Les excés de l’interprétation de la loi juive
Posté par nofim le 28 février 2015
Enseignements des interdictions émanant de la loi juive
par Jacques Halbronn
Dans notre ouvrage « Le monde juif et l’astrologie » (Arché 1985) nous avions mis en garde contre certaines traductions à partir de l’hébreu
visant à inclure l’astrologie parmi les pratiques interdites alors que les termes utilisés dans le texte référaient à des formes de
divination n’incluant pas nécessairement celle-ci. On peut même penser que dès lors que l’astrologie n’est pas expressément signalée, c’est qu’elle n’était pas visée.
En ce qui concerne les lois alimentaires (Kashrouth), ce qui est clair, c’est que la viande n’est nullement interdite en soi mais qu’il existe des exceptions. Le judaïsme est aux antipodes d’un quelconque végétarisme ou végétalisme. Cependant, force est de constater que la viande est souvent carrément exclue des réunions juives, probablement par mesure de précaution et aussi parce qu’elle ne doit pas
être consommée en même temps que des laitages, au cours d’un même repas. La viande se retrouve donc la grande absente des « buffets »
juifs et cela ne vaut pas seulement pour le porc, d’autant que cela implique le respect des régles d’abattage rituel. (cela vaut aussi pour la volaille et pas seulement pour les animaux donnant du lait à leur progéniture)
Un troisiéme interdit retiendra notre attention, que l’on trouve au troisiéme commandemnt des Tables de la Loi :.
»Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain »
Il n’est pas dit que l’on ne prononcera pas le nom de Dieu mais qu’on ne le fera pas en vain. Mais là encore, on a fini par ne plus
du tout prononcer ce nom – du moins en hébreu même si on l’écrit couramment sous la forme d’un tétragramme. Iod Hé Vav Hé.
A la place, on emploiera d’autres expressions de substitution mais cela fait probléme car ces succédanés confèrent à Celui qui est
ainsi désigné une identité très vague comme « Seigneur ».
Si l’on prend la célébre formule du Shéma Israel, (Ecoute Israel), il est indiqué « YHWH » est notre Dieu », comprenez le Dieu d’Israël mais
même à la synagogue, son nom n’est pas prononcé, et l’on emploie un soi disant équivalent « Adonay », qui signifie Seigneur (et en
hébreu moderne, Adoni veut simplement dire Monsieur, ce qui est assez génant). Mais ce Seigneur, quel est donc son nom? En s’abstenant de la nommer, il faut se contenter de comprendre que c’est celui qui est nôtre, forme elliptique.
De telles gesticulations ont pour effet d’occulter l’idée que les juifs sont un peuple choisi par ce dieu qu’est YHWH et qui est présenté
dans les livres de prières comme le « roi des dieux » (Melekh Elohim »). Dans ces livres, il est clamé, qui est comme toi parmi les dieux (elilim)? Ce dieu d’Israël nous apparait donc comme l’ayant emporté sur les autres dieux, ce qui ne signifie pas que ceux-ci
n’existent pas. Il revient aux autres peuples d’adorer d’autres dieux. Est-ce donc le même Dieu qu’invoquent les Chrétiens ou les
Musulmans? Pourquoi les Juifs devraient-ils invoquer le dieu des Chrétiens et vice versa?
Il serait bon qu’un colloque ait lieu sur ce point réunissant des représentants des diverses religions dites « monothéistes », terme qui
n’implique pas nécessairement qu’elles reconnaissent un même dieu mais bien qu’elles n’invoquent qu’un seul dieu. (hénothéisme)
Sous le même signifiant Dieu que met-on? C’est pourquoi il nous semble préférable de nommer ce dieu d’Israël plutôt que de recourir à des formules ambigues prétant à confusion.
Faut-il dire « Jéovah » comme le font certains « Témoins »? Même si cette prononciation du tétragramme est improbable, est-ce une raison
pour se contenter de formules comme L’Eternel (dans les prières juives) qui laissent entendre qu’il y a des dieux qui seraient « éternels »
et d’autres non? Chacun peut certes s’adresser à Dieu comme « notre père », mais cela ne signifie pas qu’il soit toujours question de la même entité. En fait, la solution qui a été adoptée, c’est qu’il faut écrire le nom du Dieu d’Israël mais ne pas le prononcer. L’écrit
viendrait ainsi à la rescousse de l’oral. On pourrait effectivement effectuer collectivement des prières en fixant le tétragramme inscrit sur quelque support.
Mais une piste nous semble envisageable, celle d’Elie,
qui se dit Elyahou et qui nous donne la prononciation
du tétragramme car cela se décompose en El et Yahou,
qui s’écrit comme le tétragramme. אליהו
(http://www.euaggelion2414.com
/nomdivinfr.htm
On retrouve étrangement ce nom dans le nom de Yahoo, bien connu
sur Internet (mail)/ C »est l’inconvénient de ne pas
connaitre le nom de Dieu que de risquer que ce nom
soit prononcé par mégarde et donc invoqué en vain. Il
serait donc souhaitable de ne plus utiliser la forme
Yahoo pour notre correspondance mail. Notons que
le terme yahoo est utilisé par Jonathan Swift pour
désigner une peuplade
Selon nous, le Shéma Israel devrait
s’énoncer ainsi: Eliahou Elohénou, Eliahou Ehad soit
quatre mots commençant par Aleph. Il faudrait
traduire: le Dieu Yahou est notre Dieu et Yahou est le
seul qui compte pour Israel. Mais est-ce que le dieu d’Israël est le même que celui invoqué par les Chrétiens ou/et les Musulmans?
Que conclure? Qu’à force de précautions, on assiste à un certain appauvrissement de la vie juive, qui perd ainsi de sa susbtance, qui va trop
loin dans ce dont elle en arrive à se priver.
Bibliographie
Marc-François Gonin Le mystère du tétragramme sacré. Ed Atlantic 1986
Olivier Belleil Elie l’homme de feu. Ed des Béatitudes 2002
Brian D. Jones Prophétes de feu. Le message d’Elie pour la fin des temps Ed Vie et Santé 2000
Michael Caspi et Gerda Neu-Sokol The legend of Elijah in Judaism, Christianity, Islam and Literature / A Study in comparative
religion Edwin Mellen Press 2009
Elie le prophéte Bible, tradition,iconographie. Colloque Bruxelles 1985 dir Gerard F. Willems, Ed Peeters, Louvain 1988
JHB
01 03 15
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