Astrologie Mondiale. La nécessaire approche dualiste et l’épistémologie de la
cyclologie. .
par Jacques Halbronn
Les astrologues tombent toujours dans le même piége à savoir qu’ils considérent comme un échec ce qu’ils ne
peuvent expliquer par leur astrologie. D’où la tendance
à ramifier leur système pour ne jamais être pris au dépourvu.
Faudrait-il cependant s’en tenir à des configurations visibles à l’oeil nu, c’est à dire à un
bagage dont on pouvait déjà disposer dans l’Antiquité?. Seuls ceux qui ont appris l’astrologie avec les nouvelles planétes semblent incapables d’envisager une telle éventualité, de par la force de l’habitude.
Entre deux corps célestes, la seule configuration visible est, selon nous, la conjonction. On ne voit pas un
« carré » à moins d’avoir un « compas dans l’oeil ».
On est là devant un dilemme: doit-on adhèrer à cette idée de la « disjonction » et ainsi expliquer toutes
sortes d’événements qui échappent à la conjonction stricto sensu ou dois-je m’en tenir à la seule
conjonction et déclarer forfait pour des tas de dates qui se présentent?
Seait-il préférable d’opter pour une approche minimale et restreinte et s’en tenir à ce qui
reléve directement de la conjonction sans entrer dans toutes sortes de dérivations et donc de dérives.
Qu’il y ait un autre monde que celui de la conjonction, certes mais nous préféreons le laissere en dehors de
notre champ de conscience tout en y voyant une sorte de dialectique du masculin et du féminin, du Yang et
du Yin.?
Autrement dit, cette « disjonction » c’est un peu comme la mort par rapport à la vie. Nous savons que cela
existe, que c’est la « mort » de la conjonction mais cela se situe bel et bien sur un autre plan.
Donc, on aura compris que l’on sera bien inspiré, épistémologiquement, de s’en tenir au seul créneau de
la conjonction et plus précisément de celle de Saturne avec l’une des 4 étoiles fixes royales, ce qui exclue
notamment la conjonction de deux planétes, chère aux frères Barbault (Armand et André) au lendemain
de la Seconde Guerre Mondiale, et qu’ils avaient baptisée quelque peu abusivement de ‘cycle planétaire ».
Un autre inconvénient de notre position, c’est que cela se limite à un rendez-vous tous les 7 ans, ce qui
est évidemment assez peu puisque le reste du temps, on se retrouve dans une sorte de purgatoire du
leadership, avec le retour à une « souveraineté » populaire, qui mobilise le plus grand nombre au lieu de laisser
le monopole du pouvoir à un seul homme, doté de super-pouvoirs
Pour illustrer notre propos, nous évoquerons l’invasion nazie de l’URSS à la fin juin 1941 dont on nous dit que ce fut ‘la plus grande invasion de l’histoire militaire de par le nombre de soldats mobilisés et de pertes[. Ce sont près de quatre millions de soldats de l’Axe qui pénètrent en Union soviétique. » (Wikipedia) Saturne est alors à 23° du signe du Taureau, soit à l’approche de la conjonction avec l’étoile fixe Aldébaran. Il y a là quelque chose
de gigantesque voire de monstrueux, de hors du commun
(au plein sens du terme) qui caractérise bien le climat conjonctionnel. Faut-il préciser que l’on se
trouve actuellement sous le coup d’une configuration semblable avec Saturne à 23° Scorpion, s’approchant
d’Antarés (9° Sagittaire)? Mais nous avons déjà connu des phénoménes assez puissants comme l’émergence
de cet « Etat Islamique » au Moyen Orient, d’un nouveau « califat ». Précisons ausitôt que plusieurs événements
peuvent parfaitement se produire en différents points du globe.
Est-il naîf de penser qu’un tel repli stratégique de l’Astrologie faciliterait son intégration au sein du concert des
« sciences » ayant voix au chapitre.? Car force est de constater qu’actuellement, on n’imagine pas un
astrologue participer à un collége d’experts. Tout au plus le consulterait-on à part. Et l’astrologie du XXe
siècle n’y aura rien changé.
Faut-il focaliser la recherche astrologique autour du phénoméne du déplacement, du
voyage et donc de la rencontre, du rapprochement. Si je ne me bouge pas et si je n’accueille pas celui
qui vient vers moi, je ne rends pas la rencontre possible. Or, nous avons pu constater depuis déjà
un certain temps, que les conjonctions (Saturne-étoiles fixes royales) favorisaient les rencontres mais
qu’elles exigeaient du mouvement. C’est donc ce mouvement qui nous intéresse au premier chef comme
condition nécessaire mais non suffisante de la rencontre, comme symptome particulièrement visible
des effets de la conjonction.
