histoire du mouvement astrologique français: la crise du GERASH en 1986
Posté par nofim le 2 novembre 2013
Histoire du Mouvement Astrologique Français. La « dissolution » du GERASH en 1986 et ses séquelles jusqu’en 1996
Par Jacques Halbronn
Nous venons de découvrir un article, qui nous avait échappé – mais dont nous avons retrouvé la trace grâce à Google- sous forme d’interview (qui doit dater de 1996 environ) intitulé « L’aveugle philosophe peut-il promouvoirle paralytique astrologue ? Louis Saint Martin », paru dans le cadre du RAO lyonnais (revue 3 -7 – 11) et qui comporte certaines inexactitudes qu’il nous importe de corriger à l’intention des futurs historiens du mouvement astrologique français de la fin du XXe siècle. . Comme l’on sait, nous sommes particulièrement bien placés pour traiter d’une question que nous avons suivie de très près et qui concerne les conditions assez particulières de la création de l’association lyonnaise CEDRA en 1986 par Maurice Charvet et son épouse. (Anne-Claire Dupont) Cette association importante est en effet née comme d’ailleurs beaucoup d’associations très humblement. Faisons justice d’emblée des propos véhiculés par certains (peut-être par ignorance ou par incompétence) selon lequel le CEDRA serait la « continuation »du GERASH, également lyonnais comme s’il s’était agi d’un simple changement de nom. Il n’en est rien. Mais ce n’est pas le cas, heureusement, du texte dont il est ici question. On notera que nous avons ici affaire à trois associations lyonnaises.
Trois-Sept –Onze : au sujet De Louis saint Martin : « Nous l’avons interrogé sur un épisode de sa vie relationnelle astrologique, à savoir cette époque où, sortant de sa réserve, LSM prit part à un événement associatif qui compte dans l’histoire de l’astrologie française : la fin du GERASH, créé par Patrice Louaisel et présidé alors par Maurice Charvet (vice-présidé par Jacques Halbronn) et la création du CEDRA, conçu, institué et dirigé par M. Charvet. C’était en 1986-87. Nous avons demandé à notre interlocuteur quelle opinion il a de cette aventure et quelle leçon il en tire.
LSM : Pour progresser en astrologie, il est mieux de ne pas rester tout seul. A un moment donné de mon parcours j’ai donc eu envie de me rapprocher d’une association existante. Il y avait le GERASH. Mais en 86, les fondateurs du GERASH étaient en train de tuer leur propre enfant .Je me suis évertué à sauver cet enfant, à savoir : permettre l’heureuse transmission des avoirs du GERASH dont j’avais été élu Président, puis liquidateur administratif en A.G.E., au CEDRA, et contribuer de manière décisive à la création de celui-ci. (…) Ce qui s’est passé au allant du ridicule au franchement odieux – avec, au passage, une tentative de détournement de biens sociaux heureusement déjouée – n’est qu’une illustration parmi tant d’autres du syndrome associatif astrologique.
RAO : Les faits n’étaient pas aussi simples : d’après nos propres constatations, des membres importants et compétents du GERASH et en particulier un ou deux cercles locaux se plaignaient de ne pas être assez associés à l’animation de l’association. Maurice Charvet se sentant mis en minorité a laissé le GERASH aux contestataires, en leur disant en quelque sorte « faites-le marcher comme vous le voulez, puisque vous vous prétendez si forts ». Or ils n’ont pas su tenir le gouvernail. Alors Maurice Charvet a créé une nouvelle association, le CEDRA, dont la structure pourrait assurer la bonne marche en évitant ce genre de conflit intérieur paralysant »
Notre commentaire :
Intéressant en effet ce regard rétrospectif qui peut excuser certains oublis et confusions volontaires ou non (on se reportera au Guide Astrologique. Ed OIivier Laurens, Paris, 1997). L’’article a raison de préciser que Charvet avait claqué la porte du GERASH en 1986 en laissant le champ libre à Patrice Louaisel qui en était redevenu le Président, ce que l’on oublie ici de part et d’autre de préciser en le présentant comme « président fondateur »(en 1974). Ce « retour « de Louaisel (qui était parti à l’Ile de la Réunion) fut certainement la cause d’une crise au sein du GERASH (on signalera au regard de l’astrocyclogie que ce retour correspond à une phase ascendante de Saturne, en scorpion, avec en ligne de mire Antarés). Mais Charvet pour contrer Louaisel le nouveau Président n’avait rien trouvé de mieux que de nous faire élire Vice-Président à l’assemblée générale d’avril 1986, en pensant ainsi rendre le GERAS ingouvernable, tout en disposant au sein du Conseil de quelques personnes à sa solde, dont nous-mêmes qui lui devions notre élection à la vice-présidence, alors que par ailleurs nous présidions le MAU à Paris(mais avec un large réseau provincial (cf. le congrès d’Amiens en 86 par exemple) et avions, en 1985, mis en orbite la FEA (Fédération des Enseignants en Astrologie) de Denise Daprey, dont plusieurs membres étaient des responsables de cercles locaux du GERASH dont la présidente Denise Daprey (Alain de Chivré était membre de la FEA tout comme d’ailleurs Louaisel). D’ailleurs, c fut lors du congrès de Lyon que nous avions organisé à Lyon en 1984, à la Bourse du Commerce (cf. vidéo sur teleprovidence), que Denise Daprey avait été recrutée par Maurice Charvet, ce qui était assez risqué de sa part.
