le must des dates de naissance pour la recherche astrologique dans les années 50.
Posté par nofim le 26 novembre 2013
La vie astrologique au XXe siècle
Les années cinquante et l’importance accordée aux dates de naissance
Par Jacques Halbronn
On est un peu surpris de découvrir qu’André Barbault accordait une très grande importance à la collection de dates de naissance en 1953 comme il le déclare dans sa présentation d’un recueil de dates naissance de 450 musiciens, parus dans le cadre du Centre International d’Astrologie, et qu’il fait paraitre chez France-Belgique Informations, une maison d’éditions qui appartient à son frère Armand, chargé aux tout débuts du CIA de la branche Astrologie Mondiale.(cf. notre article à ce sujet sur le blog nofim). Tout se passe comme si le jeune Barbault (né en 1921) prenait ses distances par rapport à la mondiale, tant il insiste sur le caractère crucial de la précision dans les heures de naissance, facteur assez mineur en Astrologie Mondiale, faut-il le souligner. Tout se passe comme si Barbault ne viendrait personnellement à l’astrologie mondiale que dans les années soixante.
Voici quelques textes qui méritent réflexion :
« La carte du ciel est la base d’où s’édifie toute astrologie. Si le thème est faux, tout le reste s’effondre. »
Propos bien excessifs que n’aurait pas validé son frère ainé Rumélius.
Barbault persiste et signe :
« C’est la première fois que parait un recueil constitué entièrement d’une série de cas de même catégorie. Convenons que le matériel de ces thèmes est susceptible d’être utilisé pour de multiples recherches statistiques et monographiques ; et qu’il constitue la pièce maitresse de la bibliothèque de tout astrologue digne de ce nom. Il faut souhaiter que s’organise une entente internationale des astrologues en ce qui concerne le rassemblement de la documentation et notamment de données de naissance (.) Cette déplorable situation qui entache l’astrologie à ses sources mêmes doit disparaitre et cela ne sera possible qu’à partir du moment où chaque thème publié sera accompagné de sa mention justificative »
Certes, Barbault avait-il de temps à autre touché à la Mondiale mais ce n’était pas au début des années Cinquante sa tasse de thé même s’il avait pu se référer au cycle Saturne-Neptune en rapport avec le destin de l’URSS. Nous pensons que Barbault n’a alors qu’une confiance très limitée dans l’astrologie mondiale et qu’il ne croit pas que ce soit le fer de lance de l’astrologie comme ce sera le cas par la suite.
Un peu plus tard, introduisant le volume Soleil-Lune toujours dans le cadre du CIA, André Barbault, qui va bientôt s’occuper de la série zodiacale au Seuil, truffée de thèmes de personnalités, écrit :
« C’est à l’astrologie de demain d’accéder à cette polyphonie de l’orchestre planétaire, heureux d’en avoir tracé le sillon »
Le portrait psychologique passionne Barbault :
« Il s’agit de savoir s’il existe une équation Soleil Lune ou une équation Lune-soleil derrière la dominante, afin d’être fixé sur le rapport général : masculin –féminin, activité –passivité ».
A la même époque Michel Gauquelin est également un grand collectionneur d’heures de naissance et l’on ignore si André Barbault a connaissance de recherches statistes qui ne paraitront, à compte d’auteur, aux éditions du Dauphin, qu’en 1955, L’influence des astres. Gauquelin déclare d’ailleurs qu’il a rencontré Barbault « vers 1953″ (cf « Qui est M. André Barbault? Cahiers Astrologiques n° 117 juillet 1965)
Il est clair, avec le recul, que Gauquelin (né en 1928) surclasse très nettement Barbault dans ce domaine. Coincé entre Armand Barbault et le jeune Michel Gauquelin quel est le créneau qui lui reste ? On peut penser que c’est le rapport astrologie-psychanalyse, ce qui va donner en 1961 De la psychanalyse à l’astrologie. A l’époque une revue associe astrologie et psychanalyse.
Ce qui ramène Barbault vers la mondiale, ce sont des enjeux politiques. Barbault veut croire dans les chances du communisme poststalinien (Staline meurt en 53), celui d’un Khrouchtchev. Il pense qu’à terme les régimes communistes vont dépasser les USA. Il l’affirme dans sin ouvrage paru en 1963 : 1964. La crise mondiale de 1965 (Ed Albin Michel). Ce paru sera perdu mais il aura entrainé l’astrologie dans cette aventure.
Mais ce qui va renforcer son intérêt pour la Mondiale, c’est quand il va parvenir à se détacher des théories de son frère (qui ne meurt qu’en 1974). En relisant certains textes de Gouchon, parus dans des revues confidentielles dans les années de l’immédiat après-guerre, Barbault croit trouver un autre modèle qui n’est plus celui des « cycles planétaires » chers à Armand et qui associent les planètes par binômes. Barbault rêve de découvrir la « loi fondamentale de l’astrologie mondiale » avec son « indice de concentration planétaire » permettant de ne plus avoir qu’un super cycle unique, un graphique parfaitement lisible au lieu et place d’un laborieux agencement de planètes qui s’entrecroisent. En 1967, il publie Les astres et l’Histoire et bien évidemment la question des heures de naissance n’aura plus du tout la même portée que dix ans plus tôt ! En 1989, Barbault va devoir cependant en revenir à ce cycle Saturne- Neptune qui avait été complétement noyé dans le cadre de l’indice de concentration planétaire et qui lui tient lieu de Baum et de lot de consolation pour compenser cette Arlésienne de la Troisième Guerre Mondiale qu’était censé annoncer le dit indice. Succès prévisionnel au goût amer et qui conforte, de façon posthume, l’impact d’Armand sur son frère.
On sait que de nos jours, l’étude des thèmes a envahi l’astrologie mondiale, qu’il s’agisse des thèmes de personnes, d’Etats, d’ingrés. Déjà en 1937, Léon Lasson avait proposé les thèmes d’éclipse (permettant une certaine localisation) dans son ouvrage qui annonçait, assez inconsidérément, « quinze ans de paix pour l’Europe » (Ed de la revue Demain, préface de Brahy). C’est dire à quel point la question que posait Barbault en 1953 sur l’importance cruciale du thème astral pour l’Astrologie est d’actualité. Le savoir-faire de la très grande majorité des astrologues passe par l’étude des thèmes, c’est là le ciment actuel de la « communauté » astrologique. Petit détail : le thème est surtout propre à expliquer le passé et à valider l’impression immédiate du présent. Il est un instrument bien plus lourd et fort peu ergonomique pour accéder au futur. Mais cela fait tout à fait l’affaire pour notre civilisation démocratique qui programme ses élections des années à l’avance, au jour près. L’astrologie du XXIe siècle n’a plus qu’à exploiter les données électorales. On ne lui demande plus de fixer des dates mais de dire ce que cela enseigne au vu du thème de l’élection et de ceux des candidats les mieux placés au vu des sondages. Il y a de moins en moins de crises politiques imprévues, comme c’était le cas sous la IVe République (1946-1954), ce qui était un vrai casse-tête pour l’astrologue mais lui conférait une importance qu’il n’a plus guère de nos jours du fait du verrouillage des institutions.
JHB
26. 11.13
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