Nous avons récemment été tentés de valider le travail que
nous avions effectué il y a 20 ans dans L’Astrologie selon
Saturne. De même André Barbault, après 1989 n’a-t-il pu
résister au plaisir d’une prévision réussie du fait du cycle
Saturne-Neptune (de 36 ans). Mais à y regarder de plus
près, il nous est apparu que c’était un cadeau empoisonné
que cette réussite prévisionnelle pour 1995 se situant
dans une série de rendez-vous ayant lieu tous les 30 ans
environ, à l’approche de Saturne du 0° Bélier.(fin Poissons)
En effet, la « validation » de notre modéle par la prévision
« aboutie » du mouvement social de 1995, un an avant son
échéance, était-elle si évidente que cela, à y regarder de
plus près? Ne cédions-nous pas, à notre tour, à une certaine
tentation subjective et somme toute anecdotique du récit d’un
succés prévisionnel contingent? Bien pis, est-ce que ces
prétendus résultats étaient compatibles avec d’autres travaux
conduits entre temps? En effet, la conjonction de Saturne
avec l’une des 4 étoiles fixes royales précédait somme toute
de peu cette échéance de la seconde moitié du signe des
poissons. André Barbault, à partir de 1989 est-il ainsi
réellement parvenu à concilier sa prévision pour cette année
avec des travaux plus tardifs comme l’indice de concentration
planétaire? N’a-t-il pas ainsi régressé par rapport à ses avancées
ultérieures de la quarantaine en raison d’un pronostic effectué
au début de sa trentaine et qui avait le « malheur » de sembler
tomber juste, lui? Il eut fallu beaucoup de courage pour
relativiser la signification structurelle d’un tel succès. Mais
il est vrai que cela venait compenser , tel un baume, la déconvenue, la
déconfiture des années 80 du fait du dit indice.
En vérité, ce « résultat » de Saturne fin poissons aura fini
par se révéler incompatible avec nos recherches présentes et
même en menacer la cohérence. S’il est facile de rejeter les
travaux d’autrui, il est plus délicat de procéder ainsi avec les
siens propres, auréolés d’une certaine ancienneté.
A y regarder de plus près, notre série de 8 dates
échelonnées sur deux siècles comportait quelques chainons
fragiles. Prenons le cas de 1848. Certes, ce fut un temps marqué
par des révolutions mais ce fut aussi l’exploit d’un Louis
Napoléon Bonaparte qui se fera élire premier et d’ailleurs
seul président de la Seconde République! N’est-on pas
en ce milieu des Poissons encore dans l’orbe de la conjonction
de Saturne avec l’étoile fixe Fomalhaut? Bien pis, selon notre
modéle actuel, il n’y avait plus aucune raison de se
polariser sur le seul passage de Saturne à la fin des poissons
puisque chacune des 4 étoiles fixes royales était à égalité.Et si
l’on prend le Front Populaire de 1936 ne s’agit-il pas d’un
exploit de la part de Léon Blum? Mais début 1936 c’est aussi
le coup de force de Hitler remilitarisant la Rhénanie (cf les Chemins de la Liberté de J. P. Sartre)
qui laissera la France lâchée par la Grande Bretagne.
Cela avait été précédé par la reprise de la conscription
allemande en mars 1935 (Saturne étant conjoint à
Fomalhaut)
Même 1965 nous semble bien
être d’abord marqué par l’exploit de François Mitterrand
mettant en ballotage au premier tour De Gaulle à l’instar en
2002 de l’exploit de Jean-Marie Le Pen d’arriver au second tour
de l’élection présidentielle, en phase conjonctionnelle de
Saturne, Jospin étant éliminé au premier tour. Même 1995 nous apparait comme marqué par
l’exploit d’un Jacques Chirac revenant de loin et éliminant
au premier tour Edouard Balladur, le premier Ministre sortant
et l’emportant devant Jospin, lequel prenait le relais du Président
sotant François Mitterrand.
En relisant l’Astrologie selon Saturne nous percevons des
failles comme ce passage sur 1965 (p 7) :
‘Dans la foulée (de 1965), on trouve Mai 68 avec Saturne en Bélier
(18°) ». Or, Sature à la moitié du Bélier ne saurait être
assimilé à Saturne à la moitié des Poissons!
Quant à la fouchette première de 1789, ne peut-on
penser au personnage remarquable de Mirabeau?
