moins des espaces de promiscuité, de rencontre entre des éléments très différents, à commencer par le critère sexuel ou celui de l’âge, des origines sociales. Il est clair que la constitution d’un couple implique d’assumer les effets de la promiscuité et c’est déjà en soi une preuve d’amour. Plus le niveau, la qualité des échanges baissera, déclinera et plus le groupe aura l’impression d’être ouvert, d’où la recherche du plus petit commun dénominateur. Mais il est des lieux où la promiscuité est flagrante comme dans les grandes bibliothèques de recherche où les chercheurs ont affaire à un personnel qui exerce un certain pouvoir de par sa fonction, et dont le niveau professionnel est très médiocre (agents de sécurité, préposés au vestiaire, caissières, magasiniers chargés de délivrer les ouvrages demandés etc.) Le problème de la mixité, c’est notamment que les codes, les marqueurs et les signes d’approbation et de désapprobation ne sont pas partagés, ce qui peut être cause – par- delà le manque de temps et d’espace- de toutes sortes de frustrations et d’illusions mais aussi de viols et de violences, selon que l’on se méprenne sur les intentions de l’autre, qu’elles soient favorables (consentement) ou hostiles (rejet). Il s’agit en fait d’une « violation » de domicile et quelque part, viscéralement, nous vivons très mal toute attitude visant à nous imposer par la contrainte une action sur le plan physique- ce qui dépasse largement le plan purement sexuel stricto sensu – alors que nous la tolérons davantage sur le plan moral.
Celui qui ne correspond pas à tel ou tel mode sera fréquemment traité de « fou », ce qui est avant tout une sanction visant à décourager le maintien d’une certaine pratique jugée incompatible avec l’appartenance à un groupe donné. En un temps de mixité sociale, de promiscuité, de parité, les risques de friction abondent et cela ne pourrait-il constituer, au vrai, des circonstances atténuantes au regard de la Loi du fait de quelque malentendu ? Mais est-ce que cela n’implique dans notre rapport à autrui plus de vigilance et de retenue lors de tout passage à l’acte ? En tout état de cause, les « cellules » du couple, de la famille voire de l’entreprise ne sont certainement dépourvues d’une certaine dose de toxicité, due à une promiscuité des âges, des sexes, des statuts sociaux. Il serait donc bon d’instaurer en contrepartie des espaces de ressemblance, qui éviteraient toute forme de mixité, permettant une compréhension immédiate et donc un rythme rapide des échanges, sans pour autant tomber dans une relation « basique » et simpliste, mais permettant, tout au contraire, d’accéder à un niveau supérieur d’intelligence et d’interactivité. L’idée du café philo a pu prétendre remplir, à la fin du siècle dernier, un tel rôle maïeutique mais en optant pour la mixité, il n’est pas parvenu à vraiment décoler, tant les niveaux de langage pouvaient différer.
On remarquera que nous sommes bien plus tolérants voire indifférents quant aux apparences (vue) que pour ce qui touche à l’ouïe, à l’odorat ou au goût, ce qui confirmerait le fait que fondamentalement l’humanité n’aura connu la vue et la lumière que tardivement dans son évolution tout comme le langage n’a pas été conçu pour une transmission écrite laquelle ne nous renseigne pas sur la nature du locuteur, notamment dans le cas de l’usage des possessifs (cf. infra). On retrouve ici le mythe de la Caverne (République de Platon). Il est évident que dans l’obscurité, la parole est reine. Or, il semble que les pratiques de parole aient perduré jusqu’à nos jours alors que le contexte a totalement changé. Autrement dit, des comportements appropriés à une situation donnée ne sont plus de saison et ne se justifie plus guère ; d’ailleurs, au XXIe siècle, l’essor de l’Internet aura d’ailleurs montré que la communication « visuelle » (SMS, mails etc. ) est souvent préférée, ce qui permet (cf. notre tome II) de ne pas être limité à telle ou telle forme de prononciation de l’écrit.. Selon nous l’enfant apprend plus facilement à dessiner et à comprendre des dessins qu’à produire ou à reconnaitre des mots et l’exercice de la dictée est une initiation à un tel exercice de passage de l’oral vers l’écrit. On notera que l’on accepte tout à fait que l’on puisse corriger un texte écrit alors que l’on criera à l’imposture si l’on changer les propos tenus à l’oral sur un enregistrement.
Tout se passe comme si certaines sociétés de femmes étaient semblables à un monde d’aveugles, ne pouvant communiquer que par le verbe, ce qui serait un phénomène atavique conduisant à une certaine incontinence. A noter que le chanteur peut être capté par un mal entendant de par sa dimension visuelle. Celui qui se fie à la parole, à ce qui se dit, lui est dit, est en position d’esclave alors que celui qui observe le monde par lui-même, est en position de maître. En fait, l’esclave vit dans un monde virtuel alors que le maître vit dans un monde réel, tout en étant responsable du monde virtuel qui dépend de lui. Ce qui vient fausser l’appréhension du phénomène sensoriel en rapport avec le sexe tiendrait selon nous au fait que chacun s’efforce de parler le langage de l’autre, la femme se fera belle parce que l’homme est très sensible au visuel et l’homme soignera son langage –le châtiera- parce que la femme est réactive aux stimuli auditifs, ce qui n’’est pas sans entretenir un certain malentendu. Nous dirons que ce qu’on appelle intuition féminine serait liée à la sensibilité olfactive du « deuxième sexe », dans la mesure où l’odeur échappe à la vision.
On peut aussi se demander si l’importance de la parole dans les milieux africains ne serait pas liée à une plus faible lisibilité, de la grossièreté des traits du visage ou/et du fait de la couleur de la peau Il ne s’agit pas ici de beauté mais d’expressivité de la face et ce non pas tant de façon volontaire mais surtout involontaire, ce que le visage nous raconte ; de quel message il est porteur visuellement et par-delà l’intention et le contrôle de la personne. On peut lire dans Science et Vie (https://www.science-et-vie.com/corps-et-sante/evolution-le-nez-a-change-de-forme-pour-s-adapter-au-climat-8125) que l’on a « constaté que la largeur des narines et de la base du nez était liée à l’origine géographique et donc au climat au sein duquel ont vécu les aïeux de ces femmes. Les nez aux narines larges sont en effet plus communs dans les zones chaudes et humides, tandis que les nez étroits sont plus répandus dans les climats froids et secs ». Allons plus loin et demandons-nous si la domination de l’homme blanc n’est pas liée à un critère esthétique, tout se passant comme si, aux yeux des colonisés, l’homme blanc apparaissait comme un dieu du fait de son physique avantageux, ce qui ne fera qu’être souligné par le cinéma, où l’on peut se rendre compte de l’extrême diversité et donc richesse des visages chez les blancs en comparaison de l’uniformité relative à observer chez les gens d’autres couleurs de peau. La négritude des visages produit de l’insignifiance, d’où l’importance accordée aux parures et aux signes de toutes sortes qui viennent ainsi tenter de pallier l’interchangeabilité. On notera que l’étranger jouit en effet d’une sorte d’anonymat en ce que la société d’accueil le reconnait comme étranger mais comme une étranger parmi d’autres étrangers. Cette situation permet d’ailleurs à l’étranger d’accepter d’accomplir certaines activités jugées dégradantes – voire de progfiter d’une certaine forme d’impunité sociale ou juridique, du fait qu’elle ne touche pas stricto sensu à la personne de façon spécifique. Si ce n’est toi c’est donc ton frère (Le loup et l’agneau)
On parlera de différence sensorielle plutôt que de race sachant que la race se caractérise par une sensorialité spécifique d’ordre anatomique : une race peu différenciée au niveau du visage ne développera pas la même acuité visuelle sur le plan social et s’en tiendra plus à l’oralité qu’à l’écriture, laquelle exige un certain éclairage. Or, si le visuel n’est dans ce cas pas déterminant, cette race ne recherchera pas un mode de vie favorisant la visibilité. Ajoutons que face à un émetteur assez pauvre sur le plan visuel, cela ne favorisera pas le développement de récepteurs particulièrement subtils sur ce plan.
En définitive, peu nous importe que l’on puisse ou non expliquer la question des races en amont, l’important pour nous étant d’observer la sensorialité liée au développement des récepteurs faciaux (le faciès) et notamment de l’appendice nasal avec les conséquences qui en dérivent. Rappelons que le plus souvent il y a désaccord non point tant sur les faits observés que sur les explications qui en sont données. Sur le plan astronomique, nous voyons bel et bien le soleil se lever et se coucher mais l’on disputera autour de la présentation du dit phénomène.
C’est pourquoi l’on pourra remplacer le cas échéant le mot race par celui de sensorialité.
Nous dirons qu’il existe des faunes et des flores plus ou moins riches et variées, ce qui nous conduit à rapprocher paysage et visage. Il nous apparait que les visages propres à certaines races sont bien plus uniformes que chez d’autres races et il peut ainsi être frustrant pour un blanc de vivre au milieu de noirs, tout comme celui qui est habitué à une végétation très diverses s’ennuiera face à une nature terriblement répétitive. Le nez, les narines, le profil, par leur dessin, leur forme, peuvent constituer une précieuse information/nourriture visuelle- ce qui exige de la clarté, de la lumière- dans la (re)connaissance d’autrui sans qu’il soit aucunement besoin de passer par la parole, laquelle introduit un élément d’artifice, laquelle parole joue un rôle énorme dans le monde obscur et souterrain des grottes et des cavernes. En ce sens, les « caucasiens »,au long nez ; et ce quelle que soit la langue parlée pourraient mieux communiquer entre eux qu’avec des Africains ou des Asiatiques au nez court, quand bien même il y aurait une langue commune. Selon nous, les Juifs sont à placer au sein du monde caucasien alors que les Arabes appartiendraient, visuellement, par -delà la question de la couleur de peau, au monde africain, ce qui expliquerait pourquoi les originaires du monde arabe rencontrent les plus grandes difficultés pour s’intégrer en Europe. Nous sommes en principe assez favorable aux thèses qui situent l’origine des Juifs dans ce continent, sans entrer dans le débat sur les Khazars. Le seul constat visuel nous suffit à ce stade et on ne saurait en sous-estimer l’impact par-delà la question des explications demandées lesquelles constituent à nos yeux un processus de déni lié à des prétentions unitaires utopiques.
Quand on parle de contrôle d’identité, cela concerne non pas la religion mais bien l’apparence physique et force est de constater que cette situation s’applique aux arabes et aux noirs et non aux Juifs, sauf en case de signes ostensibles d’appartenance.
Quant au silence, il serait ainsi perçu comme absence voire comme mort par la population de la caverne, qui ne profite pas des stimuli visuels à commencer par ce qu’on appelle la nature, à savoir les plantes, lesquelles sont silencieuses et qu’il convient de contempler et non d’écouter. On retrouve là l’expression « sois belle et tais-toi !»
Dans certaines sociétés, la connaissance d’autrui passe par le son plus que par la vue, d’où un malaise ressenti chez leurs membres immigrés dans des sociétés taiseuses prisant et encourageant l’économie de la parole, fonctionnant selon d’autres critères, quand le contact n’est pas sonore. La parole est d’argent mais le silence est d’or. Le bavard,- le moulin à paroles- dans ces milieux «occidentaux », sera souvent stigmatisé tout comme celui qui parle et rit trop fort. L’usage des téléphones portables aura aggravé une telle incompatibilité comportementale. On dit que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, ce qui sonne comme un paradoxe. Celui qui écrit n’est pas nécessairement un dévoreur de livres, celle qui est bien habillée n’attache pas forcément de l’importance à l’apparence mais se fiera à son couturier. Certaines sociétés valoriseront davantage tel sens que tel autre, pour des raisons climatiques par exemple, et l’émigré risque fort de vouloir perpétuer des critères qui n’auront point cours ailleurs et de ne pas respecter ceux de la société dans laquelle il débarque. Nous dirons que le monde de l’homme est celui du silence et de la magie du « non-dit », des questions qui ne se formulent que par le langage des regards, à la fois émetteurs et récepteurs. Souvent, cette magie se dissipe à l’occasion du passage à une formulation trop explicite, qu’elle soit orale ou écrite (ce qui inclue ce qui passe par Internet)
L’écrit – et a fortiori quand il se présente sous la forme d’un imprimé (cf. notre étude sur les éditions des Centuries, infra) confère une apparence de cohérence, d’unité à ce qui en manque cruellement. L’écrit, en outre, peut se faire passer abusivement pour de l’oral – dont il est issu- lorsqu’il fait l’objet d’une lecture à haute voix. Nous ajouterons que l’écrit permet de tricher avec la chronologie, avec l’agencement du récit, du raisonnement : on pense au lecteur qui irait lire les dernières pages d’un roman policier, ce qui ne pourrait être le cas face à un conteur que l’on est bien obligé de suivre pas à pas, sans sauter les étapes, ce qui correspond à l’esprit de la maïeutique. Selon nous, la philosophie ne ferait que développer en nous une certaine connectivité, c’est-à-dire qu’elle mettrait en contact des données que nous aurions malencontreusement isolées les unes des autres. Avant de se connecter à autrui, il est bon de veiller à son propre réseau intérieur. Même un enregistrement, un « replay » permet de ne pas respecter la chronologie de l’exposé ! Il est clair que l’enregistrement d’une expression orale n’est pas comparable à un spectacle en « live » et s’apparente à plus d’un titre à un écrit, que l’on peut suivre à son propre rythme. Or, ce qui nous importe, c’est la faculté de l’élite à se prêter à l’exercice du « temps réel », ce qui exige une concentration, une qualité d’écoute sans commune mesure avec ce qui passe par tout support matériel, quel qu’il soit . C’est pourquoi, nous recommandons pour les tests d’évaluation du « quotient intellectuel » de mettre en place des épreuves orales car ne proposer que de l’écrit faussera singulièrement l’appréciation des aptitudes et favorisera injustement les personnes insuffisantes au niveau de la réception, à commencer par les femmes.(cf. infra) Nous dirons que l’écrit constitue un point de départ pour un nombre illimité d’oralités. Cela dit, l’oralité ne permet pas d’appréhender la spécificité de chaque membre d’un groupe quand on s’exprime en public. Seul l’écrit le permet car il préserve celle-ci.
C’est ainsi qu’un même poème donnera naissance à une multitude de lectures – dans tous les sens du terme : on passera de l’écrit à l’oral et l’on voit bien que l’écrit est premier, on en part et on y revient, inexorablement. En ce sens, l’écrit est masculin et l’oral féminin. D’ailleurs, rares sont ceux qui remettent en question la chose écrite en amont, se contentant, en aval, d’y apporter leur interprétation aléatoire et personnelle. On dira qu’il importe absolument de dissocier l’écriture et la lecture, l’une étant pour les hommes et l’autre pour les femmes, qu’il s’agisse de la lecture silencieuse ou à voix haute et cela vaut aussi pour les machines. A contrario, les hommes seraient plus réceptifs dans l’oralité que dans l’écrit et plus émetteurs dans l’écrit que dans l’oral. Rappelons que l’écrit est visuel et l’oral auditif. Il faut ainsi assimiler la semence masculine à un message (ADN) écrit, codé et l’homme est physiologiquement capable de générer un tel produit. Mais il faut souligner que savoir écrire exige un talent particulier, celui d’accéder à une certaine perfection, dès lors que l’écrit échappera à son auteur, vivra sans lui, lui survivra, à la différence de l’oral. De même, le sperme que reçoit la femme devra se suffire à lui-même. Les femmes ont absolument besoin de l’écrit pour fonctionner mais seul l’homme est capable de leur fournir un écrit viable ; Il importe par ailleurs de souligner à quel point l’écrit est un compromis entre le signe et le verbe. Le premier mode de communication sera probablement passé par le recours à un visuel, celui que l’on pouvait observer dans la nature ou celui que l’on pouvait produire techniquement. Les fresques, les temples sont des manifestations de ce visuel et nous restons sensibles à ce niveau d’expression, comme dans le cas du code de la route avec ses différents icones, à commencer par les feux de signalisation (rouge. Vert) ou les « sens interdits » qui désormais s’adressent aussi aux piétons. Le stade suivant, l’oralité, permet d’évoquer ce qui est distant, lointain. Le dernier stade est l’écrit qui n’évoque rien pour celui qui n’y a pas été initié, à la différence du visuel du premier stade. L’alphabet, d’ailleurs, dérive de la représentation de certaines réalités comme la maison avec, par exemple, la lettre Beith (maison) ou la Lettre Daleth (porte), en hébreu, que l’on retrouve en grec avec Beta (cf. notre »alphabet » et Delta. Le visuel s’inscrit dans l’espace tandis que l’auditif a besoin du temps, l’un est plus primaire (comme les arts plastiques), l’autre plus secondaire (comme la musique), au regard de la caractérologie. Cela dit, l’on ne saurait confondre le visuel avec la lecture ni l’ouie avec la parole, car il ne s’agit là que de sous-produits virtuels, pouvant convenir au monde des machines et des populations qui leur sont attachées. Il est bon selon nous d’exercer sa vue et son ouie sur d’autres plans que le langage codifié, comme les arts plastiques, la danse, la pantomime ou la musique ;.
Dans cet essai, nous n’hésiterons pas à repenser certains savoirs, à réformer quelques codes. On ne saurait se contenter d’aménager- il n’est plus temps- ce qui est advenu mais bien de remonter vers la provenance, la cohérence- initiale et ce qui est initial est cohérent et ce qui n’est pas cohérent n’est pas initial. Telle sera notre boussole au cours de notre périple. Il ne s’agira pas tant pour nous de se fonder sur les Écritures que de montrer que celles-ci sont compatibles avec notre anthropologie puisqu’elles en sont le reflet plus ou moins fidèle, diffracté.
Chassons le naturel, il revient au galop: notre vie politique n’est-elle pas rythmée par la succession des élections, mais ce faisant ne substitue-t-on pas le virtuel au réel au nom de la bonne gouvernance ? C’est ainsi que notre temps sera marqué par une succession de célébrations de centenaires et autres bicentenaires qui sont des simulacres de cyclicité. On se demandera si la Ve République ne s’est pas construite sur un certain déni du réel, en diabolisant l’Ive République comme s’il était préférable de « truquer » les résultats pour obtenir une majorité stable, par le jeu d’un scrutin accordant une prime exorbitante au vainqueur. Certes, depuis la fin du XVIIIe siècle tout cela a-t-il été institutionnalisé, constitutionnalisé mais cela n’a pu prendre que parce que cela faisait écho à une certaine réalité subconsciente,-et en quelque sorte organique - ce qui correspond à la thèse de la sociobiologie mais aussi à l’esprit de l’« Alliance Renouvelée » telle qu’exposée dans les deux Testaments (cf. infra). pourrait ajouter que l’anarchie suppose un ordre sous-jacent, transcendant, rendant superfétatoire l’instauration d’un ordre institutionnel/constitutionnel, immanent. Encore existe-t-il certainement, peu ou prou, une dialectique entre Surconscience et Subconscience, chacune interférant avec l’autre.
Les rapports de l’homme avec sa maisonnée sont complexes et délicats. La maisonnée -que l’on peut qualifier de système – est susceptible de se révolter, de se rebeller contre le joug du pouvoir central, voire de le subvertir. Un livre (adapté en films) comme La Planète des singes de Pierre Boulle (1963) rend bien une telle hantise où ceux qui étaient en base dominent comme dans les pratiques des saturnales, sorte de carnaval. Mais l’on pense aux révoltes d’esclaves avec comme personnage emblématique Spartacus, aux enjeux de la Guerre de Sécession (aux USA, au milieu du XIXe siècle). Mais la question de la maisonnée pose aussi la question de notre rapport à la technique. L’homme qui n’est pas appareillé, équipé de quelque armement, voire tout simplement d’un véhicule (des Twin Towers ( 2001) au camion ravageant tout sur son passage à Nice, sur la promenade des Anglais, lors du carnaval de juillet 2016) est désormais perçu comme plus rassurant, relativement plus inoffensif –sauf dans le cas du viol- que celui qui voit son pouvoir décuplé , démultiplié par la machine que ce soit sous ses formes les plus primaires ( le coupe-coupe pour le génocide des tutsis) ou les plus industriels (camps d’extermination nazis, bombe atomique). Ajoutons que l’appareillage aliénant englobe également les parures, les accessoires comme les lunettes, voire les animaux domestiques, non seulement au prisme de leur utilité intrinsèque mais du fait même de leur nouveauté, ce qui tranche avec les stigmates de vieillissement de leurs propriétaires. On notera que les cheveux sont la seule partie du corps à laquelle l’on sera parvenu, jusqu’à présent, à conférer un air de jeunesse, à tout âge. Nous dirons que l’enfant doit avant tout apprendre à se servir de son corps avant de se servir de quelque outil extérieur –comme une patinette ou un jeu vidéo) car la première activité exige une bien plus grande intelligence de soi-même que la seconde laquelle se situe à l’extérieur, dans le champ du visible. D’où la portée du Connais-toi toi-même (Γνῶθι σεαυτόν) du Temple de Delphes.
Signalons que le mythe d’Icare met en garde contre toute adjonction, avec ces ailes qui se découlent sous l’action du soleil. Icare, c’est le roi nu. Les femmes sont tentées d’englober ce qui leur est extérieur, car elles fonctionnent plus dans l’espace que dans le temps, elles s’étendent plutôt qu’elles n’approfondissent, elles adoptent plus qu’elles ne créent..
La femme, à plus d’un titre, apparaît comme actionnée par un processus qui se déroule en elle mais sans qu’elle en ait le contrôle, si ce n’est en décidant de l’interrompre. On veut évidemment parler de ce qui touche à l’activité sexuelle (menstruations, procréation). Cela la rapproche de la machine. D’ailleurs, traditionnellement, dans une maison, le domaine réservé à la femme n’est-il pas la cuisine, équipée de toutes sortes d’appareils (électro-ménager), et plus largement la gestion de la vaisselle, de la toilette (salle de bains) de la lessive, de la couture, sans parler du devoir de veiller à la propreté de tous ces objets, ce qui revient à la « femme de ménage » ? L’esclave ne se conçoit pas en fait sans un certain équipement extérieur plus ou moins sophistiqué –et cela vaut même pour une simple feuille de papier- alors que le maître peut et devrait se contenter de son seul verbe. Cet équipement inclue d’ailleurs le corps, dans le cas de la femme au prisme de la « gestation ». On dira que le maître doit avoir les mains libres et ne rien transporter, le sac ayant longtemps été l’apanage des femmes. Il va de soi que tout cet appareillage dévolu au serviteur posera de plus en plus des problèmes d’ordre écologique au regard des ressources et de la pollution.
Par-delà les dangers de pollution matérielle, la maisonnée présente un caractère parasitaire qui menace l’intégrité du centre, quant à la conscience même de sa propre identité. Or, c’est précisément le servant qui se voit doté de ces « superpouvoirs » qui lui sont offerts par l’ingéniosité de l’élite humaine, laquelle peut seule -paradoxalement- se passer de telles béquilles. En fait la maisonnée est le fruit de la conquête mais comme l’Histoire nous le montre, elle peut être ressentie, par moments, comme un fardeau, un boulet dont on aimerait se délester. Adam, le personnage au centre de la maisonnée, n’aura pas à s’épuiser nerveusement en s’occupant de tout, il doit déléguer, du moins à certains moments, en lâchant prise (cf. la phase yin, infra),
La décolonisation est souvent le fait du colonisateur mais les empreintes qu’elle laisse derrière elles sont généralement à mettre sur le compte du colonisé, que l’on songe à l’Angleterre ou à l’Algérie, après le retrait des dominants ! Mais cette prise de distance du colonisateur par rapport au colonisé a souvent lieu trop tard, ce qui permet au colonisé d’avoir prise sur le colonisateur, comme dans le cas de l’immigration de populations colonisées qui refluent mais on rappellera que le judaïsme a lui aussi colonisé voire asservi des populations environnantes, ce qui a abouti à l’idée d’un dieu dont les dites populations se sont emparées au point de vouloir en déposséder le colonisateur ! L’on remarque que l’immigration issue d’un pays colonisé par la métropole est distincte de celle d’un pays qui n’a pas souffert du fait de la colonisation du pays d’accueil : c’est le cas de la population turque en Allemagne. Le colonisé entretiendra toujours une certaine rancœur – un ressentiment pour parler comme Nietzsche- à l’égard de celui qui l’aura séduit subjugué,, placé sous son joug, ce qui n’est pas sans rappeler à quel point il est perçu comme injurieux de laisser entendre qu’un homme a été traité comme une femme (cf. le « fuck » des Américains et d’autres termes imagés comme « enculé ») Selon nous, le rire (le rire et le faire-rire, avec sa bouffonnerie, sa rigolade, ses « gros mots » (caca boudin) , sa pitrerie, ses « histoires drôles ») est le mode d’expression du colonisé (on l’observe notamment chez les noirs), du subalterne alors que le sourire serait celui de la classe supérieure. Cela dit, dans bien des cas, c’est le colonisé qui profite du colonisateur plutôt que l’inverse, l’élève qui entend dépasser le maître, voire se substituer à lui, comme cela s’observe en Asie (Chine, Corée, Japon) y compris dans le domaine religieux : on pense aux prétentions de la famille Moon à revendiquer un héritage qui aurait été confisqué aux « blancs » sur la base des « fautes » relatées dans l’Ancien comme dans le nouveau testaments et désormais dévolu à l’Extrême orient et à l’Afrique sub-saharienne. Revanche sur un Occident colonisateur.. Le christianisme se trouverait ainsi dans la situation de l’arroseur arrosé , se voyant à son tour dépossédé de son alliance, du fait d’une forme de divorce.
Pour nous, toute société comporte deux volets : une société première et une société seconde lesquelles n’ont ni les mêmes droits ni les mêmes devoirs. On ne saurait attendre de l’une ce qu’on attend de l’autre. La société seconde est censée venir compléter la société première en se chargeant de tâches que la société première ne souhaite pas ou plus avoir à accomplir, ce qui peut conduite à un processus d’instrumentalisation. Sous le terme de société seconde, on englobera bien évidemment les machines et la plupart des tâches lourdes, répétitives, contraignantes, immobilisantes que l’on pourra demander à des populations importées, immigrées dans ce but.
Mais on ne saurait oublier que la question des frontières d’un empire est plus complexe qu’on veut bien le croire et il ne suffit pas que telle entité se détache formellement d’un empire pour lui échapper totalement. D’où le spectre du néo-colonialisme. Celui qui s’est endetté– le débiteur - peut-il se désendetter au regard de son créancier (qui lui aura fait confiance, accordé du crédit, des créances) ou se défaire de sa dette- ce qui renvoie au verbe devoir- ou bien est-il stigmatisé définitivement, au regard de l’Histoire et des traces que l’on ne saurait effacer ? C’est peut- être dans le domaine linguistique (cf. infra) que l’on peut observer la pérennité des liens.
Au bout du compte, comment savoir qui influence qui, qui domine qui, qui sème et essaime à tout vent. Nous recourrons à la parabole du réseau des autobus parisiens (RATP). Comment distinguer entre la station de départ et la station d’arrivée ? Le critère est le suivant : de la station de départ partent plusieurs lignes de bus alors que le plus souvent, la station d’arrivée ne comporte qu’une ligne. A Paris, la numérotation des bus obéit à la règle suivante : le premier chiffre détermine la station de départ : par exemple, de la gare Saint Lazare, partent les bus avec le 2 pour premier chiffre mais ces bus ont des destinations diverses. Autant de bus ayant en commun la dite gare : 20,21,22,24, 26 ,27,28,29,/ Dans certains cas, la règle ne s’applique plus car le trajet de la ligne aura été modifié. Si l’on applique ce critère au niveau linguistique, l’on voit bien que le point commun, ce qu’elles ont reçu –au cours de leur histoire, en partage, entre plusieurs langues (anglais, allemand, russe etc. ) est bien la langue française.
Au sein de tout pays, les divers ensembles sont « étrangers » les uns aux autres et l’on ne passe pas impunément d’une sphère A à une sphère B et vice versa. Il ne suffit donc pas que tous les citoyens reconnaissent une certaine autorité commune, mêmes symboles (drapeau, armée, langue, monnaie etc.) pour oublier tout ce qui peut par ailleurs les diviser et inversement, le refus de partager certains éléments ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait, par ailleurs, un fort consensus social. Plus une société est divisée et plus elle tentera de donner le change et moins elle l’est, et plus elle pourra se permettra d’afficher des désaccords. Mais, le fait d’adhérer à tel ou tel emblème est l’arbre qui ne saurait cacher la forêt des différences et des divergences, ce n’est bien souvent là qu’un artifice, un subterfuge qui ne résout rien en profondeur et le socle d’une communauté relativement restreinte constitue une réalité autrement plus crédible. D’ailleurs, nous prônons une théologie restreinte à l’opposé d’un panthéisme régnant. Pour nous, le Livre de la Genèse n’a qu’une portée restreinte, ne vaut que pour notre monde et au sein de celui-ci que pour le peuple hébreu. En cela nous rejoignons le préadamisme d’un Isaac de La Peyrère lequel considère Adam et non Abraham comme la matrice du peuple hébreu, ce qui suppose l’existence d’une humanité antérieure, les pré-adamiques tout comme il y aurait selon nous un monde voire un dieu antérieur au nôtre, le « Deus Faber », non pas un dieu tout puissant et omniprésent- ce qui l’assimilerait à une forme de panthéisme- mais un dieu technicien issu de la Nature et non à son origine. On rejoint ici l’idée gnostique du Démiurge, opposé à un dieu originel, infini (Ein Soph). On parlera d’une théologie du fini face à une théologie de l’infini tout comme il y a une astrologie du fini face à une astrologie de l’infini. Il est toujours plus facile de parler de l’infini que du fini dans la mesure où l’on n’a pas à circonscrire l’objet étudié ni dans le temps ni dans l’espace. On est alors dans le tout ou rien.
Ajoutons que dans bien des cas, ce qui unit un groupe ce ne sont pas tant ses acquis que ses manques, perçus au prisme de ce qui caractérise un autre groupe que l’on sera tenté d’imiter voire de remplacer. Non point ce qu’on est mais ce qu’on n’est pas (ou pas encore) et en ce sens, cela passe par une complicité, une mauvaise conscience partagée.
On pense notamment à la société israélienne qui se retrouve sur certains points comme l’armée, alors qu’elle est par ailleurs fortement clivée. En fait, le nationalisme a d’abord été une valeur de gauche, visant à unifier un ensemble assez hétérogène ou niant ou relativisant sa diversité interne, on est dans l’horizontalité (égalité) mais avec un refus de l’étranger. de l’immigré.. Le nationalisme de droite place telle nation au-dessus des autres, on est dans la verticalité. (inférieur/supérieur), ce qui peut impliquer la colonisation et l’occupation d’autres espaces avec l’intégration forcée de populations avec des statuts divers. Selon nous, la Droite croit en la Subconscience et la Gauche à la Surconscience, cela signifie que l’important pour le première est de comprendre et de révéler le monde , alors que pour la seconde, ce qui compte, c’est de le changer, de le transformer notamment au moyen de la Loi., laquelle serait inspirée par des critères de justice et de justesse, d’égalité et d’équité, autant de termes qui nous semblent marqués par une approche mathématique du monde. que l’on pourrait qualifier de psychorigide. On résumera notre position en disant que la Gauche entend imposer un certain discours au réel et la Droite substituer le réel au discours. En tout état de cause, affirmer que l’on en serait arrivé au point de ne pouvoir distinguer sa gauche et sa droite correspond à un déni de dualité qui ne saurait correspondre à la réalité. On insistera sur un point qui sera récurrent tout au long du présent essai, à savoir qu’au respect de la diversité des groupes devra correspondre celui de la diversité des périodes, des époques, ce qui d’ailleurs sous-tend, inspiré le processus d’alternance « démocratique ». En sociologie politique (cf. M. Duverger), l’on dira qu’il n’y a d’alternance que si la société elle-même reconnaît la légitimité d’un régime bipartisan, comme aux États Unis. Le diversité des périodes est affirmée dans l’Ecclésiaste : il y a un temps pour chaque chose. Cela implique l’existence d’une science de la cyclicité dont on trouve les traces avec l’astrologie (cf. infra)
Nous verrons les problèmes que pose l’étranger aux gens de souche et à son idée de Dieu mais il est clair qu’au sein d’une société, des données lui échapperont, qui ne passent pas nécessairement par le langage lequel peut se révéler fort trompeur d’où cette lancinante question qui ne cessera de interpeller »qui est qui ? », qui est l’autre ? En ce sens, la présence d’étrangers risque fort de générer de l’imprévisible dans le rapport à autrui, à la fois parce que l’étranger anticipe mal et parce que l’on a du mal à capter.
Car pour l’étranger, celui qu’il côtoie hors de son milieu d’origine ne laisse d’être lui aussi un étranger, ne serait-ce que par les traits du visage quand le décalage n’est pas seulement culturel mais racial, quand il lui est difficile de distinguer entre les membres d’un même groupe auquel il n’appartient pas. Hors de son milieu, l’étranger échappera à un certain surmoi, ce qui peut expliquer qu’il risque fort d’être à terme en difficulté avec la justice du pays d’accueil. Rappelons que nous sommes « visuels », et cela vaut quand bien même la « Science » et les « scientistes » ne valideraient pas nos catégories opérationnelles, relevant de l’Art, de la Technique, du Langage (sémiologie, signal etc.)
Il importe, à ce propos, de distinguer deux formes de transgression, celle qui s’affirme ouvertement et celle qui se pratique à la dérobée. La première est celle de l’homme de souche, qui ne craint pas de se démarquer, notamment par ses déclarations, la seconde est celle de l’étranger qui n’entend transgresser qu’en secret, dans la mauvaise conscience, commettant des délits en espérant ne pas se faire prendre.
Il nous semble devoir opposer approche physique et approche mathématique du monde. L’une est fondée sur le visuel tandis que l’autre l’est sur le calcul, ce qui génère des objets que l’on peut qualifier de fictifs, à l’instar de toutes sortes de divisions de l’espace que le calcul peut aisément instaurer et instituer mais qui ne correspondent à aucune réalité. La mathématique n’est-elle pas avant tout une formalisation, à l’instar du solfège, de l’harmonie ? Cela ne saurait faire oublier toutefois que stade se situe en aval d’une véritable intuition du monde et que l’on peut être musicien sans savoir écrire de la musique tout comme être scientifique sans maîtriser le langage mathématique et vice versa.
A la longue, ces objets mathématiques risquent d’être mis sur le même pied que les objets physiques. De même, le langage peut-il attribuer des noms différents à des objets en soi identiques, générant ainsi des distinctions factices qui seront prises autant au sérieux que de véritables différences. L’astrologie fournit nombre d’exemples de telles dérives, depuis la diversification des planètes du seul fait des noms qui leur ont été attribués jusqu’aux divers découpages qui peuvent s’effectuer selon toutes sortes de critères numériques, par deux, par trois, par quatre (cf. infra) ? Mais ces dénominations et subdivisions ne font problème que lorsqu’on commence à leur attribuer quelque forme de signification par-delà une fonction purement pratique et utilitaire. Encore faut-il s’assurer que la cohérence initiale à l’élaboration de telles structures, aussi artificielles seraient-elles, n’aura pas été, avec le temps, corrompu car dans ce cas, l’on est en présence de constructions qui ne sont recevables ni au regard de la physique ni à celle de la logique.
Notre propos n’est pas de corriger les erreurs (cf. notre texte Éloge/créativité de l’erreur, in Éloges (avec Alain Kieser et Anne Rose, Ed. Lierre et coudrier 1990) de nos aïeux au prisme de notre savoir et de nos approches actuels mais d’en assumer, en quelque sorte, les conséquences dans la mesure où celles-ci auront profondément marqué notre héritage génétique. Toute idée d’actualisation d’une tradition est pour nous irrecevable, sauf si l’on peut prouver que telle ou telle donnée n’était pas accessible à une époque donnée. A contrario, toute proposition de réforme qui serait fondée sur la volonté de pallier des ignorances ou des méconnaissances anciennes ne ferait guère sens à nos yeux. Dès lors, si d’aucuns, d’aventure, se hasardaient à contester nos travaux au prétexte que ceux-ci ne respecteraient pas telle ou telle exigence de la science actuelle, nous leur répondrions que ce n’est pas notre affaire. Au Livre d’Ézéchiel, chapitre 18, versets 1 à 9: on peut lire « La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël: Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées? « (trad. Segond) On ne défait pas aisément ce qui a été instauré sous prétexte que l’on aurait pris conscience qu’une erreur aurait été commise, ce qui peut être vrai pour une personne (psychanalyse) ne l’est guère à une autre échelle. D’ailleurs la notion d’erreur nous semble relever de ce que nous appellerons « médiation » à savoir une interface faisant écran entre le sujet et l’objet. (cf. notre Linguistique de l’erreur) C’est ainsi que l’étranger constitue une source majeure d’erreurs et nous renvoie une image de désordre laquelle est directement liée à son étrangeté et au fait qu’il soit trop pressé d’en arriver à pouvoir nier sa condition.
L’erreur est une notion qui fait problème pour tous ceux qui veulent (se) persuader que les choses suivent nécessairement leur cours et que tout évolution obéit à une nécessité. Cela explique les attitudes apologétiques des exégètes entendant nous expliquer que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Tout va très bien, Madame la Marquise. Ce que les choses sont devenues semble devoir primer sur ce que les choses avaient été pensées au départ, ce qui tend à valider et à entériner toutes les dérives et corruptions. Fuite en avant ! Il faudrait nécessairement une « happy end (ing)». Or, pour nous, l’évolution monothéiste de l’idée de Dieu vers une entité toute puissante et universelle, qui n’aurait aucune raison de se polariser sur un seul peuple constitue littéralement un contre sens – théologique majeur. C’est ainsi que le judaïsme ne saurait être considéré comme un corpus d’un seul tenant, indivisible car ce serait se condamner à concilier l’inconciliable ! Et il en est de même dans le traitement d’une langue : est-ce que, par exemple, l’anglais tel qu’il est devenu ne relève pas d’une forme de pathologie, d’aliénation ? Il est vrai que les linguistes semblent préférer éviter de traiter de la question des origines :.en 1866, la Société de Linguistique de Paris stipulait en son article 2 : - » La Société n’admet aucune communication concernant, soit l’origine du langage soit la création d’une langue universelle »
Admettre l’éventualité d’une erreur de copie, de transmission, c’est laisser entrer le virus du doute. Or, le présent travail est constamment en train de signaler la probabilité d’erreurs, et plus généralement de tout ce qui a pu dénaturer, défigurer un état initial réputé idéal parce qu’obéissant à une construction logique, symétrique, propre au virtuel/ Ne pas reconnaître le poids de l’erreur, de la corruption, de l’addition, c’est risquer fort de générer un décalage croissant entre le réel et le virtuel si l’on admet qu’au départ, virtuel et réel forment couple (cf. notre Essai de description critique du système du français, op. Cit, .pp. 415 et seq). Quelque part, le réel nous apparaît comme parasité par le virtuel et nous ne sommes pas éloignés de voir dans le virtuel une manifestation « diabolique » avec cette dualité- de par son étymologie- que comporte en soi le mot diable, à savoir un monde parallèle qui occulte peu ou prou le monde réel mais qui n’en induit pas moins une forme contrefaite de réalité parfois plus puissante que le modèle imité, copié. Le diable ne renverrait-il donc pas à un monde parallèle qui relèverait non pas tant du savoir objectif que du vouloir subjectif, générant ainsi une réalité plus vraie que nature et s’y substituant ? Et en ce sens, n’est-on pas en droit de se demander si Satan- artisan d’une technologie faisant pendant à celle de la Première Théologie- ne serait pas plutôt du côté des Chrétiens que des Juifs!
Au cœur de notre démarche, une certaine vision de l’épistémologie autour de l’idée de comparaison dans le temps et dans l’espace Nous sommes censés être capables de distinguer des situations, de les opposer et le langage avec sa galerie d’antonymes ne cesse de nous y inviter dès le plus jeune âge. Toute la question est de savoir si nous sommes en mesure d’indiquer à quel moment un changement se produira ou à quel endroit passe la frontière entre deux groupes au comportement si différent sans oublier que le comportement de tel ou tel groupe peut changer avec le temps ou en tout cas passer par une certaine cyclicité. Pour répondre à ces deux interrogations, il convient de disposer de critères qui permettent de s’y retrouver et ces critères visuels doivent être mis en corrélation. Ainsi, il ne suffira pas d’observer, de remarquer mais de relier un plan avec un autre : ce changement temporel coïncide-t-il avec de nouvelles configurations célestes-comme de relier la présence du soleil avec le jour et celle de la Lune avec la nuit ? Ces différences de comportement, d’habitudes, ne faut-il pas les relier avec des caractéristiques sexuelles objectives, ou des différences d’âge (lesquelles existent avant tout au niveau visuel de façon immédiate- ce qui « saute aux yeux ») voire de couleur (pour ne pas dire de race) ou tout simplement de langue, d’habillement ? Mais un tel processus ne risque-t-il pas par voie de conséquence de déterminer des normes faisant apparaître chez telle personne quelque forme de déviance ? L’individu se sent alors menacé quand il craint de ne pas être en conformité avec le groupe ou l’époque qui sont censés être les siens, d’où des échappatoires qui passent par le déni, qui tentent d’échapper à toute forme de comparaison, de connexion, en prônant une approche au cas par cas, en démultipliant à l’envi , dans l’ubris, le nombre de possibilités existantes..
La notion d’altérité est au cœur de notre travail. Les différences entre les entités se révèlent non pas au prisme de la conscience qu’elles ont d’elles-mêmes en tant qu’ensemble mais à celui de la conscience qu’elles expriment par leur regard extérieur aux autres entités. C’est ainsi que tel groupe ne supportera pas qu’on généralise à son propos mais ne se privera pas de le faire par rapport aux autres groupes et ce faisant affirmera sa différence par un tel biais, sans s’en rendre compte. Tout discours sur un certain collectif démontre que l’on n’en fait pas partie et tout refus du discours de l’autre sur notre propre appartenance est un aveu de la dite appartenance. Encore faudrait-il distinguer entre appartenance verticale et appartenance horizontale : la première relève d’une ascendance/descendance alors que la seconde tient à un processus de migration, de conversion, de déplacement dans l’espace voire de conquête, d’annexion, de colonisation au nom de valeurs universelles, ce qui dispense de prendre en compte les particularismes. On verra que le judaïsme tient au premier type et le christianisme au second. Cela dit, l’élite a une problématique d’appartenance assez délicate qui peut friser la trahison et en ce sens le personnage de Juda (un des rares Judéens autour du Galiléen Jésus) dans les Évangiles, correspondrait peu ou prou à un tel profil. L’élite est assimilable à un certain peuple qu’elle représente voire qu’elle incarne et en même temps, elle se méfie de ce peuple attaché à des pratiques qui lui semblent dépassées et dont il faudra bien qu’elle le « détache », et parfois cela se passera dans la douleur. En ce sens, toute élite souffrira peu ou prou d’être assimilée à la communauté dont elle a la charge ! (cf. Emmanuel Jousse, Les hommes révoltés. Les origines intellectuelles du réformisme en France (1871-1917) , Paris, Fayard, 2017, p. 313
L’altérité individuelle est la marque d’une même appartenance tandis que l’altérité collective- qui passe volontiers par une forme de médisance – est l’aveu d’une appartenance autre. Il ne s’agit jamais pour un individu que de se situer par rapport à un groupe donné car on n’existe pas individuellement en dehors d’un groupe. Or, il y a des cas où il y a comme un refus de la part d’individus de se voir assimilé à un groupe qui a une mauvaise image ce qui peut être le cas de nombre de femmes lesquelles entendent se démarquer du dit groupe en essayant par tous les moyens d’en souligner toute l’hétérogénéité au lieu de s’efforcer de changer cette image. Même les infirmités ne constituent pas des cas particuliers, l’infirme appartenant ipso facto à l’ensemble des infirmes et l’on parle de maladies « orphelines » pour désigner les cas exceptionnels d’une maladie très rare. Mais qu’il s’agisse du SIDA ou du cancer, les personnes atteintes ne sont pas seules dans leur cas et c’est heureux pour elles car cela permet de mener des recherches et d’élaborer des traitements. Il en est tout autrement du créateur qui innove et qui sur le moment est bel et bien seul. C’est d’ailleurs ce qui distingue l’original unique de la pluralité des copies.
L’idée d’ une société n’ayant à gérer que des cas individuels ou une totalité de personnes traitées identiquement, pareillement est toxique. Dis-moi sur qui tu médis, et je te dirai à quel groupe tu n’appartiens pas. On parle de soi et de sa différence- quand bien même serait-elle niée- en parlant des autres. En ce sens, la médisance est un marqueur identitaire que l’on ne saurait refouler -socialement – sans fausser la perception de clivages bien réels, à assumer.
Une technologie mal contrôlée, notamment en ce qui est des téléphones mobiles (cellulaires) en usage dans l’espace public, dans la rue, dans les transports en commun, aura certainement contribué à exacerber les clivages et les codes culturels, sans parler de la promiscuité dans le travail. Ce que les gens ne révélaient que dans leur milieu, dans leur intérieur, ils l’exposent désormais à l’extérieur en une sorte d’impudeur, d’obscénité. Il importe en effet de distinguer les propos susceptibles d’intéresser tout un chacun et ceux qui revêtent un caractère privé. Il semble que les femmes aient quelque difficulté à différencier ces deux registres, ce qui est source de tension, toute parole leur apparaissant comme équivalente. Cela correspond à un surinvestissement des mots, comme servant de presse-bouton. Cela vaut notamment pour la perception des étrangers mais aussi des femmes. La question se pose d’ailleurs quant à la signification de l’espace public : est-ce un lieu que tout le monde peut s’approprier ou au contraire celui d’une limitation des libertés, alors que l’espace privé autorise davantage l’expression de la spécificité du groupe. Selon nous, l’espace public, c’est à dire l’interaction entre groupes différents, doit se limiter au maximum dans le temps et fonctionner à l’économie des moyens En principe, on ne devrait pas pouvoir s’exprimer dans l’espace public dans une langue qui n’est pas pratiquée dans le dit espace. La personne qui est décalée en ce sens, devra s’isoler au niveau sonore. Nous résumerons notre pensée en disant que l’espace privé est le lieu où certaines choses doivent se faire selon des règles propres au groupe concerné tandis que l’espace public le lieu où certaines choses ne doivent pas se faire selon la formule qui veut que « la liberté s’arrête là où commence celle des autres»
Il n’en reste pas moins que ce dévoilement est une source précieuse , constitue un corpus à exploiter, pour le sociologue et l’ethnologue tout comme d ’ailleurs l’envoi des courriels, notamment sur des sites comme les réseaux sociaux- avec indication du nom et donc du sexe-de la part de personnes qui autrement n’auraient pas laissé de traces écrites à leur expression. Avant l’irruption des téléphones mobiles, faisant sauter les barrières les garde-fous de l’espace clos, la cohabitation était bien plus concevable qu’à présent et donc le sentiment d’intrusion était plus flou. Il ne faudrait pas confondre l’espace public, le vivre ensemble au sein d’une communauté à respecter par chacun de ses membres, tous porteurs de valeurs communes et l’espace public intercommunautaire qui implique un comportement collectif aussi limité que possible, dès lors que chaque communauté atteint un certain seuil démographique lui permettant une certaine autonomie. Paradoxalement, plus un groupe croit quantitativement et démographiquement, plus il sera identifiable et amené à se replier sur lui-même et vivre une certaine forme d’Apartheid à moins que l’on ne préfère la solution de la « ré-migration » facilité par le télétravail.. Cette observation devrait relativiser les craintes d’un « grand remplacement » . Il importe de distinguer une laïcité pour laquelle la liberté est dans l’espace public et une autre pour laquelle la liberté se situerait dans l’espace privé. Toutefois, la présence de la télévision dans la maison ne constitue-t-elle pas une intrusion du public sur le privé, ce qui conduirait en contrepartie à une pulsion privée dans l’espace public (transports en commun, restaurants etc) ? Quant à dire que la religion est une affaire privée, ce serait oublier que quelque part, elle instaure et impose dans la sphère privée des pratiques publiques. Dans les sociétés traditionnelles, la religion représente l’espace public. Dire que la religion est une affaire privée ne fait finalement guère sens puisque la religion est un lien social collectif..
Le progrès ne passe plus par la refondation l’approfondissement, le creusement, mais par l’augmentation, non plus par un dépassement du temps mais de l’espace. Le blocage diachronique est (sur)compensé en quelque sorte par un déblocage synchronique, spatial (abandon du protectionnisme), autorisant tous les mélanges et les amalgames sans parler des migrations. La tendance dans ce cas est de situer dans l’espace ce qui relève du temps, ce qui revient à ‘tuer’ , à castrer la dynamique du temps.. On en a un bel exemple en astrologie, où un dispositif censé baliser la progression d’un facteur- traversant les 12 signes du zodiaque- (on parle d’astrologie mondiale) sera remplacé, dans bien des cas, par la description de 12 types de personnes (cf. les horoscopes des média) ou encore par le principe selon lequel toute personne comporterait en elle-même ces 12 catégories ( ce qui est la base du thème natal). On dira qu’il existe une astrologie masculine et une autre féminine. Nous dirons que si les femmes accordent autant d’importance à la « naissance » d’un être issu de leurs entrailles, c’est parce qu’elles ne retiennent que ce qui s’est passé au dernier stade, sans vouloir considérer ce qui se situe plus en amont, ce qui correspond à une déficience par rapport à la diachronie. Cela pose la question de la reconnaissance de ce qui se situe avant et devant et donc de l’ordre des choses.
Les sociétés selon nous sont ballottées entre gratitude et ingratitude- pour rebondir sur la notion de grâce ; Entendons par là qu’alterneraient des phases de reconnaissance de l’apport de certains acteurs déterminants et jugés incontournables et des phases de déni, de mise en cause de leur importance, ce qui correspond à un temps d’anamnèse et un temps d’amnésie, où l’on brûle ce qu’on a adoré un peu plus tôt, quitte à se déjuger…Il est clair que tous ceux qui se situent en aval sont marqués par un tel tiraillement.
Le principal message des religions monothéistes, en ce début de XXIe siècle tient précisément à leur propos concernant les femmes. On est invité à ne pas confondre les genres, à se fier à nos sens qui ne peuvent manquer d’observer, de reconnaître des différences. Pour nous, les textes nous aident décrypter le réel mais le réel nous permet de mieux comprendre les textes. C’est ainsi que nous relions anthropologie et textologie. Dans un cas comme dans l’autre, nous parvenons ainsi à corriger certaines erreurs d’interprétation tant de ce que nous lisons dans les traditions que de ce que nous observons ici et maintenant. .En fait, selon nous, nous serions en présence de populations ayant leurs propres dieux mais ces deux tutélaires ne sont pas les mêmes. Le dieu d’un peuple n’est pas celui de tous les peuples, tout comme le créateur d’un monde n’est pas, pour autant, celui de tous les mondes. Le fait même que tel dieu soit doté d’un nom, d’un surnom, vise à le distinguer de ses pareils.
Le psaume 82, lié à Assaph, souligne l’existence d’un ensemble de dieux et notamment son verset 6 :
אֲנִי-אָמַרְתִּי, אֱלֹהִים אַתֶּם; וּבְנֵי עֶלְיוֹן כֻּלְּכֶם.
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6 J’avais dit, moi: « Vous êtes des dieux (Elohim) ; tous, des fils (Benéi) du Très-Haut! » |
ח קוּמָה אֱלֹהִים, שָׁפְטָה הָאָרֶץ: כִּי-אַתָּה תִנְחַל, בְּכָל-הַגּוֹיִם.8 Lève-toi, ô Dieu (Elohim), fais passer la terre en jugement, car c’est toi qui es le maître de tous les peuples.
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Se référer au monothéisme et à l’astrologie pour penser l’anthropologie de demain peut sembler fort chimérique et « ésotérique » mais nous pensons, pour notre part, que ce filon n’a pas été pleinement exploité et que cela expliquerait certains retards dans le développement des sciences sociales. En tout « état de cause, celui qui n’est pas expert dans un domaine, quel qu’il soit devrait s’abstenir de discourir à son sujet du moins avec ceux qui s’y connaissent. Cela dit, une expertise dans un domaine donne quelque légitimité à traiter d’un autre domaine, s’il apparaît que ces deux domaines offrent des convergences d’ordre méthodologique et/ou épistémologique et relèvent au fond d’un même ensemble, par ailleurs.
Pour ce qui est de l’astrologie, elle nous renseigne avant tout sur les « constitutions » – au sens moderne du terme- que certaines sociétés antiques ont pu s’octroyer, ce qui allait les rendre dépendantes de leur propre création et ce qui vaut au niveau technologique vaut aussi au niveau juridique lequel est censé s’imposer à ceux-là mêmes qui ont généré la Loi. Toute création débouche sur un lâcher prise. Mais, là où les choses se compliquent à moins que l’on dise au contraire qu’elles se simplifient, c’est quand le technologique et le juridique convergent, quand le technologique se met au service de la Loi et lui donne les moyens de perdurer, de se perpétuer, ce qui conduit à un processus de subconscience, à l’instar de ces machines qui agissent à notre insu tout comme d’ailleurs notre propre corps Cette convergence s’appelle biotechnologie ou encore sociobiologie. La biologie nous parle de la façon, dont les hommes se sont programmées, dans un passé lointain, en instrumentalisant , en privilégiant certains éléments de leur environnement et donc en les intégrant dans leur propre mode de fonctionnement.
On retrouvera probablement quelques formes de convergence avec l’œuvre d’un Edgar Morin (La Méthode, Ed Seuil) quant à ce qu’il appelle l’anthropo-sociologie et ses rapports avec la physique et la biologie, la physique étant dans notre approche proche de l’astronomie et la biologie nous concernant au prisme des relations entre hommes et femmes. Mais il convient d’insister, nous semble-t-il, sur le fait que notre réflexion autour du concept de maisonnée est nourrie de nos observations et non d’une volonté de construire un modèle comportant un centre et des éléments satellisés (atomes, système solaire, maisonnée) mettant en parallèle sinon en synchronie divers phénomène gravitationnels, ce à quoi, in fine, nous pensons être parvenus. Il y a là dialectique entre d’une part ce que nous voyons du monde tel qu’il s’offre à notre regard aujourd’hui et de l’autre ce que les Anciens nous en ont transmis. Selon nous, notre intelligence ne fonctionne pleinement que lorsqu’elle relie les choses entre elles, dans le temps et dans l’espace. Lorsqu’elle n’y parvient pas, elle se met en veilleuse.
Force est de constater que pour notre part nous aurions échappé à certains obstacles épistémologiques liés à des tabous aussi divers que ceux concernant le statut des langues(la recherche de l’origine des langues est souvent considérée comme superfétatoire), des dieux, des cycles, des sexes. Il nous semble aussi qu’Edgar Morin ne tient pas le même discours que nous sur la Nature en ce sens que, jusqu’à un certain point, nous sommes « créationnistes » , d’où l’importance que nous accordons entre le sujet créant et l’objet créé, ce qui est au cœur du champ biotechnologique dont la problématique ne concerne nullement exclusivement le présent et le futur mais aussi très fortement le passé et un passé fort lointain..
Nous dirons que le sujet n’a pas besoin de l’objet pour exister alors que l’objet n’est rien sans le sujet qui lui confère du sens. Le sujet n’est jamais obligé d’utiliser l’objet, c’est une affaire de choix, de libre-arbitre, de tentation, de passage de l’unité à la dualité.
Résumons l’esprit de la méthodologie qui sous-tend l’ensemble de la présente « somme »/ Selon nous, on ne peut pas appréhender un événement, un processus quels qu’ils soient sans prendre la peine de définir un modèle de référence. C’est ainsi que traiter de telle ou telle conversion exige de formuler une théorie générale de la conversion, faute de quoi le chercheur se trouvera démuni face aux faits bruts. Prenons un exemple d’un policier qui retrouve un cadavre dont il manque une jambe, il supposera qu’au départ, la personne concernée devait avoir deux jambes et qu’il en manque une, c’est ainsi que l’on a pu reconstituer certains squelettes sur la base de ce que nous savons en général d’un organisme vivant, ce qui implique l’existence d’une norme. Quand nous abordons certaines questions d’ordre linguistique, nous partirons du principe qu’une langue obéit, quand elle se constitue, à un certain impératif d’organisation. Si nous percevons un certain désordre dans la dite langue, nous en concluons qu’elle aura subi quelque forme de perturbation, par exemple du fait de l’interférence d’une autre langue. On établira ainsi un cadre de vraisemblance pour les travaux engagés, ce qui permettra de déployer une approche critique des corpus considérés.
. Comment se mit en place notre Humanité première? Nous pensons, en effet, que la lecture de la littérature biblique -Ancien et Nouveau Testaments- constitue un guide précieux pour comprendre notre monde et notamment pour ce qui est de ce qui échappe encore à la Science actuelle. Il est certes tentant de nier certains faits -non sans une certaine mauvaise foi au prétexte que la dite Science ne pourrait en répondre ici et maintenant. Il y a ainsi tout un pan du réel qui se voit comme refoulé si bien que les sources religieuses nous apparaissent comme un « retour du refoulé »En ce sens, nous nous situerions plutôt dans une approche néguentropique, et donc dans une certaine quête de l’essence, de l’origine, du centre. Dans ce tome nous serons confrontés au mimétisme : celui de la femme par rapport à l’homme et celui de l’israélite par rapport au Juif et aux procédés utilisés pour niveler voire nier cette différence au nom d’un mythe unitaire lequel nous dispenserait de savoir qui est l’autre, puisqu’il n’y aurait, à entendre certains, d’autre altérité qu’un autre soi-même, qu’un pareil au même. Mais, au bout du compte, toute fixation d’un point de départ et d’un point d’arrivée ne pourra que se heurter à notre scepticisme car l’on peut toujours remonter encore et encore et se projeter toujours plus avant. Ce sont là nos deux « infinis »
Double dualité : la première exposée d’entrée de jeu dans le premier chapitre de la Genèse mais reformulée sous une autre forme, dans le deuxième chapitre
. Pourquoi cette dualité de Dieu et de l’Homme « à son image » ? On ne saurait comprendre en fait cette dualité sans faire la part de l’outil, de la technique car rappelons que l’outil incarne bel et bien l’émergence du « non humain » – animal, végétal, minéral – dans la société des hommes. L’étranger se voit ainsi littéralement instrumentalisé, c’est-à-dire transforme en instrument, sans prise en compte de sa nature d’origine. La théologie du Deus Faber que nous développerons tout au long de nos trois tomes, implique le recours à des matériaux préexistants mais transformés, recrées.
Quant à la seconde dualité, elle vise le peuple hébreu- et elle est également exposée dans le Pentateuque. La différence entre ces deux dualités – au regard des leçons de l’Histoire- tient au fait que la femme veut devenir l’homme par le biais du Droit alors que c’est le non Juif qui veut devenir Juif, entrer dans l’Alliance, par le biais du christianisme.
Théologie de la dualité, entre le majeur et le mineur, l’amont et l’aval, entre l’oral et l’écrit, le vivant et le mort. L’examen des matières dont nous entendons traiter peut déconcerter tant il pourra paraitre éclectique à certains. Mais précisément, toute création ne passe-t-elle pas par une « composition » consistant à conférer de l’unité, de l’harmonie, de la synergie, à ce qui semblait disparate, incompatible. C’est bien là le défi du présent travail visant à aboutir à une symphonie dont on percevrait in fine non point la dimension de hasard mais celle de nécessité.
On débouche là sur la problématique de la dette et donc de l’aliénation. Car la dette est marquée au coin du mimétisme, nous faisant vivre « au- dessus de nos moyens ». La machine ne doit-elle pas son existence à celui qui l’a conçue et fabriquée et dans ce cas c’est en l’homme qu’il faut chercher ce qui confère du pouvoir à quelque chose qui en émane, qui en sort (ce qui est d’ailleurs le cas de la femme, issue de l’homme, si l’on en croit les premiers chapitres du Livre de la Genèse)
Contrairement à ce que d’aucuns affirment, la meilleure défense contre la machine n’est pas le religieux mais ce que nous avons appelé la Subconscience, ce qui implique que ne nous prenions conscience –et cela doit apparaître dès le plus jeune âge- de notre capital génétique que l’on tend trop souvent, de nos jours, à dénigrer, à traiter en dérision. Et par définition, ce capital ne doit rien à la machine ou du moins est déjà en soi une machine qui nous dispense de faire appel à un apport extérieur. Quand on éloigne la machine, la Subconscience se manifeste avec la plus grande force mais justement, cela fait aussi apparaître des différences de potentialités entre les « humains » et l’on préfère ainsi se soumettre à la machine, ce qui apparaît pour certains comme un moindre mal plutôt que d’admettre le verdict de ce terrible «comment ». On connaît cette politique du pire consistant à s’allier avec l’ennemi pour l’emporter sur un rival.Quel est le bon usage de la machine ? Nous dirons qu’elle doit nous servir pour le passé et pour le futur mais ne doit exister dans le présent qu’à l’arrière-plan. La machine nous permet de perpétuer l’espèce en prolongeant l’acte ponctuel de l’homme- lui épargnant ainsi une contrainte pénalisante, qu’elle le fasse par le biais de l’organisme féminin- d’un appareil assimilable à une machine- ou par le biais du laboratoire. Il ressort que le contact direct avec la machine peut être subconsciemment perçu comme une forme de déchéance, condition réservée aux étrangers (cf. l’idée de « seconde société ») mais même la femme, au regard de son activité sexuelle, peut avoir été appréhendée comme une machine, d’où l’existence de lois, dans le judaïsme, consacrées à l’impureté (niddah)
La machine nous permet aussi de maintenir la mémoire du passé, laquelle nous ouvre aux lois de la micro-histoire et notamment en leur dimension cyclique. Il est avéré, en effet, que nous entretenons une certaine amnésie par rapport à un passé que nous recomposons de façon à nous soulager de ses pesanteurs. En effet, ce qui nous reste dans le souvenir est bien insuffisant pour retracer notre parcours sur des années, des décennies, voire au niveau collectif sur des siècles. Ce filtrage du passé s’il est souhaitable pour vivre dans le présent constitue un sévère obstacle épistémologique, d’où l’importance du livre, des écritures et ce n’est pas par hasard que l’on parle des religions du Livre, des Saintes Écritures. Toutefois, il nous apparait que ce qu’on appelle l’Ancienne Alliance est marquée par l’écrit alors que l’ Alliance Renouvelée (cf. Jérémie XXXIV) est plus liée au Verbe, à ce qui est « gravé dans le cœur » et non sur la pierre, ce qui correspond donc mieux à l’expression orale laquelle ne recourt à aucun support que l’on puisse emporter avec soi,. Ancienne Alliance donc dans le Pentateuque (Exode XXXIV) : ‘Taille deux tablettes de pierre (..) Ecris mes commandements » . Avec la Nouvelle Alliance, du moins lors de son avènement- les Hébreux sont voués à dépendre de leur « Surmoi », comme l’a bien formulé Sigmund Freud, ce qui signifie qu’ils n’ont de compte à rendre qu’à leur seule conscience et non à quelle autorité supérieure puisque la dite autorité s’est greffée en leur « cœur ». En ce sens, l’esclave est plus libre que le maître en ce que s’il peut obéir, il peut aussi désobéir, ce qui n’est pas le cas du dit maître qui n’a pas/plus le choix de la désobéissance !
Signalons que déjà dans le Deutéronome (Devarim), donc tout à la fin du Pentateuque, lequel sera suivi de l’ensemble des Livres des Prophètes, le second volet de l’Ancien Testament, il est bien question de l’Alliance, avec le mot « Brith » ! C’est en quelque sorte le testament de Moïse tout comme le livre de la Genèse s’achevait par le testament de Jacob -29:9 à 29:12. «Vous êtes placés aujourd’hui, vous tous, en présence de l’Éternel, votre Dieu: vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, tous les hommes d’Israël, vos enfants, vos femmes et l’étranger qui est dans ton camp, du fendeur de bois jusqu’au porteur d’eau; afin d’entrer dans l’alliance de l’Éternel, ton Dieu, et dans son pacte solennel, par lesquels il traite avec toi en ce jour; voulant t’établir aujourd’hui comme son peuple, et lui-même se montrer comme ton Dieu, ainsi qu’il te l’a déclaré, et ainsi qu’il l’avait juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob. »
En tout état de cause le Livre de la Genèse serait – bien que placé en tête – le plus tardif de tout le Pentateuque et il semble bien préférable de commencer par le Livre de l’Exode, le contenu du premier livre – si important aux yeux des Chrétiens avec notamment le péché originel commis dans le Jardin d’Eden, étant largement emprunté aux cultures environnantes, dans une dynamique de plagiat. La bénédiction de Jacob relèverait d’une solution de continuité.
On ne saurait réduire le passage de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle à celui de l’abandon de la circoncision et du passage par le baptême, comme on l’entend fréquemment dans les milieux chrétiens! Ce n’est pas parce que les Juifs ont perpétué la pratique de la circoncision qu’ils auront trouvé grâce auprès de Dieu. On a noté que la circoncision – ce qui implique une purification par l’abandon du prépuce- avait disparu du Ecoute Israel (cf tome Ier) et cela tient à son interdiction faite aux Israélites, ce qui se retrouve dans l’Epitre aux Ephésiens. L’incirconcis est celui qui aura gardé son prépuce et le circoncis celui qui a en aura été délivré. Mais que peut signifier la circoncision du cœur ? Que doit-on ôter, soustraire du cœur pour qu’il soit circoncis ? Rappelons que la circoncision n’est pas un commandement comme les autres puisqu’il ne peut ni ne doit être répété à la différence du Shabbat.
Pas plus que l » Alliance Renouvelée n’exige le moindre baptême puisqu’il s’agit d’une transformation promise aux Hébreux le moment venu (Aharit Hayamim Hahem, à rapprocher de Aharon, dernier) qui n’était pas donc encore fixé du temps de Jérémie. L’on peut certes admettre que l’on puisse baptiser pour affirmer pleinement – comme le proposent les Anabaptistes qui n’acceptent pas que cela ait lieu dans la prime enfance- mais en tout état de cause, cela devrait être réservé à ceux qui sont Juifs de naissance.
En revanche, la machine ne peut que perturber notre vie dans d’ici et maintenant. S’il est légitime que je lise un texte ancien dont on aurait pu oublier voire nier la teneur, en revanche, il n’est pas tolérable que je lise en public ce que j’ai à dire ici et maintenant. De même, l’acte de procréation dans sa durée mécanique ne saurait interférer avec ce qui se joue dans l’immédiat. Le présent ne saurait donc être pollué par le passé ni par le futur mais en même temps par le biais de la machine, à l’arrière-plan, en sous-main, le passé et le futur ne sauraient être sacrifiés.
Chaque fois que l’on invente de nouvelles machines, c’est une défaite pour l’humanité car cela contribuera toujours un peu plus à brouiller les pistes, à fausser les perceptions, à rendre le monde illisible. Sans le machinisme, la question des femmes et des étrangers se présenterait sous un tout autre jour. Incontestablement , la machine est un instrument particulièrement performant d’intégration sociale, et rappelons que l’immigration ne concerne pas exclusivement les étrangers mais vaut également au sein d’un même pays (ascenseur social). La machine ne nous permet plus de prendre conscience des vraies aptitudes d’une personne et cela ne semble pouvoir qu’empirer.
Nous ne sommes le plus souvent que des servants de machines, à commencer par l’apprentissage de la lecture et de la conduite, lesquels relèvent de la Surconscience. En ce sens, pour paraphraser Esope, la lecture serait la meilleure et la pire des choses. Le livre est bien une machine comme le serait une charrette, une « voiture », avant que ce mot ne renvoie d’office à un engin motorisé. C’est l’animal, l’homme qui a la foi, tire et actionne la machine. Mais la machine ne saurait offrir plus que ce qu’elle a. Nous avons déjà dressé le portrait de cet « homme machine » armé de ce double outil de l’appareil et du règlement et qui est l’agent d’une forme de domination insidieuse exercée par le pouvoir sur ses « administrés » et que l’on peut qualifier de « mercenaire» formé à la va-vite en quelques heures et dont on ne sait plus s’il faut encore le considérer comme un membre à part entière de la sociétés ou comme une sorte de machine avec laquelle il faut éviter toute promiscuité en dépit des apparences. La question du où et du quand importent souvent plus que le quoi et le comment. Le « où » pose la question du milieu dans lequel les choses se disent et se fond et le « quand », celle de l’opportunité de les accomplir, à l’instant T.
Toute la question est là : de plus en plus nous rencontrons des êtres qui sont en fait déshumanisés – on pourrait parler de zombies – mais qui ne sont pas encore dénoncés comme tels alors qu’ils agissent machinalement, tout juste capables qu’ils sont de lire et de répéter ce que dit la machine et son mode d’emploi. L’homme équipé intérieurement et donc organiquement n’a pas à s’appareiller extérieurement.
Les performances de la machine
La machine démultiplie les actes des hommes. On peut tuer cent personnes avec une kalachnikov dans le même temps que l’on ne tuer qu’un homme il y a mille ans. Les préceptes des religions du livre sont décalés par rapport au pouvoir de la machine. Du temps de Mahomet, il n’y avait pas la bombe atomique et donc la capacité à faire le mal n’était pas du même ordre. De nos jours, un seul homme peut massacrer tout un groupe de gens, ce qui repose la question du rapport de l’un au multiple. D’ailleurs, l’État est censé avoir l’exclusivité de la violence –on ne se fait pas justice soi-même- ce qui revient à poser la puissance du petit nombre sur le grand nombre, qui est la base de toute société. Il est clair que l’on fait moins de dégât avec ses mains, avec un couteau qu’avec une mitrailleuse Et ce point nous semble essentiel car le commandement « tu ne tueras point » n’a pas la même portée humaine quand il s’agit de tuer une personne ou d’en tuer des centaines ou des milliers, non plus du fait de toute une armée mais du fait d’une poignée d’individus. Et il est clair aussi que la machine abolit les différences de sexe et remet donc en question une certaine domination physique de l’homme sur la femme. L’homme libre doit de préférence œuvrer à mains nues, sans tenir quoi que ce soit ni se tenir à quoi que ce soit. le servant est celui qui est attaché à un objet et qui le tient en mains, qu’il s’agisse d’une feuille de papier, d’un ordinateur ou d’un pistolet. En fait, le fait de ne pas se servir de ses mains ni de son sexe est la marque de l’androgynat et le célibat conduit à une forme d’androgynat, Le ‘génie adamique est celui qui n’a pas besoin de se relier physiquement à autrui ni au monde, il se sert avant tout de ses yeux pour observer mais aussi pour signifier par son regard, sans passer par le langage. . ..
Y a-t-il débat sur le fait que les machines ne sont pas « humaines » même si elles sont créées par l’homme à l’aune de ses besoins et de ses moyens ? Est-ce que le perfectionnement des machines les rendra plus « humaines »? Il serait temps de se demander ce qui n’est pas humain » en ce qui concerne les machines.
On nous dit que les femmes seraient éventuellement plus aptes que les hommes pour mener à bien certaines opérations. En quoi, une telle proposition doit-elle déboucher sur une « égalité » entre hommes et femmes en prenant ici le mot « égalité » dans le sens d’une même appartenance ?
Les machines sont précisément conçues pour soulager l’homme, ce qui semble devoir impliquer qu’elles sont plus solides que lui et qu’elles sont capables de réaliser ce qu’il lui était –au départ – pénible et désormais- le temps passant- impossible de réaliser par lui-même, comme de porter sa progéniture 9 mois durant..(cf. Catherine Despeux. Immortelles de la Chine ancienne. Taoïsme et alchimie féminine, Pardés, 1990). Or, il apparaît que la philosophie occidentale serait incapable de penser la dualité du masculin et du féminin à la différence du taoïsme (yin yang) En réalité, cette impression tient au fait que cette philosophie grecque exclue la femme de son champ et nullement qu’elle prône quelque indifférence par rapport au sexe. On est dans le non-dit, dans l’allant de soi tout comme la femme considère comme évident le fait qu’elle occupe socialement une position subalterne, qu’elle est aux ordres, qu’elle a vocation à servir.
Le taoïsme, dès lors, nous apparaît comme apportant une idée de centralité laquelle implique dialectiquement celle de satellisation et de gravitation qui en est le corollaire. Qu’est-ce qu’un centre qui serait isolé ? C’est ce qui tourne autour du centre qui le désigne comme centre mais c’est en fait l’élément dominant qui tourne autour de l’élément dominé, comme l’aigle autour de sa proie même si la dite proie exerce une certaine force d’attraction, qui peut s’apparenter au Yin, dans le Tao.
Autrement dit, une chose est de montrer que les femmes sont plus performantes pour certaines tâches que les hommes, une autre est de montrer que les femmes sont aptes à faire ce que font les hommes les plus doués et les plus épanouis. Il serait bon que les féministes ne se trompent pas dans leur argumentation et ne situent pas le problème sur des plans qui ne sont pas pertinents. Nous dirons que les femmes se sont plaintes qu’on ne savait pas les utiliser et quand on a appris à se servir d’elles, à définir leur place dans la société, s’est posée la question de ces hommes qui faisaient double emploi avec elles et qui n’avaient pas évacué des positions désormais promises aux femmes. C’est cette promiscuité des deux genres face à des activités identiques qui fait à juste titre problème et non la question de la différence entre hommes et femmes. Cela montre bien à quel point toute forme de mixité est problématique. Si les activités des deux sexes étaient clairement définies, et si l’on cessait de dire que le sexe importait peu, il y a fort à penser que bien des tiraillements disparaîtraient. Le problème, c’est que les hommes sont sous-employés et par conséquent tentent de se maintenir dans des activités qui devraient être réservées aux femmes. Nous pensons, pour notre part, que nous n’avons pas tous le même rapport à la promiscuité selon notre mode de vie familial. Si nous avons vécu dans un espace confiné, où les membres du foyer vivaient les uns sur les autres, on se sera résigné à un tel état de choses au point de vouloir l’imposer à autrui, selon le processus bien connu de répétition de scénario. En revanche, si l’on a vécu dans un espace plus vaste, où chaque membre de la famille disposait de sa chambre propre, il est probable que nous n’ayons pas fait de la promiscuité une sorte de Surmoi auquel il faudrait souscrire. En d’autres termes, le Surmoi de promiscuité conduira à l’idée d’une assimilation « dure » alors que lorsque ce Surmoi n’a pas eu l’occasion de se développer aussi fortement, cela conduira à l’idée d’une assimilation moins marquée, plus « soft » préservant une certaine diversité de pratiques, de mœurs au sein de la société. D’où l’importance de l’habitat familial ce qui entraînera notamment notre rapport à la mixité sociale. Nous dirons qu’il y a deux Surmois, l’un incarné par la mère, extérieur - et i, un Surmoi intérieur, incarné par le père. L’un pousse à la consommation de tout ce que le monde a à offrir( hédonisme ) alors que l’autre valorise avant tout ce qui relève de ce qu’il l faut attendre de son propre génie. Malgré les apparences, la femme est fascinée par ce qui vient d’ailleurs, de ce qu’elle a appris, glané, entendu et qu’elle répétera maintes fois, dans un esprit de diffusion, alors que l’homme est avant tout à l’écoute de lui-même/ Même quand la femme parle d’elle-même; c’est surtout ce qui lui est arrivé (participe passé), elle est dans la transmission plus que dans la projection. La femme est marquée par un Surmoi du « tout raconter », il faut impérativement que l’information circule et la garder pour elle serait contraire à sa programmation : on pense notamment aux récits de « viol » . L’homme semble plus capable de retenue. On notera que le simple fait de poser une question contraint autrui à réagir, même le simple « ça va ? » « comment t’appelles-tu ? » et l’on n’a pas nécessairement à accepter ce type de relation d’interpellation même si l’interlocuteur se fâche parce que l’on ne lui a pas répondu comme si l’on avait appuyé sur un bouton : on n’a pas à entrer dans son jeu. L’enfant peut être excité par la perspective d’une telle emprise sur autrui.
L’aliénation technique
Apprendre à lire aura inscrit très tôt l’humanité dans une spirale d’aliénation technique bien avant les révolutions industrielles Savoir lire nous apparaît en réalité comme une préparation- comme un conditionnement- pour chacun d’entre nous- nous rendant compatibles, utilisables pour toute forme d’agencement, quelque forme d’asservissement à plus ou moins long terme, il est ainsi des apprentissages qui aliènent par ailleurs. On nous forme à ce que nous appellerons le « faire faire » : les gens ne font plus les choses, ils les font faire ou ils se les font faire. On dit je me suis fait faire une maison par un maçon tout comme un homme pourrait dire qu’il s’est fait faire un enfant par une femme. On est dans le « Jacques a dit ».
L’idée même de lecture nous met en décalage par rapport au réel – outre que c’est un mode de réception factice à distinguer d’un mode d’observation authentique. Cette approche du monde s’y substitue ; on finit par ne plus le connaître que par ce qu’il en est dit et écrit avec une hyperfocalisaton sur les mots qui décrivent le réel et une méconnaissance du dit réel. Pour celui qui se base sur l’écrit, sur ce qui est dit, le présent et le passé s’équivalent puisque le présent est aussi stérilisé sinon desséché que le passé dans la mesure où l’on vit le présent de façon décalée.cl
. Le phénomène Internet aura considérablement depuis une vingtaine d’années renforcé l’importance de l’écrit par rapport à l’oral – qui n’aurait plus qu’un statut ludique – et même les téléphones sont désormais envahis par l’écrit
Avec Internet, les mails (courriels), les textos (SMS), on passe à une réactivité molle. On peut dire des choses sans avoir à subir immédiatement la réaction d’autrui. C’est donc une prime à ceux qui ne sont pas ou plus aptes à un vrai dialogue. En ce sens, on a là affaire à un relationnel pauvre qui a fini par s’imposer tout comme la nourriture de pauvre a conquis ses lettres de noblesse. On n’en est même plus au refus de rencontrer l’autre- corvée que l’on s’épargne- mais même de l’avoir au bout du fil ! En fait, on peut parler d’une paresse, d’une perte de tonicité, d’une recherche d’économie au niveau relationnel, qui serait rendue possible par la technologie. On ne saurait sous-estimer ce besoin de s’économiser et d’économiser dans le traitement d’autrui, que ce soit au niveau de la parole qu’à celui de l’alimentation. La machine incite à ce type de calcul aux dépens d’autrui. On en est au stade avec la récente vogue des patinettes/trottinettes -où l’enfant apprend très jeune à s’économiser et à réduire ses efforts, dans tous les domaines. Bien pis, l’usage de jouets s’inscrit dans le champ du visuel et risque bel et bien d’être préféré à l’éveil de la pensée, de la réflexion, qui relève d’une maîtrise du mental et bien plus difficile à appréhender de l’extérieur par les éducateurs !
C’est la politique et la logique du moindre effort. La résistance à la machine se réduit comme peau de chagrin. Quand la machine tombe en panne, c’est la panique, on est perdu.
Cela nous rend évidemment tributaires et dépendants de la machine au point que la personne qui n’est pas appareillée et qui ne sait pas se servir des outils, apparaît comme marginalisée. D’où l’importance croissante, paradoxalement, de ceux qui ont su préserver leur autonomie, comme le « mentat » dans la saga de science-fiction Dune de Frank Herbert qui correspond à un retour au stade androgynal qui précède celui des alliances avec ce qu’elles ont d’aliénant. On lit dans cette épopée : « Les hommes ont autrefois confié la pensée aux machines dans l’espoir de se libérer ainsi. Mais cela permit seulement à d’autres hommes de les réduire en esclavage, avec l’aide des machines.»
C’est ainsi qu’il suffira qu’il se soit glissé une erreur dans un texte pour que nous perdions le contact avec ce qui se passé-par manques de repères, de recoupements. Ainsi, telle erreur dans un programme de concert ou tel changement non signalé dans le programme qui sera réellement suivi par les interprètes mettra en évidence à quel point les spectateurs sont dépendants du texte écrit sans parler évidemment des interprètes eux-mêmes qui eux aussi sont liés à des écrits. Le règne de l’écrit est flagrant et des plus révélateurs.