Or que se passa-t-il ? Louaisel, réélu président, après une si longue absence, démissionne peu après l’AG qui nous place comme vice-président, et il est vrai que nous étions de longue date en concurrence… Il nous convoque et nous demande de venir récupérer, en les faisant venir de Lyon, transmis par Charvet, tous les biens du GERASH qu’il avait stocké à Puteaux (92), dans la maison familiale. Ce n’était pas la faute de Louaisel si nous étions devenus vice-président (profitant aussi de la dynamique de la phase ascendante de Saturne mais avec les reins plus solides). Note mère (alors âgée de 73 ans) était venue à Puteaux pour tout transborder dans sa voiture en direction de Paris XIIIe. Aucun inventaire n’avait été dressé de ce que Louaisel nous avait transmis en juin 86 (date approximative) et seul existait l’inventaire réalisé lors de la passation entre Charvet et Louaisel, ce qui allait par la suite sensiblement compliquer les choses et nous mêles n’avions nullement vérifié si ce que nous passait Louaisel était complet. Quelque part, ce faisant, Louaisel transmettait ainsi au responsable d’une association concurrente tous les biens du GERASH, ce qui en disait long sur l’amour que Louaisel et Charvet nourrissaient pour cette association.
Quand la revue Trois-Sept Onze, indique que nous étions « vice-président » sous la présidence de Charvet, cela n’a jamais été le cas puisque nous sommes devenu vice-président sous Louaisel et pas avant!
Or, qu’impliquait la démission de Louaisel sinon que nous devenions le nouveau président, tout au moins par intérim et doté des pouvoirs statutaires du Président, à savoir la faculté de réunir le Conseil d’Administration. Autrement dit, si nous n’avons pas obtenu cette faculté, le Conseil n’aurait pu être réuni statutairement, sauf à suivre une procédure consistant à réunir les signatures ‘d’une majorité de membres du CA, selon les statuts, ce qui n’eut jamais lieu, ce qui prouve que nous exercions bel et bien la présidence de plein droit… Donc, on peut se demander quand M. Saint Martin a-t-il pu être élu Président et par quelle instance ? Ce qu’il se garde bien de préciser. A aucun moment M. Saint Martin n’a exercé les droits relatifs à la Présidence ni en convoquant le CA ni l’AG extraordinaire, en septembre 86, à Lyon, qui allait statuer au sujet de l’avenir du GERAS. On notera en passant que ni M. Saint Martin, ni nous-mêmes n’étions des membres historiques du GERASh encore que nous l’ayons été au début de l’association avant de fonder le MAU et d’ailleurs grâce à des membres parisiens du GERASH (cf. le Guide de la Vie Astrologique, Paris Trédaniel, 1984)
Mais quel aura été finalement le statut et le rôle de Louis de Saint Martin en cette année 1986, lui qui était un simple membre du Conseil d’administration, fraichement élu ? Comment démêler le vrai du faux ? Et à quel moment le CEDRA fait-il son apparition dans l’affaire ?
Sur ce dernier point, il est clair que la fondation du CEDRA visait à récupérer les biens du GERAS et notamment la revue Astralis auquel Charvet était très attaché. Cela ne pouvait se faire que par une dissolution du GERASH avec dévolution des biens à une association, le CEDRA, créée pour la circonstance, à la veille de l’assemblée générale extraordinaire par d’anciens membres du GERAS, à savoir le couple Charvet, ce qui correspond à une manœuvre sur le bien-fondé de laquelle on pourrait s’interroger. Le fait que l’ AGE ait eu lieu à Lyon, explique d’ailleurs la suite des évènements vu que Charvet y avait gardé une influence évidente sur les membres du GERASH, tout démissionnaire qu’il était.