Mais alors, nous demandera-t-on: qu’est ce qui, a contrario
caractériserait la disjonction? Nous dirons qu’elle n’est marquée
par l’émergence d’aucun leader marquant et que c’est avant
tout un mouvement de la base qui est précisément marqué
par le refus d’un leader, qui entend se passer d’une telle
figure, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse.
En conclusion, nous confirmons la dialectique conjonction-
disjonction, à 45° en gros d’intervalle. Certes, la disjonction
est-elle « invisible » corporellement, à la différence de la
conjonction, un peu comme la nouvelle lune par rapport à
la pleine lune. Et en ce sens, on rappelera que les événements de
1989 ne sauraient, selon nous, s’expliquer par une conjonction
-comme le voudraiit Barbault et ses partisans- mais bien par une disjonction.
On nous objectera qu’il n’y a pas de raison de s’en tenir à la seule planéte Saturne. Mais un tel discours
est inflationiste. Qui ne voit que la multiplication des « conjonctions » serait du plus mauvais effet? Certes,
mais, continuera-t-on à nous objecter: pourquoi pas les autres planétes? Il est clair que rien ne vient
justifier le choix de Saturne d’un point de vue purement astronomique. Mais l’astrologie n’est pas
l’astronomie même si elle lui emprunte. L’astrologie reléve plus de la science politique ou juridique (et donc
du religieux) que de la science « dure ». Nous ne disons pas que les astres agissent sur nous de leur propre
fait- si ce n’est à une échelle infinitésimale- mais que les sociétés anciennes ont décidé de conférer à certaines
configurations valeur de signal, sur une base purement visuelle.
Notre propos rejoint peu ou prou celui de Freud quand il traite de la dialectique du pénis et du phallus en ce sens
que la conjonction correspondrait au stade phallique (érection) et la disjonction au retour au pénis, de par sa contraction. (cf Marie Françoise Laval- Hygonenq « Envie du pénis et/ou intégration phallique », in
Clés pour le féminin Femme , mère, amante et fille, dir Jacqueline Schaeffer, et al, Paris, PUF, 1999, pp 169 et seq). On dira que tous les 7 ans, quelque part, le masculin reprend et réaffirme son pouvoir par le biais de la dite conjonction, ce qui déclenche un nouveau cycle. A l’opposé, il semble que Jung ait en quelque sorte nié la dualité ou plutôt l’ait limité à une altérité intérieure, notamment autour de l’animus et de l’anima.
Ce rendez vous qui se tient tous les sept ans peut être interprété à la lumière de la dialectique
Pluton/Hadés versus Cérés/Démeter. La conjonction serait plutonienne (aucun rapport avec la planéte
de ce nom) et la « disjonction » qui en est le contrepoint et le contrecoup serait cérésienne (cf l’histoire
de Proserpine/Perséphone/Coré). Tous les 7 ans, les « gardiens » que sont les « leaders » et qui sont en
fait les « juges » (cf l’Ancien Testament) interviennent pour que justice soit faite, que les confrontations
entre les protagonistes aient lieu car ils ont le bras long- ce qui implique la faculté de se déplacer pour
qu’il n’y ait pas impunité. En ce sens la conjonction nous apparait comme la fin d’un cycle, comme l’heure
du Jugement par rapport à ce qui s »est accompli et joué depuis la précédente conjonction. Il y a dans
la conjonction une connotation liée à l’Aigle qui fonce sur sa proie, en partant de loin, auquel rien
n’échappe, n’est hors de sa portée. Il y a ici un paralléle étrange entre le monde d’en haut (le Ciel) et le monde souterrain, ce qui invite à une nouvelle lecture de la Table d’Emeraude.
Toute l’astrologie se résumerait en fait à ce dispositif d »une « semaine » de 7 années mis en place depuis
des millénaires par des Elohim (cf notre étude sur Jean Sendy).
Contrairement à ce qu’affirment tant d’astrologues, l’astrologie n’est pas le fait d’observations mais d’une
construction exigeant une très haute technologie et donc une intervention extérieure à notre planéte, la Terre. Le pouvoir de ces Elohim serait relayé par ces « gardiens » – les « anges » (messagers, missionnés) - qui réaffirment leur pouvoir et leur mission tous les sept ans. L’ouvrage de Jean-Marie Durand , probablement inspiré peu ou prou par Sendy(L’homme manipulé. Ed Les 3 spirales 2003) parle de « manipulations génétiques » (p. 8) « Qui a écrit la Genése? demandet-il. « Et comment les auteurs ont-ils pu faire une narration aussi précise puisqu’ils n’étaient pas là? »
JHB
02 11 14