Si une étiquette a été déplacée, le « lecteur » le plus souvent ne s’en rendra même pas compte. Imaginons un promeneur dans un zoo, dans lequel on aurait permuté les panneaux, les signa : il prendra l’éléphant pour une autruche et vice versa et ce qui est écrit prévaudra sur ce que les personnes présentes affirmeront. Cela tient à l’autorité de la chose écrite, donc de la machine censée être plus fiable que les humains. Une mère explique ainsi à son enfant comment on traverse la rue : on regarde non pas s’il y a ou non des voitures qui viennent mais si c’est au vert ou au rouge si bien que l’enfant ne traversera pas même s’il n’y a aucun véhicule à l’horizon. Au niveau de la dépense de « matière grise », des « méninges », l’enfant se verra ainsi dispenser d’avoir à repérer, à extraire l’information utile d’un ensemble bien plus vaste à savoir tout ce que l’on peut percevoir sensoriellement puisqu’il n’aura qu’à se fixer sur un signal binaire. On est là dans un processus de nivellement par le bas qui correspond un QI minimal ! Tant et si bien que plus une personne sera assimilable à une machine, plus on sera amené à lui faire confiance. Le texte imprimé primera sur le texte manuscrit, la parole enregistrée sur la parole de l’instant. On l’a compris dans les bus où les consignes ne sont plus formulées par le machiniste mais par des textes que l’on déclenche par un bouton. C’est l’écrit qui fera donc bel et bien autorité– ou la bande magnétique que l’on peut repasser indéfiniment- ce qui nous place dans un rapport hiérarchique par rapport à l’outil et celui qui le sert et s’en sert. Respecter l’écrit, c’est se comporter selon un certain ordre-dans tous les sens du terme- censé supposé être reconnue par tous les lecteurs, ce à quoi contribue sa dimension visuelle. La personne qui tient un outil s’inscrit dans le visuel plus que celui qui ne peut exhiber d’un outil, parce que c’est dans sa tête. Et bien entendu, l’oral se contente de plus en plus de lire à voix haute ce qui est écrit alors que l’écrit est initialement tributaire de l’oral dont il est l’extension et le prolongement. En fait l’écrit est lié à la mort et à l’absence, ce sont les traces que l’on laisse derrière soi, à l’instar d’un testament, des « dernières volontés » et les femmes ont vocation à gérer l’écrit en assumant ainsi un prolongement des hommes tant dans le temps que dans l’espace. Passage de la loi orale à la loi écrite, chez les Juifs. On notera que l’hébreu a maintenu clairement le fait que l’oral précède l’écrit : on ne peut, en effet, lire un texte en hébreu si l’on ne parle pas « couramment » cette langue au niveau oral. En effet, l’hébreu n’est pas censé s’écrire avec des voyelles (à la différence du yiddish qui utilise pourtant le même alphabet) et dans l’Israël moderne, la lecture de la presse, par exemple, n’est pas secondée par l’ajout de voyelles. En revanche, les livres de prière juifs recourent à un tel procédé, tout comme le Pentateuque et ses appendices de l’Ancien Testament (Tanakh), ce qui permet à des fidèles, incapables, pour la plupart, de s’exprimer en hébreu, de le prononcer néanmoins, ce qui peut faire illusion.
En astrologie, la personne qui y croit se définira par l’écrit qui constitue son thème car il lui sera plus facile de lire son thème que de se présenter en partant d’elle-même sans l’écran du dit thème. Elle ne sera pas dans une approche critique de la valeur intrinsèque du thème mais fascinée par l’esthétique de celui-ci, lequel l’aura persuadé de s’y lier et relier mais une telle emprise est éminemment révélatrice d’une dimension mécaniste de l’être humain. L’écrit est en effet-on le sait fort bien de nos jours- comparable à une sorte de « puce », de « carte » magnétique, qui quand elles sont introduites dans un appareil –et cela vaut pour la procréation- enclenche son fonctionnement. L’écrit ne date évidemment pas d’hier (cf. les Tables de la Loi) ce qui nous conduit à relativiser fortement l’idée selon laquelle nous vivrions des temps nouveaux comme était dit dans l’Ecclésiaste (attribué au roi Salomon). Il n’y a rien de nouveau sous le Soleil. Les astrologues nous rétorquent que le thème astral permet de gagner du temps dans la connaissance d’autrui en oubliant que dans le champ de la relation à autrui, il s’agit qu’autrui prenne conscience de ce qui se passe en lui quand bien même le saurait-on d’emblée. Paradoxalement, nous avons pu noter que les astrologues professionnels se servent fort peu de l’astrologie dans leurs relations entre «confrères » et dans l’organisation de leur communauté. Que penserait-on de professeurs d’anglais qui ne parleraient jamais « anglais » entre eux mais seulement de l’anglais en tant que savoir à transmettre ? C’est d’ailleurs là toute l’ambiguïté d’un tel apprentissage qui passe immédiatement par une traduction dans une autre langue comme si cette langue que l’on est censé apprendre ne se suffisait pas à elle-même. On pourrait ainsi parler d’une instrumentalisation du langage (astrologico-astronomique comme de l’hébreu, chez les Juifs religieux de la diaspora. Dans les deux cas, ce sont des pratiques langagières relevant du signifiant plus que du signifié. On doit savoir « lire » une carte du ciel avec ses glyphes des planètes, des signes, des aspects, ou une bénédiction en caractères hébraïques ; on est dans le signe mais pas vraiment dans le sens. Mais « lire » ne signifie pas ipso facto traduire ni interpréter, et il peut exister un sérieux « hiatus » entre le texte de référence et ce qu’on lui fait dire.
L’EMPRISE DES MACHINES SUR LA SOCIÉTÉ
Il deviendra de plus en plus difficile d’apprécier en aval la vraie valeur de quelqu’un, tant l’intrusion des machines peut fausser le jeu et notre perception d’autrui selon l’équipement dont il sera ou non pourvu. Il est nettement plus aisé pour les gens d’apprécier la supériorité d’une machine sur une autre que d’un individu sur un autre. Il serait donc plus facile- à la limite- d’élire une machine qu’un homme ; la technique fausse la perception des « dons » les armes à feu faussent les rapports de force ; on reconnaît la supériorité des machines pas des personnes. Le cinéma met en scène le rôle des armes à feu -et l’on pense à un film comme la » Horde sauvage » (The wild bunch, 1968) de Sam Peckinpah dont le deus ex machina est une mitrailleuse. A contrario, sur le potentiel physique comme « Le transporteur : héritage », de Camille Delamarre (2015), où l’on se bat à mains nues. Selon nous, le maintien d’une circulation des armes à feu aux États Unis est avant tout une revendication féministe, le revolver apparaissant comme une garantie d’égalité des sexes et comme une sorte de phallus. Mais, toutes proportions gardées, quand quelqu’un se présente, « armé » d’un texte qu’il entend réciter d’un bout à l’autre, cela s’apparente à nos yeux à la possession d’un objet contondant.
Ce qui caractérise le chercheur doté d’un certain esprit scientifique c’est sa faculté à ne pas se laisser arrêter par certains détails empêchant la comparaison, le rapprochement. Il en est ainsi des langues : il est trop facile de souligner les différences et de refuser de saisir les convergences. On nous parle alors de rigueur quand on s’oppose à reconnaître des similitudes mais d’un point de vue scientifique, une telle attitude rigide de rejet ne saurait être de mise. Ce sont ceux qui passent outre qui vont plus loin.
Or, on note que désormais les moteurs de recherche sont capables de signaler des similitudes, de corriger des fautes, de proposer des synonymies. En ce sens, ils se révèlent plus intelligents, plus interactifs que bien des humains qui butent et sont rebutés au moindre obstacle et qui au lieu de relier les choses se complaisent à les distinguer.
NIVELLEMENT PAR LE BAS DU TRAVAIL.
Nous avons dénoncé les abus de langage qui correspondent à une pratique délibérément minimaliste. On dira par exemple que l’on a trouvé du « travail » en se gardant bien de préciser de quoi il s’agit car c’est à ce prix qu’une certaine façade égalitaire peut être maintenue. D’aucuns découvrent très tôt tout l’avantage qu’il y a à user de telles formules creuses, c’est-à-dire de signifiants sans signifiés, sans complément.
Le débat est en partie faussé du fait du taylorisme lequel a joué un rôle majeur pour l’intégration de populations marginalisées, qu’il s’agisse d’immigrés, de noirs (aux USA) de femmes voire d’enfants. Cela tient bien entendu à ce que ce travail ainsi décomposé devient ipso facto plus accessible. Cette intégration par le biais d’un travail machinal n’implique aucunement une véritable appartenance à la culture ambiante.
Cela vaut même pour le pilotage des avions qui exige de moins en moins de compétences ce qui peut provoquer des catastrophes en cas de défaillance technique. Les techniciens remplacent les ingénieurs ! Ils n’ont pas de marge de manœuvre. On dira que l’illusion existe jusqu’à un certain niveau : mais plus l’on monte dans les sphères les plus exigeantes et plus certains discours font long feu. L’égalité, il faut le dire vite et ne pas être trop regardant ! L’égalité correspond à un niveau intermédiaire – d’où une structure ternaire - accessible aux deux sexes alors que la génialité est réservée aux hommes et la génitalité aux femmes, selon la formule d’Antoinette Fouque.
Et ce processus vaut évidemment pour les machines elles-mêmes. Mais il semble qu’il y ait un seuil indépassable si l’on en croit les historiens lesquels ne retiennent parmi les personnages marquants du génie adamique humain quasiment que des hommes et ce y compris pour le XXe siècle comme si les femmes étaient vouées à rester dans la moyenne, sinon dans la médiocrité mais elles ont le nombre pour elles du fait de leur faculté de duplication. Si tout le monde est d’accord, c’est que cela doit être « vrai ». Les femmes ont aussi l’arme de la rumeur, de ces formules qui se répètent encore et encore de bouche à oreille. On notera que ce qui compte ici ce n’est pas tant le plaisir que l’on peut éprouver au contact de telle œuvre mais l’impact de la dite œuvre sur le cours des choses. Un remake-au cinéma- peut plaire davantage au public que l’original. En ce sens, seuls les historiens semblent en mesure d’apprécier un œuvre à sa juste valeur, de la situer à sa vraie place. On dira qu’un personnage marquant est celui sera parvenu à se démarquer de son temps et de son groupe et qu’inversement, celui ou celle qui n’y parviennent pas sont condamnés à un certain anonymat posthume, vu qu’ils seront perdus dans la masse ! Cela dit, une grande partie de nos activités nous semble liée à une expérience mécanique du déjà vu, ce qui renvoie à des expériences, des souvenirs de l’enfance ou de l’adolescence dont il est bien difficile d »échapper à la fascination et qui risquent fort de prévaloir sur de nouvelles propositions, soit un habitus qui renvoie aux pesanteurs sociales signalées par Bourdieu. C’est ainsi qu’il reste encore très rare de voir des noirs ou des arabes, y compris de deuxième ou troisième génération d’immigration, – on ne parle pas ici des interprètes sur scène – une hirondelle ne fait pas le printemps -dans une salle de concert de musique classique, même quand l’entrée est libre…
La Loi et la question du genre
Il est important de préciser quand il est question d’une femme si elle est jeune ou bien âgée et donc dire « les femmes » est peu pertinent en ce que cela confond, plus ou moins délibérément, deux populations bien différentes , même si l’une, l’âgée, est issue de la jeune. Décalage diachronique donc et non synchronique.
Quand la femme est jeune, on dira qu’elle est un signifiant qui existe par lui-même, c’’est à dire qui peut susciter toutes sortes de lectures, de projections, d’usages et donc de contenus supposés. A contrario, quand la femme s’use, elle va de moins en moins être en mesure de servir de signifiant. Il ne lui reste plus dès lors à basculer dans le signifié, c’est-à-dire à ne plus laisser à l’autre le soin de dire ce qu’elle est. La femme âgée n’est plus un contenant mais un contenu et la femme jeune qui pouvait se contenter d’être présente va compenser cette dégradation par une émission, ce qui la rend quelque part masculine.
Nous dirons que le signifiant de par sa seule présence est nourrissant- il nourrit l’âme. En cela il importe que les femmes prennent pleinement conscience de cette faculté due à leur seule présence mais qui tend à s’estomper avec le temps.
La femme nous apparaît comme la matrice de la machine ou si l’on préfère la machine tend à se substituer à la femme auprès de l’homme. Les analogies entre la femme et la machine sont frappantes.
On a pu observer que les secrétaires sténodactylo des années Cinquante ont fini par être remplacées par des machines que les hommes ont appris à utiliser sans plus passer par des femmes. Le champ des femmes est celui qui est le plus accessible aux machines. La machine à écrire (ancêtre de l’ordinateur) qui fut quelque temps un marqueur du féminin a laissé la place à la machine à coudre qui reste un domaine réservé dans lequel peu d’hommes pénètrent.
L’électroménager, ne tend-il pas à se substituer au travail de la « ménagère »? Même le cinéma fait concurrence aux femmes en chair et en os en offrant aux hommes une présence féminine virtuelle. Les femmes seraient en fait des auxiliaires des hommes ce qui ressort d’une lecture du chapitre II du Livre de la Genèse. On serait dans le domaine d’une biotechnologie primitive- une proto-technologie- et il est possible que notre rapport aux astres passe par le truchement des femmes, dont on connaît la condition cyclique. Cependant, nous verrons que les opérations liées au nettoyage constituent un enjeu crucial pour l’Humanité, si l’on se situe non seulement sur le plan physique mais sur le plan psychique. Mais il nous faut préciser que pour nous la biotechnologie peut être l’œuvre du « bios », dans son aptitude à créer du lien entre lui et tel ensemble étranger, éloigné, séparé. On est certes tenté de se contenter de la thèse de la transmission des caractères acquis mais qui reste contestée (voir le néo-lamarckisme, cf. notre ouvrage L’étrange Histoire de l’astrologie op. Cit.) ou encore par la sélection naturelle (à la Darwin) mais pour notre part nous pencherions plutôt pour une dimension biotechnologique impliquant évidemment un savoir dont nous ne disposons encore que médiocrement mais dont nous pensons que certaines entités ont pu développer un certain degré de sophistication, dans le cadre de ce que nous appelons la Seconde Création, non pas celle due à Elohim qui n’aborde guère la question des outils mais celle, plus en aval d’Adam, laquelle suppose une forme de programmation de son rapport au régné animal, végétal et minéral, ce qui n’implique aucune transformation de ce qui se voit ainsi instrumentalisé, vu que c’est le récepteur qui intègre dans son propre mode de fonctionnement certains codes, comme pour prendre un exemple emblématique le chant du coq servant de réveil matin alors que le coq n’en a ni cure ni conscience. On est là dans une écologie douce qui n’affecte pas l’environnement mais lui confère par le biais de l’instrumentalisation une signification supplémentaire. Autrement dit, le récepteur choisit ce à quoi il réagira et en ce sens il se déleste d’un certain pouvoir sur un objet qui lui est extérieur mais qu’il aura modelé à sa guise, non pas en le changeant mais en déterminant un nouveau rapport avec lui.
Le rapport des femmes à la lecture nous semble particulièrement révélateur de ce qui est commun entre elles et les machines. Ne parle-t-on pas d’un lecteur de CD? Dans le cas des femmes, la problématique se situe à deux niveaux : d’une part elles doivent apprendre à se servir d’objets aussi divers qu’un livre ou une bicyclette, d’un téléphone ou d’une casserole et d’autre part, les hommes doivent apprendre à se servir au mieux des femme, ce qui n’est pas encore le cas actuellement par- delà l’ initiation à la danse, ou à la relation sexuelle, assimilable à une chorégraphie, bref à conduire une partenaire, D’où l’importance de la délégation qui confère du pouvoir à l’autre (qui peut d’ailleurs être tenté d’en abuser), aux fins de se décharger de tâches « ancillaires », de « corvées«
. En fait, les femmes, par précaution, mues par un souci de perfection, préfèrent lire un texte de peur d’oublier un point tout comme elles évitent l’oral- lequel autorise davantage l’interruption, laisse plus de liberté à l’interlocuteur- qui peut les conduire à ne pas réagir correctement aux propos de l’interlocuteur ; Pour les femmes, la situation la plus confortable (cf. la zone de confort) consiste à ce que chacun s’exprime à tour de rôle sans rebondir sur ce qui a été dit avant. Les clubs de poésie où chacun récite ce qu’il a apporté, ui conviennent mieux que l’atmosphère des vrais colloques. Ce faisant on en arrive à un nivellement par le bas en posant des conditions contraignantes et rigides des prises de parole qui entraveront les participants les plus dynamiques mentalement. Le fait de parler par exemple, des affaires, permet de passer de la sphère du haut à celle du bas et donc de permettre à un maximum de gens de penser pouvoir porter un jugement non plus sur l’avenir mais sur le passé, ce qui est beaucoup plus à leur portée.
SELON NOUS, LES FEMMES auraient VOCATION, UNE FOIS QUE LES HOMMES ONT ÉTABLI UN NOUVEAU CONSENSUS, A L’APPLIQUER, A LE METTRE EN PRATIQUE, L’ENTÉRINANT NON POINT PAR LE VOTE MAIS PAR SA MISE EN ŒUVRE. sa « réalisation », son « exécution ». Elles ont vocation à amplifier. Ce qui est applicable est la référence bien plus que la valeur intrinsèque. Autrement dit, l’humanité – selon une dialectique du servant et du maître – se diviserait entre ceux qui ont besoin d’un ordre immuable, préétabli et n’étant plus sujet à variation et entre ceux qui, au contraire, explorent inlassablement de nouvelles voies. C’est dire que ces deux humanités ne partagent pas les mêmes valeurs, quand bien même seraient-elles complémentaires. Est- ce que la machine est identique à son concepteur alors même qu’il y a interdépendance? En fait contrairement à un préjugé fort répandu la réalité est plus superficielle que la vérité. On peut générer toutes sortes de réalités, de faits et l’on parle de prophéties auto-réalisatrices tout comme l²on dit que ²le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Le Droit, la Loi produisent toutes sortes de réalités comme d’envoyer quelqu’un en prison pour un certain temps ou installer quelqu’un à l’Elysée.. Les contrefaçons sont des objets, des « choses » (res en latin, qui a donné réalité) bien réel et pourtant ce sont des »faux » quand bien même (cf. nos travaux sur Nostradamus) les vrais qui auront été copiés, imités auraient disparu. Dire la vérité ne saurait se réduire à répéter ce que quelqu’un a exprimé: cela relève de l’ordre de la réalité. La surconscience tient au réel et la subconscience au vrai et il est bien plus aisé de traiter du réel que du vrai..
Ne peut-on dire que les femmes sont fâchées avec l’Histoire? Il est vrai que celle-ci ne leur fait pas de cadeau. L’Histoire serait-elle misogyne? On pourrait le croire en étudiant la place des femmes dans les ouvrages d’Histoire de la Musique, de la Peinture, de la Poésie de la Philosophie etc. Ce sont là des faits que les femmes préfèrent mettre en doute au nom d’une forme de complotisme dont elles seraient victimes de longue date.Paradoxalement; une femme inculte ne prendra pas conscience du génie masculin!
L’Histoire condamne aux oubliettes des œuvres de femmes, les place et les situe en marge. On nous rappelle que les femmes ne sont que 3 % des Prix Nobel tout au long du XXe siècle et cela tient selon nous au fait que la prime est accordée au premier qui aura découvert quelque chose et non à celui qui aura pris la suite. Si l’on prenait le problème à l’envers, on aurait une quantité absolument ahurissante de candidats, ce qui rendrait la tâche totalement ingérable. Le drame de ceux qui viennent après, c’est qu’ils sont trop nombreux ; Si l’on veut arriver à des quantités raisonnables de candidats, force est de ne sanctionner que les tout premiers. Nous verrons que cycliquement, les sociétés passent par des périodes de large partage, participation où l’important passe par un maximum d’acteurs alors qu’au cours d’autres périodes, les sociétés préfèrent opter pour un temps de « vérité », en refusant tous les expédients,, les complaisances, ; les impostures de tous ordres, ,tout ce qui pourrait s’interposer dans notre rapport au réel, la question étant de la méthode servant à repérer les cas d’imposture, notamment en considérant les motifs et les mobiles des suspects, sachant que toute annonce, toute prophétie entraine son lot d’impostures, tout comme dans le conte de Cendrillon, les candidates seront nombreuses à vouloir essayer la pantoufle perdue.
Certaines réactions, ripostes féministes prêtent à sourire comme la façon dont on a récemment nommé les stations de la ligne de tramway T3B à Paris en utilisant un maximum de noms de femmes, ce qui ne saurait être le fruit du hasard, d’autant que l’information géographique ainsi fournie est quasiment nulle ! On pense ainsi modifier l’image de la femme! La présence de noms de femmes sur les panneaux pour prendre une revanche sur l’Histoire. Où est la cause, où est l’effet ? D’aucuns prétendent que ce sont les jugements que l’on porte qui déterminent les résultats. Autrement dit, il suffirait de changer notre opinion sur les femmes pour que tout bascule/
Une fois de plus, on ne peut que constater un déni de la dépendance des femmes à l’égard des hommes alors que subconsciemment elles en restent foncièrement tributaires, dans leur comportement. La grenouille qui se voulait aussi grosse que le bœuf, elles est « gonflée »..
On notera cependant une certaine ambivalence en ce que les machines échappent au vieillissement de leur apparence et pas les femmes, même si en se parant d’objets, en s’accompagnant d’animaux, elles ont l’illusion de rajeunir. Les femmes sont engagées dans un compte à rebours, qui les fait passer de la part des hommes de la projection, de la fascination au rejet, au rebut. En ce sens, les femmes tendent à développer un sens aigu du temps qui passe et de son irréversibilité : après un certain âge, elles ne peuvent plus enfanter et perdent peu à peu de leurs charmes alors que les hommes peuvent rebondir tout au long de leur vie. Dès lors, la femme serait plus dans la linéarité.
On pourrait soutenir que – pour les hommes – le paradis est peuplée de jeunes femmes (en âge d’enfanter) et l’enfer de femmes portant les stigmates – plus ou moins irréversibles - de l’âge (et ménopausées)
Le rapport de l’homme à la machine est celui d’un créateur à sa création et l’on ne peut pas ne pas songer à Pygmalion. Il y a là un dilemme: plus le créateur fait progresser sa création et plus celle-ci est en mesure de se substituer à lui. Mais alors où cela nous mène-t-il, ne risque-t-il pas de se voir dépassé, débordé par elle? Il y a là comme un jeu de dupes. L’homme serait ainsi son propre fossoyeur ! En effet, que dire d’un être qui caresse le rêve fou –à l’instar d’un Frankenstein ou d’un Maharal de Prague (Golem) que de laisser la place à sa propre créature/création. En dépit des apparences, ce fantasme de la perpétuation n’est pas féminin mais bel et bien masculin et la femme ne fait qu’aider l’homme à le réaliser.
Est- ce que ce sont les femmes qui ont obtenu ce qu’elles voulaient ou les hommes qui auront joué aux apprentis sorciers? That is the question! Le hic, c’est que le progrès peut se révéler plus comme le problème que comme la solution. Mais il y a chez certaines populations une telle détestation de leur propre Histoire qu’elles seraient prêtes à ce que l’Humanité en arrivât à se détruire ou en tout cas à prendre des risques excessifs car elles considèrent qu’elles n’ont plus rien à perdre. Pour les femmes, il importe d’être respecté pour ce qu’on est individuellement ou collectivement de façon standard, universelle ou du point de vue de notre statut officiel, de nos « fonctions », le terme renvoyant à la machine, y compris dans le cas de la procréation. Ce sont les hommes qui ont la charge d’élire les meilleurs d’entre eux et les femmes appliquent ces choix, qui permettent de passer du singulier au pluriel par démultiplication….
L’enfer c’est les autres, un monde avec uniquement des femmes pour un homme et vice-versa. le monde des femmes: tout est déjà joué: on a une fonction, on a un rôle, on a un appareil à faire fonctionner. Mais qui a décidé quoi? En haut!
Nous entendons par respect d’autrui, non pas l’exercice d’un comportement standard qui s’adresserait à n’importe qui mais une attitude qui tienne compte de la qualité de la personne en vis à vis, de sa spécificité. On ne traite pas un enfant comme un adulte, un malade comme une personne bien portante. Celui qui ne perçoit pas les différences et les diversités entre les gens qu’il rencontre, qui traite tout le monde sur le même pied fait selon nous preuve d’une certaine forme de cécité morale/mentale. Normalement, nous sommes censés sentir quelle est la bonne attitude à adopter à un instant T avec tel ou tel interlocuteur.
Qu’est-ce qui distingue la phrase « je fais ce travail » de la phrase « j’ai fait ce travail », bref quelle différence y-a-t-il entre le présent et le passé ? On notera qu’en français, à l’oral, les deux phrases se ressemblent étrangement et ne diffèrent que par le son « e » qui devient le son «é», ce qui vaut aussi pour l’article défini masculin et l’article défini pluriel : le et les, à l’oral. A l’oral, la forme « l’étranger » est parfois comprise par des personnes ne se référant pas à l’écrit comme « les trangers», ce qui donnera « le tranger », ce qui expliquerait pourquoi toute une série de mots français sont rendues en anglais dans leur initiale : espion donne « spy », épée donne « spade », étalon donne « stalion », épice donne spice et ainsi de suite. On notera par ailleurs le cas de l’article arabe « al » qui n’est pas séparé en français du mot qui le suit, comme alchimie. alcool, almanach, Almageste, amiral etc
. C’est pourquoi nous avons exprimé l’avis que le français fût plus ergonomique à l’écrit qu’à l’oral. Nous voudrions montrer ici qu’une chose est que quelqu’un fasse ce que je fais ou qu’il fasse ce que j’ai fait. Comme on dit, ce qui est fait n’est plus à faire.
Celui qui est capable de faire ce que j’ai fait n’est pas pour autant apte à faire ce que je fais.
Le temps constitue un large fossé méthodologique et épistémologique, même si cela ne tient qu’à une nuance phonique fort ténue comme dans « je passe » et « je passais », je pense et je pensais etc.
On aura compris qu’en terme d’imitation, celui qui entend reproduire ce que je suis en train de faire n’est pas du tout confronté au même défi que celui qui se contente de faire ce qui a déjà été fait.
Vers une organisation ternaire de la société
Entre le travail de pure exécution et celui de pure création, il existe un stade intermédiaire, qu’il conviendrait de développer. Selon nous, la vie musicale devrait s’organiser sur trois niveaux : le compositeur qui produit le matériau sonore, l’arrangeur qui lui confère telle ou telle forme et l’interprète qui exécute selon la forme ainsi choisie Les femmes correspondraient à ce troisième niveau alors que les hommes se répartiraient entre les deux premiers (cf. infra). On regrettera donc que l’on ait tendance à réduire les deux premiers niveaux à un seul, le compositeur ne laissant guère de place, en général, à l’arrangeur, ce dernier devant, selon nous, se spécialiser dans l’orchestration ou la transposition pour d’autres instruments, ce qui exige en tout état de cause d’apporter une certaine valeur ajoutée somme toute plus intéressante que la simple exécution telle qu’elle leur est fournie par la partition. C’est alors qu’une véritable collaboration entre les deux sexes fait sens. Or, la situation actuelle ne favorise guère une situation médiane entre l’exécution mécanique et appliquée et la création et nous pensons que c’est ce créneau intermédiaire que les femmes devront explorer et exploiter pour ne pas être broyées par la robotisation ou être frustrées par des espérances mimétiques chimériques. Il revient aux femmes de se brancher sur les hommes, ce qu’elles font d’ailleurs en pratique mais non en conscience. Entre les génie adamique et les interprètes, il y a place pour une forme seconde de création que l’on retrouve dans le théâtre ( et dans une moindre mesure dans le cinéma) avec le metteur en scène. Nous placerons la femme entre le maître et l’esclave. Elle s’apparente au maître, en tant que créateur et non en tant que consommateur, en ce qu’elle dispose en elle-même d’un certain nombre d’outils « internes », son utérus, son aptitude à enregistrer, et dans les deux cas cela permet la perpétuation de l’espèce et du savoir sans passer par la machine « externe », ce qui est éminemment souhaitable d’un point de vue écologique. Mais la femme s’apparente également à l’esclave en ce qu’elle est, comme lui, au service du maître, si ce n’est que l’esclave, au sens où nous le définissons ici, est avant tout celui qui actionne la machine On parle du maître des horloges, et en effet le maître est celui qui marque le temps social. et l’esclave celui qui adopte, profite de la temporalité du maitre.
. Le seigneur dépend de lesclave en ce quil compte sur lui, ce qui le libère de toutes sortes de contraintes : on le reconnait en ce quil aime se faire servir, alors que l »esclave entend soccuper de tout, ce qui montre quil se situe non pas en haut de l’échelle sociale du corps social - mais en bas. Le verbe pouvoir na pas le meme sens pour ces deux protagonistes : pour lesclave, pouvoir, cest avoir la permission (may, en anglais) tandis que pour le maitre, pouvoir, cest cest-à dire la capacité la compétence. Rappelons que l’esclave correspond, selon nous, à la partie inférieure du corps, à savoir non pas la tête mais les bras et les jambes ; Or, la force physique doit être controlée par le mental, l’intellect sinon, littéralement, elle est aveugle puisque les yeux se situent dans le tête Inversement, que vaudrait un corps sans tête, un phallus sans femelle, etc ? on voit que la contemplation du corps est porteuse d’un message de dualitéque lon retrouve dailleurs dans l‘/Évangile_selon_Matthieu » selon Matthieu, chapitre 13, versets 24 à 30 :
« Il (Jésus) proposa une parabole, Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier
En réalité, les rôles des hommes et des femmes relèvent d’histoires bien différentes, d’une part celle des élites, vouées à un certain brassage, de l’autre celle des masses, des foules, prisonnières de pratiques figées. Citons un passage d’un ouvrage de Florian Parmentier :
« Au créateur du sublime, toujours la foule préférera les comédiens du sublime (…) Là où vous aurez vu marcher une grande foule, soyez sur que vous trouverez un histrion en tête. Il n’y a pas tant d’amateurs pour suivre les hommes de génie adamique (.)Les tribus, les peuples; les partis, les nations ne vivent que d’un seul homme »
Force est de constater qu’une des leçons de l’Histoire, est que les femmes sont exclues de l’élite, non pas tant de leur vivant qu’au regard de la postérité. Cela peut d’ailleurs conduire-à son comble, à la négation, le rejet des domaines qui permettent à l’élite de s’affirmer, comme les arts et les sciences. Nous dirons que le temps n’est pas du côté des femmes, que leurs œuvres vieillissent mal, n’ont guère droit à une gloire posthume, ce qui explique que l’on tende à les oublier alors que celles des hommes se bonifieraient à l’instar des grands crus.
Tel est l’ordre du monde tel qu’on a le loisir de l’observer siècle après siècle et la robotisation accrue du XXIe siècle ne fait que mettre en évidence le fait que les femmes sont plus proches dans leur mode de fonctionnement des machines que des hommes.. Mais paradoxalement, plus cette robotisation s’accentue et plus les femmes fuient désertent vers le monde masculin à la façon dont les peuples fuyaient, refluaient devant les envahisseurs, le devenant eux-mêmes, à leur tour.
La question de la Subconscience exige que nous fassions effort pour distinguer les psychismes masculin et féminin. Ce qui est mécanique chez la femme, c’est qu’elle a une grande aptitude à répéter et à se répéter, Ce qui nous frappe, c’est le caractère littéralement imperturbable du comportement féminin, comme imperméable à tout ce qui pourrait faire obstacle à l’action engagée et qu’elle se doit de mener de bout en bout. On l’entend souvent dire- quand on cherche à l’interrompre- « je n’ai pas terminé », ce qui ne fait sens que par rapport à un programme préétabli- un texte à lire par exemple mais qui détonne dans une conversation à bâtons rompus. Que dire de ce pianiste capable de rejouer les mêmes morceaux, à la demande ? A la différence d’une prostituée qui se donnerait, se vendrait à plusieurs hommes, un tel pianiste ne se donne pas car ce qu’il donne ne lui appartient même pas ou plus précisément, ne vient, n’émane pas de lui mais ne fait que passer par lui, le traverser. On rappellera que ce qui sort d’un lieu ne nous dit pas que ce lieu en est, en soi, la source. Au fond, l’instrumentiste est-il autre chose qu’un technicien plus ou moins habile de ses mains et jouissant d’une bonne vision « virtuelle » dans le déchiffrement des partitions ?
Il existe une formule remarquable « on ne s’entend plus penser » qui signifie que le bruit nous empêche de réfléchir, c’est-à-dire de dialoguer avec nous –mêmes. Il est clair que celui qui n’est pas gêné par le bruit extérieur indique par là une vacuité de son être intérieur. C’est au demeurant un bon test. On verrait dans un groupe quels sont ceux qui se plaignent du bruit et les autres. Il est clair que plus l’activité cérébrale est médiocre, moins elle sera perturbée par des bruits et notamment des sons de voix.
Il importe de préciser qu’on ne saurait confondre les premiers rôles et les seconds rôles. L’historien a vocation à distinguer le bon grain de l’ivraie. Il est l’agent de la postérité. En ce sens, il est le gardien de la Subconscience Le critère nous semble être celui de la durée : il y a ce qui dure et il y a ce qui ne dure pas. L’homme éprouve fortement ce dont il se charge, ce qui le conduit à repérer les maillons faibles et à opérer une sélection, une élimination, un rebut alors que la femme ménage les choses précisément dans l’espoir de les faire durer. Deux stratégies bien différentes, on en conviendra. On connaît l’adage : qui veut voyager loin, ménage sa monture, ce qui nous apparaît plus relever de la sagesse féminine que masculine. Comment faire cohabiter des approches aussi différentes de l’existence, celle qui consiste à ne prendre que les meilleurs et celle qui implique de ne pas trop exiger des gens pour qu’ils ne soient pas trop éprouvés ? C’est là toute la problématique de l’alternance Yin Yang. Le Yin est ouvert sur le monde, ce qui d’ailleurs peut encourager l’expansion, la conquête, alors que le Yang est centré sur soi-même, sur son pays, ce qui s’accompagne de mesures protectionnistes ainsi que de remise en question des accords internationaux On retrouve ici peu ou prou la dialectique conjonction-disjonction (cf volet II). Quand les politiques s’affrontent, laquelle est dans le vrai, au regard de la cyclicité et laquelle est victime d’une programmation, d’une planification relevant du virtuel, du juridique ? Il y a un temps pour chaque chose, dit l’Ecclésiaste.
En fait, l’historien s’intéresse au pouvoir. Un génie adamique est un homme qui exerce un pouvoir, une influence, qui est au centre d’un réseau, que cela se soit fait ou non à son insu importe peu. Les anglo-saxons disent que certains personnages sont « influential ». , ce qui pourrait signifier que l’on ne comprendrait pas une société si l’on faisait abstraction de tel ou tel auteur ou acteur contemporain ou précurseur. on se priverait de clefs précieuses. Paradoxalement, si la création est un acte solitaire, cela s’inscrit nécessairement à terme dans une dynamique sociale. Et inversement, celui qui n’est qu’un modeste chaînon au sein d’un tel réseau finit par ne compter qu’à titre individuel, à une modeste échelle. En ce sens, le créateur est un chef d’école, il a des disciples qui suivent son exemple. qui sont imprégnés, marqués par son exemple C’est ainsi que les historiens l’identifient en ce que de nombreuses réalisations remontent à lui, convergent vers lui en faisceau.
Le fonctionnement binaire des sociétés humaines
. Il y a une analogie –on le sait désormais- entre le fonctionnement d’un cerveau humain (d’une extrême complexité) et celui d’un groupe. Il est des moments où le progrès de l’humanité dépend d’un très petit nombre d’hommes. Churchill parlait de la sorte à propos des aviateurs britanniques pendant la Bataille d’Angleterre. Quand ce type de « surhommes » fait défaut, l’alternative ne peut être que collective pour prendre le relais. C’est ce que nous avons voulu montrer dans nos travaux en cyclologie. L’Humanité est ainsi faite qu’un seul homme peut déclencher toute une série d’effets. Encore faut-il disposer des bons instruments de mesure car à quelques secondes près, on bascule dans la répétition. Notre humanité en est encore, sur certains points, dans la situation de nos ancêtres quand ils ignoraient encore le rôle de l’homme dans la procréation tant l’acte en lui-même était furtif, quasiment imperceptible ou quand dans les compétitions sportives, on ne pouvait que juger sur des départs groupés et non pas individuels, faut de chronomètres de précision appropriés. Avec de meilleurs outils, l’on sera mieux à même de déterminer l’origine des processus qui activent nos sociétés, à savoir une infime minorité d’acteurs, elle-même entérinant souvent la pensée d’un seul d’entre eux.
Nous dirons qu’alternativement, l’élite et le peuple seront « humiliés». Tantôt, l’élite devra se soumettre à la Vox populi, à la « masse » tantôt, c’est le peuple qui devra entendre raison et reconnaître à quel point il dépend de la dite élite. Toute la question est de parvenir à baliser le temps et de déterminer à l’avance l’ordre de succession des priorités. Mais dans bien des cas, les mouvements sociaux viseront à maintenir des privilèges et chaque fois que l’on s’attaque aux particularités de tel ou tel groupe ou qu’on ne les respecte pas, il faut s’attendre à des protestations qui peuvent dégénérer.
D’aucuns insisteront sur le fait que le processus égalitaire constitue en tant que tel un progrès. On joue là sur les mots. Le progrès social est un nivellement par le bas, un mode de rattrapage, de remplissage alors que le progrès élitaire est à terme un nivellement par le haut.
La lutte des classes, c’est aussi la lutte des sexes, la lutte entre l’Homme et la Machine, le héros et le peuple. C’est ainsi qu’une conflictualité se manifeste dès lors qu’il s’agit de rétablir un ordre ancien. On veut aller de l’avant à n’importe quel prix. Ceux qui craignent que l’on touche à quoi que ce soit reconnaissent ipso facto qu’ils seraient bien incapables de rétablir le statu quo ante, si celui-ci devait être perturbé car ils en ignorent les fondements. Qui ne sait pas nettoyer évitera de salir. Qui ne sait pas ranger s’abstiendra de mettre du désordre.
Pour nous, le déni par excellence est celui qui refuse de reconnaître qu’il y a une lutte des classes qui se joue en permanence. Les gens d’en bas dénigrent ceux d’en haut et vice versa, les uns ironisent sur le subjectivisme des « intellectuels » qui développent des « thèses » d’avant garde (verticalité) alors que les autres se moquent de la pensée unique qui soude le peuple autour de consensus hérités, inlassablement ressassés.(horizontalité) Les gens d’en bas n’arrivent pas à comprendre que l’élite est faite de personnalités autonomes les unes par rapport aux autres, qui ne se plient pas à l’autorité d’un maître mais débattent entre elles en vue de parvenir à quelque accord toujours temporaire, ce qui correspond selon nous à la maïeutique socratique d ‘une recherche en commun de la sagesse (philosophia) et non d’une sagesse préétablie à dispenser…Mais, en même temps, l’exercice même de la maïeutique ne présuppose-t-il pas l’existence d’une pensée intérieure subconsciente dont il convient d’accoucher, donc de rendre consciente? En ce sens, l’idée de maïeutique, ici, ne vient-elle pas s’opposer à celle de la réception d’un savoir, d’une culture? Faire accoucher quelqu’un implique, en effet, la prise de conscience de ce qui nous travaille de l’intérieur. En bref, cette méthode vaut pour ceux qui n’ont pas été« cultivés » et peut faire participer des personnes très « simples », dans la mesure où chaque individu est porteur d’un certain programme en naissant par- delà son environnement, lequel programme, il tendra à projeter sur le monde bien plus qu’il ne sera déterminé par les circonstances et la conjoncture. Le corollaire, c’est que nous serions pleinement responsables, consubstantiels de ce que nous faisons, ce qui conduit à relativiser le poids d’une grille qui serait purement sociologique à l’instar de la « théorie du genre ». Le déni peut conduire à nier les clivages sociaux de tous ordres, l’opposition entre marginalité, périphérie géographique ou historique et centralité (souche, filiation), ce qui correspond à une posture transgressive, dans tous les sens du terme. En fait, il importe d’en revenir à la dialectique du fixe et du mobile : une société a besoin d’un ancrage (fixité) et d’une forme de migration (tant immigration qu’immigration). Autrement dit, il lui faut constituer une « seconde société » de type nomade : migrants venus d’ailleurs ou exode rural entre autres), une population pouvant être déplacée selon les besoins et devant donc disposer de moyens de transport et de logements appropriés alors que la « première société » serait sédentaire ; on notera qu’avec la technologie, le nomadisme est mieux intégré : on peut être sans domicile fixe ou connu et continuer à rester en contact par le biais du téléphone cellulaire. L’idée même de domicile n’a plus le même sens, de plus en plus marquée qu’elle est par l’entropie..
Selon nous, il importe de respecter ce qui diffère chez autrui et de ne pas chercher ni à l’imiter ni à le convertir. En revanche, il convient que chacun connaisse la place qui est la sienne et s’y tienne. Car, contrairement à ce que la plupart croient, les propos que nous tenons correspondent à une exigence intérieure et non à quelque choix de plus ou moins bon goût comme on le ferait dans un magasin ! On ne change pas d’avis comme de chemise !
On peut dire qu’une des croyances les plus déterminantes est moins celle en Dieu que dans le chef – quel que soit son statut. Croire, selon nous, ce n’est jamais que choisir, se fier à quelque personnage ou à quelque entité, plutôt qu’à telle autre. La croyance astrologique, comme dirait Edgar Morin, est clignotante et cela dépend précisément d’un processus cyclique que nous avons exposé. Il convient de démystifier le mot « croyance » par le mot « incroyable », c’est à dire ce en quoi on ne peut croire. On croit dans la mesure où l’on n’a pas de bonne raison de ne pas croire, on parle aussi de crédibilité face à un tout ce à quoi on peut ou non faire confiance (en hébreu amen signifie aussi bien croire que se fier à). On bascule dans l’irrationnel quand ce à quoi on ne croit pas semble quand même « marcher » et vice versa. Qu’est ce qui peut améliorer la croyance en ceci ou en cela ? C’est aussi une question de vraisemblance et le vrai, comme on dit, n’est pas toujours vraisemblable. Autrement dit, les faits avérés en aval ne tiennent pas si cela ne sonne pas juste, si cela ne s’explique pas en amont… On a vu récemment que la crédibilité pouvait être liée à une question de « morale » financière mais est-ce vraiment là un critère à retenir pour sous-tendre la croyance en un homme politique ou un homme de science. ? Une société peut être victime de critères de crédibilité inadéquats.
. Périodiquement, les peuples passent par une crise de la foi en leurs dirigeants mais cela tient aussi au fait que ceux-ci ont aussi perdu la foi en eux-mêmes, ce qui obéit à des lois cycliques. Cette crise ne dure d’ailleurs jamais très longtemps et le capitaine-prophète peut voir sa cote remonter, si entre temps il n’a pas été assassiné. Périodiquement, on nous déclare que le temps des « chefs » est révolu mais ce n’est jamais là qu’un temps de pause. Sous la IVe République (1946-1958), riche en crises, on disait volontiers que les ministres passent mais l’administration- les hauts fonctionnaires- reste.
Le double besoin d’étrangers
Une société a besoin d’un certain brassage tant pour constituer son élite que pour constituer son prolétariat. Il s’agit dans les deux cas de taches « ingrates », qu’il s’agisse de la réforme souvent douloureuse des pratiques ou des corvées jugées dégradantes et incompatibles avec un certain idéal d’humanité. On retrouve d’ailleurs un tel schéma en Egypte avec les Hébreux chargés de certains travaux dont l’État entendait t dispenser les populations locales. Au fond, toute société aurait besoin d’étrangers pour assumer certaines fonctions.
Les Juifs ont souvent été instrumentalisés pour mener à bien des transformations audacieuses mais susceptibles de rencontrer des résistances - on pense à une Simone Veil pour l’IVG chez Giscard, ou à Léon Blum, à un Pierre Mendés France-avant et après la Seconde Guerre Mondiale- mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre: à savoir se dire « assimilé » et « intégré » alors même que c’est parce que le Juif reste un étranger qu’il peut se voir confier certaines missions »impossibles ». Que l’on songe au prêt à intérêt à intérêt dévolu aux Juifs du fait de l’existence de certains interdits chrétiens. Une telle pratique est interdite entre Juifs mais non quand il s’agit de prêter à des Chrétiens.
A l’autre extrémité de l’échelle sociale, nous avons une population immigrée, au faciès distinct, qui est chargée d’assurer des tâches jugées de bas de gamme, des « corvées » perçues comme humiliantes – et là encore, l’on ne saurait se plaindre de la présence d’une telle population laquelle vient pallier certains interdits sociétaux, même si d’aucuns tentent de tout expliquer par des questions, des considérations liées à des montants des salaires!
Ces populations perçues comme étrangères et qui ne trouvent leur place que par là même, ont quelque mal à se situer. Il semble que d’aucuns ne les acceptent et ne les tolèrent que contraints et forcés, comme d’un mal nécessaire.
Notre modèle devrait permettre de mieux réguler les positionnements des uns et des autres, notamment en parvenant à reconnaître le rôle social de l’étranger par rapport à ce que les « natifs » ne sont pas en mesure d’accomplir.
L’ARGENT CORRUPTEUR
Ce qui vient compliquer l’analyse que l’on peut faire de la condition féminine de nos jours – laquelle reste très focalisée -et ce n’est pas un hasard- sur des enjeux d’emploi – c’est le fait que l’argent est un signifiant très attractif. Or, nous avons montré que lorsque l’on est fasciné par un signifiant, on cherche des prétextes pour y avoir accès.
Autrement dit, les femmes sont prêtes à fournir un certain effort pour obtenir de l’argent en acceptant notamment tel ou tel travail sans être spécialement pour autant douées pour celui-ci. Elles reconnaissent qu’elles louent leur temps qu’elles ont relativement en abondance, en ce qu’elles sont alimentées énergétiquement par le cycle hyper court de la Lune. Le temps de l’homme est relativement plus coûteux mais aussi plus intense comme le montrent les rôles respectifs dans le processus de procréation et de fécondation qui n’obéissent aucunement à la même temporalité, ce qui est le fondement même de la polygamie, terme à prendre au sens d’une relation qui ne se limite nullement au seul plan sexuel.
On pourrait parler de rôles de composition. Le film Anastasia illustre bien un certain syndrome de Pygmalion, avec cette femme qui finit par se prendre au jeu de l’imposture-à savoir se faire passer pour l’une des filles du tsar Nicolas II.
A une certaine époque, nous avons dirigé une école et recruté des enseignants. Au début les enseignants n’étaient pas payés, on était dans une démarche de bénévolat. Puis, les rétributions sont devenues plus attractives et semblent avoir compté davantage que les vocations à enseigner proprement dites. C’était devenu un gagne-pain. Et nul doute que certaines personnes sont disposées à se convaincre qu’elles sont capables de faire ceci ou cela dès lors que la paie leur convient. C’est pourquoi quand le débat sur l’égalité des sexes se réduit à une question de travail et de salaire, on a quand même le droit de faire état d’une certaine perplexité. En ce sens, nous dirons que l’argent est corrupteur en ce que c’est un signifiant puissamment attractif. On dit qu’il n’a pas d’odeur, comme si l’argent qu’il permet d’obtenir permettait de sublimer les moyens qui ont servi à le gagner, ce qui nous semble sinon immoral, du moins amoral voire cynique. Si l’on paraphrase la formule dans la bouche de l’Avare de Molière, à propos du vivre et du manger, la question qui se pose est la suivante : l’argent, est-ce une fin ou un moyen ?
Initialement, nous pensons d’ailleurs que le salaire (pas forcément sous forme d’argent, le mot renvoie d’ailleurs au sel) visait à indemniser ceux qui acceptaient d’accomplir des tâches dégradantes. Par la suite, l’idée de se faire payer pour ses services s’est largement étendue et répandue ; elle s’est généralisée. Tout travail (mot qui en français implique étymologiquement une certaine forme de supplice) mérite salaire, dira-t-on, désormais : entendons toute activité commandée, ordonnée par autrui et exécutée correctement/ Mais l’argent salarié n’a pas d’odeur et la fiche de paie est un gage d’honorabilité. On est « en régle» J’ai fait ce qu’autrui attend de moi ou si l’on préfère j’ai persuadé autrui qu’il avait besoin de moi, ne pouvait raisonnablement se passer de mes services, bref qu’il ne pourrait s’en tirer tout seul.
Le système économique actuel ne nous semble pas viable dans son traitement des hommes et des femmes sur un même pied. Nous pensons que le salariat devrait être réservé aux femmes alors que les hommes devraient recevoir un traitement leur permettant de conduire librement des recherches, ce qui peut d’ailleurs impliquer un certain encadrement, comme dans le cas des thèses. Le niveau des diplômes, la quantité et la qualité des « travaux » devrait déterminer le niveau de traitement, selon l’appréciation de commissions ad hoc. Cela éviterait notamment aux hommes d’encombrer le marché du travail salarié lequel devrait être réservé aux femmes et aux étrangers – d’autant que les salaires sont imposés et donc permettent de couvrir le montant des traitements. Ajoutons que les personnes qui ont le plus de potentialités internes auront le moins besoin d’acquérir des objets, des outils, des appoints. A chacun selon ses besoins. La nudité est une valeur majeure face à l’invasion des gadgets. On note ainsi que la statue de Balzac par Rodin est marquée par la nudité. Le principe même du débat implique notamment qu’on n’arrive pas avec des textes tout préparés, à l’avance, et donc indifférents à ce qui pourrait se dire ici et maintenant. Celui qui lit un texte qu’il a écrit dans la solitude est dans une posture masturbatoire qui n’exige aucun partenaire. Le texte est voué à être lu par le lecteur dans l’isolement/
On en arrive à une société où chacun doit gagner sa vie en faisant ce qui lui a été demandé et est évalué quant à sa capacité à y parvenir au lieu que chacun fasse ce qu’il ressent, il le fait donc faire par autrui, ce qui démultiplie les processus de communication et le « bruit » qui en découle. On est là en face d’une économie fondée sur des aliénations mutuelles si ce n’est qu’une certaine élite échappe à un tel schéma et qui est capable de s’auto-référencer, c’est-à-dire de n’avoir de compte à rendre qu’à elle-même, échappant ainsi peu ou prou à une certaine logique du « marché» du travail, un marché de dupes.
Soulignons que le fait d’être payé pour l’accomplissement d’une tâche n’est pas incompatible avec le fait d’être assisté. On peut faire des choses pour justifier un salaire et c’est ce qui est envisagé en contrepartie d’une allocation qui se distinguera de moins en moins du salaire d’autant que cela sanctifie l’employeur qui donnerait ainsi son onction au salarié, sous la forme d’une sacro-sainte feuille de paie, ce qui est un peu paradoxal dans le cadre d ‘une politique qui se voudrait de gauche. L’objectif du plein emploi tend à se confondre avec celui du droit à une allocation pour tous. D’ailleurs, le travail donne droit au chômage. En fait, l’employé exerce un pouvoir sur l’employeur, en quelque sorte moral. il le met sous sa dépendance et c’est à ce pouvoir que d’aucuns n’entendent pas renoncer, la situation risquant d’être renversée si c’est l’employé qui reçoit des « aides ». Au fond, ce que l’on attend des gens n’est pas tant de travailler au sens de se faire employer – peu importe à quoi : – mais de consommer intelligemment avec l’argent qu’on leur donne, ce qui ne se conçoit que dans le cadre d ‘un modèle économique expérimental, où le consommateur-cobaye devient un goûteur, un testeur, activité qui existe d’ailleurs déjà depuis fort longtemps. Le consommateur qui ne se procure que des produits déjà testés n’est pas intéressant et ne justifie pas son allocation. Autrement dit- et on rejoint là une certaine approche keynésienne, le consommateur ne serait « payé » que pour contribuer à la recherche de nouveaux produits. Les femmes devraient en tout état de cause rester les « serveurs » des machines, du moins tant qu’il en est besoin- alors que les hommes seraient affectés à une tâche d’inventaire des ressources vives, locales, ce qui impliquerait de rédiger moult rapports, de réagir au spectacle de l’innovation., ce qui demande d’y passer du temps, étant bien entendu que chacun serait invité à présenter, à faire connaître, partager sa propre production On aura compris que la culture ne serait plus le fait d’enfoncer des portes ouvertes en célébrant des gloires du passé mais qu’elle aura le regard fixé sur la contemporanéité. Tout cela ne fait sens que dans une relation de proximité géographique qui devrait nous émanciper par rapport à l’Internet, lequel abolit les distances. Rappelons que l’esprit du Shabbat déconseille tout parcours, tout déplacement qui passerait par une quelconque machine. Le Shabbat – qui est essentiellement nocturne – reste une école d’austérité, voire de pauvreté encore conviendrait-il de distinguer entre la pauvreté quant aux biens extérieurs et celle qui concerne la richesse intérieure. Et là encore, le point de vue féminin semble l’emporter – ce qui signifie que trop souvent l’homme adopte le langage de la femme et ses valeurs, notamment chez les politiques dépendant du vote féminin, ce qui s’apparente à une forme particulière de démagogie, tant et si bien que les femmes n’ont même pas à voter pour des femmes, tant les hommes ont épousé leur discours, comme on a pu le voir lors des récentes primaires tant de droite que de gauche, en vue de ‘élection présidentielle de 2017.En ce sens, Benoît Hamon était un des rares à assumer dans le débat politique une volonté de se protéger contre les valeurs féminines sur l’emploi comme nec plus ultra…Notons qu’à force de ne pas vouloir distinguer entre valeurs féminines et masculines, on casse le baromètre qui aurait permis de déterminer la progression ou la régression des unes et des autres, par-delà la question du sexe des personnes étudiées.. On en est au point où le seul fait d’envisager de mener des recherches dans le domaine du genre est immédiatement qualifié de discrimination quand cela n’est pas sanctionné pénalement ! On est plein terrorisme intellectuel ! Mais apparemment, ce serait le prix à payer pour certains excès passés. Pour nous un tel prix est tout à fait exorbitant au regard de la recherche scientifique ; Tout se passe comme si l’on voulait carrément enrayer la recherche dans le domaine des sciences sociales, lesquelles il est vrai ont pu par le passé sous-tendre certaines théories raciales.
Celui qui est aidé est le dominé car il a renoncé ipso facto à un certain pouvoir. D’ailleurs, l’on sait que nombreux sont prêts à aider bénévolement, ce qui montre bien que l’emploi peut être dissocié de la question du salaire, de l’honoraire. Le chômeur ne se plaint pas seulement ni tellement de ne pas avoir de revenu- et d’ailleurs il en a un jusqu’à un certain point- mais de ne pas servir, c’est à dire d’être privé de l’exercice d’un certain pouvoir (d’achat)… Il importe de comprendre que celui qui « sert », qui « aide » se voit doter d’un pouvoir, toutes autres considérations mises à part. En fait, l’emploi est une valeur féminine, du fait du besoin viscéral de servir et de plus en plus de se servir d’une machine. Cela dit, on en est à se demander si l’important, dans notre société, n’est pas plutôt ce qu’on fait de cet argent que d’où on le tient. Les emplois fictifs existent tout autant que les droits (à des allocations) fictifs et le Penelopegate est révélateur de l’indifférence à la justification de la rémunération. Ce qui compte, c’est la fiche de paie et non ce à quoi cela correspond comme travail réel mais comme consommateur achetant des biens bien réels, eux. La finalité du travail, c’est l’achat et la fin justifie les moyens. Les gens ont des revenus (littéralement ce qui leur revient, puisque le terme aura été utilisé par Hamon pour les allocations, ce qui montre que les revenus sont des allocations et vice versa. On est dans un régime de clientélisme au sens romain du terme. La machine est indifférente à ce qu’elle fait, du moment que l’on s’en sert, qu’on l’utilise, que l’on fait appel à elle, que l’on s’occupe d’elle, d’une façon ou d’une autre, qu’on ne la laisse pas tomber, qu’elle n’est pas déclarée « hors service », « hors d’usage », mise au rebut. Il ne s’agit pas de condamner tel ou tel comportement mais de juger si celui-ci est acceptable au regard des valeurs qui sont les nôtres et celles du groupe auquel nous appartenons d’où l’importance d’être jugé par ses pairs et des relations de groupe à groupe. Un enfant ne sera pas jugé comme un adulte pour la même infraction et le juge peut décider que tel inculpé est irresponsable. De même, il existe une immunité du président de la République ou des parlementaires qui reporte certaines poursuites ou dont il faut obtenir la « levée » ou encore, quid de la valise diplomatique qui échappe aux contrôles douaniers ou des sièges réservés dans les transports en commun à certaines catégories de personnes ? Or, l’on voit des jeunes se précipiter sur les sièges vacants ou ne laissant pas leur place à des personnes âgées ou handicapées, comme si le problème ne se posait même pas, ce qui confine à l’incivilité. Puisque c’est possible, on le fait sans retenue et selon nous c’est au père de donner l’exemple de la retenue..
On est en plein nivellement comme une machine qui aurait le même comportement quel que soit son environnement, étant dans l’émission et la mission (comme de lire un texte d’un bout à l’autre, imperturbablement) et non dans l’observation.!. On notera d’ailleurs une tendance de nos jours à ne pas accepter de dérogation, notamment dans une queue, notamment de la part des jeunes à l’égard des personnes âgées. On voudrait évacuer tout effort de prise en compte de critères de différenciation comme si le logiciel consistant à regarder autour de soi, en permanence, avait été cassé, ce qui signifie une sorte de paresse intellectuelle… Premier arrivé, premier servi. Le fait que « tout le monde » se permette tel ou tel comportement ne saurait être une excuse. On songe aux moutons de Panurge. Cela dit, on sera conduit à mieux tolérer certains manquements de la part de tel groupe que de tel autre du fait de la prise en considération de certaines faiblesses ou insuffisances. Et en ce sens, dans bien des cas, telle personne sera bien contente de pouvoir échapper à une sanction du fait de son appartenance à tel groupe et non à tel autre, du fait de tel statut et non de tel autre, optant avec désinvolture et non sans un certain cynisme, pour telle ou telle attitude selon les cas, au gré des situations qui se présentent.. Il y a dans la négation d’appartenance à tel ou tel ensemble une certaine mauvaise foi vers une certaine incapacité à percevoir ce qui relie, ce qui fait lien. On est alors dans le « cela n’a rien à voir », « aucun rapport » sous prétexte que cela n’est pas strictement identique, en tous points. Mais cela peut signifier aussi que dès lors que l’on signale ou apporte la moindre différence, on croit pouvoir brouiller les pistes, ce qui est la pratique des maquignons.
Dans le cas Penelope Fillon, il s’agit de déterminer si son cas est au moins « normal » au regard d’un groupe donné et par ailleurs si le comportement du dit groupe est ou non acceptable au sein de la société plus large au sein de laquelle il s’inscrit et dans ce cas, c’est le dit groupe qui doit être éventuellement poursuivi et non tel individu en particulier.
Il y a là ce que nous appellerons le syndrome de l’incomplétude, remarquablement mis en évidence dans les premiers chapitres du Livre de la Genèse : on y trouve toute une série de notions qui relèvent du manque : le sentiment de solitude et d’incomplétude, de nudité (cette nudité se retrouve avec le corps de Noé, que voudront dissimuler ses fils) avec ce que cela implique de besoin de se couvrir, de s’ajouter quelque chose que l’on n’a pas d’entrée de jeu, de privation, d’aide. C’est ainsi que Dieu craint que l’homme ne soit bien seul, il crée à ses côtés aux fins de l’aider la femme (isha, qui plus tard prendra le nom d’Eve), mais celle-ci ne résistera pas à la tentation de consommer des fruits d’un arbre interdit, ce qui renvoie à une sensation de manque. Quant à la conscience de leur nudité, n’est-elle pas encore liée à une impression de manque , ce qui fait pendant à cette idée de solitude que Dieu projeta sur Adam? Or, le Shabbat est l’apprentissage, la célébration du manque, de l’abstinence. Comment dès lors ne pas penser que le sentiment de manque est lié au serpent, assimilé par les commentateurs à Satan, à Lucifer , celui qui apporte la lumière, et c’est ainsi qu’Adam découvrit qu’il était nu ? Le pire tort que l’on puisse causer à quelqu’un, n’est-ce pas de lui faire perdre confiance en lui-même, donc en le rabaissant, en lui coupant les ailes si ce n’est que dans bien des cas, ce manque existe dès le départ, d’où précisément, la volonté d’instaurer ce sentiment de manque chez ceux qui ont initialement la grâce de pouvoir compter avant tout sur eux-mêmes.
Mais dans ce cas, le fait que Dieu ait voulu aider l’homme dans sa solitude en créant la femme n’est-il pas inspiré par Satan, laissant entendre à Dieu – le faisant douter – que sa création ne serait point parfaite, pas accomplie ? Rappelons le cas du Livre de Job, où Satan suggère à Dieu de tester la foi de Job et Dieu y consent. Mais on se demandera si le fait d’envisager l’intervention de Satan ne sert pas d’argument pour rendre probable la chute, la faute, plaçant ainsi une épée de Damoclès- une incertitude- sur tout ce que Dieu annonce et promet. En tant qu’historien du prophétisme moderne, nous n’aurions pu rester indifférent à la question de l’Antéchrist, dès lors qu’elle s’articule sur une période de 3 ans et demi ou ce qui revient au même, de 42 mois ou de 1180 jours (cf. le Livre de Daniel et celui de l’Apocalypse de Jean). Une des formules les plus saisissantes est celle où l’on compte : un temps, deux temps, et un demi-temps, ce qui revient à 3 et demi., soit évidemment la moitié de 7. Or, l’on commet fréquemment l’erreur de ne pas comprendre que des signifiants différents peuvent correspondre à des signifiés analogues. Certes, la nouvelle lune ne ressemble-t-elle, ne saurait se confondre avec la pleine lune mais est-ce à dire pour autant que dans le cadre d’une systémique, ces deux configurations n’ont pas été considérées comme équivalentes? Selon nous, toute cyclicité implique techniquement un tel dualisme des signifiants car pour qu’il y ait cycle, il faut impérativement qu’existe une symétrie. Autrement dit, le cycle de 6 ans ne serait en réalité que le redoublement d’un cycle de3 ans fois six mois ou encore 7 fois.
Selon nous, le récit de la Création ne concernerait nullement celle de l’Univers mais une intrusion étrangère (donc en principe extra-terrestre) dans l’Histoire de notre Humanité. Nous invitons donc à relire le premier chapitre de la Genèse comme le récit d’un aménagement (cf. infra). : Dieu apporte la lumière à notre planète (Genèse I), en purifiant son atmosphère et il apporte à Adam (l’indigène ; littéralement l’autochtone (chtone du grec pour terre)) une « aide » (Genèse II), et en ce sens, nous voyons dans une telle intervention une initiative, une tentation que l’on pourrait qualifier de « satanique ».
Ne faudrait-il pas plut parler dune humanité préadamite (cf. l’ouvrage d’Isaac La Peyrère, paru en 1655 Prae-Adamitae) dont l’Humanité masculine actuelle descendrait alors que l’humanité adamite correspondrait plutôt à l’Humanité féminine, celle dont l’émergence est narrée au début du Pentateuque? Au Chapitre I, 28 nous comprendrons Faisons Adam notre image (…)Dieu créa l’homme son image comme signifiant non pas une fabrication de toutes pièces d’Adam mais une transformation d’un Adam antérieur, en rappelant que le nom même d’Adam est rapprocher de Adama, la Terre. Les hommes, souvent désignés en hébreu moderne comme les fils d’Adam (Bney Adam) ne seraient point nés par l’entremise de ces dieux (Elohim) mais de la Terre et ce sont ces hommes qui correspondraient au schéma darwinien.
Le début de la Genèse et ses contradictions
Ce n’est pas parce qu’un texte se place au début d’un ensemble qu’il ne peut y avoir été ajouté. Or, d’aucuns sont tentés de croire qu’un tel positionnement conférerait ipso facto un rôle déterminant et primordial. Bien à tort.
Quand on examine de près les premiers chapitres du Livre de la Genèse, on voit un Dieu tâtonnant. Il crée le Ciel et la Terre, au premier verset puis il observe que la terre n’est que chaos, Il crée Adam puis, il se rend compte qu’il va falloir compléter celui-ci avec la “Isha”.
Selon nous, les Elohim ne travaillent pas ex nihilo mais bien à partir d’une terre et d’un Adam produit de cette terre (Adama) qui préexistent. Ils opèrent certes des transformations mais ce n’est que cela.
De toute évidence, le premier verset aura été ajouté et l’on peut dire qu’initialement le Livre de la Genèse débutait par le deuxième verset. Ce faisant, l’idée même de ces Elohim n’est plus la même. Dans la version initiale, ils sont intervenus alors que dans la nouvelle version c’est le monde tout entier qui serait leur œuvre. On est là dans une surenchère théologique dont les premiers siècles du christianisme témoignent quant à la personne de Jésus.
Toujours dans le premier chapitre, quand il est dit que les Elohim “firent” Adam, nous pensons qu’il faut comprendre là encore qu’ils le remodelèrent. Mais nous préférons penser que c’est la création de la “Isha” qui correspond à une telle intervention et qu’Adam n’est pas la création des Elohim. Le rapport des Elohim à la Adama est à mettre en parallèle avec celui des Elohim à Adam. Dans le premier cas, les Elohim apportent la lumière face aux ténèbres préexistants, et dans le second cas, les Elohim offrent à Adam une auxiliaire.
Gratuité de l’organique
C’est pourquoi, l’idée d’énergie renouvelable nous parle : avant d’attendre quoi que ce soit d’autrui, voyons déjà ce que nous pouvons produire sans l’aide de quiconque, et notamment sans l’aide d’aucun objet, d’aucune machine. C’est ainsi que ceux qui accomplissent des tâches correspondant à leurs véritables potentialités n’entrent pas dans un tel système de rétribution à la façon d’une brebis ou d’une poule dont on recueillerait le lait ou les œufs. On parle alors de générosité, de gratuité. Cela explique notamment pourquoi les auteurs sont souvent mal rémunérés car l’on considère qu’ils écrivent par plaisir, que cela est vital pour eux. Il n’y aurait donc pas de compensation à faire entrer en jeu. La machine reçoit un input pour produire un output alors que le vrai créateur n’a pas besoin d’input . D’où une société à deux vitesses, celle des travailleurs étant taxée en nature (ou par troc) pour subvenir aux besoins de la société des créateurs, sur le modèle athénien. Le rôle de l’impôt est le reversement non pas tant au bénéfice des handicapés mais bien à celui des chercheurs et c’est peut-être ce qui distingue la gauche de la droite
Selon nous, l’impôt prélevé sur ceux qui produisent des biens et des services commercialisables au profit de ceux qui, en amont, sont voués à garantir la « santé » morale, mentale du groupe, fait sens au nom d’un paradoxe de tout échange à savoir que l’on est en demande de ce qui nous manque, nous fait défaut. Celui qui demande de l’argent à celui qui en a le fait parce que le fait de se vendre ou de vendre un produit ne relève pas des valeurs qui sont les siennes et inversement, pour celui qui est en attente d’un enseignement, d’une guidance sera mû par le besoin d’obtenir ce à quoi il n’a pas naturellement accès.
On fait de nécessité vertu en affirmant par exemple qu’il faut s’abstenir de manger de la viande alors que l’on sait très bien que la viande a longtemps été considérée comme un produit de luxe, qui se conservait et se transportait mal à moins de la sécher, et qu’il fallait acheter avec parcimonie, en quantité très faible en le mélangeant avec d’énormes quantités de céréales, acquises à vil prix. Selon nous, la nourriture de base idéale doit être la viande et le lait et dans le judaïsme , ces deux produits ont un statut privilégié et l’on connaît la formule tu ne mangeras pas le chevreau en le préparant dans le lait de sa mère. Cela signifie, selon nous, qu’il y a un temps pour la viande et un autre pour le lait, la viande étant à consommer le matin et le lait le soir selon une autre formule ; le matin, mange comme un prince et le soir comme un pauvre.
Chaque fois que quelqu’un préconise un produit, il est bon de se demander s’il n’y a pas à la base un souci d’économie, permettant de satisfaire le plus grand nombre, au moindre coût. Selon nous, il est préférable de consommer des produits « naturels », même élevés dans des conditions problématiques, critiquables quant au traitement des animaux que des produits industriels artificiels..
Notons que la distinction entre le service public, les fonctionnaires d’une part et la sphère du secteur privé semble bien perpétuer un tel distinguo de statut, avec notamment la question des nationalisations et des dénationalisations qui marquèrent le débat politique à l’ époque du programme commun, dans les années 70-80.
La machine révélatrice des différences
On ajoutera que les avancées technologiques actuelles, si d’un côté elles peuvent masquer certaines différences entre les sexes, nous semblent, à l’inverse, les mettre en évidence. On pense à l’usage qui est fait des SMS, des mails pour communiquer- on se connecte ou on se déconnecte par un seul clic – qui souvent se substitue à la rencontre- et qui semble avoir la préférence des femmes. On pense aussi à l’usage souvent impudique et indiscret des téléphones portables, en public, qui privilégient l’émission et soulignent une totale indifférence à l’égard de ceux qui pourraient la capter sans être aucunement concernés. En fait, il y a là une émission qui ne se soucie pas de l’individualité d’autrui, de »interlocuteur, qui ne prend pas la peine de prendre la mesure de ce qu’il sait déjà, qui a un comportement « standard. C’est d’ailleurs une telle carence qui conduit les femmes à rechercher des moyens d’appréhender la spécificité de chacun au moyen d’outils extérieurs, qu’ils soient caractérologiques, typologiques, astrologiques ou autres.
Force est de constater que l’on assiste ici à l’immersion dans un monde de plus en plus compatible avec celui des machines et où les machines se feraient de moins en moins remarquer. Ceux qui ont de telles pratiques semblent persuadées que l’on n’a qu’à « fermer » ses oreilles ou à ne pas se « brancher » sur leur émission!
Les machines, de nos jours, semblent mettre fin à toutes sortes de croyances. C’est ainsi que le déni des hommes à l’égard des dieux s’appelle athéisme. On ajoutera que les avancées technologiques actuelles, si d’un côté elles peuvent masquer certaines différences entre les sexes, nous semblent, à l’inverse, les mettre en évidence. On pense à l’usage qui est fait des SMS, des mails pour communiquer- on se connecte ou on se déconnecte par un seul clic – qui souvent se substitue à la rencontre- et qui semble avoir la préférence des femmes. On pense aussi à l’usage souvent impudique et indiscret des téléphones portables, en public, qui privilégient l’émission et soulignent une totale indifférence à l’égard de ceux qui pourraient la capter sans être aucunement concernés. Force est de constater que l’on assiste ici à l’immersion dans un monde de plus en plus compatible avec celui des machines et où les machines se feraient de moins en moins remarquer. Ceux qui ont de telles pratiques semblent persuadées que l’on n’a qu’à « fermer » ses oreilles ou à ne pas se « brancher » sur leur émission! Les valeurs inhérentes aux machines et aux femmes nous envahissent et cela peut sembler paradoxal quand, simultanément, les femmes ne cessent de se référer au modèle masculin. En réalité, même si elles assument mal d’être assimilées à une certaine image de la femme, leur Subconscience perpétue un instinct très spécifique qui les met en porte à faux avec leurs déclarations. On est ici en plein dans le non-dit, dans l’allant de soi (cf. les travaux d’Harold Garfinkel en ethnométhodologie) dont il s’agirait de prendre conscience. On assiste à des valeurs qui se présentent abusivement comme universelles en ce qu’elles relèvent d’une sorte d’évidence intérieure censée valoir pour tout un chacun.
Autorité et autonomie
Le chef, c’est le souverain (supérieur). C’est celui qui virtuellement est un homme-orchestre, qui maîtrise tout et n’a besoin de personne. Le confucianisme nous semble suivre une telle voie. C’est le pianiste face à l’orchestre. Toute la problématique cyclique tourne autour de ce chef que l’on pourra remplacer, auquel on pourra périodiquement se substituer par l’équipe, le groupe mais vers lequel il faudra revenir car il incarne l’unité à lui seul, le groupe n’étant qu’un pis-aller laborieux et besogneux, lourdement appareillé alors que le chef, le capitaine se doit , par une sorte de science infuse, de tout maîtriser (maître, master). On retrouve un tel processus avec l’élection du président, celui qui siège devant, le choix du « premier ministre » (Prime Minister en anglais) lequel pourra déléguer son pouvoir (son potentiel, sa puissance) – c’est à dire littéralement ce qu’il peut faire, ce dont il est capable par sa nature d’accomplir. En anglais, le mot « power’ emprunté au français « pouvoir » n’est associé à aucun verbe, comme en français et donc pas au verbe pouvoir.
Ce qui caractérise le chef, selon nous, c’est son potentiel d’autonomie, qui s’oppose en quelque sorte au statut de l’automate. Un chef devrait ainsi dépendre le moins possible d’autrui. Cela peut sembler paradoxal mais plus l’on est autonome, plus on jouit d’une certaine autorité. Le pouvoir n’est pas tant de commander à autrui que de se commander soi-même, de tirer, de secréter, d’extraire un maximum de ce dont on dispose en soi-même. Celui qui se révèle, a contrario, incapable de produite rien d’intéressant de lui-même, par ses propres moyens, ne saurait exercer un »capitanat », un masterat. Rappelons que si le français a emprunté« magister » (avec une finale française en « er »), l’anglais a repris « chef » (chief) ou « champion ». Chief est lié au français chef, du latin caput et l’on parle d’ailleurs de la tête de l’Etat, ce qui est très parlant..
Face à une situation de manque, il nous revient non pas de demander de l’aide, mais de nous aider nous-mêmes en apprenant à mieux exploiter nos potentialités et d’ajuster nos désirs sur elles.
En d’autres termes, nous dirons que l’économie des élites n’est pas du même ordre que celle du peuple. Cette économie élitique se révèle extrêmement économe d’énergie car elle communique peu et échange peu en termes de produits. Donner des ordres à soi-même ce n’est aucunement la même chose que donner des ordres à autrui surtout si cet autrui est multiple. La proximité avec soi-même mais aussi avec le voisinage limite le coût de l’échange- ce qui n’est pas sans lien avec une certaine idée du communisme qui est la mise en commun des ressources au sein d’un territoire restreint. Proximité dans l’espace qui évite les déplacements et dans le temps, qui nous préserve de la tentation des avancées artificielles recourant à quelque forme de prothèse. Dans les deux cas, la machine nous apparaît comme le support de telles transgressions au nom du « progrès ».Le Shabbat proscrit la plupart des activités (melakha) outrepassant ce qui est de l’ordre de la proximité, tant les déplacements au loin que l’usage d’appareils. On conviendra que cette proposition d’un circuit court de l’échange devrait aller de pair avec une certaine diversité des pratiques voire avec une forme de communautarisme. (Ce qui correspond assez bien au « girondisme » prôné par Michel Onfray, face au jacobinisme en vigueur). Le girondisme est un réalisme, il tient compte des origines alors que le jacobinisme veut que l’on « monte « à Paris, en reniant ses racines en vue d’acquérir une identité virtuelle.
En ce sens, le théâtre nous apparaît comme bien plus écologique que le cinéma et singulièrement moins coûteux et se prêtant à une économie de proximité, le cinéma étant en tout état de cause, le théâtre du pauvre, tout comme le disque (le CD) la musique de masse, pouvant se déployer à très grande échelle au point de se substituer peu ou prou à toute activité locale. Il reste que le cinéma exige plus de vigilance que la lecture d’un livre, il est mieux ancré sur le réel : en effet, le livre nous dispense d’observer le monde, puisque toutes les actions y sont décrites. En revanche, dans un film, tout ne passe pas par la parole, il y a des scènes d’action, des gestes que le spectateur saura ou non capter et pour cette raison, nous pensons que bien des éléments d’un film sont susceptibles d’échapper au spectateur qui ne serait pas assez attentif. En ce sens, nous dirons que le cinéma penche plus du côté du réel que du virtuel.
Selon nous, le recours à l’argent ne serait qu’un pis-aller du fait d’être prisonnier de ses manques tant au niveau individuel que collectif. Dans bien des cas, nous n’exploitons pas pleinement nos ressources -et cela vaut pour une communauté quelle que soit sa taille à commencer par une famille, un quartier. Ce qui est vicieux, c’est de faire croire que dès lors que l’on se fait aider, l’on ferait marcher l’économie et l’on donnerait du travail à notre prochain, ce qui serait la garantie de son intégration sociale. On ne cesse de nous rappeler que le fait de ne pas travailler pour autrui est humiliant alors même que selon nous il est humiliant de se faite aider ! En fait, il faudrait distinguer entre le travail en soi, qui ne passe pas par autrui et le travail « pour » autrui (genre GPA) qui est mercenaire et peu ou prou aliénant. On a l’impression que nous serions des êtres vides quand nous sommes voués à nous-mêmes, à l’instar d’enfants abandonnés et de fait l’on peut se demander si le travail pour, le fait d’avoir des comptes à rendre à quelqu’un- au-dessus de nous, ne relèverait pas de la nostalgie puérile d’une enfance mal sevrée. Être adulte, a contrario, signifierait apprendre à apprécier ce qui est, dans tous les sens du terme, à notre portée. L’éloignement pervertit l’échange et est source d’aliénation, qu’il soit lié à un déplacement spatial ou temporel.
En fait, la logique économique du peuple suppose une très grande dépense d’énergie : il importe qu’un maximum de gens participe, « travaille », soit employé, occupé. Il faut ainsi partager le travail, quitte à basculer dans le « travail en, miettes », dans le taylorisme. Le compliqué est préféré au simple, le pluriel du groupe à l’autorité du chef. Il nous semble ainsi que le revenu universel non lié au travail accompli en termes d’heures de servitude, est une bonne chose car il vaut mieux qu’un maximum de gens autonomes donne le meilleur d’eux-mêmes, plutôt que de payer les gens à accomplir des travaux qui pénalisent en réalité la productivité. La pension alimentaire est souvent le prix à payer pour une diversité, ce qui correspond au coût d’une mise à l’écart, dans l’esprit d’une phase « yin ». Mieux vaut être seul que mal accompagné. Dès lors, la formule des allocations nous semble être au bout du compte un moindre mal , cela permet de nourrir les gens sans que la qualité de l’efficience se limitant à une certaine élite soit compromise. Selon nous, de telles solutions ne sauraient, de toute façon, perdurer, mais obéir à une dynamique cyclique. L’on sait que le marché de l’emploi passe par des phases de recrutement alternant avec des phases de licenciement, mariant ainsi cyclicité et flexibilité. On parle d’ailleurs d’un Marketing RH (Didier Reinach) axé sur la guidance, le « cochage » des « mestres » (en franglais le coaching des masters, des leaders) , ressource humaine des plus précieuses( cf. Denis Cristol Leadership et management ! Etre leader ça s’apprend ! (film de 16 mn) http://www.rebondir-tv.fr/fiche/etre-un-leader) Il nous semble essentiel de recenser tous les magisters dans tous les domaines possibles et s’assurer qu’on les emploie de façon optimale. C’est-à-dire là où le besoin s’en fait le plus sentir car dans bien des cas, la question n’est pas tant le repérage des magisters que leur mobilisation sur les fronts les plus stratégiques, ce qui est loin d’être toujours le cas. Autrement dit, les magisters ne doivent pas rester isolés mais se rassembler au sein d’une communauté étant donné qu’ils ne sont pas opérationnels en permanence, ce qui exige donc un roulement bien compris pour éviter que tel magister intervienne trop tôt ou trop tard par rapport à son horloge chronobiologique..
Le chômage devrait ainsi être considéré comme une phase nullement irréversible mais techniquement nécessaire. En effet, il est un temps pour que le « haut » de la société » fasse appel au « bas » de la société– on a souvent besoin d’un plus petit que soi – c’est la phase yin – et un temps yang pour que le « haut» se passe du « bas » et s’efforce de perfectionner les modèles, étant entendu que dans l’absolu si le « haut » ne fait pas progresser la productivité, il ne pourra ni proposer de l’emploi, ni nourrir la population en dehors même de considérations d’emploi. On peut également dire que la phase yang tire la base de la société vers le haut et la phase yin la tire vers le bas.
C’est faire preuve de démagogie que de laisser croire que tout passe par l’emploi, qui ne saurait qu’alterner avec des temps de non emploi et de mise à l’écart des responsabilités. La religion du tout emploi est un mythe détestable et qui fausse les perspectives. Il revient à la sensibilité socialiste de démystifier une telle croyance et c’est le drame d’un certain socialisme de ne pas avoir su préparer l’opinion à accepter que l’emploi cesse d’être la valeur suprême, ce qui est une valeur propre à la Droite et l’on voit que la Droite ne jure que par l’emploi. Il importe aussi de comprendre que tout le monde ne peut pas faire n’importe quoi et certaines tâches subalternes -certaines corvées – devraient être réservées à une certaine couche de population. On saluera d’ailleurs au sein de la Gauche française un certain discours de vérité, tenu notamment par Manuel Valls (mais aussi à droite par un Alain Juppé), qui n’hésite ni à proposer un revenu universel, ni à reconnaître que l’on ne peut considérer que l’on puisse faire abstraction de ses racines. Or, il semble qu’il existe un certain consensus selon lequel l’on devrait pour discourir sur le monde faire abstraction des questions d’âge, de sexe, de temps, de lieu. C’est ainsi que dans une queue, des jeunes vont protester parce qu’une personne âgée va les doubler, en ne retenant que l’ordre d’arrivée, excluant la prise en compte de tout autre critère et ce y compris durant la pandémie.
Ce serait là le nec plus ultra de la démarche philosophique laquelle nous libérerait de toutes sortes de contraintes. Au fond, les gens font comme Monsieur Jourdain avec la prose, ils pratiquent l’abstraction sans le savoir.