Il est donc vrai que M Saint Martin fut désigné par l’AGE comme liquidateur des biens du GERASH mais nullement en sa qualité de Président qu’il n’a jamais été. Mais alors, demandera-t-on par quel tour de passe-passe en était on arrivé à cette extrémité ? Le CA de Paris que nous présidions, face à une situation assez critique avait voté une motion selon laquelle M. Saint Martin pourrait se présenter à la présidence du GERASH en vas de non dissolution, ce qui semblait permettre de calmer le jeu. Mais comme la dissolution fut votée, cette possibilité pour Saint Matin de devenir président devenait nulle été non avenue. Et M. Saint Martin, qui devait éviter la dissolution du GERASH – ce qui lui aurait permis de se faire élire par l’assemblée comme nouveau Président, selon ce dont le CA avait convenu, allait en devenir le liquidateur au profit du CEDRA, ce qui était une véritable journée des dupes ! Mais le problème, c’est que cette AGE allait bel et bien être présidé par M. Saint Martin comme s’il en avait reçu mandat par le CA alors même que c’est l’AG qui élit le Président du GERAS et non le CA et à notre connaissance aucune élection d’un nouveau bureau du GERAS ne prit place lors de cette AGE puisque celle-ci vota la dissolution. Il eut fallu que nous-mêmes, président par interim du GERAS, élu par l’AG d’Avril, nous présideons la dite AGE et non M. Saint Martin qui n’avait pas été élu par l’AG d’avril 86 ! En laissant les choses de faire ainsi, c’ était la dissolution elle-même qui ne se déroulait pas statutairement. Il y eut donc là un imbroglio qui allait pourrir la situation pendant des années…
Que se passa-t-il ensuite ? Nous avons refusé toute transmission des biens au CEDRA lequel ne peut que s’emparer que du titre de la revue Astralis, ce que nous lui contesterons des années durant par ministère d’huissier.
Il faudra attendre 1995 pour que la justice rende un arrêt demandant que les biens du GERASH soient transmis au liquidateur Saint Martin mais comme on l’a dit, sans disposer d’un inventaire en bonne et due forme de ce que nous avions reçu de Louaisel en 86.C’est dire que l ’arrêt était très vague à ce sujet. Contrairement à ce qu’affirme M ? saint Martin, le CEDRA ne bénéficia en réalité que du tire Astralis dont il avait commencé à se servir dès la dissolution, le reste luii étant parfaitement indifférent. Astralis était en fait un Etat dans l’Etat au sein du GERASH. Que récupéra M. Saint Martin ? Quasiment rien ! Quelques meubles, quelques anciens numéros d’Astrolabe (la revue antérieure à Astralis) et d’Astralis..On ne savait pas ce que Louaisel avait gardé par devers lui et M. Saint Martin n’en avait pas la moindre idée. Est-ce que le CEDRA a récupéré les archives du GERAS, les registres des réunions administratives ? La réponse est négative. Nous aurions pu facturer à M ? Saint Martin l’occupation d’une cave pendant 9 ans. Nous ne l’avons pas fait. Nous n’avions fait que conserver certains éléments tant qu’une décision de justice n’avait pas été prise. En 89, Charvet avait été débouté en référé et nous avions été désigné comme gardien –en attendant- de biens dont aucune liste ne précisait la teneur. En 95, en appel, la Cour avait demandé à ce que le liquidateur récupère ces biens, nous avons fait un geste dans ce sens, ce quo nous débarrassa. Et M. Saint Matin qui en reçut livraison à Nîmes se hâta de les transmettre à Charvet à Lyon..
Mais il ne faudrait pas oublier le congrès du GERASH que nous organisâmes en mars 87 à Paris, au Couvent Saint jacques sur le thème « La Lune au Clair », ce qui montre que la « dissolution » était largement restée lettre morte.iIl est vrai qu’alors le srapports de force étaient totalement inégauxx. D’un côté, une petite association lyonnaise qui venait de naitre et qui n’existait que sur la Bse du groupe de Lyon qui avait voté la dissolution et de l’autre un ensemble considérable et bien plus puissant quant à son rayonnement comment témoigne le succès du dit Congrès (en partie en audio sur teleprovidence). On rappellera qu’une partie des forces vives du GERAS était passé dans le diton de la FEA. Que par la suite le CEDRA soit devenu une association importante ne change rien à la situation des forces en présence dans les années 86-89. Le CEDRA ne peut que se féliciter rétrospectivement que nous n’ayons pas pris l’initiative d’un procès ou tout simplement en référé de l’interdiction jusqu’à nouvel ordre de l’usage du titre Astralis. Car le jugement qui déboutait Charvet en 1989 en nous instituant comme gardien, sans autre précision, des biens du GERASH jusqu’à nouvel ordre incluait ipso facto les biens immatériels que constituait le titre Astralis- c’était même le seul bien avéré et incontestable- et le nom d’Astralis dont le CEDRA se servit pour ses éditons « CEDRA-Astralis » au début des années 90, donc avant