Il est dystopique de laisser croire que l’on puisse pratiquer le déni des faits objectifs pour ne considérer que les buts à atteindre comme le voudraient les dirigeantes du Front National qui voudraient que tout un chacun puisse assumer n’importe quel rôle, n’importe quelle fonction, prônant ainsi une flexibilité à toute épreuve qui sous -tend leur programme, laquelle selon nous caractérise le psychisme féminin et notamment l’exogamie, marque d’une extrême adaptabilité, liée à une faculté de se vider, de tourner la page pour assumer une nouvelle fonction, une assignation d’un autre type, les temps changeant… Selon nous, la principale raison de l’exclusion du FN/RN des alliances «républicaines » (UMPS) tiendrait à une certaine « féminité » qu’il incarnerait sans que cette dimension n’ait été jusque-là identifiée comme telle, en raison du retard des recherches dans ce domaine. Force est en tout cas de constater qu’en France, en tout cas, les femmes sont parvenues à devenir les porte-parole attitrés du FN et ce n’est pas, selon nous, par hasard. On est ici dans le non-dit. Soit l’on prend conscience des causes de ce clivage qui marque la vie politique française de façon de plus en plus frappante et on apprend à le dépasser soit l’on considère que ce clivage fait sens et qu’il importe de dénoncer des valeurs « populaires » donc « féminines » qui tendent à nier les clivages socio-culturels (de religion, de sexe, de profession), perçus comme une invention des « hommes» (cf. la Tour de Babel), ce qui correspondrait à une guerre entre les tenants d’une cyclicité mécanique (sociologie) et ceux qui entendent structurer l’espace (Histoire). L’Histoire, quand elle se veut comparative dérive bien souvent vers un certain surdimensionnement comme, chez Zemmour, quand il compare le prétendu « grand remplacement » des Musulmans en France avec la période de Charles Martel et de la bataille de Poitiers (732)
Le peuple nous apparaît comme « féminin » en ce sens qu’il est marqué à la fois par le nombre et par une certaine indifférenciation, ce qui fait que pour les magisters du FN toute personne se doit d’évacuer son passé et entrer dans le moule en s’appropriant les valeurs dominantes de l’ici et maintenant. Toute référence aux origines serait ainsi diabolisée par cette mouvance et ceux qui se montrent incapables de s’intégrer s’excluent eux-mêmes. On n’a pas assez diagnostiqué le féminisme inhérent au discours actuel du FN. Il est clair qu’un certain anti-communautarisme n’est jamais qu’une forme déguisée d’anti d’inspiration chrétienne ou postchrétienne comme l’Église de l’Unification Moon devenue Fédération des Familles, qui voit dans la Corée (son unification attendue serait un signe de la fin des temps, l’on voit ainsi une instrumentalisation du religieux au service d’enjeux nationaux)), culture du Soleil Levant, la nouvelle terre d’élection pour le Messie du Second Avènement) -dans un monde qui serait désormais axé non plus sur l’Atlantique (Europe-Afrique) mais sur le Pacifique, (Asie-Amérique) Voilà quoi aura fini par aboutir ce déni de la mission des Juifs par les païens de la Méditerranée « blanche », à voir émerger l’idée d’un nouveau « peuple élu », aux confins de la Chine « jaune »! Chaque groupe est tenté de se présenter abusivement comme l’expression du « peuple» alors qu’il n’en est jamais qu’une composante parmi d’autres.
Ce mouvement est foncièrement antisioniste : il s’efforce, sur la base d’une certaine exégèse, de montrer qu’Israël aurait été« déchu « le judaïsme aurait fait son temps-tournons la page de 6000 ans de déloyauté envers « Dieu ». Alors même que la Renaissance de la langue hébraïque et de l’État Hébreu, marquent le XXe siècle au prisme des religions du Livre, , il semble bien que Moon ait totalement voulu ignorer un tel événement pour se polariser sur la division de la Corée à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en se servant de la Bible contre le christianisme !, c »est à dire en retournant les textes contre ceux qui les ont établis au lieu de se demander dans quel esprit ils ont été composés. Mais on connaît la formule : donnez -moi une phrase et je ferai pendre son auteur !
Nous répondrons que rien ne prouve que la mission des Juifs (yéhoudiens) ne concerne pas, prophétiquement, les temps futurs et le Shabbat, tradition poursuivie des millénaires durant qui est le signe par excellence de l’alliance des Hébreux avec Dieu, est- à condition bien entendu que l’on en retrouve et on en respecte l’esprit- est plus que jamais d’actualité face aux rapports de l’homme avec un environnement technologique de plus en plus envahissant et intrusif. La parabole des mauvais Vignerons (Évangile de Mathieu Chapitre 22) illustrerait la trahison des Juifs (yéhoudiens), tuant le fils du père.
Peut-être le commandement principal d’un véritable judaisme consiste non pas tant à ne pas adorer d’autres dieux que Yahvé qu’ à ne pas laisser entendre que Yahvé serait le dieu d’autres peuples – les Juifs (yéhoudiens) ne sont pas habilités à offrir leur dieu à d’autres peuples – et c’est en ce sens que la conversion d’un Juif (yéhoudien) au christianisme sera jugée sévèrement, comme une trahison, en ce qu’elle laisse entendre que le dieu des Chrétiens est Yahvé, dont on observe que son nom figure en lettres hébraïques dans bien des églises (on pense ainsi à l’Église Saint Merry, à Paris). Il est infiniment regrettable que tant de Juifs croient bien faire en reconnaissant que les différentes religions du monothéisme adorent le même dieu. C’est là un marché de dupes car il ne s’agit rien de moins que de s’approprier le dieu des Juifs, Yahwé en lui attribuant une forme d’universalité qui n’était nullement de mise au départ (cf le Buisson ardent, Exode III) . A coup sûr, le mimétisme nous apparaît comme une tentation à combattre même s’il est parfois heureux de rechercher une unité par- delà la diversité. Les effets du mimétisme sur le plan écologique, économique, sont considérables -on pense aux moutons de Panurge- en ce que cela tend à écraser la pyramide sociale, les gens d’en bas voulant obtenir ce dont disposent les gens d’en haut, notamment sur le plan alimentaire ( hyperconsommation de viande à l’échelle de la planète, excès d’importations), professionnel, ce qui conduit à l’exode rural, au refus de certaines tâches « basses » (d ’où l’immigration/ émigration).
Rappelons le Chéma Israël Yahvé est notre Dieu et ce « nôtre» (Elohénou) ne vaut que pour un certain peuple et pour un certain dieu. Mais ne vaut-il pas mieux rendre par « Yahvé, qui est l’union de nos dieux (élohénou) », c’est à dire ceux de nos patriarches (cf Exode III). Le possessif sous- entend le sujet, lequel tend à devenir abstraction. Ce « nous » peut être approprié par n’importe quel groupe profitant des interstices de l’écrit puisque l’on ne voit pas qui s’exprime. Et en ce sens, nous dirons que le possessif comme le démonstratif ne font sens que dans une relation de proximité, où l’on sait qui parle et à qui l’on parle. Tout possessif a une vertu démonstratif et donc restrictive mais dans nombre de cas nous avons affaire à des formes sous-entendues comme lorsque l’on parle du « père », sans autre précision, sans qu’il faille comprendre la forme de façon absolue. Cela pose aussi le problème du sujet qui s’exprime : quand il est dit « mon peuple», quel peuple et peuple de qui ? On voit à quel point il est aisé et tentant de faire dire à un texte ce qu’il ne dit pas :
En fait, dès lors que l’on précise le mot Elohim, on le restreint : il suffit de signaler duquel des Elohim il est question pour laisser entendre qu’il en est d’autres. Ton dieu,, notre dieu, le dieu de X ou de Y,, de telles formules indiquent que l’on extrait un éléments de l’ensemble Elohim. A contrario, le premier verset de la Genèse préserve la dimension globale d’Elohim, ce qui l’oppose radicalement à l’Elohéi Abraham, Elohei Yitshaq, Elohei Yaakov de Exode III. Autrement dit, le Pentateuque est parcouru par deux visions de Dieu, l’une générale, l’autre particulière et c’est bien un contre sens que d’affirmer que Yahvé et Elohim sont deux noms qui qualifiaient le dieu des Hébreux, lequel n’est jamais qu’un des Elohim.
Il ne faudrait surtout pas confondre la forme Yahvé Elohim que l’on trouve dans certains chapitres de la Genése et la forme Yahvé Elohékha de l’Exode et du Deutéronome. Dans un cas, il y a juxtaposition insolite de deux idées de Dieu, Yahvé relevant d’un hénothéisme et Elohim d’un Dieu universel et total. Dans la forme Yahvé Eohéikha du Shéma Israel, cela ne fait qu’indiquer que Yahvé est l’un des dieux mais l’on peut penser qu’à l’origine, c’est bien la forme Yahvé Elohoim qui a du exister car cela seul expliquerait le « Ehad », qui suit à savoir l’idée de concilier deux approches.
Deutéronome VI,
Ecoute, Israel l’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est UN. |
Chéma Israel�, Ado-nay Elo-henou, Ado-naï Ehad’ |
שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.
|
Or, au départ, selon nous, il s’agissait bien d’unifier Yahvé et Elohim, si bien que l’arrivée du possessif Elohékha ôte décidément toute portée à une telle affirmation
Cela dit, rien n’empêche les autres peuples d’avoir leurs propres dieux qui peuvent d’ailleurs êtres les frères de Yahvé. Même lorsque les musulmans déclarent que leur Allah est le plus grand, cela ne vaut que pour eux, d’où le caractère suspect de toute référence chrétienne ou musulmane aux textes relatifs à Yahvé. Le seul texte qui puisse être commun à toutes les religions monothéistes est le premier chapitre de la Genèse (alliance adamique) et le sixième (alliance noachique) , qui traitent d’Élohim, le « Père »– encore que le chapitre VI soit très composite et tantôt utilise Yahvé, tantôt Élohim mais jamais les deux termes ensemble- et non de Yahvé, le fils, dieu du seul peuple juif/.,De même lorsque les nazis clamaient “Ein Volk, ein Reich, ein Führer” (un peuple, un empire, un Guide), ils se référaient à eux-mêmes et à eux seuls et non à l’Humanité toute entière, même si cela n’est pas dit explicitement, cela va de soi, d’après le contexte! On pourrait en dire de même pour l’usage du mot “prochain”, qui désigne selon nous celui qui appartient au même groupe que nous et non tout être humain, indifféremment de ses origines.
Selon nos catégories, Yahvé se comporterait comme une épouse demandant à son « bien aimé » de l’adorer plus que tout, corps et âme. Celui qui aime serait plutôt l’élément masculin. Mais Yahvé n’est-il pas aussi celui qui a « élu » le peuple hébreu ? Il y a là une contradiction qui nous amène à penser que c’est le peuple hébreu qui a choisi Yahvé -ce qui n’est évidemment pas son vrai nom puisqu’il ne prend ce nom que du fait de ce choix- et non l’inverse.
L’alliance du maitre et de la machine
Le principe de toute cyclologie est qu’elle met en évidence un mouvement, qu’il n’y a pas une seule voie mais un temps pour chaque chose
L’organisation de la société ne fait pas exception : quand nous mettons l’accent sur la nécessité du plein emploi, de déléguer les tâches, cela vaut surtout pour le temps « Yin et c’est beaucoup moins vrai pour le temps « Yang », l’un correspondant plutôt à la Gauche et l’autre à la Droite, l’un alternant avec autre. En effet, au début d’un cycle, on a la quantité et l’égalité des participants, sur la ligne de départ et plus le temps passe, plus le nombre de compétiteurs est voué à se raréfier. Selon nous, l’universalisme vaut pour le commencement d’un nouveau cycle et non pour l’achèvement d’un cycle à moins, évidemment, de vouloir confondre le commencement et la fin d’un cycle, à la façon de l’ouroboros. Une cyclologie digne de ce nom se doit de montrer sa capacité à prévoir les changements de phase et les « fenêtres » favorisant tantôt un camp tantôt un autre. Toutefois, dès lors que l’on se sert de plus d’un cycle, la lisibilité devient aléatoire et il revient aux politiques d’opérer une synthèse plus ou moins heureuse.
Encore faut-il ne pas croire qu’une hirondelle « fasse le printemps », ce qui risque fort dans ce cas d’entériner des grilles invalides au prétexte que l’on aura cru percevoir tel signe « ‘avant –coureur ». Le prophétisme, sous ses diverses formes, est à la merci de fausses alertes d’autant qu’il est instrumentalisé par une forme de mimétisme prophétique consistant à se conformer à tel ou tel texte à caractère prophétique, c’est notamment le cas de la self-fulfiling prophecy, de l’effet d’annonce ; Ce n’est plus, dès lors, la réalité qui viendrait valider la prophétie mais – notamment dans le cas du christianisme, la prophétie qui serait censée conforter et définir la réalité en la «préfigurant » !.
L’instrumentalisation de l’échec
On nous fait comprendre que si les Juifs (yéhoudiens) avaient reconnu le Fils de Dieu en Jésus, les temps messianiques auraient pu advenir mais que cela aura été empêché Rappelons que cette dialectique du Père et du Fils, on la retrouve dans le champ du politique, avec la notion de vizir, de premier ministre face au monarque ou au président
. Dans certains cas, le Premier Ministre n’existe que par le Président mais dans d’autres- notamment sous la Ve République, dans les années 1980-1990, il s’impose à lui, en s’appuyant sur la volonté du peuple.
. Pour l’historien du prophétisme que nous sommes, il semble bien que l’on ait affaire à un procédé visant à expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme prévu et qu’il faudra donc attendre une prochaine occasion. Mais l’on peut alors se demander si certains obstacles n’ont pas été inventés de toutes pièces, après coup, pour expliquer que ce qui avait été clamé et annoncé–à commencer par la fin des temps (cf. l’Apocalypse de Jean) ne s’est pas produit On retrouve le recours au bouc émissaire. Autrement dit, l’anti ne serait pas dû à la mort du Christ mais aurait suscité un tel récit du déicide. Mais rappelons ce qu’il y a d’intrusif de la part des non Juifs (yéhoudiens) ou des « Judaïsés »à se mêler d’affaires qui ne les regardent pas comme le rapport des Juifs à leur(s) dieu(x) ou à leur Terre ! On connaît le problème de ceux qui sont plus royalistes que le roi ! Et l’on pourrait en dire autant des francophones non métropolitains – et donc issus de la colonisation- qui prétendent avoir un droit de regard sur la langue française voire sur la société française !
Pour notre part, il importerait de préciser de quoi l’Humanité devrait être « sauvée » et donc de quels périls elle est menacée. Avec le recul, il n’apparaît pas que du temps de Jésus, l’Humanité ait été spécialement en danger et c’est bien plus de nos jours que cette question semble devoir se poser. On nous parle d’un péché originel lié à quelque forme de désobéissance mais encore faudrait-il montrer quelles- ont pu être les conséquences d’une telle désobéissance ! Saint Augustin est un de ceux qui ont le plus fortement mis en avant ce prétendu dysfonctionnement primordial (cf. Gérard Israël, Jésus est-il Dieu?, Paris, Payot, 2007, p. 142l tel que relaté dans les chapitres II et III de la Genèse et dont nous avons montré qu’ils étaient des interpolations, ce qui est manifeste dans leur façon singulière de désigner Dieu.
Nous préférons de loin penser que de tels avertissements, de telles mises en garde, ont un caractère prophétique. / C’est ce qui distingue le judaisme du christianisme tient à ce que le Christianisme situe la faute (celle commise dans le Jardin d’Éden mais qui se situe dans des chapitres dont l’authenticité est contestée par nos analyses de textes) et le Messie dans le passé alors que les Juifs (yéhoudiens) placent les échéances et les menaces dans le futur. La venue prématurée de Jésus aura conduit à construire un discours rétroactif. L’échec de Jésus est celui qui crie au loup, trop tôt ou trop tard. Pour les Juifs (yéhoudiens), est Messie ( celui qui oint (mashiah), à ne pas confondre avec le oint (mashouah, ce qui est le fait de nombreux rois tant chez les Hébreux que chez les Français, à Reims) celui qui parvient à redynamiser le peuple dont il est issu tout comme il émane d’Élohim, ce qui équivaut à une filiation. . Notons que David et Salomon furent des rois ayant une certaine aura messianique. Pour nous, ce qui est décrit au jardin d’Éden concerne ce qui nous attend si nous continuons à être aliénés par les machines et le Shabbat est l’antidote qui permet de nous assurer périodiquement que nous ne mélangeons pas tout, que nous savons distinguer le bon grain de l’ivraie, que nous gardons conscience des différences. Et le respect du Shabbat par les Juifs (yéhoudiens) les désigne comme les vigies, les sentinelles,
Jésus comme « fils d’Adam »
Il n »y a pas de raison de laisser Jésus aux Chrétiens. Même le récit de sa naissance merveilleuse (Mathieu, I) s’inscrit dans la lignée des « fils d’Adam », tous nés d’une mère juive et de l’intervention de quelque entité. Il est ridicule de dire que Jésus s’est fait homme car le « fils d’Adam » appartient à une humanité supérieure. (cf Mireille Hadas Lebel Une histoire du Messie, Paris, Albin Michel, 2014, pp 115 et seq)
En ce sens, à la filiation physique fait pendant une filiation spirituelle, ce qui explique notamment le mode d’élection du pape, ce qui l’oppose à la transmission héréditaire de la royauté. D’ailleurs, même l’empereur du Saint Empire Romain Germanique était élu, et c’est ainsi que –au début du XVIe siècle- François Ier, roi de France, se porta candidat (malheureux) contre Charles Quint.
Ce n’est pas parce que Jésus aura été instrumentalisé par les « païens » qu’il faut pour autant l’exclure de la liste des prophètes Juifs au sein de laquelle il a tout à fait sa place et où il ne détone guère dans ses mises en garde et ses menaces « prophétiques ».(cf. notamment le Livre d’Isaïe si souvent cité par les Chrétiens, précisément) On peut se demander d’ailleurs si les Chrétiens seraient si ravis que cela par une telle proposition assez décoiffante mais qui mettrait fin aux arguments du genre : l’Ancien Testament avait annoncé l’arrivée de Jésus.. En fait les Livres prophétiques de l’Ancien Testament seraient une interface entre le Pentateuque et les Épîtres de Paul. Rappelons par ailleurs, les points communs entre le Livre de Daniel et l’Apocalypse de Jean. Nous pensons que l’on peut donc parler de quatre et non trois religions du Livre étant donné que le originel aura donné naissance à trois religions, le prophétique et monarchique, le christianisme qui se réfère tant à la dynastie royale qu’au message des prophètes et l’Islam. On évoquera la scène des anneaux magiques dans la pièce de Lessing (1779), Il s’agit d’un « anneau aux dons fabuleux qu’un père doit léguer à son fils préféré. Espérant ne pas faire de jaloux, il demande à un orfèvre de reproduire la bague, et en lègue un exemplaire à chacun de ses trois enfants. Après sa mort, les héritiers n’en finissent pas de se disputer, convaincus que c’est « l’autre » qui a reçu le bon anneau » . Il s’avère qu’aucun des trois anneaux n’a les vertus prétendues et le père aurait en fait légué trois contrefaçons. On aura compris que, pour nous le seul anneau vraiment magique, c’est celui du judaisme du Pentateuque, purgé de diverses interpolations.
Rappelons que ce que les Chrétiens appellent Ancien Testament est divis par les Juifs en trois parties (comme une fusée à trois étages d’o sa désignation ternaire Ta.Na. Kh, savoir Torah, Neviim (cf les Nabis en peinture) , Ketoubim (m麥e racine que l’arabe Mektoub), la Loi, les Prophètes et les Hagiographes. Il est clair que le deuxième volet est postèrieur au premier et correspond une période marquée par les ambitions messianiques des premiers rois heureux dont on sait comment elles se terminent. Jésus, en tout état de cause, sinscrit dans une filiation davidienne (:ノ Evangile
A l’appui de cette approche, on cite la « GENEALOGIE DE JESUS, CHRIST, fils de David, fils d’Abraham :
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, (…). Jessé est le père du roi David. David, de son union avec la femme d’Urie, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa (…), Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. »
Cela fait évidemment écho à une prophétie relative à la « tige de Jessé », annonçant une nouvelle branche.(Isaïe XI, 2) : « une jeune branche sort d’un vieux tronc , à partir de ses racines », ce qui est à rapprocher de Jérémie XXXI, 31 : « Je vais établir une Alliance Renouvelée (..)La ville de Jérusalem sera reconstruite ». Mais cette Alliance Renouvelée, faut-il le préciser, s’inscrit dans le cadre des descendants de la Sortie d’Egypte et n’est nullement accessible à ceux qui ne s’y relient pas par leur hérédité. Dès lors, l’antisémitisme (ou quelque nom sous lequel il se présente) ne sera-t-il pas profanateur en ce qu’il s’en prend aux Juifs (yéhoudiens), lesquels seraient directement inspirés par leur dieu, dans le cadre de l »Alliance Renouvelée (Jérémie XXXI) du moins si cet antiJudaisme émane des tenants d’une des religions du Livre (comme disent les musulmans) ? Parmi tous les peuples, c’est le peuple hébreu qui se détache au regard des dieux, des Elohim. Il importe de comprendre que la multiplicité des peuples n’obéit à aucune systémique – on est dans un statut d’horizontalité pas plus d’ailleurs, probablement, que celle des dieux et c’est donc du fait de l’arbitraire du signe que le système pourra s’élaborer. A contrario, toute société est vouée à se verticaliser et à se structurer selon les 4 niveaux que nous avons décrits plus haut.
Ajoutons qu’il n’est nullement question dans Jérémie de pardonner le péché d’Adam et Eve -comme on peut le lire dans la littérature d’obédience chrétienne, mais bien ceux commis par les Hébreux dans le cadre de l’Ancienne Alliance. On perçoit dans cette remontée vers des temps plus anciens une volonté de ne pas se limiter aux Hébreux mais de couvrir toute l’Humanité, personnifiée par Adam.
Jérémie XXXI : « Je pardonnerai leurs fautes et je ne me souviendrai plus de leurs péchés », et c’est ce qui aura conduit à la rupture de l’Ancienne Alliance conclue avec les ancêtres de ces mêmes peuples. Il ne s’agit pas de sauver l’Humanité mais les Hébreux car ce sont eux- et eux seuls- qui ont accepté de se conformer aux Commandements.*
Le syncrétisme des livres de prières Juifs
On notera que dans les livres de prières, plusieurs théologies s’entremêlent. Dans le Kadish qui fait suite à la récitation du Chéma ne trouve-t-on pas une référence au Messie fils de David (Mashiah ben David), prudemment édulcoré en français par « ton serviteur David » mais le texte est bien récité en hébreu. Il nous semble souhaitable de concevoir un livre de prières ayant évacué les éléments davidiens. On ne saurait évacuer les enjeux d’ordre théologique et il importe que le se repositionne , faisant du peuple hébreu l’interface entre l’Humanité et Yahvé, d’où la nécessité d’une certaine transcendance. Selon nous, être chrétien implique d’accorder au peuple hébreu toute son importance sans aucunement chercher à se substituer à lui. Or, la posture « davidienne » d’un dieu pour toutes les nations ne doit, selon nous, être entendue qu’à la condition de la reconnaissance et du respect de l’élection du peuple hébreu. Le christianisme est une religion pour les non Juifs et cela passe par un certain culte en rapport avec ce « peuple élu » et quelque part, une telle approche se sera perdue et elle est donc à retrouver et à restituer. Mais que faut-il entendre par « peuple élu » ? On peut certes penser que Dieu aurait choisi entre plusieurs peuples mais nous pencherions plutôt vers l’existence d’une humanité« adamique », celle du premier chapitre de la Genèse. Une autre humanité se serait rajoutée, au chapitre suivant, que l’on pourrait qualifier d’ »ishique », vouée à servir Adam et sa descendance. On aurait donc bien tort de traduire Adam et Ish par le même vocable « homme ».André Chouraqui a raison de traduire ainsi Genèse II, 23 : le Glébeux (Adama: la terre), c’est Adam et Ish, l’homme. On notera que Ish n’est pas, quant à lui, sans rappeler Esh (Aleph Shin) le Feu, ce qui donnerait une dialectique Terre-Feu. Mais il existe une sorte de parallèle entre Adam et Adama, d’une part et Ish et Isha. de l’autre.
« Le glébeux dit: Celle çi, cette fois,c’est l’os de mes os,la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme -isha-:oui,de l’homme -ish-celle-ci est prise »
Le problème, c’est que cet Ish arrive soudainement dans le cours du texte et semble ne faire qu’un avec Adam mais c’est là selon nous l’effet d’un télescopage ou si l’on préfère de quelque suppression qui rend le développement du chapitre assez peu compréhensible ! Cette Isha dont on nous dit qu’elle est issue d’un Ish dont personne n’avait jusqu’ici entendu parler ! Selon nous, Ish et Isha formeraient un couple de domestiques au service d’Adam !
Quand il est écrit en Genèse II, 7 « L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant », ce n’est pas le même récit que la création d’Adam au chapitre précédent.. Ici, il faudrait lire « Ish » alors que l’on trouve haAdam ! avec le verbe « iotser » (cf le Sefer Yetsira de la Kabbale, livre de la formation)
Alors que pour Adam, au chapitre premier, on se sert d’un autre verbe « bara » (beréshit bara Elohim, début de la Genèse)/ haAdam devrait être ici remplacé par haIsh !
Refuser le distinguo Adam/Ish n’est évidemment pas innocent puisque cela revient à nier ce qui distingue le maître de l’esclave ! Bien entendu, les traductions ne font guère la différence et se copient les unes les autres.
Le parallèle est d’ailleurs intéressant entre un Adam, à la fois masculin (Zakhar) et féminin ( ) et son pendant mis à son service, en tant qu’auxiliaires, aides ( Ezer, on parle d’une aide- ménagère) avec le binôme Ish/Isha que nous associerons – au regard du tétramorphe ezéchiélien et sphingien- respectivement au bœuf et au lion : le bœuf parce qu’il tire la charrue qui fend la terre et le lion parce que nous pensons qu’il serait plutôt un dragon, animal que l’on retrouve dans le zodiaque chinois, alors que l’homme, ici, devrait être remplacé par le poisson (eau, cf. aussi le verseau, Ganymède échanson à la table des dieux) et à l’aigle. (air). En réalité, à la lumière de nos travaux sur les cycles (cf. notre tome III), nous passons tous par des phases actives et des phases passives et ce n’est que par analogie que l’on se réfère dans le texte biblique au masculin et au féminin, Il est courant qu’une » formule donnée au figuré soit comprise littéralement, Le cycle des saisons nous enseigne que la nature passe par une alternance de phases actives et passives et Jung ne voulait pas dire autre chose avec l’animus et l’anima!.
Pourrait-on en induire que les hébreux sont issus d’Adam et non de Ish ? Mais quid, dans ce cas, de la généalogie biblique qui part de la descendance de ce Ish et de cette Isha (surnommée Eve) pour arriver à Abraham ? Mais d’un autre côté, est-ce qu’Adam n’aurait pas pu enfanter en se servant de « Isha » ? Ce qui donne toute son importance au géniteur: la Isha servant de canal tantôt à Adam et tantôt à Ish.
L’Évangile de Mathieu nous révèle l’intitulé sous lequel on désignait du temps de Jésus le corpus Judaïque, à savoir en la forme d’un diptyque et non d’un triptyque, à savoir la Torah et les Prophètes. Dans Mathieu VII, 12, on trouve la référence suivante « Tout ce que vous voudrez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux car c’est la Loi et les prophètes ». Il faut comprendre que ce précepte est illustré dans un des livres de la Torah, que l’on peut rendre par « Loi » encore que Torah signifie « Enseignement’. Cette «Torah », c’est en fait tout le Pentateuque et nullement les Dix Commandements - c’est toute l’histoire du « don » de la Loi et pas seulement la Loi stricto sensu et sûrement le décalogue qui tient en une page et il n’est pas dit non plus d’ailleurs que ce précepte épuise et résume tout ce qui est énoncé dans les 5 livres désignés sous le nom de « rouleaux de la Torah’, et que l’on lit le samedi matin dans les synagogues, selon un découpage en « péricopes » (parashioth). On note que le dispositif en trois volets n’est pas attesté du temps de Mathieu et qu’il est bien ici question d’un dispositif à 2 volets, la Torah et les Prophètes. Selon nous, un tel diptyque constitue déjà une problématique liée à l’idée d’un Ancien et d’un Nouveau Testaments. Soulignons que les Chrétiens tendent à publier conjointement les deux volets, ce qui en dit long sur leur volonté de s’inscrire dans une continuité Judaïque au nom d’un néo-.judaïsme.
Est- ce que la Torah c’est la « Loi » ou est-ce les cinq livres du Pentateuque lesquels ne sauraient être considérés uniquement comme des préceptes juridiques encore que certaines histoires puissent s’agrémenter de quelque morale à l’instar des Fables d’un Jean de La Fontaine ? On pense ainsi que l’histoire des rapports entre Jacob et Esaü répond assez bien au précepte évoqué dans l’Évangile de Mathieu Il y a une fâcheuse ambiguïté autour de l’usage du mot « Torah » car celui est tantôt employé pour désigner les cinq livres (pentateuque) de la Torah avec une succession d’histoires plus ou moins édifiantes et de l’autre a été traduit en grec par « nomos », c’est à dire la Loi alors que le terme en hébreu signifie enseignement, guide (le Guide des Égarés de Maimonide se traduit par « Moré », ce qui désigne aussi le maître). Et certains commentateurs associent abusivement le passage de Mathieu au Décalogue, aux Dix Commandements alors que le terme Torah n’y figure pas et c’est celui de Mitzva qui y est récurrent. Ils laissent croire que la formule de Mathieu signifie que la « loi » se résume à ce précepte du type « aime ton prochain comme toi -même » alors que le texte selon nous se contente de dire que ce précepte se trouve dans cet ensemble qui s’appelle« Torah-Neviim », « Loi et Prophète ». On cherche à faire passer la partie pour le tout. D’ailleurs, si dans ce verset, l’on associe « loi » et « prophète », cela ne fait sens que parce que l’on se réfère à un corpus ainsi intitulé, à deux volets (et non pas à trois car il semble que le troisième volet n’ait pas alors encore été ajouté, les Hagiographes). On peut y voir d’ailleurs dans cette dualité, déjà en place la dualité biblique connue sous le nom, par la suite, d’Ancien et de Nouveau Testament et c’est pourquoi nous proposons d’intégrer les Évangiles dans le volet « Prophètes » de ce diptyque. De fait, avec le volet des Prophètes, le franchit une étape, un stade bien avant la période liée à Jésus, d’autant que les références aux livres prophétiques dans le « Nouveau Testament », au sens habituel du terme ne manquent pas. C’est avec David que l’on entre dans une ère messianique avec des victoires militaires que Jésus n’aura absolument pas réussi à égaler et qui auront conduit à présenter le dieu des Hébreux comme le dieu des nations ainsi conquises ou à conquérir, la conversion religieuse étant couplée avec la domination politique dans un but d’unité « impériale » (cf. infra). Il est vrai que l’on entend souvent des Juifs (yéhoudiens) déclarer que le « Décalogue » de Moise serait « la pierre angulaire de la Torah et du judaisme ». Or, il s’agit de quelques lignes de l’Exode, figurant étrangement quasiment à l’identique (!) dans le Deutéronome (sorte d’interface entre la Torah et les Prophètes), comparées à l’ensemble « Torah & Prophètes ». On aura compris que pour nous un tel diptyque peut déjà être réparti entre un Ancien Testament (la Loi) et un Nouveau Testament (les Prophètes), surtout si l’on englobe Jésus dans la série des Prophètes Juifs (yéhoudiens).
La question est de savoir si les Chrétiens sont parvenus à diviniser le prophète Jésus pour en faire une réalité à l’instar de Yahvé. Entendons par là une entité capable d’intervenir dans l’Histoire tout comme l’on doit se demander si les astrologues sont parvenus à ce que leur instrumentalisation du cosmos s’est perpétuée à travers le Temps. (cf. infra) y compris en ce qui concerne les nouvelles planètes découvertes à partir de la fin du XVIIIe siècle par les astronomes.
Doit-on accepter certains développements mis en évidence par telle ou telle confrérie ou inversement doit-on les rejeter d’office du fait d’une récupération ?
L’antijudaïsme au féminin
Pour le psychisme féminin, l’idée même d’une mission, d’un rôle, d’une « place » au sein de l’Humanité qui serait propre à un peuple spécifique ne saurait rester une donnée intangible. Pour cette sensibilité, l’humanité est fondamentalement une et l’impératif de temps est bien plus déterminant que l’impératif d’espace.
Nous prônons une économie de proximité, qui tienne donc compte de toutes les spécificités spatiales. On ne saurait donc faire non plus abstraction des ressources de proximité et notamment des énergies renouvelables, à commencer par celles inhérentes à ce qui se manifeste spontanément, à l’instar d’un arbre qui produit des fruits, parce que c’est dans sa nature d’agir ainsi. Cela implique aussi de savoir apprécier ce dont on dispose à proximité, les ressources humaines disponibles, en termes de créativité, sans aller rechercher des produits à l’autre bout du monde, avec toute la logistique de transport que cela implique. Il y a deux types de mimétismes ; certes le mimétisme à l’égard de ceux qui ont ce qu’on n’a pas mais il y a aussi le mimétisme, empathique, à l’égard de ceux qui n’ont pas ce qu’on a et qui est peut-être plus dangereux et notamment en pratiquant des politiques égalitaires qui n’ont pas lieu d’être. Le mimétisme nous fait parfois songer à une horloge qui ne marche pas. Nous voyons l’horloge sur un bâtiment et nous nous attendons à ce qu’elle donne l’heure mais elle est arrêtée.
Ce qui est bon pour les uns ne l’est pas pour les autres. C’est le principe même des règles monastiques propres à un groupe donné et ne s’imposant qu’à ce groupe tout comme les lois sur le mariage ne valent en principe que pour les couples mariés officiellement et acceptant les exigences d’un certain contrat. Il y a là le risque d’un énorme gâchis économique à vouloir faire appliquer partout un seul et même modèle. La socio-diversité est un facteur incontournable, selon une grande diversité de critères et donc le terme égalité ne vaut qu’au sein de telle ou telle communauté et non entre communautés. Tout se passe comme si l’on voulait pousser à la consommation en jouant sur la corde de la convoitise, ce contre quoi nous met en garde un des Dix Commandements mais comme on l’a dit. Faire connaître à autrui on ne sait quelle drogue par amour du prochain, pour lui apporter plus de bonheur/ Pousser à la consommation peut être aliénant sous couvert de vouloir aider autrui.
Cela dit, il importe de distinguer la politique à mener en phase yang et en phase yin en sachant qu’à certains moments, on est en transition de yang vers yin ou vice versa, ce qui ne peut que générer de la confusion dans le mode du débat. Aucune posture ne saurait être valable, viable indéfiniment et dès lors peut en disposer, enfin, d’un calendrier axiologique, il est clair qu’aucun comportement ne saurait valoir une fois pour toutes. Il est intéressant de noter qu’actuellement, nous serions dans un temps intermédiaire avec une collision entre critères relevant d’approches bien différentes. La faute en est au système électoral qui ne tient absolument pas le moindre compte de ces changements de phase alors que ceux-ci devraient, selon nous, être intégrés dans les constitutions.
Si les deux équinoxes reviennent au même, pourquoi n’en serait-il pas de même des deux solstices. ? On sait d’ailleurs qu’en politique, les partis modérés se ressemblent en bien des points tout comme les partis des extrêmes. ?. Précisons que notre recours à une telle terminologie saisonnière ne vaut qu’analogiquement tout comme d’ailleurs le métalangage de l’astronomie quand elle recourt elle aussi à une symbolique des mois de l’année, à l’origine de celle du zodiaque.
Écologie et Économie
Pour nous, le terme Écologie vaut aussi bien sur le plan matériel que spirituel et de fait il y aurait une écologie de droite et une autre de gauche. L’on parle d’un langage « châtié » pour qualifier un propos bien propre tant sur le fond que sur la forme, étant entendu que des propos répétés tels quels indéfiniment c’est comme des vêtements que l’on ne change et ne lave jamais. Nous sommes favorables à une économie de proximité, bien moins nocive écologiquement et qui nous émancipe en partie de tout un appareillage technologique. C’est la distance qui sous-tend l’emprise de la machine, que ce soit pour le transport des voyageurs ou des produits culturels. Au lieu de se rencontrer, les gens font appel à la télévision, à Internet, ce qui permet des audimats de plusieurs millions, ce qui caractérise une approche quantitative, à grande échelle. Un cas remarquable concerne l’habitude d’enregistrer les réactions d’un public sur la bande du film, ce qui se pratiquait dans les sitcoms du début des années 90, les dites réactions se substituant en quelque sorte à celles d’un public à venir.
De même que l’on dit que nous n’utilisons qu’une petite partie de notre cerveau, nous pensons qu’il y a un énorme gâchis au regard des ressources humaines quand on privilégie un trop petit nombre d’options sinon, on bascule dans la duplication, la démultiplication, ce qui va privilégier les intermédiaires et non les créatifs. Les femmes, d’une certaine façon, profitent de l’existence d’un tel système en ce qu’elles ont plus une vocation à transmettre qu’à initier. D’ailleurs, en cela, elles sont assimilables, peu ou prou, à des machines, et en tout cas en concurrence avec elles.
D’un point de vue, plus masculin, recherchant plus les sources créatives que leur prolongement, nous pensons que chaque région voire chaque ville, chaque quartier, se doivent de cultiver une certaine autonomie, une certaine liberté. D’ailleurs le mot même de quartier indique une division de la cité en 4 parts comme on l’observe pour la vieille ville de Jérusalem avec son quartier juif, son quartier arabe, son quartier chrétien et son quartier arménien. Ceux qui s’offusquent – comme un Eric Zemmour- à propos de la spécificité de tel ou tel quartier, sont décalés par rapport à une tradition millénaire ! Il est normal que les gens se regroupent pour partager un certain mode de vie et une société ne se bâtit pas sur une collection d’individus, ce qui serait ruineux, tant économiquement qu’écologiquement. Or, l’on observe que toute expression d’un « je » au lieu d’un «nous » tend à se présenter comme « objective » en refoulant son appartenance « subjective » à telle ou telle communauté. Bien rares sont ceux qui peuvent se permettre de dire « je » , le « je » étant en fait la marque-dans la plupart des cas- de l’ignorance et de l’inculture.
Mieux vaut par ailleurs- même si l’on peut parler de dilemme -une forme d’apartheid que le rejet d’une vague d’immigration laquelle est vouée précisément à constituer une entité pouvant jouir d’une certaine dose d’ autonomie judiciaire, linguistique, voire religieuse- comme cela se pratiquait au Moyen Age, ce qui évite d’ailleurs des brassages et des cohabitations sources de tension et d’ inégalités Cela dit, le mode de vie matériel doit être découplé du mode de vie intellectuel. Entendons par là que le fait de partager un même mode de vie sur un certain plan ne signifie pas que l’on sera sur la même longueur d’onde sur un autre plan
Ce sont d’ailleurs des pratiques courantes dans des pays comportant un grand nombre de langues, d’ethnies- on pense notamment à l’Afrique (exemple en Côte d’Ivoire),- que de voir se constituer des quartiers, des villes, des provinces, marqués par la prédominance de telle ou telle coutume, ce qui correspond à une laïcité non pas fondée sur le rapport interindividuel mais sur le rapport intercommunautaire.. L’individu ne fait pas sens au niveau éthique, mais le groupe, le quartier, les pairs et pourquoi ne pas en revenir dans certains domaines à une justice propre à chaque groupe, comme cela se pratiqua ici et là par le passé. ? Etymologiquement, selon nous, le mot individu désigne ce qui est inclassable, qui ne peut se « diviser » en segments bien définis. Un individu serait donc une appellation réservée à ce qui est hors norme, aussi bien parce qu’il est au-dessus du lot que parce qu’il souffre de quelque handicap l’empêchant de s’inscrire dans la moyenne.
Nous prônons un élargissement de l’espace communautaire -quitte à ce que cela induise des déplacements de population- lesquels se produisent d’ailleurs bien souvent d’eux-mêmes–de sorte que chaque entité puisse vivre selon les valeurs et les « signes » (ostensibles) qui sont les siens mais aussi, par voie de conséquence, une limitation de l’espace dit public qui ne saurait être le lieu de toutes les licences mais celui d’une certaine retenue et d’une normativité raisonnable.. On entend en effet que dans l’espace public, chacun peut faire ce qu’il veut…En fait, il y a beaucoup d’hypocrisie et de déni sur les questions de société, en ce sens que les gens font finalement dans la pratique ce qu’ils refusent d’admettre en théorie. En tout état de cause, la question des signes ostensibles risque d’oblitérer celles de signes qui ne seraient pas amovibles et que nous sommes porteurs au niveau anatomique.
On notera qu’autrefois le fait de porter des signes religieux était perçu comme une vexation voire comme une stigmatisation alors que de nos jours, les gens se plaignent de ne pouvoir les arborer. Les temps changent. En tout cas en dépit des revendications féministes, force est de constater que les femmes restent fort attachées à leurs privilèges vestimentaires et que ce faisant elles se démarquent nettement et délibérément des hommes.
Nous ajouterons qu’en pratique, il existe dans les faits une extrême pluralité de groupes et de sous-groupes bien plus qu’il ne s’en déclare officiellement. Chaque ensemble de personnes – aussi restreint soit-il- est soudé par une idiosyncrasie partagée, non pas tant due au groupe mais fondement et cause de l’existence même du dit groupe et il y là un travail sociologique qui n’a peut-être pas encore été mené assez loin, ce qui explique les faux débats sur le communautarisme étant donné que celui-ci -même s’il ne dit pas son nom – est récurrent et omniprésent. Il suffit d’observer autour de soi à quel point-en dépit de tous les dénis que l’on voudra- les personnes qui se fréquentent se ressemblent, ce qui fait qu’un groupe tend à aggraver les tendances de ses membres plutôt qu’à les corriger
Démos et Ethos
Le mot peuple a deux sens, celui qui oppose le peuple (démos) au chef et celui qui pose un peuple (ethnos) face à un autre, ce qui conduit à l’empire. La première dialectique a été abordée en termes de cyclicité, de lutte de classes alors que la seconde tourne autour de l’idée de peuple élu. Il nous semble aberrant de dissocier « peuple élu » et « empire » dans la mesure où celle un peuple « élu»a la légitimité de se placer au centre d’un empire et en ce sens il nous semble bien que les Hébreux n’ont pas vocation à se présenter comme « peuple élu » du fait même qu’ils ne se situent pas au cœur d’un empire mais font partie de tel ou tel empire qui les accueille en son sein. Un peuple élu est voué à assumer une mission impériale, d’expansion, d’extension alors que les Juifs (yéhoudiens) se présentent comme réfractaires à toute forme de prosélytisme en direction des autres « peuples ». Au XXe siècle, le terme de « peuple élu » aura été repris par l’église de l’Unification (Moon) présentant la Corée comme « nation choisie » : « Comme Israël, la nation choisie moderne devra avoir une histoire de souffrance; (…)La nation qui répond le mieux aux qualifications décrites est la Corée”; Nous partageons en tout cas, d’un point de vue théologique, l’idée selon laquelle Dieu ne peut communiquer avec l’Humanité que par le biais d’un peuple et non par celui d’individus décidant ou non de se “convertir”. Il semblerait donc que les adhérents à la doctrine Moon soient conduits à accepter que la Corée ait été élue tout comme nous pensons qu’il devrait en être de même des Chrétiens par rapport aux Juifs Notons que pour la pensée de l’Unification, l’échec de Jésus, c’est aussi l’échec des Juifs (yéhoudiens).
On peut dire que les Américains ont développé une culture de « peuple élu», ce qui sous-tend et suscite un certain impérialisme. Il est clair que les empires sont voués à s’opposer entre eux alors qu’ils ont la volonté d’harmoniser et de réguler la diversité en leur sein. Insistons en effet sur la nécessité d’une forte verticalité, ce qui peut passer par une base héréditaire, génétique- pour maitriser la diversité horizontale relevant davantage de la culture, de la conversion, de l’assimilation.
Mais la véritable opposition est celle qui fait se confronter les nationalismes et les impérialismes, les uns en quête d’une unité intrinsèque et les autres d’une unité à construire. En ce sens, l’Union Européenne est vouée à terme à se couper en deux avec d’une part les États ayant une histoire coloniale, c’est à dire ceux de la façade atlantique (Portugal, Espagne, France, Pays Bas, Angleterre) et les États d’Europe centrale et orientale. On notera que les puissances coloniales de première importance correspondent à un Etat centralisé alors que les entités politiques comme l’Allemagne et l’Italie qui n’ont fait leur « unité » qu’au cours du second XIXe siècle auront médiocrement réussi à imprégner le monde. C’est ainsi qu’Adolf Hitler, au départ, n’entendait pas s’étendre à l’Ouest mais à l’Est de l’Europe d’où le pacte germano-soviétique. On peut penser à un virage à partir de 1940, lorsque Hitler ne se limite plus à un pangermanisme justifiant l’annexion de populations germanophones mais s’engage dans un processus plus global, à l’échelle de tout un continent., d’où l’invasion de la France et la bataille d’Angleterre (cf infra) Ce sont les déclarations de guerre du Royaume Uni et de la France, à la suite de l’invasion de la Pologne -dans le cadre du pacte germano-soviétique, conséquence d’une mésentente face au danger allemand entre alliés « occidentaux » et soviétiques – qui auront brouillé les cartes et abouti à la formation de l’Union Européenne telle qu’on la connaît de nos jours et dont l’Angleterre s’est détachée (Brexit), restituant (péninsule ibérique mise à part) le territoire occupé ou contrôlé par les armées allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale. L’Union Européenne actuelle est composite et c’est ce qui fait qu’elle n’a pas de véritable identité. Il est préférable qu’elle se scinde en deux entités ayant chacune ses propres enjeux et valeurs. Selon nous, il faut s’attendre à une résurgence des identités impériales car ce sont les empires qui ont façonné l’Histoire du Monde et sans le recours à la grille impériale, on risque fort de ne pas comprendre ce qui s’y trame. D’ailleurs, même les entités qui ne se présentent pas comme des empires n’en sont-ils pas néanmoins, ne sont-ils pas dans le déni de leur passé impérial, au sens d’un regroupement de structures diverses que l’on aura réussi à réuni au sein d’un même Etat, dans le double sens de ce mot ? C’est ainsi que la France ne s’est pas construite en un jour et qu’elle aura intégré peu à peu des populations diverses. La question de l’immigration s’applique, selon nous, aux territoires annexés et pas seulement à l’arrivée de populations arrivant sur le sol français. On connait la formule dans Le Bossu ou Le Petit Parisien (1858) de Paul Féval : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi ! » Il est donc faux d’affirmer que la France n’a pas connu l’immigration tout au long de son Histoire dès lors qu’elle n’aura cessé de s’agrandir ! On distinguera entre une immigration – au sens d’intégration d’étrangers - voulue et une immigration subie. Que l’on soit envahi ou que l’on envahisse, le résultat est à peu près le même !
Nous dirons en nous servant d’une grille ternaire- individu-groupe-empire- que l’Etat est lié à une prise de pouvoir, d’autorité d’un élément d’un ensemble sur les autres. L’Etat Nation se constitue autour d’une personne s’imposant aux autres personnes et l’Etat Empire autour d’une Nation s’imposant aux autres Nations et menant une politique fédérale. Méconnaitre une telle « loi », c’est se condamner à ne pas comprendre comment se forment les nations et les empires et vouloir croire que la Nation et l’Empire préexisteraient à ceux qui les organisent, à savoir les Etats, en prenant le mot Etat comme un point de départ alors que c’est un objectif pouvant varier, évoluer selon les périodes d’entropie et de néguentropie. Il n’est pas d’empire qui vaille sans un groupe dominante et pas de groupe viable sans un chef. Il n’est donc pas raisonnable de fustiger l’existence d’un pouvoir central capable de maîtriser les différentes composantes du domaine concerné en un instant T
Glissement sémantique du mot peuple
Le mot « peuple » semble avoir connu une certaine évolution sémantique. Au XVIIe siècle, l’on parlait des superstitions « populaires » et un Pierre Bayle se gaussait des croyances largement répandues (Pensées sur la Comète) mais avec la Révolution Française – et probablement sous l’influence d’un Jean-Jacques Rousseau- ce terme est entré dans le discours philosophique, y trouvant ses lettres de noblesse. On a ainsi oublié que peuple correspondait au vulgaire, au vulgus latin (vulgum pecus, le troupeau servile), donc à la vulgarité, à la vulgarisation. On a oublié les connotations du mot « foule » et la parabole des moutons de Panurge. La foi dans le peuple est devenue comme une sorte de nouvelle religion : Vox populi, vox Dei qui se présente volontiers sous le masque de la laïcité.
Le terrorisme et la question de l’anonymat
L’on voit actuellement s’exprimer des avocats de l’anonymat. Il faudrait, à les entendre, condamner les terroristes à ne pas avoir de nom ni de visage, pour ne pas en faire des héros, des stars.
Une telle requête nous semble assez révélatrice de la guerre des sexes, puisque la plupart des terroristes sont des hommes. Faire leur procès, n’est-ce pas, subrepticement, s’en prendre aux hommes en général, à leur mentalité ?
Ces hommes qui seraient prêts à tout pour que l’on parlât d’eux. Et au fond, on pourrait étendre le qualificatif de terroriste à tous ceux qui viennent perturber l’ordre établi et qui s’opposent de fait à la masse des gens. Car le terroriste s’en prend à la foule des anonymes, c’est elle qui est sa cible et non à des personnalités bien précises. Le terrorisme menacerait le peuple, et tous ceux qui en font partie, aussi insignifiants, « innocents » (comme dirait Barre) seraient visés. Ce qui serait insupportable serait donc qu’au lieu d’assassiner tel personnage dont les actions sont bien connues, l’on préfère éliminer des inconnus qui n’ont, littéralement, « rien fait ». ni de bien, ni de mal, bref des médiocres qui jusqu’à présent avaient au moins la consolation de ne pas risquer de servir de cible du fait même de leur nullité. Mais dès lors que le quantitatif se substitue au qualitatif, qu’il est plus « payant » d’éliminer cent personnes anonymes qu’une seule célèbre, tout change, tout comme le fait de s’en prendre à des civils- et non à des hommes en uniformes. Désormais, les femmes et les enfants sont vulnérables et cela change tout !, cela remet en question un écosystème. Où les hommes partaient à la guerre et où les femmes devenaient veuves, héritières, à l’abri des attaques directes.
En réalité, tout ce qui vient menacer l’intégrité d’un groupe – et ce dans tous les domaines, scientifique, artistique, religieux, politique etc.- peut être qualifié de terroriste. Le fait d’un terroriste qui vise non pas telle personnalité mais la masse constitue en vérité le véritable enjeu (World Trade Center, Bataclan, Promenade des Anglais) est perçu comme insupportable par la foule des anonymes, des « innocents » (comme dirait Raymond Barre) Le scandale c’est de s’attaquer à cette masse et on notera que la réaction au lendemain de l’attentat du Bataclan aura notamment consisté à organiser un grand défilé ! Ajoutons que ce terroriste incarne le personnage singulier qui défie un personnage pluriel, le peuple C’est dire que le non-dit de la dénonciation du terrorisme serait selon nous une lutte des classes, des sexes, si l’on admet que la force des femmes réside dans l’union (qui fait la force) alors que celle des hommes tient à leur capacité d’ébranler les fondations sur lesquelles cette union s’appuie pour exister. Et sous cet angle, la principale menace ne vient pas des kamikazes qui tuent quelques centaines voire quelques milliers de « victimes » mais bien ceux qui s’en prennent à ce qui constitue le ciment d’un peuple, d’une nation, d’une corporation et pour ce faire, il suffit en effet parfois d’un seul homme pour que le sol se dérobe. Dénoncer, diaboliser le « terroriste» signifie de façon subliminale s’en prendre à l’homme de génie adamique, celui qui par sa faculté créatrice, sa capacité d’investigation est en mesure de déstabiliser toute une société, toute une tradition, toutes sortes d’acquis (cf. la Loi Travail 2016) Un bon génie adamique serait un génie adamique mort, qui n’est plus en état de nuire au collectif à l’avenir. Il y a là quelque duplicité névrotique à son égard : à la fois l’on sent que sa présence est salvatrice face au danger de sclérose et à la fois. – quel dilemme ! il est lui-même perçu comme un danger qui rappelle aux femmes leur condition de dépendance. La peste ou le choléra. Les femmes savent dans leur for intérieur que ce génie adamique que par ailleurs elles considèrent comme étant aussi leur lot – en tant que partie intégrante de l’humanité (refusant la dualité homme/maisonnée que nous faisons)- est en fait un être maudit capable par son pouvoir, ses pouvoirs, de les ramener encore et toujours, indéfiniment, à une certaine forme d’esclavage. Ce qui est étonnant, c’est ce « pouvoir d’achat » que l’on met en avant et qui fait que toute personne, du fait qu’elle dispose d’une certaine somme, exerce un pouvoir sur les choses comme d’autres ont un pouvoir sur les gens. Lorsque le pouvoir de choisir un produit plutôt qu’un autre est entravé, l’on bascule de l’économique vers le politique et revendiquée à outrance la pratique électorale, à tout bout de champ, ce à quoi correspond peu ou prou la demande de référendum d’initiative citoyenne (RIC)- on choisir un « élu », un programme, comme on le ferait d’un produit. Il faut insister sur le syndrome juridique qui distingue le référendum du sondage d’opinion car les gens veulent que le changement s’en suive et s’impose immédiatement, ce qui nous apparaît comme une démarche brutale de passage à l’acte tant ce qui est juridique est marqué par un désir de contraindre autrui dans le temps et dans l’espace. Ajoutons que le référendum ne saurait se combiner avec un processus électoral car l’un est binaire (oui ou non) alors que le second met en concurrence plusieurs partis ; c’est pourquoi les élections européennes de 2019 ne pouvaient valoir en tant que référendum, en raison de la dispersion des voix, à la différence du vote sur le Brexit en 2016.
Étrangement, alors même que les femmes revendiquent une égalité au sein de cette humanité dont elles se revendiquent – elles sont tout à fait capables de reconnaître que pour toute chose, il y a un bas de gamme et un haut de gamme, et nous engageront par exemple à ne pas prendre un produit de médiocre qualité car il n’aura pas les mêmes effets, ne rendra pas les mêmes services qu’un produit de qualité supérieure, souvent nettement plus cher. On a souvent remarqué que certaines revendications sur un certain créneau ne correspondaient pas à ce qui était vécu sur d’autres plans. Par exemple, la cliente d’un astrologue (cf. notre étude L’astrologue face à son client. Ed. La Grande Conjonction 1995) demandera un « thème de naissance » qui sera perçu comme unique alors que dans la vie courante, il ne lui viendrait pas à l’esprit d’utiliser un appareil, un produit, un médicament qui n’auraient pas été testé sur un grand nombre de cas. Deux poids, deux mesures !
La génialité
La question du génie pose le problème suivant: pourquoi tous les hommes ne sont-ils pas des « génies » ? Bien des obstacles sont susceptibles d’entraver un tel développement, un tel épanouissement et il n’est donc pas étonnant qu’il y ait loin de la coupe aux lèvres, de la puissance à l’acte, d’où une productivité médiocre et qui pourrait singulièrement s’améliorer à l’avenir si l’on s’en donne les moyens. Il est probable que le génie adamique de la plupart des hommes a été tari par un environnement toxique, par une promiscuité qui lui aura en quelque sorte coupé les ailes. Non seulement, les femmes ne sont pas vouées à être « géniales » mais en plus, elles contribuent à leur raréfaction, ce qui, somme toute, peut les rassurer, le génie étant en quelque sorte le mal par excellence en ce qu’il leur fait voir leurs limites, les surclasse voire les humilie et les renvoie à leur condition subalterne. On signalera toutes sortes de tentations qui conduisent à un tarissement d’une énergie impliquant une certaine dualité intérieure à laquelle viendrait se substituer un prétendu androgynat extérieur à savoir le couple, homme-femme ou homme-machine. Selon nous, l’homme adamique, être complet, n’aurait besoin d’aucune aide si ce n’est pour se reproduire en recourant ponctuellement aux services de la Isha, tout comme Abraham ou Jacob quand ils firent appel à des esclaves. Tout se passe, au regard de notre cyclologie, comme s’il existait un temps du maître « adamique « (Yang) et un temps de l’esclave (Ish, Yin) On retrouvera cette dialectique essentialiste (cf notre tome III) avec la trinité planétaire Saturne/Jupiter/ Mars, laquelle induit une certaine verticalité. Nous verrons qu’entre la génialité saturnienne et la génitalité martienne, l’on trouve un être intermédiaire, le « jupitérien » dont on a vu qu’il jouait le rôle central en astro-horoscopie (volume III) Mais nous verrons dans la seconde partie de ce tome II, qu’intervient une cyclicité qui fait alterner le mode de relation avec l’entourage (quadrature versus conjonction)
En tout état de cause, chacune de ces catégories justifie d’une éducation appropriée au lieu d’un programme « unisexe » sans parler du problème des familles dites « monoparentales ».
On peut multiplier 1 par 3 ou par 4 mais zéro donnera zéro quel que soit le multiplicateur. Cependant, on pourrait parler d’un enseignement protégé prenant en compte la diversité des enfants du milieu familial – à l’instar de la pratique du kibboutz- notamment en ce qui concerne le rapport à la Surconscience, à commencer par un apprentissage de la langue, qui soit axé sur une approche ergonomique que nous décrivons plus loin. Or, force est de constater que nos aïeux avaient une conscience plus aiguë des nuisances et le mot « vermine » n’était pas pour eux une abstraction mais concernait la réalité quotidienne avec laquelle il fallait bien se confronter et que la vie moderne a peu ou prou transformée, du fait de l’hygiène et des règles de propreté qui nous épargnent d’avoir à nous occuper de tout un monde de parasites.(cf. acariens, puces, poux, petits rongeurs etc. qui hantaient autrefois la nuit nos lieux de vie.
La psychologie des dirigeants réformateurs (cf volet II) n’est pas sans comporter quelque ambivalence. Il faut qu’ils puissent assumer une certaine solitude et en même temps, qu’ils s’adressent au peuple. Comme dit l’Ecclésiaste, il y a un temps pour chaque chose et les contradictions disparaissent dans la durée et la cyclicité. Chaque temps comporte une certaine durée
L’homme sait s’entourer de toute une maisonnée qui le sert et le décharge de toutes sortes de corvées Encore faut-il préciser qu’il garde un fond génie adamique, du fait de la partie inférieure de son corps que l’on peut qualifier de féminine, à commencer par son sexe. … Toutefois, le temps sabbatique prône le retour à l’antidrogue, c’est à dire le fait d’échapper à toute aliénation, y compris par rapport à la maisonnée. En fait, nous sommes ambivalents : si l’ascenseur ne marche pas, nous empruntons l’escalier, si l’ordinateur est hors service, nous écrivons sur une feuille de papier ou mieux encore, nous mémorisons sans recours au moindre support.
Le drame du viol ne fait sens ‘(cf. le film La charge des tuniques bleues) véritablement non pas du fait d’une relation sexuelle non désirée mais parce que cet acte condamne éventuellement la femme à enfanter – d’où le viol comme bombe à retardement – c’est à dire à redevenir machine, couveuse (comme le notait Aristote (au IV siècle avant notre ère) qui n’y voyait qu’un »réceptacle » à la substance fécondante du mâle, ce que Simone de Beauvoir lui reprochera dans le Deuxième Sexe) alors qu’elle aurait voulu échapper à cette condition, à cette facette d’elle même qu’elle abhorre, qui représente un sacrifice plus qu’un sacerdoce. Bien entendu, tenir de tels propos, à entendre les féministes, ne sauraient en aucune façon relever d’une quelconque approche scientifique mais d’une certaine mode désormais totalement révolue, dépassée. Signalons que cette aptitude qu’a l’homme à se mettre en état de transe pour accomplir l’acte sexuel n’existe pas chez la femme et cela vaut aussi pour l’aptitude à se battre physiquement dans une sorte d’état second. Dans les deux cas, l’homme « impuissant » sera stigmatisé. L’homme se verrait ainsi soumis à une double contrainte : à la fois il doit être capable de pénétrer dans la femme par son sexe mais il doit craindre qu’on l’accuse d’avoir commis un viol tout comme il doit être prêt à se voir soupçonné d’avoir ou de vouloir avoir des relations avec une autre femme !
De Gaulle qui d’ailleurs ne se faisait pas forcément une haute idée des Français n’a pas été bien inspiré en demandant, en cours de mandat un changement dans le mode d’élection du président de la République, en changeant l’esprit de la Ve République et c’est d’ailleurs ainsi que de facto on serait passé, selon nous, à une Vie République , ce qui aura contrairement à ce que De Gaulle espérait affaibli la fonction présidentielle en ouvrant la voie à des candidats sans parti, puisque de facto le suffrage universel relève de la proportionnelle et favorise les candidatures « sauvages ».
. Le public français réduit les enjeux politiques à des problématises de feuille d’impôt ou de comportement sexuel et comme dit Fillon, non sans un certain cynisme, déboucher sur des programmes aberrants mais présentés par des candidats prêtant moins à la critique « privée » ? Nous ajouterons que la perspective de choisir un programme sur la bonne mine de son porte-parole serait ridicule et quelque part, cela favoriserait éventuellement une candidature féminine. Il n’y a pas de fumée sans feu ! Celui qui est capable d’une certaine puissance de travail n’est pas forcément un enfant de chœur et l’enfant de chœur qui prétend être l’auteur de telle entreprise audacieuse est un imposteur. Que dire d’un pays qui prétendrait disposer de sa propre industrie et qui n’aurait pas de problème de pollution ? Il y a toujours un revers à la médaille. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre et c’est ce qu’ont bien compris les Américains qui semblent bien avoir une conscience politique plus mature. C’est en fait la France qui est la plus vulnérable à la démagogie, c’est à dire à une attaque de la classe politique au nom des valeurs qui sont celles des gens cantonnés à une vie « privée » et qui ne voient le monde qu’à leur prisme…Chaque groupe a ses propres valeurs et ses propres arrangements inacceptables aux yeux d’un autre groupe ( la paille et la poutre). Certaines critiques émanant nécessairement de telle catégorie de gens, tendraient à se résorber si tel groupe était un peu plus conscient de ses manquements. Qu’est-ce à dire que tel personnage doit être « exemplaire », selon quels critères ? Nous avons suffisamment signalé, notamment, à quel point les gens d’en bas s’appropriaient les fruits générés par les gens d’en haut, et ce sans aucun état d’âme. Quand un groupe s’en prend à un autre, il faut contre-attaquer et toucher des points sensibles, comme à la guerre. Quant aux arguments d’ordre juridique, aux contre-pouvoirs, il nous semble qu’il s’agit là d’un carcan handicapant, surtout quand on admet déjà l’existence d’un encadrement cyclique des plus lourds. Il y a là différents niveaux de réalité juridique. ce qui nous fait penser au drame d’Antigone. Selon nous, si la société s’organise, c’est plus du fait de la Subconscience que de la Surconscience. C’est une question de stratégie. Si le peuple- si souvent assisté, « employé»était plus conscient de ses limites, il se permettrait moins de donner des leçons car il coupe la branche sur laquelle il est perché, et tue la poule aux œufs d’or. A force d’épargner les critiques à l’égard de ceux qui exploitent les richesses générées par une minorité, on en arrive à faire émerger une classe de personnes qui se croient irréprochables alors qu’ils sont dans le plagiat et l’imitation, en permanence! Il ne faudrait pas aller trop loin dans la provocation car on risque de vouloir vous rabattre votre superbe.
Dans Hamlet, on dit que quelque chose est pourri au Royaume de Danemark. Tout le monde ne capte pas la puanteur ambiante que nous qualifierons de morale plutôt que de physique. Pour le , toute forme de commérage (terme qui renvoie aux femmes), de colportage de rumeurs y est sévèrement condamné et le fait même d’y prêter l’oreille est répréhensible. On parle alors d’impureté et l’on peut se demander si l’impureté associée à la femme- dans le – ce qui limite les temps de fréquentation entre les deux sexes– ne serait plus encore morale que physique.
. La vraie pourriture est celle non pas des personnes en leur corps mais des sociétés lorsque celles-ci ne parviennent pas à se renouveler, à se changer, à se réformer. Et les hommes dont une société a besoin sont ceux qui sont aptes à« laver », à récurer les structures et peu importe qu’ils ne soient pas irréprochables, « exemplaires » dans leur vie « privée », ce qui compte ici est la gestion de la sphère « publique » ! Il importe donc de réfléchir sur le profil du chef et ne pas s’en tenir à des considérations inadéquates , faute de quoi une société se dotera de chefs inaptes à traiter des vrais problèmes.
Selon nous en droit constitutionnel, il conviendrait d’alterner les modes de fonctionnement du pouvoir, avec tantôt des appels au peuple (référendum, sondages, par exemple) et tantôt le recours au 49.3. Actuellement, il semble que la réaction face au rôle exorbitant du peuple soit vouée à s’organiser progressivement en ce que celui-ci rend impraticable la gouvernance en introduisant des critères ineptes pour juger des candidats. En juin 68, on rappellera que les élections législatives, liées à la dissolution par De Gaulle, du Parlement auront conduit à une majorité de droite et nullement à une cohabitation comme ce sera le cas en 86 et en 93. Selon nous, chaque monde, chaque milieu chaque sphère a ses propres valeurs et il serait vain de chercher à établir une morale unique. Deux poids, deux mesures. Saluons cet adage : «chacun sa place, les oies seront bien gardées! ». La paille et la poutre. Il y a toutes sortes d’escroqueries et celles qui sont d’ordre intellectuelle ne sont pas les moindres même si elles ne font pas l’objet de poursuites, surtout lorsqu’elles impliquent la complicité d’une large part de la population, comme c’est le cas du suffrage universel, âges, sexes et conditions confondus. On notera qu’en 2008, le traité de Lisbonne sera passé outre au vote négatif du référendum « populaire » (Mars) de 2005 en le faisant voter par les seuls Parlements, c’est à dire la classe des élus et des notables (Jupiter). Notons que le pape est élu parmi et par les cardinaux, tout comme l’empereur du Saint Empire Romain Germanique l’était par de « grands électeurs » donc par une oligarchie, comme c’était le cas dans la constitution de la Ve République avant l’amendement de 1962.Quant au président des USA, il est élu au suffrage universel indirect.
Comme le note Rousseau dans son Essai sur l’inégalité, la tentation consiste à faire appel à une aide extérieure et donc aliénante, ne serait-ce même qu’un outil. Le chapitre II de la Genèse met en scène une telle tentation quand Élohim propose à Adam une « aide » et l’on voit d’allers que le fait d’avoir écouté ce que lui suggérait sa « femme » aura précipité sa chute. C’est selon nous la vraie morale de cette Histoire que l’on retrouve dans la formule de La Fontaine : tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Mais il est vrai qu’en phase yin, les hommes tendent à prêter l’oreille à ce que suggèrent les femmes, tombent sous leur emprise et en phase yang prennent conscience d’un tel risque. L’affaire Fillon ne s’explique que par l’influence directe ou indirecte de sa femme, en ce sens qu’il aura souhaité respecter les valeurs qui étaient les siennes, et qui passent par un certain besoin d’accumulation de biens.
L’usage de la force –du contact, du toucher- ferait de l’autre ipso facto un inférieur, un mineur. Dès lors, tous les prétextes sont bons pour interdire toute manifestation de domination tant physique que morale, toute initiative prise par l’homme concernant autrui. D’où l’abus du mot « violence » pour désigner tout geste que l’homme se permettrait de faire, on passe immédiatement à une accusation de harcèlement. La femme ne veut plus être prise par surprise par un homme trop entreprenant qui préférerait se référer à un regard, que passer par le langage. Or, pour la femme, le langage au sens verbal du terme est déterminant tout comme il l’est pour la machine. Tout doit passer par la parole et seulement après par le corps, tel est désormais son credo. Mais le problème, c’est que le fait d’obliger autrui à entendre ce qu’il n’a pas demandé d’entendre s’apparente à un viol, selon nous, tout autant que ce qui touche au contact physique. Toute émission verbale est en ce sens condamnable si elle n’a pas fait l’objet d’un accord plus ou moins exprès. Se pose ici le problème de la promiscuité: les codes des hommes ne sont pas ceux des femmes et tantôt, ce sont les uns qui prédominent, tantôt ce sont les autres : cela tient à un certain rapport de force. Jusqu’à quel point faut-il parler la langue de l’autre? On notera que la nuisance verbale a des effets plus prolongés dans le temps et susceptibles de toucher un plus grand nombre de personnes en un même instant que la nuisance physique, plus ponctuelle et plus personnelle. Même quand on n’entend pas distinctement les propos concernés, cela n’en est pas moins gênant en ce sens que l’on ne s’entend pas penser, ce qui porte atteinte à une certaine qualité de vie, à une certaine performance mentale, intellectuelle, que cela déconcentre…La nuisance sonore concerne, au demeurant, davantage la forme que le fond, et même quand les gens parlent dans une langue que l’on ne comprend pas, le dommage n’en existe pas moins au niveau du fonctionnement du cerveau, lequel tend à se mettre en veilleuse quand l’environnement est par trop bruyant, d’où des performances diminuées notamment chez les êtres les plus évolués intellectuellement.
. L’égotisme féminin – qui s’apparente à l’évidence à une forme d’autisme - (même signification en grec, cette fois) conduit la femme à croire que ce qui lui est arrivé devrait nécessairement passionner son auditoire, ce qui ne va pas sans une certaine vanité qui n’a d’égal que celle des hommes à se persuader que leur corps est irrésistible ! On sait que pour les autistes, leur monde intérieur est bien plus réel que le monde extérieur, ce qui explique une certaine indifférence à ce que les « gens » peuvent penser d’eux, réagir, quand ils étalent leur vie privée en public lors de leurs conversations ou tiennent des propos manquant sensiblement de tact. Tout se passe comme si les autistes ne pouvaient se payer le luxe de telles considérations. Il n’est nullement dans notre intention de considérer les autistes comme des « malades ». Ils sont comme ils sont avec leurs limites. Si l’on admet la thèse selon laquelle nous aurions affaire à une nouvelle création venant prendre la suite de l’ancienne, force est de constater que celle-ci se distingue nettement de la précédente, en termes de performances. D’ailleurs, l’on célèbre volontiers leurs capacités de mémoire et d’enregistrement….
Le Livre de la Genèse en son chapitre II expose clairement un tel basculement, remettant en question l’agencement propre au premier chapitre :
Genèse chapitre II
יח וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, לֹא-טוֹב הֱיוֹת הָאָדָם לְבַדּוֹ; אֶעֱשֶׂה-לּוֹ עֵזֶר, כְּנֶגְדּוֹ.
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18 L’Éternel-Dieu (Yahvé Elohim, sic) dit: « Il n’est pas bon que l’homme (haAdam et non Adam) soit isolé; je lui ferai une aide digne de lui. » |
Ajoutons que le moi de la femme la conduit à s’approprier ce qui est à autrui et les publicitaires savent jouer sur cette corde alors que le moi de l’homme est bien plus pointilleux sur ce qui lui revient . En fait, une telle focalisation ostentatoire sur son « moi, je » nous apparait comme la contrepartie d’une forte identité collective qui n’est possible que du fait de l’amoindrissement du dit « moi, je », ce serait donc un phénomène de surcompensation. Inversement, chez les hommes, la conscience de l’égo serait bien plus affirmée et le discours identitaire, ce que le groupe se raconte à lui-même et de lui-même (cf. l’accounting de l’ethnométhodologie d’Harold Garfinkel) serait surjoué. Autant d’attitudes qui conduisent à différentes formes d’exhibitionnismes plus ou moins bouffons relevant de la pitrerie et pouvant aller jusqu’au viol physique, puisque cela revient à faire le mal en croyant faire du bien. Nous dirons que les femmes ne se lassent pas de parler de ce qui leur est arrivé, en tant qu’individu, ce qu’elles connaissent intimement et sans partage. Nous dirons qu’elles sont handicapées par une sorte d’hypertrophie mémorielle, qui les pousses à se remémorer, à se répéter inlassablement alors qu’une telle fonction mémorielle chez l’homme est sensiblement moins envahissante, ce qui lui laisse du temps pour se forger une tête bien faite plutôt que bien pleine . En ce qui concerne le viol, méfions-nous de l’intervention des hommes dans le débat car ils projettent sur les femmes des enjeux qui ne correspondent pas, ce qui relève des dévoiements de la médianité, de la substitution à autrui. Dans bien des cas, il y a un risque d’instrumentalisation : l’homme qui aura subi certaines contraintes se met ainsi en empathie avec les femmes sans comprendre que celles-ci n’ont pas la même portée pour les deux sexes ! Méfions-nous de ces amis qui nous veulent du bien et qui ont en fait leur propre programme comme dans le cas de ces Sionistes chrétiens (cf. la Déclaration Balfour de 1917) obnubilés par le retour à Sion. Etrangement, au cours du mois d’octobre 1917, nous voyons l’Angleterre, dans leur guerre contre l’empire ottoman, promettre aux Juifs un Foyer et l’Allemagne, aider Lénine à prendre le pouvoir en Russie, afin de dégager son front oriental.
Rappelons que l’on use du terme mémoire en informatique au sens de stockage d’information Selon nous, les hommes écrivent pour ne pas avoir à se charger la mémoire et préfèrent consulter les documents, les archives, d’époque plutôt que de se fier à leurs souvenirs à la différence des femmes.
Dès lors qu’une autre personne a les moyens d’interférer avec leur « savoir », y aurait un droit de regard, elles se troublent. Dès lors, tout discours « général » leur insupporte au niveau de leur personne puisqu’elles n’en ont plus le monopole. En fait, l’égotisme féminin se distingue de l’égocentrisme masculin en ce que l’un s’intéresse à ce qui se présente, se passe, lui parvient en restant ancré en un lieu donné et l’autre au rapport qu’il entretient avec un monde qu’il s’efforce d’appréhender autant que possible dans sa globalité, ce qui implique une quête, un mouvement. L’égo féminin est schizoïde et le masculin plutôt paranoïde, l’un tenté de réduire le monde à son monde et l’autre d’étendre son monde au monde. En fait, si l’homme au sens du servant- est voué aux travaux extérieurs (bucheron, laboureur, maçon par exemple), la femme, quant à elle, serait en quelque sorte esclave de son propre corps, qu’il s’agisse de ses aptitudes à porter l’enfant ou de celles qui la conduisent à véhiculer, à émettre, à colporter inlassablement de façon assez mécanique et automatique (un peu comme un perroquet ou comme une « concierge » (en argot pipelette ) des informations de toutes sortes, processus qu’elle ne parvient guère à réfréner, notamment quand elle se retrouve avec ses semblables.
Rappel : Genèse III, 16 (Dieu)« dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi ».
En pratique, la sociabilité féminine diffère sensiblement de la masculine et l’on conçoit que les interlocuteurs de Socrate aient été avant tout des hommes comme c’est le cas des café-philo « socratiques »(cf. la série « café philo mcdo » sur notre chaine You tube de la Subconscience) que nous animons qui ne consistent pas dans un compte-rendu de nos dernières impressions par chacun des participants. En fait, le débat philosophique vise à réactiver à nouveaux frais le consensus sémantique au lieu de s’en tenir à des représentations figées . Le vrai débat vise à déterminer qui est le meilleur, le faux débat se contente de veiller à la participation, selon la devise chère à Pierre de Coubertin, ‘l’important, c’est de participer. On aura compris que c’est ce qui distingue rencontres entre homme et entre femmes.
Voilà d’ailleurs pourquoi que la notion d’égalité est étrangère à l’esprit féminin. Un tel égotisme hypothèque singulièrement les capacités des femmes à faire de recherches faisant sens à grande échelle, vu qu’elle tend à se contenter de ce qui est nouveau pour elle, à son niveau. A contrario, l’homme semble disposer d’un logiciel qui le met en demeure de ne pas s’enfermer dans sa coquille, dans un espace-temps par trop confiné, où il étoufferait. Si l’homme fabrique des machines, ce n’est pas pour leur ressembler mais au contraire pour se libérer de tout ce qui est machinal en lui !
Il y a une difficulté non pas tant à se situer au sein de son groupe d’appartenance mais à situer le dit groupe par rapport aux autres groupes. Accéder à une perspective quant à l’ensemble des groupes constituant une société exige d’échapper aux limites de son propre groupe.
Sémantiquement, le mot « force » couvre en tout cas un champ très large : on le trouve dans effort , renfort, et les Anglais emploient « enforce (une forme archaïque du français constituée à partir de la préposition « en ») que l’on retrouve dans encourage, enflamme, emporte etc. )» pour dire appliquer, passer de la puissance à l’acte. Fort est synonyme de très (j’en suis fort aise) et force de beaucoup. Il indique une contrainte qui nous obligé à faire ou à ne pas faire et donc revêt une dimension morale évidente dans la mesure où les Dix Commandements, par exemple, comportent aussi bien des injonctions à faire et à ne pas faire : tu respecteras tes parents mais tu ne tueras pas, tu respecteras le Shabbat mais tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain etc. Comment donc distinguer ce qui est de l’ordre de la force comme vecteur d’un certain ordre moral et ce qui est de l’ordre de la violence, du viol ? On pourrait parler d’un certain mimétisme de la violence par rapport à l a force mais qui peut aussi jouer en sens inverse, quand la force devient violence, de par ses abus et ses excès. La force tend à faire respecter un certain ordre et quand elle n’y parvient pas, elle génère de la violence. C’est souvent d’ailleurs le manque de force de la part des responsables de l’ordre- on pense à Ponce Pilate qui « s’en lave les mains »- qui conduit à des mouvements de violence, aux fins de réagir contre l’injustice.
Le génie
Quand on aborde la question de la supériorité éventuelle de certaines personnes, l’on se trouve confronté à l’argument selon lequel ce ne serait pas « marqué sur le front », ce qui renverrait à un critère visuel.Comment repérer le génie? En quoi consiste son don? Nous verrons dans la suite du présent tome, que le génie est ipso facto un « leader », dépendant d’une cyclicité qui lui échappe et le dote de certains « pouvoirs » alternativement sur les gens et sur les choses.
Quelle est la meilleure explication de l’existence, voire de la persistance du génie ? Il y a 50 ans, nous abordions déjà cette question et nous proposions de poser le problème à l’envers, à savoir qu’est ce qui a fait que tous les hommes ne sont pas ou plus des génie adamiques ? Nous réfléchissions alors sur le sort des animaux en général et notamment sur la notion d’instinct que nous percevions comme un ensemble d’habitudes qui se serait figé, cristallisé et donc qui ne pourrait se renouveler, se « nettoyer ». Autrement dit, le génie adamique aurait échappé à un tel sort et permis par là même à l’Humanité de ne pas dégénérer en dépit de la raréfaction des génies. De là à penser que les génie adamiques ne pouvaient constituer qu’une élite, il n’y avait qu’un pas que la plupart d’entre nous n’hésitons pas à franchir, passant ainsi de la conjoncture à la structure, de la diachronie à la synchronie. Dès lors, le « monstre » n’était pas le génie adamique mais bien le non-génie adamique. Mais comment fonctionnerait une société de génies ? Il est vrai que selon les schémas actuellement en vigueur, cela semble totalement utopique tant nous tendons à sanctuariser les modalités qui sont les nôtres qui supposent, implicitement, qu’une société ne saurait exister sans contraindre la plupart de ses membres à une obéissance aux codes, notamment par le biais de l’écrit. On connaît quelques exceptions, comme dans le jazz ou dans certains sports d’équipe, voire dans certains café-philos qui sont en fait des clubs de poésie où l’on improvise en prose. Les colloques nous apparaissent, quant à nous, comme des lieux qui se prêtent à la multiplicité des idées mais ils sont le plus souvent vidés de leurs enjeux quand le modérateur est dépassé par la dynamique du débat et juge de la forme et non du fond. Nous distinguons voire opposons poésie et philosophie – non pas évidemment que la poésie ne puisse emprunter à la philosophie mais parce qu’elle reste par trop dépendante de certains automatismes sémantiques -un bagage acquis très jeune – qui la dispensent de tout effort de redéfinition, ce qui convient d’ailleurs à son style lapidaire. La poésie est une juxtaposition de mots, et/ou de rimes qui se réfère à un certain patrimoine commun, alors que la philosophie entend maîtriser le langage et non y être asservie. Nous dirons que la poésie nous plonge dans le virtuel, le signifiant consensuel, tandis que la philosophie nous place devant le monde réel que chacun d’entre nous est censé capter individuellement (cogito ergo sum) La poésie sied aux aveugles qui ne captent le réel que par le truchement des mots (cf. aussi le mythe de la Caverne), elle est une philosophie au rabais, un simulacre de pensée. L’on a affaire à une population subalterne qui ne connaît le monde que par ce qu’on lui en dit et non de par son observation directe de ce qui se donne à voir, sans faire appel à quelque commentaire. Or, l’homme de la caverne est à la merci du qu’en dira-t-on, de la rumeur, à l’affût du délit d’opinion, il pratique allégrement le déni de réalité, par le biais de la bénédiction/malédiction, persuadé que la réalité obéit et se plie au verbe et qu’il n’y a qu’à vouloir c’est à dire à proférer, à édicter pour que les choses changent. D’où le maintien des formules de souhait protecteur: bonne chance, bon voyage ! Selon nous, la Caverne correspond à l’enfance et politiquement à la Gauche qui fonctionne sur la base non pas de la réalité évidente et observable mais à partir de discours et de mots.
Or, pour ceux qui ne connaissent le réel que par ce biais, c’est bel et bien leur réalité et les mots peuvent traumatiser plus sûrement que les actes dont la perception reste floue pour celui dont la vue est basse. Bien des thérapies passent par le jeu du langage, de la psychanalyse à l’astrologie. Encore convient-il de déterminer qui parle, le patient ou le praticien. Pour nous on classera les consultations entre celles qui font parler le patient et celles qui font parler le praticien et nous pensons que tout cabinet de thérapie qui se respecte se doit de proposer ces deux catégories de « soin », étant entendu que ce qui passe par la parole est féminin et ce qui s’en passe est masculin, ce qui implique la présence d’un praticien de chaque sexe pour traiter des clientèles des deux sexes, étant entendu que le praticien qui parle est une femme et celui qui ne parle pas est un homme.
Cela dit, la poésie permet, du fait de ces accouplements de signifiants, de passer de cette totalité qu’est une langue à une dynamique de choix, qui est le point de départ de toute création qui est passage de la puissance à l’acte. On résumera une telle problématique en proposant qu’en poésie, le signifié est plus pauvre que le signifiant alors qu’en philosophie, le signifiant est plus pauvre que le signifié. Or, selon nous, la frontière entre le non-verbal et le verbal serait celle du signifiant et du signifié. Le mot -tant à l’écrit qu’à l’oral- ne nous dit pas ce qu’il signifie et c’est le consensus- donc le verbal- qui fixe le signifié. Autrement dit, l’enfant (étymologiquement, celui qui ne parle pas), tant qu’il ne fait pas appel à autrui, se contentera du signifiant et pourra éventuellement en déduite le sens- le signifié- au moyen de recoupements et de rapprochements- comme dans le cas des dérivations, des déclinaisons et autres conjugaisons – de son fait, tout en restant dans le non verbal. On n’accède au signifié qu’en passant par le stade du signifiant. Nous préciserons notre pensée en introduisant une structure épistémologique ternaire, selon le concept de « médiation » : le sujet qui observe le monde en silence à une extrémité et à l’autre le monde silencieux qui ne se raconte pas et entre les deux, le langage, en tant qu’interface, faisant quelque part écran entre le cogito et le « monde ». On aura compris que pour nous il n’est pas nécessaire d’acquérir un langage conventionnel pour que s’établisse un dialogue « muet » entre l’homme- qui a su garder son âme d’enfant- et le monde qui l’entoure.(cf . la grammaire générative de Chomsky)
L’acquisition d’ automatismes
On se plaint actuellement de ce que les élèves n’aient pas tous acquis les automatismes liés à la lecture, au calcul, aux dates de l’Histoire, au lieu de la géographie propres à la Nation. On nous dit que c’est la première mission intégrative de l’école de formater ainsi les jeunes, pour en faire des perroquets sachant leur leçon sur le bout des doigts. Et l’on parle alors d’échec quand un tel programme n’a pas pleinement et totalement abouti. Mais ce sont là des valeurs faisant plus sens pour le monde des femmes que des hommes, car il s’agit de doter les enfants de tout ce qui leur permettra d’être des serviteurs fiables, opérationnels. On se plaint que l’école poursuive de nos jours d’autres objectifs en négligeant ce qui serait essentiel, incontournable. Or, en réalité, un tel bagage est bien la chose du monde la mieux partagée et cela relève si l’on peut dire de l’énergie renouvelable. On touche là à un territoire qui n’est en vérité ni celui de l’école, ni celui de la famille mais qui appartient au domaine de la transmission et de l’immersion. Est-ce que les enfants attendent d’aller à l’école pour apprendre à parler ? Selon nous, il y a des centaines e milliers de personnes qui pourraient assurer cette tâche et suppléer tant aux lacunes de la famille qu’à celle de l’école. Et cela bénévolement, pourvu que ces personnes aient quelque revenu par ailleurs (pension, allocation etc.) et en ce sens, cela rentre dans la dynamique du revenu universel d’existence. Quant au enseignants « professionnels », ils seraient chargés de s’occuper uniquement des surdoués et des sous-doués avec ces classes moins lourdes, la « moyenne» des élèves étant vouée à fréquenter ces structures d’accueil culturel que l’on vient d’évoquer. Mais nous pensons que dans l’ensemble ce sont les hommes qui devraient être chargés des plus doués et les femmes des moins doués, selon le principe d’une économie sélective qui ne gaspille pas ses budgets à fonds perdus. Soulignons que nos sociétés se ruinent du fait du refus de prendre en compte les clivages de temps et le différentiel des potentialités. Une ignorance qui se présente ingénument sous les traits de la Fée Égalité ! . A l’opposé, l’on proposerait que les enfants les plus doués soient séparés de leur famille, à la fin de la première scolarité et les autres seront invités à participer à des activités culturelles leur permettant d’acquérir le bagage culturel minimal. jugé approprié pour sous-tendre une appartenance objective à un groupe donné, ce qui ne relève pas du choix individuel mais d’un processus collectif. Cela dit, selon nous, quand les membres d’une société sont mal différenciés entre eux, pour des raisons de morphologie, qu’ils ont peu ou prou la « même tête », on ne sera pas surpris que cela débouche sur de lourdes contraintes sociales.
Le virtuel et le réel
Au carcan culturel vient s’ajouter un carcan juridique et dans les deux cas, il s’agit de ce que nous avons appelé la Surconscience (en lien avec la superstructure) alors que l’appartenance elle-même est fonction d’une certaine réalité objective, celle des origines.
Le Droit nous introduit dans le monde du virtuel, du dit et de l’interdit. Il entend plaquer sur le monde une certaine sémiologie Ainsi, les feux de signalisation sont censés nous indiquer si la voie est ou non libre, ce qui devrait nous dispenser de regarder autre chose que les dits feux. Les machines sont particulièrement dépendantes du virtuel et en fait elles ne perçoivent le plus souvent la réalité que par le biais d’un tel prisme. Dans le registre du virtuel, le signe est roi. C’est ainsi que l’on déclarera que telle porte est fermée du seul fait qu’on y apposé un signal en ce sens, quand bien même la dite porte ne le serait pas réellement et qu’il nous serait loisible de l’ouvrir tout de même. Dans le monde du virtuel, une telle distinction ne fait pas sens car le réel se réduit à ce qui en est dit. Il semble que le Droit doive prendre acte de cela à savoir que certaines catégories de populations assimilent le réel et le virtuel et cela vaut notamment pour les femmes et plus largement pour toutes formes de robots. Il est vrai également que si des populations sont marquées par un tel phénomène, cela devient bel et bien une réalité à prendre en compte. Il suffirait de changer le nom d’une chose pour la faire devenir autre. Par exemple, l’on a décrété en 1860 que certaines villes ou parties de villes de banlieue seraient annexées à Paris mais est-ce que cela en fait réellement, pour autant, du « vrai » Paris ? C’est ainsi que le XIIIE arrondissement bien que faisant partie intégrante, officiellement, de Paris ne saurait se comparer aux arrondissements du «vrai» Paris. De même ce n’est pas parce qu’une femme prend le nom de son époux qu’elle devient dans la réalité membre à part entière de la famille du dit époux, même si cela lui donne des droits juridiquement. On ne sera pas surpris que les femmes réussissent dans des domaines relevant du Droit, des langues, qui permettent de changer de statut voire d’identité à bon compte comme on change de chemise, d’un trait de plume !
Si le virtuel ne rend pas compte du réel, il n’en génère pas moins. Il reste qu’il existe des lois « scélérates » qui encouragent le déni, sous prétexte de protection, comme le fait de traiter comme un délit toute mention d’origine ou d’appartenance d’une personne. A la limite, on ne peut même plus dire que l’on a affaire à un homme ou à une femme , sans risquer d’être poursuivi ou de s’interroger sur la véracité de tel événement, sans être taxé de négationniste.!.
Redéfinir l’État
Il nous apparaît que l’État en tant qu’institution -on ne parle pas ici de l’État- Nation- est voué à jouer un rôle croissant au XXIe siècle du fait d’un changement des processus économiques.
D’une part, au niveau de la politique « sociale » en ce que son rôle de redistribution de la richesse serait considérablement croissant, si l’on admet que l’allocation deviendra la régle et l’emploi rémunéré l’exception.
D’autre part, en ce qui concerne la politique « internationale » en ce que l’État représentera des intérêts économiques que l’on pourrait qualifier d’historiques, face à ceux des autres États.
Autrement dit, le rôle de l’État se renforcera tant par rapport à l’intérieur qu’à l’extérieur et au-delà du périmètre géographique qui est le sien. Nous pensons notamment à la gestion d’enjeux pouvant couvrir plusieurs siècles en arrière, par exemple sur le terrain religieux et sur le terrain linguistique.
Dans l’état actuel des choses, l’État gère directement ou indirectement la question des ressources fossiles, ce qui peut remonter à des temps extrêmement éloignés bien avant même l’émergence de l’Humanité sur cette Terre. C’est le cas des producteurs de pétrole. Mais nous pensons que dans un proche avenir, des ressources culturelles devront être prises en compte à un degré bien supérieur à ce qu’il en est présentement.
La question est celle de la légitimité de l’État à se porter garant et gérant de ressources qui ont pu avoir été« empruntées » de longue date. On parle de restituer ce qui est arrivé dans les musées des puissances colonisatrices. Est-ce qu’il y a prescription ? En tout état de cause, ce qui nous semble prioritaire concerne des emprunts qui continuent à peser fortement sur le mode de fonctionnement d’autres États, comme l’usage de mots issus d’un autre espace et qui continuent à être en usage dans le dit espace auquel il est ainsi emprunté. Nous verrons plus loin que la gestion de la circulation des mots français, en dehors du champ de ce que l’on appelle généralement la langue française -terme dont la portée est à repenser- devrait incomber à l’État France. Lui seul semble avoir l’autorité pour mener à bien des enjeux stratégiques d’une telle importance. Il doit exister une Histoire de l’État au sein duquel ici et maintenant une communauté se trouve, ce qui ne signifie nullement que toute communauté ne puisse avoir son « quant à soi » voire sa propre langue.
Respect des différences et de l’égalité.
Méfions-nous des philosophes, des linguistes et des juristes, qui échafaudent, à coups d’abstractions et de généralités, un monde à leur guise qui risque bien souvent d’aboutir à quelque dystopie. ! Il y a d’ailleurs quelque paradoxe à vouloir respecter le principe d’égalité et en même temps à refuser de respecter les différences. Celui qui au nom de l’égalité affirme que les femmes ont les mêmes « droits » que les hommes est le même qui se moque éperdument de ce qui fait la spécificité des femmes ! On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre !
Si les femmes n’ont pas un rapport évident avec la réalité, au regard de la conscience, en revanche, elles en font fondamentalement partie, elles en produisent et doivent être respectées à ce titre non pas selon un principe d’égalité mais en raison de leur importance. Quand il est question du Droit, nous pensons que l’on ne peut se permettre d’oublier que les femmes sont des marqueurs du Temps, ce qui implique d’être à leur écoute, tout comme on doit être à l’affût des éruptions volcaniques ou des tremblements de terre. Or ceux qui construisent des « machins » censés baliser l’espace et le temps sociaux sans tenir compte de déterminismes dont les femmes sont les vecteurs ne peuvent produire que des châteaux de cartes.
Sous la Révolution française, les femmes faisaient partie de cet, que nous appelons, pour notre part, la maisonnée des hommes. Elles étaient assimilées à des possessions de l’homme dans un sens guère éloigné de celui qui transparaît par exemple dans l’exposé des Dix Commandements. C’est dire que cette notion de maisonnée – même si le terme n’était pas employé- aura été un des fondements du droit civil en ce que cela concerne les possessions de l’homme. Le droit de vote n’était donc aucunement prévu pour les femmes et ce principe se perpétua jusqu’au milieu du XXe siècle, en France. En 2015, on a célébré le cinquantième anniversaire de la loi du 13 juillet 1965 qui a autorisé les femmes mariées à travailler sans l’autorisation de leur époux et à ouvrir un compte en banque en leur nom propre. ou à signer un contrat de travail sans l’autorisation de leur mari.
Mais, ces changements juridiques ont-ils réellement modifié le statut de la femme, non pas tant celui qu’on lui accorde mais celui qu’elle s’accorde à elle-même ?
Les femmes attendent des hommes qu’ils les programment, qu’ils instaurent un ordre, un organigramme. Le principe masculin « dit » les choses, comme on le voit au premier chapitre de la Genèse : Vayomer, Et il (Dieu, Elohim) dit qu’il en sera ainsi. C’est le Verbe.
Or, dire c’est émettre du son. Celui qui voit ce que je vois, je n’ai pas besoin de lui parler. Tout comme je ne me parle pas à moi même quand je décide d’agiter ma main. Dire, c’est traduire pour celui qui ne voit pas.
Dans son rapport à sa maisonnée, l’homme doit dire les choses mais il peut aussi les écrire pour qu’à partir de l’écrit (qui peut être du braille, c’est à dire une écriture en relief que la main peut capter), cela soit lu à voix haute et donc dit.
Lorsque l’homme a dit ce qu’il avait à dire, il peut se retirer. On n’a plus besoin de lui, du moins pour un temps, puisqu’il a laissé des ordres, un testament. Mais vient un temps où ce qui a été dit et écrit ne fait plus l’affaire fait long feu et c’est alors que le peuple retourne vers son chef pour recevoir de nouvelles instructions, et le mot même d’Évangile (en grec, une « nouvelle « bonne) indique l’idée d’un nouveau message (Nouveau Testament)
La propriété intellectuelle
Le langage est la chose du monde la mieux partagée. Peut-on juger quelqu’un sur ce qu’il dit, sans savoir s’il n’est pas simplement en train de répéter ce qui a déjà été dit, ou écrit, ne serait-ce que quelques minutes voire quelques secondes plus tôt. ? Seule la maîtrise du temps permet d’y voir clair et c’est ce qu’ont permis les chronométrés toujours plus performants dans le domaine sportif, quand les écarts se mesurent en dixièmes de secondes.
La compétence à situer les choses dans le temps est une fonction essentielle pour le maintien d’un certain ordre social et cela implique notamment la science historique qui reste une science de la genèse des activités, ce qui implique une certaine aptitude à remonter le temps, cela exige un sens aigu de la chronologie. Faute de quoi, cela favoriserait l’imposture, la contrefaçon et donc les erreurs de perspective quant aux rôles joués par les uns et les autres dans tel ou tel domaine. D’où l’importance de la propriété intellectuelle au niveau juridique.
Force est de constater que la plupart des gens sont totalement démunis au regard des enjeux chronologiques car cela exige une connaissance très étendue de tout ce qui a été déjà dit par le passé y compris dans un passé très lointain mais aussi très récent. Il semble cependant que l’informatique, les réseaux sociaux devraient permettre de trancher sur cette questions des premières émissions reprises par d’autres dans un deuxième temps. D’aucuns diront qu’une telle recherche est sans importance du moment que le message est passé ! Mais avec de telles affirmations, on en arrive à ne pas localiser la source, la semence, le point initial de diffusion et cela ne saurait être sans conséquence, ce serait confondre le rôle des organes au sein d’un corps, ignorer dans quel ordre les choses se font et donc ne pas réussir à identifier les éléments les plus vitaux dont tout le reste dépend.et bien entendu l’on transposera cela au niveau du corps social. Nous avons, pour notre part, consacré beaucoup d’énergie et de temps à rétablir certaines représentations chronologiques au regard notamment de l’Histoire des textes et l’on peut dire que nous sommes un chronologiste, ce qui correspond à une discipline qui n’a peut-être pas été reconnue, jusqu’à présent, à sa juste importance stratégique.
Il est clair que si l’on se fiait à des impressions, l’on pourrait carrément accorder, par l’absurde, le mérite de ses propos à une machine mais les gens ne sont quand même pas assez naïfs pour tomber dans le panneau ! Mais on dit que parfois le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Mais si l’on passe de la machine qui parle à la femme qui parle, est-ce que là l’illusion n’est-elle pas plus difficile à discerner de sorte que l’on risque de prendre des vessies pour des lanternes ? La sagesse populaire nous montre bien à quel point il importe d’être vigilant.
Un critère qui nous semble assez fiable est celui de la démultiplication du même propos. Généralement, on passe d’un stade où un seul tient tel discours au stade où le même discours est tenu et donc repris par un nombre croissant de « locuteurs » de toutes sortes. D’aucuns soutiendront que cela ne prouve rien et que les grands esprits se rencontrent, ils plaideront en faveur de la thèse selon laquelle les mêmes formules puissent survenir à peu près au même instant en plusieurs endroits à la fois, sans qu’il y ait eu concertation. C’est un argument qui peut faire sens, au niveau de personnes obéissant aux mêmes programmations et nous avons vu que certaines cyclicités liées à certains signaux pouvaient être à l’œuvre mais dans ce cas, il conviendra d’identifier le programme comme étant la source, quand bien même ce programme serait intégré et ne passerait pas par la parole mais seulement par le code, par un déclic s’adressant à des robots.
Autrement dit, le discours qui sort de la bouche ou de la plume de quelqu’un ne permet pas d’en déterminer l’origine. Un imbécile peut s’approprier les propos les plus pertinents tout comme il peut se procurer les objets les plus remarquables. On est dans une logique d’acquisition, d’emplettes, de shopping. Le discours dès lors qu’il ne s’origine pas ne serait plus qu’une affaire de goût, bon ou mauvais, un vêtement comme un autre et ceux qui le tiennent ressemblent à un défilé de mannequins…Mais derrière, à l’arrière-plan, il y a le couturier, il y a le designer. Or, d’aucuns prennent argument de cette faculté à arborer tel ou tel propos comme une preuve d’égalité mais cette égalité n’existe qu’au niveau des consommateurs, et le fossé entre le concepteur et l’utilisateur demeure. C’est pourquoi, il faut toujours garder en mémoire que tout discours ne fait sens qu’au sein d’un groupe donné et n’est pas voué à l’export. Ce que les membres d’un groupe se disent doit être réservé à un usage interne et ne supporte pas un regard extérieur. Si un groupe a développé des « valeurs » d’appropriation,- ce qui crée une certaine complicité- cela fait partie intégrante de son « éthique ». laquelle ne saurait s’imposer à d’autres groupes. D’où l’importance qu’il y a à déterminer son appartenance pour ne pas être en porte à faux en adoptant des valeurs qui ne nous correspondent pas. C’est ainsi que nous avons préconisé une thérapie d’appartenance -ou communautaire- visant à s’assurer que la personne est bien en phase avec l’identité qu’elle entend assumer. Zemmour a raison de rappeler que la Déclaration des Droits de l’homme est aussi celle du citoyen, ce qui implique une appartenance laquelle donne des droits du fait de notre appartenance à un ensemble donné qui nous « contient ». Par- delà les différences, il importe de capter les ressemblances . Il nous faut en effet à la fois nous raccorder à un groupe de gens qui nous ressemblent et à la fois apprendre à nous distinguer des autres membres du dit groupe. Il reste que la plupart des textes sont exclusifs et non inclusifs et ne sauraient s’appliquer allégrement aux populations non concernées même s’il est tentant de le faire comme dans le cas du Décalogue ou de la Déclaration des Droits de l’homme. Or, force est de constater que c’était avant tout à des hommes (blancs) et non à des femmes lorsque ces textes s’adressaient comme le confirment les pratiques de l’époque n’accordant aux femmes qu’un statut marginal et mineur. C’est ainsi que pendant longtemps, le suffrage universel n’ouvrit pas le vote aux femmes ce qui fut le cas tant en France, notamment en 1848. Ce n’est qu’en 1920 que les femmes obtinrent le droit de vote aux Etats Unis. Le fait de jouer sur instrumentalisation du recours grammatical en français notamment au genre masculin même quand les mots concernés sont certains au masculin et d’autres au féminin a pu autoriser toutes les dérives de type unisexe (cf. le film Une femme d’exception) Droit premier et droit moderne Il importe de ne pas confondre deux type de « lois » celles qui ont été instaurées il y a très longtemps par les sociétés humaines et celles que nous pouvons instituer et instaurer de nos jours. Cela dit, la Loi est faite pour les plus vulnérables physiquement et/ou psychiquement, pour les protéger d’autrui et/ou d’eux -mêmes.
Un tel amalgame entretient bien des confusions et alimente la tentation du déni en prenant les unes pour les autres alors que le « Droit premier » est devenu une « seconde nature », avec ce que cela comporte d’irréversible tandis que le « Droit moderne » se prête à toutes sortes d’aménagements, d’aggiornamentos (mise à jour). En écoutant le discours propre à une certaine utopie féministe, l’on ne peut qu’observer une sorte de tour de passe- passe, consistant à vouloir raiter les lois de la Subconscience comme celles de la Surconscience. On notera la dimension hyperféministe du « dernier jedi » de la série Star Wars, avec une prise de relais systématique par les femmes aux dépens du pouvoir masculin.
Mais l’on peut se demander si contrairement à l’idée généralement admise, les lois des hommes n’ont pas précédé celles de la Nature. On évitera donc les anachronismes. De nos jours, le rapport de force semble s’être inversé : que valent les lois des sociétés en comparaison de celles de la techno science ? Le rôle de la théorie de la Subconscience consiste précisément à souligner à quel point notre humanité présente a été déterminée pat les lois de nos lointains ancêtres, lesquelles auront fini par constituer une Seconde Nature, une antinature se caractérisant par l’instauration d’un ordre qui semblait alors faire défaut à la Nature. Ce serait en réalité par référence à l’ordre social que les hommes auraient cherché un tel ordre dans la Nature et non l’inverse. Il était au départ bien plus facile d’instaurer, d‘inventer des lois que de les découvrir.
.Peut-on véritablement vouloir fonder le Droit sur les cycles astraux ou bien, au bout du compte, n’est-il pas légitime que les hommes décrètent eux- mêmes de leur avenir sans se référer nécessairement aux données de la cyclicité féminine ? Dans le Talmud, il est précisé par certains sages qu’Israël n’est pas concerné par le Mazal,(Ein mazal leIsraël) c’est-à-dire par les signaux célestes. (Traité Shabbat). ( Bibl. Marcel Marceau Guez,Torah et Astrologie, Ed Thélés 2008, Jean Jacques Bitton Judaisme et Astrologie : Entente impossible? Texte tiré des conférences du Dr David G. Temstet, Nice 1997) La science politique se doit à terme de prendre en compte une cyclologie qui rende compte du comportement féminin puisque les femmes sont désormais une partie importante de l’électorat, avec le suffrage universel total. Cela dit, on peut se demander s’il ne serait pas utile de distinguer le vote des hommes et celui des femmes. Si celui des hommes n’est pas en soi déterminé comme celui des femmes, le résultat final ne peut qu’être marqué par le cycle féminin, tel que nous l’avons analysé, puisque ce résultat intègre indifféremment les votes des deux genres. Bien évidemment, le vote des femmes suffit à marquer fortement l’issue du vote. Il suffit de maîtriser une des composantes pour être raisonnablement en mesure de prévoir le processus global. Mais il importe que l’homme politique du XXIe siècle montre qu’il voit à long terme et cela exige une maîtrise de la cyclicité. Le public doit comprendre que le meilleur candidat est celui qui a une représentation de la société qui tienne compte des enjeux dialectiques, bref qu’il ait une connaissance aussi entière que possible de l’anatomie sociale avec la compréhension des processus qui la parcourent de façon à pouvoir baliser le cours des choses. Mais on aura compris que cela exige de disposer de certaines données « projections aléatoires. En 1968-(loin de l’agitation de Mai 68) voilà donc une cinquantaine d’année, alors que nous étudions la science politique, nous organisions des débats sur le campus de l’Université Hébraïque de Jérusalem en signalant déjà que l’on ne pouvait faire l’impasse sur l’astrologie, quitte, bien entendu, à ne pas la laisser -chose trop sérieuse- à la merci des astrologues…(cf. infra). Mais nous avions mis fin à notre première expérience israélienne, dès l’année suivante, comprenant que nous n’y serions jamais qu’un citoyen de seconde zone, conscient de l’appauvrissement produit par toute forme d’immigration. On serait ainsi en droit de comparer diaspora et immigration: paradoxalement, le Juif de la diaspora, quand il est dit de souche, c’est çà dire établi depuis de nombreuses générations, sera moins atteint par le syndrome de l’immigration que le juif israélien fraîchement débarqué ! En ce sens, le juif enraciné familialement dans un milieu donné, dans la longue durée, sera en meilleure position. Or, une telle condition est devenue en ce début de XXIe siècle l’exception, du fait des effets du sionisme, de l’antisémitisme, de la décolonisation, de la réunification (de l’Allemagne), du remembrement familial etc.La France a la chance de disposer d’une proportion de Juifs « de souche » non négligeable par rapport aux USA ou à Israël, même si cette catégorie -là n’en est pas moins minoritaire au sein de la communauté juive française prise dans son ensemble, du fait de l’immigration. Or, selon nous, l’immigration génère un syndrome qui nuit à l’expression critique en ce sens que l’immigré est dans le déni de sa condition et cherchera à donner le change en n’éveillant pas les soupçons car il n’aura pas la conscience tranquille. A contrario, le Juif de souche ne craindra pas d’émettre des doutes sur tel ou tel consensus. On notera que les grands Juifs de culture allemande des deux derniers siècles, n’étaient pas des immigrés de première ou deuxiéme génération, issus d’une autre langue, d’un autre environnement,.
En effet, l’étranger s’habitue à vivre dans un certain flou, renonçant à bien comprendre ce qui se passe autour de lui – tout comme une personne atteinte de surdité se résigne à deviner approximativement ce qui se dit autour de lui, quand cela ne lui est pas adressé directement. Cela développe un certain complexe d’infériorité, un manque d’assurance, de confiance en soi. Même si cette personne le nie, .elle ne parvient pas bien à déterminer ce qui est ou n’est pas « normal » dans la société au sein de laquelle il entend s’intégrer ou se faire intégrer. Elle ne peut pas juger par elle-même car elle n’en a pas la compétence, elle dépend du quand dira-t-on. Cela ne peut que nuire à son acuité de perception. Le choix de l’alphabet hébreu a selon nous été une erreur pour un pays ambitionnant, en principe, d’accueillir un grand nombre d’émigrants. Que l’on songe à la Turquie optant pour l’alphabet latin en 1928 ! Bien pis, il nous apparaît que tant à la synagogue qu’en Israël, au XXe siècle, le maintien de l’hébreu aura placé bien des Juifs en situation d’étrangers au sein même de leur propre monde identitaire, ce qui vaut aussi pour l’émigration juive vers Israël qui en fait des étrangers par rapport à la société dominante forcément inégalitaire. Il y a un siècle, en Palestine, quand tout était nouveau, il en était probablement autrement mais de nos jours, il y a des israéliens de souche (les « sabras ») et les immigrés («Olim, ceux qui sont montés - Alya)) qui trébuchent sur un alphabet hermétique qui n’est propre qu’à Israël…En fait, l’étranger l’est d’abord à lui-même ou plutôt à son conditionnement premier à l’instar de sa langue « maternelle », dans la mesure où son déplacement spatial implique, plus ou moins consciemment, dans son esprit, une forme d’adaptation, de mise en conformité minimale avec un nouvel environnement, pour comprendre et se faire comprendre. L’étranger, au lieu de passer de l’oral à l’écrit, du savoir vivre à la loi, suivra le chemin inverse en croyant tenir le bon bout, illusion ; leurre, marché de dupes qu’entretiendra, que mettre en scène un enseignement supposé permettre la transition, l’intégration, la « Qlita » dans le vocabulaire sioniste, ce qui désigne un ministère…
Une autre forme d’immigration concerne le rapport non plus à l’espace mais au temps : la personne se projette dans un futur, ce qui la décale par rapport au présent. On passe à un certain féminisme utopique niant le présent au prisme d’un passé ou/et d’un futur imaginaires et fantasmés. Le fait de vouloir s’approprier une histoire « nos ancêtres les Gaulois » qui n’est pas celle de sa famille mais du lieu d’immigration peut aussi causer certains troubles du fait d’une double contrainte : on prétend relever d’un passé commun avec des personnes qui ne nous ressemblent pas et qui, donc, ne devraient pas avoir la même origine !. Autant d’éléments conduisant à une tendance au déni de réalité , en s’en tenant à des facteurs superficiels comme le Droit et la Langue., voire à l’Argent et ce qu’il permet de se procurer.
Droit et anthropologie
On note que le Droit distingue le civil du pénal. Dès qu’il y a blessure infligée à autrui, on bascule dans le pénal et bien entendu dès que le processus vital est en jeu. Ce qui montre que porter atteinte aux biens « extérieurs » est généralement jugé comme un délit moins grave que ce qui touche à l’intégrité physique de la personne.
De même, un délit commis sans armes sera moins lourdement sanctionné que s’il a lieu « à main armée c’est à dire lorsque l’agresseur ne se limite pas aux seules ressources de son corps. Une exception toutefois, qui ne concerne que l’homme : le viol. Il reste que selon nous, l’homme relativisera tout ce qui ne porte pas atteinte à la vie et qui ne concerne que le vol alors que la femme sera plus meurtrie par la perte de quelque chose à laquelle elle tenait même si sa vie n’est pas en jeu. Lors du Shabbat, tout ce qui n’est que de l’ordre de la possession est reconnu comme secondaire. C’est pourquoi l’on doit se demander ce que signifie le commandement qui interdit de voler et qui est mis sur le même plan que celui qui interdit de tuer. Il nous semble que les commandements ne nous sont pas parvenus dans leur intégralité/ intégrité et qu’ils n’avaient pas ce caractère de brièveté qui caractérise certains alors que d’autres sont bien plus explicités. Selon nous, les commandements comportaient chacun deux volets: l’un déterminait ce qui pouvait se faire et l’autre l’exception à la règle. Cela vaut aussi pour d’autres interdits notamment sur le plan alimentaire où il serait absurde de ne garder qu’un « tu ne mangeras pas». En effet, l’on trouve des commandements (relatifs notamment à la kashrouth) autres dans le Livre du Lévitique (Ch. XI) et là encore c’est Dieu qui s’adresse à Moïse : :
«Transmettez ces instructions aux enfants d’Israël (pourquoi une telle référence à ce nom honni par le Royaume de Juda ?) : Voici les animaux que vous pourrez manger parmi toutes les bêtes qui vivent sur la terre.
3 Vous pourrez manger de tout animal qui a le sabot fendu ou le pied fourchu et qui rumine. 4 En revanche, vous ne mangerez aucun de ceux qui ruminent seulement ou qui ont seulement le sabot fendu. Ainsi, vous ne mangerez pas le chameau, qui rumine mais n’a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur etc. «
On aimerait connaître le complément d’objet du verbe ainsi visé ! Autrement dit, plusieurs de ces « mitszvoth » (commandements) nous seraient parvenus tronqués. Selon nous, il pourrait s’agir de formulations mnémotechniques renvoyant à une tradition orale si bien que les « tables » figurant dans chaque synagogue, ne feraient qu’évoquer des textes dont nous n’avons plus exactement connaissance tout comme d’ailleurs l’alphabet hébreu et arabe , lesquels situent et cantonnent les voyelles dans une sorte d’oralité, l’écrit restant hermétique aux non-initiés. En principe, ces commandements, s’imposent aux enfants mâles juifs devant « bar Mitzvah, c’est-à-dire soumis aux mitzvoth, dont les principales se trouveraient reprises dans le Décalogue..
N’oublions pas la règle de la « shehita», l’abattage rituel juif, qui est une condition restrictive -un « mais » – par rapport au commandement « positif » de manger de la viande, certainement plus important que le fait de ne pas mélanger la viande et le lait.
D’une façon plus générale, la ce qui « ajoute » quelque chose à l’homme, en ce qu’il peut ainsi saisir un objet qui le prolongera. Le travailleur « manuel » est celui qui n’existe que par l’appareil dont il se sert- il est perdu – déshonoré – si on le lui prend, si on l’en prive – à la différence de l’intellectuel qui peut se passer du secours de quelque objet que ce soit et qui peut dicter son propos à un scribe, à une secrétaire voire à une machine. Les gens d’en haut perdent leur pouvoir en passant de l’oral à l’écrit, lequel permet l’appropriation par la base. (Se) mettre par écrit correspondrait à une sorte de suicide, dans tous les sens du terme puisqu’une œuvre « vivante », « en progrès » va se figer et donc mourir. Mais ce faisant, les gens d’en bas pourront en quelque sorte ressusciter le texte « mort » en lui redonnant vie comme lorsqu’on rend à l’oralité un texte mais que vaut un tel « revival »? On pense aux zombies aux « morts vivants ». En ce sens, ramener ce qui est mort à la vie correspond à un fantasme des classes inférieures. Autrement dit, le texte meurt mais il existe une vie après la mort dès lors que le pianiste e nos jours va faire revivre telle sonate d’un compositeur du XIXe siècle, ce qui correspondrait à une sorte de miracle !.
On notera que ce clivage est moins sensible actuellement du fait de la généralisation de l’ordinateur qui dote chacun de nous d’un clavier mais il est à prévoir qu’à l’avenir, de plus en plus, il ne sera plus nécessaire de toucher le clavier pour se faire entendre de la machine, ce qui rétablira une meilleur conscience des différences entre le manuel et l’intellectuel, seul le manuel devant être en rapport avec l’objet, étant entendu que nos mains peuvent nous servir à saisir des aliments sans utiliser des couverts ou à frapper sur un piano ou quelque percussion sans avoir à le « tenir » (maintenir)., ce qui n’est pas le cas des instruments à cordes ou à vents (bois, cuivres). En ce sens, le violoniste est plus appareillé que le pianiste, ce dernier ne transportant pas sur lui son instrument et habitué à jouer sur des pianos qui ne lui appartiennent pas. Cela dit, l’interprète ne connaît la musique que de seconde main à la différence du compositeur. Et quant à l’auditeur, son rapport à la musique est encore plus indirect.
On doit par ailleurs distinguer deux sens du toucher, quand on touche un objet et quand un objet vous touche, par exemple, si je me cogne quelque part, on voit que la main n’a nullement le monopole du toucher et que le toucher n’est pas nécessairement lié à un acte volontaire de notre part. Il est regrettable que nous ne nous touchions pas le plus souvent notre corps directement mais uniquement par le biais du gant de toilette qui s’interpose avec nos doigts, ce qui ne nous permet pas les mêmes sensations, la même précision. Il est donc souhaitable que nous apprenions à nous frotter le corps avec nos doigts. .D’où la formule ; ne rien savoir faire de ses dix doigts. En fait, il y a comme un interdit à se toucher directement le corps, dont celui de la masturbation, de la « veuve poignet ». Cela vaut aussi pour la façon de se nourrir sans avoir contact avec ce que l’on mange sinon par le biais des couverts ou du pain, le pain, jouant le rôle d’interface avec son contenu.-(hamburger, sandwich) .On apprend aux enfants à ne pas « toucher » et c’est encore plus vrai en temps de pandémie où l’on ne se sert plus la main « Pas touche ! ». Mais on ne leur apprend pas à se servir de leurs doigts dans un but de propreté.
Ne vaudrait-il pas mieux parler de six sens d’autant que dans notre rapport à notre environnement, nous combinons souvent deux informations sensorielles. La main interviendra notamment, dans un deuxième temps, à la suite d’un contact avec notre peau venant de l’extérieur mais la main ou plutôt les doigts de la main, en particulier le pouce et l’index, dans le cas de l’épouillage chez les primates) peut aussi intervenir pour toucher un objet (animé ou non) qui n’était pas entré de lui-même en contact comme lorsque l’on joue d’un instrument. Ne peut-on d’ailleurs penser que l’épouillage aura contribué à développer le sens du toucher lequel joue un rôle majeur dans les relations sexuelles ou dans la pratique de la musique instrumentale étant entendu que les doigts ne sont pas les seuls organes du toucher, la langue, les lèvres et le phallus (chez les mâles) faisant partie de notre appareillage tactile ? Le mâle dominant serait celui qui jouit de la plus grande faculté dans ce domaine du toucher, qui ne passe pas par la vue- l’épouillage exige une grande sensibilité des doigts qui servent en quelque sorte de radar- à commencer par la séduction des femelles. A contrario, l’ usage de la vue ferait régresser celui du toucher. Or, la vue nous connecte au virtuel comme on peut le relever de nos jours avec l’invasion des écrans de toutes sortes dans notre vie quotidienne, ces écrans impliquant une médiation. Ajoutons que l’usage de la douche et du savon tend à nous dispenser de recourir au toucher digital, ce qui peut avoir des conséquences notamment au niveau du rapport du musicien à son instrument, en particulier dans le cas des instruments à corde et du piano. En effet, le contact avec tout objet fait intervenir le cerveau et provoque une réponse, positive ou négative, tout cela se jouant , se déroulant en un temps extrêmement bref. En fait, la main c’est notre altérité, je me touche le nez signifie en fait main touche mon nez. Sans la main, l’homme perd l’exercice de sa dualité, donc son autonomie et devient dépendant d’autrui plus encore que s’il perd la vue ou tout autre sens. Le toucher est d’ailleurs un sens qui couvre un champ bien plus étendu que les autres sens. Force est de constater que le fait de se servir de ses mains pour saisir sa nourriture peut être considérée par certains comme une régression nous faisant retourner à un état animal ! Il importe de se protéger contre un tel type de discours conduisant tout droit vers le transhumanisme. Selon nous, la main pourrait être assimilée à un cerveau, comme on le dit aussi de l’estomac. Pour paraphraser la formule d’Anaxagore, l’homme penserait parce qu’il a une main. Quant à la langue, en tant qu’organe, elle est le moyen de recourir à cet outil que sont les langues. La main manifeste notre dualité, notre réflexivité. Se laver ce n’est pas la même chose que se faire laver, ce qui sera perçu comme une perte d’autonomie. On notera que l’on capte beaucoup mieux dans le public la question de l’autonomie physique que celle de l’autonomie mentale. C’est probablement là un état premier de l’activité dite musicale et qui n’exige le recours à aucun instrument extérieur au corps, ce qui vaut aussi pour le sifflement « naturel » ainsi que pour les percussions, quand on ne recourt pas à un clavier. C’est ainsi que nous avons imaginé une « floor music », une musique « au plancher» où l’instrument n’est autre qu’un parquet en bois frappé par la paume de la main, ce qui pourrait constituer une première initiation pour l’enfant et un moyen, de détecter au plus jeune page ses dispositions sans le risque de tricher en recourant à un balisage préalable.
La main est un « organe » qui n’est ni réductible à une seule entité pas plus d’ailleurs que les doigts ne font sens isolément. On dira qu’elle est une sorte d’hydre à plusieurs têtes «chercheuses », pouvant épouser un terrain accidenté à l’instar d’un tank. Elle se révèle singulièrement précieuse dans le rapport sexuel et dans l’improvisation musicale, dans les deux cas l’on caresse l’objet. Pas de bon amant et de bon musicien sans une main intelligente et subtile On rappellera quelques expressions comme « donner sa main à couper », qui souligne l’importance de ce « membre » que nous avons d’ailleurs en double. Selon nous, la musique fait appel aux quatre membres :les mains sont censées frapper sur les cuisses, mais aussi l’usage des doigts d’une main frappant sur le dos des doigts de l’autre main, d’où l’importance de l’exercice physique, de la pratique de la course pour que les cuisses soient suffisamment musclées pour permettre une bonne percussion, une résonance de qualité, notamment en position assise ( en tailleur ou non) Rappelons que dans la percussion que l’on pourra appeler physique, la cuisse repliée (membre inférieur) est l’élément fixe et la main (membre supérieur) l’élément mobile.
Mais la main ne serait-elle pas diabolique, c’est à dire porteuse de la tentation par tout ce qu’elle a à offrir, du fait de tous les objets qu’elle permet de saisir et d’utiliser à commencer par tous ceux qui peuvent donner la mort tel un revolver , une « arme à feu » et ce n’est pas par hasard que l’on passe des menottes aux personnes jugées dangereuses. On peut certes tuer à mains nues, mais cela n’a pas d’effet aussi immédiat et soudain. La masturbation n’est pas faite pour les manchots. Veuve poignet Jeux de mains, jeux de vilains. A contrario, ce qui passe par notre bouche ne peut porter atteinte que moralement et non physiquement même s’il est possible de mordre ou de ronger comme le font tant d’animaux.
Dans le rapport sexuel, se servir de ses mains serait le propre de l’impuissance et il n’y a pas de vraie sexualité sans un sexe d’homme en érection, la main ne pouvant remplacer la verge sans qu’une certaine magie ne disparaisse car l’érection est une forme de transe, d’état second qui ne saurait mentir à la différence de la main et de la bouche.
On notera que nous ne pouvons saisir avec les mains que ce qui est froid ou tiède, la chaleur du feu n’est pas conseillée d’où la formule « mettre sa main au feu ». Ce qui est chaud contraint la main à s’équiper d’une fourchette et en cela ce qui est froid ou refroidi est moins aliénant. Pour notre part, nous préconisons de ne manger que ce que nous pouvons attraper à« mains nues ».
Droit structurel et droit conjoncturel
Les lois astrales sont censées être immuables, accompagner l’humanité tout au long de son Histoire tandis que les lois édictées par le verbe sont temporaires, révisables. Ces lois sont au contraire préventives, elles ont vocation à nous protéger contre tout ce qui est aliénant comme la convoitise, la dépendance de la machine, ce contre quoi lutte le Shabbat. En fait, selon nous, il existe un état intermédiaire entre le conjoncturel et le structurel, qui est le cyclique. Le conjoncturel est trop ponctuel et risque de grossir un fait assez insignifiant comme pouvant être la cause d’un événement d’une certaine gravite et le structurel, a contrario, serait trop ample dans ses perspectives, en remontant trop haut dans le temps. Entre ces deux extrêmes, le cyclique nous apparait comme plus raisonnable, situant les choses à leur juste mesure, en analogie avec le cycle des saisons ou celui qui fait alterner le diurne et le nocturne.
Face à ces « lois » cycliques, les sociétés humaines auraient, selon nous, instauré d’autres lois, d’autres rythmes qui ne sont en fait que des règles – on pense à ceux de nos démocraties modernes, depuis 1787 pour les États Unis- ne respectant pas les dites lois. Mais l’on peut aussi penser que les « commandements » figurant dans l’Ancien Testament visent à faire contrepoids à un tel ordre cyclique, qu’ils nous enjoignent de pratiquer une certaine discipline de vie de façon à éviter à terme d’être dominés par un environnement mécanique. Le Shabbat est évidemment le meilleur entraînement, une ascèse recommandée, qui demande à l’homme de prendre ses distances par rapport à son entourage. Étrangement, le temps, le cycle, déterminent ici l’espace, l’éloignement. On retrouve d’ailleurs un tel modèle dans le monde religieux quand il y est mis en avant des valeurs de pauvreté et de chasteté, sans que celles-ci ne doivent nécessairement s’imposer à tous. L’idéal kantien d’une éthique universelle nous semble des plus dommageables même à l’échelle d’une personne car celle-ci est vouée à un processus cyclique, ce qui exige de pouvoir fonctionner selon des régimes successifs.
D’où notre lecture des « Dix Commandements » et de quelques autres, où nous insistons sur le fait qu’un commandement comporte deux volets : ce qui est permis suivi de ce qui est prohibé. Le commandement instauré dès Genèse II concernant la consommation des fruits des arbres du Jardin d’Éden (notons que le mot paradis vient d’un mot persan signifiant verger, pardés) laquelle est autorisée à l’exception toutefois de celle des fruits de l’arbre de la science du Bien et du Mal. Selon nous, tous les commandements comportent au départ ces deux facettes mais dans de nombreux cas, cette dualité aura été supprimée, ce qui en fait une liste incompréhensible. En instaurant de telles exceptions – l’exception qui confirme la règle, dit-on- on brise une certaine routine systématique quant à leur application. Et en ce sens, ces commandements ont vocation à détecter en quelque sorte les androïdes, à l’instar des tests sur Internet visant à repérer des processus automatiques et donc suspects. Il y aurait donc dans l’instauration de lois une dimension subversive, ce qui fait penser à la formule de Blaise Pascal: « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » (Pensées, n° 294, parues en 1670). Les automatismes ont besoin de règles à caractère « universel » ou du moins s’appliquant systématiquement au sein d’un périmètre donné. En ce sens, l’on peut concevoir une juxtaposition d’ensembles fonctionnant chacun à sa manière mais ne communiquant pas entre eux. Le rôle des empires consiste justement à abolir les frontières e ntre de tels ensembles, ce qui implique selon nous l’instauration de nouvelles lois pour tous, ce que par exemple la bloc communiste avait tenté d’instaurer dans l’Est de l’Europe jusqu’en 1989, lorsque la Russie entendit changer son fusil d’épaule comme la France l’avait fait en 1960, envisageant d’autres perspectives. .Il s’agit là d’une réaction nationale contre la dérive impériale. Un tel sursaut émane-t-il des pays annexés ou bien de l’instance annexante laquelle entend renoncer à certains développements jugés toxiques? En fait, la volonté semble bien être partagée car les parties en présence ne supportent plus d’être englobées dans un seul et même ensemble, ce qui prend le contre-pied d’autres moments où le désir serait précisément d’être englobés, de ne pas être exclus ou séparé. Tropismes inversés et donc voués à alterner et à se succéder, selon un calendrier et un modus vivendi dont il s’agirait de fixer les modalités (cf. infra) Il est un temps pour renforcer l’unité impériale et un autre pour en alléger le joug et ces temps sont voués à alterner indéfiniment. On note donc la mise en œuvre, le déroulement d’une dialectique faisant alterner des périodes inclusives et exclusives, celles qui englobent de la diversité au sein d’un seul et même système et celles qui préfèrent mettre cette diversité à distance, hors du système. C’est ainsi- à titre d’exemples- que l’Algérie après 1962 ne fera plus partie de l’ensemble France alors que la Crimée- au début du XXIe siècle, en 2014, sera réintégrée au sein de l’ensemble Russie. Il faudrait en tout cas ne pas se laisser tromper par l’illusion de croire que les structures juridiques que l’on pourrait instaurer, à tel ou tel moment, seraient en mesure de contrecarrer ou de neutraliser un certain ordre « naturel » des choses. Or, c’est une telle chimère que semblent vouloir instrumenter des capitaines « populistes » selon laquelle il suffirait d’un coup de baguette « juridique pour changer radicalement l’ordre du monde !
Pour une nouvelle équité
A la lumière de nos analyses, il convient, en effet, de distinguer entre repères structurels et conjoncturels. Trop souvent, le conjoncturel vient se substituer au structurel alors qu’il ne s’agit là que d’un pis-aller, d’un palliatif. Se référer à un état conjoncturel permet d’évacuer la question du structurel et c’est bien ce qui se passe et se trame de nos jours. Il est vrai qu’il est plus aisé de faire un cliché d’un état donné, à un moment donné que de réfléchir sur des niveaux plus profonds.
C’est ainsi que le clivage entre hommes et femmes sera qualifié par nous de structurel, que l’ensemble des hommes tout comme celui des femmes le sera également alors que toute réunion, tout rassemblement se produisant et se présentant ici et maintenant sera dit conjoncturel.
Il nous semble urgent de réintroduire du structurel au nom même de ce que d’aucuns appellent parité, le terme même impliquant une binarité, une « paire » (ce qui a donné en anglais outre « pair » pour désigner deux objets –du fait d’un très ancien emprunt au français – « fair» comme dans « fair play »), ce qui revient à la notion d’équité et donc d’équilibre.
Ainsi, nous dirons que même si dans un groupe, en un instant T, il peut exister une majorité d’hommes ou de femmes, il conviendra de laisser autant de temps au groupe des hommes qu’à celui des femmes, quand bien même un des deux groupes y serait sous-ou surreprésenté Qu’au sein d’un groupe structurel donné, puisse s’organiser un vote n’est en revanche pas à exclure mais cela ne servira que pour élire le représentant du dit groupe structurel au sein d’un groupe conjoncturel donné.
On aura compris qu’il s’agit ici de délester toute forme d’organisation- dont le Droit est l’expression obligée- d’’un parasitage conjoncturel, introduisant une dimension aléatoire exorbitante.
Les interrelations Surconscience/Subconscience
On ne saurait nier, pour autant, l’éventualité de passages entre ces deux instances/topiques. Au-delà de quel seuil, ce qui a été instauré peut-il être ou ne plus être remis en cause ? On sait à quel point- comme il a été montré – cette question hante le débat théologique autour de la question de l’Alliance entre un peuple et « son » dit » Et cela vaut aussi pour le débat sur le genre si l’on admet que Dieu a d’abord conclu une alliance avec Adam en situant Eve en position seconde, supplétive, auxiliaire. En ce sens, les Témoins de Jéhovah ne transigent pas, au nom de la modernité, sur cette différence de statut qui fait l’objet de tant de dénis.
Peut-on donc défaire ces deux alliances comme le prétendent les tenants de la Surconscience en recourant au biais juridique ? De même, en ce qui concerne de très anciennes pratiques cycliques – qui se retrouvent au sein du corpus astrologique- ne peu-t-on passer outre, demandent certains au nom de la modernité dont la Surconscience semble vouloir avoir le monopole.
Mais, les tenants de la Subconscience peuvent contre-attaquer. Ils reprocheront notamment aux juristes de vouloir statuer sans avoir pris connaissance des données relevant du dit domaine. Qu’est-ce ainsi qu’un droit constitutionnel qui entendrait fixer un calendrier sur la base d’une certaine idée de la durée optimale des dispositifs ? C »est ainsi que le 17 septembre 1787, la Constitution américaine prévoit, en son article II que « Le pouvoir exécutif sera confié à un Président des États-Unis d’Amérique. Il occupera ses fonctions pendant un mandat de quatre ans et, avec le Vice-président, dont le mandat sera de même durée, sera élu de la manière suivante « En 1848, la Deuxième République reprendra cette durée de 4 ans pour le Président Français, ce qui ne s’appliquera qu’au seul Louis Napoléon Bonaparte.. Mais la Troisième République optera pour une durée de sept ans. Le Premier Ministre britannique était , quant à lui, lié à la durée d’une législature, soit cinq ans.
Qui ne voit que chaque État ne fait sa propre cuisine/cuisson en la matière sans d’ailleurs que personne n’y voit rien à redire ? Quelle cacophonie ! Et ils s’interrogeront aussi sur la désinvolture consistant à décréter l’égalité entre les hommes et les femmes. On sait que chassez le naturel, il revient au galop. On parlera d’irresponsabilité, d’apprentis sorciers à propos de ces prêtres de la Surconscience, laquelle apparaît comme quelque tentation diabolique.
Les hommes ont su apprivoiser certains animaux, les domestiquer pour les mettre à leur service mais aussi pour sa consommation. Selon le principe que nous avons posé, seule une minorité d’espèces ont été «élues » par les hommes. Les lois alimentaires attestent de l’existence de critères. Elles ont une portée religieuse dans le judaïsme et dans l’Islam- notamment à propos du porc, du rituel d’abattage, du sacrifice, sans parler de l’hindouisme et de ses vaches sacrées. On notera que l’apparition du serpent dans le Jardin d’Éden pourrait correspondre à cette tentation de faire appel à l’animal au lieu de s’en tenir aux seules potentialités humaines.
Les végétariens s’insurgent contre le rapport des humains aux animaux en oubliant les tenants et les aboutissants de toute problématique d’alliance Il est clair que toute alliance a ses contreparties. Si nous ne consommions pas de viande, nous n’élèverions pas d’animaux et donc ceux-ci ne seraient pas encouragés à exister et surtout à se multiplier et il n’y aurait pas de prairies pour les accueillir. Un film de Howard Hawkes, comme la Rivière Rouge, témoigne de l’importance vitale de la viande pour la qualité de vie avec l’arrivée de troupeaux attendue comme le Messie.
D’une façon générale, ces diverses alliances dont il sera ici question auront contribué à l’essor des catégories concernées, voire à leur profusion.
Mais la grande question que pose le Droit nous semble être la suivante au regard de notre dialectique Subconscience-Surconscience : faut-il faire une loi pour nous inciter à boire ou à manger, à dormir ou à évacuer nos déchets internes, à marcher ou à copuler ? Il semble au contraire que dans ces cas, la loi vise à réguler nos activités et non à la constituer. Or, si l’on prend les pratiques religieuses comme la circoncision ou le respect hebdomadaire du Shabbat, peut-on dire que cela fasse partie intégrante de nos « instincts » ? En ce sens, de tels rituels ne sauraient faire partie de la Subconscience. En revanche, si l’on reste sur le terrain de la question juive, l’on peut se demander si les Juifs et notamment dans la diaspora, c’est-à-dire quand ils sont minoritaires quelque part- ne sont pas portées à se réunir d’une façon ou d’une autre, par-delà toute considération religieuse consciente.
Le régime des vaches maigres
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Nous mettrons l’accent sur ce que nous appelons la «malbouche » et la question de la maltraitance alimentaire, c’est-à-dire de la qualité de ce que nous donnons à autrui. Les images d’ordre alimentaire nous inspirent en ce qu’elles sont transposables à différents niveaux et notamment à celui de la communication. Ce qui pose le problème du vrai et du faux.
L’alimentation est en prise directe avec la notion de cycle : nous absorbons des éléments étrangers à notre organisme et puis nous les rejetons, les évacuons.
Nous utiliserons volontiers le mot ‘pauvre » lequel n’en est pas moins ambivalent. Paradoxalement, le pauvre peut être richement doté en toutes sortes de « biens » qui viennent compenser et masquer ses faiblesses et le « riche «-selon notre optique- est celui qui n’a besoin d’aucune addition pour lui-même et qui ne l’accepte pas chez autrui. Le « pauvre » est celui qui veut se faire passer pour ce qu’il n’est pas ou plus, qui est dans un processus mimétique. Mais là encore, évitons certains pièges sémantiques: une chose est de se développer en suivant l’exemple de ceux qui nous ont précédé, une autre de se contenter de reproduire, de s’approprier, ce que d’autres ont accompli avant nous. Il y a un mimétisme de la Subconscience et un autre de la Surconscience. Cela dit, si la faculté de parler est héréditaire et génétique, le choix de la langue est d’ordre sociologique. Pour innover dans un domaine, il faut se démarquer de ce qui existe déjà car on ne peut être l’égal de nos prédécesseurs qu’en nous retrouvant dans la même situation qu’eux mais dans un autre temps, sinon l’on bégaie. C’est-à-dire qu’il faut remonter à la Subconscience, aux facultés « brutes » et évacuer l ou en tout cas dépasser les acquis.
Il y a un adage diététique bien connu qui recommande de manger le matin comme un prince et le soir « comme un pauvre », ce qui montre bien que l’on savait alors faire la distinction entre deux types d’alimentation ainsi qu’entre ce qui se mange en début et en fin de journée. Le pauvre se contente, se satisfait de peu mais l’élite, elle, est réservée aux « happy few », ce qui regroupe peu de gens. (few dérivé de peu, comme review de revue). C’est ainsi que la consommation de pain conduit au déchaussement des dents, ce qui conduit à une population de « sans dents ».
Or, il semble que de nos jours, la plupart des gens serait bien en peine de conférer un contenu à une telle directive hormis peut-être le fait qu’il faut manger plus « léger » le soir. En réalité, derrière un tel adage, se profile une typologie alimentaire bien précise que nous entendons expliciter.
Manger comme un riche, c’est consommer des produits frais, qui ne se conservent que durant un bref laps de temps, comme les fruits et les viandes. Inversement, manger comme un pauvre c’est se nourrir de produits de vil prix, de longue conservation comme les céréales, que l’on stocke dans des silos. On notera que les pigeons parisiens raffolent de céréales et ne consomment pas de fruits. En ce sens, nous dirons que nous ne voulons pas être des pigeons ! Au cours de la période de la Pâque juive, la consommation de céréales est défendue. (Hametz). La viande, selon nous, est le fruit de l’hiver. L’animal est une sorte d’arbre qui traverse la mauvaise saison et que l’on prépare d’ailleurs en recourant au feu, qui est le soleil de l’hiver. On notera aussi que le mot capital vient de cheptel, c’est-à-dire le nombre de têtes d’un troupeau (caput en latin, qui a donné chef, capitaine et cheptel mais aussi chape (Capet), cheptel, capuchon, chaperon). On parle des « fruits » du capital.
Refuser les céréales lors de la Pâque juive, n’est-ce pas finalement un rejet des valeurs féminines ? A contrario, le rejet de la viande nous apparaît comme le rejet du vivant et l’on notera en français à quel point viande et vivant sont des mots qui se ressemblent. La viande pose la dialectique du vivant et du mort alors que l’on offre volontiers des fleurs coupées, donc mortes – quand bien même le bouquet serait-il artistiquement confectionné- comme le sont les cheveux d’une perruque comme si, au fond, on ne tuait pas ces fleurs en les cueillant Ce passage du vif au mort serait un rappel insupportable pour le psychisme féminin lequel refuserait en quelque sorte une telle dialectique car pour la machine, cette dualité ne fait guère sens puisque la machine peut se réparer, on peut en changer indéfiniment les pièces à l’instar de la Tour Eiffel. D’où le rejet plus général de toute forme d’improvisation, c’est à dire de ce qui n’est pas du déjà-vu. Or, la répétition n’est-elle pas le propre de toute forme de cyclicité, l’avenir n’étant plus que la duplication du passé ? L’acte de lire relève selon nous d’un phénomène d’aliénation, de recours à un objet extérieur alors que le fait de parler renverrait à une oralité organique avec une toute autre implication écologique. Improviser est pour nous lié à la parole et non à l’écriture et lire, ce n’est pas parler, même si dans les deux cas, cela passe éventuellement par le même orifice, la bouche tout comme ce qui sort de l’utérus n’est pas de même nature, selon qu’il s’agit d’un garçon ou d’une fille, ce qu’ont bien compris certaines sociétés. (cf. Bénédicte Manier, . « Quand les femmes auront disparu. L’élimination des filles en Inde et en Asie » Éditions La Découverte)
On trouve en fait des formules hybrides mariant une nourriture de pauvre avec quelques ingrédients « riches » et cela a donné naissance à une très grande diversité de « plats » qui exigent une préparation assez ingénieuse. L’expression « manger des nouilles » indiquait une nourriture marquée au sceau d’une économie forcée, contrainte, de restriction mais de nos jours, probablement sous l’influence italienne ou chinoise, les pâtes ont acquis leurs lettres de noblesse ! Victoire de la Surconscience sur la Subconscience. Ce qui compte n’est plus le produit mais la façon dont on le travaille, le travestit, l’habille.
En fait, il semble bien que la consommation de viande soit apparue au sein d’une société, d’une culture données avec par conséquent un impact écologique limité à l’échelle de la planète et que progressivement, une telle pratique alimentaire se soit largement étendue au-delà des limites de ladite société. On peut ainsi penser que chez les Hébreux, la consommation de viande était la coutume et sa réglementation même –avec les interdits que cela implique- ne fait qu’attester de l’existence d’une telle pratique. Par la suite, du fait d’un processus mimétique, la dite pratique a pu s’étendre à d’autres cultures, avec les effets que l’on imagine aisément, ce qui conduit à une condamnation pure et simple de la consommation de viande dans les positions de certains contempteurs. Or leur argument repose sur la thèse d’une universalisation alors même que la sagesse voudrait de limiter une expérience à un ensemble limité. Le changement d’échelle peut rendre une pratique indéfendable ne serait-ce que parce que cela tend à compromettre une certaine division du travail, un certain équilibre des énergies. Tels sont les dangers de toute approche unidimensionnelle qui serait sous-tendue par un principe égalitaire. On notera que du fait de l’universalisme, l’on est condamné à être étranger au modèle qui est ainsi mis en avant et qui ne peut que privilégier ceux pour qui le dit modèle est pleinement intégré, de longue date. Le drame de l’immigration est indissociable de l’adoption d’un modèle unique dont l’existence va miner les appartenances plus locales et plus proches…
Au XIXe siècle, les philosophes français- en un temps où l’on savait la valeur des choses, se gaussaient d’un Kant ou d’un Hegel en comparant leur œuvre à une énorme platée de légumes surmontée d’une mince tranche de viande. Que nous révèle cet échantillon de viande, sinon qu’on veut avoir le goût de la viande sans être prêt à en payer le prix ? Hommage du vice à la vertu. De nos jours, on tend à privilégier la convivialité sur la qualité de ce que l’on mange, l’important serait d’avoir quelque chose à partager entre tous, même si le produit ainsi proposé est d’une extrême médiocrité. D’ailleurs, cette convivialité est souvent marquée au coin d’une certaine forme de pingrerie, de mesquinerie tant la tentation est grande de faire de économies quand on est nombreux. Cela vaut autant pour les économies de produits mais aussi de temps.
On ne saurait confondre les fruits et les légumes. Les fruits sont l’aliment idéal qui n’a besoin d’aucun traitement pour être consommé à la différence de la plupart des légumes. En effet, la cuisine n’est-elle pas une sorte d’alchimie s’efforçant de transmuter le plomb en or, donc un matériau vil en quelque chose de bien plus précieux ? Mais toute cuisine n’est-elle pas « diabolique », à savoir une symbolique qui prétend s’incarner ? La tentation consiste ici à perfectionner les artifices ; les adjuvants, au lieu d’améliorer la qualité du produit à commencer par soi—même- auquel les artifices s’appliquent. Toutefois, il convient de tempérer un tel jugement au prisme de ce que nous avons appelé le stade antithétique qui peut se définir comme une sorte de contre-pied de la Nature voire comme un pied de nez à son encontre voire un bras d’honneur. En ce sens, il serait bon de ne pas juger trop sévèrement les diverses recettes alimentaires qui émaillent nos civilisations.
Nous vivons objectivement sur un mode pénurique – on fait de nécessité vertu – et la Surconscience est bien souvent une série de recettes (de cuisine ou autres) pour accommoder des produits de piètre qualité au moyen d’additions qui perdurent indéfiniment alors qu’il ne s’agissait que de solutions temporaires. Nous délivrons, sans état d’âme, à autrui, à notre prochain, des services et des produits de médiocre qualité, ce qu’il faut bien mettre sur le compte d’une avarice, d’un rationnement chroniques, épidémiques lesquels sont le prix à payer pour échapper aux affres de l’endettement de type yin. Il y a un temps pour chaque chose mais le plus souvent l’on s’en aperçoit avec retard, sinon quand il est trop tard. En cela, on peut parler de maltraitance car traiter mal quelqu’un c’est lui faire du mal. L’incurie crée du manque et du manquement et l’incurie est liée à un manque d’hygiène physique et morale, ce qui correspond à un relâchement du contrôle que nous exerçons sur nous-mêmes/. Employer des mots grossiers relève de la maltraitance tant envers autrui qu’envers soi-même, ce qui d’ailleurs se recoupe. Selon nous, le fait de mal se nourrir trahirait fréquemment un certain refus de causalité, une tentative pour découpler l’acte et ses conséquences, s’apparenterait donc à une forme de déni.
Dans le domaine politique, les scandales actuels sont la conséquence d’un manque d’hygiène sociale. Il vaut mieux prévenir que guérir. On ne doit pas attendre que quelqu’un soit non seulement mis en examen mais en outre condamné pour prendre des mesures. C’est bien plus en amont qu’il faut intervenir et un partie politique qui aura attendu trop longtemps pour réagir face à un risque dévoile son imprévoyance. Gouverner, c’est prévoir. Il en est de même que pour l’hygiène liée aux conditions de vie- ce qui est lié à la pauvreté ou à des habitudes contractées à un certain moment et perpétuées - lesquelles peuvent générer un terrain propice aux maladies et aux épidémies. L’exigence de propreté est au cœur de l’hygiène sous toutes ses formes. D’ailleurs, l’on entend dire que l’on « se bouche le nez » face à certaines rumeurs. Cela vaut au sens propre comme au figuré. L’essentiel du propos du présent essai s’inscrit dans une problématique d’hygiène mais force est de constater que dans bien des cas, on ne prend pleinement conscience du problème que lorsque la situation se sera gravement dégradée, en aval. La suspicion se situe en amont. Certains préfèrent attendre que celle-ci se confirme pour intervenir. L’hygiène, c’est de ne pas attendre. Rappelons que toute hypothèse peut s’assimiler à une prévision et tous les pionniers sont quelque part des prophètes.
Vertus d’une économie de substitution
On peut certes parfois ironiser sur les pis allers, les succédanés (on, disait des ersatz (ce qui prend la place) pendant l’Occupation) mais ce sont là des solutions parfois fort innovatrices d’où l’idée de ne pas subir la pénurie mais de la susciter, comme ce fut le cas du blocus continental sous l’Empire.(culture de la betterave comme substitut à la canne à sucre) On parle aussi de faire de nécessité vertu et de fait la pénurie demande de renoncer à certaines habitudes, de repenser certains besoins mais aussi peut en susciter de nouveaux. En effet, qu’est-ce que la pénurie, sinon une invitation à faire l’inventaire de ce dont on dispose et de s’en contenter, ce qui implique de mettre fin à certaines dépendances, voire à certaines addictions.
Un des domaines où la pénurie semble avoir inspiré une certaine ingéniosité est le domaine vital de l’alimentation car une société a impérativement besoin de se nourrir pour survivre. C’est ainsi que sous l’Occupation, on s’est mis à aimer le rutabaga et le topinambour, du fait des privations liées au pillage allemand. Avec les rebuts alimentaires, l’ion se met à confectionner, à concocter toutes sortes de mets tant salés que sucrés, où ce qui est bas de gamme sera sauvé par quelque supplément comme lorsque l’on dit mettre du beurre dans les épinards. Un produit farci (une épaule farcie) est celui dont le contenu n’est pas celui auquel on pouvait s’attendre en ne se fiant qu’aux apparences, lequel contenu est bien plus pauvre que son emballage, sa « garniture »…Nous suivrons Gauthier Chapelle (Le vivant comme modèle, Paris, Albin Michel, 2015) quand il met en avant les effets positifs de la pénurie .) la coopération se déploie plutôt sur les sites en situation de pénurie (…. La compétition étant une relation qui coûte de l’énergie à tous ceux qui la pratiquent, il n’est pas illogique qu’elle soit un luxe réservé aux situations d’abondance »’
La pénurie peut conduire à recourir à toutes sortes d’expédients, qui visent souvent à remplacer ce que l’on n’a pas ou plus par des substituts. En vérité, quand on observe un groupe quel qu’il soit l’on constate qu’il tend à masquer ou à nier certains manques, des pertes, des absences. D’où des procédés qui ne sont parfois que des tours de passe- passe, des farces, des mascarades, des trompe -l’œil, des faux semblants, autant de termes qui montrent que l’on sait de longue date détecter l’imposture. Notre organisme lui – même pourrait-il survivre s’il ne repérait pas très vite ce qui cherche à s’infiltrer ?.
Mais cela vaut aussi pour des savoirs faire comme les lignes de la main ou le tarot (chez les Gitans), le marc de café (chez les femmes juives de Turquie) et qui se servent de quelques données symboliques récupérées ici et là. Tout cela constitue une sous-culture voire une contre-culture qui trouve son bonheur dans ce que les hommes ont délaissé ou abandonné, en fouillant les poubelles de la société. Par le biais de la traduction, par le verbe de la voyante, des symboles abscons deviennent porteurs. . Il en est de même de l’habitat, de la décoration, qui permet de transfigurer des lieux misérables en petits palais. Nous sommes en faveur de la polyvalence des lieux de vie, ce qui signifie une certaine périodicité plutôt qu’au principe des pièces/chambres spécialisées et ne servant qu’à des moments précis, ce qui implique l’usage de tréteaux, de meubles de rangement permettant un roulement des activités au sein d’un espace relativement limité, ce qui serait une solution aux problèmes de logement. On pense à une certaine humanité qui se nourrissait, à une certaine époque, de charognes, de carcasses, d’abats, de tout ce que les plus forts abandonnaient derrière eux, comme sans valeur. Dans nos sociétés actuelles, on peut se demander si la perpétuation d’une nourriture pauvre, à base de farine, alors que le contexte alimentaire a changé, ne correspond pas à un certain atavisme des bas-fonds sociaux.
Quid des personnes qui sont limitées dans leurs capacités ? Il leur faut trouver des parades, Même quand la pénurie a cessé, certaines pratiques vont perdurer parce qu’elles font partie intégrante d’une certaine culture, d’un modus vivendi…Nous sommes favorables à des périodes de restriction qui obligent à innover et à trouver des modes d’autosuffisance, ce qui permet à des esprits ingénieux de se faire connaître. Pour nous, en dépit des apparences, le végétarisme génére de la dépendance en ce que les produits concernés ne sont, in fine, consommables qu’au prix d’adjonctions d’épices (d’où l’épicier), de condiments, de sauces à commencer par le sel, autrefois soumis à l’impot de gabelle du sel etc A contrario, les périodes de vaches grasses ne permettent pas de faire des choix, de faire émerger une certaine élite particulièrement inventive et créatrice. (cf. infra).Instinctivement, les femmes préféreront les vaches grasses car elles sentent que la restriction des ressources disponibles ne peut que tourner à l’avantage des hommes. Ce qui tend à favoriser l’inégalité, la hiérarchie du moins dans un premier temps. En ce sens, nous croyons à la dynamique de quartiers autonomes, chaque quartier explorant à sa manière des méthodes et des moyens originaux- on pense à l’Italie et à l’Allemagne, comportant un grand nombre d’entités de petite taille avant de faire leur unité, bien après la France.
Il est avéré que lorsque nous sommes comblés par ce qui nous est donné par autrui, notre organisme tend à se relâcher, à perdre en tonicité, à s’engourdir, voire à s’abrutir et inversement, lorsque notre activité intérieure est intense, notre sociabilité tendra à décliner. C’est ainsi que lorsque l’on a froid, notre corps puisera dans ses stocks.
Culture et agriculture « bio »
La culture comme l’écologie ne sauraient se limiter au plan matériel. Et de fait, il existe bel et bien un clivage entre ceux qui vivent « bio » et ceux qui se contentent d’une qualité de vie de second ordre. Mais force est de constater que si le public a été sensibilisé à certaines alertes alimentaires – et plus largement à tout ce que l’on absorbe par la bouche- ce qui englobe les médicaments- en revanche, en ce qui concerne les « nourritures » intellectuelles, il reste encore beaucoup à faire et cela concerne des enjeux en rapport avec ce que nous avons appelé la maisonnée laquelle englobe tous nos automatismes tant physiologiques que mentaux.
Nous n’entendons nullement demander qu’un modèle exigeant s’impose à tous, uniformément car cela serait certainement ruineux et nous ne pensons pas, à la différence d’un Kant, qu’il faille généraliser un « impératif » pour que cela fasse sens mais nous pensons que la conscience d’une telle alternative doit être transmise à tous. Dans bien des cas, les personnes se contentent d’une «alimentation » culturelle de second ordre alors qu’ils pourraient s’épanouir si on les avait averties, en temps utile, notamment dans leur jeunesse, qu’il existait d’autres options et donc d’autres valeurs. On ne saurait nier que certains environnements peuvent se révéler toxiques pour les uns et favorables pour d’autres et cela ne vaut pas au seul niveau individuel, ce qui ne permettrait aucune réglementation générale mais pour des catégories tout à fait identifiables d’entrée de jeu et en fait dès la naissance voire avant celle-ci, par l’échographie. Or, tout se passe comme si l’on en restait au stade de l’éducation unisexe, qui est en fait du moins dans un premier temps celle qui correspond plus à la fille qu’au garçon – puisque l’on est en plein dans le « verbal », dans l’apport extérieur -alors que par la suite, comme nous le verrons, au fil des pages, les exigences demandées aux hommes n’ont pas à être identique à celles requises des femmes, au regard notamment des « œuvres ». Comme l’a noté Jacques Attali, les sociétés se ruinent par leurs dépenses d’éducation, de santé et de défense. Mais comment pourrait-on faire admettre de nos jours que l’on doit consacrer plus d’argent et de temps à la formation des garçons qu’à celle des filles ? Les sociétés qui auront compris cela prendront à terme une avance considérable.
Or, c’est la mise en évidence de ce double niveau qui devrait permettre, au XXIe siècle, d’abandonner définitivement le mythe de l’égalité entre hommes et femmes, du moins en certaines régions du monde. Quand on aura compris que le plus souvent ce que les femmes ont à offrir ne vaut que pour une culture de second ordre, le débat prendra une toute autre tournure, étant entendu -comme on le verra tout au long du présent essai – que notre société, tout comme notre corps physique- a besoin d’automatismes et ne peut constamment innover. Il y a un temps pour chaque chose et il y a besoin d’alternative et d’alternance dans le temps comme dans l’espace.
Force est de constater d’ailleurs que les performances des femmes sont bien plus évidentes et indéniables dans le domaine des activités de transmission, d’interprétation que dans celles de véritable création(mot bien galvaudé ) et d’innovation impliquant une remise en question des dits automatismes. Or, on ne peut guère être à la fois au four et au moulin On a toujours besoin d’un plus petit que soi.
Certes, entre le haut et le bas des activités, il y a un phénomène d’écho, de miroir. Mais c’est justement là que le bât blesse, du fait de la confusion et du malentendu que cela génère. On sait très bien que dans une entreprise, on ne peut demander à une employée de « bas étage » de prendre les responsabilités qui relèvent de ses dirigeants. Or, notre Humanité est à considérer globalement telle une entreprise.
Comment se fait-il dans ce cas que tant de gens se contentent d’une culture de seconde main qui ne saurait avoir les mêmes vertus énergétiques qu’une culture « vivante ». Tout se passe comme si la plupart des gens ne faisaient pas la différence entre un produit culturel « frais » et un produit culturel « réchauffé », que l’on ressert pour la énième fois, en boucle. Jacques Attali a bien raison de préférer parler sans notes car lire un texte, c’est se décaler par rapport à son public et n’importe qui peut le lire à sa place. Le paradoxe de l’auteur d’un ouvrage par exemple, c’est qu’il fabrique un objet qui servira à quelqu’un qui fonctionne autrement que lui. L’auteur part du vivant pour le figer et le lecteur part du mort pour lui donner un semblant de vie ! Un tel paradoxe conduit à des discours étranges : l’homme secrète de son sang le sperme qui en lui-même est très concentré et non viable en l’état alors que la femme « donne vie »à ce sperme né de la vie et qui lui a été transmis de façon virtuelle pour qu’elle puisse l’utiliser. Mais le tourne-disque aussi donne vie à l’enregistrement qu’on y place en apparence muet- si on le laisse tel quel- alors que cet enregistrement est lui- même né de la vitalité de ses auteurs !. Il y a là une ambivalence dont d’aucuns n’hésitent pas à se servir pour fausser la perception des choses.
Le malthusianisme au féminin
Il nous semble que les femmes se comportent face à la culture comme face aux ressources du sous-sol., comme face à des acquis extrêmement ancien qu’il importe de gérer au mieux, à la façon de Malthus. On pourrait parler du syndrome des héritiers qui exploitent ce qui est transmis par le passé mais qui ne comptent pas trop sur l’apport du futur comme porteur de nouvelles données.
Autrement dit, pour les femmes, les richesses appartiennent au domaine de la mort, des objets inanimés et ceux qui annoncent des innovations sont des faux prophètes qui cherchent avant tout à accéder au pouvoir.
Les femmes semblent fasciner par les objets inanimés, par ce qui ne bouge plus, qui s’est déshumanisé, cela les rassure. A l’inverse, elles voient d’un mauvais œil ce qui est mouvement, en progrès car qui dit mouvement dit locomotive suivi de son train. Et la locomotive prend la tête, l’ascendant, le pouvoir. Le non-dit des femmes selon nous pourrait ainsi se résumer : ce qui est mort est la vraie richesse de notre planète. Que ferait-on sans le charbon, le gaz, le pétrole mais aussi n’existe-t-il pas déjà dans notre culture des trésors inépuisables, tant et si bien que la modernité est bien peu de chose en comparaison de tout ce qui a déjà été accumulé. Il s’agit donc là de minimiser la créativité masculine à venir en montrant que ce qui existe déjà, ce qui est connu suffit et que le jeu n’en vaut pas la chandelle qui consiste à pratiquer le changement pour le changement. Les humains seraient donc des nantis qui n’auraient qu’à gérer les acquis. Une sorte de créativité zéro ou plutôt d’une créativité articulée sur le recyclage, qui fera que l’on s’extasiera devant un concert Chopin et en quelque sorte indépassable . Et d’ailleurs, ce qui est mort ne devient-il pas « immortel » ? De même, ce qui est froid n’a plus à se refroidir, ce qui est sec n’a plus à se dessécher à la différence du chaud et de l’humide. Cela expliquerait pourquoi, sur le plan alimentaire, l’on préfère servir dans les réceptions des boissons et des mets froids et secs, qui ne posent pas de problème de maintenance comparables à ce qui est chaud et frais. L’on dit de quelqu’un qui a été tué qu’il a été refroidi.
Dans les domaines les plus divers, on ose et nous osons parfois servir un matériau de second ordre –à prix vil -et cela va de ce que l’on nous donne à manger à ce que l’on nous donne à voir, à entendre. Mettre quelqu’un dans les mains d’une personne incompétente, parce que moins douée ou moins formée, et donc moins rare, moins coûteuse, c’est se moquer du monde. On aura compris que si un produit ou un service ne peuvent être consommés ou effectués qu’au prix d’artifices, ils en deviennent ipso facto suspects ainsi que ceux qui le proposent.
En ce sens, nous dirons que la contrefaçon doit être fille de l’avarice, de la mesquinerie. C’est là un mobile du mimétisme. On imite pour faire des économies, pour pallier la rareté de la qualité. On est passé du compositeur à l’interprète et maintenant de l’interprète au DJ qui comme son nom l’indique (disc-jockey) fait passer des disques. On passe de la deuxième main (second hand) à la troisième main. Et cependant, l’on peut aussi faire l’apologie de l’économie, comme l’illustre le rasoir d’Occam. Bien plus, il peut être légitime de préférer payer de sa personne, en nature, que de devoir acheter tel ou tel présent. Le temps (qui est la richesse principale de la femme, l’homme étant avare de son temps-il n’a pas de temps à perdre) est une énergie renouvelable, les gens ont, comme on dit, du temps à« revendre » et c’est ce temps que les gens louent (loi des 35 h) et non pas tant ce qu’ils en font. Celui qui a le sentiment qu’il peut apporter quelque bien de par sa présence, de par ce qui émane de lui, peut rechigner à passer par les fourches caudines de la consommation. Quand une femme attend d’un homme qu’il lui achète, lui paye ceci ou cela, n’est-ce point là une forme de muflerie ou bien est-ce en compensation d’une certaine impuissance ?
On nous propose désormais des cartes « illimité ; à volonté, à gogo , pour nous rendre au cinéma. Ce sont là des loisirs qui ne coûtent pas grand choses à la société -souvent des produits d’importation -et l’on repasse les films en boucle. Rien à voir avec les spectacles « live ». Le cinéma est le parent pauvre du théâtre depuis plus d’un siècle. Ne parlons pas de la radio et de la télévision et des programmes qui tournent en boucle ! Le cinéma est le théâtre du pauvre : une pièce peut être mise en scène un nombre considérable de fois – on y distingue nettement le texte de base et le rôle des décors et des acteurs, à telle ou telle époque, alors qu’au cinéma, le signifiant et le signifié semblent ne faire qu’un ensemble indissociable.
La chaîne de restaurants Flunch, aussi, propose des légumes « chauds » en illimité, à volonté mais certainement ni des fruits, ni de la viande « à gogo », seulement des légumes, des céréales, des féculents parce que comme les films, cela se stocke. Panem et circenses, du pain et du cirque, tel est le mot d’ordre (romain) pour nourrir et distraire le bon peuple, à peu de frais lequel va communier en se rassemblant dans de vastes stades. Le pain est par excellence l’occasion de tous les mélanges. Ce n’est aucunement un aliment « pur » comme le fruit. Le pain azyme est un pain sans levain que l’on consomme lors de la fête juive de Pâques (¨Pessah) Pour nous, le restaurant comme l’hôtel étaient au départ destinés aux sans domiciles fixes, aux pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle ?
Seule les élites a droit à de la vraie nourriture, à de la vraie culture, qui ne soient ni réchauffées, ni stockées. Le vivant vaut bien plus cher que le mort. Or, les conserves comme les films, c’est mort mais cela donne l’illusion de la vie. On s’y croirait. Ce sont là des produits de substitution qui n’existent que par référence à un modèle jugé à tort ou à raison inaccessible (cf. Baudrillard). Mais cela ne concerne pas uniquement les nourritures terrestres mais aussi les intellectuelles. En fait, on dira qu’il y a des plats chauds et des plats froids. Quand on nous sert des choses déjà connues, on est dans le froid, quand on nous lit un texte à haute voix, on est dans le froid ou en tout cas dans le tiède, quand on tente de réchauffer ce qui est refroidi. Que penser par exemple d’un président « jupitérien » qui devant le Congrès « lit » son texte en faisant semblant de ne pas le lire ? Il y a là contradiction dans la posture présidentielle , puisque ce faisant on est en face d’une preuve manifeste d’un manque de confiance en soi, d’une peur d’oublier, d’avoir un « trou », ou encore de dire des choses qu’il ne faut pas dire parce que l’on n’aura pas réfléchi, assez vite, sur le moment aux conséquences.. Celui qui est ainsi appareillé est sous influence et se fait passer, il est la « voix de son maître » alors qu’il se prétend être au sommet. Improviser, c’est démontrer que l’on se suffit à soi-même et le faire sans le recours à quelque support ou instrument que l’on tient dans les mains, c’est encore mieux !. Plus généralement, le verbe « tenir » ou se tenir à quelque chose (y compris dans un bus) est un signe de faiblesse, d’une perte ou d’un manque. Cela dit, notre approche est cyclique et qu’il importe de capter l’évolution d’une personnalité et de ne pas figer la représentation.