d’y être autorisé par la justice. On peut dire que dans l’affaire Saint Martin fut le dindon de la farce. Qu’il vienne en 96, donc au lendemain de l’arrêt se pavaner pour se présenter comme celui qui a « sauvé » le GERASH en nous visant directement sans nous nommer pour « abus de biens sociaux » est purement diffamatoire, ce qui exige une correction sauf à encourir un délit pour diffamation par voie de presse. En tout état de cause nous avons conservé certains biens qui nous avaient été transmis par Louaisel en notre qualité de vice-président devenant ipso facto président par intérim, jusqu’à ce qu’il soit statué en 95 par la Cour d’Appel de Paris. (Suite à un premier jugent de 92 dont il avait été fait appel par nos soins). Et à cette date, nous nous sommes débarrassés des biens dont l’inventaire restera toujours un mystère. M. Saint Martin sait pertinemment que la part la plus intéressante de ces biens ne lui ait jamais parvenue et il n’a pas fait diligence, il y aura bientôt 20 ans, à la réception des dits biens, pour s’assurer, en tant que liquidateur, de leur conformité avec la liste que Charvet avait communiquée à Louaisel, lequel d’ailleurs ne sera jamais inquiété…Mais chacun sait que le véritables enjeux étaient l’affaiblissement du GERASH par-delà toutes les arguties juridiques et que ce fut la cause de la marginalisation de Lyon par rapport à Paris. Rappelons quand même que le congrès que nous organisâmes en 84 donc bien avant l’affaire de 86 avait pour but de narguer le GERAS et cela a abouti à une sorte de Cheval de Troie, Charvet- qui était présent- recrutant des personnes qui nous étaient proches pour ses cercles locaux, polir atteindre à une dimension nationale. C’est dans cette perspective qu’il convient de situer la création du CEDRA par le couple Caver, en catastrophe, quelques jours avec une Assemblée Générale Extraordinaire qui serait une victoire à la Pyrrhus et un lot de consolation au Gut assez amer. Nous nous souviendrons toujours de Charvet débarquant à Paris, lors du congrès GERAS de mars 87- donc post dissolution - pour tenter de recruter bien vainement…quelques brebis égarées. Par la suite, il reviendra au RAO et non au CEDRA d’apparaitre comme le véritable successeur spirituel du GERASH (les GRAOLS évoquant les cercles locaux du GERASH), à l’instigation de Robert Jourda mais rappelons aussi qu’en 95-96, une scission au sein du RAO, conduite par le Nantais Alain de Chivré, un ancien de la FEA,.(une réunion avait eu lieu non loin de Nantes, à Pornic, en 86, où nous étions présent )qui déboucha sur la fondation de la FDAF… Quant à M. Saint Martin, il ne jouera plus aucun rôle au niveau associatif après sa performance de 86 qui fut un très joli retournement de veste, qui trompa son monde. C’est dans ces conditions en tout cas, au prix de certains expédients, que le CEDRA put récupérer le seul bien qui lui importait, çà savoir le tire Astralis auquel Charvet était resté très attaché. D’ailleurs quand on lit les collections d’Astralis, à la BNF, (dépôt légal) rien ne transparait de cette solution de la continuité ! RAS. Et la revue semble ainsi poursuivre sa parution (en 86-87) comme si de rien n’était.
Voilà donc quelques éclaircissements que nous avons jugé utile de préciser à la suite de ce passage de Trois Sept Onze et nous espérons que l’on nous accordera un droit de réponse à ce sujet : « événement associatif qui compte dans l’histoire de l’astrologie française : la fin du GERASH, créé par Patrice Louaisel et présidé alors par Maurice Charvet (vice-présidé par Jacques Halbronn) » Mais nous ne pouvons qu’agréer :oui, ce fut un moment intéressant dont nous espérons avoir réussi à communiquer toute la saveur. D’autres épisodes de la vie astrologique française mériteraient des éclaircissements. On pense à la période où le CIA frisa la dissolution et devint, après quelques tribulations, la SFA, en gardant la revue Trigone (dont nous fûmes rédacteur en chef) en 1975-77, dix ans plus tôt, et à cette occasion nous étions déjà devenu vice-président au milieu des tiraillements divers notamment entre Jean-Pierre Nicola et Jacques Berthon, voilà bientôt 40 ans. C’est alors que firent sécession du CIA ce qui allait devenir le GERAS (H), avec Patrice Louaisel et le MAU, que nous avions fondé. Deux leaders –on dira de jeunes loups qui éclipseraient, chacun à sa façon, l’un au niveau provincial (GERAS, d’abord situé à Oyonnax (Ain 01), l’autre au niveau international (MAU), le CIA- qui allaient se mesurer dans des conditions assez inattendues en 1986, à l’instigation de Maurice Charvet avec les effets que nous connaissons, Louaisel ne faisant plus par la suite parler de lui, en tant que leader du milieu astrologique, ce qui exige d’avoir les nerfs assez solides, dirait-on…
JHB
31 10 13
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