Pendant l’Occupation, les gens savaient qu’ils ne se nourrissaient pas convenablement mais ensuite, on aura fait de nécessité vertu, la privation de viande désormais présentée comme un idéal, ce qui ferait bien rire nos ancêtres qui ne seraient pas dupes ! On note d’ailleurs que l’obésité est le propre des pauvres, qui ne peuvent se nourrir de viande fraîche, ce qui condamne ces derniers à la déformation, à la difformité du corps, à l’instar d’une femme enceinte. Mais cela dénote aussi le besoin de fonctionner que de (se) faire fonctionner, et ce à n’importe quel prix, aussi bien en tant que producteur que consommateur, en étant payé ou en payant, ce fonctionnement pouvant aussi bien être celui d’une machine que celui de notre propre corps. En ce sens, on ne saurait oublier que l’homme comporte une dimension mécanique, ce qui constitue une dualité dans son comportement, la part inférieure étant ce qui tire l’homme vers le bas et à laquelle il ne saurait s’asservir .
Si l’on juge les choses à l’aune de la forme et du risque de la perdre, l’on aboutit à une éthique d’un autre type. On aime se « remplir » le ventre, avoir le ventre rond: que l’on soit obèse ou femme enceinte. Dans les deux cas, il y a relâchement aliénation, perte de contrôle, de maîtrise musculaire et notamment au niveau abdominal..
Dans la vraie vie, on n’a pas de « trou de mémoire » ou du moins cela ne crée pas de panique comme chez celui qui est perdu s’il oublie ce qu’il a à dire, ce qui montre à quel point cela ne vient pas de lui ou plutôt qu’il dépend du passé– voire de son propre passé car l’on peut se plagier soi-même – et qu’il n’existe pas vraiment dans le présent.
On sait que la pénurie suscite des solutions de substitution, des expédients souvent d’ailleurs des plus ingénieux. On remplace la vraie nourriture par un simulacre, un succédané On notera que si l’on applique notre modèle ternaire, il y a un temps pour voir la viande, un temps pour la toucher, la palper avec ses mains et un temps pour la manger. C’est probablement le temps intermédiaire qui reste le plus intéressant tout comme la durée de la présence du phallus dans le vagin prime sur l’érection et l’éjaculation, laquelle annonce la fin de la dite présence, d’où certains rituels sexuels (dans le taoïsme, notamment) qui excluent l’éjaculation, perçue comme un échec. Selon nous, le phallus se présente bel et bien comme un objet, comme un outil, pour la femme si ce n’est qu’elle ne peut s’en emparer, se l’approprier que très ponctuellement –la castration n’étant pas en l’occurrence une solution. Si le phallus était détachable, l’homme n’apparaîtrait plus comme indispensable à la femme, ce qui est déjà le cas pour tous les outils forgés par l’homme qu’elle aura pu accaparer.
Moins on a de culture, plus on l’étale. Cette formule est intéressante car elle fait le lien entre culture et nourriture en empruntant une image à une tartine sur laquelle on n’aurait pas grand-chose à mettre. La pénurie, ce sont les vaches maigres. On tente de tirer le meilleur parti du peu dont on dispose. Et même en temps de vaches grasses (en analogie avec les « bonnes saisons », Printemps et Été par opposition au « mauvaises saisons, soit l’Automne et l’Hiver)), on aura du mal à renoncer à certaines pratiques faisant de nécessité vertu tant au niveau de la malbouffe que de ce que l’on pourrait appeler la malculture, la culture du pauvre comme on parle de la table du pauvre. En cela, nous rejoignons le point de vue des Témoins de Jéhovah qui souligne le danger et l’imposture qu’il y aurait à mélanger des éléments de qualité très inégale tant sur le plan alimentaire qu’intellectuel mais cela vaut aussi, en ce qui nous concerne, au niveau de nos fréquentations. Mais faut-il rappeler que ce qui nourrit notre intellect doit émaner, du moins pour l’élite, de l’intérieur bien plus que de l’extérieur, d’où le premier sens de « se cultiver ». Quant aux nourritures matérielles, il est bon d’apprendre à cultiver des plantes, d’avoir son jardin, son potager ou à élever des animaux en les domestiquant voire à pratiquer soi -même la pèche ou la chasse, même si cela n’a qu’une valeur symbolique comme quand on collectionne les papillons ou récolte des mûres.
On pense ainsi à ceux qui s’obnubilent sur une phrase sans se référer à un contexte parce qu’ils se sont formés dans des conditions de précarité, où l’on n’a pas le loisir de prendre le temps d’aller s’informer et ce en dépit d’Internet dont l’usage n’a pas réellement changé certains comportements. On nous sert alors des jugements hâtifs, mal renseignés. Le rôle de l’historien est de parvenir à tenir des jugements pertinents et avertis. Mais la tentation est grande pour certains de nous servir une Histoire au rabais ce qui s’apparente à de la contrefaçon mais les principaux responsables ne sont-ils pas ceux qui sont incapables de se prémunir et de nous prémunir , nous prévenir contre de tels faux semblants, une telle farce ? Le fait est que nous nous contentons de produits de plus en plus vils quant à la valeur ajoutée humaine. que nous ne savons plus distinguer entre l’authentique et le toc. Or, la maisonnée ne survit que par des expédients, elle ne vaut rien par elle-même mais par ce qu’on veut bien lui attribuer. ; D’où une certaine vacuité ontologique. D’une certaine façon, la Science « dure» tente d’accéder à l’essence des choses – en nous disant ce que sont les astres par eux-mêmes et non par le truchement des astrologues. Mais les Sciences Humaines ont donné leurs lettres de noblesse à l’invention (par opposition à la découverte). C’est ce qui correspond à la « Seconde Nature », qui est pétrie d’erreurs et d’aléas. Comme le Canada dry, cela ne fait que ressembler. , L’opposition entre les riches et les pauvres a toute sa justesse, comme les vaches grasses et les vaches maigres. Nul ne saurait cependant contester la part d’ingéniosité liée à la pénurie ni même l’intérêt à assumer la pénurie plutôt que de faire appel à un apport extérieur.
Or, la privation organisée, c’est par excellence le Shabbat ; une pénurie certes organisée On parlera d’une ascèse du Shabbat.
Genèse II :
2Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite
3. Dieu Yahvé le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.
Au fond, on a parfois l’impression que notre société se « shabbatise ». Cela dit, l’enseignement principal de ce commandement tient au fait qu’il englobe même les hommes non Juifs dans l’interdit, ce qui montre bien que la société qui accueille un tel commandement comporte des étrangers, des non Hébreux, à l’instar de la plupart des sociétés qui comportent une partie d’esclaves (comme à Athènes). On se demandera donc si les « païens » qui rejoignirent le christianisme n’étaient pas pour la plupart déjà présents dans la société juive, ce qui confère au phénomène une certaine dimension de révolution sociale (cf. les Saturnales qui confondent pour une brève période de l’année maîtres et esclaves), et l’Épître aux Éphésiens va dans ce sens .(Ch. II)
2. « C’est pourquoi, vous autrefois Gentils dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme,
3. souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.
4. Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.
5. Car il est notre paix, lui qui des deux groupes n’en a fait qu un (utraque unum) etc
Selon nous, ces deux groupes sont les Judéens et les « brebis perdues d’Israël « et non point les « païens ». lesquels ne partagent pas une histoire et un passif commun. Si ce sont des païens, ils n’ont pu pécher, désobéir puisqu’ils n’avaient pas eu connaissance de la Loi. Or au verset premier du dit chapitre II il est fait mention « de vos fautes et de vos péchés ». Cela ne peut viser que des hérétiques et des apostats auxquels il faudra bien pardonner. L’on ne saurait donc assimiler ce peuple à réunir à un autre peuple à des païens Le texte prête vraiment à confusion comme si l’on avait voulu utiliser asse gauchement un texte s’adressant initialement aux Israélites pour le destiner à un autre public !.
Mais, on aura compris, le nettoyage dont il s’agit ici –même si l’on songe à Hercule détournant le fleuve Alphée pour nettoyer les Écuries (puantes) d’Augusta, lors de l’un de ses Travaux- n’est pas uniquement matériel. Rappelons la formule « ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain » qui renvoie, elle aussi, directement, à l’idée de toilette.
La tâche des hommes nous apparaît notamment au niveau cyclique : il faut régulièrement dégager la structure de ce qui a pu s’y incruster de façon à ce que celle-ci puisse resservir à la façon d’une assiette. Faute de quoi, l’on va devoir se résigner à garder les choses dans un état qui ne pourra que s’aggraver avec le temps.
Que propose Descartes, dans son Discours de la Méthode, si ce n’est un grand nettoyage ? Tout ce qui échappe à notre entendement doit être mis sur la touche. On peut se demander si la saleté, l’encrassement ne sont pas une épée de Damoclès pour l’Humanité et l’idée de salut n’impliquerait-elle pas que l’on soit ainsi « sauvé» d’un tel embourbe ment ?
L’homme est constamment sur le qui-vive, à l’affût de tout ce qui pourrait se maintenir indéfiniment et sans « raison ».
Selon nous, toute activité« scientifique » tend à nettoyer mais n’en est-il pas de même de toute religion, de toute éthique ? La quête de pureté est commune à ces différents domaines. La souillure n’est-elle pas assimilable au péché ? Le « Sauveur » n’est-il pas celui qui est en mesure de réparer le mal qui a été fait, à commencer par guérir d’une maladie, d’une infirmité ?
Les femmes ne font là que se plier à une exigence masculine mais cela ne correspond nullement à leur nature qui consiste tout au contraire à ajouter, à augmenter bien plus qu’à soustraire. On aura compris que cette propreté ne se limite pas à entretenir ce qu’on a mais à s’en délester éventuellement car quelque part toute possession menace notre propreté. La circoncision, on le notera, correspond à une soustraction.
Il semble que l’on ait de plus en plus conscience de l’urgence de ce nettoyage (clean up) qui est aussi associé, chez les Anglo-saxons, à celle de «clear » (du français clair, éclairer, clarification), pour dire que tout est en ordre ou a été réglé. On notera qu’en anglais clean et clear sont à la fois verbe et adjectif
Comment nier que sur le plan alimentaire il existe une politique de substitution qui remplace de bons produits par des succédanés ? Mais on observe une « double peine » : non seulement les gens se nourrissent mal mais ils nient qu’ils se nourrissent mal. Ils s’abrutissent ainsi doublement.
On ne saurait, par ailleurs, confondre la pénurie avec le jeune ou l’abstinence. Le terme même de « déjeuner » (que traduit l’anglais breakfast (et que l’on retrouve d’ailleurs dans le dîner) indique la fin du jeune nocturne (par le « petit déjeuner »). Le jeune n’est possible que parce qu’il fait suite à un repas, cela tient à des réserves, à un stockage.
En ce qui concerne les discours sur l’alimentation, il semble que l’on oublie trop souvent à quel point notre organisme fonctionne comme une usine de transformation. Une chose est de déterminer ce dont notre corps a besoin, une autre de déterminer ce dont l’homme doit se nourrir car entre ces deux niveaux, il se produit toutes sortes de transmutations et une alimentation que l’on pourrait qualifier d’insuffisante fera tout à fait l’affaire si notre organisme est en mesure de la traiter et de la retraiter.
Il faudrait aussi parler d’une justice au rabais- et ce qui est au rabais rabaisse- qui ne serait qu’une parodie de justice. Mais chaque personne qui porte des jugements sur autrui, à l’emporte pièces, sans avoir pris la peine de s’informer pleinement, sert, ce faisant, des propos mal ficelés, un travail bâclé.
Ce qui ne peut qu’affecter la qualité de vie offerte par une société tout comme une société qui n’est pas équipée pour corriger, nettoyer, bride la liberté de chacun et crée un climat de peur de mal faire, de mal dire. Ce n’est pas la peur d’être corrigé qui fait problème mais la peur de ne pas l’être. Les séries télé montrent constamment des personnes s’efforçant de travestir la vérité et des préposés à la reconstitution de celle-ci en déconstruisant les mensonges.
On peut, selon nous, parler d’escroquerie intellectuelle quand il y a tromperie sur la marchandise, quand un produit de qualité inférieure est mis sur le même pied qu’un produit de qualité supérieure. On peut aussi dire que certains se laissent manipuler, leurrer en ingurgitant des produits trafiqués, qui ne sont pas ce qu’ils semblent être mais cela vaut aussi pour la propension de ces personnes à tromper leur prochain, au moyen de divers expédients, ce qui permet de se faire passer pour ce que l’on n’est pas.
On retiendra que dès lors qu’existe une alternative, la tentation est grande de chercher à faire des économies aux dépends de la qualité de vie. La fausse monnaie chasse la bonne. Autrefois, on disait à un enfant de ne pas manger des choses qui pourraient lui ôter l’appétit. Le rôle des hors d’œuvre est de remplir le ventre avant le plat principal pour que l’appétit soit déjà émoussé et que l’on se contente de peu. On parle d’amuse-gueules/ De nos jours, on a l’impression que dès la plus tendre enfance on s’habitue à manger une sous-nourriture, ce qui risque de nous marquer tout au long de notre vie comme associé à la nostalgie de nos premières années.
L’idée d «’État nation, le brassage social, auront contribué à valoriser les valeurs d’en bas comme faisant partie intégrante d’un héritage collectif. D’où la sanctuarisation de plats régionaux qui n’ont de raison d’être que mimétiques en référence aux pratiques d’une élite. Il s’agit alors de faire avec les moyens du bord (système D (ersatz) pendant l’Occupation et à la Libération, avec son rationnement), de montrer de l’ingéniosité en rendant mangeable ce qui ne l’est guère. Et de fil en aiguille, ce sont les gens eux-mêmes que l’on arrive à rendre ainsi présentables, au moyen d’expédients. Or, force est de constater la tentation du déni : on commet une infraction mais on fait tout pour ne pas avoir à le reconnaître à l’instar du héros du film de Woody Allen, Irrational Man, qui à la fois instrumentalise sa pulsion de mort mais souhaite en même temps l’impunité pour son acte. Pas vu, pas pris.
Il y aurait là comme un déni de causalité, le refus d’assumer les conséquences de ses actes, le découplage entre le « méfait » et ses effets. Et cela serait bel et bien un encouragement à commettre des actes qui satisfont nos fantasmes sans que cela soit sanctionné. Le criminel naîtrait dans un environnement qui dissocierait la cause et l’effet et c’est pour cette raison que la plupart de ceux qui commettent des délits cherchent à tout prix à échapper à la justice car s’ils avaient cru que l’on ne pouvait y échapper, ils ne les auraient sans doute pas commis.
Les dangers d’une alimentation médiocre
Quand une société se nourrit mal, elle dépérit. Il importe d’exiger une nourriture exigeante, qui fasse travailler le corps et l’esprit – qui donne du grain à moudre, qui fasse fonctionner les méninges- alors qu’une nourriture médiocre ne peut que se révéler abrutissante à l’usage avec des personnes qui se contentent d’une activité machinale donc peu en prise sur l’auditoire, qui se montre incapable d’intervenir, de corriger, de créer une véritable émulation., .Les femmes sont en nombre disproportionné dans l’enseignement primaire et secondaire et cela ne saurait être sans conséquence, ne serait-ce que parce qu’elles ne sauraient constituer un exemple pertinent pour les élèves de sexe masculin.. En standardisant l’enseignement, on fait des économies sur le dos des élèves , et on rend l »enseignement accessible à des professeurs sans véritable bagage, ce qui s’apparente à une sorte de travail à la chaîne voué d’ailleurs à être assuré à terme par des robots ou par des vidéos
Or, bien souvent, pour faire des économies de matériel et/ou de personnel, on recourt à des stimuli de faible envergure, notamment au niveau des éducateurs et cela donne une génération qui ne sera pas parvenue à s’épanouir pleinement, de se muscler l’esprit le te corps.
LES DÉVIANCES ALIMENTAIRES
Nous accordons une grande importance à la façon dont les gens se nourrissent. Dis-moi ce que tu manges (malbouffe) et je te dirai qui tu es et notamment quel rapport tu entretiens avec toi-même. Es-tu à l’écoute de ce qui se passe en toi physiquement mais aussi mentalement? Jusqu’à quel point ne cherche-t-on pas à se tromper soi-même, à contourner nos propres défenses? Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. Le plaisir immédiat doit laisser la place à une satisfaction sur le long terme. Pour nous, le problème commence avec tout processus d’addition d’un élément extérieur censé sauver la mise et donner le change par un apport d’ingrédients. Bien des aliments seraient immangeables si l’on n’y ajoutait quelque pincée de ceci ou de cela et cela se transpose évidemment en ce qui concerne les personnes si on ne les gratifiait de quelque support.
La nourriture peut devenir un facteur de maltraitance de soi ou/et d’autrui. La journée peut être considérée à l’instar d’une vie entière : le matin, nous pouvons nous dépenser et le soir, nous devons nous ménager, c’est à dire manger aussi peu et aussi léger que possible.
On peut être sali de l’extérieur mais aussi de l’intérieur, notamment en se nourrissant mal à divers titres, par de piètres denrées ou des loisirs vulgaires. On notera que la cuiller est plus usitée que le couteau ou la fourchette -tous ces couverts se substituent à nos mains comme si nous étions manchots - ce qui nous permet d’absorber toutes sortes de bouillies, de bouillons, de bouillabaisses, de potages, d’où l’expression «à la louche » qui désigne une approche grossière des choses. Il serait bon de faire des expériences dans le cadre d’une alimentation gratuite pour étudier le poids des considérations pécuniaires. C’est ainsi que ce n’est pas parce que je trouve « bons » divers objets, que cela signifie que ceux-ci seront compatibles entre eux. Or, la dynamique de l’avoir génère une telle aporie. A contrario, celle de l’être, donc d’une source unique, devrait pouvoir échapper à un tel travers.
Au nom de l’économie, on aura inventé toutes sortes de brouets que l’on sert par exemple dans les prisons, hôpitaux, les écoles (restauration collective) mais qui ont fini par être adoptés par des populations plus vastes au point d’acquérir des lettres de noblesse au regard de l’UNESCO. Ces inventions peuvent de fait servir dans les cas de famine mais n’ont pas lieu d’être dans une société qui ne vit pas dans la privation et le rationnement, sous prétexte que cette alimentation serait un fait culturel ou traditionnel transfiguré par la nostalgie des origines. On notera que le problème s’est également posé pour l’alimentation le champ de la Subconscience. On notera que le talon d’Achille de la Subconscience, ce sont les aberrations génétiques, les malformations, ce qui permet à la Surconscience d’avoir prétexte pour intervenir alors qu’il s’agit d’exceptions. venant confirmer la règle.
Une chose est d’être raciste du fait de l’éducation (Surconscience), une autre de l’être viscéralement (Subconscience), ce qui correspond à des clivages bien plus profonds et il en est de même de la misogynie. La Subconscience nous inspire des comportements qui nous dépasse mais qui relèvent d’une forme d’instinct atavique que l’on ne saurait éluder.
Autant que faire se peut, il est conseillé de ne recourir à aucun instrument pour se saisir de ce que nous mangeons. C’est tout à fait possible pour les fruits, cela l’est nettement moins pour les légumes, d’une part parce qu’ils sont souvent servis chaud et de l’autre parce qu’ils ne sont pas d’un seul tenant. Il est plus facile de manger avec la main une pomme que des petits pois. Bien plus, nous pensons que les mains appartiennent en quelque sorte à notre dynamique digestive et que nous nourrissons déjà notre corps en touchant la nourriture que nous touchons de nos mains. Celui qui ne touche pas avec ses mains à ce qu’il mange - mais se sert de pain, de couverts –ne mange pas pleinement. Manger avec ses mains implique que l’on doive les laver avant et après avoir pris son repas. L’usage de nos mains nous rappelle que nous sommes outillés de par notre corps (nos mains mais aussi nos dents) sans avoir besoin de quelque appareillage additionnel. On doit distinguer celui qui se sert d’un outil – qui est « serviteur »et celui qui sert d’outil car on ne peut empêcher quelqu’un de vous instrumentaliser à votre insu, en votre absence et /ou après votre mort :
Ce qui nous frappe, c’est le fait de finir par accepter d’ingurgiter des produis dont on ignore la provenance, la composition et cela vaut aussi pour toutes sortes de médicaments, de remèdes, qui se substituent aux anciennes préparations à base d’herbes que l’on allait cueillir, ramasser.
On soulignera le fait qu’à la différence de tant d’aliments que nous ne consommons que parce qu’ils ont du « goût », nous buvons de l »eau par nécessité et parce que notre corps en éprouve quelque joie. En revanche, bien des choses que nous ingurgitons ne conviennent guère à notre corps et il ne les absorbe le plus souvent qu’au prix de quelque subterfuge, du fait de quelque addition qui trompera le dit corps sur ce qu’il va devoir recevoir.
Selon nous, notre mode d’alimentation serait révélateur de notre rapport à notre Subconscience. Si notre subconscience est pauvre, elle sera sauvée par des additions qui lui donneront du goût. Et toute addition relève de la Surconscience. Tous les produits pauvres qui servent de soubassement à la plupart des « plats » de la gastronomie internationale, incarnent une telle pénurie de la Subconscience et quelque part, ce type d’alimentation fonctionne en miroir d’un état psychique qui compense le manque d’être par un surplus d’avoir.
La famille est, au demeurant, le lieu de toutes les tentations consistant à nourrir un grand nombre avec peu de dépenses. En ce sens, une personne isolée mangera mieux qu’un groupe dans la mesure où si on est 4 personnes ou plus, on sera à la merci des bonnes vielles solutions d’antan où la quantité se substitue à la qualité. C’est dire que la convivialité s’accompagne souvent de malbouffe. Les sociétés les plus conviviales sont en fait celles qui se nourrissent le plus mal. Il est plus facile de partager un plat de pâtes que des steaks.
Que dire de ceux qui ne cessent de se leurrer eux-mêmes ? Celui qui se leurre ne peut qu’affaiblir son potentiel et sa lucidité, il se dérègle. . On se leurre en trichant avec soi-même. Si l’on mange une chose mais qu’on la fait passer à son propre corps pour autre chose en la travestissant, de par l’ajout d’un produit qui fera croire que l’on mange autre chose que ce que l’on mange en réalité, on se trompe soi- même. Se tromper, ce n’est pas seulement faire erreur mais aussi s’induire soi-même délibérément en erreur, c’est fausser ses propres perceptions. C’est en fait devenir un mauvais outil, perdre en fiabilité. Celui qui ne veut pas commettre d’erreur s’astreindra à lire ce qui est écrit, éventuellement par d’autres, de façon à limiter sa part de responsabilité. Or, refuser le risque d’erreur, c’est ne pas supporter d’être corrigé et donc de donner prise au pouvoir de celui qui relève l’erreur de fond et pas seulement de forme, qui signale les oublis. Refuser l’erreur, c’est refuser le regard de l’autre.
Au nom de l’égalitarisme, on se contraint à ne pas voir les différences et l’on retrouve la subversion du signifiant par le signifié. Ne considère pas ce que tu vois mais ce qu’on te dit de voir, tel semblerait devoir être désormais le mot d’ordre.
On pourrait représenter par un dessin humoristique l’incongruité actuelle. Un groupe de femmes visiblement assez âgées et toutes à peu près semblables, avec dans la bulle « de nos jours, il n’y a plus de différences d’âge ni de sexe » Qui se ressemble s’assemble !
On ne comprend pas l’histoire de l’alimentation si l’on ne fait pas la part de la pénurie, ce qui conduit notamment à étaler un produit goûteux sur une tranche de pain – c’est la tartine. Comme disait Édouard Herriot, à propos de la culture, moins on en a, plus on l’étale. La pénurie nous conduit à délayer. mais elle n’est pas seulement de l’ordre d’une alimentation « matérielle » mais concerne également notre nourriture intellectuelle. On observe la tendance à dire peu de choses en beaucoup de temps.
Nous parlerons volontiers de malbouffe au niveau du signe pour désigner tous les produits visant à enrichir un matériau vil, ce qui renvoie à une certaine forme d’alchimie du manque.
Si l’on apprend à faire la cuisine, en partant d’un matériau vil – toute cuisine est née d’un processus de compensation-, l’on peut dire tout aussi bien qu’il existe une cuisine du symbole qui permet de pallier certaines carences et cela touche en fait à tout usage d’un langage codifié et qui n’est compris que si on y a été initié par opposition à un langage « naturel » qui selon nous ne passe pas par des symboles lesquels sont culturels et non pas issus de la Subconscience. Quand je suis en temps avec quelqu’un, je n’ai besoin d’aucune symbolique. En cela la Subconscience ne saurait être assimilé à l’Inconscient Collectif avec ses archétypes et ses symboles. Apprendre la cuisine comme apprendre à lire, c’est se former à l’école de l’imposture et/ou de la servitude. Pour la plupart d’entre nous, l’important est de répéter ce qui est généralement admis et celui qui ne le fait pas est taxé d’ignorance. Il ne sait pas ce qu’il faut savoir. Mais il est également possible que ce désaccord soit au contraire le fait de quelqu’un qui dénonce des erreurs. Comment distinguer l’ignorant et le chercheur?
Partager qui semble une valeur si importante est au contraire, selon nous, la porte ouverte à tous les déraillements car on partage volontiers ce qui ne nous appartient pas ou ce qui est sans valeur.
En cela, il importe de distinguer ce qui se joue à la première personne et ce qui se joue à la deuxième personne. Stricto sensu, si je veux faire tel geste, je fais tel geste. En revanche, si je veux qu’un autre accomplisse ce geste, je vais devoir le lui faire comprendre. Le seul fait de ne pouvoir agir par moi –même fait déjà en soi problème.
On ne saurait confondre une vraie alchimie qui intervient dans le registre de la Subconscience et une fausse alchimie qui se contente de plaquer quelque vernis. Et on sait que l’alchimie ne cesse de nous interpeller sur la question du vrai et du faux, de l’apparent. Il reste que l’alchimie entend partir d’un produit vil, quelconque, pour le transfigurer.
Ce qui nous interpelle, c’est la façon dont l’absence est gérée, aménagée. Toute présence symbolique est la marque d’une absence, d’une mort. On parle alors de « représentation », c’est-à-dire d’une présence de l’absence. Le langage notamment ne sert que pour « traduire » ce qui n’est pas compris sans mots, d’où le rôle de l’écrit qui par sa nature même peut se transporter, s’envoyer. Cela vaut aussi pour l’image – qui a fait l’objet de condamnations- iconoclastes- religieuses- et qui tend à prolonger, à perpétuer une présence disparue.
Comme dans bien des cas, le génie adamique humain- son savoir-faire- se sera manifesté du fait d’une pénurie et apparaît comme un « plan B », faute de mieux. Et ce plan B tend à devenir le nec plus ultra ! Je ne peux ainsi communiquer avec une machine que par une signalétique alors qu’avec un autre être humain, il y a la perspective-du moins en principe- d’un agir ensemble comme si l’autre était branché sur moi.
La problématique de la salivation
Il nous semble intéressant de comparer le fonctionnement et le dysfonctionnement d’un corps physique à celui d’un corps social, d’une « personne morale » et rien ne nous semble plus propice à la réflexion que de traiter du rôle de la salivation. Que se passe-t-il quand il y a un défaut de salivation ?
Le premier point est évidemment qu’il s’agisse d’une production interne à la différence par exemple du dentifrice ou du ‘’bain de bouche ». qui sont des apports extérieurs, produits artificiellement, « in vitro » et non « in vivo ». Or, ce processus salivaire aux fonctions tant digestives qu’immunitaires, antiseptiques, risque fort, selon nous, dès lors précisément que l’on recourt aux produits signalés plus haut, ce qui est susceptibles de fragiliser la fonction d’irrigation et d’assimilation. On compare souvent la salive à de l’eau : « l’eau m’en vient à la bouche ».On dit aussi de quelqu’un qu’il en a bavé. (bavoir) ou qu’il bave d’admiration. Plus largement, on peut se demander si nous avons besoin d’absorber des liquides alors que nous sommes capables de transformer des solides en liquides. Est-ce que le liquide que nous produisons n’est pas plus assimilable que celui que nous importons. ? Ajoutons que la salive joue un rôle majeur dans le baiser profond au niveau des relations sexuelles de type buccal.
Il convient de distinguer les secrétions internes et externes. L’eau n’est pas secrétée par l’homme mais par une « source » extérieure. Toutes le secrétions internes ne sont cependant de la même importance. On ne saurait non plus mettre sur le même plan le sperme de l’homme et le liquide vaginal de la femme, vu que le sperme est porteur d’une information bien plus essentielle. L’urine ne saurait davantage être comparée au sperme ni à la salive.
Si l’on transpose comme on l’a annoncé sur le plan de l’espace social, qu’est-ce que l’on pourrait comparer à cette substance qu’est la salive ? Ou encore, qu’est ce qui pourrait provoquer une carence « salivaire » sur ce plan ? On aura deviné que nous visons les substituts qui ont vocation à aider au bon fonctionnement de l’organisme mais qui n’ont pas les vertus d’un produit « fait maison ». Bien pis, de tels produits ne risquent-il pas de tarir ceux qui émanent du « corps » ? Le mieux est l’ennemi du bien ! La purification passe aussi par la suppression de certains adjuvants, censés aider mais qui finalement ont des effets pernicieux.
On notera que les ongles et les cheveux constituent aussi des secrétions, c’est à dire des productions qui se renouvellent périodiquement, ce qui est à la base de toute cyclicité. L’on coupe les cheveux et ils repoussent tout comme les hommes émettent du sperme et se rechargent au bout d’un certain temps. (cf. l’histoire de Samson et de Dalila. Il nous semble que les cheveux occupent une place intermédiaire entre notre corps et nos vêtements. On peut les couper, les raser sans porter atteinte au corps stricto sensu et ils repoussent sans que l’on ait besoin de s’en procurer comme c’est le cas pour un vêtement. En ce sens, le fait de laisser pousser ses cheveux et plus largement son système pileux, serait un acte faisant débat et pouvant servir de marqueur social à l’instar des barbes que le tsar Pierre Le Grand entendait interdire (1699) ou en tout cas taxer ..Il est clair que cela visait exclusivement les hommes.
UNE CIVILISATION D’EXPÉDIENTS
Le mélange des genres est toujours suspect ; c’est ainsi que l’on peut aimer la musique et aimer écrire mais il n’est pas bon d’écrire « en musique » car l’on fausse alors les deux expériences. Le mélange condamne à la médiocrité mais la fait accepter, supporter.
Prenons une image empruntée aux pratiques culinaires. Celles-ci sont marquées par la nécessité du partage. Comment nourrir dix personnes avec ce qui était initialement prévu pour seulement trois? La solution consistera à utiliser une nourriture vile et abondante qui servira de substrat à ce qui était initialement prévu. Une forme de multiplication (Évangile) en quelque sorte. Une grande part de la gastronomie populaire s’origine dans de tels procédés du couscous à la choucroute, de la pizza au cassoulet, de la moussaka à la bouillabaisse , de la paella au hachis Parmentier sans oublier –dans cette visite du musée des horreurs – la galette aux contenus les plus divers ou le chausson aux pommes et le chile con carné en passant par le sandwich, les tourtes (le pie anglais, le samosa indien) et le hamburger) et que dire de tous ces breuvages concoctés par les médecin et que l’on prend désormais sous la forme de pilules ? C’est la « table du pauvre », qui est marquée par un certain sens de l’hospitalité, du partage de ce que l’on a, si ce n’est que cela se fait fréquemment aux dépens de la qualité. On peut ne partager que des choses de médiocre valeur, peu favorables tant à la santé physique que mentale. L’alternative, c’est de préserver la qualité quitte à n’en faire profiter qu’une minorité, capable de tirer la société vers le haut. Nivellement par le bas ou par le haut ? Le quantitatif passe en effet par une forme de dilution de ce qui a de la valeur au milieu d’un ensemble dont la substance est foncièrement médiocre. Un morceau de viande pour une personne traité avec ingéniosité, en le hachant (d’où le hachis Parmentier, le hamburger) pourra en nourrir dix, en le mélangeant avec de la farine, de la semoule, des pommes de terre…C’est l’art de traiter les « petits riens » dans ces savoirs faire traditionnellement réservés à l’éducation des jeunes filles, de la cuisine ou de la couture, du maquillage, ou encore un certain art de la conversation (tchat) ce qui passe par un certain recyclage, une réhabilitation de produits de piètre valeur.. La cuisine a ceci de commun avec la langue, qu’elle peut s’agrémenter d’emprunts à des corpus valorisants : c’est le cas lorsque l’arabe dialectal maghrébin vient s’orner de mots français- suivant en cela l’exemple de l’anglais ou du russe- tout comme tel ou tel plat de quelques morceaux de viande venant se greffer sur de la semoule, du chou ou des haricots blancs. Cela met du beurre dans les épinards. Dans les deux catégories, cuisine et langue, le « plat » ainsi généré risque fort de se perpétuer des siècles durant.
. Ce qui n’était qu’un pis-aller devient le nec plus ultra de la cuisine, classé au patrimoine de l’Humanité! Le changement d’alimentation est certainement un vecteur d’assimilation-communion (ce qui i va au delà de l’a simple intégration- survie) . Cette cuisine nous fait penser à une sorte d’alchimie où il suffirait d’ajouter quelque «poudre » pour changer le plomb en or, en l’occurrence, quelque sauce, une pincée de sel, du curry, quelques herbes et ce qui aurait été jugé immangeable deviendrait soudainement délicieux ! On dira, non sans quelque cynisme, que ces diverses préparations conviennent à des populations très démunies. De nos jours, l’Occident ne saurait être prisonnier de son passé et sanctuariser des plats de misère dot il est si fier mais rien ne l’empêche de les exporter vers des zones plus défavorisées.
Mais n’est-ce pas tromper son propre corps, le leurrer ? Nous verrons que toute langue implique une certaine cuisine qui peut la relever.
C’est magique ! On pense à ce parfum, cet arôme, ce filtre d’amour, qui rendrait irrésistible un être qu’autrement l’on n’aurait probablement jamais abordé. (Tristan et Yseult)
On mettra sur le même plan ce que nous appelons la culture non plus du pis-aller mais du handicap. Ce qui était censé servir à ceux qui sont défavorisés, qui souffrent d’un manque quelque part se voient proposer une aide pour y remédier, pallier. Mais peu à peu ce système D tend à devenir la norme. On peut parler de nivellement par le bas. Rappelons que l’on reconnaît un invalide à ses béquilles mais quid des hauts talons auxquelles recourent certaines femmes ?
Quand un capitaine -prophète naturel disparaît, on tente souvent de le remplacer par un collège, par une équipe, par un système censé produire des « présidents », comme si le collectif des personnes pouvait rivaliser avec les méandres d’un seul cerveau en pleine possession de ses moyens jusqu’à ce que, de façon cyclique, il y ait à nouveau recours au chef, au guide, au génie adamique.
Nous dirons que la marche est à la course ce que la parole est au chant, un état inférieur accessible à tous, même aux malades, par opposition à un état de grâce qui n’est accessible qu’à ceux qui parviennent à se dépasser. Le passage d’un état à l’autre nous apparaît comme un excellent mode de sélection et d’évaluation.
Le fléau de la malbouche
Nous préférons le terme « malbouche »à celui de « malbouffe » car cela englobe autant la maltraitance de soi-même et d’autrui, tant pour ce qui est des nourritures matérielles que l’on absorbe que des nourritures intellectuelles que l’on délivre à autrui. Dans les deux cas, il s’agit de produits que l’on peut resservir indéfiniment du fait de leur durée de conservation. On est là à l’opposé de produits « frais ». Une économie de pénurie qui s’impose ainsi alors même qu’il existe des forces vives, tant au niveau de l’agriculture que de la culture. Préférer guérir que prévenir relève à l’évidence de la pénurie : on n’a pas assez de moyens ni de connaissances pour prévenir et l’on se contentera de réagir, comme dans le cas du terrorisme, on est dans l’après-coup. En ce sens, prévoir est un luxe et un progrès..
On devra distinguer une économie de type yin, nationaliste et populiste, qui prône l’unité Maisonnée-Elite- au profit évidemment de la maisonnée - et la négation des deux niveaux- ce qui conduit à la domination d’un modèle sur les autres, parce que le dit modèle est prétendument le seul valable, laquelle économie est marquée par l’importation, l’ajout et une économie de type yang qui parie sur les ressources propres à chaque « camp ». L’une s’accroît en s’étendant et l’autre en approfondissant, en creusant, dans tous les sens du terme.
La mentalité de type yin génère des familles dont les enfants sont appareillés de sorte que règne une certaine égalité. Non pas parce qu’ils sont infirmes et ont besoin de béquilles, mais parce que de la sorte les enfants ont la même mobilité que les parents qui eux n’ont besoin ni de trottinettes, ni de bicyclettes. Dès le plus jeune âge, l’enfant est placé dans cette machine qu’est son landau, sa poussette même si certaines femmes – notamment en Afrique- portent leur enfant sur le dos. Est-ce là une bonne éducation pour les enfants surtout si l’on ajoute l’appareillage électronique ? Les enfants comptent de plus en plus sur un apport extérieur et deviennent étrangers à leurs propres potentialités. On en voit de plus en plus jeunes portant des lunettes. Il est vrai que le langage entretient une telle confusion: on dit « j’ai deux mains » comme on dit « j’ai un livre ». On connaît la plaisanterie : on oublierait sa tête si elle ne nous était pas fixée au corps. Le film « Jurassic World » met sur le tapis la question des armes animales- sortes de dinosaures- comme alternative aux armes mécaniques. Cela dit, les membres d’un groupe ne sont pas dupes des expédients utilisés et qui ne font sens qu’au sein du groupe, d’où le problème du regard intrusif, non complice ; La petite fille qui promène sa poupée dans une poussette sait parfaitement qu’il ne s’agit là que d’un jeu, d’un simulacre, de la même façon, dans tout groupe, il faut faire la part de la fiction mimétique à usage interne. On veut faire semblant d’y croire et cela devient un jeu complice du groupe pour le groupe.
Autrement dit, l’autre qui est imité de façon fantasmatique se doit d’être absent puisqu’il est représenté. sa présence réelle serait un trouble-fête. Tout groupe tendrait ainsi à se constituer dans une posture de déni voire de mépris de ce que lui renvoie le regard étranger au groupe et c’est en ce sens qu’il assume une forme de liberté permettant à chacun de (se) croire à ce qui l’arrange. D’où la nécessité pour le groupe de rester le plus souvent possible « entre soi », ce qui joue un rôle protecteur mais aussi sclérosant, d’où l’intérêt de s’ouvrir à la pénétration d’un étranger au groupe. Il y a une certaine toxicité du fait de la présence intrusive d’un corps étranger car le problème n’est pas tant qu’on ne le comprenne pas mais que lui-même ne comprenne pas bien ce qui se passe autour de lui, devant se contenter de constater les effets, de suivre le mouvement. C’est d’ailleurs un syndrome (cf notre tome II) qui conduit à recourir au service de l’astrologie perçue comme palliatif à une mauvaise captation des informations..
D’ailleurs, nous dirons que ce qui peut se dire « en interne », tant négativement sur autrui – on lit ainsi dans le Talmud des propos peu amènes sur les Chrétiens- que positivement sur soi-même –comme lorsque les femmes déclarent qu’elles « donnent la vie » ou que tel peuple se déclare supérieur, ne saurait se dire « en externe »,ce qui reviendrait à une forme d’obscénité . Il faut s’attendre d’ailleurs à de fausses déclarations, inventées de toutes pièces (cf. les Protocoles des Sages de Sion)- qui font se scandaliser le lecteur . Or, selon nous, le rôle du chef est de protéger contre cet « entre soi » fusionnel, ce qui est le rôle du placenta paternel. , d’empêcher les gens de tourner en rond. Quand un groupe tend à se protéger contre une telle intrusion, il se condamne à la sclérose. Mais l’on ne saurait confondre l’intrusion d’un homme avec le processus de l’immigration massive laquelle d’ailleurs bascule dans le communautarisme du fait même qu’elle se ferme sur elle-même. D’ailleurs, une société n’ a pas besoin d’importer des éléments de l’extérieur dans la mesure où elle comporte à l’intérieur d’elle-même sa propre diversité d’âge, de sexe, de fortune, source de brassage. Paradoxalement, un groupe donné s’imposera d’autant plus que ses membres parviendront à se répartir dans toutes les couches de la société plutôt que de rester entre eux ! .
Méfions-nous, donc, de ceux qui sont si attachés à la propreté qu’ils font tout pour ne pas (se) souiller. Mieux vaut, pensent certains, ne pas (se) tâcher car ainsi on n’aura pas à nettoyer : approche préventive qui refuse la dialectique selon laquelle il y a un temps pour chaque chose.
Or, une chose est d’éviter de (se) salir, une autre d’apprendre à se nettoyer. En outre salir donne du travail à ceux qui sont payés pour nettoyer, et cela vaut tout à fait pour les historiens qui ont pour mission de dégager la « vérité» des mythes qui la souillent. L’idée est de restituer l’état premier du système avant qu’il ne se soit dégradé, corrompu, faussé, abâtardi. Or qu’est-ce que la bâtardise sinon le fruit hybride d’un mélange des genres ?
Mais il en est qui évitent de (se) salir afin de ne pas laisser de prise, d’emprise, d’empire, à ceux qui ont pour fonction de nettoyer, de purifier, de passer au peigne fin, de dénuder, d’évacuer, de frotter, de gratter. Le refus de la dialectique, c’est le rejet de l’autre dans la cadre d’un processus d’alternance mais c’est aussi le rejet de ce que l’on a pu être en un autre temps, d’où une certaine forme de schizoïdie et en ce sens, la cyclologie peut se révéler précieuse pour mettre en perspective nos existences
Ce n’est pas pour rien que nous avons des « laveries », des lavoirs, et plus récemment des machines à laver le linge ou la vaisselle. Ne dit-on pas « je m’en lave les mains » (Pilate) Qu’est-ce que la confession si ce n’est une façon de se dégager l’esprit? Se laver, c’est aussi faire son deuil. Dans la religion hébraïque, le « miqvé» marquant, c’est le bain rituel, et bien entendu le baptême (terme qui implique l’ablution) passe par une certaine immersion, déjà attestée lors de la conversion au . Rappelons que le Déluge, dans l’ancien Testament, autour de Noé, évoque le rôle purificateur de l’eau. On notera que la femme non juive se convertissait par l’immersion dans l’eau, ce qui s’apparente au procédé du baptême tel qu’il était pratiqué par Jean Le Baptiste, du temps de Jésus lequel se prêtera à ce rituel..
Les mains sont faites pour se salir alors que l’intérieur de notre corps, doit en permanence rester propre, même s’il dispose de systèmes internes de purification (digestif, circulatoire). Il n’est donc pas tolérable, par exemple, que pour éviter de se salir les mains (d’où l’importance des rince-doigts), l’on se résigne à manger des produits qui ne tachent pas, notamment dans les réceptions mais qui vont charger péniblement notre corps intérieur avec toutes sortes de produits de substitution assez nocifs. On parle beaucoup de nos jours de (grand) »remplacement » (selon la formule de Renaud Camus) quand on laisse entendre qu’à terme telle population prendra la place de telle autre.. On notera que nous pouvons saisir un fruit ou une viande avec nos mains mais que nous avons besoin d’un ustensile pour les céréales, tant pour les contenir que pour les saisir à moins de se servir directement de sa bouche pour les ingurgiter comme le ferait un animal. Nous dirons que le développement des mains aura conduit l’homme à abandonner les légumes au profit des fruits et de la chasse. Être végétarien, c’est vouloir en revenir à une humanité qui n’a pas encore de mains voire qui ne se dresse pas encore sur ses pieds.
Les enfants doivent certes apprendre la propreté mais non pas comme un état à préserver à tout prix en permanence mais bien à restituer, à savoir restaurer périodiquement, d’où la toilette (douche) matinale qui n’aurait point de sens si nous n’avions le sentiment que nous avons perdu de notre propreté au cours d’une journée. Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain est un conseil qui nous met toutefois en garde contre tout excès dans ce sens. Toute la question est précisément de déterminer où passe la frontière entre le conjoncturel, le contextuel et le structurel, le fondamental. Or, une telle aptitude s’avère être une ressource humaine extrêmement précieuse, même si le moindre détergeant est capable d’y parvenir à son niveau.
Il est des domaines où l’on respecte la valeur des produits et où l’on est disposé un prix supérieur pour les obtenir et d’autres où la seule sanction est quantitative, on pense ainsi aux vins. Ainsi en peinture, tel tableau sera estimé à une somme considérable alors qu’en musique l’on dira que l’on a vendu tant d’albums. D’une façon générale, on distinguera les activités qui se relient à des objets que l’on peut emporter et qui ont un certain caractère d’unicité de celles où l’on ne fait qu’acquérir un exemplaire d’une œuvre (cinéma, théâtre, musique, opéra etc.). De même on trouve des musées consacrés aux arts plastiques mais rien d’équivalent pour la musique en dehors de la présentation d’instruments et autres objets qui ne permettent pas le contact avec une œuvre donnée. Nous souhaitons que la création musicale soit perçue comme un événement rare auquel on peut être invité à assister comme à un accouchement, une expérience mémorable et marquante.
En fait, le critère le plus décisif nous semble être celui du travail fourni pour assimiler une nourriture quelle qu’elle soit. Plus le travail demandé sera médiocre, « peu qualifié » (réservé à 80% à des femmes), plus cela révélera un certain mépris de l’autre. Sans aller jusqu’à adopter la formule sinistre du « Arbeit macht frei », nous pensons que celui qui ne nous utilise pas au mieux, qui nous laisse dans un état d’abrutissement et de désœuvrement n’aime pas son prochain. En ce sens, faire du bien à autrui en le laissant dans un état de somnolence psychique et/ou physique ne nous semble nullement un exemple à suivre ! Rappelons que notre organisme ne cesse de travailler. Il importe de ne pas limiter la notion de travail (étymologiquement un instrument de torture ) à la seule activité professionnelle consciente. Tout ce qui encourage la paresse, sous quelque forme que ce soit, est toxique. En cela, la nouveauté est en soi une bonne chose et nous évite de nous assoupir, ce qui vaut évidemment pour les effets de toute réforme.
Le temps du goûter
Un des symptômes les plus palpables d’une dérive alimentaire certaine concerne le temps du goûter, du « quatre heures » – les anglais préfèrent parler du « five o’clock »- qui constitue un des 4 temps alimentaires de la journée avec le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner (trois mots qui signifient la fin du jeune (breakfast). Le goûter – qu’on l’appelle ainsi ou autrement- correspond à une pause dans l’après-midi entre le déjeuner et le dîne. Il marque la vie des écoliers mais aussi fait partie intégrante du programme des colloques et autres réunions. C’est un entracte.
Le personnage principal de cette « pause » nous semble devoir être le fruit. Or, force est de constater que le goûter est souvent dépourvu d’un tel aliment et couramment remplacé par quelque biscuit, une viennoiserie, un cake, un gâteau. Il faudrait mener des statistiques dans ce domaine, notamment à la sortie des écoles, lorsque les parents viennent chercher leurs enfants, en milieu d’après-midi. On y observerait que le nombre de produits à base de céréales dépasse très largement celui des fruits. Nous prônons l’instauration d’une vente de fruits à proximité immédiate des écoles et l’on note que même les marchands fruitiers (de 4 saisons) ambulants que l’on trouve notamment à la sortie des métros sont absents à celle des écoles. Mais en amont, l’instituteur/la maîtresse d’école et au-delà tout au long de la scolarité – doivent animer des activités de sensibilisation autour du fruit: comment les choisir, quels sont les fruits de saison, où les fruits poussent-ils? L’enfant sait qu’il vient du ventre de sa mère mais a-t-il déjà vu un cerisier ou un groseillier? Dans les années 50 du siècle dernier, Mendés France avait lancé une campagne autour de la distribution de lait dans les écoles. De nos jours, le fruit nous apparaît comme une priorité d’autant que l’on peut s’en procurer à bas prix, à la fin des marchés et les distribuer quelques heures plus tard selon des modalités à définir. Mais rappelons que le fruit est aussi exemplaire du fait qu’il est autosuffisant quand il est bien mûr et ne nécessite aucune addition, aucun travestissement, aucune préparation compliquée, à commencer par le raisin dont la saison correspond à la rentrée des classes et qui devrait donc être à la fête au mois de et des vendanges.
Faisons l’expérience suivante : prenons deux groupes de 50 personnes chargées de famille ayant des profils assez semblable – le « panier de la ménagère- faisant ses courses dans un supermarché au rayon alimentation. Le premier groupe devra régler ses dépenses alors que l’autre n’aura pas à payer pour ses achats. On observera que le contenu des paniers des deux groupes différera sensiblement. Dans le premier cas, l’impératif budgétaire dictera sa loi surtout s’il faut nourrir toute une famille alors que dans le second, le choix correspondra davantage à un choix idéal au regard de l’alimentation et non plus du budget. Maintenant, si l’on demande aux personnes de justifier leurs choix, il faut s’attendre à ce que le premier groupe fasse de nécessité vertu, quand il s’agira d’expliquer l’achat de produits à vil prix, genre gâteaux, pâtes, semoule, trouvant ainsi prétexte pour ne pas avoir acheté des fruits frais et de la viande autre que de la charcuterie.
Travail au masculin et au féminin
II existe deux types de dynamiques : celle des femmes qui est programmée par avance et celle des hommes qui doit se renouveler en permanence, en une sorte d’improvisation. Quand ce n’est pas le cas, la société se sclérose comme cela peut être observé dans diverses sociétés dites « primitives ». Pour la femme, le travail consiste à servir, à se sentir utile, à être fiable – ce qui rejoint clairement le « psychisme » de la machine- si tant est qu’on veuille bien lui en accorder un – alors que pour l’homme, le travail, c’est apprendre à se faire fonctionner soi-même, c’est à dire sa tête, son cerveau et non à faire fonctionner une machine ou à conduire à bien le processus de procréation, en dessous de la ceinture. Selon nous, la femme serait marqué par une forte dualité assez bien décrite par Simone de Beauvoir dans le Deuxième sexe comme si elle était un être intermédiaire entre l’homme et la machine, ce qui entretiendrait en elle un sentiment d’étrangeté à soi même. Cela expliquerait cette sorte d’étonnement, de non reconnaissance, de non identification, de distanciation, voire d’irresponsabilité ( on pense à l’étrange formule d’une ministre) par rapport à ce qu’elle peut dire ou faire, à ce qui se passe en elle. Des formules comme « je m’en veux », « j’ai envie », « je n’ai pas pu m’en empêcher » apparaissent comme des constats non assumés comme chez une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde. Tout se passe comme si certaines femmes avaient une sorte d’égo à leur charge quasiment comme s’il s’agissait d’un enfant :
On ne saurait éviter la dialectique nietzschéenne du Maître et de servant, du serviteur, c’est-à-dire celle de l’employeur et de l’employé, Et d’ailleurs, que revendique le peuple sinon un emploi et même n’importe lequel du moment que cela occupe son temps et lui confère un statut économique ?
La Genèse nous met pourtant en garde contre ceux qui veulent nous aider, nous conseiller (mais les conseilleurs ne sont pas les payeurs) et nous montre ce qu’il en coûte de prêter l’oreille à celui-ci ou à celui-là (comme le Serpent ou la femme) Nos sociétés dépendent des créateurs d’entreprise qui donnent du travail à d’autres. Mais il importe de comprendre le terme « entreprise » et le terme « travail » tout comme le terme « employeur » de façon plus large qu’on ne le fait coutumièrement. L’employé offre avant tout de son temps, ce qui correspond à une énergie renouvelable dont il dispose naturellement tant qu’il est en vie, énergie qui ne lui coûte rien mais qu’il s’efforcera de se faire payer, au temps passé.
Toute communauté est une entreprise et toute entreprise est une communauté. Toute activité exploite des techniques, des outils qui ont été conçus par des inventeurs, que ce soit dans le domaine artistique, technique, scientifique, philosophique. Or, notre système économique rétribue prioritairement les acteurs qui s’inscrivent explicitement dans le cadre de l’entreprise, stricto sensu. Un système de taxation est censé combler certaines lacunes en reversant des sommes à ceux qui ne bénéficient pas pleinement des retombées de leurs initiatives. Ce qui pose le problème de la solidarité au sein de toute communauté et c’est à ce niveau qu’il convient de gérer nombre de problèmes car c’est ici que l’on est en mesure d’apprécier la qualité de la contribution de chacun, selon les codes et les repères propres à toute communauté, qu’elle soit religieuse, professionnelle, artistique ou autre. Selon nous, l’employeur est certes aidé par ses employés mais également il les aide à s’occuper, à travailler alors que parfois il pourrait assumer lui-même certaines tâches.
Le nouvel Adam se caractérise par son aptitude à employer autrui et plus largement à le faire travailler. La notion de travail doit être revisitée car elle concerne en réalité l’ensemble de nos activités, qu’elles soient rémunérées ou non, qu’elles s’opèrent consciemment ou non.
En effet, au regard de ce que nous avons appelé Subconscience, notre organise fonctionne, donc travaille, en quelque sorte à notre insu et en permanence. Si notre corps ne travaille plus, cela s’appelle la mort.
Le nouvel Adam –celui du Chapitre II de la Genèse- donne du travail à autrui, le distribue. Mais cela vaut pour toute véritable création dont le décryptage par l’autre exige un effort. Ne pas faire travailler autrui n’est-il pas le crime par excellence bien plus que ne pas l’aimer ou bien l’aimer n’est-ce pas l’employer – c’est-à-dire employer ses facultés ? Dès lors que je lui ‘mâche » le travail, n’est-ce pas porter atteinte à sa vitalité ? Le bon employeur est celui qui sait mobiliser au mieux les énergies d’autrui, tant dans le domaine professionnel que dans celui des loisirs, tant dans la vie publique que dans la vie privée, depuis le temps du repas qu’à celui du spectacle ou du rapport sexuel – programme classique des « sorties » nocturnes.
La délégation d’Adam au profit de la Isha conduit à un dilemme : faut-il ou non se décharger, se libérer, s’émanciper, du poids de son passé en instrumentalisant ceux qui ont développé à notre égard une sorte de fétichisme ? Mais alors est-ce que ceux qui sont obsédés par nos vestiges ne sont pas eux-mêmes tentés d’éliminer des témoins gênants, ces derniers risquant, en quelque sorte, de brouiller une Histoire sacralisée, idéalisée ? On a le même problème en musique où les mélomanes dans leur culte de la musique préfèrent une musique « confite » et historicisée pour l’éternité à une musique en train de se faire et imprévisible. En réalité, toute musique de par sa nécessaire rythmicité est prévisible pourvu qu’on la « comprenne ». Un authentique mélomane se reconnait de par son aptitude à« suivre », à« entrer », dans n’importe quelle œuvre musicale.
A toute communauté confrontée à un tel défi d’adoration de se prémunir de façon à continuer à vivre. Même la communauté des hommes ne serait-elle pas au bout du compte l’objet d’un culte de la part des femmes d’où leur culte des grands hommes du passé et leur refus de reconnaître le génie adamique masculin contemporain. Il y a là une contradiction qu’il est aisé d’expliciter et qui fait que l’on préfère ce qui est mort à ce qui est vivant, ce qui est achevéà ce qui est en train de se faire. En fait, plus l’on fait confiance à l’auditeur et plus on peut lui fournir un matériau brut qu’il lui reviendra de travailler. On retrouve là la dimension créatrice que nous attribuons au récepteur.
Nous dirons que la musique peut être châtrée lorsqu’on lui enlève ses dissonances car pour nous la musique aurait été initialement une arme de guerre visant à effrayer l’adversaire tout comme les étendards et autres figures de proue sur le plan visuel. En effet, pour nous, il y aurait une guerre des mondes, en tant que guerre des sexes, que nous plaçons dans la perspective du Mythe de la Caverne. En fait, il existe une musique « virile » caractérisée par le rôle des percussions (dont le piano). On y trouve des « marches » qui à l’évidence sont des activités de plein air et qui, selon nous, ne s’adressent pas seulement à l’ouïe mais qui atteignent le corps en son entier, du fait des vibrations. Cette musique naît du mouvement du corps et de son contact rythmé avec le sol. Ce n’est pas la musique de la caverne, des lieux confinés. Encore convient-il de préciser que l’usage des percussions n’exige pas le recours à un objet ou à un support extérieur car l’on peut frapper sur ses cuisses, quand on se tient en « tailleur », ce qui a pour effet de contracter les muscles de cette partie du corps, renforcée par la pratique de la course à pied. C’est dire que la musique exige une tonicité tant des membres supérieurs qu’inférieurs..
Ce basculement est bien illustré par la vision du prophète Ézéchiel, dès le premier chapitre consacré à l’apparition des quatre «êtres vivants ». On notera que le nom d’Eve désigne aussi la notion de vie (Hava, Hayim, Hayoth). En réalité, il nous apparaît que la Isha (au pluriel Nashim alors que Ish donne au pluriel Anashim) correspondrait à l’Adam premier s’unissant au second Adam qui a su s’émanciper de son statut androgynal qui l’encombrait.
Pour faire image, nous dirons qu’avant que l’homme ne se serve pour prolonger son action de tel ou tel objet, de tel ou tel être vivant, il aurait développé de nouvelles potentialités. C’est ainsi que pour nous la main est un outil intégré dans notre corps par opposition au bâton, par exemple, En fait, un outil est ce qui est fabriqué par l’homme de ses mains. Un fruit n’est pas un outil. L’homme a besoin pour vivre de fruits mais pas d’outils, ce qui montre que son aliénation à l’outil n’est pas de l’ordre de la Subconscience mais bien de l’ordre de la Surconscience. L’outil n’apparaît que relativement tardivement dans notre évolution même si cela date déjà de très longtemps. Tout est relatif. On notera cependant que si la vigne n’a pas besoin de l’homme pour pousser, il n’en est pas de même du pain, que l’homme doit fabriquer en recourant à des outils. Étrangement, les deux bénédictions alimentaires chez les Juifs concernent l’une la vigne (et non le vin) créée par Dieu, et le pain (que Dieu fait sortir de terre)- le blé conviendrait mieux ; ce qui a d’ailleurs abouti- chez les Chrétiens - à l’eucharistie avec le vin et l’hostie. En fait, le vin et le pain sont tous fabriqués par l’homme à partir du raisin et de céréales. On confond là quelque peu ce qui est naturel et ce qui est transformé à l’« extérieur de l’homme à la différence de l’enfant « fruit des entrailles » de la femme (selon la formule du credo chrétien)
Nous dirons que ce qui caractérise l’outil, c’est son omniprésence. Mais celle-ci n’est pas pour autant une omnipotence. L’outil n’est qu’un outil, sinon il y a abus, c’est à dire littéralement un usage qui va au-delà de ce qu’on attend et peut attendre de lui. On a une belle illustration d’un tel glissement avec le film « The Servant «. Celui qui nous sert nous met ipso facto en situation de dépendance, ce qui lui confère une forme de pouvoir que nous lui accordons, lui concédons, tout en le plaçant en position d’infériorité, de marginalité. (cf. Paulin Ismard. La démocratie contre les experts. Les servants publics en Grèce ancienne, Paris, Seuil, 2015)
Où se trouve l’axe central de notre Humanité ? La question mérite certainement d’être posée étant donné qu’autour de cet axe auront gravité, au cours des âges, nombre de « satellites » qui s’y sont agglutinés et que nous étudierons dans notre deuxième partie. La réponse est l’Adam II, qui est central du fait même qu’il emploie toute une population censée le prolonger alors que l’Adam I, du fait même de son autonomie, n’a besoin de personne et vit en circuit fermé avec sa seule Subconscience interne.
On peut parler d’une révolution copernicienne en ce que le récepteur l’emporte ici sur l’émetteur. Ce n’est plus le récepteur qui tourne autour de l’émetteur mais l’inverse et ce récepteur impose sa temporalité. Entendons par là que le moment où le récepteur confère à un objet une fonction, il le fait en rapport avec ses connaissances et ses besoins en cours. Il serait donc anachronique de décréter que ce récepteur s’est trompé car ce qui importe c’est ce qu’il a pris et compris pour son entreprise en un instant T. La psychanalyse ne nous dit pas autre chose et l’erreur -si l’on veut user de ce terme- est créatrice.(cf. Éloge de la souffrance, de l’erreur et du péché / Anne Rose, Alain Kieser, Jacques Halbronn, : Paris : Lierre et Coudrier, 1990) Quand on structure ou se structure, ce qui compte, c’est la façon dont on traite le matériau dont on se sert et cela dépend de deux variables : d’une part, la nature du matériau, et de l’autre la façon dont on en fait usage. Dans les deux cas, on est dans la subjectivité puisque ce matériau on le situe forcément dans un certain cadre spatio-temporel et qu’on en use que par rapport à des besoins et à des finalités qui émergent et se projettent dans notre conscience. C’est la notion d’instrumentalisation qui résume une telle problématique. Il n’y a aucune obligation à épuiser l’essence du matériau, ce qui en fait un signifiant auquel il m’est loisible d’assigner ce que bon me semble. Le fait que par la suite, ce matériau apparaisse autrement qu’il n’aura été perçu est ici sans incidence. A contrario, le risque existe que la vocation première et sa formulation première se soient perdues en cours de route et c’est alors qu’il y aura tentation de restituer le dit matériau au prisme de connaissances et de motivations plus tardives. Nous dirons que certaines distinctions visuelles ne sont pas nécessairement signifiantes en soi mais qu’elles sont vouées à être instrumentalisées ; qu’elles peuvent faire l’objet d’un choix. En cela, on pourrait parler d’une épistémologie du visuel, de l’externe qui se surimposerait à une épistémologie « interne ». L’astrologue appréhende les astres selon leur extériorité alors que l’astrophysicien entend accéder à leur intériorité. D’où un certain dialogue de sourds. Le visuel est nécessairement simplificateur mais il est en temps avec un certain vécu collectif dont on ne saurait sous- estimer l’impact social. A contrario, ce qui est trop individuel n’aura guère de visibilité, ce qui hypothèque tout travail se situant à cette micro-échelle.
Il est dit, que « Dieu » réalisa qu’Adam, ce faisant, était bien seul : on trouve le terme hébraïque »lévad » pour désigner la prétendue solitude de l’Adam génie adamique. Précisons qu’un génie adamique n’est pas celui qui est doté d’un phallus mais au contraire qui n’en possède pas puisqu’il n’a pas à pénétrer dans le corps d’un autre être. En ce sens, la femme correspondrait mieux anatomiquement à un état androgynal de par l’absence de phallus mais son -couple topographiquement avec son utérus- ne fait sens que par rapport au phallus masculin. Il reste que l’élaboration du phallus relève d’une opération bien plus complexe que celle du vagin. Hâtons-nous de préciser que le baiser buccal (French kiss) nous semble plus déterminant au niveau de l’attirance entre deux êtres que la pénétration et là l’homme et la femme sont totalement à égalité. Après tout, le baiser est une affaire bien plus personnelle que la pénétration « sexuelle », encore que le baiser soit aussi une forme de pénétration. Si l’un des deux partenaire souffre d’ une mauvaise haleine, cela ne nuit pas au « coït » mais c’est rédhibitoire pour ce qui est du baiser et d’ailleurs, les prostituées évitent le baiser. Le corps de la femme comporte deux « trous » la bouche et le vagin et celui de l’homme un seul, sa bouche. Avec son sexe, l’homme pénétré le vagin de la femme et avec son clitoris, la femme pénétré la bouche de l’homme, lors de l’acte de léchage avec la langue appelé cunnilingus et les deux actes peuvent d’ailleurs se dérouler simultanément.(position de 69), ce qui n’est pas possible dans une relation homosexuelle. La bouche de la femme peut se substituer à son propre vagin par le processus de fellation.
Le phallus est l’organe de la procréation alors que le baiser établit le véritable lien physique entre un homme et une femme mais aussi entre deux hommes ou entre deux femmes. D’ailleurs, on peut se masturber seul (et parvenir à l’orgasme) mais pas se « baiser » soi -même, au sens où nous l’entendons ici. Nous dirons que le baiser ne débouche, nullement sur une instrumentalisation de la femme et c’est bel et bien le rapport sexuel stricto sensu (le coït) enclenche l’utilisation de celle-ci.
Quelle cohabitation?
Une fois admis une certaine sociodiversité, cela ne signifie point qu’il n’y ait point de centre. C’est d’ailleurs le principe sous-jacent à la notion de maisonnée laquelle permet d’intégrer une grande diversité d’éléments, tant animaux que mécaniques au service d’un personnage central autour duquel ils gravitent à l’instar de satellites au sein d’un système solaire. On retrouve cette idée dans Genèse II, lorsque Dieu juge bon d’associer à l’homme un facteur auxiliaire. Pour éviter tout malentendu, la mention du nom Adam peut prêter à confusion comme c’est le cas dans la vision d’Ézéchiel où l’un des « êtres vivants » a une tête d’Adam, ce qui ne peut désigner qu’un élément gravitant autour de l’Homme.(Ish). En fait, selon nous, ce qu’Élohim associe à Adam, c’est bel et bien , à travers la Isha, toute la maisonnée -celle évoquée dans les Dix Commandements sous le nom de Bayit (terme que l’on retrouve dans Bethléem)- dont la « isha » n’est qu’un élément et nous avons montré la complexité des relations entre l’homme et sa maisonnée.
. Contrairement aux précisions du journal Le Monde, on n’aura pas assisté en règle générale, à des triangulaires qui sont véritablement l’enjeu du second tour. Voilà ce qu’on pouvait lire au lendemain des présidentielles dans ce quotidien Avec quatre blocs tr鑚 proches en nombre de voix au premier tour de la présidentielle En marche !, le Front national, Les Républicains et La France insoumise , même avec 40 % d »abstention, il pourrait y avoir 82 triangulaires En effet, les triangulaires permettent aux partis politiques de s’organiser ; C’est ainsi que François Barouin avait annoncé bien vainement qu’il y aurait des désistements à l’encontre du candidat du FN, ce qui montre que le résultat du premier tour des législatives s’est révélé totalement imprévisible. Il eut fallu n’appliquer la régle des 12% qu’au -delà des trois premiers arrivés. On nous dit après coup que c’est l’effet Macron, ce serait plutôt l’effet abstention et vote blanc! C’est dire que la constitution dans son état actuel est devenue un outil bien peu fiable pour engendrer une gouvernance légitime et une représentation équitable des forces en présence. Le fait qu’aucune alliance ne soit nécessaire pour le gouvernement nous semble malsain au vu du résultat du premier tour des présidentielles et d’ailleurs Macron, lui-meme, avait pri son parti la veille des ections législatives, de rechercher des convergences, dans le respect d’un certain principe de r饌lit mais c’est la dimension virtuelle qui aura tout balayé. ..On pense à l « attitude de Philippe dOrléans, en 1715, la mort de Louis XIV, renvoyant tous les ministres pour ne plus avoir affaire qu des sous fifres. Cela se termina avec la faillite de Law !
D’aucuns, actuellement, nous déclarent que le clivage a changé de nature et que cela ne recoupe plus celui associé à la Droite et à la Gauche. Or nous pensons au contraire que ces notions ont ainsi pu se ressourcer: la Droite est bien du côté de l’élite qui produit de nouveaux outils, en prenant le terme dans un sens très large- et la Gauche du côté du peuple qui consomme, en échange d’un emploi, plus ou moins fictif, se réduisant souvent à un temps de présence, lequel emploi est censé fourni par la dite Élite ou, à défaut, remplacé par une allocation de chômage, ce qui peut parfois s’apparenter à un racket. En ce sens, le revenu universel d’existence s’apparente à une épreuve de force: face à la robotisation croissante des tâches les plus humbles, la Gauche se préparant ainsi (de Hamon à Mélenchon) à mettre en place des conditions qui permettront au peuple de survivre sans plus avoir à travailler et cela passera notamment par le chantage sur un suffrage universel pris en otage et sur une démographie devenue un sujet tabou. Le problème, c’est que le gouvernement qui résulte du vote populaire se retrouve tôt ou tard en butte avec ceux-là même qui l’ont élu, en raison même de l’impact des réformes du programme qui avait été mis en avant. On a ainsi l’impression, à entendre certains, qu’il faudrait vivre dans un régime de démocratie directe, ne fixant par avance aucune échéance, aucune durée à un mandat sauf à vider celui-ci de tout contenu ! Ajoutons que dans tous les cas de figure, soit l’on procède en aval à l’élection de députés, soit l’on sélectionne au départ les membres de l’électorat (selon le « cens » ou le «=sexe , l’âge)
Il est clair que les constitutions instaurent une structure de temps purement virtuelle, à laquelle un Michel Onfray semble bien rigidement attaché, coûte que coûte reprochant aux gouvernants de ne pas s’en tenir, s’en être tenus, à leurs projections sur l’avenir. En dehors d’un empirisme fait d’ajustements successifs qui laisseraient les gouvernants apprécier à leur guise les mesures à prendre au vu de la situation et d’un constitutionnalisme borné, il ne reste plus que le recours à une cyclologie dont le statut scientifique n’est pas reconnu officiellement.
L’idée selon laquelle plusieurs formes d’humanités coexisteraient est défendue par certains auteurs tels que Boris Moravie. (cf. « Gnosies/ Étude et commentaire s sur la tradition ésotérique de l’orthodoxie orientale. Tome III Cycle ésotérique». Paris La Colombe, 1965, pp. 156 et seq ) et le débat tourne autour de l’humanité adamique face à une humanité pré-adamique. Selon Mouravieff (mort en 1966), l’humanité adamique est l’ivraie- ce sont des « anthropoïdes »- ce qui correspond à ce que nous appelons des « androïdes » et celle qu’il appelle pré-adamique le « bon grain »
Moravie déclare que ‘l’humanité terrestre se compose en parties égales (..) d’adamiques et de pré-adamiques, l’équilibre étant automatiquement ajusté suivant les fluctuations des incarnations des âmes adamiques » On lit par ailleurs chez cet auteur « Lors de la création, les deux humanités avaient été placées sous une autorité différente » Mais il parle aussi d’un « mélange des deux races »
Nous ne partageons pas les analyses de ce chercheur mais force est de constater qu’il semble nous avoir précédé dans une certaine exégèse scripturaire en prise avec l’anthropologie.
Pour nous la femme est réceptrice par exception et émettrice le plus souvent alors que pour l’homme c’est l’inverse : il capte, il observe et de façon ponctuelle- au bout d’un long processus- il formule et décrit. Mais étrangement, il semblerait que celui qu’on appelle « ish » corresponde à la femme (c’est-à-dire Adam) et « isha »à l’homme, d’où un quiproquo en hébreu qui fait que l’on s’adresse à une femme avec le pronom « At » et à un homme (et à Dieu) par le pronom « Ata ».
.L’enjeu des prochaines décennies, des prochains siècles est fonction des rapports de force entre ces humanités et il revient à la France de jouer un rôle pionnier à ce propos, ce qui passe évidemment par une prise de conscience.
Or, la lecture du Livre de la Genèse peut aisément induire en erreur en matière de chronologie. Quel lecteur n’est pas poussé à considérer un Abraham (Abram au départ) faisant suite à un Adam. Or, une telle filiation est à rejeter absolument. L’émergence d’Adam, telle qu’elle est narrée dans les premiers chapitres du premier livre du Pentateuque, est une histoire qui ne vaut que pour une certaine humanité , à l’instar de la formule « Nos ancêtres les Gaulois ». Quand Yahvé s’adresse à Abram, il a changé de camp, il a quitté celui des Élohim et des androïdes adamiques pour celui des humains pré-adamiques, les premiers occupants de la Terre. Comme nous l’avons signalé, en ce XXIe siècle, la problématique reste tout à fait actuelle en la personne des femmes, descendantes de l’Humanité adamique et des hommes, issus de l’Humanité pré-adamique.
Nous avons signalé dans nos travaux sur les éditions des Centuries de Nostradamus, le fait que des textes appartenant à des camps différents, en l’occurrence catholiques romains et réformés avaient été finalement réunis. De même, la « Bible » des Hébreux aurait- bien avant- réuni des textes correspondant à des récits visant deux humanités distinctes, ce que la critique biblique avait signalé- à partir du XVIIe siècle- en distinguant le recours croisé à Yahvé et à Élohim. Tout comme on aurait bien tort d’attribuer les Centuries à un seul et même auteur, sauf à le considérer comme un compilateur, de même l’idée d’un rédacteur unique de la Bible ne viserait qu’à masquer son manque d’unicité.
Le film Blade Runner (d’après Philip K. Dick) nous sensibilise à la chasse aux androïdes. Comment démasquer un androïde très réussi ? C’est bien là l’occasion de mieux définir notamment ce qu’il faut entendre par « génie adamique », ce qui ne saurait s’assimiler à l’idée de miracle yahviste pas plus qu’à celle de cyclicité élohiste. Nous dirons que l’androide n’est pas en mesure de distinguer entre le «présent » (du latin praesse, ce qui se présente) , ce qui est donné à voir -cela exige un certain sens de l’observation qui n’est pas partagé également par tous pour paraphraser Descartes, par- delà toute description et sa représentation, virtuelle. Et c’est pourquoi nous ne réduisons nullement le féminin du génie adamique (Adam) à la femme, ce qui n’est pour nous qu’une image, une analogie et rien d’autre. Or, l’on sait que dès que l’on se sert d’une image, d’une comparaison pour formuler sa pensée, le risque est grand que l’on prenne la formule « à la lettre ». Toujours, en brodant sur Descartes, il est bien rare que les gens reconnaissent ne pas avoir « compris » quelque- chose .
Le génie adamique est en quelque sorte le prophète moderne et c’est un personnage qui reste assez mythique notamment dans l’esprit des femmes, en ce qu’un tel statut semble leur être inaccessible. Croire qu’il aurait suffi ou suffirait d’instaurer des conditions plus favorables aux femmes pour que l’on puisse- enfin ! – accueillir des génies adamiques femmes nous semble un leurre et relever du mythe de Pygmalion. Il est temps que l’on cesse de nier les différences entre les humains mais aussi entre les dieux. On voit bien que l’on est confronté à un discours « unitaire » qui nie mordicus en bloc, envers et contre tout, toute différence d’aucune sorte.
Le besoin d’homogénéité
Les femmes comme les Juifs (Yéhoudiens) – deux thèmes abordés par Sartre et Beauvoir au sortir de la Seconde Guerre Mondiale- ne sauraient ainsi renoncer à exister en tant qu’ensemble spécifique. Ils ne peuvent que changer l’image que l’on colle sur celui-ci, ce qui correspond en effet à un salutaire nettoyage de saison. Cela dit, il importe d’éviter le travers consistant à vouloir tout expliquer d’une personne du fait de son appartenance à tel ou tel groupe ou encore de généraliser le cas d’une personne à tout le groupe dont elle partage un certain paramètre identitaire! Il importe d’’éviter- tout de même- de se laisser envahir par un certain sociologisme lequel vise à étouffer l’approche ontologique. Certes, la soumission, l’oppression, la persécution, génèrent des « conditions » sociales qui peuvent être étudiées mais encore faudrait-il expliquer pourquoi telle ou telle population aura connu un tel sort. On évitera de prendre les conséquences pour les causes !
En refusant de se positionner collectivement, l’on risque fort de produire des réactions viscérales de rejet car notre corps sait – et c’est là un enjeu vital – à quel point il doit se méfier de ces virus qui tendent à brouiller nos perceptions. Il en est de même pour le corps social et cela peut certes prendre des formes extrêmes comme avec le « judenrein » de Hitler – littéralement lavé de ses « Juifs ou la « limpieza de sangre » (littéralement la propreté du sang) des Espagnols, ou encore la constitution d’un ghetto à Rome à la demande d’un pape- cette volonté de purification raciale, mais c’est bien là la formule susceptible de clarifier le débat. L’image d’un jardin nous parait bien illustrer notre propos : il s’agit d’élaguer, d’enlever ce qui est mort pour ne garder que ce qui est vivant. Mais ce qui est relativement aisé quand il s’agit d’un jardin, l’est beaucoup moins face à un savoir et bien plus rares sont ceux qui sont capables de déceler ce qui est mort au sein d’une tradition, d’une société.
Le langage courant à perpétué une telle dialectique : on parlera d’un « sale type », d’une « sale affaire », on dira « c’est du propre », «à proprement parler », « au sens propre » (par opposition à« sens figuré») , sans que cela renvoie nécessairement à un problème de propreté ou se saleté, au premier degré.
Il y a là quelque paradoxe quand on sait que les femmes ont souvent été vouées à tout ce qui visait à nettoyer : vaisselle, lessive, ménage et encore de nos jours, les femmes semblent souvent plus qualifiées, mieux formées pour veiller à la propreté, encore que de nos jours, l’électro-ménager tende à relativiser le problème. Mais toute addition s’oppose à l’idée de propreté, est artifice comme l’est le maquillage et à plus généralement toute appropriation, tout emprunt. Qui vole un œuf vole un bœuf. Il y a un temps pour « compléter » et un temps pour évacuer. En 1966, nous écrivions : « Non seulement les gens s’approprient des théories qui ne sont pas les leurs mais en plus ils ne les comprennent pas et c’est pour cela qu’elles ne sont pas leurs. ». Faut-il rappeler cependant comme le rappelle l’adage : ne pas vider le bébé avec l’eau du bain que tout nettoyage génère paradoxalement de la saleté à commencer par celui que nous opérons quand nous nous soulageons de toutes nos impuretés. Inversement, celui qui n’éprouve pas le besoin de se nettoyer épargnera son environnement On est bien là face à un dilemme qui interpelle tout particulièrement les femmes, dont on a dit à quel point elles avaient besoin de se vider sur autrui de tout ce qui les encombre, traitant l’autre, en quelque sorte, comme une poubelle, ce à quoi servent souvent les confesseurs et les thérapeutes de tous bords.
L’absence d’hommes capables de mener à bien un tel nettoyage au sein d’un groupe conduit à une sclérose, à une cristallisation, avec le maintien inconsidéré d’éléments qui auront perduré, traîné, bien au-delà du temps qui leur avait été imparti. L’idée de catharsis est essentielle et on la trouve notamment chez les Cathares. (cf. Jean Blum. Mystère et message des Cathares Ed Du Rocher, 1989, pp 90 et seq)
La couleur noire nous apparaît ainsi comme une sorte de défi à la mission de nettoyage. Celui qui recourt à cette couleur croit ainsi empêcher qu’on note son état de propreté puisque le noir est la couleur de la saleté. S’habiller en noir et non pas en blanc signifie que l’on se refuse à exposer sa noirceur.
Sauf à inventer des logiciels capables de mener à bien de telles opérations de décrassage, il semble que les femmes se manifestent avant tout comme une force de résistance et c’est en quelque sorte le fondement des tensions entre les deux sexes. Une chose est de nettoyer ce qui nous est extérieur, une autre de le faire pour ce qui nous est intérieur.
Rappelons que pour nettoyer un objet, il faut être capable d’observer ce qu’il est, ce qui s’y est ajouté. On porte un regard mais l’on peut aussi faire preuve * de mégarde. Chacun sait que des assiettes sales issues d’un même service se distinguent alors que lorsqu’elles sont propres, on ne parvient plus à les distinguer les unes des autres, ce qui permet de percevoir des constantes qu’occultait la saleté. Quand nous disons, en français, au sens propre, cela signifie dans son sens premier, par opposition au sens « figuré». En cela, nous dirons que nettoyer, c’est déconstruire, démonter, dénouer mais aussi dégager.
On voudrait insister sur le point suivant : le nettoyeur est un peu un inspecteur des « travaux finis », il intervient pour corriger ce qui ne va pas et seulement si cela ne va pas. Il se manifeste donc dans un deuxième temps pour éventuellement corriger le tir. Autrement dit, il faut que quelque chose se soit dégradé pour justifier son intervention.
On peut juger du bon fonctionnement, de la qualité d’organisation interne d’une société à l’aune de la propreté de ses installations. Cela ne signifie pas que les gens ne salissent pas, n’abîment pas, mais cela indique qu’il en existe d’autres qui passent régulièrement derrière eux pour rétablir et maintenir- on parle de maintenance- un certain ordre et il faut bien comprendre que la première catégorie est bien plus nombreuse que la seconde. Il suffit de quelques personnes vigilantes et compétentes pour éviter le délabrement, le pourrissement.
Cela dit, il nous apparaît que nous devons payer quand il s’agit de nos « droits » et être payé quand il s’agit de nos devoirs. Nous avons le droit de consommer, donc de détruire (consumer) et nous devons payer pour cela et en contrepartie, nous avons le devoir de préserver le bon état des choses et être payé en contrepartie. Tel est en tout cas le principe que nous posons. L’argent qui est payé par le consommateur servira donc à payer le producteur mais plus largement celui qui maintient un certain ordre des choses, qui remet de l’ordre dans les affaires. Et le producteur emploiera à son service des personnes pour développer ses activités, ce qui leur conférera un certain pouvoir d’achat qui permettra d’enrichir le dit producteur lequel sera en mesure de payer des salaires et ainsi de suite. Mais pour nous le producteur est d’abord quelqu’un qui est conduit à renouveler, donc à nettoyer et c’est en cette qualité qu’il trouvera sa place sur le marché. En effet, celui qui lance un nouveau produit va permettre d’évacuer l’ancien quand on ne sait pas le réparer. Le producteur est donc par essence un novateur et c’est en ce sens qu’il est justifié à être payé alors que le consommateur est voué à salir, à souiller, à détruire et à corrompre ce dont il se sert ; ce qui explique qu’il devra payer, en compensation pour que ce qui a été abîmé soit remplacé ou réparé.
On est payé pour laver et pour recueillir les déchets- y compris le psy qui écoute ses patients- et on paie pour salir, pour user, pour casser, pour polluer, pour se décharger physiquement et psychiquement. Nous sommes payés pour rétablir, pour ranger ce qui a été dérangé, pour réparer ce qui a été abîmé, pour nettoyer ce qui a été sali car c’est là une activité vitale pour une société que de maintenir en bon état ses divers dispositifs et cela va de la femme de ménage au plombier , de l’historien à l’éboueur. A contrario, quand nous sommes en situation de salir, d’abîmer, cela vient au débit de ce que la société nous doit par ailleurs pour notre activité de nettoyage. On notera toutes les campagnes pour la propreté notamment auprès des propriétaires de chiens, lesquels sont priés de ramasser les immondices laissés dans la rue par leurs compagnons. Il ne s’agit nullement d’éviter de salir, au demeurant mais de disposer d’un personnel capable de nettoyer en temps utile. C’est alors que l’on peut parler d’une bonne organisation. Dans certaines villes, il est évident que trop de gens salissent et pas asses ne nettoient et cela vaut évidemment au propre comme au figuré. Ajoutons que l’État a le droit de percevoir des impôts, des « contributions » dans la mesure où il assure un certain nombre de services d’hygiène, à toutes sortes de niveaux , tant sur le plan matériel que moral et qu’il vise donc à éviter tout pourrissement, toute dégradation au-delà d’une certaine limite de temps. Mais selon nous, l’Etat central autour duquel gravite les diverses composantes qu’il a su englober en un instant T, a la charge de traiter non pas directement avec les citoyens mais en passant par les structures collectives au sein desquelles les individus s’inscrivent, selon toutes sortes de critères, religieux régionaux, professionnels. Quant à l’intégration des personnes, elle ne saurait s’effectuer en dehors des dites structures, que ce soit sur le plan social ou fiscal. Selon nous, l’État a pour tâche de fixer les redevances et les services dus par chacun de ces ensembles, les dits ensembles devant répartir les contributions entre leurs membres, selon une économie de proximité et en passant par une forme de démocratie directe qui ne fait sens que dans un cadre spécifique. D’ailleurs, ce système fiscal aura notamment fonctionné pour les communautés juives taxées collectivement par l’État, tant en France que dans les territoires avignonnais du Pape..
. La vague actuelle de terrorisme a conduit- préventivement- à développer l’idée de population à risques mais cela vaut aussi dans d’autres domaines où les chances de sucés professionnel remarquable apparaissent comme infimes pour tel groupe. D’un point de vue économique, on est obligé de travailler sur des probabilités sinon on est obligé d’attendre que le pronostic soit ou non infirmé ou confirmé, ce qui est un luxe hors de prix. On sera donc bien obligé de classer les gens dans des catégories offrant – aussi bien positivement que négativement- des probabilités. Le temps des investissements effectués indistinctement, notamment sur le plan scolaire, ne fait plus guère sens désormais.
Pour nous, le génie adamique est celui qui est capable de réveiller le génie adamique assoupi d’un monde. Il est celui qui enclenche un nouveau processus et ne serait donc confondu avec ceux qui lui emboîtent le pas et qui eux relèvent d’un génie adamique collectif – comme on parle du génie adamique du christianisme. Les femmes ne font sens qu’au regard de ce génie adamique collectif, elles n’enclenchent pas par elle-même un renouvellement et ne peuvent que l’accompagner et le prolonger.
Pour un statut des personnes à haut potentiel
On dit « mieux vaut prévenir que guérir » mais force est de constater que cela correspond à des démarches fort différentes, car prévenir requiert bien plus de moyens que guérir car cela concerne un bien plus grand nombre de personnes, en amont. Guérir serait donc un pis-aller, une pratique au rabais, n’exigeant pas de travailler sur les probabilités.
Quand une activité est assurée par une majorité de femmes et de machines, cette activité doit être classée « à faible potentiel», étant entendue que c’est la façon dont cette activité est conduite qui est en cause. Par exemple, une majorité de femmes rabbins conduirait à penser que cette activité est conduite de façon trop mécanique, routinière. Avoir une majorité de femmes quelque part serait donc une victoire à la Pyrrhus et la présence d’hommes serait dès lors jugée indésirable ou désigner des hommes en crise de potentialité. On retrouve la notion de « dérogation »; Telle activité jugée dérogatoire ferait perdre le statut de « fort potentiel » pour des hommes. Napoléon avait compris que l’effort devait se focaliser sur une élite, le bas peuple étant voué à se contenter de quelques fondamentaux.
Il est hors de question que des hommes fassent un travail qui peut être laissé aux femmes pour des raisons purement matérielles. C’est le travail des femmes et des machines qui doit permettre de prendre en charge les personnes à haut potentiel. Nous avons indiqué plus haut que le temps politique devait comporter alternativement une dimension extravertie de forte consommation, de croissance du « pouvoir d’achat », de crédit accordé aux ménages (au prix de baisse de la fiscalité pour les plus riches) et une dimension introvertie d’austérité, de recentrage sur l’exploitation du potentiel intérieur, ce qui passe par une certaine gratuité..
Cela dit, il suffit d’un très petit nombre d’»éveillés » pour que l’Humanité soit « sauvée » et « lavée ». Le contrôle qu’une élite exerce sur la masse, tant sur le plan politique, économique, scientifique, artistique, permet de maintenir l’ordre mais force est de constater que périodiquement l’on bascule dans le désordre. Mais le désordre se présente sous des aspects qui peuvent faire illusion : le refus de tout a priori sur le sexe, la race est-ce que cela ne génère pas du désordre en ce sens que l’on s’interdit de prévoir et de prévenir, que l’on se condamne à réagir après coup ? A partir du moment où l’on ne veut rien savoir à l’avance, pour éviter tout « préjugé », il est loisible d’imposer n’importe quelle utopie puisque le passé n’a pas à être connu, pris en considération, en compte, respecté, ce qui conduit à des régimes totalitaires de gauche, c’est à dire qui ne supportent et ne tolèrent, du moins en principe, aucun clivage.. Quant au national-socialisme, il combine à la fois à l’extérieur, une forte affirmation nationaliste et à l’intérieur, une vision fasciste de la société.
Pour les femmes, c’est le nombre qui est le fondement du pouvoir, leur instinct les persuadant qu’un individu seul n’a pas de poids, les hommes, au contraire, savent, tout aussi instinctivement que la qualité prime sur la quantité et qu’un homme au meilleur de lui-même tiendra tête à toute une armée de femmes. La force de cet homme, c’est sa capacité de déconstruction – on parlera ici de la fonction « rétro » qui s’en prend à la Surconscience- qui lui permettra de réduire à néant les positions tenues par les femmes et dont il devine les failles. Il conviendra de distinguer entre exigences extérieures, celles de la surconscience et intérieures, celles de la Subconscience. Celui qui se plie aux exigences extérieures est indifférent à ce qu’on lui fait faire tandis que celui qui se plie aux exigences intérieures est indifférent à ce qu’on attend de lui et privilégiera ce qui émane de lui –même, et qui le poussera instinctivement dans le sens de l’intérêt général/ Pour l’un, les difficultés sont dans l’accomplissement de ce qu’on attend de lui, notamment aux contraintes de temps imposées, ce pour quoi il est payé alors que pour l’autre, les difficultés seront liées à la complexité même du traitement des données.
On notera que dans le langage courant, il est des produits que l’on achète nécessairement en nombre et d’autres à l’unité. On ne vend pas une tomate, une fraise mai des tomates, des fraises alors que l’on achète une maison, une voiture. Le singulier et le pluriel nous apparaissent ici comme des marqueurs qualitatifs. L’usage du singulier pour désigner tout un groupe est caractéristique d’une tentative pour le groupe de marcher « comme un seul homme », au prix d’un certain embrigadement qui réduit ses membres à des godillots, comme on dit pour les partis politiques, « le » Parti.
L’homme est un pompier pyromane, et c’est là la clef de son pouvoir.
Il remet en question, il mine le consensus en vigueur, le discrédite et ensuite il s’offre à en trouver un nouveau. On n’a rien trouvé de mieux pour le neutraliser que de perpétuer les anciens consensus pour n’avoir pas à faire appel à ses services. Toute remise en question du statu quo apparaît pour les femmes comme une menace, avec la crainte du retour du mâle dominant. La seule forme de progrès à laquelle les femmes adhèrent est celle qui vise à étendre le consensus à tous, à partager ce qui est disponible. Les femmes s’inscrivent dans un monde déjà là, qui lui préexiste. Elles militent en faveur du partage du gâteau, c’est leur seule revendication, leur seule critique. L’égalité impliquerait des parts égales. En fait, l’égalité est fonction d’un certain niveau à atteindre tant vers le haut que vers le bas, ce qui débouche sur un nivellement. Il s’agirait en fait d’arriver à un « bon niveau », à une norme, c’est notamment le rôle des puéricultrices, des éducatrices. L’égalité exige donc effectivement de fournir un certain travail, une certaine progression, de suivre un certain « régime », un « programme », ce qui exige de savoir d’où l’on part et de déterminer où l’on va, le but à atteindre, de définir les obstacles à franchir, et les handicaps à combler. Il ne s’agit pas de se polariser sur le but final mais de connaître les étapes à franchir sans mettre la charrue devant les bœufs.
Le partage conduit à une détérioration de ce qui est ainsi réparti. Plus on est nombreux et plus la tentation d’économiser sera croissante. Si j’économise sur une personne, cela ne vaut guère la peine alors que si j’économise à une grande échelle de temps et d’espace, on aura bien du mal à résister à une telle option. La qualité de vie – c’est-à-dire une vie de qualité- déclinera en proportion de l’ampleur du partage et ce qui ne se partagera pas ne sera guère recherché. La surconscience se partage car elle nous est extérieure, pas la subconscience qui est une affaire intérieure. On nous parle de qualité de vie alors que de plus en plus l’on s’aperçoit que ce qui compte, c’est de travailler et non de quel travail il s’agit , de manger et non ce qu’on mange, ce qui correspond à un nivellement par le bas as des valeurs et des attentes. . La quantité (au sens de combien en espagnol cuanto) se substitue à la qualité (au sens de quel?)
Il nous apparaît que tous ceux qui sont engagés dans un processus égalitaire- qui part précisément d’un état qui ne l’est pas- sont tentés par l’abstraction voire par la philosophie lesquelles semblent incapables d’appréhender les spécificités puisque leur vocation serait d’unifier. On a certes les mots « homme » et « femme » mais on dispose aussi de la formule «être humain » qui semble vouloir abolir un tel distinguo. Il nous semble, en tout cas, que celui qui nie les différences de potentiel entre les deux sexes sera conduit a fortiori à nier ce qui peut distinguer les Juifs des non Juifs alors même qu’aucune différence anatomique n’est patente. On nous répondra que les différences culturelles sont indéniables mais pas celles qui ne seraient que du domaine de la nature, comme si nous avions vocation à remettre en question ce qui est de cet ordre ! Le féminisme s’inscrirait alors dans une démarche de subversion de la Nature, ce qui semble assez peu compatible avec une posture écologique. Nous retrouvons le conflit entre deuxième et troisième créations, la deuxième création remettant en question l’ordre primordial en guettant l’apparition de signes annonciateurs de temps nouveaux, dont la jeune polonaise devenue Marie Curie aurait été instrumentalisée comme figure de proue, à propos de la radioactivité mise en évidence par Henri Becquerel en 1896, avec lequel elle partagera en 1903 un Prix Nobel tout comme Michel de Nostredame l’avait été, au prix de fausses éditions antidatées, pour incarner, personnifier le néo-prophétisme..
Est-ce’ là un progrès ou une régression que de préférer les expressions les plus vagues, les plus générales qui sont le propre de l’usage de toute langue, dès lors qu’elle ne recourt pas aux adjectifs et aux adverbes ? Le débat se retrouve sur le plan juridique lorsque l’on met en avant la nationalité, la citoyenneté française comme la « preuve » d’une certaine égalité de tous ceux qui peuvent la revendiquer. On peut aussi considérer que tous les livres se valent puisqu’ils sont tous désignés à l’identique. C’est pourquoi nous avons développé une théorie linguistique (cf. infra) qui implique que tout nom ou verbe soit complété par un adjectif ou un adverbe, d’où la nécessité d’un binôme nom+ adjectif et verbe + adverbe, dont la tradition grammaticale perpétue le principe. Ajoutons les pronoms personnels: si dix personnes disent « ma voiture », est-ce que cela signifie pour autant qu’elles parlent de la même voiture, d’une seule et même voiture ?
Le fantasme égalitaire des femmes, c’est que tout le monde soit logéà la même enseigne, que ce qui est bon pour l’un l’est pour l’autre , ce qui autorise de se répéter à l’infini face aux personnes les plus diverses comme une machine qui veut que l’autre s’adapte à elle et non l’inverse !
Les femmes se persuadent que ce qui vaut pour l’un vaut pour l’autre, sans considération du contexte, de l’espace-temps. Elles appliquent la même méthode, le même traitement à tous. C’est en ce sens qu’elles vivent leur demande d’égalité.
Comprendre le génie adamique
Le génie adamique reste un personnage mystérieux mais il s’agit en fait de l’homme (non de la femme). Il a besoin de silence, de solitude, puisqu’il a déjà en lui- même ce qu’il lui faut. On peut dès lors se demander quelle est la véritable portée de la proposition par « Dieu » (Genèse II) de pallier l’état d’isolement d’Adam, génie adamique. Rappelons d’ailleurs comme on dit qu’il y a des activités du corps que l’on ne saurait déléguer : je ne peux manger ou boire à la place de mon prochain et selon nous l’on ne peut non plus penser à sa place, ce qui exige que je laisse du temps à mon prochain pour qu’il gère ses propres affaires tout seul.
Selon nous, une telle démarche visait en fait, ni plus ni moins,, qu’à affaiblir le dit génie adamique pour l’empêcher de parvenir à un maximum de puissance. On retrouve la même démarche avec l’arrêt de la construction de la Tour de Babel.(Genèse XII) On notera cette formule de Genèse III, 22 « Yahvé Élohim dit : Voici Adam devenu comme l’un de nous (KiEhad miménou) » Il s’agit bien là d’une hantise récurrente face aux potentialités d’Adam si l’on n’y met point quelque frein. Mais cela montre surtout qu’Elohim est réellement un pluriel et désigne un ensemble de dieux.
On aura compris que l’génie adamique ne peut qu’être perturbé par toute présence extérieure, que cela lui fait perdre une partie de ses moyens. Inversement, Isha » n’a pas ce problème en ce qu’elle se nourrit de ce qui lui arrive, de ce qui lui parvient et advient et la remplit, l’occupe. C’est dire à quel point le mode de vie idéal des deux populations diffère, voire est incompatible..
Dieu est donc constamment partagé : il crée Adam mais immédiatement après, il le conduit à produire lui-même sa propre « création » de façon à rétablir une certaine égalité. Tout comme Dieu est encombré par ce qu’il a créé, il faudrait qu’Adam le soit, à son niveau, d’où la « formation » par Adam avec l’aide de Dieu de la « Isha » qui est en fait un être neutre, non affecté par ce qu’il véhicule..
UNE DYNAMIQUE D’UBIQUITÉ
L’homme a besoin de se démultiplier et il est certes important qu’une découverte, une invention faite par un individu puisse se diffuser le plus largement possible. L’instrument de cette ubiquité est la femme et c’est un rôle qui n’est nullement mineur sur le plan quantitatif sinon sur le plan qualitatif. La femme seule n’est rien mais les femmes prises dans leur ensemble sont un acteur majeur de l’Histoire. La grève est typiquement un acte qui ne fait sens que s’il est suivi par un certain nombre de personnes. A un certain stade, c’est le nombre qui importe et non la qualité de celui-ci ou celui-là. D’où le décalage des critères entre ceux qui sont « dans la salle » et ceux qui sont ‘sur scène » et qui reste marqué peu ou prou par une dialectique masculin/féminin. D’ailleurs le » présocratique » Héraclite insistait sur le fait que la réalité est une dynamique des contraires.
La tentation existe de compenser le manque de qualité par l’abondance, le vide par le remplissage, ce qui signifie souvent une forme de plagiat. C’est vrai pour la nourriture qui « tient bien l’estomac » mais cela vaut aussi pour nos comportements. Ce qui renvoie aux moutons de Panurge. On préférera une opinion médiocrement étayée mais largement partagée. Mais qu’est-ce qu’une opinion si ce n’est quelque ornement du langage que l’on se sera approprié en quelque magasin de prêt à porter intellectuel et dont on n’a pas à connaître le mode de fabrication pas plus que lorsque l’on achète quelque objet dans le commerce ?
De nos jours, on parle beaucoup de délocalisation et c’est là une expression très intéressante en ce qu’elle implique un changement de lieu. En ce sens, ne peut—on dire que les hommes auraient pu, à un moment donné de leur histoire, délocaliser certaines de leurs fonctions en les reportant sur les femmes à commencer par le travail très astreignant lié à la procréation de 9 mois qui fait d’elles des couveuses recueillant et cultivant le sperme masculin. La femme préexiste à l’alliance avec l’homme tout comme le peuple hébreu précède-selon nous- sa rencontre avec son dieu. Il y a 50 ans, nous formulions ainsi notre position : « si le peuple Juif (sic) a été choisi, c’est qu’il existait auparavant ». Au départ, il y a toujours l’embarras du choix et ce n’est qu’avec le temps que les choses se décantent, on passe de l’universel au singulier et pas l’inverse, comme on peut l’observer pour toute forme d’élection et de sélection. En ce sens, le christianisme qui entend ouvrir le à tous irait à contre-courant d’une telle logique. Tout au plus, peut-on dire que ceux qui sont mis en avant agissent dans l’intérêt général à condition de ne pas confondre l’émetteur et le récepteur !
Notons que ce « travail » n’exige aucune formation de la part du milieu mais relève d’un processus interne qui s’apparente à l’instinct et que nous situons dans le champ de la Subconscience. D’aucuns soutiennent, non sans une certaine mauvaise foi, que les nouveau-nés incarnent le futur et l’inconnu : au regard de l’anatomie, les enfants qui naissent aujourd’hui sont identiques à ceux qui naquirent il y a plusieurs siècles. On rappellera que le fœtus est doté de sa propre dynamique et que la femme ne fait que lui offrir un environnement approprié susceptible d’être assuré par d’autres moyens. Signalons aussi que tout être vivant est doté d’un appareil lui permettant d’assurer sa survie, à commencer par ce qui concerne sa digestion laquelle ne se distingue pas radicalement de la procréation. Dès que l’on absorbe un aliment, s’enclenche automatiquement tout un processus et le sperme est-il fondamentalement autre chose pour le corps de la femme qu’un « aliment » dont le traitement lui échappe heureusement et dont la maîtrise n’est réaffirmée qu’au final, lors du stade d’évacuation lequel permet de passer du non visuel au visuel, qu’il s’agisse d’excréments ou d’un petit d’animal, d’où l’importance accordée au résultat final, à la façon dont la plupart des utilisateurs d’appareils ignorent leur fonctionnement mais se contentent d’en connaître le mode d’emploi, ce qui n’est pas du tout la même chose. Il semble heureux que bien des processus se déroulent sans que nous n’en assurions le suivi car cela multiplierait certainement les risques d’échec. A titre de comparaison, celui qui joue d’un instrument extérieur est bien plus maître de ce qu’il fait que s’il se repose sur un fonctionnement interne. Cela dit, entre ces deux extrêmes, il reste des fonctions intérieures sur lesquelles nous avons une certaine prise du commencement à la fin du processus et pas seulement au commencement et à la fin. Par exemple, quand on interprète un morceau de musique, il nous faut maintenir une attention constante laquelle cependant n’est pas la même que lorsque l’on improvise, au regard du rôle de certains automatismes. Le mot même d’interprétation n’est-il pas au demeurant galvaudé quand il désigne de simples exécutants, des « lecteurs » ? L’interprétation n’implique-t-elle pas une traduction, une transcription, un commentaire ? On notera que la plupart des « grands interprètes » sont des hommes.
L’ubiquité permet de se décharger, de s’épargner des tâches pénibles, usantes – en mobilisant des forces environnantes – en constituant une forme de symbiose, de synergie. Toute pratique prolongée et routinière est éprouvante et l’élite a vocation à la déléguer. On se demandera si la distinction classique entre le corps et l’esprit n’est pas celle entre ce que nous gérons en toute conscience et ce qui se met en place par le biais d’automatismes. On aura compris que nous distinguons nettement entre automatismes intérieurs et automates extérieurs et l’on peut classer dans le domaine des automates tout ce qui est censé obéir à notre volonté mais qui ne fait pas partie intégrante de nous-mêmes. Il nous apparait que l’humanité aurait ainsi maintenu le principe –du moins pour son élite laquelle autrement dérogerait- de ne pas être au contact direct de la machine, entendons pas là de tout outil forcément aliénant qui viendrait prolonger notre capital génétique ?
Ce faisant, cette élite (oligarchie, selon Aristote) démultiplie son pouvoir dans le temps et dans l’espace.
Avec cette notion d’ubiquité– que l’on retrouve quelque part dans la pratique de la polygamie- on comprend que les hommes aient vocation à être minoritaires au sein d’une société, ce qui n’est pas le cas de nos jours et fausse les perspectives. Or, les régimes démocratiques conduisent à donner le pouvoir à une majorité, tous sexes confondus, ce qui génère un perpétuel mécontentement par rapport à ceux qui sont censés représenter les électeurs, d’autant qu’en cours de mandat, les priorités peuvent changer. Il est naïf de croire qu’un programme voté à un certain moment doive impérativement être appliqué tout au long de la durée du mandat. Mais littéralement, la démocratie est le pouvoir rendu au peuple, qui en dépossède les dirigeants. La démocratie ne fait sens que dans le cadre d’une lutte des classes. Aristote a montré dans sa Politique (Livres VII et VII) quelles pouvaient en être les dérives comme d’ailleurs pour le cas de figure opposé, celui de l’aristocratie, le pouvoir des meilleurs. (Oligarchie, démagogie)
Comment est-il dès lors possible de trouver un équilibre viable dans de telles conditions ? Rappelons qu’un romancier ne choisit pas ses lecteurs alors que ses lecteurs le choisissent, tout simplement parce que le nombre de romanciers est plus petit que celui de lecteurs. On ne saurait toutefois confondre le profil du romancier avec celui de ses lecteurs pas plus que celui du thérapeute avec celui de ses patients. Le romancier peut ne pas aimer lire des romans et le thérapeute n’est nullement forcé de pratiquer pour lui-même ce qu’il pratique pour autrui. Ce qui est lié à la question du contre-transfert.
Pour notre part, nous pensons que la bigamie est un pis- allé et que l’on en a fait de nécessité vertu. Il est important que l’on sache distinguer l’exception et la règle, la norme et l’arrangement temporaire, le point de départ et ses déviances, le structurel et le conjoncturel mais en pratique on finit souvent par ne plus en être capable, Une fois n’est pas coutume.
Un tel passage à la bigamie a pu ainsi être dû à un excédent d’hommes, lié à l’immigration. Chez les Juifs (yéhoudiens), c’est au XIe siècle, en milieu ashkénaze que la polygamie cessera bien avant qu’il en soit ainsi dans le monde séfarade. Il nous apparaît que la bigamie est au cœur de la problématique égalitaire actuelle, dont elle constituerait une sorte de matrice. Elle ne respecte pas le principe de la dialectique du singulier au pluriel et véhicule une vision faussée de la marche du monde. On notera que les sociétés qui favorisent la polygamie favorisent ipso facto l’homosexualité masculine, qui est le lot de ceux des hommes exclus d’un tel régime qui rassemble les femmes autour d’une minorité. On perçoit là nettement la distinction entre la fonction génitrice et la seule quête du plaisir qui n’implique pas nécessairement le recours à la femme, sans parler évidemment de la masturbation à laquelle se réduit peu ou prou la relation homosexuelle. En pratique, les femmes préfèrent partager un bon amant que de se réserver l’exclusivité d’un mauvais.
Le judaisme quand il s’interroge sur le célibat en arrive d’ailleurs à la que l’homme peut faire le vœu de célibat mais non la femme, ce que nous comprenons ainsi : l’homme existe sans la femme mais l’inverse n’est pas vrai. De même l’homme peut exister sans sa voiture mais qu’est –ce qu’une voiture qui ne servirait pas ?
Nous dirons que le mot sexe désigne avant tout l’organe masculin éminemment visible et que c’est par abus que l’on emploie le même terme pour la femme., dont la présence se fait plus discrète à l’instar des la prise de courant.. (cf l »article « pénis humain » sur wikipedia)
SOCIÉTÉS MASCULINES ET SOCIÉTÉS FÉMININES
Il nous semble utile d’étudier le mode de fonctionnement de groupes d’hommes en comparaison de celui de groupes de femmes. Nous formulerons à leur sujet les hypothèses suivantes à partir de nos propres réflexions et observations, le nombre de groupes presque exclusivement féminins allant, nous semble-t-il, croissant, même si l’on doit reconnaître que la problématique n’est pas tant quantitative que qualitative, un homme au milieu de femmes ou une femme au milieu d’hommes pouvant constituer des cas de figure particuliers. En fait, force est de constater que ce qui se ressemble s’assemble irrésistiblement et donc qu’un groupe tendra à exclure ce qui ne lui ressemble pas ou du moins s’imposera une majorité d’un certain type générant une minorité d’un autre type qui devra se résigner à accepter peu ou prou les valeurs de la dite majorité. De fait, les groupes à dominante féminine ne semblent pas être les plus cotés. On notera d’ailleurs le caractère unisexe de nombre de films, comme le très récent The Great Short sur les milieux boursiers mais cela vaut aussi pour les milieux de marins. Inversement, dans certains milieux, la présence féminine est écrasante. Ce que l’on peut concevoir à terme, c’est un système paritaire qui respecterait les valeurs des deux sexes, quand bien même il y aurait à un moment donné une majorité de l’un des sexes de façon à faciliter l’évolution vers un certain équilibre. Encore, pour cela, faudrait-il s’entendre sur ce que l’on met sous ces valeurs sans tomber dans des clichés.
Officiellement, il n’y a pas de groupes trop « typés » mais en pratique, force est de constater une tendance à l’uniformisation de chaque groupe, tout en niant les faits au nom du projet affiché à l’origine. En fait, il est intéressant de déterminer ce qui fait que le groupe considéré existe au départ en ce que cela constitue un double bind : d’une part, son recrutement initial et de l’autre son instrumentalisation. C’est ainsi que des gens qui se rencontraient pour telle activité, d’un certain marqueur sociologique, vont se recycler autour d’une toute autre sans que le premier marqueur ne disparaisse pour autant. C’est ainsi qu’un groupe peut comporter un socle se situant sur un plan différent de sa raison d’être mise en avant. Si la société française a instauré une dose de laïcité et de diversité, de tolérance –au lendemain déjà des guerres de religion- qui étaient des guerres civile s- c’était sur la base d’une société par ailleurs homogène et la question est de savoir si le principe reste valable sans cette réalité sous-jacente. La Laïcité comporte une dimension entropique et impériale en ce qu’elle permet d’englober des populations diverses et en ce sens, le fait qu’une langue soit dominante ne saurait pour autant mettre fin à l’existence de langues locales. Une telle langue finit par ne plus pouvoir être associée avec une nation au sens étroit du terme, elle devient une super-langue, comme en Afrique pour le français, permettant de dépasser les clivages tribaux mais ne suffisant pas à les effacer.
En fait, le groupe ne se perpétue que s’il se trouve un substrat « objectif », ce qui implique une certaine similitude formelle de ses membres, avec ce que l’on pourrait appeler une prise de pouvoir d’un élément qui prétendrait à une pseudo-universalité. Nous avons ainsi pu observer dans tel groupe Juif (yéhoudien) que la « table du Sabbat » est devenue la « table du sabbat », c’est-à-dire qu’elle est devenue le lieu de rencontre de femmes septuagénaires (donc des « sorcières ») qui, font fuir les autres catégories ;une personne, il, elle), comme la machine, indifférente à ce qu’elle véhicule, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse par rapport à l’homme. En ce sens, les femmes correspondent à une constante basique, interchangeable d’une culture à une autre, d’où la pratique de l’exogamie. Les femmes – du fait qu’elles sont assimilables à des outils - n’ont aucun mal à s’intégrer à une nouvelle culture, quelle qu’elle soit, puisqu’elles incarnent ce qui est commun à toutes les cultures. Elles ne sauraient être les marqueurs d’une culture donnée, ou si l’on préfère elles peuvent se mettre au service de n’importe laquelle……
Nous pensons que de toute façon, on ne saurait nier les différences entre valeurs masculines et féminines et il ne s’agit pas que les uns l’emportent sur les autres au nom d’on ne sait quel processus « majoritaire » qui n’est nullement en mesure de gérer la mixité. Il n’existe pas un modèle unique, « total » mais un dialogue entre le « nous » et le « vous », dans la prise de conscience que toute position comporte son contraire, aussi bien dans le temps que dans l’espace. On peut même dire que d’entrée de jeu, il est dit que l’homme est duel, masculin et féminin (ce qui est repris dans Genèse V), ce qui ne permet pas de concevoir d’égalité entre les sexes. (Genèse I, ce qui correspond à la première alliance, laquelle précède celle avec Noé avec chaque fois l’annonce d’une progéniture. Mais cette alliance s’opère, au nom d’Élohim, avec un homme alors que dans l’Exode, elle sera conclue, au nom de Yahvé, avec un peuple, Moïse n’étant plus qu’un intermédiaire.
. Les minorités doivent être respectées en toute circonstance et ne pas dépendre de quelque vote. Pour notre part, nous pensons qu’à ce revenu universel garanti pour tous a priori, devra s’ajouter un complément sanctionnant, a posteriori, les réalisations de chacun, ce qu’il a fait du temps qui lui a été ainsi offert et l’on pense à la parabole des talents (Évangiles) : qu’as-tu fait de ce que l’on t’a donné ? ».
A l’avenir, la société devrait se stratifier au fur et à mesure que l’on comprendra le processus de sélection des meilleurs. Selon nous, l’éducation pour tous est souhaitable à condition de comprendre –c’est bien là le revers de le médaille – que c’est le moyen de repérer les meilleurs et donc de mettre sur le côté les éléments les moins performants. L’éducation ne façonne pas tant les personnes qu’elle ne les révèle quant à leur véritables potentialités. La priorité est bien de repérer les forces vives -et notamment celles que nous qualifions d’adamiques- plutôt que d’investir à fonds perdus sur des populations sans grand potentiel, ‘l’éducation ne faisant pas de miracle ! Ne pas le comprendre, c’est pratiquer des politiques ruineuses et peu effectives. On ne peut se contenter de philosopher sur l’Homme, il convient de respecter un certain ordre des choses, ce dont la philosophie et la linguistique semblent incapables de garantir ; sinon par un nivellement qui n’est qu’un cache-misère.
Certaines sociétés sont malades d’un déni de hiérarchie si bien que certaines activités sont condamnées à être occupées par des étrangers moins sensibles à un fantasme de dérogation..
Le métier de testeur, de goûteur devrait apparaître comme de plus en plus demandé. Il n’existe actuellement qu’à la marge. Une partie de plus en plus importante de la population sera payée pour essayer les produits et cela ne saurait être confondu avec l’activité de consommateur lequel ne se voit proposé que des produits déjà testés. Le testeur est un « consommateur » payé–et non payant- pour consommer. C’est en quelque sorte une nouvelle classe moyenne qui se profile à l’horizon que celle des « goûteurs » en tous genres, ce qui ne se limite nullement à l’alimentation ou à la pharmacie/cosmétique mais qui englobera aussi la culture en ses divers aspects. Les gens seront ainsi rémunérés pour donner leur avis sur des musiques, sur des livres, ce qui se fait quelque part sur les réseaux sociaux de façon assez empirique. L’enjeu, ici, c’est de répertorier les ressources humaines dans une ville, dans une région données. Ces personnes en charge ne seront plus engagées dans des activités mimétiques en vue de décrocher un job, sans en avoir les compétences nécessaires et prenant de ce fait la place de ceux qui ont un vrai potentiel.
L’histoire de l’Humanité ne saurait se réduire à quelques vainqueurs qui monopoliseraient une dynamique ; il faut considérer tout un peloton d’auxiliaires comme dans le Tour de France. Le sport n’est pas censé-du moins en principe- être truqué comme au théâtre où les rôles sont distribués d’entrée de jeu. En d’autres termes, ceux qui arrivent en tête ont dû se battre et triompher et leurs adversaires avaient toutes leurs chances de l’emporter. Le sport perpétue une matrice qui vaut dans la plupart des domaines mais il le fait de façon caricaturale et artificielle en privilégiant l’instant. Pour un chercheur, il y a un moment où il avance dans son travail et cela reste un acquis alors que dans le sport, tout est toujours remis en question de façon souvent très aléatoire et une performance y est relative aux adversaires que l’on rencontre à un moment donné bien plus qu’ailleurs. Cela dit, ce n’est en principe pas un seul match qui jouera mais une série de rencontres. Que vaut dès lors une compétition pouvant se jouer sur un seul match , à élimination directe?
Bien plus, il nous faut parler d’une « cité scientifique » qui a pour impératif d’accorder la palme au plus méritant, quoi qu’il puisse en coûter à ceux qui n’ont pas décroché la timbale. Monde certes cruel mais marqué par un certain fair-play : il faut être beau joueur et laisser la place aux meilleurs, dans l’intérêt général. Il est clair que si une population perd de son utilité, elle risque pour le moins d’être réduite à la portion congrue à termes : on songe à la diminution de la consommation de viande ou à la fin du rôle des femmes dans la procréation.
Deux approches ici s’opposent et en fait sont vouées à alterner, l’une qui pense que le collectif vaut mieux que l’individuel et l’autre qui soutient que l’important est le choix du chef, de la tête. Les astrologues distinguent la Lune qui symboliserait la foule et le Soleil qui serait en analogie avec l’individu. Or, la Lune est une valeur féminine et le soleil, une valeur masculine du moins dans l’astrologie traditionnelle. On notera que la richesse est collective et que c’est donc un mauvais procès de soutenir que l’on prend aux plus pauvres puisque le peuple par lui-même est riche/ même si ses composantes ne le sont pas tout comme le vote massif est puissant même si chaque personne qui vote ne l’est pas individuellement.
On dira qu’il convient de distinguer un clivage diachronique et un clivage synchronique : dans le premier cas, cela couvre la question de l’âge, lequel tend naturellement à évoluer mais aussi de la carrière qui prendra telle ou telle tournure avec plus ou moins de bonheur ou encore les questions migratoires, celles liées aux modifications de frontières, notamment du fait des guerres, et celles de conversion (de mariage) et dans le second cas, cela couvre la question du sexe et de la race voire de la religion lequel constitue un clivage irréductible.
Il est clair que dans le cas des clivages diachroniques, il y a de nombreuses tensions au sein d’une population homogène sur le plan synchronique. Mais ces tensions ne sont pas du même ordre que celles qui touchent aux clivages synchroniques et qui sont plus radicales, dans le plein sens du terme. Le monde des hommes est darwinien et sélectif, celui des femmes n’est que normatif.
CYCLICITÉ ET ÉPISTÉMOLOGIE DE L’HISTOIRE
Il importe selon nous de distinguer très clairement sciences dures et sciences « humaines » et ces dernières ont souffert d’avoir pris trop souvent modèle sur les premières. Nous pensons que l’humanité est indissociable de l’idée de système et de cyclicité, ce qui associe synchronie et diachronie. Parler de cyclicité implique, selon nous, une révolution périodique, c’est-à-dire une purification périodique d’un système qui s’est encrassé entre temps. L’image du dieu Saturne-Kronos dévorant ses enfants – en raison d’un accord dynastique- nous évoque ce besoin de faire le deuil de ce qui s’est accumulé au cours d’un cycle. Mais n’oublions pas l’épisode du sacrifice- de la ligature- du Fils dans la Genèse (reprise dans le Coran avec Ismaël et dans les Evangiles avec Jésus
Genèse Chapitre XXII :
א וַיְהִי, אַחַר הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, וְהָאֱלֹהִים, נִסָּה אֶת-אַבְרָהָם; וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אַבְרָהָם וַיֹּאמֶר הִנֵּנִי.
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1 Il arriva, après ces faits, que Dieu (haElohim) éprouva Abraham. Il lui dit: « Abraham! » Il répondit: « Me voici. » |
ב וַיֹּאמֶר קַח-נָא אֶת-בִּנְךָ אֶת-יְחִידְךָ אֲשֶׁר-אָהַבְתָּ, אֶת-יִצְחָק, וְלֶךְ-לְךָ, אֶל-אֶרֶץ הַמֹּרִיָּה; וְהַעֲלֵהוּ שָׁם, לְעֹלָה, עַל אַחַד הֶהָרִים, אֲשֶׁר אֹמַר אֵלֶיךָ.
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2 Il reprit « Prends ton fils’(Benkha), ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac; achemine-toi vers la terre de Moria et là offre-le en holocauste sur une montagne que je te désignerai. » |
Sous cet angle, le rôle de l’historien consiste notamment à restaurer, à reconstituer les systèmes tels qu’ils nous ont été transmis par le biais de traditions sous une forme plus ou moins corrompue, que ce soit du fait de pertes ou au contraire du fait d’additions, d’adjonctions. Il convient de distinguer nettement entre des perturbations accidentelles et conjoncturelles et des changements structurels et périodiques qui ne viennent nullement mettre en péril le système, à l’instar du cycle des saisons. Mais nous irons plus loin en disant que l’Humanité telle que nous la connaissons constitue un système et cela signifie que les distinctions visuelles sont censées correspondre à des fonctions spécifiques. D’aucuns protestent contre une telle vision des choses notamment en ce qui concerne les rôles respectivement attribués aux hommes et aux femmes voire aux blancs et aux noirs. En revanche, ces mêmes protestataires n’accepteraient certainement pas que sur un appareil des touches différentes correspondent aux mêmes fonctions. Certes, on peut toujours protester contre telle convention qui aura associé telle forme à telle fonction mais sans cette convention, toutes sortes de formes n’existeraient point. Dieu n’aurait pas créé la femme si cela n’avait point été pour remplir certaines fonctions tout comme nous n’élèverions pas certains animaux si ce n’était pas pour les consommer ou qu’ils nous servent, dans tous les sens du terme. Autrement dit, ils ne seraient même pas en vie.
En ce début de XXIe siècle, la notion de cyclicité n’est toujours pas bien comprise. Chaque période est vécue comme définitive alors que par ailleurs, nous sommes habitués au processus d’alternance qui remet les pendules à l’heure, après avoir donné l’illusion que l’on ne reviendrait pas au point de départ. Robert Muchembled écrit « Chaque fois que le fossé parait se combler, quelque chose se passe dans le tréfonds de la société pour rétablir une distance «. La notion de cyclicité correspond à un flux et à un reflux, elle ne saurait donc être appréhendée ponctuellement, pour un instant T.
Josy Eisenberg nous éclaire en traitant du Shabbat: « Dans le , le Shabbath n’est pas seulement le septième jour de la semaine, c’est aussi son milieu. Il y a trois jours avant Shabbath et trois jours après mais ces jours n’ont pas la même signification. On dit généralement que les trois jours qui le précédent constituent la préparation du Shabbath alors que les trois jours qui le suivent bénéficient des énergies du sabbat». On notera qu’au Congo, il existe une pratique appelée Kwembali qui compte les jours quatre par quatre, à la fin du troisième jour, lorsque la nuit est tombée, s’instaure une pause semblable à celle du Shabbat. Incontestablement, le Shabbat est un hymne à la nuit, comme en témoigne la bénédiction d’avant le Écoute , où l’on remercie Dieu de « faire descendre la nuit » (maariv aravim ; on retrouve cette racine dans Arvith, un autre nom de l’Office du soir), -Dieu est en fait décrit comme « Maariv »- ce qui, a contrario, présente le jour comme un temps de joug – l’office du soir ne s’appelle—t-il pas tout bonnement ainsi « maariv « ?- et c’est pourquoi nous pensons que l’Office du Samedi matin- le jour s’étant levé- correspond à la fin du Shabbat, d’où la présence des rouleaux de la Torah, qui restaient enfermés jusque-là. Etrangement, Maariv, nonobstant, est rarement mis en avant spontanément par les Juifs comme l’un des principaux attributs de Yahvé même si dans la pratique, cela ne cesse d’être affirmé pour désigner l’objet même du Chéma. On trouve un peu plus haut une autre formule » qui fait passer (maavir) le jour et venir la nuit » (bénédiction avant le Chéma »)
Précisons toutefois, pour éviter tout risque de malentendu, que Yahvé n’est aucunement le « créateur » des luminaires pas plus que celui qui a instauré l’alternance du jour et de la nuit. Yahvé accomplit des miracles, c’est à dire ce qui sort de l’ordinaire, il est l’opposé de l’ordre naturel de la Création. En revanche, Yahvé peut agir sur les esprits et générer des « mirages ». on notera que dans l’épisode du combat de Jacob avec l’ange, dans Genèse XXXII, 24, il est conté que « Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu’à ce que l’aube du jour fût levée « , ce qui confirme le caractère nocturne de la théologie hébraïque
Selon nous, la vue est le propre du servant et l’ouïe le privilège du maître. le servant peut être sourd et le maitre aveugle. Le maître pour communiquer avec le servant doit passer par l’écrit, le signe et pour cela il lui faut un intermédiaire, un messager qui puisse à la fois voir et entendre. c’est le scribe qui écrit sous la dictée. On comprend pourquoi la nuit est favorable au maître car elle disqualifie le servant et vice versa. L’Occident, le couchant est le domaine du maitre et l’Orient, le levant, celui du servant. Il va de soi que de nos jours, de nombreux objets sont lumineux, ce qui permet à le servant de ne plus avoir à cesser de travailler mais le feu permettait déjà de ne plus dépendre de la lumière du jour. C’est pourquoi le Shabbat, il est interdit d’allumer, et ce point n’est pas respecté grâce à certains expédients.
Un temps sans que l’on touche aux rouleaux et un temps où on les brandit et les utilise. Voilà qui selon nous met en évidence une dualité oubliée. On notera que les Musulmans accordent une grande importance à la prière nocturne. La sortie des rouleaux marquerait en effet, selon nous, le début de la semaine plutôt que la fin du Shabbat contrairement à l’idée que l’on s’en fait de nos jours quand on annonce la fin du Shabbat à la tombée du jour suivant (samedi soir), ce qui est absurde., Le vendredi soir serait ainsi pour les hommes et le samedi matin pour les femmes avec l’arrivée de la lumière, ce qui permet la lecture de la Torah, impossible dans l’obscurité qui devrait être de mise le vendredi soir et qui malheureusement est fort peu respectée, du fait d’expédients techniques. Il nous semble nécessaire de préserver de nos jours la dualité de l’ombre et de la lumière en ce que cela constitue un gage d’équilibre et l’on peut penser que le fait que cette différence s’estompe du fait de l’éclairage artificiel rejaillit sur notre incapacité croissante à penser la dualité.
Le Maître est couronné par la nuit
Le Shabbat nous enseigne que la nuit est l’heure de vérité, la fin des faux semblants. Le jour précède la nuit mais c’est la nuit qui a le dernier mot, c’est la fin, l’arrivée de la course. Avec le jour, on était dans une illusion d’égalité comme aux premiers temps d’une compétition Mais quand la nuit approche, les expédients ne fonctionnent plus car ils passent par la vue et donc par la lumière naturelle ou artificielle.
Avec la nuit, l’on ne peut plus donner le change, en se faisant aider de quelque écrit, de quelque appareil. Le roi est nu! Saluer, chez les Juifs l’avènement de la nuit, c’est ne plus avoir à subir l’imposture alimentée par la vue, c’est le retour aux vraies valeurs, la dénonciation des tricheries.
Tout ce qui est en analogie avec la nuit, sur le plan cyclique (cf. l’Astrologie programmatique), va renforcer le pouvoir de ceux qui ne dépendent pas d’un apport, d’un emprunt extérieurs et c’est ce qui va désigner le chef!
Mais bien entendu, à la nuit va succéder à nouveau le jour et le monde d’en bas savourera le retour de l’assistanat, des béquilles, des prothèses, du moins jusqu’au moment du retour de la nuit et ainsi de suite. Bien entendu, rappelons que le Shabbat en soi ne saurait durer que le temps que dure la nuit et ce principe n’est nullement respecté par les Juifs qui considèrent que le Shabbat se poursuit le samedi matin et ce jusqu’au soir alors que dès que le jour se lève, l’on bascule dans une autre dynamique, ce qui explique que les rouleaux de la Torah – que l’on va lire- et la lecture est à la portée de tous indifféremment- remplaçant la parole libre, authentique - ne seront accessibles que lorsqu’il sera jour! Or, cette nuit qui revient est toujours au fond la même nuit, elle n’est pas plus « nouvelle » que la « Nouvelle Lune », d’où l’ambiguïté du mot « nouveau »
Notons que les Mille et Une Nuits corresponde à cet esprit, Shéhérazade cessant de raconter ses histoires au lever du jour. Ce n’est pas non plus sans faire songer aux vampires craignant la lumière naturelle. On reviendra sur la dimension nocturne du judaisme et rappelons que le Shabbat débute à la tombée de la nuit ; Autrement dit, il y aurait comme une diabolisation de la lumière qui ne serait plus perçue, décrite comme un danger, une tentation. On notera cette pensée attribuée à la femme d’Adam : « l’arbre ..) était attrayant pour la vue ». et il n’y a pas de vue sans lumière et c’est aussi par la vue que la nudité est perçue et qu’Adam cache celle-ci à la vue au moyen de feuilles de figuier. Or, dans le premier chapitre de la Genèse, on utilise le même verbe hébraïque pour voir (Vayara.Il (Elohim) vit, vaTira, elle (La femme) vit). On notera que certains rapprochements ne peuvent s’effectuer qu’au vu de l’original car les traducteurs rendent souvent le même verbe en ses occurrences successives par des termes différents.
Sylviane Agacinski aborde dans Métaphysique des sexes le débat autour du possible androgynat de l’Adam du premier chapitre de la Genèse, « à l’image de Dieu ». Cela pose la question de la fonctionnalité des femmes, conçues comme « »auxiliaires » (en hébreu) d’Adam, comme pièce rapportée. pour soulager notamment Adam de certains fardeaux à commencer par la gestation menant à l’accouchement, ce qui était son lot à l’état du génie adamique. Notons cependant que si la « isha », est un clone élaboré par Élohim (Genèse III), celle-ci devenue femme sous le nom d’Eve, enfantera Caïn avec l’aide de ce même Élohim.(Genèse IV, 1)
Il importe de comprendre la mentalité des femmes en ne l’assimilant point à celle des hommes. Si l’on admet que la Subconscience vise à soulager l’homme de tâches tendant à devenir mécaniques, automatiques, routinières, l’on dira que les femmes sont un élément constitutif de la Subconscience de l’homme, et notamment de par leur nombre qui ne fait sens que par rapport à une certaine singularité masculine. Pour reprendre la notion jungienne d’animus et d’anima, pour ce qu’elle vaut, nous dirons que l’animus nous pousse à nous singulariser et l’anima développe un certain esprit de troupeau sur le mode Panurge : l’union étant censée ici faire la force. Un seul homme au sommet de ses facultés vaudrait toute une société de femmes tout comme un seul cerveau atteint à une complexité extrême, comme cela est observé en anatomie et en neurologie. Mais chacune de ces femmes se croit unique parce que leur ego est tellement surdimensionné que le moindre apport émanant d’elles, prime largement sur ce à quoi il s’ajoute. Autrement dit, à tous les niveaux, même de la façon la plus infime, les êtres ont le sentiment, sinon l’illusion d’une certaine marge de manœuvre, y compris le captif dans sa prison. Mais on a toujours besoin, dit-on, d’un plus petit que soi et celui qui sert peut croire dominer son maître, puisqu’il l’a déjà persuadé que ce dernier avait besoin de lui !
Tout processus d’ascension sociale; toute insatisfaction sur sa condition est susceptible de créer des perturbations. Paradoxalement, cela va produire une réaction en sens inverse: on s’aperçoit en effet qu’il ne suffit pas de vouloir, de dire « je le veux » ce qui nous renvoie à la problématique de la Subconscience, c’est à dire de ce qui ne s’acquiert pas mais se cultive. La question n’est pas tant que nous n’aimions pas les femmes mais plutôt que les femmes en sont arrivées à ne pas s’aimer telles qu’elles sont et à vivre dans une certaine forme d’insatisfaction, de jalousie, d’envie de ce qu’a l’autre et qu’elles n’ont pas comme si tout n’était qu’une question de répartition et de distribution en aval (au niveau de l’avoir) et non de dons en amont. Vouloir est la manifestation de l’ego qui se fonde sur son désir. C’est le contraire du cogito, qui produit des propositions se prêtant à la discussion. On aurait bien tort de confondre le « je pense » et le « je veux » et autre ‘j’ai envie », « j’ai (le) droit (à) » etc. Ajoutons que lorsque le moi n’est pas en dialectique avec le réel et s’épanouit dans le seul virtuel, lequel n’est pas à l’épreuve des faits, il peut devenir disproportionné et exacerbé. Selon nous, le cogito correspond à un examen de conscience non pas au regard de l’éthique du bien et du mal mais de celle du vrai et du faux, de l’authentique et de la contrefaçon, de la cohérence et de l’incohérence. Mais qu’est- ce au vrai que la conscience si ce n’est une recherche intérieure et qui n’exige nullement un interlocuteur extérieure. Science sans conscience, c’est-à-dire une science qui ne réfléchit pas sur elle-même et par elle-même.
En fait, l’émergence du cogito annonce l »avènement de la dite prophétiisé par Jérémie, autour du VIIe siècle avant l »ère chrétienne. Cela dit, le cogito aurait emprunté au philosophe espagnol Mez Pereira dans un texte paru en 1554, dont la famille aurait été dénoncée comme juive.(cf. wikipedia) Et c’est justement de ce XVIe siècle que nous tendons à dater émergence d’une nouvelle ère jérémienne , qui voit les Juifs s’éloigner du judaisme proprement religieux et accéder une véritable dimension universelle, du fait même de cet exil identitaire, la création même d un Etat Juif ne correspondant nullement un retour de l’orthopraxie en tout cas dans l’esprit d’un Théodore Herzl.
La transmission des caractères acquis
On a trop vite enterré la transmission des caractères acquis en se fondant sur ce que l’on peut observer de nos jours alors que le problème se pose à une toute autre échelle.
Il est clair qu’anatomiquement, il y a eu une progression du moins jusqu’à une certaine époque, déjà fort éloignée – laquelle aura été relayée par le progrès technique externe, ce dont Rousseau était parfaitement conscient. Donc le lamarckisme vaut pour l’ère qui précède l’incursion des outils non organiques, par opposition au développement de la main par exemple.
Il importe de comprendre que ce qui n’est pas envisageable de nos jours a fort bien pu se produire dans le passé , du fait de la différence des conditions existantes et vice versa.
Le décalage entre Subconscience et Surconscience est avant tout diachronique, il correspond à un autre temps, où l’humanité s’est épanouie par sélection naturelle de ses éléments mutants les plus performants. Le temps de la Surconscience a pris le relais de celui de la Subconscience et la question est celle de l’articulation et de la cohabitation entre ces deux plans. La Subconscience reprend le dessus à chaque nouveau cycle, à chaque « révolution». Elle se vide de ses précédents contenus pour se retrouver « pleine » de nouveaux contenus.
On rappellera que nous vivons sur deux plans : d’une part le présent, tel qu’il nous apparaît au regard de notre connaissance actuelle de la Nature mais aussi de ce qui nous est délivré ici et maintenant par la Culture et d’autre part, le temps de la Structure qui correspond à un état fort différent et de notre rapport à la nature et à la culture. La plupart de nos contemporains semblent vouloir ne connaître le passé qu’à l’aune du présent et en cela, selon nous, ils font fausse route au regard de l’histoire de notre humanité. On doit parler ici d’anachronisme qui se double souvent d’un anachorisme (cf. la chorographie, du grec signifiant territoire, il existe une géographie sacrée qui attribue ainsi tel pays à tel signe zodiacal, cela a donné chorégraphie), qui consiste à appliquer ce qui vaut dans un espace x à un espace y.
En ce qui concerne l’évolution de l’Humanité, nous pensons que les choses sont un peu plus compliquées que ce que nous en dit Darwin. Séparer radicalement le progrès technique et le progrès du corps humain, n’est-ce pas faire l’impasse sur la biotechnologie ? Un tel questionnement pourrait conduite à un nouveau type de créationnisme, à savoir l’éventualité d’une intervention « divine » – mais en fait issue d’un autre monde- sur le développement de l’Humanité. On pourrait parler d’un « interventionnisme » plutôt que d’un créationnisme, dont les liens entre les hommes et les astres pourraient être une des expressions les plus problématiques.
LE MOUVEMENT « SLOW »
Nous sommes assez proches de ce qu’on appelle actuellement le mouvement « slow ». Nous préférons une bonne ergonomie qui laisse à chacun le soin de découvrir progressivement par lui-même ce qu’il en est d’un système donné, c’est à dire sans une aide (aliénation) extérieure laquelle pourrait certes accélérer les choses (tout en compromettant nos facultés d’autonomie) mais c’est justement à cette tentation qu’il ne faut pas céder. De même, il est préférable de laisser mûrir les choses que d’intervenir prématurément en recourant à telle ou telle forme d’addition, d’ajout, ce qui peut constituer un raccourci qui s’avère à terme desséchant. Mais cela vaut surtout pour les personnes de sexe masculin qui devront avant tout apprendre à exploiter au maximum leurs potentialités internes. Il faudra impérativement que ces personnes ne cessent jamais d’être à l’écoute d’elles-mêmes, en résonance avec leur « vie intérieure ». Quand nous disons cela, il ne s’agit évidemment pas de satisfaire ses pulsions, ses envies mais bien de se laisser guider par son intelligence, ses dons pour résoudre les problèmes qui se posent ou que l’on se pose.
Le problème pour les femmes éducatrices, c’est qu’elles ont instinctivement besoin de repères et qui dit repères dit se conformer et ce qui existe déjà, d’où leur contrôle du respect normatif de la partition, de la grammaire, de tel ou tel code, à la façon d’un nageur qui ne pourrait quitter le petit bain de peur de perdre pied. Quand le niveau de l’eau monte, comme dans une piscine, c’est alors que l’on peut juger de la vraie valeur de quelqu’un et s’il est capable de se débrouiller par lui-même, sans recourir à quelque bouée de secours, donc à un objet fabriqué extérieur à son propre corps. Plus le niveau de l’eau monte et plus ceux qui ne savent pas bien nager vont déclarer forfait . Or, l’on peut comparer le niveau de l’eau et le niveau d’un débat ; On voit qu’à un certain stade, nombreux sont ceux qui sont « noyés » et en quête désespérée de quelque bouée de sauvetage, par exemple d’un dictionnaire qui fige le sens des mots, oubliant qu’un dictionnaire sert également à recenser toutes les acceptions d’un mot en en soulignant les polysémies.
Il nous apparaît que la politique d’éducation doit tenir compte des potentialités de l’ensemble auquel un enfant appartient. L’on peut certes s’intéresser au fait que tel ensemble ne soit pas favorisé au niveau socioprofessionnel mais la priorité la plus raisonnable devrait concerner les membres d’un ensemble ayant fait ses preuves mais avec des résultats très inégaux. Si l’on emploie le terme de ‘suspicion », nous dirons que l’on peut soupçonner un jeune garçon d’avoir plus de chances de devenir un génie adamique qu’une petite fille. Aucun policier, pour filer le mot, n’irait soupçonner des personnes totalement extérieures à un meurtre, et ayant alibi ne leur permettant que très improbable ment d’avoir pu y jouer un rôle. Dans un système où les moyens seraient infinis, une présélection ne s’imposerait pas mais ce n’est jamais le cas. Parier sur les femmes au plus haut niveau serait de fort mauvaise gestion des ressources humaines.
En tout état de cause, il importe de préserver la diversité des expériences éducatives, en optant notamment pour des encadrements ciblés sur des groupes homogènes, tant du fait du sexe que du fait de certaines hérédités, quand bien même ne pourrait-on les expliciter scientifiquement. La Science ne parvient pas nécessairement à expliquer nos explications mais cela ne saurait justifier le déni de ce que nos yeux voient. De même, le préjugé -ce qui exige de percevoir des points communs, de comparer- nous semble une fonction tout à fait légitime et comporte une dimension d’anticipation découlant de ce qui a été observé jusque-là. Si l’on note que telle catégorie de personnes agissant d’une certaine manière est de telle ou telle origine, de telle ou telle couleur de peau, de tel ou tel sexe, cela ne signifie pas que l’on soit parti de ce critère car l’observation se situe à deux niveaux : d’abord j’observe que tant de personnes se rassemblent, de par tel ou tel comportement, tel trait de caractère puis, dans un second temps. que ces mêmes personnes se ressemblent physiquement, visuellement, ne serait-ce que par leur habillement, leur accoutrement et donc on peut être tenté de penser que les personnes qui ressemblent à celles que l’on aura observées seront susceptibles d’avoir le même comportement. On sait très bien que le problème musulman en France ne saurait s’appréhender qu’en introduisant deux autres paramètres : d’une part l’apparence physique particulière et de l’autre la culture du pays d’origine transmise par le milieu familial et qui ne saurait être assimilée d’entrée de jeu avec le Coran. De même, la question « noire » ne peut être dissociée des pratiques ancestrales des pays d’origine( Afrique mais aussi Antilles). D’aucuns s’ingénient à faire passer de la xénophobie pour du racisme et vice versa. L’ignorance de la géographie politique de l’Afrique aboutit à ce qualificatif de « noir », d’où l’importance qu’il y aurait à délivrer un enseignement lié au passé impérial de la France et à ses avatars modernes. Il n’est pas normal qu’un jeune Français ne maîtrise pas une certaine « histoire-géo » française, dépassant singulièrement le cadre de l’hexagone. On distinguera racisme et judéophobie en ce que l’un est lié à une perception visuelle et l’autre à une réaction face à un discours, à un « on –dit » qui n’est pas « marqué sur le front », ce qui relève de l’ouïe.
La subconscience, c’est aussi la prise de conscience que ce qui se manifeste ne trouve pas nécessairement immédiatement d’explication, ce qui n’est pas une raison pour un déni au nom de la surconscience, qui est un savoir qui n’est ni garant d’une connaissance du passé ni de celle que le futur nous réserve. Il importe de ne plus raisonner systématiquement en fonction d’un certain espace « national » et d’admettre en son sein de la diversité, ce qui est d’ailleurs le cas de l’État d’Israël, confronté notamment à une immigration russophone massive .Toute forme de mixité en matière éducative- à commencer par le sexe - nous apparaît comme problématique alors que l’on juge actuellement que cela doit être la norme. L’école est un espace de promiscuité dont il importe de prendre la mesure, elle tend à exacerber l’affirmation des différences identitaires, ce qui sert d’argument aux adversaires de l’immigration et aux sceptiques de l’intégration.
Selon nous, on ne saurait nier que les gens éprouvent un besoin viscérale de se retrouver « entre eux », c’est à dire avec ceux qui leur ressemblent déjà physiquement, visuellement. C’ »est là un tropisme identitaire qu’il faut respecter et apprendre à gérer. Or, le plus souvent, ces rassemblements entre ceux qui se ressemblent ont lieu en dehors des modèles reconnus. Chassez le naturel, il revient au galop. La mixité, en ses diverses modalités, ne saurait, ne devrait être que résiduelle, l’exception plutôt que la règle. Elle est le problème plutôt que la solution.
Nous pensons que l’unanimité convient aux groupes homogènes alors que la règle de la majorité s’impose pour les groupes hétérogénie adamiques, ce qui correspond à une pseudo-unanimité assez factice, propre au suffrage universel sous la forme qui est la sienne en France depuis la Seconde Guerre Mondiale.
UNE FAUSSE UNANIMITÉ
Quand des femmes se retrouvent entre elles, elles risquent bel et bien d’avoir l’illusion que le monde entier pense, fonctionne comme elles, et les occasions où un groupe est constitué d’une grande majorité de femmes tendent à se multiplier, ce qui tend à entretenir et à perpétuer une telle illusion d’optique.
En effet, si l’on part du principe que nous sommes tous des individus libres de toute appartenance à un ensemble limité donné, si donc l’on ne tient pas compte notamment du sexe des participants, ne sera-t-il pas tentant de conclure que la majorité, la convergence qui se dégagent du groupe considéré est représentative de l’Humanité toute entière? Autrement dit, le postulat de départ va conditionner le constat puisque l’on a décidé d’office de faire abstraction d’un facteur déterminant, qui est celui du sexe.
En d’autres termes -et nous avons fréquenté un grand nombre de groupes à forte dominante féminine- les femmes vont développer une vision biaisée du monde. Et même les hommes entrent dans leur jeu comme c’est le cas lorsque l’on entend communiquer avec autrui! On est là dans une forme de cercle vicieux!
LES VICISSITUDES D’UNE CULTURE DU VOYAGE
Les rois de France furent longtemps des nomades qui passaient d’une demeure à une autre en transportant leur
» mobilier ». (par opposition à la maison, l’immobilier) On peut trouver dans le voyage, un divertissement, une distraction mais cela vaut aussi pour les « récits de voyage » -on pense à Marco Polo- qui nous changent les idées, qui forment la jeunesse. Mais la culture du voyage, de l’exotisme, a un coût, génère une certaine culture marquée par le manque ou l’absence de fixité (SDF). Écouter autrui raconter ce qui lui est arrivé (par exemple à la télévision), c’est quelque part se dépayser sinon se disperser ou s’égarer.
Ainsi, les voyages ne favorisent-ils guère une nourriture saine et l’on pense à ces biscuits que l’on embarquait pour partir au loin et qui sont devenus par la suite la base des goûters.
La rue correspond à cette même problématique, dès lors que l’on ne dispose pas des conditions nécessaires pour préparer un repas digne de ce nom. Tout ce qui passe par le sandwich est lié à la nécessité de contenir un produit, de le transporter commodément. Cela vaut aussi pour ce que les ouvriers devaient emporter avec eux quand il fallait manger sur place, au champ ou à l’usine. Mais cette culture hors de la maison aura fini par nous envahir et à pénétrer la maison, d’où ces pizzas que l’on se fait livrer.
Même l’auberge (le restaurant), s’adressait initialement au voyageur, au pèlerin faisant halte sur sa route, en chemin. Plus généralement, celui qui n’a pas de chez soi ou qui ponctuellement n’y a pas accès est voué à de tels expédients.
Mais notre corps n’est pas dupe et il a vite fait de protester sous la forme de l’obésité, de dérèglements intestinaux.
Or, ce pis- aller a fini par devenir la norme, notamment pour les écologistes, qui préfèrent que l’on s’empoisonne plutôt que –prétendent-il- empoisonner la planète.
Nous sommes, pour notre part, en faveur de produits que l’on peut saisir avec les mains voire avec la bouche, sans devoir aussi consommer l’emballage, l’enveloppe (le pain). Cela convient pour ce qui est de manger de la viande ou des fruits, sans aucun ajout car ces produits ont leur propre jus. . En revanche, quand on passe aux légumes, l’on s’aperçoit qu’il faut les faire cuire et les contenir dans des récipients, les manger avec des instruments (baguettes, fourchettes, cuillers etc.), les assaisonner, ce qui nous semble très artificiel. On ajoutera que notre organisme gère parfaitement l’absorption de la nourriture carnée.
Ce qui vaut pour la nourriture, vaut également pour le recours à un objet (peigne, brosse) quand il s’agit de s’occuper de nos cheveux. Là encore, il est préférable de se servir de ses mains pour se coiffer.
LE PROLONGEMENT IMMÉDIAT DU PRÉSENT.
L’astrologue comme le prophète sont particulièrement à leur aise dans un temps qui n’est ni vraiment le passé, ni vraiment le futur, ni vraiment le présent et qui est une projection du présent vers son prolongement immédiat.
Dans un grand nombre de cas, il y a effet d’annonce: on décrit un futur qui n’est pas encore advenu mais qui est censé être sur le point de se manifester, que l’on sent ou pressent se pointer à l’horizon. C’est dans cet interstice entre le présent et le futur qu’irait se nicher la prédiction, c’est à dire ce que l’on dit qu’il va arriver. Ce que prédisent ainsi les Évangiles relevait, à l’époque d’un futur imminent, à portée de mains qui appartient encore à la dimension d’un présent et donc qui semble probable au regard des signes perceptibles ici et maintenant. Ajoutons qu’une prédiction de ce type commence toujours par être confirmée dans un premier temps tant elle correspond à une perception présente. Mais .à mesure que le temps passe, la prédiction fait souvent long feu à l’instar de ces coureurs qui finissent par s’épuiser à et se surmener à mesure que l’on s’éloigne de la ligne de départ. Il y a selon nous une certaine épaisseur du présent qui englobe tant le passé que le futur immédiat.
Selon nous, le prophétisme prospère dans ce présent extrapolé et ce n’est que dans un deuxième temps, lorsque ce qui a été annoncé n’a finalement pas eu lieu que l’on repousse les échéances, encore et encore, indéfiniment, de génération en génération.
On ne va pas chez un voyant impunément en se disant « on verra bien « car ce qu’il nous dira influera sur nos représentations et risque de nous perturber dans notre jugement en se substituant à notre ressenti propre de ce qui se passe autour de nous. On ne devrait aller voir un voyant que si l’on se perçoit soi-même comme « non voyant ». Ce n’est alors que le jeu peut sembler valoir la chandelle. En effet, ce que nous dit le voyant va exiger une certaine attente étant entendu que sur un temps très court, les chances de réussite sont plus nombreuses que sur le temps long mais ces confirmations sont souvent éphémères. En vérité, si nous devons recevoir des messages de la part de telle ou telle entité ou instance, ne faudrait-il pas commencer par guetter, par nous-mêmes, les signes dans notre vie quotidienne ?
En ce sens ce qui est dit sur le moment n’aura pas eu le temps d’être pris en défaut. C’est l’esprit de l’escalier -comme disait Jean Jacques Rousseau- quand on descend l’escalier en sortant qui nous permet de commencer à entretenir les premiers doutes. Il faut le temps de la réflexion La nuit porte conseil.. Bien des constructions se révèlent fragiles à l’usage. Les impostures font souvent long feu. On pense au film « Marguerite » où le personnage féminin s’illusionne sur sa carrière de cantatrice en corrompant son entourage lequel devient complice. Et cela vaut aussi pour le cas du vainqueur du Tour de France Lance Armstrong, à propos du dopage : ici les performances sont bien là mais elles n’en sont pas moins truquées.
Il y a le temporaire qui n’est pas censé durer trop longtemps mais l’on sait à quel point le temporaire risque de perdurer. Or, il est souhaitable que ce temporaire soit en quelque sorte précaire, c’est même ce qu’on attend de lui. On ne saurait donc reprocher à ceux qui sont préposés à faire du provisoire de ne pas construire en dur, puisque ce n’est pas ce qu’on attend d’eux. Ce qui fait problème, c’est quand on nie les faits, on nie le « comment », et que l’on affirme que ce qui a été fait est fait pour durer alors que ce n’est pas le cas. En éliminant la question du comment, d’aucuns s’imaginent qu’ils sont à égalité avec ceux qui sont programmés pour des travaux autrement plus durables. Ce serait comme comparer la solidité d’une maison avec celle de ses meubles. Dans toute société certains seront voués à des activités à très court terme et dans un champ étroit – avec des propos et des réactions excessifs (risque de sur-réagir) et ce sont les femmes qui incarnent le mieux cette dimension du court terme dans un monde qui se doit d’être vigilant par rapport aux énergies susceptibles de les submerger quand elles en perdent le contrôle, C’est le cas d’un assassinat qui se déroule en quelques secondes capable de bouleverser l’ordre institutionnel, d’Henri IV à JFK. sans parler des attentats commis par quelques kamikazes et qui peuvent terroriser toute une ville, voire tout un pays !
Tel interlocuteur qui nous semble brillant finit par s’essouffler, et l’on s’aperçoit alors qu’il ne fait que répéter, reprendre quelques bribes dont il n’a pas la maîtrise Dans certains pays, le candidat, en soutenance de thèse, doit être capable de résister pendant une heure (hora est finita) aux questions d’un jury. Parfois, il suffit de compulser quelques textes pour se rendre compte qu’il y a eu plagiat ou que les données avancées sont erronées. Avec Internet, le temps nécessaire pour ce faire ne cesse de se réduire. Le principe que nous posons est le suivant : selon la vitesse de la planète, son espace-temps variera et cela affectera ceux qui en dépendent
UNE ÉCONOMIE DE DÉLOCALISATION DE HAUT EN BAS.
Nous avons rappelé la vision de Rousseau mettant en garde contre tout appel à toute forme de technologie externe. Il importe de souligner que la puissance est liée à la capacité de faire les choses par soi-même et se concilie mal avec quelque processus de dépendance quel qu’il soit. Le monde se partage entre les « puissants », qui ont su exploiter leurs propres ressources – ce qui correspond assez bien à la notion d’autodidacte- et les «dépendants » condamnés à importer, à acheter et cela vaut autant sur le plan macroéconomique que microéconomique. Dans bien des cas, d’ailleurs, le sentiment de dépendance a été généré artificiellement par des gens qui cherchent à se rendre utiles, comme chez ceux qui tentent de se faire employer. Rapports économiques le plus souvent marqués par un certain abus de faiblesse. Une personne en persuade – à tort ou à raison – une autre qu’elle a ou aura/aurait besoin de quelque chose dont elle ne dispose pas.
Une économie puissante ne devrait compter que sur ’exploitation de ses propres potentialités. C’est De Gaulle avec l’énergie nucléaire, ce sont les USA de nos jours avec le gaz de schiste. Moins on importe, mieux cela vaut . On l’a vu récemment avec la pandémie du Coronavirus. . Chaque fois que l’on fait appel à un facteur extérieur, l’on s’affaiblit dans le sens où l’on renonce à trouver en soi les moyens, les forces nécessaires. L’éveil des facultés permet à un individu d’être avant tout à l’écoute de lui-même, d’exiger un maximum de son propre organisme. Ainsi, apprendre à chanter serait préférable à aller écouter autrui chanter – en live ou en enregistrement. Connaître ce que font les autres doit nous encourager très vite à apprendre à se développer soi-même, à échapper à toute forme d’aliénation. Et cela vaut à toutes les échelles, de la plus personnelle à la plus collective , ce qui signifie que le collectif se doit de recenser en son sein les ressources les plus prometteuses, les ressources humaines et culturelles – et notamment linguistiques- étant aussi déterminantes que les ressources minérales ou végétales. Que l’Angleterre (-et par voie de conséquence les USA) ait contracté une dette linguistique colossale envers la France n’est nullement une affaire secondaire tout comme d’ailleurs tout pays qui aura subi une forme de colonisation laquelle se sera substituée à un effort « interne » de croissance. Le discours de Jean Jacques Rousseau sur les méfaits de tout recours du corps humain à quelque outil qui n’émanerait pas de lui-même, qui ne serait pas généré par son propre « génie adamique », est certainement transposable au niveau d’une société, d’une culture. Pour revenir sur notre idée du pouvoir, celui qui tient son pouvoir d’autrui n’exerce pas réellement le pouvoir, il n’en est pas le maître, il n’en est que le dépositaire. Le vrai pouvoir est reconnu de facto, comme un « fait », il n’est pas accordé. Exporter ses ressources est la marque du pouvoir, donc le « faiseur de rois » (de ministres) montre qu’il est bien la source du pouvoir, celui-ci pouvant être retiré à tout moment et confié à un autre, comme l’ont montré plusieurs présidents de la Ve République quant à leur premier ministre. Le pouvoir au féminin n’est le plus souvent que de l’ordre de la délégation reçue, confiée et en ce sens il est factice.
Partage ou compétition ?
Le problème se pose en vérité très différemment dans une société d’hommes et dans une société de femmes. Chez les hommes, il est éminemment souhaitable que chacun se développe de façon personnelle, à son rythme. Chez les femmes, en revanche, l’impératif veut que tout le monde soit sur la même longueur d’ondes, soit d’accord sur des tas de choses – ce qu’on appelle un consensus- c’est dire que les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. Chez les femmes, l’individualité est une affaire personnelle qui ne doit pas interférer avec le Surmoi collectif. Chez les hommes, l’individualisation/individuation est une affaire majeure qui détermine le rôle social de chacun. Par-delà les exigences d’ordre collectif qui ne sauraient entraver l’essor du Moi, considéré comme l’affirmation optimale des potentialités humaines.
La vision féminine de l’économie se caractérisera par une interdépendance avec un état d’esprit qui s’apparente à celui des termitières, des fourmilières, de la ruche alors que la vision masculine de l’économie sera avant tout de l’ordre de la compétition, de l’émulation, ce qui explique le refus de passer par autrui autant que faire se peut. L’individu, au sein du groupe d’hommes n’a pour raison d’être que le bien du groupe, ce qui en fait une « vigie ». L’homme reste toujours sur le qui-vive. Il doit pallier les défaillances éventuelles des autres membres du groupe. Les femmes ont tendance – c’est dans leur Subconscience –à dire que l’on ne peut pas « faire mieux »/ Tout ce qui risquerait de mettre la barre plus haut et générer une hiérarchie dans les performances serait mal venu. On pense aux records de saut à la perche par opposition à des pratiques de nivellement des différences conduisant à une médiocratie – au «à la portée de tous « – à la vulgarisation, favorisant le népotisme et le piston dans la mesure où tout le monde se vaut et donc pourquoi ne pas préférer des proches ?. On construit ainsi des sociétés où les seules différences sont celles qui sont assignées par l’autorité et non par les dons personnels, ce qui mettrait à mal le pouvoir de ladite autorité qui ne servirait plus qu’à valider des « faits ». Ce qui constitue désormais le pouvoir, c’est justement la faculté, le droit d’instaurer une réalité fictive. On veut ainsi nous convaincre que l’improvisation cela n’existe pas –même pas de « par cœur » mais du « lu »- pas de « sans filet » – et qu’il faut s’en tenir à suivre le schéma proposé, pour éviter tout dérapage, et de noter la faculté de reproduction, ce qui crée ainsi une nouvelle forme de hiérarchie. Cela vaut aussi dans l’aptitude à se servir d’un appareil, d’un programme. Quand un joueur d’échecs comme Bobby Fisher (cf. le film Le Prodige) improvise, invente de nouvelles combinatoires, ses adversaires (russes)- qui jouent selon des schémas répertoriés sont déconcertés.
Cela fait penser quelque peu à la monade selon Leibnitz. En fait, dans le système masculin, il suffit qu’une seule de ces monades parvienne à un épanouissement optimal pour que le système fonctionne. Il importe de resituer une telle problématique au sein d’une société. Tout chercheur- subconsciemment- sait pertinemment qu’il œuvre dans l’intérêt du groupe, quand bien même et surtout s’il se considère en position de « sauveur ». Le système masculin – un pour tous pas moins « collectif » dans ses finalités que le système féminin- tous pour un –tel que nous l’avons décrit. Ce sont les moyens qui divergent sensiblement. Pour les hommes, le centrifuge est plus à même de guider le groupe, pour les femmes, c’est le centripète qui est le garant du dit groupe. On retrouve là peu ou prou l’opposition traditionnelle entre Occident et Orient, telle qu’elle était observable notamment au XIXe siècle.
En revanche, pour les femmes, c’est l’ensemble des membres qui est viable, l’union – le maintien à tout prix de l’harmonie – faisant la force mais ne serait-ce point là une tentation totalitaire ? La femme intervient plus pour dire qu’elle est « d’accord » que pour se démarquer, quitte à répéter mot pour mot ce qu’on a dit avant elle, ce qui n’est pas sans produire de la redondance. Dans un groupe, les femmes cherchent la convergence et considèrent la divergence comme indésirable car elles se situent plus dans l’espace que dans le temps.
On est ici face à des valeurs diamétralement opposées. On dira que l’économie masculine a vocation à alimenter l’économie féminine, y compris dans le domaine de la procréation. On dira que la production masculine est comparable à une poudre qu’il faudrait réhydrater, ce qui incomberait aux femmes, dans leur ensemble.
L’importance du signifiant rend la question du signifié aléatoire si ce n’est que nous sommes responsables de ce que nous associons aux signifiants de notre choix.
Il importe de privilégier le proche par rapport au lointain, apprendre à placer nos signifiés dans des signifiants qui ne soient point hors de portée et donc apprendre à aimer (car on aime un signifiant que l’on a chargé de signifiés comme un homme aime une femme qui porte son enfant) ce qui nous est proche au lieu de singer ce qui est éloigné de nous en recourant à de faux semblants, à des imitations lesquelles au départ ne sont jamais qu’un jeu à l’instar de ces enfants qui jouent à prendre des airs de « grande personne ».. Les contrefaçons sont dénoncées qui permettent d’obtenir certaines choses à bas prix. Notons que le mot « faux » a deux sens : on dit que tel propos est faux en ce qu’il comporte une erreur mais on dit aussi que tel objet est « un faux », en ce qu’il est une contrefaçon, une imitation. « La cible de Barthes, note Corinne François Denéve, est cette petite bourgeoisie qui n’a pas les moyens de la bourgeoisie mais en singe les comportements » (Mythologies, pp. 78 et seq)
La privation est plus qualitative que quantitative. Tout le monde sait bien qu’il existe des produits de substitution comme le « simili cuir », les diamants en toc, la verroterie, mais c’est au niveau de la qualité des services que les excès et les abus perdurent quand le public ne sait plus distinguer le vrai du faux, le tout-venant, le n’importe quoi de l’exceptionnel, du remarquable et cela vaut même pour une élite qui s’est résignée à une certaine médiocrité- qui a démissionné- de ce qu’on lui sert, sur le plan culinaire ou sur le plan musical, notamment. Car quand une société est en dysfonctionnement, cela tient à la carence de ceux qui doivent rechercher l’excellence et qui en ont les moyens. Il ne s’agit pas tant de partager ce qui est rare, « important », entre tous mais de donner au moins l’exemple de la qualité supérieure. Nivellement qualitatif par le haut (on pense à un Mazarin) ou quantitatif par le bas, tel est bien l’enjeu. Pour profiter des avantages accordés aux plus démunis, aux plus handicapés, d’aucuns sont tentés de se faire passer pour eux, voire de se mutiler. Il y a là quelque cercle vicieux qui nous entraîne vers le bas.
Il est essentiel d’élever le niveau des exigences actuelles sur tous les plans, de placer la barre plus haut. Le comment est aussi important que le quoi. Cela permet de distinguer le faux et l’authentique. Ce qui est faux sonne faux. Il faut faire la chasse à toute forme de contrefaçon, de succédané, de faux semblant, de trompe l’oeil. Il est impératif, en tout état de cause, que l’on ne confonde pas le bas de gamme et le haut de gamme en ce qui concerne les « services », les torchons et les serviettes, les vessies et les lanternes.. Il est clair que tout ce qui émane de la machine ne saurait être qu’un piètre pis-aller quand on n’a pas les moyens de faire mieux. Doit-on accepter, se résigner à une civilisation où les gens ne se distingueraient que par les appareils dont ils sont dotés et qu’ils servent ? L’avoir se substituerait ainsi à l’être ou l’être se réduirait à l’avoir. Aveu d’échec de notre aptitude à apprécier ce que nous avons hérité de nos ancêtres. Il y a à l’évidence un déni d’un tel héritage génétique qui fascine les catégories de personnes qui considèrent qu’il est temps d’effacer les acquis du passé, générateurs d’inégalités et la machine mettrait ainsi tout le monde d’accord mais à quel prix ?
Les gens sont de plus en plus naïfs et crédules et se laissent berner par ceux qui font semblant ; qui se donnent des airs. Il nous semble que l’on prend de plus en plus tout au premier degré et que l’on ne cherche plus à distinguer entre l’apparence et la réalité comme le suggérait l’adage selon lequel l’habit ne fait pas le moine.
Selon nous, ce qui est « vivant » nous inspire, nous revitalise, ce qui n’est pas le cas d’une alimentation factice, de substitution. Celui qui s’exprime ici et maintenant devant nous, avec tout son corps et toute son âme ne diffusera pas la même énergie que celui qui ne fait que répéter et se répéter., lire et se relire Nous dirons que lorsqu’une intelligence est à l’œuvre, elle communique avec les autres intelligences, elle les dynamise, non pas en leur inculquant quelque savoir mais en les engageant à poursuivre dans la voie qu’ils sont en train de parcourir.
Au niveau éthique, nous pensons que le pouvoir ne saurait être évacué par le vouloir. Or, le pouvoir c’est ce que nous avons reçu (la grâce) et le vouloir ce que nous entendons obtenir, ce qui signifie en fait la spoliation d’autrui, sa négation. S’approprier le bien- physique ou spirituel d’autrui – relève de ce que nous avons appelé l’anachorisme comme lorsque l’on déclare un peu vite « ton dieu est mon dieu » sous prétexte qu’il n’y aurait qu’un seul dieu, ce qui justifie toutes les conquêtes et colonisations. Si tout est semblable, je n’ai pas besoin de connaître autrui puisque je le connais déjà.
Nous sommes persuadés qu’une certaine dose de protectionnisme est souhaitable – – tant au niveau d’une collectivité qu’à un niveau personnel et en cela nous serons assez proche des positions d’un Pierre Rabhi avec sa «sobriété heureuse», En tout cas, le fait de ne pas accepter d’apports extérieurs peut se révéler bénéfique pour le corps ne pas consommer de sucre “externe” conduit notre organisme à en produire et en consommer génère des surplus, des stocks de graisse et par voie de conséquence du surpoids Et il en est de même pour le cops social.
Nous dirons qu’il est préférable que nous ajustions nos besoins sur nos ressources et cela vaut dans les deux sens: il faut apprendre à jouir de ce qui est à notre portée, à en tirer le meilleur parti. On ne vivra pas de la même façon à la ville et à la campagne, à telle époque qu’à telle autre, à tel âge qu’à tel autre et celui qui ne change pas ses habitudes en changeant de cadre, de statut compromet son autonomie et entre dans une spirale importatrice, de dépendance par rapport à ce qui n’est pas aisément accessible et a donc un coût en termes de transport.
Cela exige de faire l’inventaire de ce qui nous est donné et de ce qui ne nous est pas donné ici et maintenant. Mais cela peut impliquer de mener des recherches, des explorations pour avoir connaissance de ce qui est dans la proximité géographique, le voisinage, dans notre quartier plutôt que de désirer des choses éloignées, « hors de portée ». On saisit les convergences avec les préoccupations écologiques, qui dénoncent le coût énergétique de l’importation de produits venus de loin. Cela confère toute leur importance aux PME (Petites et moyennes entreprises) et explique leur popularité. Nous dirons que le quartier doit devenir l’unité économique par excellence. Cessons de stigmatiser la dynamique de quartier, assimilé au ghetto, lequel n’a pas que de mauvais côtés, par-delà le souvenir des ghettos et des pogroms, laquelle doit prévaloir sur celle du repli individuel ou familial ou sur celle d’un espace public censé s’imposer à tous tout comme à un autre niveau, nous avons préconisé la dynamique impériale de préférence au cadre national ou à la mondialisation. La France, plus peut être que la plupart des États a vocation à assumer une identité impériale -l’anglais est plombé par son statut de langue colonisée par le français- et il est inacceptable que tel responsable politique (comme Emmanuel Macron) qualifie la colonisation française de l’Algérie de « crime contre l’Humanité », ce n’est pas à la France de se solidariser avec les peuples colonisés. L’attitude du colonisé, quel que soit le domaine, tend à évoluer d’un rejet du colonisateur au déni même de la colonisation car reconnaître que l’on a pu être colonisé est déjà en soi humiliant ! C’est ainsi que les anglophones (et cela englobe tous ceux qui apprennent l’anglais) semblent bel et bien disposés à minimiser autant que faire se peut l’influence exercée sur l’anglais par le français en se persuadant que les mots non germaniques en anglais viennent directement du latin, en faisant abstraction de la réalité historique et du voisinage géographique symbolisé par le tunnel sous la Manche !
Mais après tout, chaque groupe peut s’inventer un discours à usage interne, ce qui vaut notamment pour les États ayant eu une autre histoire et assumons pleinement notre identité impériale puisque de toute façon, elle ne saurait s’effacer de notre présent, tant il est vrai que l’espace-temps de la France ne saurait être étriqué. En réalité, il y a des peuples colonisateurs et d’autres « colonisables » et la France est certainement un peuple colonisateur, à bien des titres. Est-ce un hasard, au demeurant, si les populations colonisées n’appartiennent pas à la race dite caucasienne, n’est-ce pas l’aveu d’une étrangeté irréductible, tenant notamment à une morphologique comparativement peu expressive des visages ? Selon nos observations, tant en France qu’en Israël, les Juifs seraient à rattacher à la race caucasienne en ce qu’ils offrent une diversité de faciès bien plus riche que celle observable chez les arabes et c’est cette différence qui expliquerait l’échec de leur intégration au Proche Orient, et ce en dépit de l’adoption d’une langue proche de l’arabe ! Nous verrons que le leader s’il doit affirmer sa différence par rapport au groupe sur lequel il a jeté son dévolu ne saurait porter les stigmates de l’étranger tant pour ce qui est de la langue que de la race.
Le XXIe siècle ne saurait continuer à mettre tous les peuples sur un seul et même plan, il importe que certains peuples y assument un rôle central avec toutes les responsabilités que cela implique. La question de l’immigration est d’ailleurs un signal fort de l’impérialité ; Ces mêmes peuples colonisés auront dans un premier temps fait appel au colonisateur puis lorsque celui-ci s’est retiré, auront réédité leur appel par le processus de l’immigration. De même l’anglais aura dans un premier temps subi la domination franco-normande puis dans un second temps aura importé massivement les mots français en son sein, ce qui aboutira à un franglais (franglais) qui de nos jours peine à s’avouer comme tel (cf. Anthony Lacoudre. L’incroyable histoire des mots français en anglais, ou comment les Anglais parlent français sans le savoir, Walworth Publ. Scarsdale, NY, 2016). Il importe de comprendre la dimension « diasporique » du français à savoir la présence de ses « mots « au sein de divers ensembles . Ne pas tenir compte de cette diasporicité, c’est ne pas prendre la juste mesure de l’impact de cette langue que l’on peut certainement qualifier de masculine. Il en serait de même si à l’avenir, l’on ne tenait compte que de la population juive de l’Etat hébreu en faisant abstraction d’une diaspora d’ampleur équivalente dans le monde ; En fait, il semble que l’on ait bien du mal, de nos jours, à penser la notion d’empire, laquelle notion, il conviendrait de réhabiliter en ce qu’elle exprime l’entropie s face à la néguentropie , nationaliste et populiste soucieuse de fixer les choses à tout jamais, ce qui en fait une valeur de droite assumant la diversité et le dépassement des clivages traditionnels. Le paradoxe de l’empire, c’est que son moteur est voué à être minoritaire du fait même de son extension et de sa pénétration, ce qui constitue à la fois sa force et sa faiblesse, sa fragilité ;
L’économie de quartier, de secteur, permet d’éviter les excès d’une standardisation inadaptée. Une telle économie sait rester dans ses limites, et vivre optimalement avec les moyens du bord. Il n’est pas nécessaire de viser les populations les moins douées en tant que référence mais de cibler tel groupe, dès lors qu’il est localisable, comme dans les maisons de retraite. Ainsi, telle personne ayant une mauvaise vue se plaindra d’équipements qui conviennent pourtant au plus grand nombre. Certaines dépenses ne font sens qu’à l’intention de tel ou tel groupe particulier et n’ont donc pas à être généralisées.
Bref, nous préconisons un juste milieu, dans le respect des différences mais sans que cela signifie un rétrécissement étriqué. On notera que dans certains pays, la diversité est liée à la multiplicité des langues, notamment en Afrique où au sein d’une même « nation », cohabitent parfois des dizaines de langues, liées à autant d’ethnies, un phénomène que nous avons du mal à concevoir en France, par exemple, du moins de nos jours. Autant de raisons pour reconnaître le droit de chaque communauté -quel que soit le contenu que l’on y mette- à vivre selon les critères qui lui sont propres, ce qui implique absolument un découpage adéquat de l’espace qui ne devrait pas être stigmatisé comme on le fait par trop souvent. Dès lors, la notion d’empire nous apparaît comme la structure la plus convenable et qui confère à l’État son vrai rôle de régulateur et à la laïcité sa véritable portée, ce qui ne saurait être le cas pour un ensemble homogène, à l’instar précisément de la communauté. Autrement dit, un État ne saurait fonctionner comme le fait une communauté mais a vocation à connecter les communautés entre elles. En outre, la structure impériale est celle qui est la plus appropriée, la plus viable sur le plan économique, en constituant un espace à la fois suffisamment régulé et suffisamment vaste. On pourrait même avancer que la fonction principale d’un empire- et l’Union Européenne est qu’on le veuille ou non un empire serait l’organisation du marché parallèlement à celle d’une certaine solidarité entre les entités qui le constituent.
Selon nous, le malaise face à l’idée de groupe, de communauté s’ancre dans une confusion morphosémantique : l’emploi de « votre » pour s’adresser à une seule personne (cf. l’emploi du vous dans les Fables de La Fontaine : Le Corbeau et le Renard, la Cigale et la Fourmi ne se tutoient point ou chez Molière et le célèbre « Cachez ce sein que je ne saurais voir) Autrement dit, le moi singulier jouit d’entrée de jeu d’un traitement pluriel : le vous. Or, entre le « je », le « tu » et le ‘ils », il y a le nous et le vous. En hébreu, le problème ne se pose pas car le marqueur de nombre empêche de s’adresser au pluriel à une personne seule pas plus d’ailleurs que de s’adresser à une femme comme lorsque l’on s’adresse à un homme. Nous subissons donc en France une confusion tant du genre que du nombre ! Et cela vaut encore plus pour l’anglais, qui ne connaît même pas de deuxième personne du singulier et encore moins de possibilité d’en préciser le genre ! Cette évolution de la langue est due à l’intégration par le peuple des codes sociaux réservés à l’adresse des dominés vers les dominants quand on ne distingue plus les uns des autres, que l’on ne sait plus qui parle à qui, au seul prisme du langage. On retrouve là les positions d’un René Guénon (cf. ch. VII La révolte des Kshatriyas, in Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Paris, Trédaniel, 1984).
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Selon nous, l’idée que l’on se fait de l’État, de son rôle, de sa fonction serait le corollaire de l’idée que l’on se fait de son Moi. Si j’ai une vision étriquée de mes activités, je développerai une vision étriquée de l’État. Entendons par là que si je m’enferme dans une spécialisation, dans un savoir-faire lié à l’usage d’un certain outil, j’aurai tendance à vouloir que l’État soit limité géographiquement et historiquement. De toute façon l’idée d’État ne sera pas la même en haut et en bas de l’échelle sociale et il n’est pas nécessaire qu’il en soit autrement car nous pensons devoir respecter les valeurs de tout groupe tant qu’elles restent cantonnées à ce groupe et le dynamisent que l’on n’essaie pas de les imposer à un autre groupe. Mais bien évidemment, ceux qui sont à la tête de l’État doivent dépasser de tels clivages et c’est pour cela que nous sommes opposés au suffrage universel que nous tendons à opposer à l’élection de représentants, qui ont fait leurs preuves sur le plan local c’est à dire des personnes qui littéralement représentent un groupe donné mais n’ont pas vocation à diriger l’État. En revanche, le collège des représentants (députés) est amené à élire le chef de l’État. On aura compris que nous avons une approche plus girondine à la base et plus jacobine au sommet. En ce sens, le Président ne tiendrait plus son pouvoir du peuple mais d’un collège de notables, de députés, de sénateurs. .
La vie politique s’articule sur la diversité des activités économiques et la verticalité du pouvoir, ce qui conduit les attentes d’en bas à obtenir une réponse et une solution de la part des responsables d’en haut.
Une telle vision de l’économie implique un ressourcement, un examen de conscience quant aux ressources et aux besoins de telle ou telle entité géographique- dans un esprit « girondin », de décentralisation. Cela passe par le respect des différences, – ce qui va au-delà de la « ’tolérance » condescendante- par un certain compartimentage à l’instar d’un appartement où chacun aurait droit à un espace propre, sans que l’on ait à vivre les uns sur les autres. Cela exige toutefois de renoncer à certains mimétismes qui nous pousseraient à convoiter ce qu’a l’autre par identification à celui-ci. Et l’on renverra en ce sens à l’un des Dix Commandements, mettant en garde contre toute forme de convoitise de ce qui appartient à la « maison » d’autrui.
Il revient à l’État d’organiser ce vivre ensemble dans la différence des âges, des sexes, des coutumes, des langues, ce qui doit notamment conduire à faire émerger des élites capable de dépasser les clivages et les automatismes de la base, d’où l’essor de la sélection et de la création d’écoles sur le modèle de l’ENA (École Nationale d’Administration). permettant de faire contrepoids à la une nécessaire diversité. Un État ne peut trouver sa cohésion que par le haut.
Et cela passe aussi par une meilleure connaissance de soi-même, de ce que l’on peut attendre de nos propres potentialités. Mais notre prochain, ici, est celui qui appartient au même groupe que nous et c’est lui qu’il nous faut aimer parce qu’il est dans le même bateau et non ceux qui ont d’autres besoins et d’autres critères, d’autres valeurs que les nôtres. Et la femme ne saurait être le « prochain » de l’homme et vice versa. En ce sens, toute société est multiculturelle si l’on admet que les hommes et les femmes naissent avec des repères différents. D’ailleurs, on observe une certaine sexuation professionnelle dans les activités les moins qualifiées, comme si la seule chose qui comptait pour le recrutement était le sexe tout comme la couleur de la peau pour certains postes notamment dans le domaine de la sécurité, ce qui fait jouer une discrimination positive. En fait, le choix de gens perçus comme interchangeables -puisque l’on n’arrive pas à les différencier- se défend en ce que cela s’inscrit dans le processus d’interchangeabilité des appareils utilisés.
A ce propos, la sécurité est censée s’opérer discrètement alors que la vigie noire joue le rôle d’un épouvantail immédiatement repéré. D’ailleurs, l’on est en droit de se demander si la place accrue à la chromatique dans la signalisation des écrans, des claviers, des tableaux de bord, n’aura pas favorisé une certaine propension à jouer sur la diversité des faciès humains/ On regrettera, en effet, que pour assurer notre sécurité, l’on fasse appel à des gens qui ne sont pas les mieux préparés à l’identification des comportements suspects du fait même qu’un tel personnel est lui- même peu ou prou marginalisé.
Bien pis, on demande des personnes marginalisées de faire la police, de faire respecter l’ordre alors quelles en sont socialement incapables, quelles n’ont pas en elles-mêmes l »autorité nécessaire, qu’elles ne peuvent établir un lien social efficient avec le public.. Les sociétés de sécurité recrutent ainsi un personnel en grande partie socialement incompétent et qui plus est assez semblable aux personnes suspectes. Mais plus généralement, il est tentant de confier des fonctions et des statuts diffèrents à des populations aisément reconnaissables. Cela peut expliquer le choix de tel sexe, de telle classe d’âge ou de telle appartenance religieuse pour tenir certains rôles, ce qui revient accorder tel groupe un statut neutre confiant un certain pouvoir au demeurant, mais pouvant en faire des boucs émissaires. On pense la fonction de préteur sur gages réservé à une certaine époque, aux Juifs (. (cf. Gérard Nahon, Le crédit et les Juifs dans la France du XIIIe siècle , Société Civilisations, 1969 Volume 24)
Le couple et la famille sont le théâtre du brassage des âges et des sexes ais aussi des classes sociales, sans oublier la problématique de l’exogamie, c’est dire que le refus de la multiculture est fonction du déni de la différence des âges et de sexes, ce qui correspond à la phase yin dont la dynamique est unitaire, dans le déni conjonctionnel des différences et des limites et notamment au regard de la hiérarchie de l’âge, de l’expérience ai l’occasion de changer de créneau, avec de nouvelles règles du jeu, et de tenter sa chance sur un autre plan que celui où l’on est déjà confirmé ». En fait, au commencement, on est dans l’indifférencié et ce n’est qu’avec le temps que l’espace se structure, l’on passe , du peuple à l’élite, du grand nombre au petit nombre, du pluriel au singulier si ce n’est qu’à la fin d’un cycle s’en amorce un nouveau- à l’instar d’une nouvelle course – et ainsi de suite, selon la dialectique de la puissance à l’acte. En tout état de cause, un groupe est toujours constitué d’une élite et d’une base, et donc sera amené à tenir deux discours / Il est clair que nos propos sont plus à la portée d’une certaine élite que des praticiens ou pratiquants de base.
Dans bien des cas, ce que l’on craint pour le futur appartient déjà à notre présent et à notre passé. A chaque groupe de déterminer les valeurs qui seront à privilégier et/ou celles dont on pourra le cas échéant se délester, voire celles que l’on peut se permettre de sacrifier. Autrement, l’on risque de vivre au-dessus de ses moyens quand on convoite ce que l’on n’a pas et qu’il faut payer et que l’on n’apprécie pas ce que l’on a gracieusement, du fait d’une échelle des valeurs inadéquate. Mais on ne saurait oublier jusqu’à quel point, tout engagement amoureux est réducteur et en quelque sorte contre nature, qu’il s’agisse de l’homme par rapport à la femme, ou de Dieu par rapport à un peuple. La pièce de Molière, le Misanthrope, illustre remarquablement un tel dilemme, un tel cas de conscience.
Pour nous, le protectionnisme, c’est la volonté de ne pas importer des fruits mais d’importer des arbres. Pour nous le protectionnisme ne saurait être un mimétisme, qui se contenterait de copier la concurrence en recourant à des produits bon marché qui auront l’apparence du modèle. Il s’agit bien plutôt de cultiver une certaine idiosyncrasie en phase avec un certain espace-temps.
Celui qui dispose de ressources intérieures –tant au niveau individuel que collectif- serait-il éthiquement contraint de se placer en demande par rapport à autrui ? Ne vaut-il pas mieux qu’il donne sans contrepartie pour ne pas partager le sort de ceux qui font appel à lui ou en tout cas profitent de sa richesse. Dois-je faire payer ce qui ne me coûte rien puisque cela fait tout simplement partie de mon mode de vie ? Nous avons expliqué que toute personne qui vend quelque chose ou qui se vend elle-même et notamment son temps, se prostitue cherche un « emploi » s’efforcera de persuader un acheteur, un employeur qu’il ne peut ni s’en passer, ni constituer ce qu’il lui manque par lui-même. C’est là une forme d’abus de faiblesse. Toute société peut se diviser entre ceux qui cherchent des employés et ceux qui cherchent un emploi, ce qui serait la base d’un certain contrat social. ; Dans un cas, il s’agit d’une humanité« phallique » qui vise à se décharger des corvées et dans l’autre d’une humanité« androgynale » qui est en quête de totalité et donc que tout intéresse, sans distinction, sans crainte de saturation.
La démographie est un luxe que tout le monde ne peut se permettre de cultiver. Ne vivons pas au-dessus de nos moyens, sachons apprécier ce qui est présent au lieu de nous laisser fasciner par l’absence à commencer par un passé révolu et que l’on cherche désespérément à perpétuer par toutes sortes d’expédients ! Pour notre part, les temps approchent où l’on importera et exportera des enfants, selon un processus de délocalisation, sans avoir à supporter les parents, les enfants en bas âge pouvant infiniment mieux s’intégrer que les parents…
Cela dit, nous avons par ailleurs mis en garde contre les solutions de substitution, notamment dans le domaine alimentaire. Pour certains, l’isolement a une vertu heuristique et les incitera à puiser en eux-mêmes tandis que pour d’autres, il s’agira de succédanés donc de mimétisme.
La mise en œuvre d’une politique protectionniste se situe tant à l’échelle collective qu’individuelle. Elle implique donc le respect d’une certaine éthique. Il ne s’agit pas, en effet, de recourir à des imitations car celles-ci ne font sens que du fait d’un processus d’appropriation; on veut avoir, posséder, ce qu’a l’autre – ou ce qu’on avait autrefois – mais sans en avoir encore les moyens. On note que dans bien des cas, la quantité vient suppléer à la qualité : c’est ainsi que les lecteurs qui passent du temps à la BNF sont de plus en plus ceux du « haut de jardin » qui ne profitent aucunement de ses collections, la BNF tend à devenir une énorme salle de lecture pour des étudiants et les salles de « rez de jardin »- sans parler de la réserve des livres rares- sont désertées.
Nous sommes pour une économie qui se contente des potentialités de la Subconscience tant interne qu’externe, à savoir les ressources dont nous disposons génétiquement et celles que nous sommes en mesure d’exploiter du fait de notre environnement le plus immédiat, en incluant sous ce terme tous les auxiliaires humains, animaux, mécaniques avec lesquels nous avons établi des liens de subordination.
L’homme n’a pas à fabriquer un appareil génital, il naît avec. Il n’a pas besoin de se procurer des armes, il en dispose de par son propre corps. Cela nous renvoie au champ de la Subconscience. L’homme n’a donc pas à disposer d’argent pour acquérir ce qu’il a déjà en lui ou autour de lui, en son environnement, il n’a pas besoin de véhicule de transport, s’il se situe dans une dynamique de proximité. Il doit puiser dans ses ressources et en tirer le meilleur parti, d’où l’importance d’une exploitation optimale des potentialités. Le non- respect de l’autosuffisance -non pas tant sur le plan financier mais bien quant à notre faculté de produire ce dont nous avons besoin- est aliénant. Importer les fruits et non l’arbre, les machines et non les usines et les ingénieurs qui les fabriquent, c’est se condamner à ne pas savoir explorer et reconnaître les ressources humaines à côté de chez soi. C’est consommer et non quelque part, tel un athanor, se consumer. L’argent est corrupteur en ce qu’il conduit à accepter des tâches que l’on n’aurait pas acceptées si l’on n’était pas payé, ce qui se nomme prostitution laquelle instaure des relations qui n’auraient pas existé autrement
Il est temps que les femmes prennent conscience de ce que l’homme secrète l’essence nécessaire à leur fonction véhiculaire.
On s’opposera à l’idée d’exportation et d’importation et lui préférera celle d’immigration, voire d’intégration au sein d’un empire, ce qui n’exclue pas un certain isolationnisme, paradoxalement. Il convient aussi de prendre en compte la question des délocalisations qui correspond à une forme d’annexion de la force de travail au-delà des frontières.
Le cas des USA est emblématique: voilà un pays qui s’est construit sur une dynamique d’expansion territoriale (vers l’Ouest, d’où le western) et d’immigration. Encore de nos jours, il assume une politique d’autonomie énergétique avec le gaz de schiste. On aura compris que nous privilégions l’expansion territoriale et l’importation de main d’œuvre à l’importation. (voire l’exportation) de biens. Certes, la production locale peut avoir un cout écologique comme dans le cas des mines, des usines.
L’immigration(cf volume III) est certainement une cause de « déformation », de perturbation, pour une société, notamment en ce qui concerne les migrations successives de même provenance. La première migration est consciente de l’effort à fournir pour s’assimiler mais la seconde vague profite de la première pour échapper à certaines contraintes et conduit même la première à faire machine arrière. Un tel schéma vaut pour toutes sortes de cas de figure, depuis les vagues successives de migration maghrébine en France jusqu’au comportement des femmes dans les sociétés occidentales. Il est clair que les enjeux n’apparaissent plus tout à fait les mêmes pour les migrations de deuxième ou de troisième génération, pour les mères comme pour les filles. En fait, le risque est grand pour une communauté donnée, au sein d’un pays donné de devoir accueillir des membres venant d’autres communautés censées être du même ordre, mais évoluant dans un autre contexte socio-politique. En effet, ces nouveaux arrivants offrent certes des ressemblances mais tout autant d’importantes différences. On pense à l’arrivée sur le territoire métropolitain de Juifs ou de Musulmans étrangers ou d’Antillais issus de DOM Toms, ayant adopté, véhiculant d’autres mentalités, d’autres codes identitaires. Dès lors qu’un groupe est composé d’éléments par trop hétérogènes, il en est réduit à fonctionner selon des critères minimaux, comme l’argent (et tous les biens que cela peut procurer, y compris la « possession » d’une femme ou la force physique.
Il est des périodes où un seul homme travaille mieux que toute une équipe et dans ce cas il vaut mieux payer les gens en surplus à ne rien faire plutôt que de devoir absolument passer par eux. Évitons la double peine : payer les gens et en plus devoir les subir puisque les utiliser, les employer.
On peut certes accepter ponctuellement d’être aidé mais cela ne saurait être qu’exceptionnel alors qu’il nous semble bien justement que cela soit devenu la règle au point d’être considéré pour un postulat économique. Mais on ne saurait appliquer ce principe pareillement aux hommes et aux femmes. Ces dernières se situent doublement dans une relation d’aide : d’une part en ce qu’elles doivent se rendre utile et de l’autre en ce qu’elles ont besoin de recourir elles-mêmes à des aides, d’où l’importance de leur rapport aux machines.
Le protectionnisme suppose la biodiversité et évite de ne disposer au niveau mondial que d’un seul système. Mais par là nous comprenons non seulement les produits mais aussi les modes de production et donc les structures socio-politiques, socioculturelles. Or, il nous semble que l’on tende terriblement vers l’idée d’un modèle unique avec des valeurs qui seraient strictement les mêmes sur toute la planète. Pour beaucoup de gens, on a l’impression que les valeurs auxquelles ils adhèrent ne font sens, à leurs yeux, que s’ils revêtent une dimension universelle. On voudrait ainsi que le statut des femmes soit identique, aligné, partout, que le mode de désignation des dirigeants le soit également et ainsi de suite, ce qui sous-tend une certaine idée de la laïcité. Or, une société peut tout à fait fonctionner avec des populations ayant des statuts différents.
Cela n’empêche pas que l’on puisse réfléchir sur des repères communs à toutes les sociétés- nous préférons parler de sociétés que de personnes ! – par-delà leur diversité. La nécessité d’une certaine hygiène à la fois physique et psychique nous parait ainsi devoir s’imposer. On peut porter les vêtements que l’on veut pourvu qu’ils soient propres. La notion de cyclicité est pour nous cruciale avec tout ce que cela implique et on aura compris que le souci de propreté est intimement lié à la dite notion.
Les conséquences économiques d’un manque de consensus au sein d’une communauté autour de nouveaux produits sont considérables : elles condamnent une société à importer soit de l’étranger soit du passé. D’où l’importance, reconnue par les économistes, du marché intérieur qui est le stade à gérer avant de passer à l’exportation car ce marché intérieur génère un consensus et c’est le dit consensus qui sera en fait exporté. Une médiocre faculté à créer un nouveau consensus pénalise et hypothèque les capacités de rayonnement économique et culturel d’une population.
L’argent corrupteur
L’argent confère de la valeur à ce qui n’en a pas nécessairement. C’est le fait même d’accorder de la valeur qui en donne à un objet donné. L’argent change ainsi le plomb en or dans la mesure où tout objet vaudra par le fait même qu’il ait un prix. Un travail sans intérêt qui se voit rémunéré acquerra ainsi une valeur non par lui-même mais par l’argent qu’on est prêt à dépenser pour l’obtenir. Un travail rémunéré de la sorte perd ipso facto de sa qualité intrinsèque. En ce sens, l’argent joue ici le rôle des épices pour donner du goût à un mets fade ou celui du parfum et des bijoux pour une femme qui a perdu ses attraits. Il y a tout un art de l’embellissement, de ce qui rend beau. On peut raisonnablement penser que toute personne qui se ferait payer pour son travail n’accomplirait pas celui-ci si elle n’était pas dédommagée pour le temps passé car ; en définitive, on est payé en rapport avec le temps que l’on vend, durant lequel on se vend, ce qui est donc compensé par une « récompense ». Les Franc maçons qualifient un tel attirail de parures par le terme de « métaux » dont il faut, lors d’une initiation, se défaire, se dépouiller, pour retrouver une certaine « nudité ».
Selon nous, on s’achemine vers une société dans laquelle seuls les étrangers travailleraient et seraient payés en conséquence. En quoi l’étranger est-il assimilable à une machine ? En ce qu’il perd ses facultés de récepteur pour ne plus conserver que ses facultés émettrices. Quand on dit qu’Un tel parle une certaine langue, cela signifie qu’il peut tenir des propos dans cette langue- qu’il peut éventuellement lire ce qui s’écrit dans cette langue mais en revanche son taux de compréhension de ce qu’il lit et de ce qu’il entend reste très médiocre par rapport aux locuteurs « naturels » de cette langue. On ne sait jamais exactement ce qu’il aura vraiment compris même s’il déclare avoir « compris ». La machine également est bien plus « douée » pour émettre que pour intégrer des informations venant du milieu extérieure, dès lors du moins qu’elles atteignent un certain niveau de complexité et de subtilité. En ce sens, l’étranger est ainsi réduit à l’état de machine et peut être utilisé comme telle car l’activation de la fonction de réception – au-delà de quelques codes minimaux- allongerait considérablement le modus operandi. Rappelons que nous avons tous plus ou moins vécu une telle diminution de nos moyens quand nous avons affaire à une langue étrangère, même relativement familière car la dépense d’énergie nerveuse exigée par une attention soutenue finit par être exorbitante, ce qui tend à mettre notre cerveau en veilleuse.
Quant aux « indigènes », aux autochtones, ils vivraient sans argent, des fruits d’une productivité de plus en plus performante. Ils feraient fonctionner, vivre en quelque sorte la société, la culture, ce qui ne serait pas le cas de la main d’œuvre étrangère. Ils en seraient l’âme.
On sait que l’idée d’accorder un revenu minimal à tous les ressortissants d’un pays fait son chemin, notamment au nord de l’Europe et ce sans considération d’emploi rémunéré.
Au nom du plein emploi, c’est-à-dire de la division du travail, on va demander à plusieurs personnes d’accomplir la tâche d’une seule. Or, nous distinguerons entre communication interne et externe, l’une se situe dans la tête d’une personne, l’autre au sein du groupe, ce qui correspond à une logistique plus lourde et plus frustre. C’est ainsi que nous pensons que l’orchestre qui se substitue au soliste –et le concerto met en exergue cette dualité- correspond à une considérable dépense- à un gaspillage- d’énergie qui conduit à inhiber l’improvisation. Le cas extrême est le ballet avec un orchestre suivant docilement une partition, puis le corps de ballet -très largement féminin (on pense à la Belle au Bois Dormant de Tchaïkovski)- danse au rythme de l’orchestre. On a donc deux groupes de pantins : les membres de l’orchestre et les danseurs. Mais la danse est le fait du corps, ce qui se partage beaucoup mieux que ce qui est instrumental ; chacun ayant un corps et non un violon ! Mais le principal attrait de la danse, c’est l’instrumentalisation du corps, le dépassement de ses fonctions premières, d’où la gestuelle surréaliste des danseurs, aux mouvements totalement décalés. La danse, peut -être plus que tout art, témoigne de la liberté de l’Homme par rapport à la Nature et nullement sa soumission à celle-ci. A contrario, le cinéma nous apparaît comme se pliant à un certain souci de réalisme manquant singulièrement d’audace du moins au regard du signifiant sinon du signifié. Plus on descend dans la hiérarchie sociale, plus l’on glisse du qualitatif vers le quantitatif, de l’élite vers la masse. Or, on ne saurait avoir le beurre et l’argent du beurre, celui qui ne fait que répéter ce qui est fait par d’autres, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, ne peut se targuer d’une quelconque unicité, si ce n’est en privilégiant une créativité un degré dérisoire et infime, microscopique..
. On est là face à une forme de taylorisme qui met en concurrence une énorme quantité de candidats, d’où une baisse des salaires, d’où le recrutement de marginaux (étrangers, femmes, enfants). Tout cela au nom du plein emploi ! Mieux vaut un seul bon chanteur qu’un chœur de voix médiocres Mieux vaut payer les gens à ne rien faire que de risquer de tout gâcher. C’est un monde qui finalement a peur du vivant, de la vie en donnant le change par une dynamique artificielle et décalée.
Le véritable chef d’orchestre est, en réalité, celui qui improvise et auquel l’orchestre emboîte le pas. Faute de quoi, on se limite à un texte écrit et donc mort mais dont on niera qu’il l’est au moyen d’expédients de fortune.
On devrait aller au concert en costume d’époques et jouer la scène du petit Mozart trois siècles après. Le pianiste joue le rôle de Mozart et le public fait semblant de venir le découvrir. On est dans la reconstitution du passé faute d’assumer les défis du présent. En relisant nos écrits d’il y a cinquante ans, nous trouvons un texte sur la musique qui se termine ainsi « : il faut que j’apprenne la musique », ce qui montre qu’à l’époque, nous n’imaginions pas que nous pouvions y parvenir par nous –mêmes, tant la formule « apprendre » sous entendait ici acquérir quelque savoir préétabli. Une telle attitude aura considérablement retardé notre accès à l’expression musicale alors que le seul fait de se procurer un instrument est en soi une condition nécessaire et suffisante et bien plus intéressante que d’accéder à des enregistrements.
Une économie d’échelle
Si les gens se donnaient pour impératif de ne consommer que ce qui leur est offert gracieusement par la nature, leur nature – pas seulement la nature extérieure mais aussi la nature intérieure (ce qui renvoie à la Subconscience), ils dépendraient beaucoup moins de ce qui est lointain et se concentreraient sur leur entourage immédiat, à commencer par les membres de leur famille. Le mariage, d’ailleurs, avait une fonction économique, en ce qu’il constituait une extension du champ des possibles de ce marché de proximité. On ajoutera que le fait de communiquer avec autrui constitue dans bien des cas un terrible gaspillage d’énergie et de temps d’autant que cette communication est une nuisance pour ceux auxquels on ne s’adresse pas mais qui sont pollués par celle-ci.
En ce sens, toute forme de traduction nous apparaîtra comme suspecte et s’apparente à une forme d’immigration. Pourquoi dépenser de l’énergie à traduire des œuvres étrangères d’autant que nous ne pourrons jamais les appréhender comme il conviendrait, dans le contexte sémantique qui est le leur et cela vaut notamment pour l’industrie du cinéma et de la télévision. . D’où l’importance de la démographie « interne » qui évite de faire appel à des apports extérieurs et forcément peu ou prou décalés.
Le protectionnisme ne fait sens que si l’on cesse d’être fasciné par ce qui ne nous appartient pas, n’appartient pas à notre environnement social, à notre entourage. Cette envie de préférer ce qu’ont les autres plutôt que d’explorer, d’approfondir les ressources locales, est le nerf d’une économie vouée à faire long feu.
Répétons-le, la priorité devrait être aux ressources intérieures et non extérieures. ce qui implique de grands progrès en termes d’exploration et d’exploitation des richesses propres.
On nous objecte que si nous n’importons pas, les partenaires commerciaux, par mesure de rétorsion, ne se procureront plus nos produits. Or, ce qui nous parait décisif, c’est l’attractivité du groupe - c’est ce qui a donné les grandes concentrations urbaines. Ce que nous devons importer ce ne sont pas les fruits mais les arbres, c’est-à-dire les personnes. Nous pensons que les humains ont vocation à circuler. Ce ne sont pas les produits qui doivent venir à eux mais eux qui doivent aller vers les produits. Si une société n’est pas attractive, elle est condamnée à se dépeupler, à l’exode (rural). Il importe de revaloriser l’immigration et l’annexion qui sont les deux mamelles de la puissance et qui obéissent à d’autres lois que celles de l’importation et de l’exportation. Certes, ce qui fait obstacle à une politique d’intégration d’éléments humains allogènes –à la différence de l’obtention de produits – on préfère de loin importer les gens que les choses ! – tient à une certaine conception de la politique et de la société. Et certains États, comme Israël, ont montré les limites de l’exercice d’annexion non pleinement assumé (depuis notamment 1967) mais cela fut aussi le cas pour la France en Algérie et son échec final, voilà plus d’un demi-siècle. En ce sens, nous dirons que l’économique est indissociable du sociopolitique. Ajoutons que la séparation peut émaner des deux parties ou d’une seule et on peut toujours s’interroger sur les responsabilités respectives en case de rejet, de décrochage. .
Au vrai, la France avec la laïcité ne se donna-t-elle pas les moyens d’une ouverture à des apports étrangers, n’ouvrit-elle pas le champ libre pour des conquêtes ?
Cela n’est possible que si la société se renouvelle à des intervalles de temps brefs – on a proposé ici des périodes de 42 mois, soit somme toute assez près des 4 ans du rythme des élections nord- américaines. . Et c’est d’ailleurs prévu par les constitutions qui organisent l’alternance, le rejet des éléments dévalués, selon un calendrier défini à l’avance. Le hic, c’est que cette possibilité d’alternance ne se présente que sous la forme d’une alternative. Autrement dit, rien n’interdit à un même parti politique de se maintenir au pouvoir, en changeant éventuellement de candidat (comme on a pu le voir en Russie avec le tandem Poutine/ Medveev). Or, il importe justement pour nous d’instaurer l’alternance et non pas seulement l’alternative, tout en sachant qu’un même parti peut changer de programme . Il n’y a pas d’égalité véritable sans liberté, c’est-à-dire si une société n’est pas bloquée, verrouillée. Rappelons que le cycle de 7 ans est en analogie évidente avec le cycle de 7 jours et que le respect du Shabbat fait bien plus sens, au regard de la Cité, à l’échelle de 7 années qu’à celle de 7 jours. Or, il nous apparaît qu’au regard du droit constitutionnel, ce cycle de 7 ans devrait occuper une place centrale qui semble d’ailleurs lui avoir été implicitement réservée, quand on examine la gestion du temps qui est un marqueur fondamental -avec un découpage prédéterminé- de tout « Etat de Droit » si ce n’est que pour l’heure, en ce début de XXIe siècle, la « science politique » n’aura pas été à même – jusque là- pensant probablement pouvoir s’en passer -en structurant le temps selon sa fantaisie- de fournir un outil cyclologique viable, du fait de son refus de principe de mener des recherches dans le domaine de l’astrologie, ce qui constitue un obstacle épistémologique de première grandeur.
Rappelons les conseils de l’Hébreu Joseph à Pharaon quant à la succession des vaches maigres dévorant les vaches grasses, sur la base de deux périodes égales de 7 ans. Mais nous pensons également à l’enseignement mythologique Zeus décide que Perséphone « passera six mois (les périodes automnale et hivernale) aux côtés de son époux en tant que reine des Enfers. Les six autres mois de l’année, (donc printemps et Été) elle retournera sur Terre et dans l’Olympe en tant que Coré aider sa mère pour le printemps et l’été. Déméter, elle, voulait pouvoir profiter de sa fille plus que 6 mois par an. Elle négocia donc en donnant comme argument que Perséphone était sa fille, à ce qu’elle reste 8 mois sur terre et 4 mois aux Enfers. Zeus et Hadès acceptèrent ».(source Wikipedia)
Si nous ne voulons pas nous endetter indéfiniment, il importe que les sociétés se comportent comme il est conseillé par les diététiciens : faire un repas de prince le matin et un repas de pauvre le soir, ce qui revient peu ou prou à jeûner, le repas du matin étant un déjeuner, où l’on brise le jeune (breakfast). Jeûner affirme ici la reconnaissance d’une binarité du temps, d’une dialectique de la présence et de l’absence, des vaches grasses et des vaches maigres alors que le refus de jeuner va dans le même sens que la disparition progressive de la conscience du jour et de la nuit, ce qui conduit justement au fait de manger le soir- le dîner étant une contraction du déjeuner, alors qu’il ne fait suite à aucun jeûne mais se présente comme le troisième repas de la journée!- et donc de ne pas intégrer le jeûne dans son quotidien..
Si l’on transpose un tel modèle à une autre échelle, on dira qu’il faut trois ans et demi de «jeûne » et trois ans et demi de déjeuner. Faute de quoi, l’on risque fort l’obésité. On notera que l’habitude qui consiste à socialiser en soirée (on va au restaurant, on reçoit chez soi, on réveillonne etc.) est des plus fâcheuses. Il est évidemment souhaitable qu’une telle règle soit respectée à un niveau mondial. Sur le plan écologique, nul doute que cela aurait des effets positifs et qu’une période de trois ans et demi de « repos » (comme on parle d’une pelouse au repos) correspond à une unité de temps raisonnable à l’échelle des États, qui ne saurait être la même que pour le corps, lequel a besoin de s’approvisionner) un rythme bien plus court, celui d’une journée. On rappellera que cela signifie que pendant la moitié du temps, nous vivrions sur un mode masculin et l’autre moitié sur un mode féminin et c’est cela que nous appellerons un équilibre. On est là dans une logique d’alternance qui est sous-jacente au système des élections si prisé par ailleurs. à condition toutefois de respecter réellement cette alternance structurelle et de ne pas la laisser au hasard des conjonctures et des contingences, ou à la merci des manipulations de l’opinion publique.. On voit que la dualité Yin Yang implique une division en 4 temps, du fait de la nécessité d’un passage d’un état à un autre, passage du yang au yin et du yin au yang.. D’où le point noir sur fond blanc et le point blanc sur fond noir. . . . D’où notamment la théorie dite du genre selon laquelle les différences comportementales liées au sexe ne seraient que le fruit de conventions aléatoires, ce qui n’est peut -être pas faux si l’on remontre vraiment très loin en arrière –pourquoi pas au big bang mais qui ne tient guère à échelle humaine de temps raisonnable. C’est ce que nous appelons croire aux miracles. En revanche, tout groupe humain fonctionne à peu près selon le même schéma. De même, les langues peuvent être diverses mais offrir un processus interne assez proche, notamment au regard de la phonologie.
CHÔMAGE ET STANDARDISATION
Comment apprécier la valeur de quelqu’un? Ce qu’il dit peut ne pas être de lui, ce qu’il fait peut tenir à une méthode, à une technique (dans tous les sens du mot) que n’importe qui peut appliquer avec un succès comparable. On dira qu’Un tel fait l’affaire, qu’il est « fiable » mais il y a des pièces de rechange le cas échéant. Le chômage touche surtout le bas de gamme, les gens qui sont le plus interchangeables et dont le recrutement dépend moins de leur potentiel que de leur « qualification », de leur calibrage de leur formation, ce qui peut n’exiger que peu de temps pour s’acquérir, se mettre au courant. En fait, la plupart d’entre nous faisons fonctionner gratuitement les appareils, nous faisons déjà partie de leur mode d’emploi bien que cela soit un non-dit. Autrement dit, les deux populations qui posent problème sont celles des sous doués et des surdoués. Entre ces deux extrêmes, le problème réside non pas dans tel ou tel cas particulier mais dans les statistiques du chômage, lié à la croissance de la productivité et de la démographie de telle classe d’âge.
La techno-critique n’a probablement pas assez souligné le fait que le système actuel est plus favorable aux femmes qu’aux hommes et pourtant dès le milieu du XIXe siècle, dans le Manifeste du Parti Communiste, il avait été signalé que le progrès technique mettait les femmes en concurrence avec les hommes avec le risque de faire baisser les salaires, les femmes accomplissant le même travail à meilleur marché ou parce que le travail devenait de plus en plus accessible avec un minimum de compétence.
Les familles monoparentales ont accentué la pression féminine sur le marché du travail, avec une forme de complémentarité hommes-femmes entre les cadres masculins et le personnel de base féminin. On dira que face au machisme qui pèse sur la condition féminine, il y a le machinisme, qui pourrit la condition masculine. Un système qui réussit mieux aux filles qu’aux garçons devrait nous renseigner sur ce qui les distingue.
De la même façon que le nombre de bouches à nourrir pèsera sur le choix de nourriture qui sera proposé. Plus il faut partager avec un grand nombre et plus l’on sera tenté de baisser le niveau de qualité des produits – choix notamment de produits de longue conservation ce qui est le contraire des produits « frais ». Il en sera de même pour l’emploi. Plus il faut répartir le travail entre un grand nombre de personnes –division du travail- et plus le type de travail proposé sera de médiocre valeur. Il est clair que la solution du problème des importations ne tient pas au rapatriement de certains emplois mais à l’essor technologique, vitrine de l’Occident, quitte à renoncer au principe révolu du plein emploi, de l’emploi à tout prix, comme une sorte d’impératif moral d’autant que cet emploi est de plus en plus asservi à la machine. Or l’emploi est lié à la natalité et donc à l’usage de la femme. Donc, fabriquer des machines, c’est remettre en question ce rôle procréateur, de « génitrice » des femmes quand bien même celles-ci bénéficieraient-elles de l’appui des dites machines pour augmenter leur potentiel. Quel dilemme, en effet , faut il avouer ! La spirale démographique actuelle nous oblige à remettre en question, par ailleurs, cette fonction de la femme à produire de nouvelles générations et ce n’est pas l’argument vaseux du système des « retraites » qui pourra longtemps suffire à justifier une telle inflation aux effets économiques et écologiques désastreux !
On se demandera si l’État a vocation à être employeur, ce qui conduit à accroître la masse salariale des « fonctionnaires » (ceux qui fonctionnent, dont on a le mode d’emploi, langage emprunté au monde des machines). En voulant créer par lui-même des emplois, il se substitue aux « communautés » qu’il englobe – alors qu’il devrait se contenter d’accorder des allocations et de procéder à des redistributions, ce qui lui éviterait de s’engager dans des entreprises coûteuses, nonobstant évidemment sa vocation à renégocier ses frontières, en englobant éventuellement de nouveaux territoires placés sous sa responsabilité..
Il est clair que sous le nom global de « Juifs », il convient de distinguer la face féminine et la face masculine, la première étant vouée à la concentration, à faire - ce sont les Israélites constituant un État -une sorte de veau d’or- alors que la seconde conduisant à la dispersion, chaque Juif étant voué à évoluer au milieu de non –Juifs en leur apportant une dynamique salutaire, ce qui passe par la multiplication des groupes autour de leaders respectifs..
De même que selon nous, nous aurions basculé dans une nouvelle Ère de « renaissance » qui voit le « retour » des Juifs dans l’Histoire du monde depuis environ cinq siècles, de même pensons-nous que la nouvelle Terre promise aux Juifs n’est pas la Palestine mais l’Europe à condition que celle-ci assume pleinement son « impérialité », ce qui implique d’accueillir et de contenir en son sein – comme cela s’impose à tout empire digne de ce nom – une diversité d’entités et rappelons que jusqu’à la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël en mai 1948, à Tel Aviv, le projet sioniste était conçu comme s’inscrivant au sein d’une structure impériale ou fédérale et d’allers, il était clair, au départ, en novembre 1947, lors du vote de l’Assemblée Générale, que l’ONU entendait intégrer le nouvel État au sein d’une communauté d’États. .Même Staline en instaurant le Birobidjan, au fin fond de la Sibérie, incluait une telle entité au sein de l’URSS tout comme le mandat britannique sur la Palestine, entériné par la Société des Nations en 1923, s’inscrivait au sein d’un Empire. C’est dire que pour nous le XXIe siècle verra le renouveau des empires en tant qu’unité la plus appropriée pour maîtriser les enjeux de la planète. Rappelons que lorsque Cyrus ramena les Judéens dans leur pays, c’était dans le cadre de son empire tout comme le Foyer Juif annoncé en 1917 s’inscrivait bel et bien au sein de l’empire britannique. En 1947, le nouvel État était censé être placé sous la houlette de l’ONU
Déjà au XVIE siècle un Guillaume Postel, professeur au Collège Royal, sous François Premier, hébraïsant et commentateur de la Bible avait prêché à propos de la destinée remarquable de la France (cf. François Secret. G. Postel, Le Thrésor des Prophéties de l’Univers, La Haye : M. Nijhoff (Archives internationales d’histoire des idées 27), 1969). Il est clair, selon nous, que la présence des Juifs dans le tissu social français (I¨% de la population semble un bon dosage) et plus largement dans le monde dit « occidental » blanc- constitue un atout majeur pour l’avenir, une ressource à apprendre à exploiter au mieux et ce, dès le plus jeune âge. C’est dire que la concentration des Juifs en un seul et même lieu nous apparaît comme une aberration et si les Juifs sont le « sel de la terre », il faut bien qu’un mélange s’effectue sinon c’est immangeable.
On ne saurait certes dissocier totalement l’Europe de ses anciennes colonies, en Afrique comme en Amérique mais ce serait s’égarer si l’on croyait que ces trois continents sont porteurs d »un seul et même destin. Que l’Afrique soit francophone ne saurait en aucun cas justifier une quelconque unité en raison même des différences raciales dont nous avons dit à quel point elles devaient primer sur la question de la langue. La colonisation Outre -Mer nous apparaît rétrospectivement comme une erreur, une faute historique et l’on pu constater que les empires coloniaux n’ont même pas su sauver les Juifs de l’holocauste au congrès d’Evian de 1938 quand il s’est agi de trouver une solution à la volonté de l’Allemagne d’évacuer ses Juifs de son « espace »/ Même la solution palestinienne sous mandat britannique avait fait long feu. Mais est-il possible de corriger certaines erreurs ou en est-on victime indéfiniment ? On nous parle d’un retour de la culture africaine conservée en Occident vers son berceau ? Certes, mais ne faudrait-il pas envisager à terme, sur un siècle, par exemple, le retour des populations africaines vers leur continent d’origine ?
.On retrouve ici la problématique de la dépendance/ indépendance. Il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’attribuer à telle planète telle valeur et une autre valeur à une autre planète, erreur souvent commise par les astrologues, les plus mal chaussés mais de comprendre qu’un seul et même vecteur peut être animé par des forces antagonistes, ce qui est d’ailleurs aussi le propre de la condition humaine, vouée à toutes sortes de manifestations tout au long de notre existence individuelle. L’astrologie est à rapprocher ici de la physique quantique du fait d’une telle polyvalence du vecteur étudié mais elle nous fait aussi penser à la chute des corps, à la force gravitationnelle, quand on observe le lâcher prise, lié à la position de Jupiter quand il passe à 90° de la position de l’ascendant de naissance si ce n’est que toute chute y est suivie d’un retour, d’une révolution . La Roche Tarpéienne est proche du Capitole. (cf deuxième partie du présent tome)
On pense au « programme commun » de la Gauche, dans les années soixante-dix du siècle dernier, rassemblant socialistes, communistes et radicaux, ce qui conduisit à la victoire de 1981, ce qui rééditait peu ou prou ce qui s’était passé avec le Front Populaire de Léon Blum. (1936)On n’a pas trouvé le pendant à droite pour « unifier » les forces diverses de l’échiquier, ce qui selon nous est dû à l’absence de saturniens capables de faire converger des éléments disparates. C’est ainsi que le Rassemblement Nationale (ex Front National) sera resté hors- jeu, à la différence du PC, du fait d’une carence saturnienne à droite, qui ne saurait être palliée par des jupitériens. À l’envergure plus limitée. Dans le domaine religieux, il y aurait certainement besoin aussi d’un apport saturnien en vue, notamment, de faire avancer le dialogue judéo-chrétien mais aussi quant au statut de l’astrologie laquelle, bien refondée comme nous l’avons proposé (volume II) conférerait la maîtrise de l’alternance des phases de rapprochement et de distanciation socio- politique (autour du cycle de Jupiter) tout comme l’on maîtrise l’alternance des jours et des nuits et celle des saisons, ce qui fait partie intégrante du calendrier judaïque, qu’il s’agisse du Shabbat ou du renouvellement (Hodesh) des mois à la nouvelle lune ou de diverses fêtes comme la Pâque (Pessah) ou la Nouvelle année (Rosh haShana) situées l’une au Printemps et l’autre à l’automne.
Les trois théologies sont, en tout état de cause, dans l’interdépendance. Nous sommes envahis par le monde du virtuel, cela tient à l’instrumentalisation, au mimétisme, à l’appareillage propre au régime de la Création humaniste, ce qui conduit une population toujours plus importante et aux facultés limitées à n’exister que par référence à un modèle extérieur. Ce ne sont pas les tentations qui manquent que de se laisser aller à croire que l’on pourrait se passer de l’une ou de l’autre, aucune de ces créations ne pouvant exister isolément. Toute l’ambiguïté à propos des Chrétiens tient au fait qu’ils ne savent plus très bien s’ils sont les fils spirituels du Royaume d’Israël, de ces « brebis perdues d’Israël », fondé à la mort de Salomon ou s’ils sont des païens convertis. Mais selon nous, la maison d’Israël aura été greffée sur celle de Juda, bien avant que ne vienne se poser la greffe des Chrétiens, telle que la met en scène le Nouveau Testament. La thèse d’un soulèvement social pour rendre compte du Schisme tend à occulter un clivage historique voire ethnique.
Or, selon nous, l’on ne peut comprendre l’antijudaïsme chrétien sans le raccorder à l’antijudaïsme –stricto sensu- israélite, tant les Israélites furent stigmatisés par les Prophètes – que l’on songe au « Écoute Israël » qui n’est autre qu’un réquisitoire contre la maison d’Israël et que les Juifs ne cessent de ressasser semaine après semaine, depuis des millénaires, dans leurs synagogues tout comme les Chrétiens ne cessèrent jusqu’à récemment de s’en prendre dans leurs offices, aux Juifs « perfides » Orémus et pro perfidis Judaeis. C’est actuellement le secret le mieux gardé de la Chrétienté que l’opposition entre Juifs et Israélites, tant le nom même d’Israël aura fini par désigner abusivement les Juifs y compris d’ailleurs dans la littérature talmudique!
Rappelons la parabole de l’olivier :
Romains XI, 24
24 Si toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage selon sa nature, et greffé contrairement à ta nature sur l’olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils greffés selon leur nature sur leur propre olivier. »
Les Chrétiens sont la cause majeur de la persécution des juifs alors qu’ils mettent les malheurs des juifs sur le compte de leurs fautes, selon leur rhétorique habituelle qui voudrait que tout s’explique par la désobéissant à « Dieu » (à commencer par les chapitres II et III du Livre de la Genèse) alors qu’ils sont les véritables agents des dits malheurs ! Quant à Jésus, le Judéen, n’est-il pas un traître en adoptant le parti de l’ennemi israélite et donc galiléen, lié notamment au Lac de Tibériade ? D’où cette formule désabusée : « nul n’est prophète en son pays » qui est la devise des traîtres
Or, l’enjeu est de taille car selon nous, le Schisme lequel ne faisait que mettre fin à une pseudo-unité – ce qui est le lot de toute entreprise impériale générant du mimétisme – aura conduit à terme à l’émergence du christianisme. Les Israélites ont été dominés, asservis par les Judéens de Jérusalem -jusqu’à la révolte sécessionniste survenue à la mort de Salomon- mais ne sont pas de la même race contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire par des expédients administratifs comme celui du découpage du territoire en référence aux 12 tribus, d’autant que cette division s’articula e sur le Pentateuque œuvre des Israélites.
De là, à soutenir comme Daniel Boyard (Le Christ Juif, Paris Ed du Cerf, 2013) que le judaïsme du temps de Jésus aurait évolué vers les positions qui seront celles du christianisme, l’on commettrait un grave contre-sens. Ce qui est vrai, c’est que le Talmud utilisera volontiers le terme d’Israël pour désigner l’ensemble des Juifs comme dans la célèbre formule du traité Shabbat, « Ein Mazal le Israël », que l’on traduit généralement comme signifiant que les Juifs ne dépendraient pas de l’influence des astres. (cf. notre ouvrage Le monde juif et l’astrologie ; histoire d’un vieux couple, Milan, Arché, 1985)
C’est ne pas comprendre toutes les implications du dit Schisme et par là même ne pas interpréter correctement les Livres prophétiques qui sont le cœur même de l’Ancien Testament, bien plus que ne le serait le Pentateuque, lu à la Synagogue, de semaine en semaine aux dépends d’ailleurs des Livres Prophétiques qui en sont réduits à la portion congrue, ce qui évite de s’apercevoir de ce que le Pentateuque leur doit. On notera que la récitation en hébreu de la totalité des textes de référence pourrait bien avoir été une obligation imposée aux Juifs de façon à ce que les recoupements entre judaïsme et christianisme soient aussi peu manifestes que possible en maintenant d’ailleurs de facto par le biais d’une langue qui leur est étrangère au niveau cognitif les Juifs dans une distance par rapport à leur propre héritage. Il semble qu’il faille pour renouveler le dialogue judéo-chrétien conférer au Royaume d’Israël la place qui lui revient, aussi bien à l’endroit des Juifs que des Chrétiens. Certes, nous avons mis l’accent sur la pérennité d’un phénomène mais cela ne saurait nous interdire de porter un regard critique sur les inévitables déviances et dérives qui le marqueront. Inversement, ces évolutions ne sauraient légitimer le déni de la dépendance des hypostases par rapport à la matrice du dit phénomène ! On connaît la fable de la mouche du coche : la moindre variante suffirait à s’approprier la strate précédente en tentant de ramasser la mise ! C’est ainsi que l’on peut espérer se désendetter en modifiant à la marge un texte, à la façon d’un maquignon, brouillant ainsi les pistes. Le rôle de l’historien serait donc ici de rendre à César ce qui est à César et de ne pas se laisser berner par quelque forme de déni. C’est ainsi que nier le « mazal » nous semble suspect car c’est mettre en question un certain ordre du monde et ne peut venir que de populations dominées voulant se libérer de leur joug. On distinguera deux types de domination, l’une conjoncturelle du fait de l’âge, de la culture ou du fait du déplacement géographique , l’autre structurelle du fait du sexe et de la race, à savoir des données permanentes et persistantes, irréversibles. Or, dans bien des cas, ces deux catégories peuvent être tentées par une alliance reportant sine die ce qui les divise.
En ce sens, comment appréhender la femme sans le modèle masculin selon la dialectique du multipliant et du multiplié – quand on veut multiplier zéro, on obtient zéro - le christianisme sans référence au judaïsme -puisqu’il s’y réfère – ce qui brouille les pistes – ou l’anglais sans référence au français mais aussi le monde sans référence au Ciel et à l’astrologie ? Il importe de clarifier de telles situations bancales et c’est ce que nous espérons être parvenus à garantir. Pour ce faire, il importe que chaque État – au sens d’administration - se charge de réguler un tel marché d’import-export s’étalant sur de nombreuses générations.
Dans le monde du virtuel qui est aussi celui de l’universel on change de statut comme de chemise alors que dans le monde du réel, les seuls changements sont ceux qui ont été programmés et qui de toute façon sont cycliques et non linéaires ! C’est bien là un clivage majeur. On parlera de choc matriciel quand le monde virtuel rencontre le monde réel (cf. le film Matrix des frères/sœurs Wachowski)
D’une part, il nous apparaît que le monde chrétien se sera finalement développé comme parallèlement au monde juif, en quelque sorte dans une autre dimension, que nous serions tentés de qualifier de virtuelle. Tout mimétisme n’est-il point voué à générer ainsi des réalités situées sur des plans différents ? Il en est de même du monde francophone lequel englobe des entités qui ont été « conquises » comme lorsque l’on dit que l’on a été conquis par telle ou telle personne , sans que le prétendu colonisateur ait pour autant fait preuve du moindre prosélytisme.
D’autre part, l’astrologie qui est selon nous l’épine dorsale de la Troisième Création ; l’adamique, une fois que l’on a reconnu pleinement son existence – telle du moins que nous la concevons- semble bien vouloir nous enseigner que les uns et les autres ne suivent pas le même calendrier, même si les phases sont les mêmes. Voilà qui remet en cause toute praxis qui voudrait ignorer, dépasser l’existence de tels clivages dans l’espace et dans le temps. L’astrologie- ou plutôt l’horoscopie- est avant tout une certaine représentation du monde par- delà toute pratique car ce n’est certainement pas la pratique qui la validera mais bien le modèle qui donnera sens à la pratique et d’ailleurs ceux qui viennent à la dite astrologie sont d’abord marqués et motivés par l’approche qu’elle propose de la société en tant que philosophie et ce n’est qu’en ce sens que l’on peut parler d’une Astrologie au singulier ce qui est toujours la marque d’une conceptualisation par -delà toute pratique spécifique - alors même que ses diverses applications divergent et se contredisent. Il serait vain de prétendre maîtriser une telle systémique constituant ainsi une sorte de kaléidoscope l’important étant de savoir que cela existe, que c’est en œuvre, grâce au rôle dévolu à un petit nombre d’agents, de chefs. Au fond, ce qui compte, c’est avant tout de combattre le péril de la sclérose, et cela exige la protection de ceux qui sont capables de garantir un certain mouvement de la société, à commencer par les Juifs (cf. notre tome Ier) Il faut comprendre que cette aptitude ne saurait relever d’une transmission livresque de quelque savoir mais doit passer par la génétique, ce qui remet en question toute idée de récupération –sous quelque prétexte que cela soit- d’un quelconque savoir là où il s’agit de « pouvoir », au sens plein du terme. Cette mission ne relève pas du virtuel mais du réel. Nous avons compris que toute idée d’alliance et quelque part d’aliénation obéit à une certaine cyclicité structurelle. Rien n’est jamais définitivement joué, gagné ou perdu. Les rebondissements sont en quelque sorte inévitables mais aussi éminemment prévisibles, selon les lois de l’horoscopie telles que nous les avons restaurées.
Jérémie XXXI
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להִנֵּהיָמִיםבָּאִים, נְאֻם-יְהוָה; וְכָרַתִּי, אֶת-בֵּיתיִשְׂרָאֵלוְאֶת-בֵּיתיְהוּדָה–בְּרִיתחֲדָשָׁה. |
30Voici, des jours vont venir, dit Yahvé où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle,(Brith Hadasha) |
לאלֹאכַבְּרִית, אֲשֶׁרכָּרַתִּיאֶת-אֲבוֹתָם, בְּיוֹםהֶחֱזִיקִיבְיָדָם, לְהוֹצִיאָםמֵאֶרֶץמִצְרָיִם: אֲשֶׁר-הֵמָּההֵפֵרוּאֶת-בְּרִיתִי, וְאָנֹכִיבָּעַלְתִּיבָם–נְאֻם-יְהוָה. |
31qui ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d’Égypte, alliance qu’ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit Yahvé |
לבכִּיזֹאתהַבְּרִיתאֲשֶׁראֶכְרֹתאֶת-בֵּיתיִשְׂרָאֵלאַחֲרֵיהַיָּמִיםהָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּיאֶת-תּוֹרָתִיבְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּםאֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִילָהֶםלֵאלֹהִים, וְהֵמָּהיִהְיוּ-לִילְעָם. |
32Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit Yahvé Je ferai pénétrer ma loi en eux, c’est dans leur cœur que je l’inscrirai; je serai leur Dieu ‘(Elohim) et ils seront mon peuple. |
Cela ne signifie pas que l’alliance cesse une fois pour toutes mais qu’elle est suspendue par un besoin périodique d’ouverture : l’alliance menace l’alliance si ce n’est qu’ à terme, elle devra être rescellée, repensée, et cela vaut dans tous les domaines, psychologique, sociologique, politique, théologique. On comprend qu’il est bon de connaître un tel agenda, une telle feuille de route, tout comme l’on est averti de l’alternance du jour et de la nuit ou des saisons de l’année. La sagesse sera de ne jamais conclure définitivement quoi que ce soit en termes d ‘alliance, de pacte, de couple, puisque tout est voué à reprendre, à recommencer, tôt ou tard.; au bout d’un certain intervalle de temps. Le monde a besoin de respiration. Rappelons l’adage « Il ne faut jamais dire : fontaine, je ne boirai plus de ton eau »Signalons en passant que notre nom signifie en allemand « fontaine ». Méfions- nous de ceux qui jouent les moralistes et jugent leurs prochains lorsqu’ils relèvent un changement de cap! On peut être élu sur telle orientation et devoir un jour en changer. On risque alors de parler un peu vite de « faute ». C’est bien mal connaître la nature humaine. Il est vrai qu’une certaine lecture de la Bible entretient souvent une telle espérance – passion triste- de voir l’aîné laisser la place au puîné ! D’où des lectures abusives et complaisantes chez les Chrétiens culminant avec le discours d’un Sun Myung Moon dont l’Église fut fondée en 1954 et qui veut voir dans la Corée un nouvel Israël, la Corée étant elle-même confrontée à une division nord-sud à l’instar de la situation du temps des Prophètes. Tout groupe, sur n’importe quel continent, quelle que soit la race, en arrive ainsi à se croire l’ultime destinataire de la parole, de la prophétie biblique, puisque l’écrit ne désigne jamais clairement à qui il s’adresse (cf. notre tome II), ce qui permet à tout un chacun de se l’approprier, de sentir visé et ce sans trop de scrupules. Ajoutons que l’écrit joue un rôle de stockage, de magasin, d’enregistrement: c’est un facteur féminin par rapport à l’oral. Même le fait d’enregistrer de l’oral est assimilable à de l’écrit tout comme le fait de lire à voix haute de l’écrit reste de l’écrit. En résumé, l’on passe du geste à la parole quand le visuel n’est plus accessible et de la parole à son enregistrement, qui pourra être stocké et conservé, notamment dans des bibliothèques, ce qui correspond à trois temps successifs. Dans le cas du coronavirus, on aurait pu espérer que les gens désinvestissent la parole contaminante mais le fait de porter des masques fermait la voie au visuel. Il eut été préférable de demander de s’exprimer par gestes, mimiques, signes, ce qui aurait évité le masque absent au départ, d’ailleurs. Or, force est de constater que les gens n’ont aucunement appris à se passer de leur bouche, du recours à telle ou telle langue pour communiquer, ce qui est en soi aliénant. Car l’emprunt n’est pas sans péril en ce sens que l’on ne prend pas nécessairement l’entière mesure de sa teneur et de la diversité de ses composantes ! Il est vivement conseillé de procéder à son inventaire. Emprunter se révèle toujours une entreprise hasardeuse car elle crée des liens factices avec la source et une fausse genèse. L’emprunt se rapproche aisément du plagiat et la question se pose de parvenir à le mettre en évidence; ce qui nous semble possible dès lors que l’emprunteur tend à figer ce qu’il s’est approprié ponctuellement alors que le « préteur » présente une dimension spatio-temporelle sensiblement plus ample. Entendons par là que le mot en question s’inscrit dans un ensemble plus ramifié et en évolution, ce qui est le cas du français par rapport à l’anglais tant et si bien que l’historien se félicite de l’emprunt en ce qu’il permet de restituer des stades qui ont été paradoxalement dépassés au niveau de la source.
C’est ainsi que lorsque les astronomes empruntent l’iconographie des mois de l’année, ils enclenchent tout un processus qui conduit à la question de la précession des équinoxes, alors que cet emprunt relevait du métalangage. Les astrologues, sous la coupe de l’astronomie, auront pris cette symbolique à la lettre, ce qui les aura entraîné dans une sacrée galère!
Encore conviendrait-il de mettre fin à cette bien fâcheuse hostilité du judaïsme (adamisme) à l’encontre de l’astrologie (cf. notre ouvrage, le monde juif et l’astrologie ; Histoire d’un vieux couple, Milan, Arché 1985) car, selon nous, les vraies tables de la loi- relèvent de l’astrologie – comme nous le déclarions déjà en 1968 sur le Campus de l’Université Hébraïque de Jérusalem, où l’on nous connaissait sous le nom de l’Astrologue – et ce que l’on nous propose comme contenu – le Décalogue – dans l’Ancien Testament, est dérisoire et n’a rien de bien transcendantal ! Le véritable contenu renvoie, selon nous, aux lois de l’astrologie lesquelles traitent du fonctionnement des sociétés humaines. Le « don de la Torah » serait donc à venir et probablement imminent si l’on admet que cela concerne la nouvelle astrologie que nous préconisons, dépouillée de toutes sortes d’oripeaux. Déjà en 1968, sur le campus de l’Université Hébraïque de Jérusalem où nous publiâmes notre premier article dans le bulletin des étudiants en juin 1969, nous avions interpellé les étudiants dans cet esprit. Notons que c’est en Israël, au lendemain de la Guerre des Six Jours que nous avions fait nos premières armes en astrologie. Selon nous, c’est en Mésopotamie, berceau de l’Astrologie, que les Hébreux auront longtemps vécu car tout peuple s’inscrit, s’ancre dans un territoire, mais ce n’est là qu’un point de départ et non, selon nous, de retour. Un peuple « normal » aura été métamorphosé par un « Dieu » venu d’ailleurs, le Deus Faber, ce qui correspond à notre description du leader que l’on pourrait comparer à un coucou venant substituer ses œufs à ceux d’un autre oiseau en pondant dans son nid. Ne dépendant pas d’une culture externe mais interne, ce peuple allait être en mesure de se disperser, ce qui fait toute sa spécificité en résistant aux sirènes de la « normalité » et de la « sécurité « mais aussi d’une idolâtrie aliénante En ce sens, ce dieu ne fait sens que pour sa « création » et ne saurait être suivi par d’autres « peuples » si ce n’est à distance, à la façon d’un satellite. En aucune façon, les étoiles ne sauraient être déclarées « idoles» comme le voudrait l’acception usuelle d’adorateurs des étoiles dans le discours juif. S’il y a bien une chose que l’homme ne saurait être tenté de s’approprier, c’est bien le Ciel !
Quand les configurations se formant entre les hommes et les astres ne sont pas au rendez-vous il importe de ne pas provoquer le peuple avec des projets non portés par le plan cosmique mais encore faut-il – pour ne pas encourir la vindicte du dit peuple- ne pas le décevoir quand les astres sont forts Le peuple est l’espace et le chef est le temps. Il y a là tout un art de la politique à enseigner aux élites de demain. Et l’on aura compris que nous sommes bien en présence d’une dialectique des topiques freudiennes mais aussi marxiste au cœur de la lutte des classes et ce n’est certainement pas par hasard que Freud tout comme Marx soient d’ascendance juive, pour peu que l’on ait admis que l’être juif n’est plus lié à quelque rituel collectif, qu’il soit synagogal ou dans le cadre d’un « État juif ». ? Et pour ceux qui douteraient encore que les Juifs d’aujourd’hui ne soient les héritiers, les légataires, légitimes de la promesse jérémienne, nous dirons que les faits parlent d’eux-mêmes et que la dite promesse s’est bel et bien accomplie et cela devrait être aussi une « Bonne Nouvelle » pour les nations. Mais évitons ici toute espèce de malentendu. On ne saurait confondre l’émetteur, les Juifs adamites et le récepteur, les « Nations » (Goyim) comme on ne saurait mettre sur le même pied au prisme de notre santé le cœur ou le cerveau, tout minoritaires qu’ils soient au sein de notre corps et nos membres (bras, jambes) lesquels nous distinguent moins nettement des animaux. Se profile ainsi un judaïsme de la Nouvelle Alliance mettant en cause les prétentions du christianisme tout comme celle du judaïsme traditionnel pour englober notamment les juifs dits laïcs (secular Jews), ces derniers vivant selon la nouvelle alliance telle que nous l’avons redéfinie mais sans avoir compris que leur démarche était en résonance avec le prophétisme jérémien. Au fond, les Juifs Laïcs seraient en quête, plus ou moins consciemment et délibérément d’une nouvelle théologie. Quelque part, le fait de continuer à se dire Juifs, sans l’appui d’un lieu spécifique n’est-il pas la preuve, la marque d’une foi ? Mais ce qui importe, c’est que le Juif se découvre d’abord comme individu et non comme appartenant à tel ou tel ensemble. Ce n’est que dans un deuxième temps, qu’il fera la connexion, en évacuant ce qui ne lui semble pas pertinent et en ne renonçant pas à ce qui ne lui est pas signalé par la tradition mais dont il a pleine conscience en lui-même. Rapport du signifié et du signifiant. Selon nous, l’on commence son existence par une conscience individuelle et au fur et à mesure de notre expérience, s’établiront des connexions qui nous conduiront à nous identifier à tel ou tel groupe, selon tel ou tel critère d’âge, de sexe, de religion, de lieu de vie etc., ce qui n’exclue pas que l’on ait été parallèlement, associé, relié à tel ou tel ensemble par autrui. Un tel processus se poursuivra tout au long de notre vie, du fait des changements intervenus successivement. La théorie du genre pèche en ce qu’elle semble ignorer que l’individu ne peut s’empêcher, dès sa naissance, d’établir des corrélations, des rapprochements au prisme de ce qui lui ressemble ou parait lui ressembler, tant au niveau du signifiant que du signifié, ce qui n’est tributaire qu’accessoirement de ce que telle culture lui imposera. C’est pour cela que nous insistons sur le besoin de désigner sans pour autant signifier. Il faut certes pour user d’un même désignant que les éléments ainsi regroupés offrent quelque point commun forme comme d’être d’ascendance juive mais cela n’impliquera pas ipso facto que cela corresponde statistiquement au même type de signifié.
Comme dans une fratrie, où chacun reçoit un prénom permettant de différencier sans pour autant que le prénom par lui même nous informe sur ce qu’est la personne concernée en soi. Soutenir que le « désignant » aura influé sur le devenir de la personne nous apparaît comme abusif et de mauvais foi, comme une excuse facile.
Il est urgent qu’émerge un judaïsme adamique qui sache séparer le bon grain de l’ivraie et n’accepte pas le « Premier Testament » comme un tout d’un seul tenant en traitant notamment le Pentateuque comme l’œuvre des Israélites ennemis du Royaume dominateur dit de Judah
. Alors que le deuxième Livre – celui des Prophètes ‘ (Neviim) du dit Testament est un réquisitoire contre les Israélites, ce que les Chrétiens se refusent à admettre car cela les arrange bien trop de laisser entendre que les prophètes s’en prennent aux Juifs adamites comme ci ces derniers avaient donné des verges pour se faire fouetter dans leurs propres Écritures !
Par ailleurs, ceux qu’on nommé « antisémites » en ce qu’ils entendent relever certaines spécificités du nouveau fait juif contribuent de facto à une certaine prise de conscience chez les Juifs eux-mêmes de ce que leur judéité aura connu une certaine mutation. Et en ce sens, ces antisémites contribuent au décryptage de l’idée de Nouvelle Alliance. Traiter du « pouvoir » juif, n’est-ce pas en vérité mettre le doigt sur ce qui caractérise fondamentalement la présence juive au monde. On nous objectera que tous les Juifs n’exercent pas de pouvoir significatif, ce qui montre que la notion de « peuple juif » peut aisément induire en erreur. En ce sens, la famille nous apparaît comme la cellule appropriée en ce qu’elle s’étend dans le temps et non pour ce qui est du peuple dans l’espace. A contrario, il nous faut dénoncer ceux qui entendent –comme Shlomo Sand- réduire les Juifs à un croyance, à un culture et leur nient le statut de « race » -terme qui, à nos yeux, n’est aucunement péjoratif, cela revient à nier aux Juifs leur appartenance à la Troisième création en les assimilant en bloc à la condition propre à la Deuxième, soit un monde crée par l’homme et non par Dieu, non pas le dieu aveugle de la Première Création mais le dieu réformateur de la Troisième.
Cette expérience nouvelle implique que le Juif découvre sa judéité au prix d’un itinéraire personnel qui ne saurait par avance être référé à quelque ensemble que ce soit et ce n’est que dans un deuxième temps, que le juif – le vrai- sera conduit à se repérez au sein d’un collectif. Cela dit, force est de constater que l’on observe souvent un processus inverse, à savoir l’affirmation d’une appartenance à un groupe avant même d’avoir pu appréhender une dimension personnelle, c’est là d’ailleurs le résultat d’un processus mimétique qui débouche sur une impasse.
Le problème qui se pose est celui de ce désaveu systématique du droit d’aînesse, du « premier né » (et cela vaut aussi pour les filles, avec Léa et Rachel, l’aînée se voyant rejetée). Autrement dit, tout ce qui touche dans le Pentateuque à déloger celui qui a précédé, devient ipso facto suspect à nos yeux et ne saurait être entériné plus longtemps car c’est un ferment, au sens littéral du terme, de l’antijudaïsme ou de la judéophobie. On peut certes s’étonner de voir le texte biblique ainsi « retourné », perverti, sans qu’il n’y ait eu de protestation , du moins à notre connaissance si ce n’est avec jésus présenté comme relevant de la lignée, de la dynastie de David (Mathieu I) En fait, selon nous, ceux qu’on appelle « Juifs » correspondraient à une forme d’aristocratie, destinée à diriger le peuple d’Israël. Le chef, pour exister, a besoin de se trouver un groupe, une communauté d’une certaine ampleur. On s’inscrit ici dans une lutte des classes.
La Bible est le champ d’une confrontation entre le peuple rassemblé dans le Royaume du Nord et son élite repliée dans le petit Royaume du Sud, une sorte de Jérusalem- Versailles. Mais rappelons que selon les valeurs de la Deuxième Création, de l’homo faber et non du Deus Faber le Temple de Jérusalem censé avoir été construit sous Salomon peut être comparé à la Tour de Babel. Ce sont les Israélites qui vont se voir reprocher d’avoir érigé des statues fabriqués de main d’homme, ce qui nous conduit à penser que c’est le Ciel lui-même qui devrait être le siège du culte de Yahvé et non quelque tabernacle.
On pense aux Centuries de Nostradamus comportant deux volets appartenant à des camps opposés ou encore à cet Édit de Nantes de 1598 mettant fin, en principe, aux hostilités sans pour autant en éradiquer les traces ; Une telle confusion est fâcheuse et il est temps d’y mettre fin voire – s’il le faut -en expurgeant l’Ancien Testament de tout ce qui touche au royaume d’Israël. Comment ne pas voir que le christianisme aura emboîté le pas à cet « ismaélisme » – dont on a vu qu’il était mis en garde par Yahvé dans le Livre d’Ézéchiel quand les « montagnes d’Israël » sont dans son collimateur-, un ismaélisme, soucieux de faire tomber l’aîné de son piédestal, à tel point que le récit biblique semble s’articuler tout au long du livre de la Genèse, sur une succession de chutes, de génération en génération . Il importe donc de réhabiliter Ismaël, Esaü en lieu et place d’Isaac et de Jacob, tous deux cités dans Exode III comme deux des trois patriarches outre que l’on y réitère cette formule « fils d’Israël » (et non d’Ismaël comme il se devrait) :
06 Et (Dieu) déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.
07 Le Seigneur dit: « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances.
08 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen.
09 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.
10 Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »
Tout se passe comme si le texte biblique d’origine avait été remplacé par celui qui nous est parvenu. Le christianisme nous apparaît comme la revanche du Royaume du Nord et ce n’est pas par hasard qu’il aura mis en avant, en quelque sorte sacralisé, cette version de l’ancien Testament . La sortie d’Égypte symbolise ici l’émancipation d’Israël par rapport au pouvoir adamique! Trop souvent, il nous aura été donné d’entendre que puisque les Juifs doivent s’ouvrir au monde, la frontière entre Juifs et non Juifs serait vouée à disparaître (cf. Épître aux Éphésiens).Est- ce que celui qui joue du Beethoven deviendrait ipso facto Beethoven ? Celui qui boit le lait ne devient pas la vache, celui qui boit l’eau du fleuve ne devient pas la source. Une chose est de consommer un fruit, une autre de s’approprier l’arbre dont il est issu, ce qui pose la question des transferts de technologie. Curieusement, la sagesse populaire, à notre connaissance, ne nous a pas légué d’adage à ce sujet et nous nous voyons ainsi contraints de forger nos propres paraboles. Rien, certes, n’est définitivement acquis et à chaque génération, il faut les personnes appropriées pour veiller tout comme à chaque génération, jusqu’à nouvel ordre, il faut des femmes pour faire des enfants. C’est là tout l’enjeu du processus de régénérescence, ce qui nous renvoie à la formule de l’Abbé Grégoire : Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs ; Ouvrage couronné par la Société royale des Sciences et des Arts de Metz, le 23 Août 1788. Or, de nos jours, l’on nous présente l’évolution sans que celle-ci ne soit compensée par un retour à l’état originel. C’est le triomphe du virtuel sur le matriciel, de l’entropique sur le néguentropique,de la Science (Saturne) sur la Technique supra humaine (Jupiter) du Deus Faber et humaine plus en aval (Mars), en passant par des cycles de plus en plus courts. L’astrologie qui devrait être le fer de lance de la Deuxième Création est passée du côté de la Première Création, en adoptant notamment les nouvelles données du système solaire, quitte à se brûler les ailes avec le déclassement de Pluton !
Selon nous, il convient de comprendre certaines problématiques au prisme de l’être plutôt que celui de l’avoir : les dons – nos « talents »- constituent un « capital », un «héritage », un « pouvoir », transmis par l’hérédité et non par quelque dévolution ou donation juridique; Or, force est de constater la tendance consistant à nier une telle dimension « ontologique », « essentialiste », ce qui permet de relativiser les mérites de ceux qui disposent de certains « pouvoirs » au sens de facultés en ne voulant voir là qu’un apport extérieur . Tout cela conduit à négliger la valeur des ressources humaines au nom d’un a priori égalitariste, « communiste » voué à sous-estimer délibérément le facteur humain lié à la naissance, à la filiation, à la descendance et dans ce cas le fait d’avoir des enfants deviendrait un enjeu mineur, puisqu’on ne leur transmettrait qu’une certaine éducation. En ce sens, nous mettons en question le «Capital » selon Karl Marx, qui n’entend se situer que sur le plan « matérialiste » de l’avoir, ce qui tend à minimiser le rôle de l’hérédité, de la génétique, ce qui le fait passer à côté de la véritable portée du facteur juif
Ajoutons qu’il serait temps de ne plus se payer de mots : il ne suffit pas d’agiter des « valeurs » (comme le progrès), encore faudrait-il que celles-ci fussent véritablement incarnées ne serait-ce que par une minorité. C’est là toute la différence entre l’original et la copie, entre l’authentique et l’imitation.
Il revient aux Juifs du XXIe siècle de faire la preuve de l’importance de leur présence au monde dans le cadre d’une certaine verticalité. La bonne volonté; donner le change ou des gages ne saurait suffire à pallier l’absence de la grâce, des dons sans lesquels toute mission est vouée à l’échec.
Pour notre part, tel est l’exposé du rapport de l’Humanité terrestre au cosmos dont elle dépend, certainement pas tout le cosmos- comme le voudraient d’aucuns – mais seulement quelques facteurs, qui auraient été à déceler comme une aiguille dans une meule de foin, si l’on n’était pas aidé par l’examen critique des traditions, ce qui exige quelque fil d’Ariane et peut être- qui sait- quelque forme de réminiscence, au sens où Platon l’entend dans le Ménon.
Certes, nous n’ignorons pas à quel point l’astrologie en ce début de XXIe siècle est « déconsidérée, « ghettoïsée » et jugée nullement indispensable à la bonne gouvernance. Or, à nos yeux, une certaine astrologie -rendue à l’horoscopie -est la condition même d’une vie politique de qualité, d’une bonne conduite de la Cité. Nous irons jusqu’à dire que l’astrologie sous sa forme « horoscopique » est le point aveugle dont on croit- bien à tort – pouvoir se passer. (cf. à propos de la sociologie de Max Weber, « La transformation du charisme et le charisme de fonction », in Revue française de science politique 2013/3-4 (Vol.63), Or, il est grand temps de comprendre que nous ne pourrons affronter les défis qui se présentent sans prendre connaissance de notre mode d’emploi. La véritable Torah n’est pas constituée d’une accumulation de préceptes éthiques mais bel et bien d’une certaine connaissance des lois cosmiques dont nous dépendons mais encore faut-il que nous sachions élire et placer les bonnes personnes, les bons conducteurs – dans tous les sens du terme – au bon moment. Ce qui est « bon » au regard du temps doit primer dans le judaïsme sur ce qui l’est au prisme de l’espace. La « bonne personne » est une qualification variable : nul n’est indéfiniment tel ! On est là dans un relativisme éthique. C’est ainsi que tel acte permis à tel moment ne le sera plus à tel autre, comme dans le cas du respect , de l’observance du Shabbat ! Et encore cela dépend pour qui. Le jeune du mois du Ramadan ne vise que les Musulmans pratiquants. Tel acte produit positivement par une même personne à une certaine date pourra se révéler malheureux à telle autre. Les seuls commandements qui font sens pour les Juifs sont ceux relatifs au temps car ils en sont les porteurs en quelque sorte dans leurs gènes alors que les autres sont à la portée de tout un chacun/ Le temps est lié à l’être, l’espace à l’avoir. Ajoutons qu’il est étonnant de devoir noter à quel point le judaïsme adamique du moins tel qu’il nous est parvenu, fait si peu référence au Ciel. Or, comment aborder la question du temps sans passer par le Ciel ? Tout au plus, accorde –t-on quelque importance à la tombée du jour pour débuter le Shabbat ou à l’apparition d’un premier croissant de lune pour passer à un autre mois de l’année. Même le début du mois ne correspond plus chez les Chrétiens à une nouvelle lune !Or, il est clair, du moins pour ce qui nous concerne, que l’éthique juive ne saurait se limiter au respect des fêtes dites religieuses et notamment celles de pèlerinage. Notons que la nouvelle lune correspond à une nuit noire ou en tout cas à peine éclairée par un mince filet (croissant) de lumière
Il est vrai que l’astrologie, elle –même, au sens d’une communauté internationale – n’aura pas su se doter de l’élite lui permettant de sortir de son isolement tout simplement parce qu’elle aura perdu les clefs du savoir qu’elle était censée véhiculer. Elle n’aura pas su se délester de la plupart des facteurs dont elle fait usage de nos jours, dans une fuite en avant qui l’aura conduit à intégrer de nouvelles planètes alors même qu’elle aurait dû renoncer à vouloir se servir de la totalité du « septénaire » (du soleil jusqu’à Saturne, que l’on retrouve dans le nom des 7 jours de la semaine) Nous n’avons cessé de dénoncer l’idéologie selon laquelle tous les savoirs sont voués à progresser, à« évoluer » car pour nous cela recouvre un délabrement, une corruption. L’astronomie aura joué ce rôle de tentatrice à l’endroit de l’horoscopie jusqu’à la convaincre de recourir à de nouveaux astres du système solaire, inconnus des Anciens, en raison même de leur distances ;
Mais comment séparer le bon grain de l’ivraie ? nous demandera-t-on. Or, faut-il nécessairement s’aligner sur la Science pour appréhender les textes traditionnels ? N’ont-ils vraiment rien à nous enseigné à condition, certes, de savoir les nettoyer, les purger des scories ? Or, un tel discours réformateur sera souvent qualifié d’hostile chez ceux qui ne savent pas distinguer entre ceux qui entendent « sauver » l’astrologie et ceux qui se seraient mis en tête de l’éradiquer comme une superstition d’un autre âge. Ne devrait-on pas être interpellé d’avoir à constater que les chiffres de la Lune coïncident avec ceux de Saturne, est-ce que cela n’est pas le signe que quelque part Saturne serait également, sur un autre plan, notre satellite ? Mais comment mettre une telle relation sur e compte d’un agencement « naturel » ? On est bien là, pensons-nous, face à ce qu’il faut bien appeler un aménagement après coup, ce qui exige une technologie bien plus avancée que celle dont notre humanité dispose présentement. On voit quel est le véritable enjeu de la reconnaissance ou non d’une astrologie qui ne serait pas le fruit de la « Nature » d’autant que les astrosceptiques eux-mêmes nient une telle éventualité d’une influence des astres, stricto sensu ! En fait, le discours anti-astrologique nous apparaît comme marqué par un certain dépit de la part du monde saturnien au vu de son impuissance à comprendre le fonctionnement des sociétés humaines, ce qui dépend- il est vrai- d’une approche jupitérienne. Les astronomes se heurtent ici aux limites de leur propre science et cela est frustrant. Autrement dit, quand on échoue, la tentation est grande à disqualifier le domaine que l’on entendait couvrir. Les astronomes n’y arrivent pas et donc personne ne doit y parvenir ! Les raisins sont trop verts. De la même façon, l’antijudaïsme ne serait-il pas alimenté, lui aussi, par un certain dépit à l’encontre du refus des Juifs adamites de se convertir au christianisme israélite ou à l’Islam au lieu de servir la troisième Création ? Le paradoxe, c’est que la nouveauté se situait du coté des adamites et non de celui des Israélites et de nos jours, l’on se rend compte de toute la valeur prophétique du vrai message de la Troisième Création.
Nous prônons une « théologie matérielle », du réel par opposition à une théologie « spirituelle», fantasmatique et pour tout dire virtuelle. Entendons par là que pour nous, il importe de tabler sur le Ciel des astres et sur le peuple des Juifs tels qu’il nous est loisible de les observer, l’un et l’autre, en tant que pierres angulaire d’une nouvelle théologie et non sur un Ciel et un peuple abstraits voire imaginaires. Par voie de conséquence, nous ne croyons pas en un dieu omniprésent mais bien plutôt en un dieu agissant par l’intermédiaire, par la Présence (Shekhina) du dit Ciel et du dit Peuple
Encore ne s’agit-il pas de valider n’importe quelle connaissance se présentant sous le label de l’Astrologie pas plus que n’importe quel ensemble se prétendant le destinataire de quelque Alliance.
Les adversaires de l’astrologie devront, en tout cas, revoir leur stratégie car leurs arguments actuels éculés ont fait long feu. Nous nous situons, on l’aura compris, dans le cadre de la troisième Création laquelle n’obéit pas aux mêmes critères que la Première. Sous prétexte que l’astrologie se situait à l’interface entre ces deux plans, on aura voulu lui appliquer les principes de la dite Première Création, y compris parmi les astrologues. Or, pour nous, le ciel vu de la Terre n’est jamais qu’un tableau de bord, un écran lequel n’est censé nous influencer que par le biais de notre faculté à lui conférer du sens et non du fait de ses vertus propres. Cela explique que les étoiles fixes puissent être prise en compte non au regard de leur distance mais sous le seul angle de leur visibilité, ce qui n’est pas un critère retenu par l’astronomie et malheureusement, les astrologues eux-mêmes, de nos jours, auront fini par ne plus s’y référer sous prétexte qu’ils souhaitaient s’en tenir au seul système solaire.
Il est clair que le fait – pour l’astrologie- de prendre en compte les étoiles du firmament constituerait un casus belli, une provocation par rapport à l’astronomie mais cela affirmerait que la dite astronomie ne fait qu’être instrumentalisée, c’est à dire qu’elle ne nous intéresse pas pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle représente dans le cadre d’un nouveau régime, celui de la troisième Création. Le mystère de l’astrologie est le fondement même de la dite Création puisque cela implique de réfléchir sur l’identité de l’architecte d’un tel dispositif, exigeant un savoir faire cosmobiologique tout à fait unique., Au fond, la croyance en l’astrologie serait le fondement de cette ultime théologie. C’est pourquoi nous relisons le premier chapitre de la Genèse comme décrivant non pas l’origine de l’univers mais bien plus modestement de notre monde terrestre et d’une nouvelle humanité adamique, Adam n’étant pas le premier homme mais le père de cette nouvelle humanité dont les Juifs seraient les seuls héritiers et descendants. Les astrologues actuels font fausse route en pariant sur la grille de la Première Création au lieu d’opter pour celle de la Troisième. Mais le pire, c’est que même les Juifs tendent à confondre ces deux niveaux de création pour n’en faire qu’un, ce qui les place en porte à faux avec leur dieu.
Selon nous, l’astrologie aura souffert, depuis un quart de siècle- d’une pénurie dans son recrutement et donc d’une certaine médiocrité de ses nouveaux tenants, se résignant à n’être que des épigones des pionniers d’une renaissance annoncée, au début du siècle dernier. On sera passé du stade des ingénieurs à celui des techniciens et l’informatisation des calculs aura contribué à baisser la barre des conditions d’accès !
Au vrai, un “Anti” peut en cacher un autre. C’est ainsi que sous couvert d’antiracisme se tapit un antisémitisme car nier la race revient à s’en prendre à l’essence des choses, c’est vouloir se passer de tout étalon, de tout repère fixe, objectif. La race et le sexe , c’est ce qui résiste au rouleau-compresseur de l’État Léviathan. Ce sont des facteurs d’individuation bien plus sûrs que l’acquisition de quelque culture ou religion que ce soit, ce qui ne peut être qu’un deuxième stade passant par le langage. De même, la conscience de la polysémie des objets et des personnes précède-t-elle celles des mots.
Il suffit de refuser tout ce que la Science se déclare incapable, incompétente pour fournir une explication. Le scientisme va ainsi servir à motiver un refus de ce qui nous insupporte. On ne cesse de nous ressasser que la race n’existe pas, que le sexe n’est qu’un attribut secondaire, négligeable en quelque sorte, que l’on ne peut rien prévoir car rien n’est écrit (mektoub) par avance, qu’il n’y a pas de destin, bref que tout ne serait qu’affaire de subjectivité et de volonté d’être ceci plutôt que cela, de choix existentiel Tout ne serait qu’affaire de culture alors que selon nous la culture n’est pas la cause mais l’expression d’une différence ne serait-ce que visuelle. En réalité, le prévoir permet de limiter le vouloir : on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut, ce qui ne signifie pas que tout soit écrit à l’avance. On pourrait aller jusqu’à dire que les prévisions devraient être formulées négativement en déterminant des limites imposées par une phase donnée.
En instrumentalisant la Science, l’on en arrive étrangement au déni du réel, dès lors que ce qui ne s’explique pas n’aurait pas de réalité légitime et reconnue, alors même que l’on sait pertinemment que la Science n’aura cessé d’évoluer, de progresser et qu’elle peut encore nous surprendre autrement que par le déni de ce qui s’offre à notre conscience. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, cela signifie qu’une science qui ferait fi de ce dont nous sommes spontanément conscients par ailleurs, néanmoins, serait monstrueuse. Pour en revenir à Satan, la planète de par sa mobilité incarne le virtuel, ce qui peut changer à vue d’œil tandis que l’étoile, de par sa fixité, nous rappelle qu’il existe des fondamentaux, des fondations, des fondements immuables et que l’on ne doit pas couper la branche sur laquelle l’on se tient. Le modèle qui sous- tend le thème astral est un kaléidoscope aux facettes se renouvelant indéfiniment et en cela il se situe à l’opposé du cycle qui se doit d’offrir un paradigme d’un seul tenant et toujours égal à lui-même. Au lieu de relever le défi d’un modèle simple compatible avec une réalité en apparence complexe, l’on aura préféré complexifier le dit modèle pour ne l’appliquer qu’à des cas isolés au nom de l’unicité de la personne ! Ce qui fait penser aux épicycles ayant précédé la révolution copernicienne.
Il y a des comptes à régler dans l’esprit de ceux qui ont été asservis et la meilleure stratégie n’est-elle pas de chercher à faire imploser la puissance dominante de par ses propres contradictions, comme dirait Marx? Est-ce que tout pouvoir n’est pas condamné, à terme, à s’autodétruire de par son succès même, son expansion impériale (cf. infra)? Et l’on entend ainsi, ici et là, de bonnes âmes qui nous expliquent que le peuple juif, cela n’existe pas, car il y a eu, n’est-ce pas, des conversions, que le peuple arabe n’est rien sans l’Islam qui le dépasse et le transcende. On assiste là à une sorte de conspiration des gens d’en bas contre ceux d’en haut: l’homme n’est rien, le Juif n’est rien, l’Arabe n’est rien, le centre n’est rien et n’existerait que par sa périphérie, féminine, chrétienne, islamique et de toute façon, il ne peut qu’être minoritaire, ce qui au prisme de l’idéologie démocratique et démagogique serait une faille rédhibitoire, ce qui fait apparaître un autre “anti”, qui s’oppose notamment à la monarchie , au principe dynastique. On aura compris que, dans notre esprit, le clivage est assez clair entre ce qui relève ou non de Satan, du “diable”. En fait, ce n’est peut- être pas par hasard que ces deux peuples s’expriment dans des langues sémitiques, ce qui donnerait une portée plus large à la notion d’antisémitisme, comme réaction des dominés parlant dans des langues dites aryenne contre les dominants sémitiques, au point d’affirmer que les peuples sémitiques seraient inférieurs. Cela dit, le critère de la langue doit être relativisé. C’est ainsi que des peuples fort différents sont susceptibles d’avoir adopté la même langue. Dès lors, rapprocher Juifs et Arabes par le biais de langues appartenant à une même famille, le sémitique, en l’occurrence, ne saurait évacuer l’hypothèse d’origines fort différentes, en amont de ces populations. Cela dit, il est possible que l’Islam se soit calqué sur le judaïsme et notamment sur le personnage de Moïse, ce qui relativiserait quelque peu la portée d’un tel rapprochement. Quand des langues se ressemblent, il est possible que l’une ait imité l’autre plutôt que de supposer une origine commune. La question des emprunts, on l’aura compris, constitue une problématique récurrente pour notre travail avec la perspective d’un choc en retour dans la mesure où le préteur, le plagié, le piraté, est quelque part la cause de l’emprunt ne serait-ce que par la fascination qu’il exerce et qu’il exacerbe car cela conduit à des affirmations mimétiques au nom d’une conversion ouverte à tous. Un corpus est marqué par l’emprunt quand on remarque toutes sortes d’anachronismes (inconsistances en termes de temps) et d’anachorismes (inconsistances, invraisemblances en termes de lieu) Il faut réussir à séparer ce qui a été mélangé et reconnecter ce qui avait été séparé. Évitons -dans la mesure du possible, de nous comporter tel un éléphant dans un magasin de porcelaines ! Pour revenir sur une de nos thèses principales, celle de la fabrication du Pentateuque par les Israélites, l’on notera que la référence dans le Livre de la Genèse (chapitre 36, verset 31)) aux premiers Rois d’Israël, à propos de la descendance d’Esaü ce qui ne débute qu’à la mort de Salomon est une fausse note que l’historien se doit de signaler à toutes fins utiles.
Il suffirait, à entendre certains, que celui-ci ou celui -là ait été quelque peu, quelque part, imprégné par le discours dominant en vigueur pour pouvoir prétendre faire partie de la communauté en question ! Toute intrusion ferait foi On bascule dans le « ce qui est à toi est à moi ! » Dès que l’on impose une règle à quelqu’un, il risque de s’imaginer qu’il est partie prenante à part entière de l’ensemble qui l’accueille ou qui l’englobe.
On notera l’émergence d’un nouvel antisémitisme visant conjointement Juifs et Musulmans ( judéophobie et islamophobie), auxquels il est reproché d’être envahissants et dominateurs de par leur mentalité.
« Pendant qu’ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus ». (Évangile de JC selon Saint Luc 23, 26)
L’antijudaïsme a souvent coutume de reprocher aux Juifs leurs « superstitions » parmi lesquelles il place volontiers le respect du Shabbat, reprenant ainsi un positionnement du christianisme censé rejeter tout un réseau de (613) préceptes. A entendre ses tenants, Le juif qui se convertit se libérerait ainsi de tout un carcan pesant. Parfois, les chrétiens s’imaginent que c’est le Nouveau Testament qui aurait établi les Dix Commandements , allant jusqu’à parler des « dix commandements catholiques » alors que ceux-ci figurent à deux reprises dans le Pentateuque (Exode, Deutéronome). Cela dit, on ne peut exclure que les Dix Commandements aient pu constituer un résumé des préceptes à l’intention des populations non juives/ Rappelons que la place des miracles dans le Livre de l’Exode, œuvre des Israélites, annonce celle des miracles dans les Évangiles, le miracle correspondant, pour nous, à une remise en question du pouvoir du dieu des Juifs.
Cela dit, il reste que le Shabbat est éminemment porteur des valeurs écologiques de la Troisième Création face à celle de la Deuxième, déjà présente, contre laquelle le dit Shabbat proteste. Le Shabbat ne prétend pas mettre fin au « travail » mais témoigner d’une alternative, d’une trêve déjà mise en place au chapitre Ier de la Genèse lors de la Création, ce qui constituerait un précédent, :
Si le judaïsme adamique– (cf. les Protocoles des Sages de Sion) peut éventuellement servir de grille de lecture de ce qui se passe dans le monde, à l’instar du marxisme, entre autres, l’antisémitisme n’est-il pas aussi en mesure de remplir un tel rôle ? En fait, selon nous, le peuple a besoin qu’il existe une caste supérieure qui soit responsable de tous ses maux- un bouc émissaire’, de toutes ses déficiences voire de tous ses choix d’où l’usage abusif de la sociologie pour contrer toute approche « essentialiste ». Le peuple n’es jamais disposé à assumer ses responsabilités, c’est toujours la faute des autres. Par ailleurs, le peuple tend à mettre tous les Juifs dans le même sac – si ce n’est toi, c’est donc ton frère – car il n’arrive pas à penser le fonctionnement de l’élite, de la minorité éclairée, dans toute sa diversité et donc dans tous les camps. Ainsi, pour le peuple, l’élite est inaccessible du fait même qu’elle ne cesse de varier dans le temps et dans l’espace. Si l’on s’en tient à la prophétie Jérémienne, la Nouvelle Alliance n’est pas à vivre collectivement et comme un seul homme, à l’instar de l’Ancienne mais de façon individuelle, personnelle d’où le tutoiement du Chéma Israël, ce qui sera « gravé dans ton cœur ». alors que la prière débute par un « Écoute Israël » visant tout un peuple et non un personnage de ce nom. Le passage du pluriel au singulier est révélateur montre bien que les Juifs sont avant tout une élite qui ne saurait avoir la mentalité de l’esclave se pliant à un diktat d’en haut. Mais force est de constater que l’Ancienne Alliance perdure dans les milieux juifs religieux, toutes tendances confondues, alors même que l’on y récité le Chéma qui tient un autre discours plus proche d’ailleurs de celui de Jésus. Il est vrai qu’il serait décidément bien imprudent de considérer le corpus judaïque, tant scripturaire que liturgique – tel qu’il se présente comme parfaitement homogène! Il est donc souhaitable de faire preuve d’un minimum d’esprit critique face au texte de la Genèse, en particulier, notamment quant à la problématique de la fratrie, avec la diabolisation systématique/ systémique du premier né qui se voit carrément exclu de la sphère hébraïque : Esaü étant décrit –peu ou prou- comme le prototype du Chrétien et Ismaël du Musulman, alors que ce sont les enfants respectivement d’Isaac et d’Abraham. Il importe de rétablir un Pentateuque expurgé de telles malversations, qui s’étalent de Caïn à Juda. On notera d’ailleurs que les Évangiles (et notamment le chapitre premier de l’Évangile selon Mathieu) attestent d’un courant davidien issu de Juda, ce qui le met en porte à faux avec un Pentateuque transformé en diatribe contre tout ce qui touche au Royaume de Juda ? Encore faut-il rappeler l’ambivalence du dit chapitre, lequel fait cohabiter une généalogie davidienne et une naissance miraculeuse de Jésus. Or, Jésus y est présenté dès le premier verset comme « fils de David », (né comme lui à Bethléem), descendant de Juda, un des fils de Jacob. On lit même « Jacob engendra Juda et ses frères », ce qui met Joseph, le frère qui l’avait, mis sur la touche et qui n’est même pas cité :
Mathieu Ch. I :
GENEALOGIE DE JESUS, CHRIST, « fils de David, …)
02 Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,
03 Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, (.;.) Jobed engendra Jessé,
06 Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon,
07 Salomon engendra Roboam, ( )
15 Elioud engendra Eléazar, Eléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob,
16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.
18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. »
Il est donc assez clair, a contrario, que le Nouveau Testament nous apparaît , contre toute attente -comme fortement « davidien » à l’opposé de l’Ancien Testament, marqué par un sentiment hostile à la maison de David, à partir de -928 ; d’où le cri de rupture (cf (1 Rois 12:16; 2 Chroniques 10:16) , Israël désignant de façon univoque, la résistance à l’héritier de la maison de David : quelle part avons- nous avec David ( ma lanou Heleq beDavid ? (…) Pourvois désormais à ta maison, David (Beitekha David) »
On voit bien, ici, que le nom Israël s’oppose à la lignée issue de Jessé ! Rappelons qu’Israël est l’antithèse du Dieu créateur de l’univers, tout comme Jupiter (étymologiquement le jeune) s’oppose à son père Saturne.
Et cela conduit évidemment à un rejet de ce qui touche à Juda, que nous retrouvons au prisme d’une rhétorique hostile aux frères aines, signe de ralliement des dominés, des colonisés ;
Rappelons ce qui est dit au sujet de Joseph dans le Pentateuque
Genèse 37
…8Ses frères lui (à joseph) dirent: Est-ce que tu régneras sur nous? Est-ce que tu nous gouverneras? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles. 9Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. Il dit: J’ai eu encore un songe! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. 10 Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui dit: Que signifie ce songe que tu as eu? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi?… »
Notons que ce joseph est le premier des fils de Rachel et donc d’un autre lit que les fils de Léa, la sœur aînée, laquelle avait été imposée par son père Laban, à Jacob contre sa volonté: on voit que la problématique de l’aîné, vaut aussi pour les filles :
Genèse 29, 16-30
« Laban avait deux filles : l’aînée s’appelait Léa et la cadette, Rachel. Les yeux de Léa étaient délicats, tandis que Rachel avait belle allure et beau visage.
Et Jacob se mit à aimer Rachel. Il dit « Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. »
Laban répondit : « Je préfère te la donner à toi plutôt qu’à un autre ; reste donc chez moi. »
Jacob travailla sept ans pour Rachel – sept ans qui lui semblèrent quelques jours, tellement il l’aimait. Jacob dit alors à Laban : « Donne-moi ma femme car les jours que je te devais sont accomplis et je veux m’unir à elle. »
Laban rassembla tous les gens de l’endroit et fit un festin.
Le soir venu, il prit sa fille Léa, l’amena à Jacob et Jacob s’unit à elle. Laban mit au service de sa fille Léa une de ses servantes, nommée Zilpa.
Au matin, voilà que c’était Léa et non Rachel ! Et Jacob dit à Laban : « Que m’as-tu fait là ? N’est-ce pas pour Rachel que je t’ai servi ? Pourquoi m’as-tu trompé ? »
Laban répondit : « Cela ne se fait pas chez nous de marier la cadette avant l’aînée ! Achève la semaine de noces de celle-ci et nous te donnerons aussi celle-là pour le service que tu feras encore chez nous pendant sept autres années. »
Jacob agit ainsi : la semaine achevée, Laban lui donna sa fille Rachel pour qu’elle devienne sa femme.
Laban mit au service de sa fille Rachel une de ses servantes nommée Bilha. Jacob s’unit aussi à Rachel et il aimait Rachel plus que Léa. «
Or, il existe un débat (notamment au sein du Talmud) à propos de deux messies, l’un fils de joseph et l’autre fils de David ; d’aucuns ont cru pouvoir lire que cela concernait Jésus « fils de joseph » mais selon nous, il s’agit bien d’un autre Joseph, à savoir le fils de Jacob , ce qui correspond à la scission en question, survenue au Xe siècle avant l’ère chrétienne.
Et si le christianisme n’était jamais qu’un habit de l’antisémitisme, à savoir une sorte d’alibi pour en vouloir aux Juifs ? On observe ainsi que lorsque un Juif débat avec un Chrétien antisémite, ce dernier, lorsqu’il voit que le christianisme ne tient pas le discours antijuif qu’il avait cru comprendre, en viendra à des attaques contre les Juifs de nos jours, révélant ainsi ses véritables motivations et tombant le masque. Le chrétien antisémite ne se contentera pas ainsi de dire que les Chrétiens ont jugé bon, à un certain stade, à la suite de Saint Paul « l’apôtre des païens » (Épître aux Galates), de s’adresser aussi aux non juifs, il lui faudra absolument insister sur le fait que les Juifs auraient démérité, en ne reconnaissant pas unanimement la mission de Jésus ceci expliquant cela! En fait, les païens auront été instrumentalisés pour devenir Juifs tout comme les immigrés l’auront été pour devenir citoyens d’un pays qui n’est pas le leur :
Et si l’hostilité des arabo-musulmans à l’encontre des Juifs n’était pas une façon pour des voyous de conférer à leurs actes crapuleux une certaine aura religieuse ? Et si l’instrumentalisation des attaques contre les Juifs (affaires Sarah Halimi, Mireille Knoll) par le gouvernement, n’était pas une façon de préparer l’opinion à des mesures répressives par rapport à la communauté musulmane en France ? Et si l’insistance sur la qualification aggravante d’antisémite de tel ou tel crime sur des individus bien précis –avec toutes les ambiguïtés que cela comporte- et non sur des populations ne risquait pas d’alimenter un certain antisémitisme lequel y verrait prétexte pour mettre en évidence l’existence de quelque complot anti-islamique ? Quant à l’antisionisme, n’est-il pas un habillage de l’antisémitisme à l’instar d’ engagements religieux aux motivations douteuses même s’il est en soi tout à fait légitime de questionner telle ou telle décision politique, ce qui constitue précisément un fort bel alibi, permettant de contourner certains interdits?. Cela dit, cela ne signifie pas que le sionisme – et notamment celui affectant la Palestine au sens du mandat de la SDN- ait été et soit la bonne « solution » pour le sort des Juifs-
Dans un autre registre, certaines personnes expliquent qu’elles sont rejetées en raison de leur message alors qu’elles le sont du fait de leur comportement mais il est plus flatteur et plus rassurant pour les dites personnes de croire que c’est la nature de leurs propos qui indispose.
En fait, le dénigrement d’un groupe peut aussi consister à ne pas vouloir distinguer l’élite de sa base., d’aplatir, de réduire le groupe à ses éléments certes les plus nombreux mais les moins qualifiés. Refus vicieux de reconnaître la dualité, la dialectique en toute chose y compris dans la nécessité de rejeter- ce qui est une forme d’émission- ce qui a été ingurgité, chose admise au niveau anatomique mais contestée, niée sur le plan social.
Lutte des classes – problématique de la verticalité – qui ne peut que viser les Juifs, dont le pouvoir ne saurait être légitime mais usurpé, que l’on se situe sur le plan théologique ou politico-économique L’on note ainsi une propension à décrire des pratiques « basiques » et figées et une volonté plus ou moins sournoise d’ignorer les travaux d’une élite de chercheurs, au prétexte que cela serait le fait d’une minorité quantitativement négligeable et qui plus est ne parviendrait pas à s’entendre ! Un tel procédé constitue, à nos yeux, un contre-sens d’ordre sociologique comme si l’on déclarait que le premier Français de base venu était représentatif de la France dans son ensemble ! Au fond, l’on se demandera si d’aucuns ne chercheraient pas tout simplement à s’en prendre aux élites en les assimilant à leurs groupes respectifs d’appartenance considérés au niveau le plus primaire, en leur imposant une promiscuité dégradante D’où la tentation de faire basculer les Juifs de la verticalité vers l’horizontalité en confondant sciemment, délibérément les deux cas de figure !
Notons que le Shabbat célèbre la tombée de la nuit laquelle annonce son commencement et la lumière n’est-elle pas une tentation aliénante? C’est Paris by night, ce qui est évidemment fort peu écologique !
Satan, c’est Lucifer, le porteur de lumière, celui qui offre aux hommes de la première Création de devenir eux-mêmes des dieux, ce qui est la tentation majeure. Le serpent laisse entendre que les hommes pourront devenir les égaux des dieux ?
Dans la seconde Lettre aux Corinthiens, on lit : « Satan lui-même se déguise bien en ange de lumière. » (, XI, 14, )
On nous objectera qu’au premier chapitre de la Genèse, la lumière est célébrée comme un bienfait :
“ Dieu vit que la lumière était une bonne (hébreu, tov) chose. Alors, il sépara, la lumière de l’obscurité” Or, pour nous, il s’agit bien là d’une addition, ce qui montrerait qu’auparavant, le monde était sans lumière. Cela n’est pas sans nous faire penser au chapitre III quand le Serpent incite la femme d’Adam à consommer du fruit défendu?) Le serpent dit que grâce au fruit leurs yeux ‘s’ouvriront”, ce qui laisse entendre que ce n’était pas le cas avant et donc qu’ils ne connaissaient pas la lumière. “La femme se dit : les fruits de cet arbre sont beaux, ils doivent être bons. (tov)” (Genèse III, 6). On retrouve le qualificatif du premier chapitre, elle jugea que le fruit était bon (“tov”) tout comme Elohim avait jugé que la lumière était “bonne”.
Il conviendrait de revisiter le mythe de la Caverne de Platon, marqué au fond par un certain paganisme (révérant Déméter /Cérès) et rejetant Hadès-Pluton dans les ténèbres. Le monothéisme ne serait-il pas justement la revalorisation du nocturne? Les femmes seraient liées au diurne et les hommes au nocturne, et de fait Déméter est une déesse et Hadès un dieu, qui vont s’opposer. Pour les uns, la lumière apporte un plus; pour les autres, elle conduit l’homme sur le chemin de l’aliénation, de la fascination pour tout ce que le monde a à nous offrir, tant sur le plan de la Nature que de la Culture; elle fait sortir l’homme de lui-même. La lumière agresse bien plus que la pénombre tout comme la présence de certaines femmes provoque un éblouissement capable de troubler les esprits. La nuit, la femme ne peut plus rayonner – et le voile joue ce même rôle d’empêchement -et l’esprit des hommes ne risque plus d’être troublé par sa présence d’autant que dans la nuit, elle est réduite à l’impuissance en ce qu’elle ne peut plus puiser dans les écrits existants et n’est pas en mesure d’improviser des propos remarquables de son propre cru. La nuit, l’on ne voit plus la couleur des habits et des parures. Et d’ailleurs, l’habit ne fait pas le moine. En fait, la femme ne cesse de jouer sur une dialectique de la présence et de l’absence et d’ailleurs la vie sociale n’est-elle pas régie par ce principe, tant dans le domaine privé que professionnel ? I faut faire acte de présence tant dans le mariage (quitter le foyer conjugal est une faute) que dans le travail et toute absence est sanctionnée. La femme fait payer sa présence et peut en faire l’objet d’un chantage.
Avec la nuit, doivent impérativement régner le silence, le calme qui seront de rigueur. Et l’on notera que c’est là une vérité encore très largement respectée, en quelque sorte un commandement primordial et universel. D’ailleurs, la vie privée se vit très largement la nuit et s’achève par le “petit déjeuner”, au lever du jour. En ce sens, nous trouvons absurde de prolonger le Shabbat au -delà de la fin de la nuit tant les valeurs de jour et de nuit sont antagonistes, les confondre, c’est s’exposer à la double contrainte, à la chimère de mixer des notions qui s’excluent mutuellement. Comme dit l’Ecclésiaste, il y a un temps pour chaque chose et il ne faut pas vouloir tout accomplir en un seul et même temps. Pour marcher, il faut bien décider quel pied avancer avant l’autre – ce qui implique une chronologie – et ne pas mettre ses deux pieds dans un même sabot et un tel enseignement est censé devoir être fourni par l’astrologie.
Et si la première humanité n’avait pas connu la lumière et si cette lumière avait été apportée par les “dieux” en réaménageant notre environnement, lequel aurait jusque- là fait écran avec le soleil. C’est ainsi que nous entendons lire ce premier chapitre de la Genèse qui traite justement de la lumière et des luminaires. Et si la vue était un sens nouveau pour cette humanité dont elle avait pu fort bien se passer. Et si la lumière était la voie vers le virtuel… Car pour savoir si un objet est bien réel, il faut pouvoir le toucher, le tâter, le palper; le sentir, le goûter, et cela ne suffit pas de le voir ou de l’entendre. De même celui qui joue d’un instrument active son sens du toucher, ce qui n’est pas le cas de son auditoire qui se limitera à ce que lui offrent et lui permettent la vue et l’ouïe. Dès lors, l’on peut se demander si le peuple hébreu n’appartient pas au départ à cette humanité de l’ombre préexistant à l’aménagement décrit au premier chapitre de la Genèse et qui aurait notamment conservé un rituel millénaire repris par une partie de ses descendants, chaque semaine, dans un shabbat célébrant le retour de la nuit. Ne pourrait-on penser que les femmes appartiennent à ce nouveau monde de la Lumière qui appartient à cette Création qui n’est nullement selon nous ex nihilo? D’où l’importance accordée par les femmes au vestimentaire alors que leur parole est infiniment moins contrôlée à l’inverse des hommes, ce qui les conduit à prendre toutes sortes de précautions pour ne pas être victime d’un tel relâchement, comme de préparer les textes à lire en évitant l’improvisation et le débat.
En définitive, il nous apparaît que ce qu’on appelle Shabbat comporterait deux volets, un diurne et un nocturne. La séparation spatiale à la synagogue entre hommes et femmes, serait en fait liée à une séparation temporelle : le vendredi soir, veillée pour les hommes, le samedi matin pour les femmes alors que les hommes se reposent de leur activité nocturne.
On en conclura que le toucher précède et prime sur la vue car ce qui est donné à voir peut faire illusion, ce que montre bien le cinéma. C »est le sens du toucher, lequel n’est pas localisé à un organe en particulier à la différence des quatre autres, qui nous relie le plus sûrement au réel. La bouche et la main en sont les vecteurs principaux et notamment en ce qui concerne la vie sexuelle, en tous ses aspects.
Revenons au shintoïsme: plusieurs éléments nous invitent à aborder les convergences avec le judaïsme (cf. Tudor Parfitt, The Lost Tribes of Israël: The History of a Myth, Phoenix,) D’une part, l’idée de peuple élu, qui marque fortement les deux “confessions” et qui s’ancrent sur une géographie et une histoire dépassant et transcendant les choix individuels.
D’autre part, le culte des ancêtres. Rappelons que Yahvé se présente à Moïse comme le “dieu” de trois patriarches dont le Livre de la Genèse traite
L’on voit ce que le rapprochement entre shintoïsme et judaïsme peut apporter à la compréhension des Écritures”. Selon nous, le shintoïsme peut avoir conservé et préservé, des éléments qui auraient été estompés voire évacués du canon “biblique” et nous aider ainsi à restituer un judaïsme dans sa cohérence originelle.
Car force est de constater- et ce dans les domaines les plus divers- d’où notre approche transdisciplinaire- que la tendance actuelle consiste à entériner ce qui est devenu plutôt qu’à rechercher ce qui était entendu au départ. Faisant ainsi de nécessité vertu, tant les gens sont convaincus qu’il est plus facile de construire et d’inventer que de comprendre et de découvrir
Le parallèle entre les Évangiles et les deux premiers livres du Pentateuque est assez flagrant pour celui qui a des yeux pour voir comme disait Jésus.
D’un côté, on trouve la filiation d’Isaac par rapport à Abraham et de l’autre la filiation de Jésus par rapport d’une part à Joseph et de l’autre à Marie.
D’un côté, Jacob donne naissance à 12 fils, ce qui n’est probablement pas sans rapport avec les 12 mois du calendrier (quant aux 4 évangélistes, ne sont-ils pas associés aux 4 figures (Hayoth) du tétramorphe?) et de l’autre, Jésus est entouré de 12 apôtres. (cf. la Cène) D’un côté le Miracle de la traversée de la Mer Rouge, de l’autre les guérisons que Jésus réalise. Passage de la verticalité à l’horizontalité déjà marquée par l’encouragement à différents personnages à se multiplier.
On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit là d’une symbolique et non de quelque réalité ! Comment débrouiller le symbolique qui se présente comme réalité de la réalité perçue comme symbolique ? Quant au récit de la crucifixion qui aurait été« préfiguré » dans le psaume 22, ou 21 selon les canons) l’on est assez tenté de penser qu’on assiste là à une volonté d’aligner Jésus sur certaines prophéties, ce qui remettrait par là même en question l’historicité même de la dite crucifixion, ce qui ne signifie pas pour autant qu’un certain Jésus n’ait pas joué un rôle important à l’époque. Il nous semble bien que la préfiguration est le corollaire du prophétisme, marquant fortement la méthodologie exégétique. Le problème, c’est que cette méthodologie ne fait que rentrer dans le jeu truqué des rédacteurs (cf. notre ouvrage Papes et prophéties op.cit). C’est en effet sciemment que les rédacteurs sèment des indices à l’intention des interprètes lesquels d’ailleurs ne les décodent pas nécessairement. Le conflit entre les deux royaumes hébraïques aurait ainsi été délibérément « préfiguré » et « prophétisé » par les rivalités fraternelles : Abel et Caïn, Jacob et Esaü– voire Léa et Rachel épouses de Jacob, l’une se substituant à l’autre comme Jacob s’était substitué à Esaü- ou encore Joseph face à ses frères. La morale de ces histoires, c’est le renversement de situation auquel il fallait s’attendre et se préparer dans le futur.
Mais, l’on peut aussi bien -le cas des centuries de Nostradamus est flagrant- rechercher dans le vivier des textes de tel ou tel corpus des « annonces »- des préfigurations, quelle qu’elle ait pu être – non programmées comme l’arrestation de Varennes en 1791 qui fait écho à un quatrain comportant ce nom, par le fait de quelque coïncidence, ce qui inspira un commentaire à Georges Dumézil. Certes, par exemple, existe-t-il un certain consensus quant à la réalité de la crucifixion de Jésus, qui aurait été attestée à l’époque. Nous répondrons que c’est justement cette crucifixion qui aura conduit à rapprocher Jésus du psaume 22 et en faire le personnage que l’on sait. On n’invente jamais de toutes pièces et il faut bien qu’il y ait eu un élément déterminant au départ de certains parallèles ! Mais l’on peut aussi penser que si Jésus n’avait pas été crucifié on aurait puisé dans l’océan des psaumes, d’autres passages en rapport avec sa vie. Nous avons de nos jours le cas de certaines prédictions de l’astrologue André Barbault concernant l’année 1989 et qui auront produit un certain effet dans le petit monde des astrologues. Cette année avait été mise en avant par Barbault 36 ans plus tôt comme devant constituer une échéance majeure pour la Russie. Or, il nous apparaît que 1989 appartiendrait bien plutôt à l’histoire de l’Europe Centrale dès lors que l’on s’aperçoit que la chute de l’empire des tsars est contemporaine de celle de l’Autriche Hongrie mais aussi de l’empire ottoman ! On aura compris que selon nous toute prophétie doit donner lieu à une investigation du fait même que nous doutons de l’aptitude des hommes à prévoir au-delà du champ cyclique propre à l’astrologie telle que nous l’avons définie encore que nous nions pas la possibilité que le destin de certains personnage soit établi par avance, ce qui relève plus du délit d’initié que de la voyance. En cas de réussite, la probabilité est grande de trouver quelque forme de tricherie, de tromperie sur la marchandise. Cela nous fait penser à ces charlatans qui répartissent des enveloppes comportant des réponses différentes pour ne tirer que l’une d’entre elles comme si c’était la seule qu’ils avaient proposée.
Là réside toute la question de la genèse d’un texte. Peut-on, ainsi, par exemple, indéfiniment ajouter des éléments à la constitution de 1958 ou bien doit-on se décider à en mettre en chantier une nouvelle ? Une constitution, à nos yeux, on l’aura compris, est un outil et le propre d’un outil est d’être à la fois bien repérable quand il n’est pas utilisé et de se prêter à de multiples applications dans le temps et dans l’espace. Force est de constater que l’outil conçu notamment par Michel Debré sera passé par les mains les plus diverses. Dont acte.
Mais est-ce une raison pour ne pas proposer un nouvel outil, soixante ans plus tard ? Nous avons suffisamment insisté sur les failles des divers projets qui se sont succédé en France et ailleurs, y compris aux USA, pour déclarer que notre approche révolutionne le Droit Constitutionnel. Il est vrai que la Loi des hommes doit se soumettre à celles des astres, instaurée par quelque « Deus Faber ». En tout état de cause, il serait bien vain de prétendre remettre en question certains fondamentaux -comme la différence de fonction entre hommes et femmes –au nom de quelque délire démiurgique même si l’on peut comprendre que ceux qui sont en bas rêvent d’égalité voire de remplacement, d’abolition des privilèges comme s’il suffisait de vouloir pour pouvoir et savoir. Que l’on songe au vol d’Icare !
Il s’agit ni plus ni moins que de renoncer à la prétention à pouvoir structurer, baliser le temps à notre guise, à devenir le « maître des horloges ».
Dans son Introduction à la Psychanalyse (Ed Payot, p. 266), Sigmund Freud énonçait trois célèbres remarques :
1) « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la terre, loin d’être le centre de l’univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine’ ait déjà annoncé quelque chose de semblable.
2) Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle a réduit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace’ et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains.
3) Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique.
4) Les psychanalystes ne sont ni les premiers ni les seuls qui aient lancé cet appel à la modestie et au recueillement, mais c’est à eux que semble échoir la mission d’étendre cette manière de voir avec le plus d’ardeur et de produire à son appui des matériaux empruntés à l’expérience et accessibles à tous. D’où la levée générale de boucliers contre notre science, l’oubli de toutes les règles de politesse académique, le déchaînement d’une opposition qui secoue toutes les entraves d’une logique impartiale ».
Aurions-nous sérieusement la prétention, la présomption, de proférer à présent, un quatrième « démenti » ? Depuis la fin du XVIIIe siècle, nous avons pu croire qu’il nus était loisible de structurer le temps à notre guise, en fixant la durée des mandats et donc leur commencement et leur fin, à telle et telle date. Encore de nos jours, on estime que le peuple « souverain » a élu des représentants pour mener à bien un certain programme, envers et contre tout, sur une période bien déterminée. Il est question de légitimité démocratique. Or, nous avons montré que tout groupe est par nature condamné à tomber sous la coupe d’un chef s’il veut exister tout comme une femme aura besoin d’un homme pour enfanter, ce qui est un objectif qui lui donne du sens.
On nous objectera que ce nouvel outil astrologique que nous proposons est une sorte d’Ovni comme le formule Carl Jung ;
« Les philistins de la culture croyaient récemment encore que l’Astrologie était quelque chose dont on pouvait impunément se moquer. Mais, aujourd’hui, remontant des profondeurs populaires, elle frappe à la porte des universités dont elle avait été bannie trois siècles auparavant ».
Ce nouvel outil astrologique- horoscopique relève par certains côtés de cette astronomie révolutionnée par Copernic, il se réfère aux représentations de la Création du monde, à l’instar d’un Darwin et bien entendu il apporte de nouveaux éclairages sur le processus de notre psychisme , comme le revendique Freud lui-même.
.. Il est donc étonnant que dans le cas de l’astrologie, l’on ne veuille pas comprendre que ce qui compte, ce n’est pas la réalité de l’astre mais le rôle qui lui est octroyé par un récepteur dûment programmé pour ce faire -imposant sa loi à l’émetteur, tout comme le sculpteur le fait pour le matériau dont il se sert et qu’il s’est choisi parmi tant d’autres qu’il aura laissé pour compte. Quant à la notion d’influence, il est évident qu’il convient de faire la part de ce qui revient au récepteur quand il s’agit de capter celle-ci. Même dans le domaine de la physique, un corps ne sera soumis à la gravitation que s’il se prête en quelque sorte à un tel processus. Dans notre approche de l’astrologie, la phase d’alliance met le chef sous la dépendance du peuple, des femmes et il ne retrouve ses pleins pouvoirs qu’à la phase androgynale suivante.
Quand bien même l’homme se soumettrait il au pouvoir de la femme, le dit pouvoir n’existe que par sa volonté, son bon vouloir. . Il en est de même pour la femme qui n’existe en vérité que par le regard amoureux de l’homme connaisseur. L’amour est une grande force et c’est pour cela que Dieu attend avant tout de l’homme, comme il est dit dans le Écoute Israël la manifestation, l’expression d’un tel Amour « Tu aimeras Dieu de toute ton âme etc. » et ce n’est pas par hasard qu’on lit le vendredi soir de Pessah et dans certaines communautés chaque semaine, des passages du Cantique des Cantiques de Salomon car pour nous cette femme (Isha) que Dieu offre à Adam est en quelque sorte sa Présence (Shekhina) auprès de lui, d’où l’importance du mariage chez les Juifs notamment en ce qui concerne les responsables religieux. On retrouve là une dimension tantrique. Mais selon nous, « Dieu » – contrairement à ce que laisse entendre un texte, à nos yeux, tronqué, aura doté Adam d’un couple de serviteurs et pas seulement d’une servante car tout va par couple comme dans l’Arche de Noé :
Décalogue :
« Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. (…) Tu ne convoiteras pas la maison(Bayit) de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »
Il est clair que nous avons bien ici affaire à un triangle : le destinataire des Commandements et ceux qui forment sa maisonnée, Ish et Isha, les serviteurs mâle et femelle. Pourquoi le chapitre II de la Genèse a-t-il été ainsi « trafiqué » sinon pour passer du 3 au 2, Adam se voyant ainsi rabaisser au niveau de Ish ? Or, il nous apparaît que toute la Bible (Ancien comme Nouveau Testaments) est parcourue par des enjeux de lutte de classe (maître/esclave), de rapports entre colonisateur et colonisé, liés l’un à l’autre dialectiquement (cf. Hegel), l’un ne pouvant exister sans l’autre.
Or, si pour Descartes, il importe de s’en tenir au départ à une certaine simplicité, à une exigence de clarté– ce qui n’est pas sans faire penser à Occam- quitte à aller vers une complexité croissante, en revanche, pour l’astrologie actuelle, tout se passe comme si l’on procédait à l’envers, à savoir que l’on part de la complexité pour accéder à une sorte d’évidence qui pourrait se limiter à oui ou non . Autrement dit, pour les uns ce qu’ils maîtrisent ce sont les principes et pour les autres les résultats. Le passage de la puissance à l’acte n’est-il pas une quête d’unicité à partir d’une infinité de possibles ? Or, la méthode cartésienne inverse le processus en menant à bien la décantation pour en faire le fondement d’un ensemble voué à se complexifier. Il est vrai qu’il existe deux approches, l’une qui se projette sur un devenir , à une fin, une finalité et l’autre qui est en quête de quelque plan originel aux lignes idéales, ce dernier projet semblant bel et bien hors de portée du commun des mortels et n’étant certainement pas – pour paraphraser Descartes- la chose du monde la mieux partagée.
Il importait de rétablir le judaïsme dans sa forme originelle pour être en mesure de comprendre à quel point le christianisme se calque sur le judaïsme. Pour y parvenir, il aura fallu passer par une approche analytique de décomposition – en séparant le bon grain de l’ivraie- afin de viser à une synthèse permettant de prendre la mesure du plan d’ensemble, en ses différentes strates. Il importe de cesser de croire qu’il faille sanctifier les Écritures au nom de sa foi. La Bible n’est pas un objet d’un seul tenant, à prendre ou à laisser.
Cela vaut également pour le rétablissement d’une astro-horoscopie, fortement corrompue de par la domination du point de vue astronomique ; Or le mieux est l’ennemi du bien ! Le paradoxe, c’est que le personnage de jésus s’inscrit dans un passage d’un dieu universel à un dieu ancré dans une humanité juive, ce qui place les Chrétiens dans une situation de double contrainte du fait même de la dualité même de la genèse du christianisme.; Rappelons que Jupiter- Jove/Yahvé est en situation de fils par rapport à Saturne, un fils rebelle au demeurant qui échappe à la vindicte paternelle envers sa progéniture et d’ailleurs est ce qu’en ressuscitant au lendemain de la crucifixion, Jésus ne remet-il pas en question le verdict paternel , ne passe-t-il point outre en ne trépassant pas ? L’étymologie de Jove n’est-elle pas liée à la jeunesse à la « jouvence », C’est le junior face au senior, En espagnol, jeune se dit « joven » (jeunesse joventud, cf. aussi juventus) En français, on aura surtout retenu l’idée de « jovialité » qui est bien moins parlante mais il convient de rapprocher Jove de jouvenceau, de juvénile. Le passage –dans notre système solaire- de Saturne à, Jupiter, on l’a dit c’est celui d’un rétrécissement de l’orbite autour du Soleil, avec le passage de 29 ans à seulement 12 ans, ce qui s’articule sur les 12 mois de l’année, eux-mêmes déterminés par la relation soli-lunaire. Décidément, le judaïsme – lequel par son initiale se rapproche de ce qui est « jeune »- a tout intérêt à se référer au Fils plutôt qu’au Père ! Il y a là un piège historique : ce n’est pas parce que le judaïsme serait plus ancien qu’il devrait nécessairement se voir comme la religion du Père ! Si l’on rapproche Yahvé de Jove (qui a donné le Jeudi en français, le Jueves en espagnol), il conviendrait peut être alors de renoncer à notre lecture (cf. tome Ier) qui reliait ce nom au radical hébraïque signifiant remercier ;
Par ailleurs, la corruption du judaïsme tel qu’il est devenu – du fait de l’emprise d’enjeux politiques (le schisme entre royaumes du nord et du sud) empêchait d’établir tous les recoupements souhaitables. Une purge s’imposait. Les savoirs que nous traitons ne sont pas des astres morts mais des étoiles bien vivantes., non pas l’arrière garde mais bien l’avant garde. Or, souvent, les attaques visent ce qui est figé, ce qui ne bouge plus !
On pourrait en dire autant pour la relation entre le français et l’anglais (cf. notre mémoire Langue et Culture Essai de description critique du système du français à la lumière des relations interlinguistiques). On peut parler dès lors de « contre-attaque » et l’on dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Il nous semble que les Juifs sont trop sur la défensive et que cela doit changer. On aura compris que nous comptons interpeller les Chrétiens issus de la lignée israélite sur leurs véritables motivations et sur leurs procédés visant à « remplacer » les Juifs adamiques ? Quel rapport de Jésus avec l’idée de Nouvelle Alliance ? Est-il possible qu’il ait cru à tort que le temps était déjà venu d’un certain basculement comme celui annoncé par Jérémie des siècles plus tôt ? Toute la question est de savoir qui est vraiment visé, impliqué par cette Nouvelle Alliance. On ne cesse dans le « Nouveau Testament » de déclarer – c’est la « Bonne Nouvelle »- que les temps sont « proches , mais pour qui ?
« Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.» Marc 1:15
« De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. » Matthieu 24 : 33-34
« Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de parcourir les villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu. » Matthieu 10:23
Finalement, le personnage de Jésus apparaît bien plus proche de celui de Moise qu’on avait pu le penser généralement, une fois que l’on a compris que tout messager est le « fils », le prolongement, de celui qui l’envoie. Jésus est envoyé vers les Israélites comme l’avait été Moise, en son temps vers les Beney Israël et il se réfère d’ailleurs explicitement aux Dix Commandements dont il est cité plusieurs à la suite dans les Évangiles. D’où une impression de « déjà vu ». Mais le messager n’est ni l’expéditeur, ni le destinataire et certainement pas le message et en ce sens, ne faisant que transmettre, il n’est pas l’élément principal, étant le médium et non le message (cf. Macluhan). Dès lors le fait qu’il puisse être sacrifié, comme dans le cas de Jésus mais aussi, quelque part, dans celui du fils, Isaac, de Sarah, épouse d’Abraham, peut se comprendre. Le messager (l’ange, en grec, le messager, d’où l’Évangile, le bon Message, la Bonne Nouvelle) est la partie de la fusée qui est évacuée en vol une fois la mission accomplie. De même Moïse, ne pourra – pénétrer en terre de Canaan, et s’arrêtera au Mont Nébo, devant passer le relais à un certain Josué dont le nom n’est pas sans évoquer celui de Jésus, en hébreu. Or, à un certain moment, le messager risque de se prendre pour celui qui l’a mandaté tout comme le récepteur pour l’émetteur. Il n’est plus porteur d’un message, il est devenu le message, en une sorte de surenchère, d’escalade tout comme la femme se prend pour l’homme au regard de la procréation. Nous dirons que le christianisme n’est pas l’héritier de l’Ancien Testament dans son ensemble mais de la seule partie marquée par la Maison d’Israël (cf volume Ier) Quant au Livre de l’Exode qui campe Moïse, nous avons montré qu’il s’agit d’un récit fictif et polémique ne faisant sens qu’à la lumière du conflit israélo-judéen.
A notre sens, les Juifs constituent une strate, une caste, une classe, la dimension nationale relevant de ce que Marx appelle le « pour soi », à savoir la conscience de former un groupe spécifique, ce qui génère une certaine histoire. Mais fondamentalement, la réalité juive est d’abord celle de l’’’en soi », c’est-à-dire un comportement individuel relevant de la devise du Connais- toi toi- même- et non de la Surconscience -laquelle est délivrée par autrui ; Par ailleurs, l’exercice du pouvoir est nécessairement minoritaire et diasporique, et le rassemblement des Juifs s’avère donc en contradiction avec un tel exercice. On dira que le sionisme est une façon pour les Juifs de protester, de faire grève mais ne saurait correspondre à une fin en soi. En vérité, rien n’est plus destructeur pour l’âme juive que toute forme de concentration, du ghetto à Auschwitz ou de la loi imposée à tous les Juifs qu’elle soit celle du Talmud ou celle d’un « État juif ». Chaque Juif – comme l’annonce le Livre de Jérémie (chapitre XXXI) annonce la libération de toute emprise extérieure et le passage à une prise de conscience intérieure C’est déjà un fait en soi, il suffit de rejeter tout ce qui pourrait l’occulter, l’entraver.
En fait, nos différents dossiers traitent de ce qui peut s’observer et il ne s’agit pas de demander ou de prédire quelque changement que ce soit mais de s’assurer du bon ordre du monde. L’astrologie ne saurait se prêter à des spéculations téléologiques, messianiques. Le dilemme, c’est que dès lors que l’on décrit un phénomène se produisant de façon plus ou moins subconsciente, l’on risque de voir s’ériger une Surconscience qui s’efforcera d’en contrecarrer, d’en nier les effets. Pour nous, la subconscience ne passe pas par la connaissance véhiculée par une parole standardisée, orale ou écrit- ce qui est le cas de la Surconscience, rejetée par la prophétie de la Nouvelle alliance jérémienne mais par l’action et l’observation immédiates permises par notre hérédité, notre sang. Car l’objet étudié, « désigné » ne devrait pas savoir ce qu’on dit, attend de lui car cela fausse les conditions de l’expérience. Il n’est au départ qu’un »numéro » , que l’élément au sein d’une population portant le même désignant. C’est alors qu’intervient la statistique pour faire ressortir des constantes, des récurrences propres à tel groupe dans des situations comparables. Épistémologiquement, seule la diversité , la dispersion permet de faire émerger scientifiquement des répétitions. Cela revient, en quelque sorte, à créer des sociétés mélangées pour observer si à terme, cela débouche ou non sur des regroupements entre personnes ayant un même désignant. Avec un groupe homogène, a contrario, l’on ne pourra parvenir à des conclusions viables.
Est-il interdit de refuser les fantasmes des femmes se voulant au regard d’un futur proche, les égales des hommes ou les manœuvres de ceux qui les manipulent ? Est-il scandaleux de ne pas souscrire non plus aux vaticinations de ces païens côtoyant les Juifs, en Palestine et ailleurs, lesquels voulaient croire que le temps était advenu de la fin des différences ? Pour certains, ce qui compte, c’est le devoir sacré pour l’homme de construire ; tel est bien, en effet, l’impératif catégorique de la Deuxième Création. Mais par ailleurs, avons-nous le droit d’affirmer que le peuple juif adamite n’est pas un peuple « comme les autres -puisqu’il se situe dans la verticalité et non dans l’horizontalité » ou que le français n’est pas non plus une langue ‘ comme les autres » ? Par ailleurs, nous dirons que si la dispersion a une valeur heuristique, c’est aussi le cas sur le plan spatial : en effet, l’astrologie horoscopique prévoit des phases déterminant des changements d’orientation, ce qui correspondra à la fréquentation de nouveaux lieux et milieux ; soit en s’ éloignant de ses origines soit en y revenant, y retournant, après une certaine absence. Espace et temps ici sont ici intimement liés. Autrement dit, l’astrologie horoscopique est vouée à étudier des glissement d’ordre spatial dans la vie d’une personne, soit en quittant un lieu, soit en se séparant d’un proche lequel sera prié d’aller voir ailleurs, que ce soit sur le plan privé ou professionnel, ou les deux. Un tel processus est le fait d’une pulsion intérieure qui ne saurait s’expliquer objectivement par des éléments extérieurs. Cela aura été ainsi le cas d’Emmanuel Macron quand il aura jugé bon au début de l’Été 2020, de se séparer de son Premier Ministre, alors que d’un point de vue constitutionnel, rien ne l’y contraignait à la différence de ce qui est déterminé par une nouvelle élection.
Voilà résumé en quelques formules les principaux enjeux qui sous-tendent notre travail. D’un côté, désaccord sur les échéances quant à un changement de condition des femmes et des (judéo) païens, de l’autre, l’affirmation d’une réalité déjà fort ancienne dont il s’agirait de prendre toute la mesure. qui est à assumer et à endosser. La notion de « pour soi » (Hegel, Sartre) qui se présente comme une prise de conscience est susceptible d’alimenter toutes les illusions car cela signifie dévoiler et découvrir ce qui était caché, occulté. On est donc confronté au choix suivant: soit le pour soi qui reconnaît une réalité (en soi) soit le pour soi qui invente un temps et un espace fictifs.
On connaît l’histoire de la lettre volée, une célèbre nouvelle d’Edgar Poe, traduite en français par Charles Baudelaire (en anglais the purloined letter, purloin venant du français « « éloignée) dont voici un extrait du récit qu’en donna le chevalier Dupin :
« « Je prolongeai ma visite aussi longtemps que possible, et tout en soutenant une discussion très vive avec le ministre sur un point que je savais être pour lui d’un intérêt toujours nouveau, je gardais invariablement mon attention braquée sur la lettre. Tout en faisant cet examen, je réfléchissais sur son aspect extérieur et sur la manière dont elle était arrangée dans le porte-cartes, et à la longue je tombai sur une découverte qui mit à néant le léger doute qui pouvait me rester encore. En analysant les bords
du papier, je remarquai qu’ils étaient plus éraillés que nature. Ils présentaient l’aspect cassé d’un papier dur, qui, ayant été plié et foulé par le couteau à papier, a été replié dans le sens inverse, mais dans les mêmes plis qui constituaient sa forme première. Cette découverte me suffisait.
Il était clair pour moi que la lettre avait été retournée comme un gant, repliée et recachetée. Je souhaitai le bonjour au ministre, et je pris soudainement congé de lui, en oubliant une tabatière en or sur son bureau.
« Le matin suivant, je vins pour chercher ma tabatière, etc »
Pour nous, le cadran de nos montres serait en quelque sorte une autre illustration de la morale de la Lettre Cachée. On y trouve exprimée aux yeux de tous la dialectique entre le fixe (le cadran des chiffres) et le mobile les aiguilles en constant mouvement. Deux cas de figure : soit l’aiguille considérée se pose sur l’ un des 4 angles du cadran, et cela active la maisonnée et renforce son potentiel d’attraction par rapport à l’androgynat, soit l’aiguille se situe à mi-chemin et dans ce cas, le pouvoir de la maisonnée s’en trouve sensiblement amoindri, ce qui laisse toute latitude au dit androgynat, qui réaffirme son autonomie…
On notera que cette dialectique correspond au niveau graphique dans l’alphabet grec (ionique) au yang et au yin (c’est à dire le grand O « Oméga ») lesquels évoquent respectivement un nœud et une balance. Les glyphes du bélier et de la balance, dans le zodiaque, correspondant respectivement à l’équinoxe de printemps et à celui d’automne, dans l’hémisphère nord, semblent en outre correspondre graphiquement à ces deux lettres extrêmes, chères à Teilhard de Chardin « La tradition chrétienne assimile souvent Jésus à l’alpha et à l’oméga en référence au nom de la première et de la dernière lettre de l’alphabet grec classique (ionique) . Cela symbolise l’éternité du Christ, qui serait au commencement de toit mais aussi présent à la fin du monde ‘(Apocalypse) notamment chez Saint Jean » (wikipedia).
Le rituel périodique des élections montre que les choses ne sont pas figées en termes de lutte des classes, sinon les résultats seraient toujours peu ou prou les mêmes et l’alternance ne pourrait être envisagée. Il nous faut impérativement accepter que les gens puissent changer d’opinion, n’en déplaise à ceux qui voudraient figer les votes une fois pour toutes, ce qui serait contraire à l’idée même d’élection périodique. Cela fait songer à ces partis qui ne prônent la démocratie que jusqu’au moment où ils parviennent au pouvoir !
Encore faut-il rappeler que le calendrier des élections devrait être calé sur une cyclologie digne de ce nom. En tout état de cause, nous prônons une société plurielle qui permette à chaque groupe de se développer à sa façon, à son rythme, tout en conférant une autorité à un centre synoptique, seul apte à disposer d’une vision d’ensemble, englobante alors que chaque groupe se contente de « voir midi à sa porte ». Mais ce centre correspond au plus haut degré de la pyramide sociale et ne saurait être géré que par une minorité, le peuple au sens romain de populus, s’opposant au Sénat- ne devant intervenir qu’au niveau local, dans le cadre d’une « démocratie directe ». Comme l’écrit Blaise Pascal :
« Puisqu‘on ne peut être universel et savoir tout ce qu’on peut savoir sur tout, il faut savoir un peu de tout. Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose cette universalité est la plus belle. »
Il convient donc d’accorder une certaine importance aux fluctuations cyclologiques lesquelles transcendent les clivages socioculturels en générant un changement périodique des mentalités. Il est temps de prendre conscience que nous ne changeons pas du fait de conditions externes mais aussi en raison de facteurs internes à condition d’admettre que les astres fassent partie intégrante de nous Citons Kant qui ne croyait pas si bien dire : « Deux choses remplissent mon esprit d’une admiration et d’un respect incessants : le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi : »
C’est ainsi que l’heure de la récréation va sonner quel que soit le travail entrepris, que l’adolescent sortira de sa « crise » -il faut bien que jeunesse se passe/se fasse-, dit-on – et ne sera plus mû par les mêmes pulsions pas plus que le passage de la nuit au jour dépendra de notre comportement.
Les temps changent et les gens changent et les époques sont parfois traversées de tendances contradictoires : relâchement au niveau national mais rigueur au niveau familial, tension au niveau fédéral mais tolérance au niveau national, tout étant à l’avenant car même au niveau cosmique, les choses évoluent sur des plans différents : Mars, Jupiter ou Saturne, chacun de ces plans étant lui-même sujet à des oscillations alternativement centrifuges et centripètes. Cela dit, l’astrologie horoscopique telle que nous la concevons a pour principal message une certaine représentation du monde, sa dimension proprement prévisionnelle étant, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau. En effet, cette astrologie nous explique comment nos sociétés fonctionnent mais elle nous démontre par la même occasion – en une sorte de double bind- que l’on ignore où cela peut conduire en un instant T. C’est à nous de donner du sens, dans toutes les acceptions du terme, de tenir le gouvernail (cybernétique). L’astrologie a vocation à décrire les lois régissant le fonctionnement des sociétés, dans la longue durée et non à pointer une date « mémorable » au regard de l’Histoire. L’astrologie ne saurait donc se donner pour mission de circonscrire un événementiel fatalement aléatoire et en cela nous rejoindrons la voie ouverte par la Nouvelle Histoire si ce n’est que nous insistons fortement sur le rôle insigne des biographies des chefs pour baliser le Temps et en ce sens la Nouvelle Histoire aura jeté le bébé avec l’eau du bain !. Les leaders les « stars » sont les pendants du monde d’en haut Encore faut-il préciser que ce qui caractérise le dit chef, c’est son histoire et ses rebondissements et revirements, autrement dit, il importe de pouvoir suivre la personne sur une certaine période de temps, tout comme il faut deux points pour tracer une droite. En tout état de cause, tout système comporte une forme de cyclicité, de veille et de sommeil, de pause et celui qui ignore son fonctionnement risque fort de crier à la crise à un certain moment alors qu’en réalité cela correspond Cela se produit notamment quand le système n’a pas été inventé par les hommes (‘Deuxième création) mais instauré par les dieux (Troisième Création).
Mais comme le temps semble long quand on ne connaît pas les règles du jeu !Nous nous savons tous mortels mais nous ignorons quand nous allons mourir. Notre système démocratique prend certes en compte la possibilité d’une alternance et cela suffit à relativiser nos certitudes. De même, nous savons que tout est cyclique et donc duel sans que nous ayons impérativement à connaître exactement quand un changement aura lieu. Comme Monsieur Jourdain avec la prose, nous pratiquons la cyclicité sans le savoir L’astrologie, paradoxalement, entretient le doute face à toute assurance qui se voudrait définitive. D’aucuns voudraient que le vote populaire dans le cas d’un référendum (2005 en France, 2016 au Royaume Uni) soit irrévocable alors que le principe même du vote périodique montre qu’il n’en est rien. Il y a de la déconstruction dans toute idée de cyclicité
Nous dirons que le passé et le futur constituent deux infinis : la recherche des causes est sans fin et c’est le problème de l’œuf et de la poule mais celles des effets ne l’est pas moins car ils peuvent se répartir dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi dès que l’on cherche à baliser le passé ou l’avenir, l’on se heurte à des obstacles épistémologiques qui risquent fort de rendre nos efforts assez vains, comme dit l’Ecclésiaste : vanité, des vanités, tout est vanité !
Revenons sur la question du « ruissellement » : la notion de Don devait être repensée du fait de notre reformulation du tétragramme, passant de Yahvé à Yahoud, même si nous relions aussi Yahvé à Jove (Jupiter), à savoir au Fils, au « junior », au jouvenceau.. Doué (on parle de douance) est celui qui donne, et celui qui reçoit de Dieu –qui lui en rend grâce- doit donner à son tour et ainsi de suite, selon un processus de ruissellement, étant entendu que les choses ne se font pas à contre-courant, d’aval vers l’amont mais bien d’amont vers l’aval, ce qui peut se représenter par une pyramide dont la base sera évidemment bien plus large que le sommet. Il faut arrêter de dire que ce qui est en haut dépend de ce qui est en bas. Or, c’est cette illusion d’optique qu’entretient le processus électoral, comme si le peuple était devenu Dieu. C’est le peuple qui élirait et non Dieu qui choisirait ceux auxquels il a décidé de conférer le pouvoir et les dons qui vont avec. S’il est vrai que le chef a besoin de se poser sur un corps, qu’est ce qu’un corps sans tête ? Le chef trouvera toujours un terrain d’action mais il est des terrains où les chefs ne poussent pas !
Mais avec la démocratie, le plus grand nombre aurait forcément raison, ce qui ne peut avoir que des effets pervers sur la bonne conduite des affaires humaines. La démocratie a été inventée par les hommes, ce qui l’inscrit dans la Deuxième Création face à la Troisième Création qui se manifeste dans tout processus dynastique, héréditaire. Et on notera que la papauté correspond du fait de l’élection du souverain pontife à la Deuxième Création si ce n’est que le pape reste au pouvoir jusqu’à sa mort, encore que récemment un pape ait démissionné.
Comment préserver le pouvoir d’une minorité martienne par rapport à une majorité jupitérienne quand cette minorité –celle des élus – se voit délégitimer par ses électeurs dès lors qu’elle n’applique pas les directives de ses « représentés », de ses mandataires (aux dires d’un Étienne Chouard) , à moins de croire que le peuple aurait la science infuse, serait infaillible comme on le disait du pape ? Selon nous, la démocratie serait bel et bien une nouvelle religion avec l’exercice de son culte, que d’aucuns entendent ouvrir aux référendums d’initiative citoyenne ! On serait ainsi passé, comme le dit Jean-François Colosimo, d’une hétéronomie, d’une loi venant de l’extérieur à une autonomie, à une loi que les peuples se constitueraient eux-mêmes, ce qui définit assez bien ce qui distingue la Troisième de la Deuxième Créations. Pour nous, cela signifie l’abandon du référentiel astrologique au profit de la démarche ‘constitutionnelle » laquelle fixe, détermine, plaque, projette arbitrairement et non sans entêtement une temporalité fictive, factice tout en établissant un processus d’élection du peuple de Dieu, en remplacement de celui prévu au départ.
Certes, les ouvriers – ou plutôt ceux qui ont épousé leur cause- soutiennent-ils qu’il n’est pas normal qu’ils ne puissent- le plus souvent – pas profiter des objets haut de gamme qu’ils fabriquent, – mais n’est-ce point -là l’expression d’un certain type de « contrat » entre le haut et le bas en contrepartie du ruissellement ? – mais il n’en reste pas moins que la survie des gens d’en bas dépend largement de l’ingéniosité des gens d’en haut et que lorsque ces derniers ne sont pas à la hauteur, c’est toute la société qui se trouve pénalisée. Autrement dit, il ne serait pas heureux que des gens peu doués vinssent occuper des places stratégiques, ce qui signifie que les dominés ont intérêt à ce que la sélection de dominants soit aussi performante que possible, sinon le pays concerné ne pourra pas exporter et sera condamné à importer, aux dépens de sa balance commerciale et de son niveau d’endettement. Mais n’est-ce pas un mauvais exemple pour ses citoyens qu’un État vivant au-dessus de ses moyens ? Cela reviendrait à construite une maison avec de mauvais matériaux. C’est pourquoi nous attachons la plus grande importance aux « ressources humaines » qui constitueront la richesse principale d’une nation et seront certainement l’objet de plus en plus d’un marché d’import-export. Ces ressources correspondent à ce dont une région dispose naturellement, comme une sorte de don du ciel et que la dite région pourra ainsi troquer, échanger, contre les ressources d’autres régions, sans que cela lui coûte. Bien entendu, il est tout à fait possible que le produit ainsi fourni ne corresponde pas aux besoins du partenaire et dans ce cas, il faudra rechercher un tiers acquéreur et ainsi de suite, ce qui peut passer par une forme de « bon », de « crédit susceptible de circuler de main en main, ce qui, à la longue, aura pu aboutir à la création de monnaie. Il reste qu’il nous semble toujours préférable d’en revenir à des échanges gracieux entre deux personnes, chacun offrant ce qu’elle peut se procurer aisément et sans effort. Mais encore faut-il connaître de façon exhaustive quelles sont les richesses propres à chaque protagoniste et dont il n’a pas toujours conscience dans la mesure notamment où cela ne lui aura rien coûté. C’est ce qu’on appelle « payer en nature ».
Le XXIe siècle sera selon nous très attentif au potentiel de chaque individu et ne mettra pas tout le monde sur le même pied, privilégiant en matière d’éducation et de santé (longévité) les groupes les plus prometteurs, d’autant que plus le nombre d’élus est limité, plus la dépense sera faible alors qu’inversement toute politique investissant dans le grand nombre se révélera ruineuse. L’éducation, ne vise pas l’égalité mais sous- tend la sélection. On assistera certainement à une multiplication des modèles économiques afin de sélectionner les plus performants et il est inconcevable qu’à l’avenir, l’on s’en tienne à un seul et unique système pour toute l’Humanité ! Mais la diversité des dispositifs peut être envisagée au sein d’un même État, lequel sera d’ailleurs voué à adopter une politique d’ouverture de type « empire » au sens où nous l’avons défini, notamment en ce qui concerne le traitement des femmes et des Juifs. Selon nous, il importe d’encourager les expérimentations, l’émergence de toutes sortes de modèles, de contribuer à les optimaliser en partant du principe que l’un de ces modèles l’emportera sur les autres, comme cela peut s’observer tout au long de l’Histoire. La France est un bon exemple d’une Nation qui l’emporte sur les autres et c’est en ce sens qu’elle a pu être appelée, notamment en Allemagne, « Grande Nation » (« die grosse Nation ») tout comme au sein d’une société il y a de « grands hommes », des « hommes forts » qui s’imposent et occupent une position centrale. Il n’est pas d’empire qui ne repose pas sur une nation dominante, sur un plan ou sur un autre, culturel, linguistique, artistique, historique, intellectuel, militaire, économique, géographique etc. et la France peut certes cocher plusieurs cases à ce propos. Autrement dit, la diversité sous-tend, conduit dialectiquement à l’élection. Inversement, sans diversité entropique, sans pluralisme- ce qui correspond à l’inverse à de la néguentropie- pas besoin d’élection, pas besoin de laïcité, ce qui confère à l’état un rôle supplétif.
Dans le monde, il y a ceux qui donnent et il y a ceux qui reçoivent mais qui en fait bien souvent prennent. Ou en tout cas rongent. L’enfant veut avant tout apprendre et comprendre donc prendre alors que l’homme parvenu à maturité donnera plus qu’il ne recevra car il a compris que ce qu’il y a de plus précieux est ce qui est encore à découvrir. La femme doit être fécondée pour pouvoir œuvrer, ce qui exige que l’homme lui fasse le don de quelque chose qui émane de ses entrailles, pour paraphraser le credo catholique.
Le mythe de la Caverne est lié à l’immaturité de celui qui ne connaît le monde qu’au travers de ce qu’on lui en dit: l’enfant ne connaît le passé tout comme le futur que par des textes, que par le biais d’une langue et ce n’est qu’avec l’âge qu’il appréhendera les choses par lui-même et saura construire sa pensée à partir de sa perception directe du monde, ce qui lui évitera de poursuivre bien des chimères dont il aura pu constater, avec le temps, qu’elles faisaient long feu. Avec la maturité, l’on prendra conscience de la médiocre qualité des outils dont on nous aura pourvu, à commencer par les mots dont les significations se révèlent souvent beaucoup plus équivoques qu’on avait pu le croire, selon les contextes, selon les dérivations (passage du verbe au substantif, à l’adjectif etc.)
A l’instar d’un certain égalitarisme. Par ailleurs, l’on risque de ne connaître le monde que par ce qu’il est devenu et non au prisme d’un projet initial à restituer ce qui distingue le masculin du féminin lequel se veut aboutissement et accomplissement.(selon la formule des Évangiles) Le policier nous apparaît comme celui qui enclenche alors que le juge est celui qui conclut, qui a le dernier mot.
. Descartes désignait l’enfance comme la porte ouverte à toutes les aliénations ; à tous les préjugés, les « prêts à penser », du fait de la soumission de l’enfant à toute une culture à commencer par l’apprentissage du langage. Est-ce que nous pensons parce que nous avons appris à parler ou est-ce que nous sommes en mesure de parler parce que notre cerveau le permet ? That is the question. L’œuf et la poule !
Le mot clef que nous proposons pour le XXIe siècle est celui de Réparation, ce qui dans le langage hébraïque des Kabbalistes, se dit Tikoun. En effet, le mot réparation – cela rejoint l’idée de néguentropie- comporte une certaine dimension technique : on répare une machine, un appareil, un système. Il ne s’agit pas de laisser les choses en l’état mais de les réformer, c’est-à-dire de retrouver, de restituer leur forme originelle à ce que les sociétés ont élaboré au cours des âges et qui nous est souvent parvenu jusqu’à notre époque en piètre état
Il ressort d’ailleurs qu’à l’instar de toute langue l’hébreu est une langue corruptible qui doit donc être « réparée » ce qui n’est pas sans conséquence jusque dans les prières vouées à la divinité. Plus généralement, nous dirons que les Juifs adamiques ont mission de réparer non pas le monde physique mais de veiller à l’ordre social, ce qui passe déjà au premier chef par sa description et la correction des erreurs et des dérives à son propos, qui ne manquent pas de survenir avec le temps. Selon nous, l’avenir de l’Occident passe par un divorce entre l’Europe et l’Afrique, remettant en question une alliance -selon un processus longuement évoqué lié à une nécessaire cyclicité de rapprochement et d’éloignement- ce qui nourrit un sentiment d’imposture, une mauvaise foi, d’où une complicité avec les dites populations africaines. Quant à l »Islam, c’est une religion du verbe puisque l’on devient musulman au moyen d’une déclaration subjective,, la « chahada » « témoignage » – on retrouve la même racine en hébreu Ed (עֵד) – une profession de foi impérativement formulée en langue arabe et non sur la base d’une appartenance objective. Les cultures se distinguent à l’aune du rapport à ce qui est « dit » et répété. Moins le visuel est important, plus le verbe devient déterminant et vice versa. Pour notre part, nous sommes très sceptiques sur toute mutation liée à l’acquisition de tel ou tel savoir (Surconscience). On nous objectera que la conversion est un « fait », mais n’importe quoi peut être ainsi qualifié à bon compte! On touche là à un enjeu éthique: il y a des faits qui ne dépendent pas de ma volonté et d’autres qui sont fonction de ma demande ou de celle de mon milieu. Selon nous, le vrai judaïsme est réticent envers tout ce qui est « homme made », donc à toute forme d’immanence. Affirmer qu’il suffit à un homme de se déclarer comme ceci ou comme cela pour qu’il en soit ainsi nous semble être une piètre imitation du récit de la Création (Genèse I) Le verbe de l’homme ne saurait être comparable, sans abus, à celui de Dieu.
Pour mener à bien une telle entreprise, il nous semble que les Juifs de souche, de la métropole -et non pas ceux issus d’une immigration de quelques générations à peine, qui plus est immergés de longue date dans le monde arabo-musulman-sont les mieux taillés, en ce qu’ils sont les plus décomplexés, échappant à la fois aux affres d’une arrivée récente et aux stigmates d’un israélisme en quête de pardon, sinon d’expiation.
Selon nous, on ne répare le passé qu’au prisme du présent. Celui qui n’est pas à l’aise dans le présent ne saurait corriger le passé puisqu’il ne peut s’appuyer sur ce qu’il perçoit du monde. Il ne peut avoir l’outrecuidance de critiquer ce qui lui est transmis du passé et se condamne ainsi ipso facto à se contenter d’une approche apologétique et structuraliste, où il justifiera les choses telles qu’elles sont devenues plutôt que de chercher à restituer un plan originel mis à mal par la diachronie.
C’est ainsi qu’il ne s’agit pas de juger l’astrologie sous l’aspect qui est devenu le sien – ce serait jeter le bébé avec l’eau du bain- mais de restaurer son stade premier car selon nous –et cela relève de ce que nous appelons l’épistémologie projective- tout système est cohérent lors de sa conception et les incohérences signalent des déformations, des distorsions qui indiquent que l’on s’est éloigné de la formulation de départ, celle qui est intervenue à une période fondatrice.
L’épistémologie martienne ne correspond ni à l’épistémologie saturnienne, celle d’un univers supra-humain ni à l’épistémologie jupitérienne celle de la technique humaine . Elle est prise en sandwich entre ces deux approches tout comme le fut la Lotharingie entre la Francie et la Germanie à la mort de l’empereur Charlemagne. Cette épistémologie intermédiaire à laquelle aurait pu souscrire un René Guénon – ne se réduit ni à ce que notre humanité est en mesure de réaliser ni à ce que la « Nature » peut valider au regard de la science « physique ». Cette approche est par ailleurs confrontée aux manipulations, aux corruptions, aux contrefaçons, aux dénis car elle traite d’objets- les humains- susceptibles de réagir, de protester contre ce qu’on en dit, à la différence d’un astre ou de quelque outil. C’est tout le champ des sciences sociales qui est concerné dès lors que l’on aura compris que l’organisation de nos sociétés ne dépend ni du champ saturnien ni du champ martien mais bien du champ jupitérien.
Il ne s’agit pas ici de renvoyer aux textes réputés les plus anciens – de retracer minutieusement nos propres lectures – se faisant ainsi historien de notre propre histoire -mais de reconstituer éventuellement des états antérieurs aux dits textes, ce qui signifie des états qui ne nous sont connus que par le raisonnement, le rapport induction/déduction. Rappelons que toute addition à un texte tend à en modifier la portée, la perspective non seulement du fait de quelque interpolation mais par le seul ajout d’un appendice comme dans le cas de la greffe d’un » Nouveau Testament » à la suite d’un « Ancien » ou d’un Deutéronome au sein du Pentateuque, sas parler de la mise en place du Livre de la Genèse, avant celui de l’Exode. Toute invraisemblance est susceptible de mettre sur la piste d’une intervention un esprit exigeant et confiant dans ses propres perceptions, sans dépendre de l’avis d’autrui..jac